Les Connards Pros expliquent GAFAM : Apple

Temps de lecture 3 min

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Dans notre volonté d’éducation populaire au Libre, il nous semble essentiel d’expliquer les rouages des géants du web (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, alias « GAFAM »). Voilà pourquoi Framasoft a décidé de reprendre les prochains épisodes du « Guide du Connard Professionnel » un MOOC versé dans le domaine public.

Le dimanche, c’est Bastardise !

Scénarisé par Pouhiou et illustré par Gee (mais dont le narrateur serait un certain « Octave Geehiou ») , cette parodie empreinte d’un joyeux cynisme est un de ces projets annexes, potaches et exutoires, qui naissent lors de rencontres Framasoftiennes. Vous pouvez découvrir et télécharger les anciens épisodes sur le site (hébergé par Framasoft ^^) à l’URL inénarrable : www.connard.pro

Nous ne reprendrons sur le Framablog que l’épisode de cette quinzaine (et des quatre suivantes) qui s’attaquent au quinté GAFAM (dans le désordre).

Nous vous souhaitons donc un bon dimanche de Connards ;) !

Épisode 18 – Rappeler qui est le maître (GAFAM 1/5)

Les objets nous possèdent. Bien entendu, quand je parle de nous, je parle des autres. Ceux qui sont assez stupides pour abandonner cette vérité aux moines bouddhistes et aux hippies san franciscains : les objets nous possèdent, parce que les Connards y veillent. C’est une danse de tous les instants, un équilibre à trouver dans cette relation maître-esclave que nous nous plaisons à renommer « dessein de l’expérience utilisateur » ou « UX Design » en bon novlangue. L’informatique personnelle est le champ d’expression de tous nos recherches en Bastardises. Par exemple avant l’USB, votre vie ressemblait à ça :

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Puis est arrivé l’USB. Imprimante, souris, webcam, scanner, clavier, PDA, GPS, MP3, téléphone…

Un câble pour les brancher tous.

Un câble pour les relier.

Un câble pour les connecter tous et dans l’insertion vous faire chier, au pays des connards où s’étendent les profits.

Car si l’USB (ou son cousin le HDMI) vous parait si pratique, il nous a tout de meme fallu le créer avec un défaut de conception qui vous remette à votre place de client pas doué et impuissant : le fameux effet « gna j’arrive pas à le brancher, je retourne et mince c’est à l’envers, je re-retourne et cette fois ça y est. »

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Mieux que l’obsolescence programmée, l’impuissance programmée est la marque d’un système qui vous offre des récompenses futiles en échange de votre servitude. Car l’USB n’était qu’une première étape de cet éducation populaire à la servitude. Pour qu’un objet vous possède vraiment, il faut le concevoir  tellement fun, cool, hype, kawaii et swag que vous ne vous rendrez meme pas compte que vous n’en avez plus la maîtrise. Comme le dit l’adage d’un grand Connard : « Bâtir un empire sur l’impuissance programmée, c’est possible : il y a une application pour ça. »

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L’impuissance programmée est une question de mesure, de rythme. Tout se joue dans la progression. Il faut d’abord donner du « pratique » à votre cible (le pigeon-client de classe moyenne qui ne peut consacrer son temps à apprendre et qui va donc consacrer son argent à en avoir plus rien à foutre). Cette ergonomie, il faut la voir comme le lubrifiant qui fera passer votre maitrise de plus en plus grosse, de plus en plus profonde. Jusqu’à ce qu’enfin, vous possédiez le client sans même qu’il ne s’en aperçoive.

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Le summum actuel de l’impuissance programmée est l’assistante personnelle (disponible en voix masculine pour 0.99 € ou en voix de Yoda à 3.99 €) qui répond à toute les demandes vocales que vous lui ferez. il n’est même plus besoin de tapoter sa requête, votre machine vous répond à la voix… Cette bastardise est si prisée que toute la concurrence s’y est mise. Sans trahir le secret professionnel, je puis vous assurer que cet engouement des géants de l’informatique pour les assistant vocaux n’est pas une volonté d’offrir un meilleur service… Oui, c’est pratique, mais cela ne suffit pas. Afin de vous habituer à l’utiliser, les connards professionnels qui l’ont conçue ont eu le génie d’y programmer quelques traits d’humour.

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Téléchargez le pdf de l’épisode

Et rendez-vous dans 15 jours pour la suite !

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5 Responses

  1. bunam

    L’humour c’est bien quand il y a un peu de vérité, là je ne vois pas grand-chose de vrai, de plus j’adore les critiques constructives, mais là, ça relève de la psychiatrie…
    Je connais un peut près, tous les systèmes, depuis pas mal de temps, sauf android que je trouve faux-cul au possible, on est libre… oui… de donner son âme a Google…

  2. Terhemis

    Ça va un peu plus loin que la dépendance à Google ici, ça part de la dépendance à l’outil. Il y a celui qui est pratique parce qu’il est indispensable (une pioche ou une pèle, par exemple, parce que nos mains ne sont pas en fer). Et il y a ceux qui représentent plutôt un gain de temps et qui mènent l’utilisateur à perdre en compétence et à gagner en dépendance. Si chacun place le curseur ou il veut-peut, il y a clairement une dérive à l’heure actuelle : nous sommes tous de moins en moins compétents dans les domaines de base – il suffit de regarder la misère culinaire qui règne dans une société qui se gargarise de proposer des « centaines de produits différents » dans les rayons de ses supermarchés -.
    Tout ce qu’on fait pour toi, tu ne le fais pas ou plus, et tôt ou tard, tu ne sais plus le faire… Si en plus on t’empêche d’apprendre à le faire (secret industriel), ça devient très problématique. Si enfin, on prétend te rendre service alors qu’on se rend service (exploitation des données personnelles), ça devient dérangeant. Bref, depuis tous les robots de cuisine jusqu’à l’assistant personnel vocal, il y a, bien au contraire, beaucoup de vrai dans cette histoire, qui est d’ailleurs plutôt de l’ordre de la fiction que du documentaire, et à lire comme telle à mon avis…

  3. magatst

    Le jour ou il y aura de vrai alternative on pourra en reparler !!!
    Pour l’instant je vois pas grand chose !!!
    Du coup on a pas vraiment le choix… sauf à être en marge ….
    Car le problème est politique avant tout …
    C’est à dire ou met-on les sous des contribuables …
    En tout cas pas dans le développement informatique pour tous …
    A quand un logiciel de correction horthographique fourni par l’académie française libre et gratuit !!! Par exemple …
    A quand des synthèses vocales en Français gratuite pour l’accessibilité au web des mal-voyants ???
    Un logiciel de compta Française pas hors de prix et rééllement libre …

    Etc etc etc … Ne parlons même pas de l’éducation national …
    C’est le degré Zéro de la création d’outil libre…
    Toute les réalisations viennent de volonté particulière, de profs etc… etc… Jamais de la hiérarchie !!!

    ….

    • Aigri

      « Le jour ou il y aura de vrai alternative on pourra en reparler !!! »
      Parce qu’il y a de fausses alternatives ? Laissez-moi rigoler ! Vous voulez le même degré de bling-bling, de fonctionnalités, d’ergonomie, etc pour la modique somme d’être libre. Le jour où les gens feront l’effort de renoncer un peu de leur confort pour gagner dans ce sens, on en reparlera !

      « Du coup on a pas vraiment le choix… sauf à être en marge …. »
      Bah oui: soit dépendant du système dominant en place ou soit en marge parce qu’il n’y a rien d’autre, logique !
      Y en a d’autres dans l’assemblée qui veulent faire le même type de lapalissade ?
      En passant, y en a qui vivent très bien à être « en marge », hein !

      « Toute les réalisations viennent de volonté particulière, de profs etc… etc… Jamais de la hiérarchie !!! »
      Oui, et c’est bien mieux comme ça. Parce que justement, c’est quand c’est une hiérar-chie qui s’y met que ça merdouille en masse, c’est normal, à quoi servirait-elle sinon: travaillerai-tu pour qu’on se passe de toi et de tes collègues ?