Un peu de Libre (et de Framasoft) dans la brochure Sésamath

Classé dans : Éducation, Mouvement libriste | 12

Temps de lecture 4 min

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Brochure Sésamath - Page 14À destination du professeur coordonnateur de mathématiques de l’établissement, une brochure présentant l’œuvre (féconde et exemplaire) de l’association Sésamath est en train d’être envoyée à tous les collèges de France, huit milles unités mine de rien. Vous la trouverez en pièce-jointe ci-dessous.

Nous l’avons plusieurs fois évoqués sur ce blog  : le logiciel libre éducatif doit beaucoup à Sésamath.

Eux, modestes, ont plutôt tendance à retourner le compliment en n’oubliant jamais de remercier le logiciel libre de leur avoir offerts licences, outils, formats, modèles collaboratifs… bref, un terreau fertile à l’épanouissement de leurs projets.

C’est dans cet état d’esprit qu’ils ont souhaité inclure dans la brochure une page dédiée au logiciel libre[1], qu’ils m’ont fait l’honneur de demander de rédiger.

Fin de l’annonce «  côté scène  ». Parce que «  côté coulisses  », ça a été plus prosaïque  :

Salut Alex c’est Sésamath, tu te souviens du projet de brochure…
Euh… oui, oui bien sûr.
Tu nous avais dit que tu serais prêt pour le 15.
C’est-à-dire que…
Nous sommes le 20, et on n’a plus que quelques heures avant de l’envoyer à l’impression  !
Euh, oui, m***, j’ai combien de temps tu dis  ?
Quelques heures  !

Condenser «  le libre  » en une courte page, l’exercice était déjà difficile en soi. Mais là… Toujours est-il que le résultat est reproduit ci-dessous. N’hésitez pas à amender et critiquer, histoire que ça puisse resservir en version améliorée pour une prochaine fois.

Esprit Libre  !

Page 14 de la brochure Sésamath – Licence Creative Commons By-Sa

Logiciels, formats et ressource libres sont tout indiqués pour accompagner notre usage des TICE.

Logiciels libres

Un logiciel libre est un logiciel dont la licence dite libre donne à chacun (et sans contrepartie) le droit d’utiliser, de modifier, de dupliquer, et de diffuser (donner et vendre) le dit logiciel. On le trouve le plus souvent en libre téléchargement sur Internet (ce qui fait dire à certains un peu abusivement qu’il est «  gratuit  »). On peut l’étudier et l’adapter à ses besoins, ce qui, contrairement à un logiciel «  non libre  » ou «  propriétaire  », implique d’avoir accès à son «  code source  » c’est-à-dire son secret de fabrication. On peut le copier et le distribuer librement aux élèves, ce qui contribue à lutter contre la fracture numérique.

Les logiciels libres couvrent tout le spectre applicatif, à commencer par le système d’exploitation lui-même puisque Linux (qui se décline en distributions  : Ubuntu, Mandriva…) offre une véritable alternative à Windows ou Mac.

Parmi les logiciels libres les plus utilisés, on peut citer la suite bureautique OpenOffice.org (traitement de texte, tableur, présentation), le navigateur Firefox, le client de messagerie Thunderbird ou encore le logiciel de retouche d’images Gimp. On notera qu’une distribution Linux intègre dès le départ la plupart de ces applications. On notera également que les logiciels libres sont très présents sur Internet permettant la création de blogs (exemple WordPress), de wikis (Mediawiki), de forums (phpBB) et de sites collaboratifs (Spip).

Les formats ouverts

Qu’adviendra-t-il de nos fichiers numériques dans dix ans, si ils ont été créés par un logiciel propriétaire qui n’existe plus ou qui n’est plus capable de les lire  ? C’est la question des formats, les trois petites lettres qui suivent «  le point  » dans le nom de nos fichiers.

L’usage de formats ouverts, standardisés et documentés, garantit la pérennité des fichiers et la communication avec l’extérieur, quelque soit la configuration de mon matériel informatique. Ainsi l’Open Document Format (ODF) peut-être lu et retravaillé, sous Windows, Mac ou Linux, sur de nombreuses suites bureautiques dont OpenOffice.org.

Les ressources éducatives libres

Directement influencées par les logiciels libres, les ressources éducatives libres sont des ressources pédagogiques qui favorisent l’usage, l’échange, le partage et la coopération. Nous ne sommes plus sous le régime, souvent contraignant en milieu scolaire, du «  tous droits réservés  » mais dans celui, plus flexible, du «  certains droits réservés  ».

Ainsi un enseignant, qui utilise un document (texte, photo, vidéo…) placé sous la licence Creative Commons By-Sa, sait qu’il peut le copier et le proposer à ses élèves, le modifier pour l’adapter à son apprentissage, du moment qu’il conserve et fait mention de la paternité de l’œuvre et que son éventuellement version dérivée est elle-même soumise à la même licence.

Notes

[1] On trouvera également dans la brochure une page dédiée à Framasoft. Sur une idée de Sésamath, je précise ;-)

12 Responses

  1. Cilyan

    Eh bin, si c’est pas une bonne nouvelle ça ! Je me demande si quitte à parler du web, il ne faut pas mentionner apache, en disant que dans 46% des sites webs qu’ils visitent, ils seront servis par ce logiciel.

  2. H.Valentza

    Très très bien ! Que de projets pour Sésamath et une belle tribune que s’offre le logiciel libre et Framasoft au passage.
    Espérons que le prof de maths la lira et la fera trainer "nonchalamment" en salle des profs 🙂

  3. antistress

    Très bien.

    Après, les gouts / les couleurs…

    Par exemple j’aurais plutôt tourné la 1re phrase de cette façon :

    Un logiciel libre est un logiciel dont la licence dite libre donne à chacun le droit sans contrepartie d’utiliser, modifier, dupliquer, et diffuser (donner et vendre) le dit logiciel.

    Puis (pour limiter notamment l’usage du "on"…) :

    Bien qu’on le trouve le plus souvent en libre téléchargement sur Internet, le logiciel libre ne saurait donc être confondu avec le logiciel simplement gratuit.
    L’utilisateur d’un logiciel libre peut l’étudier et l’adapter à ses besoins c’est pourquoi il est diffusé avec son « code source » c’est-à-dire sa recette de fabrication. Le logiciel libre peut être copié pour être offert aux élèves conformément au principe républicain et démocratique d’égalité à l’école, contribuant ainsi à limiter la fracture numérique.

    Les logiciels libres couvrent tout le spectre applicatif, à commencer par le système d’exploitation lui-même : Linux (qui se décline en distributions : Ubuntu, Mandriva…) offre ainsi une véritable alternative à ses homologues « non libres » ou « propriétaires » Windows et Mac.

    Au paragraphe "Les formats ouverts" j’aurais plutôt tourné la question vers le lecteur et dramatisé de la façon suivante ("enjeu" plutôt que "question") :

    Qu’adviendra-t-il de vos fichiers numériques dans dix ans si ils ont été créés par un logiciel propriétaire qui n’existe plus ou qui n’est plus capable de les lire ? C’est tout l’enjeu des formats, les trois petites lettres qui suivent « le point » dans le nom de vos fichiers.

    Puis je n’aurais pas mis de virgule avant "garantit" et j’aurais remplacé "la communication avec l’extérieur" qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe (on pense au téléphone ou je ne sais quoi) :

    L’usage de formats ouverts, standardisés et documentés garantit la pérennité des fichiers et leur échange avec l’extérieur, quelque soit la configuration de son matériel informatique.

    Dans "Les ressources éducatives libres" j’aurais donné un peu de mouvement dans la phrase :

    Nous échappons au régime, souvent contraignant en milieu scolaire, du « tous droits réservés » pour bénéficier de celui, plus flexible et mieux adapté, du « certains droits réservés ».

    Puis ("apprentissage" vise l’élève, "enseignement", le prof : je ne sais pas quelle était ton intention ?) :

    Ainsi un enseignant, qui utilise un document (texte, photo, vidéo…) placé sous la licence Creative Commons By-Sa, sait qu’il peut le copier et le proposer à ses élèves, le modifier pour l’adapter à son enseignement et laisser ses élèves en faire autant du moment que la la paternité de l’œuvre reste mentionnée et que les versions dérivées du document initial sont elles-mêmes placées sous la même licence.

    Enfin, on note que 2 paragraphes /3 traitent de licences (libres) c’est dommage de ne pas le souligner pour faire apparaître le parallèle. Peut être que le paragraphe sur "Les ressources éducatives libres" pourrait s’ouvrir sur une remarque à ce sujet car c’est le même principe.

  4. aKa

    Quel regret de n’avoir eu ce jour-là un antistress pour la relecture !
    Grand merci 😉

    Je propose dans un prochain billet de faire une version 2 du texte, avec cette fois-ci l’objectif d’être tout seul mis en page, imprimé et placardé en salle de profs (ou ailleurs du reste).

  5. deadalnix

    Bonjour,

    Un référence à l’analogie culinaire pour le code source pourrait éclairer les choses. j’y ai souvent recours pour expliquer le libre, et cela fonctionne.

  6. deadalnix

    Une deuxième chose :

    Les trois lettres qui suivent le point indiquent le format sous windows. Étonnant de choisir cette référence pour parler du libre. De plus, elle sont masqué par défaut sous windows, ce qui fait que beaucoups d’utilisateurs n’en ont pas conscience.

    Il existe aussi une confusions Mac/MacOS dans ce document.

    Mais c’est globalement pas mal. Faut prendre tout ça comme des améliorations pour le version suivante.

  7. antistress

    aKa : bah c’est que des modifications à la marge de ton texte, c’est quand même toi qui a fais tout le boulot !

  8. antistress

    Autre remarque : tu parles de licence libre dans le 1er paragraphe, sans citer la GNU/GPL par exemple, alors que tu parachutes un peu brutalement les "Creative Commons By-Sa" dans le 3è paragraphe.
    Le traitement est asymétrique : tu sembles éviter la complexification dans le 1er paragraphe et tu tombes dedans dans le 3è.
    Il me semble qu’il faudrait introduire un minimum les "Creative Commons By-Sa" ou renvoyer vers un lien explicatif parceque là je pense qu’un newbie qui pouvait suivre jusque là va décrocher à ce moment précis (ouh la la trop compliqué je ne suis plus)

  9. Un passant

    « Un logiciel libre est un logiciel dont la licence dite libre donne à chacun (et sans contrepartie) le droit d’utiliser, de modifier […] »
    (seul le dernier verbe m’intéresse)

    En parlant d’un projet de sésamath : Outils en poche … qui arrive à « modifier » leurs sources (notamment en .fla) ?

  10. Nairod

    C’est bien fait, mais toujours trop compliqué pour quelqu’un qui n’y connait rien. Les profs recoivent beaucoup de papiers et selectionnent ce qu’ils lisent, or ici, dès le premier paragraphe, on abandonne. Pourquoi ? "Logiciels, formats et ressource libres sont tout indiqués pour accompagner notre usage des TICE." : là le prof se dit : "oula, compliqué tout ca, encore un truc technique…".

    Mais ce n’était qu’une critique : en lisant c’est un très bon condensé.

  11. antistress

    pour prolonger mon commentaire du 8 mai 2009 13:23, un précédent billet "Le mouvement du logiciel libre vu par Hervé Le Crosnier" pourrait aider à trouver les bonnes formules :

    la question de la privatisation des contenus,
    la nécessité de construire le libre-accès à la connaissance/aux contenus,
    la question des créations ouvertes ("le mouvement des créations ouvertes (Creative commons, Licence Art Libre,…) est construit autour de règles juridiques qui permettent aux auteurs d’autoriser des usages pour mieux faire circuler leurs idées, musiques, travaux divers"),
    la notion d’ "extension des communs de la culture", toute la théorie des biens communs ("Dans la théorie des biens communs, la maintenance de la capacité des communautés à continuer d’accéder aux biens communs qu’elles ont produite est centrale.")

    "Le mouvement des logiciels libres met en avant la notion de « biens communs » : créés par des communautés, protégés par ces communautés (licence GPL…)"

  12. aKa

    Merci pour toutes vos propositions !

    N’oublions pas deux facteurs cependant :
    – Le nombre de caractères, limités puisque devant tenir en une seule page
    – Le public visé : ici les enseignants