Les cordons de la bourse de Londres se relâchent pour GNU/Linux

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Jam_90s - CC-ByComme nous l’apprenait Lea-Linux le mois dernier  :

GNU/Linux progresse sur les environnements dits critiques. On savait qu’il était utilisé sur les serveurs sensibles des militaires, des grands organismes de recherche, de la NASA et de nombreux industriels, ajoutons désormais le monde de la finance à cette liste. En effet, Computer World UK nous apprend que la Bourse de Londres mettra en production le 15 novembre prochain sa nouvelle plate-forme à base de GNU/Linux et Solaris, pour remplacer la plate-forme boguée «  TradElect  » basée sur Microsoft Windows, et la technologie .Net manifestement trop lente.

GNU/Linux a notamment été choisi par les britanniques pour ses performances (des temps de transmission de 0,125 milliseconde ont été enregistrés lors des tests). Le fait que le Chicago Mercantile Exchange, la Bourse de Tokyo et le NYSE Euronext soient déjà passés à GNU/Linux (Red Hat) n’y est sans doute pas pour rien non plus.

[1]

La Bourse de Londres a réalisé un premier test de sa plateforme «  Millennium Exchange  » basée sur Linux

London Stock Exchange completes first live Linux test

Leo King – 13 octobre 2010 – Computerworld UK
Traduction Framalang  : Pablo, Barbidule, Siltaar, Kootox, Goofy, Petrus6, Martin, Don Rico, Daria

La Bourse de Londres a fait le premier test grandeur nature, avec des clients en ligne, d’un nouveau système fondé sur Linux et destiné à remplacer l’architecture actuelle basée sur des produits Microsoft et qui permettra d’échanger à la vitesse de 0.125 millisecondes.

Le système «  Millennium Exchange  » fonctionnant sur Linux et sur Unix (Sun Solaris) et utilisant les bases de données d’Oracle, remplacera le 1er novembre la plateforme TradElect, reposant sur Microsoft .Net, pour la plus grande bourse au monde. Il promet d’être le système d’échanges le plus rapide du monde, avec un temps de transaction de 0.125 milliseconde. La Bourse a terminé la migration de son système de gestion des transactions stagnantes/dormantes, ou anonymes, Turquoise, depuis différents systèmes, plus tôt ce mois-ci.

La BDL (Bourse De Londres) a refusé de dévoiler le verdict du test en avant-première du «  Millenium Exchange  », qui s’est déroulé samedi après plusieurs mois de tests hors ligne intensifs. Cependant, des sources proches de la Bourse ont indiqué qu’il se serait déroulé avec succès.

Une autre répétition générale aura lieu le 23 octobre, un peu plus d’une semaine avant le lancement dans le grand bain. La Bourse pousse pour lancer le service le 1er novembre, mais si les clients, les traders, ne sont pas prêts ou si des problèmes techniques apparaissent, une date de lancement alternative a été prévue au 15 novembre.

En attendant, la Bourse va continuer à travailler avec le système TradElect, basé sur une architecture Microsoft .Net et mis à jour par Accenture en 2008 pour 40 millions de livres (46 millions d’Euros). En juillet, elle a réservé 25,3 millions de livres (29,2 millions d’Euros) en coûts d’amortissement sur TradElect.

TradElect, sujet de nombreuses controverses ces dernières années, avait subi une série de pannes de grande envergure, la pire étant un arrêt de huit heures en 2008. À l’époque, la BDL avait maintenu que TradElect n’était pas responsable de la panne, mais a néanmoins, tenté de remplacer la plateforme depuis, en faisant l’acquisition de la société MilleniumIT, le fournisseur de ce nouveau système.

Les vitesses réseau sont aussi une des raisons principales de ce changement. La BDL a tenté désespérément de descendre les temps de transaction sur TradElect en-dessous des 2 millisecondes, une vitesse léthargique comparée à la concurrence comme Chi-X qui annonce des temps de moins de 0,4 millisecondes.

La BDL annonce que sa nouvelle plateforme d’échange aura des temps de réponse de 0,125 millisecondes, ce qui pourrait en faire une des plateformes d’échange les plus rapides du monde. Le changement est particulièrement important étant donné la progression des transactions algorithmiques, où des ordinateurs placent automatiquement des millions d’ordres d’achat et de vente alors que les prix des actions changent.

Lors d’une interview cette semaine dans le Financial Times, le directeur général de la Bourse de Londres, Xavier Rolet a déclaré que la Bourse avait «  déjà prévu  » la prochaine génération d’améliorations technologiques pour maintenir la plateforme Millenium à la pointe de la technologie en terme de vitesse de transaction.

Notes

[1] Crédit photo  : Jam_90s Creative Commons By

5 Responses

  1. modagoose

    Après la Gendarmerie Nationale qui migre sous Gnux, voici les naufrageurs d’Etats qui se mettent aussi au Libre.

    Une révolution ?
    Un changement de société ?
    Une prise de conscience ?
    Une adhésion aux valeurs du Libre ?

    Que nenni.

    Des économies substantielles, oui, et surtout la mise en oeuvre d’un outil logiciel très performant.

    Vivement les RFID libres ! \o/

    La dictature de demain est libre \o/

    C’est génial, faisons-nous des bisous ! \o/ ^^

  2. actuvirus

    Bonjour, c’est une suite logique pour une grande victoire des logiciels libres et / ou open source. En France déjà, si ma mémoire est bonne, les ministères des finances et des armées sont passée de MS Office à OpenOffice, pour réduire les couts bien évidemment, mais aussi certainement pour adapter les logiciels à leurs besoin spécifiques… Je pense que beaucoup d’entreprise et de département d’états vont, petit à petit, migrer vers ce genre de solution. Et c’est tant mieux ^^

  3. Ginko

    On en avait parlé sur DLFP.

    À cette occasion, j’avais découvert le HFT pour High Frequency Trading décrit dans l’article comme suit:

    >La BDL annonce que sa nouvelle plateforme d’échange aura des temps de réponse de 0,125 millisecondes, ce qui pourrait en faire une des plateformes d’échange les plus rapides du monde. Le changement est particulièrement important étant donné la progression des transactions algorithmiques, où des ordinateurs placent automatiquement des millions d’ordres d’achat et de vente alors que les prix des actions changent.

    En gros, c’est de la spéculation à la microseconde. On y gagne des microcentimes par ordre. C’est sans doute l’une des pires inepties du système financier actuel. Une sorte de grosse partie de jeu video où l’on génère de l’argent en faisant du vent (vent qui est payé par le consommateur final, tout de même…).
    Et détail amusant, cela créée des microclimats immobiliers autour de ces bourses: à la microseconde, chaque mètre de câble réseau entre les ordinateurs donneurs d’ordre et les machines des places de marché compte. Du coup les bâtiments adjacents s’arrachent à des prix d’or.

    Comme le dit Modagoose, réjouissons-nous, chers amis! \o/

    Bon après, c’est toujours positif de démontrer par a + b aux financiers corporate (et aux autres) que le logiciel privateur finira toujours par être inférieur au logiciel libre.

    @actuvirus: Le logiciel libre c’est une vague de fond: invisible au commencement, invincible lorsqu’elle déferle sur la côte mais en fait inéluctable depuis le début. Il faut juste être patient.

  4. Actumeet

    Bonjour,

    Ca fait plaisir à voir 🙂 Que les logiciels libres avancent à grands pas. C’est vrai que la gendarmerie Française avait fait migrer plus de 80.000 postes vers OpenOffice en 2006 si je ne m’abuse et qu’en 2007 l’administration centrale Française avait fait migrer 400.000 postes vers OpenOffice et au format ouvert OpenDocument. Une belle économie de réalisé je pense, mais surtout un bond en avant pour le logiciel libre. Il est donc naturel que de plus en plus de compagnie ou d’administrations passe au « libre » afin de gérer eux même leurs besoins.

    Un joyeux noël à tous et une bonne année 2011 « libre » ^^