Les universitaires ont intérêt à contribuer à Wikipédia — qui a intérêt à ce qu’ils contribuent…


présenté par Christophe Masutti

Le moins que l’on puisse dire, lorsqu’on fréquente les milieux universitaires, c’est que les enseignants-chercheurs partagent des avis très différents à propos de l’encyclopédie en ligne libre Wikipédia. Pour certains, c’est un non-sujet puisqu’il s’agit seulement de permettre à n’importe qui d’écrire n’importe quoi. Pour d’autres, il faut savoir y contribuer parfois pour corriger des erreurs, parfois parce qu’il est aussi du devoir du chercheur que de partager ses connaissances, et pour d’autres encore la pertinence de Wikipédia ne saurait être valide à cause de l’anonymat des contributeurs et de l’absence d’un comité éditorial dans les règles de l’art des revues universitaires classiques.

Une quatrième catégorie, en revanche, prend du recul par rapport aux régimes de publication académiques et considère que ce n’est pas parce que les règles de publications sont universitaires qu’elles doivent être universelles. Ceux-là proposent de contribuer activement à Wikipédia mais en tâchant d’opérer la distinction entre les objectifs et les normes de Wikipédia et les attentes habituelles des publications académiques.

L’American Historical Association est l’une des plus anciennes sociétés savantes aux États-Unis. L’une de ses publications mensuelles, Perspectives on History, a 50 ans d’existence et reste l’une des revues historiques les plus lues au niveau mondial. Stephen W. Campbell, un jeune chercheur, vient d’y publier un article-témoignage dont nous vous proposons ci-dessous une traduction. Il y synthétise rapidement l’attitude classique des historiens vis-à-vis de Wikipédia et propose justement de prendre un peu de recul par rapport aux questions épistémologiques de la neutralité et de l’objectivité.

Certains arguments sont bien entendus discutables, mais le plus important est que, en publiant ce témoignage dans une telle revue, on assiste certainement à une déclaration d’intérêt. Cela montre aussi que l’attitude des chercheurs par rapport à Wikipédia n’est pas un phénomène générationnel. William Cronon, le président de l’AHA en 2012, y est cité comme ayant encouragé la participation à Wikipédia.

La question est plutôt à entrevoir du point de vue de la participation active et volontaire : il y a une vie au-delà du régime de l’évaluation permanente et épuisante des instances de “valorisation” de la recherche académique…


Améliorer Wikipédia : Notes d’un sceptique éclairé

Source : Stephen W. Campbell, Improving Wikipedia: Notes from an Informed Skeptic, dans la revue : Perspectives on History, American Historical Association, mai 2014

Traduction Framalang : hack, r0u, KoS, Amargein, Gilles, Asta, Fchaix, goofy

En tant qu’historien américain qui étudie l’économie politique de la période d’avant la guerre de Sécession, j’ai toujours été fasciné par le mouvement de panique de 1837 – un cataclysme financier qui mérite son nom de « première grande dépression américaine », suivant l’expression employée dans un livre récent. Pendant les congés d’hiver 2012-1013, j’ai cherché « Crise de 1837 » sur Wikipédia et n’ai trouvé qu’une entrée assez décousue qui ne pointait que sur bien peu de sources secondaires. C’était fâcheux, c’est le moins qu’on puisse dire. Les rédacteurs de Wikipédia avaient marqué l’article comme partial ou incomplet et demandaient à un « spécialiste » de l’histoire des États-Unis de l’améliorer.

J’ai pris la décision d’améliorer l’entrée, et dans ce processus j’ai découvert des détails importants concernant les règles de Neutralité du point de vue de Wikipédia, les sous-cultures idéologiquement chargées qui, souvent, altèrent et falsifient ces entrées et une explication probable de mon aptitude à réhabiliter l’entrée avec succès. Depuis deux ans et jusque très récemment, j’ai été un critique véhément à l’encontre de Wikipédia, étant frustré par de trop nombreuses réponses dérivées de Wikipédia aux examens. Mais comme je vais le montrer plus loin, je suis devenu plus optimiste concernant la mission de Wikipédia et je crois qu’elle incarne de nombreuses valeurs auxquelles sont très attachés les universitaires.

Parmi ces derniers on trouve un large éventail d’opinions sur l’utilité de Wikipédia. L’ancien président de l’AHA William Cronon ne voyait que des avantages au fait d’encourager les historiens à contribuer davantage à Wikipédia, tandis que Timothy Messer-Kruse émet un jugement sévère en soulignant les écueils d’un site web qui ne fait pas la différence entre les opinions d’un expert et celles d’un profane, et dont la politique de vérification exclut les contenus seulement fondés sur des sources primaires inaccessibles – ce qui fait de lui un critique virulent de Wikipédia(1). Ma position se situe quelque part entre les deux.

En examinant de plus près cet article sur la Crise de 1837, j’ai remarqué que pratiquement tous les auteurs cités dans les références étaient des libertariens radicaux. La seule « référence externe » était un article écrit de façon informelle, aux sources sélectives, écrit par un obscur historien ne citant pas ses références, et rendu publique lors d’une conférence au Ludwig Von Mises Institute (LVMI), un think-tank d’Alabama qui n’est rattaché à aucune université ni soumis à un système de révision par des pairs.

Tenant son nom de l’économiste autrichien Ludwig Von Mises (1881-1973), l’organisation sponsorise des chercheurs prônant le « laissez-faire » économique et les théories du cycle économique de Friedrich Hayek. Certains LVMIstes (« membres » du LVMI) ont réduit à néant Abraham Lincoln, promu l’étalon-or, et donné une vision romantique du Vieux Sud en omettant l’esclavage. Le groupe rejette catégoriquement, d’après son site web, toute forme de régulation par l’État comme dangereuse pour « la science de la liberté ». Cela semble simpliste. La plupart des historiens reconnaissent que le terme « liberté » a plusieurs significations. L’accès à une assurance-maladie, la protection de l’environnement, ou celle des droits civiques, relèvent de la « liberté », mais nécessitent l’intervention de l’État

J’ai passé plusieurs jours de mes congés d’hiver à ajouter du contenu et des références sur le site, et les éditeurs de Wikipédia, vraisemblablement après avoir approuvé mes modifications, ont supprimé la mention qui fait référence à des informations partiales et incomplètes. Quant à savoir pourquoi cette expérience a été un succès, la réponse pourrait se trouver dans la politique de Wikipédia sur la neutralité de point de vue : les contributeurs doivent s’efforcer de « ne pas donner une fausse impression de parité, ni ne donner trop de poids à un point de vue particulier »(2). Tout économiste chevronné qu’ait été Hayek, l’interprétation de Von Mises était encore en minorité.

La façon dont j’ai édité pourrait expliquer pourquoi je ne me suis pas retrouvé dans une guerre d’édition chronophage. J’ai plus que doublé le nombre de références monographiques et d’articles de journaux révisés par des pairs tout en supprimant très peu du texte préexistant même si je le jugeais suspect. J’ai plutôt restructuré la prose pour la rendre plus lisible. Cette formule ne fonctionne peut être pas toujours, mais les historiens devraient essayer d’écrire autant que possible d’une manière descriptive sur Wikipédia et non de façon analytique, bien que cela puisse être contre-intuitif par rapport à notre formation et que la frontière entre description et analyse soit incertaine.

Les détracteurs de Wikipédia ont beaucoup d’objections valides. Il n’y a pas de rédacteur en chef ayant le dernier mot sur le contenu. La sagesse collective peut renforcer certains préjugés innés ou se révéler erronée au cours du temps. C’est le problème que Messer-Kruse a judicieusement mis en exergue dans ses recherches approfondies sur l’attentat de Haymarket Square – même lorsqu’un contributeur-expert, comme Messer-Kruse, élabore un argumentaire basé sur de solides preuves, les éditeurs bénévoles de Wikipédia peuvent tergiverser ou amoindrir le nouveau point de vue « minoritaire ». Enfin, il existe une possibilité pour que l’existence même de Wikipédia dévalue l’art et le travail d’enseigner et publier. Il y a quelques années, j’ai rédigé un article pour un projet d’encyclopédie sur l’esclavage américain d’un éditeur de référence bien connu. L’éditeur m’informa, après que j’eus fini mon article, que le projet serait interrompu pour une durée indéterminée, en partie en raison de la concurrence avec Wikipédia.

Il n’y a peut-être aucun sujet qui mène autant à la controverse que la pierre fondatrice de Wikipédia sur la neutralité. Les détracteurs se demandent si cet objectif peut être atteint ou même s’il est désirable(3). En décrivant ses règles qui mettent l’accent sur le double verrou de la « vérifiabilité » et du refus des « travaux inédits », Wikipédia indique qu’il vise à décrire les débats, mais pas à s’y engager. C’est cela qui fait hésiter les historiens. À partir du moment où nous sélectionnons un sujet de recherche et que nous collationnons des faits dans un ordre particulier, nous nous engageons involontairement dans un débat. Ajoutons à cela que les faits ne sont jamais vraiment neutres puisque ils sont toujours compris à l’intérieur d’un contexte idéologique plus vaste(4).

De plus, le plus surprenant parmi les règles de Wikipédia est la façon dont le site gère les approches complexes de ces nombreux problèmes philosophiques. Les contributeurs de Wikipédia insistent sur le fait que la neutralité n’est pas la même chose que l’objectivité. Le site évite de traiter les peudo-sciences, les fausses équivalences et soutient les principes de la revue par les pairs. Pour valider des arguments contradictoires, il donne la primauté à l’argument dans les publications érudites, et non à la validation par le grand public. Le règlement de Wikipédia reconnaît même que l’on ne peut pas considérer le principe de neutralité au sens le plus strict car les tentatives d’élimination de toute partialité peuvent se faire au détriment de la signification(5). Ce sont toutes ces normes que les universitaires devraient applaudir. Les rédacteurs de Wikipédia ont sans doute répondu aux critiques de Messer-Kruse, et bien qu’il n’incorporera jamais correctement des informations trop innovantes et récentes uniquement connues dans les milieux scientifiques, la beauté du site est qu’il contient les outils de ses propres améliorations.

Ayant conscience que certains de ces problèmes ne trouveront jamais vraiment de solution, j’en appelle aux historiens pour qu’ils consacrent quelques heures de leur précieux temps libre à l’amélioration de Wikipédia ; à titre d’encouragement, je demande aux administrateurs d’intégrer les contributions à Wikipédia dans leurs exigences de publication concernant l’attribution de poste de professeurs. Les docteurs récemment diplômés font face actuellement à une terrible crise de l’emploi et l’objectif tant convoité d’obtenir un poste de professeur à temps plein s’avère de plus en plus difficile à atteindre. Les contributions à Wikipédia pourraient être un bon moyen de valoriser leur CV en prévision d’un prochain entretien d’embauche. Les détails pour y parvenir restent probablement à régler.

Photo par mikedesign, licence CC BY-2.0 

Peut-être des historiens pourraient-ils s’identifier publiquement sur Wikipédia, sauvegarder leurs contributions, et être crédités si Wikipédia conserve leurs corrections. Publier ouvertement peut réduire le risque de troll, l’anonymat protégeant souvent les internautes des répercussions de commentaires indésirables. Les articles Wikipédia doivent venir en complément, et non en substitution, des articles traditionnels (dans des revues) et monographies, et les comités de validation devraient prendre en compte un certain quota d’articles en ligne par rapport aux articles traditionnels – peut-être quatre ou cinq entrées validées dans Wikipédia pour chaque article dans un journal traditionnel spécialisé.

Une des critiques récurrentes à l’égard des monographies est qu’elles conviennent seulement à un public spécialisé et limité, et finissent par s’empoussiérer sur des étagères de bibliothèques endormies. Peut-être que Wikipédia est le lieu idéal pour diffuser nos propres recherches et expertises à destination d’un public plus vaste, ce qui, théoriquement, permettrait d’améliorer la conception de l’histoire qu’a le public et la façon dont on en parle. Nombreux sont les représentants des sciences dures qui ont déjà pris en compte la publication électronique et comme d’autres l’ont souligné, nous risquons d’être marginalisés comme discipline si nous ne nous joignons pas à ce mouvement(6).

Au moment où j’écris ceci, environ un tiers du texte et la moitié des citations de l’article sur la crise de 1837 sont de ma main. J’ai dû mettre de côté ce précieux projet parce que le nouveau semestre venait de commencer, ce qui est bien regrettable parce que la page pouvait encore être améliorée, du moins ai-je procuré les lignes directrices aux autres spécialistes. Le site compte cinquante-huit « abonnés à cette page » et la section « Historique » affiche un grand nombre de suppressions qui ont été réintroduites – ce qui est peut-être l’indice de l’incorrigible obstination des partisans de Wikipédia. Les étudiants, les passionnés d’économie politique et le grand public disposeront toutefois de meilleures informations historiques, du moins je l’espère, à mesure que Wikipédia s’améliorera de façon continue.

Stephen W. Campbell est maître de conférence au Pasadena City College. Sa thèse de doctorat, terminée en 2013 à l’Université de Santa Barbara, analyse l’interaction entre les journaux, les institutions financières et le renforcement de l’État avant la guerre de Sécession.

Notes (Les ouvrages référencés en liens sont en anglais)

1.  William Cronon, « Scholarly Authority in a Wikified World », Perspectives on History, février 2012, http://www. historians.org/perspectives/issues/2012/1202/Scholarly-Authority-in-a-Wikified-World.cfm (consulté le 23 avril 2013). « The Professor Versus Wikipedia », On The Media, 9 mars 2012, http://www.onthemedia.org/story/191440-professor-versus-wikipedia/transcript/ (consulté le 27 février 2014).

2. Wikipédia : Neutralité du point de vue, http://en.wikipedia. org/wiki/Wikipedia:Neutral_point_of_view (consulté le 26 décembre 2013).

3. Jeremy Brown et Benedicte Melanie Olsen, « Using Wikipedia in the Undergraduate Classroom to Learn How to Write about Recent History », Perspectives on History, 50, Avril 2012 (consulté le 23 avril 2013).

4. Martha Nichols et Lorraine Berry, « What Should We Do About Wikipedia ? », Talking on Writing, 20 mai 2013, http://talkingwriting.com/what-should-we-do-about-wikipedia (consulté le 27 décembre 2013).

5. Wikipédia : Neutralité du point de vue.

6. Lori Byrd Phillips et Dominic McDevitt-Parks, « Historians in Wikipedia : Building an Open, Collaborative History », Perspectives on History, décembre 2012, http://www.historians.org/perspectives/issues/2012/1212/Historians-in-Wikipedia. cfm (consulté le 26 avril 2013).

* Ce travail est sous licence Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International.




Histoire d’une photo : le phare de Battery Point #Wikipedia

Voici une histoire toute simple mais qui raconte peut-être quelques chose de notre époque.

Lorsque KoS a demandé à son auteur l’autorisation de traduction voici quelle a été sa réponse :

Last week, someone contacted me via email and asked politely if I was ok with him translating one of my latest blog posts into French. I replied that the content of my blog was under a CC-BY SA 3.0 license, which allows the free re-use of the material for any purpose. A few days later, this person sent me the French version of my text that he had created with three other free knowledge enthusiasts. I’m still blown away by so much kindness and I’m deeply grateful for the work of the four people that I still don’t know who they are. Alors, “KoS, lamessen, Paul Scailyna and goofy” – merci beaucoup pour la traduction, vous êtes extraordinaire !

Frank Schulenburg - CC by-sa

Histoire d’une photo : le phare de Battery Point

Story Behind The Shot: Battery Point Lighthouse

Frank Schulenburg – 28 septembre 2013 – Site personnel
(Traduction : KoS, lamessen, Paul Scailyna et goofy)

« Alors, vous avez fait tout le chemin depuis San Francisco hier juste pour prendre une photo du phare ? »

« Oui, je suis photographe pour Wikipédia ».

Je suis assis à côté de Rick, conducteur de taxi à Crescent City, à six heures de voiture de là où je vis. Rick me conduit à l’aéroport, où je pourrai louer une voiture suite à un accident que j’ai eu la nuit dernière. Il me regarde et rigole. « Combien ils vous paient ? »

« Rien, je fais ça bénévolement. »

Rick me regarde. Il est stupéfait. « Mais ils remboursent au moins l’essence et l’hôtel. »

« Non, je paye tout de ma poche. »

« Pour prendre une photo de notre phare ? »

Visiblement Rick pense que je suis fou. « Oui, le phare. Nous n’avons pas de bonne photo du phare de Battery Point. »

Rick rigole encore, secoue la tête et sourit, « La prochaine fois, appelez-moi, je vous prendrai toutes les photos que vous voulez ».

Je n’avais pas envie de me lancer dans une discussion sur la difficulté de prendre vraiment une bonne photo d’un bâtiment. Combien de tentatives il me faut pour obtenir la bonne exposition, la bonne composition. Je n’ai pas non plus abordé « Wiki Loves Monuments », la compétition annuelle pour laquelle je prenais le phare en photo. Mais la réaction de Rick m’a fait réfléchir. C’était la troisième personne à qui je racontais mon histoire depuis mon arrivée à Crescent City, cette petite ville voisine de la frontière de l’Oregon. Et toutes les personnes avec qui j’avais parlé avaient eu la même réaction. Ils ont tous pensé que j’étais fou. Ou du moins étrange.

Crescent City est située sur la côte pacifique, dans la partie nord-ouest supérieure de la Californie. La pêche, le bois et le tourisme sont les principales sources de revenus. D’après Wikipédia, le revenu moyen par habitant en 2003 était de 13 000 dollars et près de 34 % des familles vivaient en dessous du seuil de pauvreté.

Est-ce bizarre de conduire près de 500 kilomètres pour prendre une photo d’un phare ? Peut-être. Du moins du point de vue de quelqu’un vivant à Crescent City. La plupart des gens avec qui j’ai discuté connaissaient Wikipédia. Cependant, aucun d’entre eux ne savait que les articles sont rédigés par des bénévoles. Pareil pour les photos. Certains pensaient que j’étais un photographe professionnel. À chaque fois que je disais « C’est une bonne chose de donner aux autres l’accès à une information libre », les gens acquiesçaient. Mais on voyait bien que le bénévolat n’est pas quelque chose de très répandu dans cette partie de la Californie.

Je suis rentré chez moi le même jour que celui où j’avais parlé avec Rick. J’ai beaucoup pensé aux gens que j’avais rencontrés. Et à leur réaction face à mon histoire.

Oui, c’est une bénédiction de pouvoir faire des choses qu’on aime pendant son temps libre. Ce mois-ci, des bénévoles du monde entier ont participé à « Wiki Loves Monuments », la plus grande compétition photo du monde. Ils y investissent leur savoir-faire, leur temps libre et parfois leur propre argent pour documenter le patrimoine culturel de plus de 50 pays. Au moment où je vous parle, plus de 250 000 images ont été déposées sur Wikimedia Commons, le dépôt de médias de Wikipédia. C’est un énorme succès ! Chapeau à ceux qui mettent en ligne mais aussi aux nombreux volontaires qui ont fait un super boulot dans l’organisation de ce concours. J’ai adoré, même si mon voyage à Crescent City s’est terminé de façon inattendue. J’aurais aimé prendre plus de photos de phares et passer le mot sur Wikipédia à des dizaines de milliers de bénévoles.

Heureusement, j’ai eu quelques photos acceptables du phare de Battery Point. Et je suis sûr que je vais y retourner. Il y a encore de nombreux phares le long de la côte de Californie et de l’Oregon qui n’ont pas une bonne photo sur Wikipédia…

Crédit photo : Frank Schulenburg (Creative Commons By-Sa)




Ce que j’aime chez Mozilla

Ce que j’aime chez Mozilla va bien au-delà du code… Le témoignage enthousiaste et caractéristique d’un contributeur.

Ce ne sont pas les développeurs sur des projets non libres qui peuvent en dire autant.

I love Mozilla

Ce que j’aime chez Mozilla

What I Love about Mozilla

Mihnea Dobrescu-Balaur – 6 octobre 2013 – Blog personnel
(Traduction : Asta, Penguin, goofy, Isammoc, FF255, nclm, GregR, greygjhart, Isammoc)

Je me suis pas mal impliqué pour Mozilla ces derniers temps et, entre mon dernier stage et le MozSummit de ce week-end, plusieurs pensées ont commencé à germer à propos de ce que j’aime le plus à son sujet. Ne perdez pas de vue que ces mots traduisent uniquement mes impressions.

Quand je parle de Mozilla aux gens, ils pensent en général « ah, Firefox ! ». Même si Firefox est notre projet le plus populaire actuellement, Mozilla représente bien plus que ça ; voici pourquoi j’écris cela.

Tout commence avec notre mission qui, comme Mitchell l’a expliqué au Summit, peut être réduite à trois principes de base :

  1. Le Web doit être ouvert : Internet est une source d’information publique qui doit être ouverte et accessible à chacun dans le monde entier.
  2. Le Web doit être interopérable : les gens ne doivent pas être enfermés dans un écosystème et doivent pouvoir utiliser la technologie qu’ils préfèrent pour accéder à Internet.
  3. Le Web doit être nôtre : les gens doivent avoir la possibilité de façonner leur expérience d’Internet et de contribuer à son contenu sans demander la permission à une instance centrale.

Il n’y a rien ici concernant les performances de JavaScript, le temps de démarrage des app, la fluidité du défilement ou d’autres mots à la mode ; bien que ceux-ci ne soient clairement pas ignorés, cela montre que Mozilla a des priorités différentes.

À chaque fois que je vois une démo ou que je lis un sujet sur un nouveau projet en cours, je suis impressionné de voir à quel point les gens recherchent la standardisation et maintiennent le choix de l’utilisateur au premier plan à tout moment. Cela montre encore que nous ne sommes pas dans une course à la fonctionnalité, essayant de nous démarquer au travers de fonctionnalités que les autres n’ont pas. Si vous avez fait attention aux principes, vous saurez que c’est en fait impensable… Le Web doit être interopérable, vous vous souvenez ?

La mission est ce qui guide la communauté. Je pense que nous avons là une communauté fantastique : développeurs, designers, testeurs, reps (NdT : des « représentants » Mozilla bénévoles qui organisent des événements), travaillant tous ensemble pour s’assurer, et là encore pour paraphraser Mitchell, qu’Internet soit ce que le monde a besoin qu’il soit. Contrairement à d’autres projets, où la communauté environnante ne joue qu’un (petit) rôle de soutien mineur, Mozilla telle qu’on la connaît ne serait pas pareille sans sa cohorte de volontaires.

Outre Firefox, nous travaillons sur d’autres projets qui rendent le Web plus accessible et le font avancer. Firefox OS et Webmaker me viennent à l’esprit. Firefox OS rapproche Internet des personnes qui n’ont pas actuellement de smartphone. En même temps, il fait avancer les technologies Web en procurant un support semblable à celui que les développeurs sur des plateformes fermées, propriétaires à travers des applications natives peuvent avoir. Webmaker a pour objet de forger notre Internet – il permet aux gens de contribuer au Web avec leur propre contenu.

Avec sa mission, ses super volontaires et ses projets tournés vers la communauté, Mozilla est différente. Elle est spéciale. C’est quelque chose que beaucoup n’auraient pas pensé possible. Il n’y a pas si longtemps, personne n’aurait pensé qu’un logiciel libre, gratuit et open source puisse atteindre une part de marché significative. Firefox l’a fait et c’est grâce à son influence déterminante que nous en sommes arrivés à disposer d’autres choix que seulement Internet Explorer pour naviguer sur le Web.

Notre communauté démontre qu’un groupe de gens dispersés à travers le monde peut faire du beau travail ensemble. Firefox OS amène le Web encore plus loin, plus proche des terminaux mobiles de plus en plus populaires. Tout cela et bien d’autres choses encore est réalisé en toute transparence par des contributeurs passionnés. Comment ne pas l’aimer !?

Crédit photo : Beyond the Code




Richard Stallman, Rousseau et Kant

« Quel est votre philosophe préféré ? » Telle est la question posée par Véronique Bonnet à Richard Stallman, lors d’une récente conférence de ce dernier intitulée « Une société numérique libre ».

Ancienne élève de l’ENS, agrégée de philosophie et professeur de philosophie en classes préparatoires. elle nous propose ici une inédite analogie entre Richard Stallman, Rousseau et Kant.

Richard Stallman - Melikamp - CC by-sa

Richard Stallman, Rousseau et Kant.

Une lecture de sa conférence du 20 septembre à Télécom Paris Tech, par Véronique Bonnet.

« Please sir, who is your favourite philosopher? »

J’inaugure, lors du la conférence de Richard Stallman à Télécom Paris Tech, le 20 septembre, le moment des questions. Comme Richard Stallman, malgré un incident subi par le train qui le ramenait de Nice à Paris a eu la courtoisie, deux heures durant, de s’adresser à nous dans un français très maîtrisé, susceptible d’improvisations, sollicitant de temps à autre une confirmation, je préfère l’anglais, le supposant très fatigué de cette tension que l’on éprouve à s’écarter de la langue maternelle. Je lui demande, donc, dans sa langue, quel est son philosophe préféré, écartant l’énoncé auquel j’avais initialement pensé : « Si vous aviez à vous référer à un philosophe ou à un mouvement de pensée, vous référeriez-vous à la philosophie des Lumières ? »

La réponse de Richard Stallman, dans la démarche généreuse et ouverte qui est la sienne, est formulée dans ma langue : « aucun, je n’ai pas étudié les philosophes ». D’où la suite de ma question: « You seem to be inspirated by french philosophers of the eighteenth century …Rousseau, Diderot, l’Encyclopédie. » Et Richard Stallman, très gentiment, de répondre à mon endroit que ces références lui disent quelque chose. Je le remercie. Et les questions s’enchaînent, qui expriment aussi bien la gratitude envers le programmeur qui a généré tant d’outils. D’autres intervenants reviennent sur ses propositions de rémunération des artistes et des auteurs. D’autres demandent si vraiment, parfois, la fin ne justifie pas les moyens : avoir recours à un logiciel privateur, de manière temporaire et minimale, pour la bonne cause. Ce que Richard Stallman rejette absolument.

Alors que sa modestie de citoyen du monde exclut chez lui toute esbroufe, toute prétention à brandir la bannière d’une obédience philosophique qui ne serait que poudre aux yeux, Richard Stallman réunit en lui ce que le mouvement des Lumières a fait de mieux : la sympathie, qui fonde le contrat social, et l’intransigeance de qui ne confond pas l’efficacité et l’équité.

C’est la première fois que j’assiste in vivo à l’une de ces conférences. Le thème de celle-ci :« une société numérique libre » (« A free digital society »), propose de dissocier deux points de vue. Celui de l’efficacité (« practical convenience » dans l’argumentaire américain.) et celui de la moralité (« in terms of human rights »).

Plutôt que de postuler invariablement que l’utilisation de plus en plus massive du numérique par les individus est une bonne chose, le conférencier propose de lever une ambiguïté. Entre « bon » et « bon ». Ce qui peut être positif et pertinent dans une « culture du résultat » qui vise essentiellement l’efficience peut oublier de faire entrer en ligne de compte le respect dû et à l’autre et à soi.

L’argumentaire de cette conférence réactive une dissociation opérée notamment par deux philosophes des Lumières, Rousseau et de Kant. Et l’intention du mouvement libriste enclenché il va y avoir trente ans par Richard Stallman, programmeur au M.I.T, assume l’héritage de ces pionniers de l’émancipation et du respect.

Rousseau fait la différence entre une habileté technique, intelligible, et une ouverture aux autres, sensible. Chez Rousseau, aussi bien l’endurcissement que la sensiblerie sont bannis, puisqu’il est requis d’affiner la sympathie, cette faculté de « se mettre à la place de l’autre », d’éprouver, en juste proportion, ce qu’il éprouve, pour constituer ce que Kant appellera la « communauté des sujets ». Rousseau voit bien qu’un contrat social requiert une sensibilité effective, appelée sympathie, ou convivialité, pierre angulaire de l’esthétique, de la morale, de la politique de Rousseau. Dès les Confessions, Rousseau dit du jeune Jean-Jacques, voleur d’un ruban, quel fut le ressenti cuisant, par le fripon, du désarroi de la servante accusée à sa place.

Ressenti décisif, base de tout respect ultérieur C’est par la sympathie qu’est suggérée une compétence humaine à dépasser les inclinations particulières, pouvoir ainsi éviter ce qui fait mal à tout autre quel qu’il soit, pour se donner la loi de vibrer à l’unisson d’un ressenti jubilatoire et éclairant. Ce qui accable les autres créatures m’accable, ce qui les réjouit me réjouit. Dans la Profession de foi du Vicaire Savoyard, qui est une partie de son ouvrage sur l’éducation, l’Emile, livre qui fut officiellement brûlé à Paris parce que jugé scandaleux,  Rousseau se réfère à la voix de la conscience, à un ressenti, un quelque chose au dedans en soi qui ne relève pas d’une ingéniosité, mais de l’évidence d’une appartenance à la communauté des humains.

Kant, lecteur de Rousseau, dans sa Critique de la Raison Pratique, dissocie lui aussi l’habileté technique pratique et « la loi morale en moi », impérative, universelle, qui est la voix du devoir. Ce n’est pas parce que je suis intelligent que je serai, pour autant, bon. Ainsi, si je suis ingénieux au point de maintenir mes prérogatives d’être puissant, ce n’est pas pour autant que le principe de mon action sera respectable. Il conviendra ainsi de dissocier ce qu’on nomme l’intentionnalité (la compétence à connaître et à constituer des rapports efficaces entre moyens et fins), et la contre intentionnalité, qui  revient à s’interdire à soi-même de traiter les sujets comme des objets.

Par exemple, dans Qu’est-ce que les Lumières ? Kant est le premier théoricien de l’histoire à élaborer la notion de crime contre l’humanité. En effet, si un gouvernant prive ses sujets d’une éducation propre à les émanciper, refuse de les faire accéder à l’idéal d’autonomie des Lumières, sous le prétexte que la génération montante n’est pas mûre pour la liberté et qu’il convient alors d’ajourner ce projet, un tel comportement ne doit pas être toléré. Même si il prétend se référer à un principe de réalité, un pragmatisme politique.

Le tyran prend le prétexte d’un état du monde factuel, d’une réalité irrépressible pour présenter comme imaginable et tolérable ce qui ne doit l’être en rien : « Un homme peut certes, pour sa personne, et même alors pour quelque temps seulement, ajourner les Lumières quant à ce qui lui incombe de savoir ; mais y renoncer, que ce soit pour sa personne, mais plus encore pour les descendants, c’est attenter aux droits sacrés de l’humanité et les fouler aux pieds ».

Ainsi, ces deux philosophes des Lumières, Rousseau et Kant, opèrent une disjonction entre ce qui est opératoire et ce qui est moral. Celui qui s’endurcit au point d’avoir un comportement privateur, pour régner maintenant et toujours, se coupe de la communauté des sujets.

L’empathie de Richard Stallman, que d’aucuns appelleraient « maître en communication », que je préfère nommer, comme le fait Rousseau, « maître en sympathie », a pour enjeu de n’exclure personne d’une société numérique effectivement humaine. Il n’est pas indifférent que le site de Télécom Paris ait précisé : « cette présentation, non technique, sera donnée en français et s’adresse à un large public » : ce qui revient déjà à exclure une approche purement techniciste, élitiste, violente.

Dans nos pratiques contemporaines, qu’elles soient directement sociales, ou sociales à travers le numérique, nous avons à nous confronter à une forme d’évidence, de non vigilance, qui fait disparaître la réflexivité, la confrontation à un dehors, et aussi tout « pas de côté » qui ferait intervenir une interrogation éthique. Machines à voter ? Constitution de dossiers pour savoir qui lit quoi ? La figure militante d’un Richard Stallman, porteur de l’exigence éthique d’une pratique réfléchie de l’informatique, qui veut déterminer ce qu’elle fera et ce qu’elle ne fera pas, s’inscrit dans la double exigence d’une humilité, attentive, réflexive, consciente des appétits des puissants, et d’une fermeté qui exclut que la technologie tienne lieu de tyrannie.

Il l’a dit ce soir là, à Télécom Paris Tech, et ce fut un moment très beau : «  je lutte contre l’oppression, pas contre l’imperfection. »

Crédit photo : Melikamp (Creative Commons By-Sa)




Contribuer au logiciel libre : un devoir civique ?

Le témoignage d’un développeur qui considère qu’à partir du moment où vous vivez bien il est moralement important de rendre à la communauté un peu de ce qu’elle vous a donnée.

David Orban - CC by

L’open source, une responsabilité civique

Open Source as a Civic Duty

Jeremy Kahn – 13 juillet 2013 – Blog personnel
(Traduction : Asta, r0u, aKa, GregR, regularuser, Tentate, dig, Fol, Maijin + anonymes)

On me demande parfois la raison pour laquelle je passe autant de mon temps libre à écrire des logiciels et à les mettre à disposition librement et gratuitement. Il y a un certain nombre de raisons à cela. J’aime construire des choses et cela me sert de prétexte pour pratiquer et m’améliorer, mais une de mes principales motivations est que je vois dans les contributions open source un devoir civique, une obligation morale envers le reste du monde.

Étant donné que je suis un programmeur actif travaillant dans la Silicon Valley, et qu’on me considère généralement comme pas trop incompétent, vous vous doutez bien que je ne me soucie pas trop de comment j’arriverai à payer mon prochain repas. Je ne suis pas « riche », mais j’ai un style de vie plutôt confortable, et c’est tout ce que j’ai toujours voulu. Après tout, un programmeur a-t-il besoin d’autre chose qu’un ordinateur portable et d’une tasse de café pour être heureux ? Ceci étant, je n’ai pas à m’inquiéter de savoir si je vais avoir, ou non, un endroit pour vivre et à manger le mois prochain, je suis parmi les gens les plus heureux du monde. Et si vous avez toute la technologie nécessaire à la lecture de cet article, vous l’êtes sûrement tout autant.

La morale est un sujet sensible qui dépend des individus et de leurs cultures, et ce texte ne suggère pas que ma conception de la moralité soit nécessairement correcte. Cependant, je pense que les gens assez chanceux pour parvenir à vivre par leurs propres moyens ont une obligation de rendre quelque chose à leur communauté. Je crois qu’un certain niveau de sacrifice personnel et de devoir civique est nécessaire afin de bâtir et de maintenir un collectif au sein duquel nous souhaitons tous vivre. Cela peut prendre plusieurs formes, des dons, du travail bénévole ou, dans mon cas, la conception et le développement de logiciels libres. La manière dont vous tentez de contribuer à la communauté n’est pas vraiment importante, ce qui compte est que vous le fassiez.

Bien sûr, je ne code pas des logiciels qui permettront de fournir de l’eau à des pays pauvres en Afrique ou à soigner la malaria. Je me focalise plutôt sur des outils d’animations pour le Web et d’autres utilitaires pour les interfaces utilisateurs. Cependant, je travaille dessus afin que d’autres n’aient pas à le faire. Mon but à mon niveau est de faire gagner du temps à d’autres personnes, et leur permettre de résoudre des problèmes qui n’ont pas encore de solutions. Pour prendre un exemple significatif, considérons le projet GNU. Au final, GNU a permis de faire gagner à l’humanité des siècles en temps de travail. De nos jours, on ne passe plus beaucoup de temps à développer des systèmes d’exploitation et autres outils basiques, car c’est une tâche quasiment résolue. À la place nous utilisons des outils GNU que d’autres ont laborieusement développé, nous permettant alors ainsi de poursuivre et nous concentrer vers d’autres défis comme la modélisation statistique ou la lutte contre le SIDA. Si vous avez des doutes sur l’intérêt du logiciel libre, il vous suffit de regarder le projet GNU.

L’altruisme n’est malheureusement pas très répandu dans la Silicon Valley. Au mieux, les grandes firmes ont une division s’occupant de responsabilité sociale et environnementale, et les plus petites organisent une collecte de fonds à but solidaire de temps en temps. Mais il semble qu’une grande partie des entreprises technologiques de la Silicon Valley se concentrent sur une vision autocentrée et des problèmes « de niche », spécifiques à leur fondateur et à ses amis. Je ne veux pas d’une culture dans laquelle les seuls problèmes résolus sont ceux que les techniciens rencontrent. Je pense que l’écriture de logiciels libres sur mon temps personnel est un petit pas dans la bonne direction, même indirect. Mon rêve est qu’un jour, un outil libre que j’aurai écrit soit utilisé à des fins vraiment utiles. N’importe qui peut accomplir cela, ça ne requiert que peu de temps ou d’argent — seulement de prendre un peu de recul.

Crédit photo : David Orban (Creative Commons By)




Comment perdre tous ses livres en traversant une frontière avec Google Play

Imaginez-vous partir en avion dans un autre pays en ayant emporté dans votre valise quelques livres à lire lors de votre séjour. Vous arrivez à destination, récupérez votre valise sur le tapis de roulant de l’aéroport, l’ouvrez pour vérifier son contenu et là surprise : tous vos livres ont purement et simplement disparu par l’opération du Saint-Esprit !

C’est c’est qui arrivé récemment à un bibliothécaire américain, à ceci près que les livres en question étaient électroniques et qu’ils avaient été achetés sur Google Play qui ne semble pas effectif à Singapour !

La conclusion s’impose d’elle-même mais nous ne vous ferons pas l’injure de l’expliciter 😉

Melenita2012 - CC by

DRM en folie

DRM follies

Jim O’Donnell – 15 août 2013 – Liste Liblicense
(Traduction : ProgVal, maximem, Slystone, Mathieu, Solarus, Feadurn, LordPhoenix, Kéviin, lamessen, Mogmi + anonymes)

Je suis à Singapour pour assister aux réunions de l’IFLA (Fédération Internationale des Associations de Bibliothécaires et des Bibliothèques). C’est un long voyage, mais j’ai pris la décision courageuse et audacieuse de ne dépendre que de mon iPad pour toutes mes lectures durant ce séjour, à partir des applications Kindle, iBooks, et « Google Play » (connu auparavant sous le nom de Google Books). Un simple petit exemplaire de sonnets de Shakespeare m’accompagne en version papier, pour que je puisse lire quelque chose pendant la période d’extinction des appareils électroniques à bord de l’avion.

Donc quand je suis arrivé, j’ai remarqué que plusieurs des applications de mon iPad pouvaient être mises à jour, j’ai donc cliqué et accepté. L’une d’elles était Google Play. Quand ce fut terminé et que j’ouvris l’application, elle m’annonça qu’il fallait mettre à jour les livres et que cela pourrait prendre quelques minutes. Le temps passa, et l’écran se remplit des couvertures des 30 ou 40 œuvres que je garde sur mon appareil. Deux d’entre elles étaient des livres que je lis beaucoup pour les cours que je donnerai cet automne.

Mais tous mes livres avaient disparu et devaient être à nouveau téléchargés L’application est un outil de téléchargement défaillant, presque aussi mauvaise que celui du New Yorker. Je le redoutais, mais j’ai cliqué sur les deux dont j’avais le plus besoin à cet instant. (J’ai vérifié la quantité d’espace de stockage utilisée, et effectivement, les fichiers avaient bel et bien disparu de ma tablette.)

Et le téléchargement n’aboutissait jamais. Il s’avère que, parce que je ne suis pas dans un pays où Google Books est une entreprise reconnue (ce qui englobe la plupart des pays sur la planète), je ne peux pas télécharger mes livres électroniques. Le peu de connaissances que j’ai en informatique me permettent de supposer que la suppression a eu lieu lorsque, à l’occasion de la mise à jour automatique, le système a détecté que j’étais en dehors des États-Unis, et a donc réagi.

Une fois n’est pas coutume, Google a une assistance pour Google Play disponible par courriel, mais une succession d’échanges a démontré que les droïdes de l’Android Market n’étaient ni en mesure de comprendre mon problème, ni de faire preuve d’empathie, ni de proposer une solution. Je dois nécessairement retourner aux États-Unis pour être autorisé à passer quelques heures à re-télécharger « mes » livres avant de pouvoir les lire à nouveau. À un moment on m’a demandé quelle fonctionnalité je pourrais suggérer d’ajouter à Google Play. J’ai suggéré « Don’t Be Evil » (NdT « Ne soyez pas malveillant », le fameux slogan de Google), mais je n’ai eu aucune réponse.

Heureusement, archive.org hébergeait une version scannée, et non produite par Google, du livre du XIXe siècle dont j’avais le plus besoin. Je l’ai téléchargée sans problème et je peux la lire dans l’app GoodReader, qui ne semble pas se préoccuper de savoir dans quel pays je me trouve.

Crédit photo : Melenita2012 (Creative Commons By)




Debian a 20 ans !

Déjà 20 ans pour Debian, l’une des plus célèbres et emblématiques distributions GNU/Linux. En effet, en août 1993 est sorti la très modeste version 0.01.

L’occasion pour nous de lui rendre hommage en traduisant ces quelques vibrants témoignages.

Debian 20 ans

Bon 20e anniversaire Debian

Happy 20th birthday Debian

Ana Guerrero Lopez et Francesca Ciceri – 16 août 2013 – Bits from Debian
(Traduction : Gaetanm, Se7h, ProgVal, Jeff_, Kéviin, Asta + anonymes)

Aujourd’hui, c’est le vingtième anniversaire de Debian. Cet anniversaire aurait été impossible sans la forte communauté d’utilisateurs et de développeurs. C’est pourquoi, pour fêter cet anniversaire, nous avons demandé à la communauté Debian ce que Debian signifie, pour elle. Voici une sélection des réponses.

— Depuis que j’utilise Debian sur mes ordinateurs, je ne joue plus aux jeux de guerre en 3D, et ce non parce que il n’y a pas de drivers 3D libres, mais parce que développer Debian est bien plus fun et addictif.

— Debian est une vraie distribution basée sur la communauté et dévouée à la cause des logiciels libres et aux standards. Elle marche parfaitement sur une large gamme de matériel. Des utilisatrices et utilisateurs du monde entier ont utilisé et contribué à Debian depuis 20 ans. Et je suis fier d’être l’un d’eux. Bon anniversaire, Debian !

— Quand je me suis posé la question de passer à Linux, j’ai demandé à des connaissances quelle distribution choisir. Elles m’ont dit de laisser les distributions pour débutants et de passer directement à Debian. « Ça sera peut-être plus difficile au début, mais ça t’évitera de devoir t’habituer à Debian plus tard, vu que ce sera sans doute un passage obligé » m’ont-elles dit. Preuve en est-il qu’elles avaient raison ! J’ai commencé sous Linux il y a plus de 10 ans avec Debian, et je vois que c’est encore la meilleure distribution.

— Vous êtes une communauté mondiale de volontaires travaillant ensemble depuis 20 ans maintenant. Pour moi c’est un exemple encourangeant, compte tenu de l’état déplorable du monde dans lequel nous vivons, plus important que la qualité technique du système d’exploitation. J’espère que les 20 prochaines années seront aussi bénéfiques, et que vous resterez aussi indépendant que vous l’êtes.

— J’ai commencé au début avec Debian car c’était un challenge technique intéressant. Au fil des annés, la communauté et le fait d’avoir de bons standards sur ce qui constitue le Logiciel Libre sont devenus plus importants.

— En tant qu’utilisateur Debian depuis 14 ans, et un ex-développeur depuis 10, j’aimerais souhaiter un joyeux anniversaire au meilleur projet d’Internet, et à la meilleure distribution. Merci pour toute votre aide au cours de ces années !

— « Fiabilité à toute épreuve, stabilité et liberté absolue ». C’est ce que Debian signifie à mes yeux.

— Debian me donne l’impression que j’utilise le meilleur de ce que Linux a à offrir. Vous savez que votre machine est entre de bonnes mains.

— En tant qu’utilisateur Debian depuis longtemps et parfois supporters je souhaite à Debian le meilleur pour les 20 prochaines années et au-delà !

— Debian est le système d’exploitation universel. Et il est libre

— Debian est l’incroyable combinaison de l’obsession du logiciel de grande qualité et de la liberté du logiciel. C’est un plaisir de pouvoir utiliser et contribuer à ce projet. Merci pour leur excellent travail ! À dans 2**20 ans de plus !

— Je suis extrêmement reconnaissant envers tous les gens qui ont contribué et qui continuent de le faire à un écosystème d’outils génial. J’adore cet engagement en termes de sécurité, de liberté et de transparence avec le respect des systèmes informatiques que nous utilisons tous et auquels nous faisons confiance pour conserver les données que nous y mettons.

— Debian est le système d’exploitation qui m’a libéré.

— Debian est une famille réunie autour d’une grande idée. C’est du pur amour.




Le logiciel libre expliqué (en ch’ti) à Cafougnette

Notre ami Jean-François Cauche, alias Kaneda aka Tetsuoka, nous a fait parvenir cet article léger spécial été en pente douce.

Enfin léger, façon de parler, car il sera question de succulentes gaufres tout du long !

Jean-François précise : « C’est à force de comparer le logiciel libre et les 4 libertés à une recette de cuisine que m’est venu en tête cette petite histoire. Cafougnette est un personnage du folklore patoisant du Nord, un personnage récurrent des histoires amusantes, des blagues que l’on se raconte entre amis. Il a vécu plein d’aventures en compagnie de son ami, Zeff, et vous trouverez nombre de sites où l’on raconte des cafougnettes. »

PS : Vous avez la traduction « française » juste après mais c’est plus rigolo de parcourir l’original avant pour s’apercevoir (ou pas) qu’on comprend le ch’ti 😉

JavaSquid - CC by

Le logiciel libre expliqué à Cafougnette

Em grand-mère ale faijot des gauffes qu’cétot à s’in pourléker les babines. A ch’teure, em mère ale in fait, em seur aussi, mi j’in mange et et’femme ale pourrot in faire auchi. Te vos pas du que j’veux in v’nir ? Te verras. Ch’é simpe. In mange des gauffes à ch’t’heure pasqu’em grand-mère ale a mis s’recette sous licence libe sin l’savoir. Ale aurot pu la warder et in entendrot pus parler d’cha ach’teure mais ale avot d’l’idée em’grand-mère.

Ch’est comme el bio. In faijot comme cha autrefos et pis in a oblié et in recomminche à ch’teure. Min grand-père quétot cinsier i faijot du bio. 

Ravises bin ches gauffes. Te n’en verras pon d’parelles. Mi j’les ai fort quere minger. J’pourros in minger gramint. Te sais bin qu’ichi ch’est l’usache. Dins chaque famille, in a eune recette ed’gauffes.

Sus ches markés ou al’ducasse, te vos ches gins qui n’in vintent. Mi j’dis qu’ch’est nin bon et qu’ch’est kèr et pis qu’y a qu’les gauffes d’em grand-mère. In les appele les gauffes ed’Mémé. In d’a pon d’autes. Ch’est les meilleures. Les seules qu’j’avos trouvé pas mauvaises, ch’est les gauffes ed’chez Meert[1]. Te connos Meert ? Ch’est une patisserie, un marchand d’chuques ed’Lille. Je n’d’ai jamais acaté mais durant tous ches salons et ches colloques, y’a toudis quéqu’in qui n’en acate et in en donne à ches gins à la fin avec el’champane.

Alors el’gauffe d’em grand-mère, ch’est l’gauffe libe, el’gauffe défreumée. El’gauffe ed’chez Meert, ch’est l’gauffe propriétaire. Te vos ? J’vas t’dire. Te s’ras déberloqué.

Em’gauffe quand em’mère ale in fait, j’peux in minger à m’convenance. Mi j’l’aime bin minger caute el’soir quand ale sort de l’gauffrier. Et pis j’in mange el’lendemain : al pikète du jour, à nonne, à l’ermontée, à l’brunnète et même par nuit. Ch’est min dessert, em’friandisse. Cha n’m’aide pas à perdre des kilos. Mais ch’est rin…

Te vas m’dire : el’gauffe ed’chez Meert, j’peux l’minger comme ej’veux. T’as qu’a in acater in tiot peu. Te porras les faire recauffer, in minger frod. Te fais ch’que te veux avec. Cha ch’est bin vrai.

Mais…

Mais si ches gins d’chez Meert, i n’in font plus qu’pour tous ches salons et ches colloques et qu’te peux pus in acater, ch’est fini. Ch’est cha el liberté 0. Te vos c’que j’veux dire ? Minger l’gauffe comme te veux. Te peux même in vinte su ch’marké si te veux.

Min bio-frère il aime bin avec pus que d’castonade ou d’chuque roux qu’d’beurre ed’barratte. Pus qu’y a d’chuque, mieux qu’ch’est. I rajoutot de l’castonade din l’beurre pour la farce. Em seur ale n’aime pas l’chuque. Ale aime bin chez gauffes sans rin, comme cha. Alors ale mettot rin d’ssus. Avec el’gauffe ed’chez Meert, te peux pas. Te peux toudis écrire pour bertonner mais cha m’étonnerot qui zin fassent autrement rin qu’pour ti. I vont t’arconter des carabistouilles, alors qu’ti, j’te l’avos bin dit, te peux faire che qu’te veux. Ch’est cha el liberté 1.

Et pis, te vos, si cha n’avot pas été sous licence libe, in n’in parlerot pus. In jour min grand-père i a écrit l’recette pour em mère. Ale l’a collé dins sin cahier et pis ale in fait souvent. Em grand-mère et min grand-père i n’sont pus mais in pense toudis à eux quand in in mange. I z’étot pas riches. I z’étot cinsiers mais i zavot chel’recette et i pouvot in faire cadeau aux amisses.

Em mère ale a donné à m’seur. Em seur ale donnera à ches zinfants et à ter tous del famille. Ch’est l’liberté 2. Te donnes à cheux qu’te veux.

Ch’est pas comme el’fricadelle[2]. Tout l’monde i sait, mais personne i l’dit. Alors que l’gauffe ed’Mémé. Te peux savoir commint qu’chest fait et même canger. Te peux faire à t’mote si ça t’amus….

Mi j’les aime avec del chuque roux. Inda i font cha avec del’chicorée. I z’y mettent du rhum ou aute cose. Am maison, in respecte l’usache et in n’cange rin. El’castonade ch’est sacré. T’as bin vu ch’t’homme et tal’heure su ch’marké. I vindot des gauffes. I n’avot d’tous les parfums. Avec el’gauffe ed’Mémé, te peux faire parel. Te peux canger l’chuque roux, par aute cose, mette de l’crem al’plache comme si te faijos de l’tarte à gros bords. Ch’est pas l’respect de l’usache, mais y’a mie personne qui f’ra s’caboche. Et te peux même in faire profiter el zautes sins qu’in dis rin. Avec el’gauffe ed’chez Meert, te peux pas. Ch’est l’liberté 3 cha.

Allez, prends une gauffe, in’da. Te vos, si te preferes chelle la, te préféreras l’logiciel libe. T’in fais ch’que te veux, te l’donnes à qui qu’te veux. Ch’est ti pas bio, cha ?

Traduction « française »

Ça perd de son charme mais pour ceux « qui n’comprenn’te rin »…

Ma grand-mère elle faisait des gaufres que c’était à s’en pourlécher les babines. Aujourd’hui ma mère elle en fait, ma sœur aussi. Moi j’en mange et ta femme, elle pourrait en faire aussi. Tu ne vois pas où je veux en venir ? Tu verras. C’est simple. On mange des gaufres aujourd’hui parce que ma grand-mère elle a mis sa recette sous licence libre sans le savoir. Elle aurait pu la garder et on n’en entendrait plus parler maintenant mais elle avait de l’idée ma grand-mère.

C’est comme le bio. On faisait comme ça autrefois et puis on a oublié et aujourd’hui on recommence. Mon grand-père, qui était fermier, faisait du bio.

Regarde bien ces gaufres. Tu n’en verras pas de pareilles. Moi, j’adore en manger. Je pourrais en manger beaucoup. Tu sais bien qu’ici c’est la tradition. Dans chaque famille, on a une recette de gaufres.

Sur les marchés ou à la ducasse, tu vois tous ces gens qui en vendent. Moi, je dis que ce n’est pas bon, que c’est cher et que les seules ce sont les gaufres de ma grand-mère. On les appelle les Gaufres de Mémé. Il y en a pas d’autres. C’est les meilleures. Les seules que j’avais trouvées pas mauvaises, ce sont les gaufres de chez Meert. Tu connais Meert ? C’est une patisserie, un marchand de bonbons et de chocolats de Lille. Je n’en ai jamais acheté mais, dans les réceptions et les colloques, il y en a toujours quelqu’un qui en achète et en offre aux gens avec le champagne.

Alors la gaufre de ma grand-mère, c’est la gaufre libre. La gaufre de chez Meert, c’est la gaufre propriétaire. Tu vois ? Je vais te dire. Tu seras étonné.

Ma gaufre, quand ma mère elle en fait, je peux en manger comme je veux. Moi, j’aime bien la manger chaude le soir quand elle sort du gaufrier. Et puis j’en mange le lendemain le matin, le midi, l’après-midi, le soir et même la nuit. C’est mon dessert, ma friandise. Ca ne m’aide pas à perdre des kilos. Mais c’est rien…

Tu vas me dire : la gaufre de chez Meert, je peux la manger comme je veux. Tu peux en acheter un peu. Tu pourras les faire réchauffer, en manger froides. Tu fais ce que tu veux avec. Ça, c’est vrai.

Mais…

Mais si ces gens de chez Meert, ils n’en fabriquent plus que pour les réceptions et les colloques et que tu ne peux plus en acheter, c’est fini. C’est ça la liberté 0. Tu vois ce que je veux dire ? Manger la gaufre comme tu veux. Tu peux même en vendre sur le marché si tu veux.

Mon beau-frère, il aime bien avec plus de cassonade ou de sucre roux que de beurre. Plus il y a de sucre, mieux c’est. Il rajoutait de la cassonade dans le beurre pour la farce. Ma sœur, elle n’aime pas le sucre. Elle aime bien les gaufres sans rien, comme ça. Alors elle ne mettait rien dessus. Avec la gaufre de chez Meert, tu ne peux pas. Tu peux toujours écrire pour râler mais ça m’étonnerait qu’ils en fassent autrement rien que pour toi. Ils vont te raconter des histoires, alors que toi, je te l’avais bien dit, tu peux faire ce que tu veux. C’est ça la liberté 1.

Et puis, tu vois, si ça n’avait pas été sous licence libre, on n’en parlerait plus. Un jour mon grand-père il a écrit la recette pour ma mère. Elle l’a collé dans son cahier et puis elle en fait souvent. Ma grand-mère et mon grand-père, ils ne sont plus mais on pense toujours à eux quand on en mange. Ils n’étaient pas riches, ils étaient fermiers mais ils avaient cette recette et ils pouvaient en faire cadeau aux amis.

Ma mère, elle l’a donné à ma sœur. Ma sœur, elle la donnera à ses enfants et à toute la famille. C’est la liberté 2. Tu la donnes à ceux que tu veux.

C’est pas comme la fricadelle. Tout le monde sait mais personne ne le dit. Alors que la gaufre de Mémé, tu peux savoir comment c’est fait et même changer. Tu peux faire à ta convenance si ça t’amuse…

Moi je les aime avec du sucre roux. Il y en a qui font ça avec de la chicorée. Ils y mettent du rhum ou autre chose. À la maison, on respecte la tradition et on ne change rien. La cassonade, c’est sacré. Tu as bien vu cet homme tout à l’heure sur le marché. Il vendait des gaufres. Il en avait de tous les parfums. Avec la gaufre de Mémé, tu peux faire pareil. Tu peux changer le sucre roux par autre chose, mettre de la crème à la place comme si tu faisais un flan. C’est pas le respect de la tradition, mais personne ne t’embêtera. Et tu peux même en faire profiter les autres sans qu’on ne te dise rien. Avec la gaufre de chez Meert, tu ne peux pas. C’est la liberté 3 ça.

Allez, prends des gaufres. Il y en a. Tu vois, si tu préfères celle là, tu préféreras le logiciel libre. Tu en fais ce que tu veux, tu le donnes à qui tu veux. C’est pas beau ça ?

Crédit photo : JavaSquid (Creative Commons By)

Notes

[1] Toutes mes excuses à Meert. Leurs gaufres sont vraiment excellentes mais je ne pourrais jamais dire qu’elles valent celles de ma grand-mère. Quoi qu’il en soit, c’est un peu une manière de leur rendre hommage, la confiserie faisant partie du patrimoine lillois. Un endroit à découvrir absolument tant pour son cadre magnifique que pour l’excellence de ses pâtisseries et de ses chocolats.

[2] Petit emprunt ou clin d’oeil à Dany Boon pour la fricadelle. C’était tentant…