La NSA et la surveillance sur Internet pour les nuls

Temps de lecture 3 min

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«  Ces révélations ont changé notre Internet à jamais. La vie privée a-t-elle seulement un avenir  ?  »

L’excellent journal The Guardian, très actif dans l’affaire Snowden, a récemment mis en ligne une vidéo simple et percutante sur la NSA et la problématique de la surveillance en ligne.

Nous vous en proposons sa transcription traduite ainsi que le fichier .SRT de sous-titrage en français disponible ci-dessous (merci Cartido)

Une vidéo à voir et à faire voir tant elle fait peur et démontre que nous avons changé de paradigme dans une indifférence presque générale.

—> La vidéo au format webm
—> Le fichier de sous-titres

La NSA et la surveillance… rendu facilement compréhensible pour tous

URL d’origine du document

Scott Cawley, Jemima Kiss, Paul Boyd et James Ball – 26 novembre 2013 – The Guardian
(Traduction  : Goofy, Mounoux, T, Paul + anonymes)

Maintenant que nous sommes presque tous en ligne, et connectés d’une façon ou d’une autre, les espions ne ciblent plus une ou deux personnes mal intentionnées. Au lieu de cela, les gouvernements du Royaume-Uni et des États-Unis pratiquent tous deux une collecte massive d’informations sur ce que nous faisons avec nos téléphones et sur Internet.

Comment font-ils  ?

Deux grandes méthodes sont utilisées pour récupérer ces informations.

La première, c’est de travailler avec les entreprises qui font fonctionner les réseaux et «  d’écouter  » les câbles qui sont essentiels pour faire circuler toute cette information. Ils s’installent au beau milieu de l’énorme flux de données, moissonnent tout ce qui circule puis le stockent dans d’immenses bases de données.

La deuxième technique implique d’utiliser leurs relations privilégiées avec les entreprises high-tech (Google, Facebook, Microsoft…) pour s’emparer de nos informations comme les courriers électroniques en les captant directement sur les services basés aux USA.

Que font-il avec  ?

Les agences d’espionnage jettent la plupart des contenus qu’ils collectent. Ils les gardent sur leur système pendant trois jours environ et rejettent tout ce qui ne provient pas d’une de leurs cibles.

Il en va autrement pour les métadonnées. Qui a envoyé un message  ? pour qui  ? quand  ? bien d’autres détails encore. Les services secrets conservent presque toutes les métadonnées collectées pendant environ un mois au Royaume-Uni et jusqu’à un an aux États-Unis. Cela leur permet de créer les profils de millions de gens. Qui parle à qui  ? qui connaît qui  ? et, si nécessaire, où sont localisés les gens  ?

Ces révélations soulèvent un certain nombre de questions.

Où se situe la frontière entre notre droit à la vie privée et le devoir des autorités de nous protéger  ? Les gouvernements en Amérique du Nord et au Royaume-Uni prétendent que ces programmes de surveillance aident à nous prémunir du terrorisme.

Mais que se passerait-il si vous étiez injustement accusé  ? Et doit-on accepter le fait que désormais Internet est un endroit bien différent de ce qu’il a été, dirigé par des entreprises et des gouvernements qui peuvent le surveiller quand et comme ils le veulent  ?

Maintenant que vous savez que vous êtes surveillé, votre comportement va-t-il changer  ? Comment allez-vous parler à vos amis et jusqu’à quel point allez-vous faire confiance au monde qui vous entoure  ?

Ces révélations ont changé notre Internet à jamais. La vie privée a-t-elle seulement un avenir  ?

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5 Responses

  1. Hula up

    Si la vie privée n’a pas d’avenir, alors parler de « vie publique » n’aura pas plus de sens.
    Si la séparation entre les 2 sphères que nous croyons bon aujourd’hui de s’infliger pour préserver notre équilibre (entre intimité et exposer une image épurée de détails sordides aux autres) venait à exploser, croyez bien que le quotidien de chacun sera un marigot de détails et d’informations tellement insignifiant que ce qui est nécessaire à la construction de la personnalité sera noyé et les relations bien difficiles à créer. Bienvenue dans un monde où tous les être humain, si on pourra encore les appeler ainsi, seront informes, sans couleurs, sans surprises, de parfait petits soldats obéissant à une norme sociale dictée par les apôtres du bonheur mercantiles.

  2. reno46

    pour commencer, utiliser un logiciel microsoft, apple, ou google revient a donner les clefs de sa liberté au patriot act des etats unis (nsa, fbi, etc)

    pour continuer, utiliser des sytemes de communication a reseau centralisés revient a offrir ses communication (instantané ou publipostées) a des tiers pour qu’ils controlent vendent, censure le contenu (ainsi ils deforment vos propos) au lieu de vous mettre face a un juge de tribunal

    et pour finir, les minimaliste qui disent « pour ce que j’en fais [de l’informatique] » qui ne veulent pas comprendre un minimum ce que engage leurs cliks et choix sur internet, il paient trop cher. un microsoft cout 150 euros un mac os x coute 60€. un linux peut couter jusqu’a 0 €

    …bonne journee

  3. Jefsey

    Je crains que ce ne soit pas de savoir si la vie privée a un avenir qui soit la question réelle, mais si une technologie qui ne peut pas la garantir a un avenir.

    L’internet est un prototype américain (ARPA) pour voir si, le principe de catenet de Louis Pouzin (INRIA) de réseau des réseaux pouvait s’appliquer sous TCP/IP et le contrôle mondial [« global » au sens de la langue américaine] de l’armée américaine fournissant le budget de la manip (cf. http://iucg.org/wiki/IEN_48_-_The_C…). Pour cela la couche 6 OSI présentation (sécurité, langue, intelligence) a été retirée.

    Revenons simplement au modèle français (la modèlisation multi-couche est de Michel Elie) et à la vision globale de Robert Trèhin qui a conduit le déploiement international (FCC, Monopoles Publics des PTT) initial sous technologie(américaine mais ouverte, sure et privée) globale (sens français : avec services, approches métier, etc.) Tymnet. Tymnet a été étouffé à propos par le militaro-industriel US en fin des années 80. L’intérêt est que les idées ne se sont pas perdues dans la tête de quelques ingénieurs : tout est là. Il « suffit » (travail de Libre certain mais pas énorme) d’assembler les choses juste à côté, pour plus de possibilités, de services, de sécurité et sous une logique d’utilisation (netix) commune. C’est de cela qu’il faut discuter !