Sarkozy a un plan selon Guillaume Champeau

Temps de lecture 14 min

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Judepics - CC bySi vous comptiez vous reposer un peu après l’éreintant épisode Hadopi, c’est raté.

En effet, un article important est apparu la semaine dernière dans le flux continu de mes fils RSS, Décryptage  : Sarkozy et son œuvre de contrôle du net de Guillaume Champeau du site Numerama.

C’est un peu long (liens hypertextes inclus), mais si l’on souhaite réellement se donner les moyens de comprendre certaines choses dans le détail, il va bien falloir accepter de temps en temps d’aller plus loin que les 140 caractères des messages Twitter  ! C’est également assez courageux, parce que c’est typiquement le genre d’articles qui ne vous fait pas que des amis, sauf à considérer que les RG peuvent devenir de nouveaux amis.

Guillaume Champeau en a d’ailleurs remis une couche ce week-end, chez la petite webradio associative qui monte OxyRadio, au cours de l’émission Les enfants du Web animé de sa voix suave et viril par notre ami Mathieu Pasquini (licence Creative Commons By-Sa).

À podcadster, à écouter, à faire écouter  :


Télécharger  : mp3 ou ogg

J’aurais aimé ne pas l’écrire mais ça ressemble beaucoup à du «  nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas  »[1].

Décryptage  : Sarkozy et son œuvre de contrôle du net

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Guillaume Champeau – 20 mai 2009 – Numerama
Licence Creative Commons By-Nc-Nd

«  Le président de la République actuel a un plan  ». C’est la première phrase du livre de François Bayrou, Abus de Pouvoir, et l’on peut la vérifier au moins en ce qui concerne le contrôle du net. Depuis la loi DADVSI où il était président de l’UMP et ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy a déployé son plan pour contrôler le net. Il a commencé à l’appliquer avant-même la loi Hadopi, et prévoit de le parachever avec la Loppsi. Dans cet article exceptionnellement long, Numerama tente un décryptage du net selon Sarkozy.

Petit à petit, les pièces du puzzle s’assemblent et l’image se révèle sous nos yeux. Le projet de loi Création et Internet n’a pas encore été promulgué que déjà le morceau suivant s’apprête à faire son apparition. Projet de loi après projet de loi, décret après décret, nomination après nomination, Nicolas Sarkozy prépare méthodiquement les moyens pour le gouvernement de contrôler Internet… et les internautes.

Lundi, Le Monde a publié un excellent article sur la prochaine loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi, ou Lopsi 2), qui montre ce que prévoit le nouveau texte commandé par Nicolas Sarkozy  : installation de mouchards électroniques sans vérification de leur légalité par les services de l’Etat, légalisation des chevaux de Troie comme mode d’écoute à distance, création d’un super-fichier «  Périclès  » regroupant de nombreuses données personnelles (numéros de carte grise, permis de conduire, numéros IMEI des téléphones mobiles, factures…), création d’un délit d’usurpation d’identité, pouvoir de géolocaliser les internautes, …

Sans cesse repoussée, la loi est attendue de pieds fermes par Nicolas Sarkozy. C’est d’ailleurs en partie elle qui a justifié l’obsession du Président à maintenir contre vents et marée la loi Hadopi. Car «  le président de la République actuel a un plan  ». Pour le comprendre, il nous faut accumuler les pièces à conviction. Certaines relèvent très certainement de la paranoïa, d’autres sont véritablement réfléchies par le Président.

Mises bout à bout, elles laissent peu de doute sur la volonté de Nicolas Sarkozy de contrôler le net, aussi bien dans son contenu que dans son infrastructure.

Au commencement, Nicolas Sarkozy voulu devenir Président

Très tôt dans sa carrière politique, Nicolas Sarkozy n’a eu qu’une obsession  : devenir président de la République. Et une vision  : pour y parvenir, il fallait contrôler les médias. Maire de Neuilly-Sur-Seine, il s’efforce de faire entrer rapidement dans son cercle d’amis proches les Martin Bouygues, Lagardère (père et fils) et autres Dassault qui le conduiront par leur amitié complice au sommet du pouvoir. C’est d’autant plus facile que ces capitaines d’industrie, propriétaires de médias, dépendent pour l’essentiel de leurs revenus des commandes de l’État. Entre amis, on sait se rendre des services…

Toute cette énergie de réseautage a été mise au service de son ambition présidentielle. En 2007, c’était la bonne. Première tentative, première victoire. Mais Nicolas Sarkozy a eu chaud. Il avait négligé Internet. A quelques points près, François Bayrou – qui a au contraire beaucoup misé sur Internet pendant la campagne – passait devant Ségolène Royal au premier tour de la Présidentielle, et c’est le leader du MoDem qui se serait retrouvé à l’Elysée.

Il serait faux toutefois de prétendre que Nicolas Sarkozy, qui s’était assuré le soutien du blogueur Loïc Le Meur (à l’époque le plus influent), s’est aperçu trop tard du pouvoir du net. Fraîchement élu, le président Sarkozy n’avait pas tardé à demander «  l’avènement d’un internet civilisé  », prônant une «  campagne de civilisation des nouveaux réseaux  ». Le coup de Trafalgar du refus de la Constitution européenne par les Français avait montré pour la première fois au monde politique les limites des médias traditionnels face à Internet, où l’opposition au texte européen fut virulente. Les amis de Nicolas Sarkozy dans les grands médias et l’industrie culturelle l’ont très vite convaincu qu’il fallait faire quelque chose. Lui pour conserver le pouvoir, eux pour limiter cette concurrence gênante. C’est Renaud Donnedieu de Vabres (RDDV) qui s’est chargé des basses oeuvres, sous l’oeil attentif de son président de l’UMP et ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy.

DADVSI et HADOPI  : les premières pierres vers le filtrage

Derrière les apparences d’une première loi contre le piratage sur Internet, comme l’avait prédit le journaliste américain Dan Gillmor, c’est une alliance à trois qui s’est formée entre le pouvoir politique, le pouvoir médiatique et l’industrie culturelle. A peine la riposte graduée (déjà) adoptée, RDDV avait prévenu que la loi DADVSI «  n’est que le premier d’une longue série d’adaptations de notre droit à l’ère numérique  », et qu’il comptait bien s’attaquer «  un jour au problème de la presse et de l’Internet  ». C’était en 2006.

Affaibli par la débâcle de DADVSI, le ministre de la Culture n’a pas eu le temps de mettre son projet en application. Mais l’idée d’accorder un label à la presse professionnelle en ligne et de doter les sites de presse d’un statut particulier opposé aux blogs était née. Nicolas Sarkozy l’a mise en application cette année. Le tout en permettant à la vieille presse papier de bénéficier par ailleurs de substantielles aides de l’État, contraires à la libre concurrence, pour investir le net.

Avec la loi Hadopi, qu’il a maintenu jusqu’à mettre en péril la cohésion du groupe UMP, le chef de l’État a réussi à imposer à tous les foyers français l’installation d’un «  logiciel de sécurisation  », qui, sous la forme d’un mouchard, aura pour but de filtrer les sites internet et certains logiciels. Soit de manière franche, en bloquant l’accès à des contenus ou des protocoles. Soit de manière plus sournoise, en mettant en place un système qui met en avant les sites labellisés par l’Hadopi ou par les ministères compétents, pour mieux discréditer les autres. Les sites de presse professionnels feront bien sûr partis un jour des sites labellisés, tandis que la multitude de blogs ou de sites édités par des journalistes non professionnels verront leur crédibilité mise en doute. Pour le moment on ne sait rien du périmètre des caractéristiques imposées par l’Etat aux logiciels de sécurisation, et c’est bien là sujet d’inquiétudes. Il suffira d’étendre par décret la liste des fonctionnalités exigées pour que la censure se fasse de plus en plus large et précise, hors du contrôle du législateur ou du juge.

LOPPSI  : le filtrage imposé aux FAI

Si elle prévoit la création de ce logiciel de sécurisation, et suggère fortement son installation, la loi Hadopi ne fait cependant pas de son installation une obligation. Le risque d’inconstitutionnalité serait trop fort. Il faut donc compléter le tableau, en organisant un filtrage au niveau de l’infrastructure du réseau. C’est le rôle de la loi Loppsi, chapeautée par Michèle Alliot-Marie.

Entre autres choses, la Loppsi va imposer aux FAI une obligation de filtrage de résultat. Ils auront le devoir de bloquer l’accès à des sites dont la liste sera déterminée par l’administration, sous le secret. Ce qui n’est pas sans poser d’énormes problèmes dans les quelques pays qui ont déjà mis en place cette idée. Là aussi, une fois mis le pied dans la porte, sous prétexte de lutter contre la pédophilie (une tentation du pathos contre laquelle il faut résister), il suffira d’étendre la liste des exceptions qui donnent droit au filtrage. Ici pour les maisons de disques victimes de piratage, là pour les sites de presse suspectés de diffamation, ou pour les sites de jeux d’argent qui ne payent pas leurs impôts en France. La liste n’aura de limites que l’imagination et l’audace des gouvernants.

Encore faut-il que ces idées de contrôle du net puissent se mettre en place sur le terrain, ce qui nécessite des hommes et des femmes peu regardants. C’est dans cet art que Nicolas Sarkozy excelle le plus.

Le choix des hommes, le triomphe des idées

Dès 2006, Nicolas Sarkozy a compris qu’il aura besoin de verrouiller son gouvernement et les télécoms pour mettre en place son plan de contrôle d’internet. Christine Boutin, qui avait été une farouche et convaincante opposante à la loi DADVSI fin 2005 (au point de faire basculer le vote de certains députés UMP pour la licence globale), et qui avait défendu l’idée d’un internet libre, s’est ensuite mue dans un silence confondant à la reprise des débats en mars 2006. En échange, et entre temps, elle a reçu la promesse de Nicolas Sarkozy d’entrer au gouvernement après les élections présidentielles si elle mettait sa langue dans sa poche. Les deux ont tenu parole.

Président de la République, Nicolas Sarkozy a ainsi composé son gouvernement de manière à accomplir son oeuvre sans opposition interne. Nadine Morano à la Famille, et Michèle Alliot-Marie à l’Intérieur, n’ont pas eu besoin de forcer leur nature pour prêcher la censure de certains sites Internet ou le filtrage des sites pédophiles ou terroristes. Porte-parole de l’UMP, pilotée par l’Elysée, le lobbyiste Frédéric Lefebvre ne passe plus une semaine sans se confondre en invectives contre Internet, et réclamer le filtrage. En plaçant l’ex-socialiste Eric Besson au numérique, Sarkozy pensait peut-être aussi paralyser les critiques à la fois de son propre camp et de l’opposition, tout en s’assurant le soutien d’un homme qui a troqué ses convictions pour son ambition. En le remplaçant par Nathalie Kosciusko-Morizet, plus rebelle, Sarkozy a pris un risque. Mais il fait aussi un pari. Celui que son frère Pierre Kosciusko-Morizet, président des deux plus gros lobbys français du numérique hostiles au filtrage, serait moins audible dans son opposition si sa soeur est systématiquement suspectée de collusion lorsqu’elle défend le même point de vue. Ce qui n’a pas manqué lorsque PKM a prêché, dans le vide, un moratoire sur la loi Hadopi.

Il a fallu aussi convaincre dans les télécoms. Free, à la nature frondeuse, reste le plus difficile à manipuler pour Nicolas Sarkozy. Il a toutefois trouvé une arme  : la quatrième licence 3G. L’opérateur sait qu’elle va être rapidement indispensable pour continuer à concurrencer Bouygues, SFR et Orange, qui peuvent tous proposer des offres regroupant ADSL et mobile. Mais elle est dépendante de la volonté du gouvernement. Très rapidement, Christine Albanel a fait comprendre à Free qu’il devrait être obéissant pour espérer accéder à la fameuse licence. Depuis, le dossier ne cesse d’être repoussé sous des prétextes fumeux, et Free a mis de l’eau dans son vin contre Hadopi et contre le filtrage, dans l’espoir de ne pas hypothéquer ses chances d’avoir accès à la téléphonie mobile.

Pis, Nicolas Sarkozy a fait nommer numéro deux de France Telecom Stéphane Richard, le directeur de cabinet de Christine Lagarde, qui ne compte «  que des amis  » dans la commission qui déterminera le prix de la quatrième licence 3G. L’homme aura également pour mission de mettre en oeuvre le filtrage chez Orange, qu’il dirigera d’ici deux ans.

Le contrôle des institutions ayant leur mot à dire sur le filtrage

Enfin, Nicolas Sarkozy s’est également assuré de contrôler les institutions qui pourraient lui faire de l’ombre. La CNIL, qui s’est opposée à l’Hadopi, n’aura pas le droit de siéger au sein de la haute autorité. Les amendements le proposant ont été refusés. Elle n’a pas non plus eu le droit de publier son avis contre la loi Hadopi, et les deux députés commissaires de la CNIL, tous les deux membres de l’UMP, ont voté pour la loi. L’un des deux, Philippe Gosselin, a même été un farouche défenseur de la loi à l’Assemblée, et sans doute au sein de l’institution. Dans son dernier rapport annuel, la CNIL a dénoncé l’omerta imposée par le gouvernement, et son manque d’indépendance, notamment financière.

Plus directement, Nicolas Sarkozy a également évincé l’autorité de régulation des télécommunications (Arcep) des études sur le filtrage, auquel elle était hostile. Redoutant que l’autorité ne reste trop à l’écoute des professionnels des télécoms et des internautes, le président de la République a récemment mis à la tête de l’Arcep Jean-Ludovic Silicani, l’ancien président du Conseil de la propriété littéraire et artistique (CSPLA). Un homme notoirement favorable au filtrage et à la lutte contre le P2P. Le CSPLA, rattaché au ministère de la Culture, compte par ailleurs parmi ses membres le Professeur Sirenelli, à qui le gouvernement confie quasiment toutes les missions juridiques liées au filtrage depuis quatre ans, avec un résultat certain.

Finalement, c’est au niveau européen que Nicolas Sarkozy compte ses plus forts adversaires. Il a entamé un bras de fer avec le Parlement Européen sur l’amendement Bono, et exerce un lobbying intense sur les États membres pour qu’ils refusent de marquer dans le marbre le principe du respect de la neutralité du net, contraire au filtrage. Il peut compter sur le soutien de Silvio Berlusconi, propriétaire de médias, qui met en place exactement le même plan en Italie. Mais il redoute l’opposition des députés européens.

D’où l’importance des élections européennes du 7 juin prochain. De leur résultat dépendra peut-être la réussite ou l’échec du plan mis en place par Nicolas Sarkozy.

Notes

[1] Crédit photo  : Judepics (Creative Commons By)

26 Responses

  1. idoric

    > « il va bien falloir accepter de temps en temps d’aller plus loin que les 240 caractères des messages Twitter ! »

    140, pas 240, ça devient une obsession chez certains le fait d’avoir moins de 200 caractères sur identi.ca 😉

    Sinon, j’avais déjà lu l’article à la source, mais c’est une bonne idée de l’avoir relayé ici vu son importance.

  2. H.Valentza

    De prime abord, on peut se dire qu’on est dans de la "théorie du complot paranoïaque" mais ce n’est pas le cas malheureusement quand on lit l’argumentaire.

    Très bonne émission de radio aussi.

  3. PillOow

    J’avais déjà lu l’article sur Numerama, c’est un point de vue que je partage. Je ne suis habituellement pas un adepte des théories du complot, mais en ce moment, des articles de ce type il en ressort beaucoup. Evidemment, les autres auteurs prennent moins de risque puisque moins connus. Mais tout de même, je n’avais jamais autant lu sur la toile des mots comme "dictature", "1984", "surveillance" etc… Peut-être que c’est parce que je visite plus de sites politiques traitant tout particulièrement des libertés numériques qu’avant Hadopi.

    En tout cas, Guillaume Champeau est un sacré bonhomme. Ce qu’il soupçonne dans son article, c’est peut-être une partie de la naissance de la "democtature".
    http://www.intox2007.info/index.php

    Le lien ci-dessus est une description de ce qu’est la démoctature. Néologisme inventé par l’auteur du billet. L’article est trash, on sent la colère et la sincérité. A vous de vous faire votre opinion.

  4. Kevin Loriot

    Je suis sur la même ligne que l’auteur. Trop d’indices finissent pour donner une preuve.

    C’est aussi pour ça que je trouve dommage que des gros sites ou blogs, du style Presse-Citron, s’extasient sur le dernier iPhone en oubliant tout ce contexte. En fait je trouve pas ça dommage, je trouve ça irresponsable en faisant presque le jeu de l’autre camp.

  5. Tk

    La loi création & internet qui risque d’accroitre le nombre de communications chiffrées ? Pas grave, on va considérer que c’est un délit (comme les cagoules dans les manifs ; Sarko n’a pas de potes chez les marchands de cagoules).
    Après tout, ceux qui chiffrent ont forcement quelque chose à se reprocher, non ? Mais si voyons, après avoir créé un label gouvernemental de site autorisés à faire du commerce en ligne (et à faire des déclarations d’impôt aussi), il ne reste plus que des hors la loi (ou des gus dans un garage).
    Merci M. Sarkozy de nous offrir cette société où le plus sacré des droits fondamental est celui d’aller au supermarché (et avec le sourire).

  6. Xeno

    il faut le faire tourner …
    rapidement même, korben, bluetouff, ou êtes vous ?

  7. Samuel

    Le 7 juin, à quelle heure ouvrent les bureaux de vote ?

  8. deadalnix

    Déjà lu sur numerama aussi 😀

    Ayant suivis de près l’épopée Berlusconi, ça fait longtemps que j’avais compris le jeu de Sarkozy. Cela dit, je n’imaginais pas que ça allait aller aussi loin aussi vite.

    En tout cas, les gens me prennent de plus en plus au sérieux quand je parles de ça.

  9. Samuel

    Depuis le 6 mai 2007, Schtroumpf Grincheux est devenu le Grand Schtroumpf. Maintenant il essaye de devenir Schtroumpf à lunettes en s’attaquant aux intellos du web ? Il va arréter quand de nous Schtroumpfer ?

  10. Mathias

    @Tk:
    Interdire les cagoules dans les manifestations, c’est une question de bon sens. Un rigolo (ou pas) qui cache son visage le fait pour éviter de se faire reconnaître, ce qui implique qu’il n’a pas la conscience tranquille, donc qu’il va probablement casser des vitrines ou mettre le feu aux dames dans les bus.
    On peut dire que toutes les personnes cagoulées ne sont pas là pour casser, mais on pourrait presque dire que toutes les personnes qui cassent sont cagoulées. Enlever les cagoules ne pose aucun problème à ceux qui posent problème.
    S’il est important de protéger la Liberté, avec un L géant, il ne faut toutefois pas accepter n’importe quoi. Si on suit ta ligne de pensée, Tk, on fonce droit dans le mur.
    Enfi, non, pas "on". Je ne suis pas français 🙂

  11. JosephK

    >Un rigolo (ou pas) qui cache son visage le fait pour éviter de se faire reconnaître, ce qui implique qu’il n’a pas la conscience tranquille, donc qu’il va probablement casser des vitrines ou mettre le feu aux dames dans les bus.

    Ou alors il veut tout simplement ne pas être viré de son boulot :
    http://www.generation-precaire.org/
    (c’est pas des cagoules mais c’est le même principe)

  12. j-c

    @ Matthias

    Dans ce cas, pourquoi vote-t-on parfois dans un isoloir et pas systèmatiquement à main levée ?

    Un immigré politique qui manifeste devant son ambassade a interêt à être masqué, sans quoi ses amis et sa famille restés au pays risquent d’avoir des ennuis.
    Un travailleur précaire a interêt à ne pas se faire reconnaitre lorsqu’il manifeste contre son entreprise, sans quoi qui pourrait prouver que son contrat n’a pas être reconduit à cause de ses compétences plutot qu’en représaille.
    Un homosexuel qui vit dans un milieu qu’il sait homophobe devrait avoir le droit de participer et de soutenir la gay-pride anonymement.

    Certes, aujourd’hui, bcp de gens masqués sont des casseurs. Mais aujourd’hui, bcp de gens qui utilisent le peer-to-peer sont des "pirates". Est-ce que ce veut dire que l’usage du peer-to-peer devrait être purement et simplement interdit ?

  13. VV666

    Oui c’est triste de voir notre démocratie tourné comme ça… Mais ce qui est encore plus triste, c’est de voir que ça tourne comme ça à tout les niveaux. Sans tombé dans le parano, regardé comment sont traité les écoles, les hôpitaux, les services publique depuis 15 ans…

    Non, ça date pas d’hier tout ça….

  14. Samuel

    Pour la "cagoule", il ne faut pas confondre "anonymat" et "clandestinité". La peur de la cagoule est une forme de délit de faciés … Et pourquoi n’aurait-on pas droit à l’anonymat lorsque on manifeste ? … MAIS OUI BIENSUR LES CRS ONT DROIT DE M’ARRETER SI JE CASSE UNE VITRINE PENDANT UNE MANIFESTATION (OUI, OUI, OUI, … aucune cause ne justifie çà). La justice n’est pas le bien contre le mal mais un équilibre entre deux droits contradictoire. Donc oui les CRS doivent avoir des limites qui freinent l’efficacité de leur travail et oui les manifestants doivent avoir des limites qui freinent l’efficacité de leur manifestation. Où placer le curseur ? Pour moi, c’est la vitre cassée, la violence, le VRAI danger pour l’ordre public et non pas leur notion de "dangerosité" (danger potentiel). Hey ! Sarko, quand est-ce que tu nous sortira de ton tiroir le "DELIT D’INTENTION", allez, allez, lache toi, fais pas ton timide 🙂

  15. PillOow

    Samuel, en vous adressant ainsi au plus haut fonctionnaire de l’état, vous devenez un danger potentiel à la sureté et l’idéologie de l’état. Ceci est un premier avertissement, en cas de récidive, vous recevrez un courrier avec accusé de reception puis le cas échant, nous serons dans l’obligation de couper l’accès à votre liberté d’expression.

    Ensemble, construisons un monde parfait.

  16. samuel

    @PillOow : Oups !…Excusez-moi. Je ne recommencerai plus et je promets de retirer ma cagoule immédiatement… (et vous monseigneur Sarkozy, pourriez vous retirer votre cagoule également, j’aimerais tant voir voir petite moustache en hommage à …Charlie Chaplin je crois ? … svp ! svp ! svp ! )

  17. Tk

    @Mathias et ceux qui lui ont répondu
    Pour préciser mon propos :
    Ce que je pense de l’histoire des cagoules est sans importance, il s’agit d’une image pour le "délit de se cacher" qui est introduit pour lutter contre des actions susceptibles d’être produite par celui qui se cache. Sans jugement.

    Hadopi risque d’augmenter sensiblement le nombre de communication chiffrée sur le net. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le blog sécurité d’orange (entre autres, sans doute).
    http://blogs.orange-business.com/se

    Je suppose que c’est d’autant plus vrai si beaucoup d’autre pays se mettent à pondre des lois du même type (ce qui n’est pas dit, mais pas impensable).

    Du coup, ma crainte c’est que pour appliquer tout le bataclan "internet-control" (loppsi compris donc), on en soit réduit à la dernière ligne de la fiction publiée par l’isoc il y a quelque temps, et qui consiste à faire interdire la cryptographie à usage privée. Et ce, pour d’excellentes raisons, je suis peut être un idéaliste désappointé mais je conçois de perdre un peu de liberté/droit à ma vie privée pour des questions de terrorisme ou de pédophilie.

    N’empêche qu’au final on se rapproche diablement du Minitel 2.0 bien contrôlable. Alors oui j’ai un peu l’impression qu’on peut aller dans le mur. J’espère être juste parano. Et puis comme le dit Benjamin Bayard : je sais qu’on va gagner, toute la question c’est quand ?

    PS : Pour une version récente et destinée à un public moins technique de la célèbre conf de B Bayard (par rapport à celle des rmll 2007, celle-ci est apparemment donnée pendant l’interTice 2009) :
    http://webtv.ac-versailles.fr/?id=4

  18. Nausicaa

    Big brother see you!
    Alors ça circule!

  19. renta

    bonsoir à tous.

    mon sentiment, les ordinateurs portables ne vont jamais aussi bien se vendre !

    mais, surtout l’étât vient de se suicider pour de bon, car quelque soit les moyens employés, tous ce qui permettra de contourner cette surveillance, vpn, cryptage, échange de disque durs externes ou de cle usb va rendre tout leur filtrage et censure completement dérisoire.

    le nombre de policiers et agents nécessaire pour faire taire toute cette opposition sera tellement onéreux que ce systeme explosera sous sa complexité.

    pour a la fin finir de ruiner le pays qui n’avait pas besoin de çà, mais plutôt de liberté.

    enfin bonne fuite des cerveaux de tous ceux qui pourront échapper à cette nouvelle dictature !!!

    l’ histoire ne se repéte pas, non elle bégaye!!

    ps: indiquer nous quand même le moment où utiliser internet deviendra inutile ou dangereux, merci d’avance et courage à tous!!

  20. Stasi

    Aussi intéressant qu’effrayant tout ça !
    C’est un petit détail à la con mais je suggère fortement à Guillaume Champeau de mettre à jour son CV en ligne :
    http://www.champeau.info/
    Parce que le "gros E bleu" pour parler de HTML et le format .DOC ne sont plus très biens vus par les temps qui courent 🙂
    (c’est pas pour faire mon dénonciateur sarkozyste hein, c’est juste pour éviter de se taper la honte)

  21. Novomondo

    Sarkozy a un plan bien plus global que le controle d’Internet…. qui repose avant toute chose sur des électeurs dociles et disciplinés.
    Comment anésthésier une nation : à lire et diffuser avant son interdiction prochaine (ainsi que le reste du blog, bien sûr)….
    http://novomondo.stumbleupon.com/re

  22. Numero six

    Encore aujour’hui des gens semblent s’etonner,c’est pourtant lui qui hurle depuis quelques annees a qui veut l’entendre " PERSONNE NE POURRA S’OPPOSER AU NOUVEL ORDRE MONDIAL".
    Tout est dit.

  23. Dick

    C’est aussi pour ça que je trouve dommage que des gros sites ou blogs, du style Presse-Citron, s’extasient sur le dernier iPhone en oubliant tout ce contexte. En fait je trouve pas ça dommage, je trouve ça irresponsable en faisant presque le jeu de l’autre camp.