Voudrait-on tuer le logiciel libre que l’on ne s’y prendrait pas mieux

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Une de Libération - 10 mars 2009Le titre de mon billet du jour ne sort pas du cerveau torturé d’un gus dans un garage mais d’une émission radiophonique tout bien comme il faut de France-Inter. Il émane de Bernard Maris qui dans son émission L’autre économie du 9 mars dernier nous a proposé un percutant petit édito résumant si bien la situation que nous nous sommes permis de le reproduire ci-dessous.

Jacques Attali par ci, Une de Libération par là… on parle enfin de l’Hadopi en dehors de la blogosphère à la faveur de son passage à l’Assemblée. Et force est de constater que là aussi le projet de loi «  Création et Internet  » semble faire quasiment l’unanimité contre lui, les observateurs oscillant entre critique non voilée et grande perplexité.

Pour se tenir au courant, rien de tel que la revue de presse de la Quadrature du Net. À parcourir ces articles, on se dit que le chemin de croix de Christine Albanel et du gouvernement ne fait que commencer…

PS  : Soit dit en passant, je plaide coupable par naïveté, mais qui peut bien m’expliquer pourquoi les émissions de ce joyau du service public qu’est Radio France ne sont pas librement disponibles en archives (et en formats ouverts)  ?

La loi Hadopi

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Bernard Maris – 9 mars 2009 – L’autre économie – France Inter

Cette semaine les députés examinent le projet de loi HADOPI sur le piratage et le téléchargement illégal…

HADOPI qu’est ce que ça veut dire  ? ca veut dire «  Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet  ». Cette Hadopi contrôlera et punira les internautes qui se livrent au téléchargement illégal. En fait le projet de loi sera pompeusement baptisé par le gouvernement «  Création et internet  » présenté par le ministère de la culture et inspiré par l’ancien PDG d’une grande surface, la FNAC. Que va faire cette autorité  ? Lorsqu’un internaute téléchargera illégalement une œuvre musicale ou cinématographique depuis Internet, il sera rappelé à l’ordre, d’abord par l’envoi d’une lettre d’avertissement puis, en cas de récidive d’une lettre recommandée, et enfin par la suspension puis la résiliation de l’abonnement Internet.

C’est donc extrêmement sévère…

C’est sévère, mais on comprend la FNAC qui a envie de vendre des CD. Autrefois il y avait des milliers de marchands de disques en France, autant que de libraires, ils ont été tués par les grandes surfaces, et il est tout à fait humain qu’ayant liquidé les petits vendeurs, les gros veuillent garder leur rente. Les artistes, les créateurs, eux sont beaucoup plus partagés sur le piratage.

Pourquoi  ?

Pour deux raisons.

  • Parce que le téléchargement ne les a pas empêché de vendre, au contraire les a fait connaître, n’a jamais diminué le nombre de fan dans les concerts pas plus que le magnétoscope n’a tué le cinéma ou la radio la chanson.
  • Pour une deuxième raison plus profonde. Les artistes, les créateurs savent qu’ils sont des imitateurs, ils ont appris de plus anciens, de plus géniaux, bref de maîtres. S’ils n’avaient pas eu accès à la création d’autrui, ils n’auraient pas créé. On peut aussi interdire les bibliothèques gratuites  : c’est ce qu’avaient voulu faire certaines éditeurs. Ça ne favorisera pas l’éclosion des écrivains.

Enfin cette loi est une menace pour le logiciel libre…

Oui, parce qu’il faudra bien mettre des policiers derrière chaque ordinateurs, des mouchards qui seront des logiciels propriétaires, et que le rêve des logiciels propriétaires (Microsoft, Apple) est de tuer les logiciels libres qui sont beaucoup plus efficaces et performants  ; et surtout fonctionnent selon un principe qu’ils détestent qui est celui de la coopération et de la réciprocité. Or il est impossible, par définition même, de filtrer les communications d’un logiciel libre. Logiciel livre et dispositifs de contrôle d’usage et de mouchardage sont ontologiquement incompatibles. Voudrait-on tuer le logiciel libre que l’on ne s’y prendrait pas mieux.

La phrase  : On copie, on copie, et on finit par faire une œuvre. Picasso.

27 Responses

  1. fbianco

    Merci pour vos billets toujours instructifs ! Il y a juste une petite faute de frappe dans celui-ci : « Haute Autorité poru […] -> pour

  2. aveldro

    Pour ceux qui ne l’aurait pas encore fait, il faut lire le tome 2 de l’"Anti-manuel d’économie" de B. Maris : "Les cigales", dans lequel il développe le role des échanges non marchands dans l’économie, et la création de richesse qui en résulte.
    Extrait du topo de l’éditeur :
    "Voici venue la revanche des cigales ! Et si l’inutile, la gratuité, le don, l’insouciance, le plaisir, la recherche désintéressée, la poésie, la création hasardeuse engendraient de la valeur ? Et si les marchands dépendaient – ô combien ! – des poètes ? Et si la fourmi n’était rien sans la cigale ? Voici venu le temps d’affirmer, contre les économistes, que l’inutile crée de l’utilité, que la gratuité crée de la richesse, que l’intérêt ne peut exister sans le désintéressement."

  3. Cissou

    J’avoue ne pas comprendre une des dernieres remarques: "Or il est impossible, par définition même, de filtrer les communications d’un logiciel libre"

  4. Mat

    L’émission était encore disponible en streaming sur le site de France Inter. Un petit coup d’Audacity et le tour est joué 😉
    Je savais pas comment vous l’envoyer donc je le stocke temporairement ici :
    http://pmbc1.free.fr/temp/l%27autre

  5. Vessiel

    Logiciel livre et dispositifs de contrôle d’usage >>>> Logiciel libre?????
    enfin sa se comprent toujours XD
    merci pour vos engagement dans le libre

    Vivre libre ou mourrir

  6. marion

    Par rapport à la remarque concernant les éditeurs de logiciels propriétaires, il faut noter que Microsoft et Apple se sont prononcés contre l’HADOPI, au travers du BSA (pas pour les mêmes raisons, cependant) : http://www.pcinpact.com/actu/news/4

  7. Un autre Mat

    Quelle était la licence indiquée sur le site de France Inter ?

  8. Mat

    D’après cette page : http://www.radiofrance.fr/rf/entrep
    Il est interdit de rediffuser les informations reproduites sur leur site sans leur accord.
    Je ne vais donc pas prendre de risque et retirer le fichier de là où je l’avais mis… :-/

  9. Turminder

    Continuez tant que possible votre veille sur le processus législatif : je ne regarde pas la télé ni n’écoute la radio ces temps-ci (pas le temps) et Framasoft est ma principale source d’info là-dessus 😉
    Excellente remarque que je me fais depuis bien longtemps sur les contenus audio du service public, mais il faudrait peut-être un juriste versé dans le droit de la propriété intellectuelle pour démêler tout ça ; en tout cas les présentes licences sont beaucoup trop restrictives eu égard à un bien public financé par la collectivité. Quant au choix des formats … (soupir)
    Je me demande parfois s’il n’y a pas un problème de formation/information chez les webmestres et les admins serveur quant à l’utilité des formats ouverts (pour ne parler que de l’utilité).

  10. yann

    "C’est donc extrêmement sévère…"
    non, je ne crois pas, ou alors l’ironie m’a échappée.

    "Enfin cette loi est une menace pour le logiciel libre…"
    Je ne dis pas non, mais l’argumentation est peu convaincante:

    "le rêve des logiciels propriétaires (Microsoft, Apple) est de tuer les logiciels libres"
    –> voir le commentaire de marion plus haut (merci marion)
    "…qui sont beaucoup plus efficaces et performants"
    Cela reste à prouver. Quel logiciel libre serait plus performant que Photoshop? Quels jeux libres concurrenceraient les jeux récents?
    "…et surtout fonctionnent selon un principe qu’ils détestent qui est celui de la coopération et de la réciprocité"
    J’ai envie de répondre: Quelle est votre coopération au monde du libre, si ce n’est profiter de la gratuité, ou partager des données téléchargées (illégalement)?

    "il est impossible, par définition même, de filtrer les communications d’un logiciel libre. Logiciel livre et dispositifs de contrôle d’usage et de mouchardage sont ontologiquement incompatibles"
    hummmm… J’avoue ne pas bien comprendre le sens de cette phrase… car elle ne veut rien dire !

    Ma phrase: "Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement" (Boileau)

    Votre billet, bien qu’instructif et intéressant, ne prouve absolument pas en quoi la loi "création et internet" nuirait au monde du libre.

    A vous lire, j’ai le sentiment qu’une œuvre artistique, ou un travail collectif (comme un soft) appartient de fait à la communauté, et doit être partagée. A mon sens, le partage est un choix et non un devoir.

    Autre phrase: "Ne pas confondre partage et bolchévisme en herbe"

  11. aKa

    @Mat : Moins scrupuleux, j’ai choisi de passer outre et proposer l’enregistrement au format Ogg en début d’article, merci.

    Vu le ton et le sujet de la chronique (et vu qu’on est sur le Service Public), ce serait bien le diable si ils venaient nous chercher des noises.

  12. Turminder

    Aaah, Yann, enfin un trublion qui a le courage de jouer boute-feu autour du consensus local 😉
    Je réagis à mon tour à tes réactions qui sont intéressantes (que j’ai partagées en partie):
    – "C’est donc extrêmement sévère…" : priver un PC de liaison Internet, aujourd’hui, c’est extrêmement sévère (ou alors on a pas le même usage de l’Internet, toi et moi).
    – "le rêve des logiciels propriétaires (Microsoft, Apple) est de tuer les logiciels libres" : ce n’est pas parce que Marion a été pertinente sur ce coup qu’il faut perdre de vue que sinon le tuer, du moins le circonscrire tout en récupérant les avancées technologiques faites par le monde du libre est un objectif naturel d’entreprises commerciales.
    "…qui sont beaucoup plus efficaces et performants" : d’accord, ça c’est dit un peu vite, ça dépend vraiment des secteurs et des applications. Ceci dit, le libre ne se contruit pas en concurrence à l’offre propriétaire mais à côté en fonction des besoins des gens.
    Ceci dit, je serais curieux de savoir ce que tu ne peux pas faire avec Gimp que tu ne fais déjà avec ‘Toshop ?
    – coopération et gratuité : "Quelle est votre coopération au monde du libre, si ce n’est profiter de la gratuité, ou partager des données téléchargées (illégalement)?" : manifestement tu n’utilises que des logiciels propriétaires. Je tourne sous Linux et utilise quotidiennement des outils numériques libres à 99% (dont : le protocole http, mysql, qui te permet de participer à ce forum – et bon je vais pas lister tout ce que le monde de l’informatique doit aux libristes : c’est gigantesque).
    Quant à la gratuité oui, soyons honnêtes : étant aux ASS, je n’ai pas les moyens de me payer une licence XP ou Vista et la gratuité a hâté ma migration vers Linux. Mais elle est une conséquence du partage et de l’enrichissement collectif plutôt qu’un principe fondateur. Le libre peut être payant et générer des profits (par les services supplémentaires que tu proposes autour, la publicité que tu génères, etc.)
    – "il est impossible, par définition même, de filtrer les communications d’un logiciel libre. Logiciel livre et dispositifs de contrôle d’usage et de mouchardage sont ontologiquement incompatibles" : ce qu’il faut comprendre, et cela répond aussi à Cissou, c’est qu’à partir du moment où le code source est accessible à tous, il n’y pas moyen d’y implanter un quelconque mouchard : une bonne âme purgerait aussitôt le code-source de cette saleté.

    De fait, si les contraintes créées par l’Hadopi devaient se matérialiser, cela imposerait de fermer le code-source des outils de communication pour sécuriser les dispositifs de contrôle et d’espionnage (vf. supra) (je ne suis pas développeur alors pardon pour mes approximations). Pas d’open-source, pas de liberté.

    – "A vous lire, j’ai le sentiment qu’une œuvre artistique, ou un travail collectif (comme un soft) appartient de fait à la communauté" : cela n’est dit nulle part, tu devrais te pencher sur les copyrights, copylefts et Creative Commons (et la GPL bien sûr 😉 "…et doit être partagée. A mon sens, le partage est un choix et non un devoir." : tout à fait d’accord, il faut savoir pourquoi on a envie de partager et ce que l’on attend de cette mise en partage.

  13. yann

    @ Turminder: Merci pour ta réaction et tes éclaircissements.

    J’insiste sur la non sévérité de la sanction avec une métaphore:
    Si je vole un CD à la FNAC, je risque:
    1) Un mail de notification pour ne pas recommencer
    2) Au pire, l’interdiction de retourner à la FNAC

    Je ne trouve pas cela dissuasif, d’autant qu’après la notification, il suffit de s’inscrire (payant mais peu cher) sur un newsgroup pour télécharger anonymement. Et les artistes ne voient pas le moindre centime.

    Ma phrase: "Piratage ne rime pas avec partage"

  14. djib

    Je ne suis pas vraiment d’accord avec les deux premiers points.
    Même si le téléchargement contribue à faire connaître un artiste, il existe des solutions qui ne sont pas illégales pour découvrir ces mêmes artistes : musique en ligne, radios qui s’adaptent au goût, …
    D’autre part, pour moi, la lutte contre le téléchargement illégal ne mènera d’ailleurs pas à l’augmentation des ventes de CD, mais plutôt à l’expansion des solutions citées plus haut, et surtout à l’explosion de la musique libre. Après tout, c’est comme les logiciels libres : passer au libre est un choix, parfois financier, mais souvent philosophique. C’est aussi une question de goût et de choix dictés par autre chose que budget des projets et le volume des ventes. À mon avis, si la loi est votée (et qu’elle s’avère efficace), les majors risquent, alors qu’ils se sentent protégés, de se prendre une belle claque dans la figure si ils n’adoptent pas leur stratégies.

  15. yann

    @ djib : Tout a fait d’accord avec toi.
    D’autant que la loi est déjà obsolète avant même d’avoir été votée, car il est inutile de télécharger quand on peut écouter en ligne (e.g. Deezer, Wolfgang’s Vault, et streaming en tous genre…)

  16. Elessar

    > il est inutile de télécharger quand on peut écouter en ligne

    N’importe quoi.

    Deezer ? Mais Deezer télécharge évidemment la musique pour pouvoir la jouer, et même pas en streaming, en plus (les fichiers (MP3 encapsulé dans du FLV) sont disponibles sur le disque dur) ! Les radios en ligne, en streaming ? Ça télécharge, évidemment, seulement c’est en continu.

    D’ailleurs, c’est bien simple : pour écouter du son qui vient de l’Internet, il faut le télécharger, c’est imparable.

  17. yann

    @ Elessar :
    Alors la loi Hadopi serait sensée interdire l’écoute sur Deezer?

  18. Elessar

    Ben non, la loi Création et Internet est sensée sanctionner la contrefaçon, d’une façon différente de ce qui se fait aujourd’hui. Télécharger un morceau de musique sur Deezer, ce n’est pas de la contrefaçon, ce qui en serait, c’est de le conserver après l’avoir écouté.

    Notez que la loi C&I n’ajoute pas de nouvelle infraction. Elle vise à sanctionner des pratiques qui sont déjà répréhensibles et sanctionnables, en ajoutant une sanction différente (en plus, pas à la place) : la coupure de connexion. Ce qui pose problème, c’est la présomption de culpabilité, le renversement de la charge de la preuve, les erreurs judiciaires possibles, l’absence de possibilité de prouver son innocence et le transfert de missions de police à des entreprises privées.

  19. djib

    Merci yann et Elessar. Il y a tellement de buzz en ce moment autour de cette loi, et d’articles qui avancent plus ou moins tout et n’importe quoi, qu’on a tendance à se sentir un peu seul.

  20. Christian

    Présumé coupable n’est-ce pas une marque de fabrique totalitaire ?

    Cette Loi impose aux utilisateurs Gnu Linux un choix orwellelien. doivent’ils être légaliste ou légitimiste ? avec mouchard je suis légaliste comme le régime de Vichy en son temps et sans mouchard je suis légitimiste comme l’Homme du 18 juin.

    Choisi ton camp camarade (Coluche).

  21. Alain P.

    Tout ceci nous confirme que l’ensemble de nos  » représentants  » de gauche comme de droite, est sous la coupe des groupes de diffusion de médias.
    Encore une foi, la démocratie est mis au service des minorités, la majorité n’est plus qu’une masse informe et flasque au service d’ une minorité en place.

    D’autre part, devant la médiocrité de la production soi-disant artistique promue à longueur de temps par toutes les antennes, je suggère une grève des cinés plus d’achats de CD ni DVD…
    Et bien entendu plus de téléchargements, légaux ou pas….. LE REFUS DE CETTE PRODUCTION

  22. Elessar

    @Alain P. : « être sous la coupe de », « démocratie au service des minorités », ces euphémismes peuvent être désignés franchement sous le nom de corruption, non ?

  23. sylvain b.

    Je suis loin d’être un philosophe ou un penseur néanmoins je trouves cette loi assez bien foutue pour ce que j’en sais. Je ne comprends d’ailleurs pas la relation avec le monde du libre que vous en faites.
    Est libre ce qu’on rends libre donc sous licence libre, non?

    Ma loi personnelle est fait ce que tu veux mais assumes en les conséquences.

    Je roule vite je me fais flashé, bah oui en même temps je roulais vite.
    Je télécharge illégalement, plus d’internet ? ouai mais en même temps bah j’ai téléchargé malgré qu’on m’aie prevenu.

    Donc bon je ne comprends pas trop pourquoi être contre.
    Mais j’ai peut être mal saisi la loi.

  24. CygnusB

    sylvain b.:
    Personne ne milite ici pour le piratage. Libriste ou non, cette loi est mal ficelée. Si le monde du libre se révolte contre HADOPI, c’est simplement parce que les libristes sont en général mieux informés que la majorité des internautes sur tout ce qui touche à l’informatique et internet.
    Pour mieux comprendre:
    http://www.pellegrini.cc/works/note

  25. Grunt

    @sylvain b.
    Je vais te répondre en tant qu’utilisateur de logiciels libres.

    HADOPI s’attaque aux internautes dont l’adresse IP est listée sur un tracker torrent. Mais l’adresse IP de n’importe qui peut être ajoutée sur un tracker torrent, c’est d’ailleurs ce que PirateBay a prévu de faire.

    Donc, il peut arriver que mon adresse IP soit ajoutée sur le tracker torrent permettant de télécharger une oeuvre, alors même que je ne la télécharge pas.

    De plus, si j’utilisais un réseau Wifi, quelqu’un pourrait s’y connecter et télécharger, en me mettant en tort. Je n’utilise pas de Wifi, et si j’en utillisais un il serait correctement protégé. Mais certains utilisateurs n’ont pas vraiment le choix: tout le monde ne peut pas faire des trous dans ses cloisons (comme je l’ai fait pour faire passer des cables réseaux), et certains périphériques réseaux (anciennes cartes Wifi, consoles de jeu..) ne gèrent pas les moyens de protection efficaces du Wifi.

    Et le seul moyen proposé par HADOPI pour être disculpé dans ces cas-là, est d’installer un logiciel espion qui serveillera le trafic réseau. Sauf que ce logiciel espion:
    – ne peut pas être un logiciel libre,
    – ne sera pas forcément disponible sur certains systèmes d’exploitations libres.

    Pour reprendre ta comparaison avec les radars, c’est comme si n’importe qui pouvait temporairement modifier sa plaque d’immatriculation sans risque de se faire prendre. Le gouvernement aurait alors proposé un mouchard à installer (à tes frais), compatible uniquement avec les Renault et les Peugeot. Tu es innocent, tu as une Mercedes, tu n’as pas envie d’être surveillé et tracé dans tes déplacements? tant pis pour toi, on t’enlève quand même ton permis.

  26. sylvain b.

    Merci pour cette explication simple.

    Je comprends donc mieux le probleme.

    Encore un coup de big brother quoi ^^

  27. Hicks

    Accéder à nos ordinateurs relèvent plus de la vie privées et va a l’encontre des droits de l’homme, l’intention est presque "louable" car il faut quand même remettre les choses dans le contexte, lorsqu’on télécharge un fichier (musique, film etc…) sans en payer les droits c’est illégal et puni par la loi.
    ça me fait penser à un état immense dans le monde et un président qui a cherché pendant pas mal de temps du matériel de destruction massive dans un pays en y mettant ses gros sabots. Remplacez le pays par nos disques durs et le président par le notre et les gros sabots par les entreprises privées ou police de l’état.
    Pour finir je rejoins ce qu’Elassar a écrit, tuer le logiciel libre est une conséquence, mais au final surveiller les moyens de communication et réduire voire détruire le logiciel libre sont les premiers pas vers un gouvernement totalitariste (même si la démarche initiale n’est pas celle ci, enfin j’espère…)