Un mois de campagne « 1000 10 1 »

Classé dans : Framasoft | 11

Temps de lecture 4 min

image_pdfimage_print

Harrypopof - Licence Art Libre

Il y a tout juste un mois, nous lancions ici même une audacieuse et indispensable campagne de soutien.

Aujourd’hui, plus de 600 personnes ont soutenu Framasoft suite à cet appel et plus de 250 ont décidé de participer à l’opération en nous assurant d’un soutien régulier et mensuel. Nous tenons donc, en premier lieu, à les en remercier très sincèrement.

Toutefois, comme l’illustre Harrypopof [1] avec humour et talent, si un quart de l’objectif a déjà été atteint, la route est encore longue… [2]

Depuis sa création, Framasoft n’a cessé de mener à bien des projets visant à promouvoir le logiciel libre et sa culture. Au-delà de Framasoft.net, le grand annuaire francophone et collaboratif de logiciels libres, des bénévoles sont venus apporter toujours plus de bonnes idées et de bonne volonté pour réaliser de nouveaux projets, rencontrant à leur tour des succès encourageants. On retrouve ainsi les forums Framagora et leurs 250 000 messages, les logiciels francophones adaptés pour clé USB de Framakey.org, téléchargés et distribués par centaines de milliers, les livres libres de la collection Framabook, les compilations d’œuvres libres des FramaDVD, les 100 000 logiciels libres installés via Framapack, le Framablog, ses 850 billets, ses traductions Framalang et ses vidéos Framatube, le tout consulté plus de 80 000 fois par mois…

Toutefois, cela n’aurait pas été possible sans un premier permanent, Pierre-Yves Gosset, assurant l’administration des serveurs, le suivi des projets, les relations publiques, les tâches administratives et le support… (plus de détails sur LinuxFR.org)

Pour continuer à accompagner les projets de l’association et répondre à la charge croissante, Framasoft a décidé en juin dernier d’embaucher un second permanent, Simon Descarpentries, pour épauler le premier dans ses semaines à plus de 50h et lui permettre de prendre ses premières vacances depuis deux années passées sur les chapeaux de roues.

Cette décision est aujourd’hui menacée par manque de financement, ce qui nous amène à une question simple  :

«  Souhaitez-vous que Framasoft continue à créer de nouveaux projets, tout en consolidant les précédents succès  ?  »

Framasoft a besoin de vous aujourd’hui pour continuer, en toute indépendance, à soutenir le logiciel libre et sa culture, et à créer des projets qui mettent du libre entre toutes les mains.

Nous avons ainsi mis en place une campagne intitulée «  1000 10 1  », qui vise à réunir 1000 personnes donnant 10 € par mois pendant au moins 1 an, afin de proposer une solution franche et durable qui permettra à l’association de consacrer plus de temps au développement des projets et moins à la recherche de financement. Grâce à la reconnaissance d’intérêt général dont bénéficie l’association Framasoft, l’opération ne coûtera au final qu’un peu plus de 3 € par mois, soit 40€ au total aux contribuables français, soit 2 DVD en grande surface ou 4 albums en MP3 DRMisés sur Fnac.com :-) Enfin, si 1000 personnes permettraient d’assurer le fonctionnement de l’association sur une année, la moitié de cet objectif est nécessaire d’ici la fin de l’année pour le maintien du poste de notre second permanent.

Pour l’heure, nous avons eu le plaisir d’annoncer le lancement de nouveaux projets tels que le FramaDVD École, ou encore les Framabooks «  Simple comme Ubuntu  », «  Le C en 20 heures  » et «  Pour aller plus loin avec la ligne de commande sous Unix  » tous trois librement disponibles sur le site de la collection Framabook [3], ou encore de tenir conférences [4] et ateliers lors de la dernière Ubuntu Party et au centre de formation de la librairie Eyrolles avec l’April. Sans détailler l’effort tout particulier qui se poursuit encore quant à la mise à jour 10.10 Maverick Meerkat de la Framakey Ubuntu-fr Remix, bientôt disponible sur notre boutique EnVenteLibre.

Pour que Framasoft reste à vos côtés encore longtemps, répondez à l’appel de l’April, de LinuxFr, de Benjamin Bayart (président de FDN), de Jérémie Zimmermann (Co-Fondateur de La Quadrature du Net) ou encore de Tristan Nitot (président de Mozilla Europe).

Soutenez Framasoft sur  : http://soutenir.framasoft.org

Harrypopof - Licence Art Libre

Notes

[1] Crédit  : Harrypopof – Licence Art Libre

[2] …mais la voie est toujours libre  !

[3] Et 4 autres sont bien avancés…

[4] Au sujet de la Framakey pour Pierre-Yves et devant des collégiens pour ma part.

11 Responses

  1. albert

    Une question/idée « conne », mais bon j’ai l’habitude…
    Framasoft en tant qu’association ne pourrait elle pas aussi faire des demandes de subvention à la mairie/département/agglo/région, voire à l’Europe ?

    Je suis sur que dans les lecteurs/utilisateurs/soutiens de Framasoft de nombreuses personnes sont spécialistes du sujet (surtout pour les montages des dossiers)

    Non ?

  2. plf

    Ces illustrations de Harrypopof sont bien plus sympathiques que certaines injonctions geequesques… à mon huuuuumble avis (mais je le partage).

  3. pyg

    @albert : la question n’est pas « conne » du tout. Et tu n’est pas le premier à la poser.
    Cependant, la réponse la même :

    1. Framasoft souhaite une réelle indépendance financière. Nous préférons compter sur la « générosité du public » plutôt que sur des subventions. D’abord parce que cela permet d’avoir un retour en temps réel de l’utilité de nos actions (si ce que Framasoft propose n’est pas considéré comme utile/pratique/intéressant/innovant, les gens ne donneront plus, et ça sera la preuve directe que l’on s’est trompé de voie). Ensuite parce que les subvention sont soumises au bon vouloir de ceux qui les accordent. Ainsi, j’ai déjà vu des subventions de 40 000€ promises pour janvier arriver en octobre, mais revue à la baisse de moitié. C’est parfaitement légal, mais ça rend très périlleux l’exercice de gestion au quotidien.

    Evidemment, cette « indépendance » est relative, car elle repose sur des dons. Mais elle a le mérite d’être en prise directe avec la raison d’être de Framasoft : la sensibilisation et la promotion du libre auprès du grand public. Si les dons viennent à se tarir, c’est qu’on n’est plus en phase. Alors qu’obtenir une subvention n’a finalement aucun rapport direct avec cette mission, mais plutôt avec une capacité à rentrer dans certaines cases de dossiers de subventions.

    2. Les subventions, c’est quand même différent d’un don. Si vous faites un don à la Croix Rouge, c’est parce que vous appréciez leurs actions (passées) et que vous souhaitez les encourager.
    La subvention, c’est une somme qu’une institution publique accepte de mettre à disposition d’une organisation. Mais cette mise à disposition est rarement sans contrepartie (heureusement, puisque ce sont des fonds publics, donc l’argent du contribuable). La première contrepartie, c’est de rentrer « dans le moule » : rencontres avec les élus, serrage de pinces, léchages de bottes, remplissage de dossiers, etc.
    La seconde partie, à mon sens bien plus perverse, c’est l’adaptation du projet pour rentrer dans les cases et satisfaire les grilles d’évaluation du subventionneur. Par exemple, on pourrait tres bien nous demander (contre subvention) de créer une Framakey « PME ». Super : on sait faire, ça permet de financer Framasoft, etc. Mais… Mais s’il nous paraissait plus urgent/utile de faire une Framakey « Collège/lycée », par exemple, et qu’il n’y ait pas de subvention pour cela. Et bien ça veu dire que la subvention décide de l’orientation des projets de l’association.
    C’est pas la fin du monde, évidemment, mais quand même une perte de liberté et d’indépendance, puisque ça veut dire que les priorités et l’affectation des énergies ne sont plus décidées par vous et nous, mais par une institution exterieure

    Cependant, ne croyez pas que l’on soit contre les subventions (on est juste sceptiques) : si vous connaissez des projets (régionaux, nationaux, européens, etc) correspondant à aux initiatives portées par Framasoft, si vous avez les contacts « ouverts » aux libre, si vous êtes un habitués des dossiers de subventions, etc. n’hésitez pas à nous contacter.

  4. tringlarido

    @albert @pyg

    Le mécenat/publicité est aussi une forme de subvention, non ? Une entreprise (privée ou publique) qui subventionne souhaite retirer de cet investissement une image de marque et ce n’est pas anodin ! Ca oriente aussi le travail de Framasoft puisque le donnateur peut se retirer s’il considère que ça ne correspond plus à l’image qu’il veut véhiculer… J’aimerais savoir la distinction que vous faites entre mécennat et subvention (certes il y a les foutus dossiers et les diners mondains) ?

    Plus grave, une subvention qui vient en contrpartie d’une publicité impose du contenu (au contraire du mécennat qui ne demanderait qu’un petit logo en bas de première page au terme de « généreux donnateurs »). Bien qu’il puisse y avoir un besoin d’entreprises de déploiements de solutions libres je ne comprends pas pourquoi ces annonces sont présentes sur la majorité des pages du site. Il pourrait très bien avoir une section « entreprise proposant des outils libres » et « sponsors » avec la liste des donnateurs et l’argent qu’ils ont chacun versés.

    Je comprends que le maintien du site coute de l’argent, mais à ce moment là je souhaiterais qu’à l’intérieur du cadre publicitaire soit écrit « l’argent généré par cette publicité est utilisé à l’entretien de nos serveurs » et d’avoir un lien direct vers les comptes de l’association (recettes de pub,recettes de donnations/dépenses materielles, depenses salaires) ? L’idéal ne serait-il pas de se passer de la publicité ? Une réel appréciation du coût de l’association permettrait de donner plus de responsabilités aux donnateurs et éventuellement d’arriver à un équilibre financier basé sur les dons (comme par ex. wikipedia ou dans un autre domaine arrets sur images (http://www.arretsurimages.net) ou encore indymedia (http://www.indymedia.org/)).

    Lorsque vous défendez le service public de Framasoft (i.e. « être en phase avec la population qui utilise le site »), il me semble naturel de vouloir se passer des interférences commerciales qui pervertissent le site.

  5. pyg

    tringlarido : « Le mécenat/publicité est aussi une forme de subvention, non ? »
    La publicité, oui. Le mécénat, non. Le mécénat est « un don sans contrepartie ou avec une contrepartie disproportionnée ». Un mécène à 5000€ aurait son logo sur nos flyers, et sur la page Partenaires, mais ça ne saurait être comparé à de la publicité (c’est pour cela qu’on distingue bien « Mécénat » et « Sponsoring » (« parrainage » en français) sur http://soutenir.framasoft.org/parte… )

    > « Ca oriente aussi le travail de Framasoft puisque le donnateur peut se retirer s’il considère que ça ne correspond plus à l’image qu’il veut véhiculer… »
    C’est là dessus que je ne suis pas d’accord avec toi : le don n’oriente pas le travail de Framasoft.
    * Avec le don/mécénat : on fait des projets, si une entreprise souhaite être associée à notre image, elle peut devenir mécène. On ne force la main à personne, personne ne nous force la main.
    * Avec le parrainage/publicité : les entreprises nous paient parce qu’elle veulent que le public de nos sites voient leurs messages vantant les mérites de leurs produits (on peut détester la pub, on ne peut pas nier que c’est un système « efficace » d’un point de vue économique. Du point de vue éthique/psychologique, c’est un autre débat). La publicité *peut* orienter le travail d’une association, si cette dernière fait des compromis pour ne pas vexer l’entreprise qui achète les encarts (c’est un probleme éthique courant dans les médias classiques).
    * Avec une subvention : une institution publique nous soutien « à condition que » (par exemple à condition qu’on crée une Framakey pour la collectivité XYZ). Ca oriente le travail de Framasoft, puisque pendant ce temps là, nous ne sommes pas maîtres de notre emploi du temps. L’association *peut* donc être placée dans une situation de « prestataire » (ce que l’on souhaite éviter).

    > »Bien qu’il puisse y avoir un besoin d’entreprises de déploiements de solutions libres je ne comprends pas pourquoi ces annonces sont présentes sur la majorité des pages du site. »
    Parce que nous sommes rémunérés pour ces encarts en fonction du nombre de visualisation. Si on ne créait qu’une seule page « Entreprises prestataires », ça serait un annuaire d’entreprises (et ça serait tres bien), mais pas de la publicité (et les revenus seraient bien moindres)

    > « Il pourrait très bien avoir une section « entreprise proposant des outils libres »
    C’est prévu pour la prochaine version de Framasoft 🙂

    > « et « sponsors » avec la liste des donnateurs et l’argent qu’ils ont chacun versés. »
    C’est prévu ici : http://soutenir.framasoft.org/parte
    (c’est vide car on n’a pas encore lancé la campagne entreprises)

    > « Je comprends que le maintien du site coute de l’argent »
    Ce ne sont pas tant les serveurs qui coutent que les permanents :-/

    > « d’avoir un lien direct vers les comptes de l’association (recettes de pub,recettes de donnations/dépenses materielles, depenses salaires) »
    On essaie d’être aussi transparents que possible lors de la publication de nos comptes (cf rapport moral en pièce jointe du billet : http://www.framablog.org/index.php/… )

    > « L’idéal ne serait-il pas de se passer de la publicité ? »
    Tout à fait d’accord. On a souvent évoqué cette problématique ici ou sur les forums Framasoft.
    Le fait est que la publicité est pour Framasoft une source de revenus fiable (cf rapport moral cité plus haut). Nous souhaitons nous en passer, car cela ne correspond pas à l’éthique que nous nous proposons de défendre. Nous avons d’ailleurs annoncé que cela serait le cas si les 1000 donateurs récurrents étaient atteints. Peut être la supprimerons nous avant si nos moyens le permettent. Bref, ce n’est pas de gaité de coeur qu’il reste de la publicité sur certains sites. Notez malgré tout qu’il n’y en a pas sur le Framablog par exemple, malgré un nombre de visiteurs important, justement parce cela aurait « brouillé » les messages et les prises de positions. Pour prendre une métaphore casse-gueule, ça me rappelle le débat sur « sortir du nucléaire » : il ne s’agit pas de faire une rupture en éteignant tout d’un coup, mais plutôt 1) en ne renouvelant pas le parc existant (donc en ne rajoutant pas de la pub) et 2) en cherchant des énergies de substitutions moins polluantes (d’où cette campagne de dons).
    Sois donc assuré que même si les progrès sont lents, nous travaillons *vraiment* à « sortir de la publicité »…

  6. albert

    en tout état de cause votre argumentation est bonne, surtout au niveau local évidement 😉
    par contre je reste convaincu qu’une aide européenne (obligatoirement moins partisane) ou même une aide de l’Unesco (pour le FramaDvDécole par exemple) sont des choses réalisables sans pour autant vendre son âme au diable ou autre 😉

    Mais je m’égare 😉

    Bonne continuation !

  7. pyg

    albert : « Mais je m’égare 😉 »
    Pas du tout 🙂
    Ce n’est pas tant la peur de perdre notre âme que celle de devenir « simple prestataire » pour des institutions publiques (or, nous avons fait le choix volontaire et assumé de ne pas nous transformer en SSLL).

    Mais là, « aide européenne » ou « aide de l’Unesco », c’est un peu flou pour nous (pour moi en tout cas) : si vous avez connaissance d’aides ou de programmes précis dans lesquels nous pourrions rentrer sans que ça ne nous détourne de notre objet social, n’hésitez pas à faire passer l’info…