Ne pas subir, toujours agir ! Rencontre avec Patrick d’Emmaüs

Temps de lecture 19 min

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David Dennis - CC by-saPatrick A., je l’ai rencontré en novembre dernier lors de l’Ubuntu Party 10.10 à la Cité des Sciences. Il était assis près du stand Framasoft et j’ai tout de suite été intéressé par son projet liant la communauté Emmaüs et les logiciels libres.

Nous nous sommes retrouvés pour déjeuner et nous avons discuté pendant près d’une heure dudit projet, de la société actuelle et bien sûr, des logiciels et ressources libres. «  Ne pas subir, toujours agir  !  », telle est la devise première d’Emmaüs, et elle lui va si bien que j’ai eu envie de mettre son projet mais aussi son engagement en valeur, en lui proposant une interview ultérieure par courriel pour le Framablog.

Patrick contribue à sa manière à aider les plus démunis en reconditionnant d’anciens PC avec des logiciels libres (soit sous Windows, soit directement sous GNU/Linux Ubuntu) et en les revendant à très bas prix. L’argent ainsi récolté permet de faire vivre des compagnons d’Emmaüs. À sa manière, et à la manière de l’abbé Pierre il y plus de 60 ans, il participe à un monde plus ouvert, plus respectueux de l’humain et plus solidaire [1].

Si il n’est pas seul sur ce projet, il est toujours à la recherche de bonnes volontés pour l’aider à améliorer ses scripts d’installation, ou plus généralement à mettre ses compétences informatiques au service de cette noble cause. N’hésitez pas à nous contacter, nous nous ferons un plaisir de relayer votre message à Patrick.

Entretien avec Patrick, bénévole chez Emmaüs

Bonjour Partick, peux-tu te présenter  ?

Cette question est la première que vous me posez, mais c’est ma dernière à laquelle j’ai répondu, car la tâche n’est pas aisée. En essayant de ne pas faire trop long, pour ménager les lecteurs, à mes yeux ce sont les autres questions les plus importantes.

Pour vous répondre, je vais faire une liste style interrogatoire de police, il faut que je me prépare à cela, car ça pourrait me servir dans un futur proche ;-)

  • âge 45 ans  ;
  • marié depuis 20 ans, un enfant de 23 ans  ;
  • né à Perpignan, vécu plus exactement à Pollestres, village de mes grands-parents paternels  ;
  • études  : Lycée technique Bac F2, DUT et diplôme d’ingénieur en Génie Électrique  ;
  • je travaille depuis plus de 20 ans sur la région parisienne dans un groupe de «  haute technologie  », comme ils disent ;-)

Mon engagement au sein d’Emmaüs et du bénévolat date de mai dernier. Jusque là j’avais envie de faire du bénévolat, mais comme beaucoup je n’avais pas le temps, ou plutôt je ne voulais pas le prendre. Mais à cette époque, je me suis dit qu’il fallait essayer de faire quelque chose, car je ne supportais plus que notre société laisse tout partir à la dérive.

Cela correspond aussi à une phase de changement de vie, où l’on comprend que si on ne fait pas ce que l’on a envie de faire à 45 ans après il sera trop tard.

Avec ces interrogations sur mon futur et à la lecture de cette phrase, «  Dans toute difficulté, il y a une opportunité  » d’Albert Einstein, j’ai décidé d’agir pour une cause et je me suis tourné vers le bénévolat chez Emmaüs. D’abord je voulais aider les personnes dans la rue, celles que je croisais dans le RER sans oser agir, puis sur les conseils de ma femme, je me suis tourné vers une aide dans le domaine informatique (voir ci-dessous), mais je ne pensais pas que cet acte allait me conduire aussi loin dans mon engagement.

À l’heure actuelle je me suis engagé dans d’autres combats face à cette société en crise. Je fais référence aux dernières lois de réforme de la retraite, à la catastrophe économique provoquée par les puissances financières, tout cela quand il y a de plus en plus de gens qui se retrouvent à mourir de froid dans les rues d’une des plus grandes capitales du monde  !

Mes engagements sont pour les libertés en général et pas uniquement le logiciel libre. Si il n’y avait que ce dernier à libérer, nous serions dans un monde idyllique. Mais non, il y a beaucoup de choses à libérer. C’est pourquoi j’ai pris comme fond d’écran des PC reconditionnés  : «  Un jour, le monde sera libre  !  » (voir image ci-dessous en fin d’article), mais seulement si nous faisons tous front ensemble.

Actuellement j’œuvre aussi pour la liberté des personnes, des biens et des entreprises, en aidant les autres dans ces combats, et en m’engageant syndicalement au sein de mon entreprise.

J’espère que mon témoignage aura un écho au sein des communautés du logiciel libre, afin que certains viennent à leur tour participer et soutenir. Car il y a urgence à faire bouger cette société qui a remplacé notre belle devise républicaine par  : «  Libéralisme, Égoïsme, Finance (ou Futilité)  ».

Voila mes engagements et mon état d’esprit actuel, qui ne sont pas facile à vivre avec mes ex-amis et mes collègues de travail. Je n’ai pas la même vision du monde, et je suis parfois considéré dans mon milieu professionnel comme un «  fou de gauche  »  !

Quelques mots sur Emmaüs  ? (on a tous une vague idée, mais noir sur blanc, c’est mieux)

Vous savez, je ne suis pas un spécialiste du mouvement Emmaüs, mais en voici ma vision  :

Le mouvement a été créé par l’abbé Pierre (originaire de Lyon, ville d’une partie des membres de Framasoft je crois), figure emblématique au point d’avoir été élu l’homme le plus aimé des français, plus d’une quinzaine de fois (il a même demandé à la presse de ne plus le faire figurer dans ces sondages pour laisser un peu de visibilité aux autres).

Cet homme était un religieux, ça tout le monde le sait, mais il s’est aussi engagé dans la résistance en 1940. Il aurait participé à fonder le maquis du massif du Vercors. Ami du général de Gaulle, il a fait de la politique sous ses conseils, après la Seconde Guerre Mondiale, et a été élu député à plusieurs reprises. Le mouvement Emmaüs est né en 1949 à Neuilly-Plaisance, dans une ancienne auberge de jeunesse. Durant le terrible hiver 54, il a lancé un appel radiophonique en faveur des plus démunis, c’est ce que l’on a appelé «  l’Appel de la bonté  » (cf le film Hiver 54). C’est à ce moment là que les communautés d’Emmaüs vont prendre leur essor. À l’heure actuelle il y environ 148 communautés en France, et plus d’une trentaine dans le monde.

Le principe des communautés est d’aider les plus démunis en leur fournissant un logement, de la nourriture et de l’argent de poche. En retour les compagnons (c’est comme cela qu’on appelle les personnes pour lesquels ce mouvement est né) doivent travailler pour la communauté en fonction de leurs moyens physiques, intellectuels et de leurs choix. Comme dans le monde libéral, les compagnons ont droit à une retraite (je ne sais pas à quel âge ils y ont droit), mais lorsqu’ils ne peuvent plus travailler, ils peuvent s’il le veulent, rester dans la communauté.

Pour pouvoir faire vivre les compagnons chaque communauté vend les dons des particuliers, et plus rarement des entreprises. Ces dons sont de toutes sortes, cela va du cendrier de bistrot à la marque d’une boisson alcoolisée jusqu’à un pavillon. Les dons sont triés, remis en état, puis vendus au sein de chaque communauté. Chaque communauté est indépendante et vit du fruit de son propre travail. Une communauté est gérée par un ou plusieurs directeurs par alternance, afin de coordonner le travail des compagnons.

Les objectifs de chaque communauté sont  :

  • Fournir le logement aux compagnons (environ une cinquantaine de personnes par communauté) ;
  • Fournir la nourriture à ces mêmes compagnons, et aux salariés pendant leurs services ;
  • Payer toutes les charges  : salaires des directeurs, essence des camions de livraison, etc.
  • Donner de l’argent pour aider d’autres associations humanitaires à l’étranger ;
  • Envoyer du matériel pour des associations humanitaires ;
  • Acheter des maisons pour loger d’autres démunis ;
  • etc.

À la tête des communautés, il y a Emmaüs-France qui coordonne et assure la logistique de l’ensemble. Il y a aussi la Fondation Abbé Pierre plus axée sur la communication (exemple de campagne) et la collecte des dons des entreprises. Au total ce sont environ 14 000 personnes qui participent au mouvement (4 000 compagnons, 4 000 salariés et 6 000 bénévoles).

Comment as-tu connu le logiciel libre  ?

Dans le cadre de mon travail et de ma passion j’ai découvert le logiciel libre il y a une dizaine d’années.

J’ai connu Framasoft vers 2004, et c’est vous qui m’avez aidé sur le choix de SPIP pour développer un petit site intranet dans le cadre de mon travail. J’avais déjà à l’époque fait des tests d’installations sur les distributions Mandrake, Knoppix, et un peu plus tard Ubuntu. J’ai migré mon informatique personnelle sous Ubuntu il a deux/trois ans quand j’ai cassé un Windows XP Pro en voulant mettre à jour un logiciel de musique propriétaire (iTunes pour ne pas le nommer)  !

Comment en es-tu venu à faire le lien Emmaüs / logiciel libre  ? (motivations personnelles, éthique, etc.)

Je voulais participer à une cause humanitaire à force de voir cette misère quotidienne dans les transports en commun que je prend tous les jours de la semaine. D’abord j’ai voulu faire de la distribution de nourriture pour les plus démunis, mais ma femme m’a conseillé d’utiliser mes compétences en informatique pour aider Emmaüs.

J’ai pris contact avec leur service bénévolat, je voulais être affecté à la place la plus adaptée pour leur organisation. Je ne voulais pas spécialement travailler pour la communauté de Neuilly-Plaisance, que je connais depuis quinze ans maintenant, car je ne savais pas qu’il faisait du reconditionnement de PC, je n’en avais vu aucun lors de mes visites en tant que client, et pour cause, ils se sont vendus très vites, et c’est très bien.

Toujours est-il que le service du bénévolat, m’a renvoyé sur la communauté de Neuilly-Plaisance. Lors de mon arrivée, j’ai rencontré Djebar, le bénévole responsable informatique, qui travaillait tout seul à l’époque et qui avait beaucoup de mal à s’en sortir. Je lui ai demandé comment il travaillait et ce qu’il voulait que je fasse, ce qui lui prenait le plus de temps. Il m’a répondu que c’était l’installation des machines, donc j’ai commencé par faire un petit script d’installation en mode «  unattend  » [2].

Comme il perdait encore plus de temps sur la partie désinstallation des logiciels sur les machines XP, je me suis lancé également sur la désinstallation.

Quels sont les services que toi et les autres compagnons proposez  ?

Maintenant, depuis deux semaines nous avons mis en place un mini Cyber-Espace (deux machines) pour présenter l’utilisation d’Ubuntu, avant la vente des machines. Notre but étant de vendre des machines pour faire vivre la communauté, mais aussi de faire en sorte que les acheteurs soient satisfaits de leurs achats. Nous préférons, ne pas vendre, que faire de la vente forcée, car le but est d’avoir le moins de retour possible et donner une bonne image de notre engagement et de notre travail.

Pour participer à rompre la fracture numérique nous vendons des machines d’occasions de l’ordre de 60 à 80 euros et les écrans plats de 15, 17 pouces entre 20 et 40 euros.

Je tente de diffuser mon travail à toutes les personnes et associations qui œuvrent pour les biens communs. En ce moment j’essaye de faire une installation Ubuntu en mode PXE [3], pour permettre la mise à jour de machines dans une école au Burkina Faso. Cette école a été équipée par Hervé S. et d’autres professeurs il y a deux ans. Je suis en contact avec lui depuis la dernière Ubuntu Party de Paris.

D’où proviennent les matériels à reconditionner  ?

Le matériel reconditionné vient essentiellement de dons de particuliers. Les entreprises donnent mais c’est alors un lot de machines d’un seul coup et depuis huit mois que je travaille chez Emmaüs, je n’ai pas encore vu un don de machines provenant des entreprises.

Pourquoi avoir choisi de faire deux versions (GNU/Linux et Windows)  ? Pourquoi ne pas l’avoir fait uniquement sous GNU/Linux  ?

Mon responsable voulait vendre des machines et cela est plus simple sur XP, car les clients ne connaissent pas Ubuntu et GNU/Linux. Il avait déjà fait une expérience à ce sujet par le passé, mais cela n’avait pas donné de bons résultats. Et c’est aussi pour cela que je médiatise notre travail (merci à vous), car la communication est un outil nécessaire aujourd’hui.

Pourquoi Ubuntu  ? Pourquoi XP  ?

Pour XP, la vente est plus facile, mais le temps et les scripts d’installations plus complexes.

Pour Ubuntu, l’installation est plus simple, car on formate le disque dur, mais la vente est beaucoup plus difficile.

Comment sont gérées les licences Windows XP  ? Achat  ? Récupération  ?

C’est à cause des problèmes de licences que nous mettons pour l’instant des machines sous Ubuntu, car les licences sont celle incluses dans le PC, et nous prenons grand soin à désinstaller les programmes hors XP pour conserver la licence d’origine.

Peux-tu nous en dire plus sur ces scripts d’installation  ?

Pour les scripts sous XP vous trouverez en pièce-jointe ci-dessous le manuel d’installation.

Pour Ubuntu j’utilise à l’heure actuelle un fichier «  preseed  » [4] pour l’installer, puis un script Bash pour installer les programmes annexes, configurer Firefox, le bureau, le dock…

Ces scripts sont-ils librement téléchargeables  ? Si oui, peut-on avoir le lien  ?

Non pas pour l’instant, car je ne suis pas encore pleinement satisfait de mon travail et je n’ai pas de site pour mettre ces scripts. Je pourrais faire un site ou un blog mais avant d’avoir une grande visibilité, je serai à la retraite, même en tenant compte des prolongations présentes et futures ;-)

En revanche, si vous me proposez de mettre ces scripts sur votre site je suis partant et j’en serais ravi. J’aimerai avant que vous fassiez des essais pour mettre quelque chose de vraiment opérationnel et même utilisable par Madame Michu.

Quels sont les retours des utilisateurs  ? (sur XP modifié et sur Ubuntu  ?)

Nous n’avons pas de retour des utilisateurs, sauf une fois, une personne avait rapporté sa machine, car il n’arrivait pas à lancer certains logiciels et pour cause, le script ne les avaient pas installés. Il y avait un petit bug dans le script. C’était les premières machines livrées avec ce XP modifié.

Maintenant nous n’avons pas de retour, donc cela fonctionne. Lors de la vente de la première machine Ubuntu, j’ai demandé à la cliente de me faire un retour sur l’utilisation de sa machine, mais toujours rien depuis 15 jours. C’est dommage de ne pas avoir de retour, mais c’est dans la logique de l’époque actuelle, les gens ne font rien et sont en permanence en train de zapper d’un loisir à l’autre sans autre but que celui d’oublier leur vie routinière.

Il faudrait que les gens suivent plus souvent la devise des compagnons d’Emmaüs, «  Ne pas subir, toujours agir  », mais on se retrouve plutôt avec «  Métro Boulot Dodo  ». On est loin du «  Liberté Égalité Fraternité  » qui anime mon travail et le logiciel libre.

Quelles sont les perspectives d’avenir pour ce projet  ? (ce qui marche, ce qui bloque, etc.)

Les perspectives au niveau développement sont les suivantes  :

  • Faire une installation PXE ;
  • Faire une version ISO d’Ubuntu et des scripts ainsi que les paquets pour pouvoir faire une installation offline, afin de fournir un DVD à tout le monde car beaucoup de personnes n’ont pas encore Internet ;
  • En même temps que cette version ISO, faire la documentation de mise en œuvre de l’installation (remarque  : je ne l’ai pas fait car je veux l’effectuer pour une installation indépendante) ;
  • Faire une version dérivée de la Framakey Ubuntu Remix, personnalisée avec le dock que j’utilise (Pyg de Framasoft m’a dit que cela était faisable, donc à suivre) ;
  • Associer des artistes musiciens, photographes pour promouvoir leurs œuvres et leurs talents (à l’heure actuelle j’ai mis un lien sur le site de Pat D., qui fait des photos pour Emmaüs et j’ai un projet de diaporama avec elle pour une vente d’objets recyclés et personnalisés à la communauté de Neuilly-Plaisance).

Les perspectives au niveau diffusion sont les suivantes  :

  • Avoir une visibilité sur le site Framasoft, cela serait super bien pour faire du buzz ;-)
  • Évangéliser l’Emmaüs de Perpignan/Pollestres (je cite ce village car il y a peine 6 mois, je ne savais pas que l’Emmaüs de Perpignan se trouvait dans mon village natal, comme quoi le monde n’est peut-être pas encore libre mais il est petit  !). J’emploie ce verbe «  Évangéliser  » même si je ne suis pas croyant, car cela va être difficile de convaincre le directeur, avec qui j’ai déjà eu un contact téléphonique, de passer sur Ubuntu, car il pense que les clients ne sont pas prêts. Mon but étant qu’il accepte de faire un mini Cyber-Espace avec deux machines en libre service (pour tout le monde ou en fonction de la configuration des lieux en libre service pour les futurs clients), et qu’il mette deux machines Ubuntu toujours en vente ;
  • Prendre contact avec les «  Ateliers sans frontière  », contact fournit par YoBoY ;
  • Diffuser les versions XP, et surtout la version Ubuntu sur les Emmaüs de la région parisienne.
  • Diffuser sur les MJC, puisque j’ai des contacts à ce niveau.
  • Puis m’attaquer à la diffusion sur les associations de la ville de Paris.

Comment peux-t-on aider  ?

Déjà en me témoignant votre enthousiasme, mais aussi en informant comme ici sur nos actions.

Si vous voulez aller plus loin dans votre soutien, ma dernière idée serait de mettre en réseau les Emmaüs et/ou toutes les associations vendant des machines avec des logiciels libres et/ou ayant mis un place un Cyber-Espace, etc. On pourrait ainsi dessiner une carte de France sur un site web où nous trouverions à chaque fois les contacts, le nombres de machines vendues, celles disponibles, etc. Ce serait utile pour les personnes ou associations désireuses d’avoir des informations, voulant utiliser ces distributions, cherchant une formation, etc.

Quelles sont les personnes qui participent de près ou de loin à ce projet  ?

Je ne suis pas tout seul pour faire vivre ce projet, même si pour l’instant je suis le seul à faire du développement (ce n’est pas faute d’avoir essayé d’impliquer des ex-amis pour les sortir de leur mal de vivre) et de faire de la diffusion.

Dans l’ordre d’arrivée et de soutien à ce projet, je tiens à remercier les compagnonnes et les compagnons de route suivants  :

  • Laurence A. – Pour m’avoir entrainé malgré elle sur cette route sinueuse, et qui m’épaule quotidiennement ;
  • Djebar R. – Pour son implication dans le bénévolat, et son enthousiasme ;
  • Olive et Sab – Pour leurs engagements au sein de la communauté Emmaüs Neuilly-Plaisance, et d’être toujours partants pour suivre mes idées les plus folles ;
  • José – Pour me mettre à la porte tous les samedi soir de la «  Fontaine  », et m’éviter ainsi de passer la nuit à l’atelier ;
  • Antony 81 – Pour son travail tous les jours, et sa volonté  : «  Don’t give up my friend  » ;
  • César Henri – Pour ces connaissances en informatique de pointe, et ses tests de destruction de machines XP ;-)
  • Yann D. – Pour son enthousiasme et ses implications futures, quand il aura réussi ces examens ;-)
  • Sylvain D. – Pour son support dans le monde nébuleux et pas très libre d’Apple ;
  • Ubuntu et plus particulièrement YoboY et Kinouchou – Pour leurs accueils à la dernière Ubuntu-Party ;
  • Gérard P. – Pour son soutien inconditionnel à mon travail, pour avoir fait du buzz sur ce travail lors de la dernière Ubuntu-Party et son idée géniale de Cyber-Espace interne au sein des communautés Emmaüs pour montrer «  l’EmmaBuntu  », comme il souhaite que j’appelle cette distribution ;-)
  • Hervé S. – Pour son travail pour une école au Burkina Faso, son soutien et ses conseils techniques, sans oublier ses corrections sur mon catalan ;
  • Pat D. – Pour ses photos et son soutien au mouvement  ;
  • et vous bien sûr, toute la grande équipe de Framasoft, sans qui ce travail n’aurait pas été possible.

Un dernier mot pour la route (nécessairement longue, mais nécessairement libre)  ?

La route est longue cela tout le monde le sait, mais elle est sinueuse et glissante par temps de neige. Ce qui est dommage c’est que si peu de monde s’y engage ne serait-ce que pour un temps. Ils préfèrent souvent tous prendre des autoroutes déjà tracées.

Pour ma part je l’ai prise lorsque j’ai lu phrase d’Albert Einstein (pour rappel  : «  Dans toute difficulté, il y a une opportunité.  »), et j’espère ne plus la quitter.

Merci pour ton engagement en faveur du logiciel libre et pour la réponse à cette interview.

Merci à vous tous pour votre travail, sincèrement sans vous je ne serais pas là où j’en suis. C’est pour cette raison que j’ai choisi un fond d’écran Framasoft (voir ci-dessous) pour mettre en valeur les PC reconditionnés et non pas un fond écran dédié aux causes d’Emmaüs.

Je suis désolé d’avoir donné autant de détails à vos questions, mais ce n’est pas ma faute c’est à cause de mon nom :-)

Bonnes fêtes de fin d’année à vous tous, en liberté.

Patrick

Emmaüs - Bureau Ubuntu

Notes

[1] Crédit photo  : David Dennis (Creative Commons By-Sa)

[2] Qui ne nécessite pas la supervision d’un humain pour cliquer sur «  Ok  » à tout bout de champs. Un peu à l’image de Framapack.org

[3] Directement depuis le réseau, et sans nécessiter de système d’exploitation sur la machine cible.

[4] Fichier d’instructions pour l’installation.

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18 Responses

  1. lylambda

    Merci à Patrick et Framasoft pour cette interview de grande qualité et l’espoir qu’il apporte. Puisse-t-il générer d’autre envie de partage !

  2. Benoît

    Bonjour,
    une petite remarque : « les licences sont celle incluses dans le PC, et nous prenons grand soin à désinstaller les programmes hors XP pour conserver la licence d’origine. »
    Je n’ai jamais eu de licences de windows XP donc je n’ai pas lu le contrat mais sur Windows NT et Millenium, l’acheteur ne peut pas transmettre sa licence d’utilisation, même s’il vend son matériel. Je ne suis pas sûr qu’on puisse conserver le système d’exploitation qui est sur le disque dur de la machine donnée par un particulier.

    Bravo pour votre action

  3. modagoose

    Je vais toutes les semaines chez la communauté Emmaus proche de chez moi, en tant que « client », pour un tout autre domaine que l’informatique, les pièces détachées de vélo, car je monte des vélos, des pignons fixes et des Single speed entièrement d’occase. Bref…

    Je n’y ai jamais vu de lots de machines d’entreprises.

    Un PC par-ci, par-là, des machines de supermarché avec des composants non standards donc impossible à faire évoluer ou impossible à ouvrir sans casser quelque chose, et toujours sous Microsoft.

    Il semblerait que la raison pour laquelle les entreprises françaises donnent peu aux ONG de type Emmaus est qu’elles ont d’autres filières pour évacuer leurs stocks de vieilles machines.

    Bon, pour la petite histoire, nous payons tous une taxe pour le recyclage de tout ce que nous achetons, la fameuse Ecotaxe. Un alibi, car seulement 30% de nos déchets électroniques sont finalement traités, recyclés et repartent dans le circuit.

    Tout le reste on ne sait pas ce que ça devient.

    Souvent, c’est « donné » en Afrique et en Asie sous l’alibi caritatif et défiscalisé.

    Le don à ces pays dispensent nos administrations et autres entreprises de payer pour le recyclage de leur matériel, puisqu’une fois que ce n’est plus sur notre territoire, magie des écritures, on n’est plus responsable même si le matériel n’est pas utilisable et finira dans une décharge à ciel ouvert.

    Je ne sais pas si vous avez déja vu à quoi ressemble un lot de matériel dont se débarrasse une entreprise ou une administration. Ce sont des palettes sur lesquelles sont entreprosés moniteurs, unités centrales, claviers et souris, le tout enrubanné dans du cellophane et mit tel quel dans des containers. Le taux de déchets à l’arrivée doit être phénoménal.

    Effet collatéral du Libéralisme, il vaut mieux pour une entreprise et une administration délocaliser ses déchets électroniques dans un autre pays où les gens récupérerons les composants toxiques qui les composent dans des conditions dangereuses pour gagner une misère que reconditionner ce qui peut l’être sur notre territoire.

    Alors qu’il serait possible de créer des emplois, permettre à des gens de prendre leur vie en main, de partager, d’animer, de faire passer, et de réduire potentiellement la consommation et donc l’impact des produits électroniques dans l’environnement, notamment grâce au logiciel libre.

  4. JB

    Bravo Patrick !
    Ce que vous faites est une très bonne chose, continuez comme ça !

    A l’heure où le plus connu des logiciels libres, Firefox, vient de surpasser en Europe le navigateur propriétaire IE de PetitDoux, j’aime à penser qu’Ubuntu et toute la galaxie du libre ont un bel avenir devant eux.

    Tous mes vœux de réussite.

  5. SpeedBassi

    Très belle interview !

    Bravo Patrick pour cette ténacité. Tu m’as véritablement donné envie de prendre part à l’aventure avec toi. Comment pourrais-je joindre mes forces aux tiennes ?
    N’hésite pas à me contacter par mail 😉 @ Bientôt.

  6. J

    petite subtilite chez microsoft :
    – les licences achetees en boite ne sont pas retrocedables ni transmissibles par quelque moyens que ce soit
    – les licences achetees oem ne sont pas transmissibles sauf accompagnees de la machine par le vendeur autorise
    – les licences corporate livrees dans les machines preinstallees sont transmissibles avec la machine, le vendeur ne necessite aucune autorisation

    une licence acquise ne l’est pas en tant qu’objet (comme un marteau ou un clou) mais en tant qu’autorisation d’usage restreinte , donc en general non transmissible !

  7. Brice

    Bravo pour cet engagement.

    En réponse à l’un de vos souhaits :
    « Si vous voulez aller plus loin dans votre soutien, ma dernière idée serait de mettre en réseau les Emmaüs et/ou toutes les associations vendant des machines avec des logiciels libres et/ou ayant mis un place un Cyber-Espace, etc. On pourrait ainsi dessiner une carte de France sur un site web où nous trouverions à chaque fois les contacts, le nombres de machines vendues, celles disponibles, etc. »
    >> Déjà en partie réalisé avec le site Ordi 2.0 (http://www.ordi2-0.fr/) présentant plusieurs associations du secteur. A voir également : http://www.adb-solidatech.fr

  8. Troupier

    J’ai récemment déménagé et donné une partie de mon matériel informatique.

    J’avais de quoi remonter un pc complet, je l’ai fait, installé quelques logiciels pour qu’il tourne correctement et donné le tout (+quelques meubles) à la communauté Emmaüs tout proche en espérant qu’il puisse servir à quelqu’un 😉

    c’était ma B.A de l’année dernière !

    La lecture de ton expérience m’incite à essayer de mettre mes compétences en informatique dans un futur plus ou moins proche, pas forcément pour Emmaüs mais je crois que toute aide est la bienvenue 😉

  9. Patrick A. (Shih Tzu)

    Merci à vous tous pour vos encouragements.

    Pour l’instant je n’ai pas le temps de vous contacter individuellement pour répondre à vos questions.

    Je ne répondrai pas au sujet de la commercialisation de PC sous XP, mais bien sur je suis au courant des contrats type fait par les éditeurs informatiques ou autres, mais ce que je peux vous dire c’est que le droit est une notion toute relative et qui est fonction d’une époque, d’une société, d’un pays, et que rien n’est absolue, tout est subjectif, objectif et parfois réel. Donc pour ma part je considère que des machines pour lesquelles les droits ont été payés par le généreux donateurs, peuvent être vendues, mais nous ne vendons pas le logiciel inclus dans la machine, mais la machine part elle même.

    J’ai pris ma plume ce matin, pour dire à ceux qui ont pour cette fois-ci la chance de vivre sur la région parisienne, qu’il va y avoir ce samedi le premier  « Samedi du Libre » à la Villette,
    et que si vous voulez me rencontrer, je serai présent à ce rendez-vous, et vous pourrez m’identifier facilement, car je porterai un T-shirt vert très pale avec le Logo d’Emmaüs France.

    A samedi pour les plus courage.

    Patrick A. (Shih Tzu)

    PS : Samedi du Libre : http://premier-samedi.org/

  10. Malucos

    Article très intéressant. Patrick, un personnage généreux, en un mot : humain ! Comme nous devrions être toutes et tous.

  11. jalobservateur

    Bonjour à tous et toutes !
    Très heureux que de lire ces lignes:)
    Je salue cette superbe implication.
    Je vois qu’ailleurs dans le monde, d’autres font comme moi ci et ça me rassure ^^
    Alors Patrick, nous allons collaborer sans l’ombre d’un doute avec toi et Framasoft afin de rendre Linux encore plus ‘équitable’ et ainsi le répandre davantage 🙂 http://cyber-nux.fr/tutoriels/146-e
    Vive le Libre !
    Jal

  12. mirej

    Bonjour à tous,

    J’aimerais savoir où peut-on trouver ce fond d’écran avec la phrase « un jour, le monde sera libre ».

    Merci !

  13. K.

    C’est bien beau de vouloir sauver le monde

    encore faut il savoir COMMENT , et surtout en se regardant totalement dans une glace

    Donne a manger a quelqu’un, ou augmenter la population a l’infinie comme par le passé : n’est pas tolérable

    Il faut que les gens produisent leur propre nourriture et leur propre électricité, et récupére leur eau

    sinon vous pouvez toujours attendre que la société dirigé par des corporations et des « hommes » ayant pris un trop grosse tete vous laisse vivre et vous donne de quoi vivre quand il y a plus de travail

    au fait oui : il y aura plus de travail a l’avenir

    bienvenu dans le monde réel

    a si peut être prostitué, meme le travail de service disparait

    la société du service est en train de s’évanouir

  14. K.

    Bien entendu la france est encore des décennis en retard

    En france on parle de culture aeroponique et hydroponique que pour la culture de marijuana

    ce n’est pas le cas dasn les pays anglosaxon, usa, pays bas, japon …

    Et pour l’espace

    Des entreprises de culture hydroponique se font racheté fin 2010 : et il y a des gros projet un peu partout

    la culture aussi privé se fait de plus en plus

    Arrettons d’etre des chiens conduisons nous en humains : la liberté a un prix, le courrage

    choisissez d’etre libre

  15. aKa

    La Framablog est fier de voir K. annoncer officiellement ici sa candidature pour 2012 😉

  16. K.

    Cela fait longtemp qu’il n’y a pas eu de président

    Un homme ne peut rien

    Le réseau , le cerveau global, vous : VOUS POUVEZ : là oui c’est ca le changement

    VOUS , vous devez d’agir, pour etre libre et survivre , ( ou vivre tout simplement )

    On ne demande pas grand chose : un zeste de courrage, un tournant vers la liberté

    Le changement c’est pas demain en comptant sur des sauveurs hommes présidents

    Le changement c’est pas un espoir ou une promesse, un promesse de vie après la mort ou de liberté après 200 ans de totalitarisme en suivant marx

    La voie peut etre prise a chaque instant

    en réseau

  17. K.

    La voie ne peut qu’être prise qu’au présent

    individuellement,

    en réseau