QueerMotion, un collectif de créateur⋅ices sur PeerTube

Iels ont lancé leur instance PeerTube il y a quelques mois, alors on s’est dit que c’était l’occasion de vous les présenter : le collectif QueerMotion. Et pour cela on vous a concocté une chouette interview, que nous avons égayée de quelques créations vidéo des talentueu⋅ses vidéastes publiant sur cette instance.

Bonjour le collectif QueerMotion ! Est-ce que vous pourriez vous présenter au lectorat du Framablog ?

Bonjour cher·es lecteur·ices du Framablog ! Nous sommes un collectif de personnes queers créant du contenu vidéo ou audio en ligne que nous essayons de réunir sur notre instance PeerTube : https://queermotion.org. À l’heure où nous écrivons, nous sommes tous·tes issu·es de diverses associations LGBTQIAP+ et autres collectifs trans, non-binaires, et handis. Du fait de nos origines militantes et de nos identités multiples, nous portons des valeurs féministes et intersectionnelles et souhaitons construire un groupe ouvert à toute personne queer créant de l’audiovisuel. =)

  • Charlie Doe, podcasteur sur la chaîne Le DoeCast, abordant la santé mentale, le handicap et le militantisme. Dans une démarche politique, iel partage sa thérapie concernant ses diagnostics récents : trouble du déficit de l’attention (TDAH – neuroatypie), trouble borderline et trouble bipolaire de type 2 (psychoatypie).
  • Avril Dystopie, Nathanaël et Adélaïde, du Cercle des conteureuses disparues, un collectif de mises en voix libre et intersectionnel. Iels proposent l’enregistrement d’œuvres littéraires (romans, théâtre, poèmes…), animées, illustrées, ou musicales, avec une approche militante.
  • JuneasinJuly, étudiant en théâtre, iel est acteur au conservatoire, modèle, musicien et fondateur du cercle des conteureuses disparues.
  • Orso, initiateur de Queernest Radio, la radio collective de podcast et de soin par et pour des personnes trans & queer. Il propose notamment la mise en voix de textes militants ou artistiques.
  • Elora Bertrand, cinéaste, réalisateur du célèbre court métrage « PRONOMS », déjà viral sur YouTube, ainsi que du manifeste « Corps en Construction », sélectionné au Pink Screen festival de Bruxelles en novembre 2020. Iel propose des projets autour de la communauté queer et trans, avec des équipes composées majoritairement de personnes concernées.

L’instance PeerTube QueerMotion

  • JacqueerMD, cinéaste, il est aussi auteur d’un magnifique court métrage viral sur YouTube : « Lettres à X ». Il propose sur QueerMotion ses courts métrages traitant de thématiques LGBTI+.
  • Em B. Green, auteur·e-compositeur·ice-interprète confirmé·e, deux E.P à son actif ainsi que de nombreuses collaborations (Aurélia Barraud Trio, Tokyo/Overtones, les Sis Jones, Pretty Poet…). Il est aussi membre de la Compagnie La Bande Magnétique, théâtre, conte et clown d’impro. Un clip est en cours de production, sa sortie est prévue pour 2021.
  • Solen et Nathan, graphistes-motion designers, modérateurs et même lords officiels de QueerMotion. =)
    Iel et il ont notamment créé l’identité visuelle de QueerMotion : logo, couleurs, bannières…
  • Lane Guenard, (ça se prononce comme Lois Lane, Wisteria Lane, etc.), co-fondataire de QueerMotion, scénariste-réalisataire amataire. Ul travaille sur un projet de web-série et propose un vlog portant sur l’écriture scénaristique, la réalisation, et les difficultés liées à sa/ses neuroatypie(s), et à ses problèmes de santé.
  • Kimsible (prononcez Kim-ssi-beul), co-fondatrice de QueerMotion, contributrice PeerTube, admin de l’instance et pianiste amateure, elle propose des interprétations d’arrangements ou reprises de thèmes de jeux-vidéos et films d’animation.

 

QueerMotion est une instance PeerTube qui propose d’héberger des contenus créés par des personnes Queer… Mais qu’est-ce que ça veut dire, être « Queer » ?

Nous définissons le mot « Queer » comme un terme générique qui englobe à la fois toutes les identités de genre, intersexuations, orientations sexuelles, romantiques et relationnelles qui diffèrent de la norme hétéro, cisgenre et dyadique, ainsi que le refus de toute forme de politique d’assimilation culturelle. À l’origine c’est une insulte, que la communauté LGBTI+ s’est réappropriée. En effet, nous réapproprier un terme insultant nous permet de rééquilibrer les choses en enlevant aux personnes qui nous insultent la possibilité de nous blesser avec ce terme. Maintenant, on le porte fièrement comme terme générique pour désigner les personnes LGBTQIA+, en tout cas, celles qui souhaitent se désigner par ce terme. 🙂

Si les mots « intersexe », « cisgenre » et « dyadique » ne vous sont pas familier, n’hésitez pas à consulter le glossaire de La vie En Queer ou la vidéo C’est quoi Intersexe ? de Mischa.

 

Et du coup, QueerMotion est une instance réservée aux contenus liés aux cultures Queer ou bien aux personnes s’identifiant comme Queer ? Pourquoi ce choix ? Pourquoi avoir entrepris l’effort de créer une plateforme d’hébergement vidéo gérée par et pour des personnes Queer ?

Nous sommes en non-mixité queer, c’est-à-dire qu’il faut être une personne queer pour pouvoir être membre du collectif et donc poster du contenu vidéo et audio sur l’instance. Les contenus ne sont pas obligatoirement liés aux cultures Queer, mais la démarche est militante dans tous les cas, car elle vise à mettre en valeur les créateur·ices queers : auteur·ices, acteur·ices…

Ce choix est assumé par la volonté de se créer notre propre espace dédié pour 3 raisons essentielles :

  • se protéger des violences et discriminations relevant d’une oppression dont nous sommes, pour une ou plusieurs raisons, déjà victimes au quotidien : cissexisme/transphobie, biphobie, racisme, sexisme/misogynie, validisme, psychophobie… ;
  • s’assurer d’avoir une voix audible qui ne soit pas noyée dans la masse ;
  • s’assurer que nos existences et nos luttes soient affirmées et qu’aucune personne non-concernée ne les remette en question.

Autrement dit, cet espace nous permet de nous soutenir, de nous conseiller et de nous sentir plus en sécurité entre personnes concernées. On appelle ça de l’empouvoirement queer (mot français pour « empowerment »). Enfin, l’accès, la possibilité de commenter et le partage de nos créations sont évidemment publiques et pour tous·tes, le but final étant aussi d’éduquer d’autres personnes que nous.

Lettres à X, court métrage mettant en scène l’évolution d’une relation amoureuse entre deux jeunes hommes

 

Lors d’un Confinatelier, David Revoy nous a appris que Sepia, mascotte poulpe de PeerTube, n’a pas de genre… Vous auriez des astuces pour nous aider à parler de… ellui ? de iel ?
Voici la définition de la non-binarité portée par le Collectif Non-Binaire :

La non-binarité est définie comme le fait de ne s’identifier ni exclusivement homme, ni exclusivement femme – et ce, sur la base de l’auto-détermination. Cela comprend le fait de s’identifier en partie homme, en partie femme, les deux à la fois, entre les deux, ni l’un ni l’autre, etc. Nous différencions la non-binarité, qui est une identité de genre, et l’expression de genre qui elle, concerne l’apparence.

L’absence de genre est désignée par le terme « agenre », représentée par la couleur noire sur le drapeau non-binaire. Une personne non-binaire peut utiliser les pronoms « elle », « il », ou « iel » voire un ou plusieurs néo-pronoms « al », « ol », « ul », « ille » … ainsi que les accords féminins, masculins, inclusifs ou neutres. Il y a deux façons d’employer le neutre : en utilisant des tournures épicènes ou une grammaire neutre. Le neutre grammatical sert à désigner exclusivement une personne non-binaire. Les deux sources francophones les plus couramment utilisées sont les genres neutres proposés par Alpheratz et La Vie En Queer.

Dans les espaces militants, l’échange de prénoms, pronoms et accords durant un tour de table sont devenus systématiques. Dans la vie courante, nous attachons une importance à laisser la personne se genrer elle-même, éventuellement lui demander à l’oreille en gardant la plus grande discrétion, car même si nous connaissons son/ses prénom(s), pronoms et accords, il se peut qu’elle ne soit pas « out » publiquement ou dans un cercle social particulier (professionnel, familial ou amical). Par exemple : Al est heureuxe (Al + accords neutres), Il est contente (Il + accords féminins), Iel est content (Iel + accords masculins), Aël est content·e (Aël + inclusif). Dans le collectif QueerMotion, nous proposons aux membres de se présenter avec leur pronoms et accords dès leur intégration.

Pour revenir à Sepia, il faut se baser sur son auto-détermination, en supposant que Sepia ait la capacité de communiquer pour nous l’exprimer. Mais tant qu’on ne sait pas, l’utilisation du neutre par les tournures épicènes est la manière la plus respectueuse de parler de Sepia. =) Se penche et chuchote à l’oreille de Sepia : « Quels sont tes pronoms et accords, si ce n’est pas indiscret ? ^o^ »

Pronoms, un court-métrage sur le parcours d’un·e adolescent·e, découvrant les possibilités qui s’offrent à iel en termes de genre et d’identité

 

Du coup, si je m’identifie comme Queer et que je veux publier mes créations vidéos sur une instance PeerTube, pourquoi est-ce que j’irais sur QueerMotion.org ?
L’instance QueerMotion.org possède plusieurs avantages :

  • Le point commun des vidéos postées sur l’instance est que leurs auteur·ices sont queer. Nous n’imposons pas de sujet particulier : à partir du moment où l’auteur·ice queer est mis·e en avant et respecte les valeurs du collectif, iel peut donc poster n’importe quel type de vidéos ou d’audios (contenu militant, culturel LGBTQIAAPP+, culturel non-LGBTQIAAPP+, courts métrages, chansons, mises en voix, etc.) ;
  • Faire partie d’un collectif portant des valeurs féministes ;
  • Évoluer dans un espace relativement « safe » en non-mixité queer. Cela permet aux utilisateur·ices de bénéficier d’un sentiment d’appartenance à cette communauté ;
  • Faire partie d’un collectif, prendre des décisions au sein de ce collectif et participer à sa gestion en toute horizontalité ;
  • Accéder à un réseau de compétences et pouvoir les partager (graphisme, motion design, prise d’image, prise son, montage, mixage sonore, étalonnage, etc.) ;
  • Se familiariser si on le souhaite avec le logiciel libre dans ses aspects techniques et éthiques (administration d’un serveur, contribution au code source…) ;
  • Rencontrer des gens très chouettes avec qui on partage des valeurs communes ! 🙂
Les Preuses Chevalières, une fiction queer audio

 

(Attention : sarcasme !) « Mais pourtant, Google est notre ami à toustes, non ? En Juin, on voit souvent un rainbowflag sur le logo de YouTube… » Plus sérieusement : vous pensez qu’il y a un problème sur le traitement des créatrices et créateurs Queer par les plateformes vidéos actuelles ?

Nous le pensons et alertons depuis quelque temps, en tant que Queer et créateur·ices aussi sur YouTube pour certain·es d’entre nous. Les contenus référencés avec des mots-clés LGBTQIA+ sont automatiquement démonétisés et classés dans le contenu restreint de YouTube, les chaînes Queers sont peu ou pas mises en avant, très probablement à cause d’entreprises-annonceurs refusant d’être associés à ce type de contenu. De plus, une différence de traitement est également constatée dès qu’une attaque est ciblée contre notre communauté, les signalements de ces vidéos/vidéastes n’aboutissent que rarement ou pas du tout.

Plusieurs vidéastes Queers influents sur YouTube en parlent dans un article de Têtu. Les excuses ou le marketing visuel aux couleurs du drapeau LGBT+ peuvent sembler être une bonne initiative, mais il s’agit selon nous uniquement de moyens de se donner une image progressiste ou engagée pour la communauté queer, afin de masquer l’inaction de l’entreprise sur ces sujets, la priorité restant avant tout de satisfaire les annonceurs et de préserver le modèle économique existant. Ici, nous tombons pile poil dans une manœuvre de « Pinkwashing » de la part de Google.

 

Et qu’est-ce qui ne va pas pour vous avec une chaîne youTube classique ? ça n’existe pas déjà des chaînes YT « queer » ? allez tiens par exemple cette vidéo ou celle-ci (oui j’ose donner des liens vers YT pour vous troller un peu)

Nous respectons le choix d’être sur YouTube ou sur une instance PeerTube plus généraliste. La plupart d’entre nous balancent entre YouTube et l’instance QueerMotion car il n’est pas aisé de faire le pas vers du 100% PeerTube. Toucher des personnes non-concernées est plus facile sur YouTube, malgré les sacrifices éthiques et d’auto-censure que nous sommes amené·es à mettre en place pour y avoir une place.

Pour rendre visibles des contenus sur les réseaux sociaux, des codes bien précis ont été établis par les GAFAMs, et notamment à outrance pour une chaîne YouTube classique :

  • Durée de contenu courte ;
  • Référencement par mots-clés ;
  • Flatter l’algorithme de YouTube afin de gagner en visibilité sur le site : incitation à mettre un pouce bleu, commenter, et s’abonner.

PeerTube respecte ces codes, car il est devenu difficile de s’en détacher. Cependant, ces éléments n’y ont pas autant d’importance que sur YouTube ou un autre réseau social classique. Néanmoins, une instance PeerTube a toujours la liberté de ne pas utiliser ces fonctionnalités. À noter que QueerMotion a pour le moment décidé de les conserver afin de ne pas trop dépayser ses membres, tout en se donnant la possibilité de s’en affranchir plus tard.

Rappelons que YouTube collecte les données personnelles des utilisateur·ices, et impose même la publicité sur des contenus sous licence Creative Commons. Ce ne sera jamais le cas sur QueerMotion.org, car ce ne sont pas des valeurs portées par le collectif. Enfin, sur YouTube, nous sommes plus exposé·es. Avoir une instance qui nous est dédiée est aussi un moyen de nous reposer et de prendre soin de nous dans un espace plus « safe ».

Les antidépresseurs, 1er épisode d’une série de podcasts sur les médocs

 

Comment envisagez-vous les opérations de modération, vos choix de fédérer ou non, etc. ? Vous avez établi collectivement une stratégie en amont, un code de conduite ou bien c’est prévu pour bientôt ?

Nous savons que la modération demande des moyens humains non négligeables et notre priorité est avant tout de se concentrer sur la création de contenus. Plusieurs choix ont donc été réfléchis en amont concernant les inscriptions et la fédération :

  • L’inscription donne accès à un compte limité : commenter, créer des listes de lecture ou chaînes ;
  • Autoriser l’envoi de vidéos ou audios uniquement pour les comptes des membres du collectif ;
  • Approuver manuellement le suivi par de nouvelles instances ;
  • Ne pas suivre automatiquement les instances.

Tous les contenus postés, commentaires compris, doivent respecter les valeurs de notre manifeste et du code de conduite.

 

Vous êtes un collectif, donc c’est une décision collective de permettre à un⋅e vidéaste de diffuser sur votre instance ? Comment ça va se passer au juste, il y a un délai pour une décision collégiale ?

Les personnes qui souhaitent participer à la validation des demandes s’occuperont du suivi des nouvelles·aux membres, dès la création ou mise à jour du compte PeerTube, les quelques premières vidéos seront vérifiées et ensuite nous lèverons cette vérification. Il n’y a pas de délai particulier mais nous essayons d’aller au plus vite en fonction du temps que nous pouvons donner bénévolement.

 

C’est quoi la limite ? Par exemple, du porno, vous prenez ? Il y aura des chaînes « adultes » d’accès réservé avec avertissement « plus de 18 ans » etc. ? Comment avez-vous choisi de gérer les contenus potentiellement choquants chez certaines personnes ?

Pour le moment, nous ne prévoyons pas de contenus ou de chaînes strictement « adultes, » étant donné que l’âge minimum pour entrer dans le collectif est de 16 ans. La question du porno a été plusieurs fois abordée et nous avons jugé nécessaire de n’accepter que des contenus en rapport avec le « porno » ayant une dimension éducative, féministe et limités aux plus de 16 ans, dans le cadre autorisé par la loi pour la télévision ou les jeux vidéo, c’est-à-dire, pas de scènes de sexe explicites. Nous floutons les miniatures et alertons avant visionnage des vidéos et audios potentiellement choquants. Autrement dit, ces contenus sont classés Not Safe For Work (NSFW). Nous avons également mis en place un système de Trigger Warning (avertissement aux spectateur⋅ices) à placer dans la description si une partie du contenu peut être sensible ou interférer avec le message de l’œuvre dans sa globalité.

Corps en Construction, manifeste filmé d’Elora Bertrand sur les corps trans

 

Et sur le plan pratique ? Comment je fais pour vous rejoindre et me créer un compte sur QueerMotion ? Je dois obligatoirement parler de cultures Queer ? Je pourrai monétiser mes vidéos ? Bref… hyper concrètement : c’est quoi, vos conditions ?

Sur le plan pratique, pour nous rejoindre, il suffit simplement d’être Queer et de proposer du contenu audiovisuel qui soit en accord avec nos valeurs, quel que soit le sujet ou le thème. Le contenu n’est pas à proprement parler militant, mais la démarche l’est dans tous les cas. =) Avoir déjà une présence numérique publique (Blog, YouTube, Mastodon, vidéos ou audios déjà enregistrés, etc.) aide très fortement à nous faire une idée. Pour chaque demande, nous transmettons un formulaire d’adhésion avec des questions ciblées pour en savoir plus sur la personne, ce qu’elle souhaite proposer comme contenu, partager comme compétence(s) au sein du collectif, où elle se situe dans sa compréhension des espaces non-mixtes… Parmi les conditions, nous imposons évidemment la non-monétisation des vidéos sur l’instance, le choix d’une licence Creative Commons, et avoir un projet concret ou déjà du contenu à proposer.

 

Sur la page de votre collectif, vous affirmez être concerné·es par les identités LQBTQIAAP+, ainsi que par les questions de racisme, celles de handicap et de validisme… Juste en dessous, vous conditionnez l’hébergement de contenus vidéos à une publication sous une licence Creative Commons (ce qui induit que ces œuvres seront libres ou de libre diffusion). Vous voyez un point commun à toutes ces valeurs fortes ?

Nous pensons que la mise en commun de notre travail par la libre diffusion est importante. Beaucoup de questions ou mouvements nous concernant et apportant une analyse intersectionnelle, comme les « Disability Studies », Études des handicaps dans leurs contextes sociaux, culturels et politiques, ou encore les « Queer Studies » ou la décolonisation, sont peu explorés ou volontairement ignorés dans le monde francophone. Certains de ces termes n’ont pas de traduction évidente en français et sont surtout des sujets de recherche anglo-saxons, ou soi-disant uniquement en lien avec l’histoire de ces pays.

Un choix qui est évidemment politique : visionner, apprendre, partager, copier, etc., gratuitement et librement, permet de casser les normes élitistes visant à rendre exclusives des connaissances, des cultures, à une poignée de personnes ayant les moyens d’avoir une éducation, et très souvent d’en exclure les personnes concernées.

Dans les réponses précédentes, nous avons affirmé vouloir échapper à la censure, à l’utilisation de nos données personnelles et à un modèle publicitaire normalisant. La démarche libératrice, est selon nous, le point commun à toutes ces valeurs fortes.

Rassure-moi, un texte personnel avec fond musical à écouter dans les mauvais moments

 

Quelles sont les améliorations que vous aimeriez voir dans PeerTube (c’est le moment d’être critique !)

Nous voyons trois axes importants d’amélioration dans PeerTube :

1. La modération
En effet, le manque d’outils de modération implique que la majorité des instances sont aujourd’hui à inscriptions limitées ou simplement fermées (comme QueerMotion.org lors des premiers mois de sa création). D’un autre côté, quand on ferme les inscriptions, on aimerait avoir la possibilité d’envoyer des liens d’invitation par e-mail redirigeant sur le formulaire d’inscription afin de fluidifier la création de compte. Les commentaires ont aussi besoin de plus d’outils de modération, comme la suppression définitive et multiple de commentaires ou la validation avant publication, localement et sur les instances suiveuses. Les récentes versions de PeerTube apportent leur lot d’améliorations plus que bienvenues et sont un très bon début pour aller dans ce sens. Dans notre cas, ces fonctionnalités seraient très importantes pour se prémunir d’attaques ciblées régulières contre notre communauté. Pour les contenus « Adultes, » un profil de vidéos « contenu adulte +18 ans à caractère sexuellement explicite » séparé du contenu sensible NSFW, qui n’est pas toujours exclusivement du contenu adulte, serait bienvenu. Pouvoir ajouter des « Trigger warning » dans le message d’alerte de contenu sensible serait aussi une amélioration notable.

2. L’UX et UI du lecteur de vidéo
L’envoi explicite d’audios sur PeerTube est une fonctionnalité non négligeable. Une instance n’ayant que très rarement la possibilité de grossir autant qu’un YouTube ou un Dailymotion, pour des raisons évidentes de coût et de modération, le format et la fréquence des contenus changent. Sur QueerMotion.org nous voyons plus de podcasteur⋅euses, musicien⋅nes… Apporter une amélioration nette à l’interface du lecteur, comme le fait SoundCloud notamment, avec une barre constamment présente en bas de page pourrait être un vrai plus par rapport à YouTube. Cette fonctionnalité est, selon nous, bien plus importante que le « live. »

3. Installation et administration du serveur d’une instance
Les installations « bare-metal », Yunohost, ou docker ne sont pas accessibles à tout le monde. Elles demandent un minimum de connaissances en administration système, notamment pour la surveillance (sauvegardes, migrations…) du serveur, comme la plupart des logiciels auto-hébergés. Ces lacunes tendent à disparaître. La communauté PeerTube étant grandissante, à l’avenir, nous espérons voir des services « éthiques » permettant d’automatiser le déploiement et la surveillance système d’une instance sur un hébergeur/serveur.

Voici une liste des autres fonctionnalités très demandées dans notre collectif :

  • Modification de l’identifiant :
    Permettre de modifier les identifiants de compte et de chaîne ;
    Très problématique sur YouTube pour les personnes utilisant leur prénom et concernées par un changement d’état civil suite à une transition de genre.
  • Co-créateur·ices sur les chaînes/changement de propriétaire de chaîne
    Permettre d’ajouter des comptes co-créateur·ices sur une chaîne, pouvant aussi envoyer des vidéos ;
    Changer le propriétaire d’une chaîne.
  • Connecter un compte PeerTube à Liberapay.com
    Permettre de répartir une campagne de dons commune à tous·tes les créateur·ices.
Reprise de Space Oddity, de David Bowie

 

Et enfin, comme toujours sur le Framablog, on vous laisse le mot de la fin…

QueerMotion est encore tout jeune, mais l’avenir s’offre à nous ! On vous remercie de nous avoir permis de nous présenter et de présenter notre collectif. Nous espérons que cela vous donnera envie de nous soutenir et de venir regarder ce que nous faisons !

 

Pour aller plus loin :
Le Site du collectif
Les Vidéos du collectif
Le Manifeste
Rejoindre le collectif
Soutenir le collectif
Contacter le collectif




Sepia Search : our search engine to promote PeerTube

Today we are opening a new door on PeerTube, making it easier to discover videos that are published in a federation that is growing every day.

PeerTube is the alternative we are developing so that everyone can emancipate their videos from YouTube and the likes. Except that unlike YouTube, PeerTube is not a single platform.

PeerTube is a software that specialists can install on a server to create multiple video platforms (called « instances »), which can be linked together within a federation.

Opening the door on a diverse federation

The problem with federation is that it is much more varied and complex than a one-website platform. It’s all well and good to decentralize to prevent the creation of new web giants, but where’s the front door?

Do we really need to explain the notion of instance? Insist on the need to find one’s own and therefore to learn about the federation policies of each instance? … to someone who simply asks :

But… I just wanted to watch videos!



The solution would be to create a search engine for all the videos published through PeerTube.

If you open a single gateway to the federation, then the structure that holds the keys to that gate gets great powers. They get the power to decide what will be accepted (or rejected) in the search directory. They get the power to record who searched for what, when, from where. And they get the power to intervene in the order and display of the results.

It is on such power mechanisms that Google has built its monopoly. Obviously, at Framasoft, we do not seek to be in a position of power… and even less to follow Google’s (bad) example! Nevertheless, we want to show the emancipating potential of this software which allows to reclaim the means to stream videos.

We therefore take the responsibility of opening Sepia Search, our gateway to videos and videomakers on PeerTube. It’s a door we open while limiting as much as possible the power we’d get, to keep respecting your attention as well as your browsing.

Presenting PeerTube without monopolizing attention

In the federation universe, the « fediverse », there are many PeerTube instances where people can sign up and create as many channels as they want, channels where they can upload their videos.

Our goal with Sepia Search is not to present all of this content. We simply want to show you the space of autonomy that PeerTube opens up, respecting the values of transparency, openness and freedom that we have been defending for more than 16 years.

Here is Sepia, PeerTube’s mascot – Illustration CC-By David Revoy

A publicly auditable indexing tool (transparency)

Behind Sepia Search, there are two softwares.

The first one is the engine: it is the software where you enter a search, it compares this search with the list of contents in its directory, and then gives the matching results.

The second one is the bodywork, the chassis: it is the software that will present the search bar, receive the request you typed, and show you the results, specifying in orange where you will go when you click on « Go and watch this video ».

The source code, the « recipe » of each of these softwares, is transparent. We publish it on our software forge. Anyone who is able to read this code can do so, and determine if there are tools to cheat with the results display, or others to spy on your behavior.

We already know that these codes are ethical and do not spy on you. We have a good reason: as stated in our TOS, we are really, really not interested in your data!

An a posteriori moderated search engine (openness)

Not all PeerTube instances will be referenced on Sepia Search. This search engine will be based on the list of instances we maintain at instances.joinpeertube.org.

We recently announced a change in the indexing policy for this list, to align with the policy for all of the services we offer:

Thus, if we are notified of an instance where contents explicitly condone terrorism or promote historical revisionism, we will remove it from the index (non-compliance with French laws, which we insist on in our TOS). Such removal will eliminate all videos hosted by that instance from the search results.

On the other hand, if one or more people come to abuse the time of our moderators with inappropriate and abusive reports, their word will be discredited and ignored (as indicated in our moderation policy (FR)).

This moderation, which we hope will be as light as possible, will allow us to limit the results offered by Sepia Search to videomakers who upload original content and to channels (or even instances) that contribute to emancipate.

Illustration CC-By David Revoy

A reproducible tool, adaptable to your conditions (freedom)

It may sound paradoxical to talk about openness in order to detail the conditions under which we close Sepia Search to certain content (especially illegal content).

However, at Framasoft, we believe in the paradox of tolerance, and therefore that openness can only be maintained if the limits of this openness are honestly defined and defended.

We are aware that this is a point of view we get from our French culture (or even from Western European culture). It may, for example, shock people from a North American culture (where unconditional Free Speech is a cultural norm) or from « official » Chinese culture (where, currently, the government sets strict limits on freedom of expression).

We don’t want to impose our culture, nor do we want to deny it. This is why we made sure, legally and technically, that everyone is free to set and host their own instance list, indexing engine and search site, by copying and adapting what we have created.

Sepia Search is just our gateway to PeerTube. This site aims to introduce you to the emancipatory PeerTube we work for, with our culture, activism and subjectivity.

Expecting an actor to do everything, all by theirself, is in fact a reflex of submission to the internet of platforms. It is up to you to take the power (and responsibilities) by hosting your search engine, set up according to your culture, your indexing policy and your values!

Illustration CC-By David Revoy

What Sepia Search can do for you

If we’ve done a good work , Sepia Search will allow you to discover videos and therefore channels (or even PeerTube instances) that will interest you!

The Sepia Search site has been designed to inform you while respecting your attention:

  • The results will be the same for everyone, based only on your search (and the language of your browser’s language), and absolutely not pre-sorted according to a profile (because there is no profiling, here!);
  • The results are presented in a clear and detailed way, to avoid the attention war leading to clickbait thumbnails and all caps over-the-top titles;
  • Search filters give you the power to sort the results out and display those you really want;
  • If you want to see a video from the results, Sepia Search will redirect you directly to the instance where it is hosted (since we have no interest in locking you into the search engine’s website). This is a way to help anyone experience and understand the notion of federation.

The 2 first results when you type « Talk » in.

The search engine that runs Sepia Search is a free « libre » software, which means that it is open to modifications and adaptations. More advanced uses (through what is called an API) will very quickly allow even more emancipation.

For example, Internet users using Firefox will be able to add Sepia Search to the list of search engines in their browser directly from the site. Likewise, our engine (or another installation of the same engine) will be a tool for extensions that notify you when a YouTube video is also available on PeerTube, and will probably contribute to their efficiency.

A Community Funded Tool

Sepia Search is an additional and necessary step in the roadmap to PeerTube v3, for which a crowdfunding is still underway.

Being able to search for videos in the federation was in high demand, which is why we made it the first step in our roadmap. Prior to PeerTube v2.3, when using the search bar for an instance, results were limited to the videos in the federation bubble of that instance.

Thanks to your donations which have funded our work, we released version 2.3 of PeerTube at the end of July. Since then, the same search can now display results from all PeerTube instances listed in a « Search PeerTube » search engine, including the one we provide.

However, the usage surveys conducted by Marie-Cécile (the designer who has been working with us on this roadmap to improve PeerTube) and the feedback we have received from you has made us realize that this was not enough: we also needed a specific web site to promote this search engine.

Click to try SepiaSearch

Your donations fund our freedom of action: we understood the need, so we announced in mid-August that we were going to rearrange our workload and free some time up to fulfill the need, which we felt was a priority. This is how Sepia Search was born.

Last stop before the live!

There is now one big straight line on our roadmap to PeerTube v3: implementing live, peer-to-peer video streaming! As we announced, this will be a first implementation of this feature, and it will be very spartan (no chat module, no filters, no emoticons).

Illustration CC-By David Revoy

At the time of writing, nearly 1,000 people have funded €42,000 of the €60,000 needed to fully develop this v3. While the world is facing a pandemic, we did not find it decent to condition these developments to your donations. Whether we collect the €60,000 or not, we will produce this v3, even if we have to do it on our own funds (which we did for the v2).

We still hope that some of you will share our values and our approach, and that by talking about this project as widely as possible, we will manage to raise this sum (and not to overstretch our budget for next year!).

To support PeerTube, please consider sharing the roadmap page where anyone can make a donation!

 

Learn more

Learn even more (experts)




Sepia Search : notre moteur de recherche pour découvrir PeerTube

Nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle porte d’entrée vers PeerTube, pour faciliter la découverte des vidéos qui sont publiées dans une fédération qui grandit de jour en jour.

À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

PeerTube, c’est l’alternative que nous développons pour que chacun·e puisse émanciper ses vidéos des YouTube et autres TikTok. Sauf qu’à l’inverse de YouTube, Peertube n’est pas une plateforme unique.

PeerTube est un logiciel que des spécialistes peuvent installer sur un serveur pour créer de nombreuses plateformes vidéos (des « instances »), qui peuvent se relier entre elles au sein d’une fédération.

Une porte d’entrée vers une fédération diverse

Le problème, avec les fédérations, c’est qu’elles sont beaucoup plus variées et complexes qu’une plateforme à guichet unique. C’est bien joli de décentraliser pour empêcher la création de nouveaux géants du Web, mais elle est où la porte d’entrée ?

Doit-on vraiment expliquer la notion d’instance ? Insister sur le besoin de trouver la sienne et donc de se renseigner sur les politiques de fédération de chaque instance ? … à une personne qui demande simplement :

Mais… moi, je voulais juste regarder des vidéos !

La solution serait de créer un moteur de recherche pour toutes les vidéos publiées grâce à PeerTube.

Si l’on ouvre une porte d’entrée unique vers la fédération, alors la structure qui détient les clés de cette porte prend le pouvoir. Elle prend le pouvoir de décider ce qui sera accepté (ou refusé) dans l’annuaire de recherche, elle prend le pouvoir de noter qui a cherché quoi, quand, depuis où, et elle prend le pouvoir d’intervenir dans l’affichage et l’ordre des résultats.

C’est sur de tels mécanismes de pouvoir que Google a construit son monopole. Autant vous dire que, chez Framasoft, nous ne cherchons pas à être en situation de pouvoir… et encore moins à suivre le (mauvais) exemple de Google ! Pour autant, nous voulons montrer le potentiel émancipateur de ce logiciel qui permet de se réapproprier les moyens de diffusion.

Nous prenons donc la responsabilité de vous ouvrir Sepia Search, notre porte d’entrée vers des vidéos et des vidéastes sur PeerTube… Une porte que nous ouvrons en limitant au maximum les pouvoirs qui lui sont associés, pour respecter votre attention comme votre navigation.

Présenter PeerTube sans monopoliser les attentions

Dans l’univers de la fédération, le « fédiverse », on trouve de nombreuses instances PeerTube où des personnes s’inscrivent pour créer autant de chaînes qu’elles veulent, des chaînes où ces personnes peuvent publier leurs vidéos.

Notre objectif, avec Sepia Search, n’est pas de présenter l’intégralité de ces contenus. Nous voulons simplement vous montrer l’espace d’autonomie qu’ouvre PeerTube, en respectant les valeurs de transparence, d’ouverture et de liberté que nous défendons depuis plus de 16 ans.

Voici Sepia, læ mascotte de PeerTube – Illustration de David Revoy (CC-By)

Un outil d’indexation publiquement auditable (transparence)

Derrière Sepia Search, il y a deux logiciels.

Le premier, c’est le moteur : c’est le logiciel dans lequel on entre une recherche, qui compare cette recherche avec la liste des contenus de son annuaire, et qui donne les résultats correspondants.

Le deuxième, c’est la carrosserie : c’est le logiciel qui va présenter la barre de recherche, recevoir la demande que vous avez saisie, et vous afficher les résultats en précisant bien en orange où vous vous rendrez lorsque vous cliquerez sur « Aller voir cette vidéo ».

Le code source, la « recette de cuisine » de chacun de ces logiciels, est publié en toute transparence sur notre forge logicielle. N’importe quelle personne sachant lire ce code peut l’examiner, et déterminer s’il existe des outils pour tricher dans l’affichage des résultats, ou d’autres pour espionner vos comportements.

Nous, nous savons déjà que ces codes sont éthiques et ne vous espionnent pas. Nous avons une bonne raison : comme c’est marqué dans nos CGU, vos données ne nous intéressent vraiment, mais alors vraiment pas !

Un moteur de recherche modéré a posteriori (ouverture)

Toutes les instances PeerTube ne seront pas référencées sur Sepia Search. Ce moteur de recherche opèrera sur la liste d’instances que nous maintenons sur instances.joinpeertube.org.

Nous avons récemment annoncé un changement dans la politique d’indexation de cette liste afin qu’elle s’aligne sur la politique de l’ensemble des services que nous proposons :

Ainsi, si l’on nous signale une instance dont les contenus font explicitement l’apologie du terrorisme ou promeuvent le révisionnisme historique, nous la retirerons de l’index (non-respect des lois françaises, sur lequel nous insistons dans nos CGU), ce qui éliminera des résultats de recherche toutes les vidéos hébergées par cette instance.

A contrario, si une ou des personnes viennent abuser du temps de nos modérateur⋅ices par des signalements intempestifs et sans fondement, leur parole sera discréditée et ignorée (comme l’indique notre charte de modération).
Cette modération nous permettra de limiter les résultats proposés par Sepia Search aux vidéastes qui font des créations originales et aux chaînes (voire aux instances) qui contribuent à émanciper les esprits. Nous souhaitons qu’elle soit aussi légère que possible.

Illustration de David Revoy (CC-By)

Un outil reproductible, adaptable à vos conditions (liberté)

Il peut sembler paradoxal de parler d’ouverture pour détailler dans quelles conditions nous fermons Sepia Search à certains contenus (notamment illégaux).

Pourtant, à Framasoft, nous croyons au paradoxe de la tolérance, et donc que l’ouverture ne peut perdurer que si les limites de cette ouverture sont honnêtement définies et défendues.

Nous avons conscience qu’il s’agit là d’un point de vue venant de notre culture française, voire d’Europe de l’ouest. Il peut, par exemple, choquer des personnes de culture nord-américaine (où se pratique un Free Speech inconditionnel) ou de culture chinoise « officielle » (où, actuellement, le gouvernement pose des limites strictes à la liberté d’expression).

Nous ne voulons ni imposer notre culture, ni la renier. C’est pourquoi nous avons fait en sorte, légalement comme techniquement, que chacun·e soit libre d’éditer sa propre liste d’instances, son moteur d’indexation et son site de recherche, en copiant et adaptant ce que nous avons créé.

Sepia Search n’est que notre porte d’entrée vers PeerTube. Ce site a pour objectif de vous présenter le PeerTube émancipateur pour lequel nous travaillons, avec notre culture, notre militance et notre subjectivité.

Attendre d’un acteur qu’il fasse tout, tout seul, c’est finalement un réflexe de soumission à l’Internet des plateformes. Libre à vous de prendre le pouvoir (et les responsabilités) en hébergeant votre moteur de recherche, paramétré selon votre culture, votre politique d’indexation et vos valeurs !

Illustration de David Revoy (CC-By)

Ce que Sepia Search peut faire pour vous

Si nous avons bien travaillé, Sepia Search va vous permettre de découvrir des vidéos, donc des chaînes (voire des instances PeerTube) qui vous intéresseront !

Le site Sepia Search a été conçu pour vous informer en respectant votre attention :

  • Les résultats seront les mêmes pour tout le monde, en fonction uniquement de votre recherche (et de la langue de votre navigateur), et absolument pas pré-triés selon un profil (parce qu’il n’y a pas de profilage !) ;
  • Les résultats sont présentés de manière claire et détaillée, afin d’éviter la course à la vignette putassière et aux titres criards tout en majuscules ;
  • Les filtres de recherches vous donnent le pouvoir de trier l’affichage des résultats de manière avancée ;
  • Si vous voulez voir la vidéo, Sepia Search vous redirigera directement sur l’instance où elle est hébergée (puisque nous n’avons aucun intérêt à vous enfermer dans le site web du moteur de recherche). Cela permet au passage de montrer concrètement la notion de fédération.

Les 2 premiers résultats de la recherche du mot « critique », en filtrant pour ne garder que des vidéos en langue française.

Le moteur de recherche qui fait tourner Sepia Search est un logiciel libre, ce qui signifie qu’il est ouvert aux modifications et adaptations. Des usages plus poussés (passant par ce qu’on appelle une API) vont très vite permettre encore plus d’émancipation.

Par exemple, les internautes utilisant Firefox pourront ajouter Sepia Search à la liste des moteurs de recherche de leur navigateur directement depuis le site. De même, notre moteur (ou une autre installation du même moteur) pourra servir aux extensions qui permettent de signaler quand une vidéo YouTube est aussi disponible sur PeerTube, afin de les rendre plus performantes.

Un outil financé par la communauté

Sepia Search est une étape supplémentaire et nécessaire à la feuille de route vers la v3 de PeerTube, pour laquelle une collecte est toujours en cours.

Le fait de pouvoir rechercher des vidéos dans la fédération était très demandé : c’est pourquoi nous en avons fait la première étape de notre feuille de route. En effet, avant la version 2.3 de PeerTube, lorsqu’on utilisait la barre de recherche d’une instance, les résultats se limitaient aux vidéos dans la bulle de fédération de cette instance.

Grâce à vos dons qui ont financé notre travail, nous avons publié fin juillet la version 2.3 de PeerTube. Depuis, la même recherche peut désormais afficher les résultats de toutes les instances PeerTube listées dans un moteur de recherche « Search PeerTube », dont celui que nous mettons à disposition.

Cependant, les enquêtes d’utilisation menées par Marie-Cécile (la designer qui s’est engagée avec nous sur cette feuille de route afin d’améliorer PeerTube) et les retours dont vous nous faites part nous ont permis de comprendre que c’était insuffisant : il fallait, en plus, un site web spécifique, faisant office de moteur de recherche.

Cliquez pour découvrir SepiaSearch

Vos dons financent notre liberté d’action : nous avons vu ce manque, et nous avons annoncé mi-août que nous allions réaménager notre plan d’action et dégager du temps pour y remédier, ce qui nous semblait prioritaire. Voici comment est né Sepia Search.

Dernier arrêt avant le live !

Il reste désormais une seule et grosse ligne droite sur notre feuille de route vers la v3 de PeerTube : implémenter la diffusion de vidéos en direct et en pair à pair ! Comme nous l’avons annoncé, il s’agira là d’une première version de cette fonctionnalité, et elle sera très spartiate (sans module de tchat, ni filtres, ni réactions émoticonées).

Illustration de David Revoy (CC-By)

À l’heure où nous écrivons ces lignes, près de 1 000 personnes ont financé 42 000 € sur les 60 000 € nécessaires au développement complet de cette v3. Alors que le monde entier fait face à une pandémie, nous n’avons pas trouvé décent de conditionner ces développements à vos dons. Que nous récoltions les 60 000 € ou non, nous produirons cette v3, quitte à le faire sur nos fonds propres (ce que nous avions déjà fait pour la v2).

Nous espérons malgré tout que certain·es d’entre vous partagerons nos valeurs et notre démarche, et qu’en parlant de ce projet le plus largement possible, nous parviendrons à réunir cette somme (et à ne pas gréver notre budget pour l’an prochain !).

Pour soutenir PeerTube, pensez à partager la page de la feuille de route sur laquelle vous pouvez faire un don !

 

Pour aller plus loin

Pour aller encore plus loin (expert·es)




Un coup de pouce de Sourcehut pour financer vos débuts sur PeerTube ?

Pour la culture libre, le problème du financement est souvent crucial. Voici la proposition d’une sorte de petite bourse de « débutant sur PeerTube » qui nous fait plaisir et que nous vous invitons à considérer.

Sourcehut qui fait cette offre est une communauté qui propose à prix raisonnable une suite d’outils libres et open source et une plateforme de développement avec des dépôts Git et Mercurial, des listes de diffusion, du suivi de bug, l’intégration continue etc. Le tout sans traqueurs ni publicité (oui en revanche, nous leur faisons un peu de promo ici, donc).

Séduits par PeerTube, Sourcehut souhaite en augmenter les contenus disponibles en vous aidant à en réaliser…

Article original : The PeerTube content bootstrap fund

Traduction Framalang : FranBAG, draenog, goofy, mo, Ellébore

Un fonds de démarrage pour le contenu sur PeerTube

par Drew DeVault

Peertube est un excellent projet qui vise à créer un « tube » vidéo ouvert et décentralisé pour héberger des contenus vidéo dont la gouvernance est distribuée et le développement piloté par la communauté. Chocobozzz, avec l’aide de dizaines de contributeurs, a fait le difficile travail d’ingénierie pour construire une belle plateforme, et maintenant nous nous voulons y voir du contenu !

Fédération, CC-By SA LILA

 

Pour contribuer à cette opération, SourceHut offre 5000$ à titre d’amorçage pour fournir du contenu sur le réseau PeerTube. Cet argent sera utilisé pour aider de nouveaux créateurs de contenus à faire des vidéos pour PeerTube. Nous financerons de l’équipement pour vous aider à vous lancer : caméras, microphones, cartes de capture vidéo et ainsi de suite, quoi que ce soit d’approprié au genre de vidéos que vous voulez faire, avec un budget supplémentaire de 200$ à dépenser à votre guise pour les premières vidéos. Besoin d’une caméra sympa ? De quelques micros adaptés pour mener une interview ? D’un drone pour faire des prises de vues ? On y va ! Un compte sera aussi configuré pour vous sur Liberapay pour que votre public puisse vous aider à vivre de façon convenable.

Si vous avez un loisir intéressant à partager, un sujet à enseigner que vous connaissez sur le bout des doigts, un talent que vous aimeriez montrer, ou tout autre super idée à laquelle nous n’avons pas pensé, envoyez-nous un courriel à sir@cmpwn.com avec le sujet : “PeerTube bootstrap application: [votre nom ici] « . [NOTE DE FRAMASOFT : Écrivez votre message en anglais, évidemment ! 🙂 ]. Ajoutez quelques lignes pour vous présenter, dire pourquoi vous postulez, et préciser quel genre de vidéos vous voudriez réaliser. Indiquez-nous aussi pourquoi la culture libre est importante pour vous !

Sepia, la mascotte de PeerTube, par David Revoy (CC-By)

Voici les conditions à remplir :

  • Vous ne devez pas déjà être un habitué de la diffusion vidéo sur d’autres plateformes. Nous cherchons à financer de nouveaux créateurs de contenu. Pas ceux qui le sont déjà1.
  • Vous ne pouvez publier des vidéos que sur PeerTube — pas sur YouTube ni où que ce soit d’autre.
  • Vos vidéos doivent être sous licence Creative Commons, par exemple CC-BY-NC-SA.
  • Nous attendons de vous que vous fassiez au moins 5 vidéos. Si vous décidez par la suite que la création vidéo, ce n’est pas pour vous, nous reprendrons l’équipement et vous serez libéré⋅e (de votre engagement).
  • À partir du moment où vous gagnerez 20$ / mois via Liberapay, nous partagerons les coûts d’hébergement à parts égales entre tous les créateurs : ils se montent à 45$ / mois pour le moment. Vous ne nous serez jamais redevable d’un montant supérieur à 25 % de vos rentrées Liberapay ; SourceHut prendra le reste en charge.

Notre instance est sur spacepub.space. Nous nous chargerons de l’administration technique du serveur et nous vous fournirons l’aide nécessaire pour démarrer. Ensemble, nous bâtirons une communauté de créateurs de culture libre qui s’entraident pour un bien commun enthousiasmant. Faisons de PeerTube une plateforme grandiose !

 




Our plans for PeerTube v3 : progressive fundraising, live streaming coming next fall

Today, we are publishing the roadmap for the next six months of PeerTube’s development. With your help, we want to continue improving on this software that allows individuals, structures and collectives to emancipate from YouTube’s chokehold and regain power over how their videos are hosted.

Just like all the other information regarding PeerTube, this article is directly published in both French and English so that you can share it beyond the language barrier, and so that French speakers are not the only ones promoting, supporting and funding software that has been translated into 16 languages, and is used all around the world.

Creating the world after with PeerTube

From YouTube channels to Facebook lives, as well as Amazon-Twitch, Instagram, Snapchat and Tiktok videos, the web giants’ tools are made with the same political ideology in mind : surveillance capitalism. Their goal is simple : get your attention in to study your behaviors, file them and improve their targeted advertising. Their method is effective : offering as much software comfort and immediate gratification as possible, in order to make you abandon your control over your tool, so that they can invade and fill your available human brain time.

As such, these tools are perfectly adapted for people who have no issue with a society based on over-consumption, and who trust multi-billionaire companies (and therefore the « market ») to decide what will or will not be shown on our screens (like with Tiktok, which moderates the videos and accounts of users they deem too ugly, fat or poor).

At Framasoft, we’re on the other side, the one that wants to see a contribution-based society arise.

Connected even when isolated. Illustration CC-By-SA association LILA

The pandemic we are currently going through has been a good opportunity for us to question what we are doing and what we want to do : we thought about our role in this vaunted « world after ». More than ever, we believe that our place is close to those people who make efforts and contribute to a more human, more resilient and more respectful society. And we believe that PeerTube is a tool that can be of use to the people who defend this vision of society.

Because it is free and federated, and as such efforts have to be made to share power and responsibilities, because it democratizes online video hosting, because it empowers academies and allows previously marginalized communities to show themselves and exist… We are convinced that PeerTube is a tool that we must strengthen so that it can even better serve those who participate in this contribution society.

QueerMotion is a French-speaking PeerTube instance hosted by and for queer creators.

The « Roadmap » shows up on JoinPeertube.org

We just released a roadmap describing our intentions for the next six months of PeerTube’s development, which will lead to its third version, a « v3 ». These six months will be split between 4 steps, and each step will focus on a specific part of PeerTube. The idea behind this v3 really is to strengthen what’s already there, based on the feedback we got from instance hosters, video creators and viewers.

Step 1 - global search - Peertube

We are aware that searching for videos on a PeerTube instance can be frustrating for viewers who just want to get access to content without having to wonder who’s federated with who. For the first step of this roadmap, we will create a globalized video index to make it easier to search for content throughout the whole federation. This index will be made so that it can be easily reproduced and configured so that anyone can offer their own index, with its own eligibility rules. We hope to see indexes with no adult content, others with only content from instances dedicated to videogames, and so on.

Step 2 - moderation - Peertube

If each version of PeerTube has brought its share of moderation tools, we are aware that those features are essential for the teams that administer instances, manage their federation bubble and moderate the content hosted there. For the 2nd step of development, we will dedicate a month to developing and improving moderation tools. From reports monitoring to fighting spam, without forgetting moderation history : our list is already quite full and we will prioritize it depending on the feedback we got.

Step 3 - plugins playlists - Peertube

During the third step of the roadmap, we want to improve on the ergonomy and display of Peertube’s video playlists. The goal is to allow video creators to more easily embed playlists into their websites as well as their social media threads.

In addition, we want to make it easier to contribute to PeerTube’s code. To this end, we will improve the plugins system that allows for the addition of new features to PeerTube without having to access the code itself. We want to create a video annotation tool by ourselves. This will allow us to better understand how to facilitate and highlight the work made by those who contribute to PeerTube by creating plugins.

PeerTube v3 : going live !

The 4th and final step of this roadmap will be dedicated to the development of a new, highly anticipated feature : live peer-to-peer video streaming. We ran some tests, we know that this is a big undertaking, but we are confident that we can do it.

But be careful, with a single full-time developer on this project, we will not program the « twitch-killer » that’s as fun as « insta lives » in just two months. If you were expecting live chat modules, funny animated gifs when Karen42 makes a donation or hearts and thumbs ups popping up all over your screen, you’re going to be very disappointed!

Step 4 - live - Peertube

It is now a matter of laying the foundations for live peer-to-peer streaming. By using the « HLS » video player implemented in PeerTube version 1.3, we believe we can have live streaming with one minute of difference (or 30 seconds in optimal cases) between the video creator and the viewers. In return for this slight delay, the stream load will be able to be shared between all the devices that will be displaying the stream.

As such, this first implementation of PeerTube live streaming will be minimalist, and will probably require some effort (such as using the free software OBS to capture your audio and video streams). Nevertheless, this would be the beginning of a revolutionary tool : no need for Amazon-Twitch’s huge datacenters to stream live videos to a large amount of people, peer-to-peer will let us democratize live stream hosting!

Marie-Cécile Godwin Paccard, designer

On top of those 4 steps of development, all throughout those six months, we intend to do in-depth work regarding PeerTube’s user experience. We have chosen not to announce anything specific on this subject, to let those who will work on these matters all the freedom they need to improve PeerTube in the way they deem the most relevant.

Progressive fundraising for no-condition development

Before the pandemic, we considered starting a crowdfunding to get the € 60,000 we need for those 6 months of work dedicated to PeerTube v3. Today, as France is getting out of quarantine and as we can barely fathom the awful human and material consequences this crisis will have for many people, this does not seem appropriate to us.

However, PeerTube v3 seems even more important to us when we imagine a world where we might need to stay at home, broadcast live classes and conferences remotely, or stream an event live. We feel like we need to develop it, that we have to. Imposing a condition stating « if we do not get our 60,000€, then there will not be a v3 » here, would be a lie, marketing manipulation : this is not the kind of relation we want to maintain with you.

Sepia, PeerTube’s mascot, as they’re watching a « Can a digital tool be apolitical? » debate video (allegory)
CC-By David Revoy, re-framed by us.

Nevertheless, we will still need to find those 60,000€. Here at Framasoft, we commit to developping PeerTube v3, even if we need to take money from the donations made to the association to support all the projects we undertake, and therefore from our 2020 budget.

At the same time, we have placed a donation button dedicated to the PeerTube project on the roadmap’s page, as well as a bar indicating where we are regarding the funds for this project. This is far less exciting than the stretch goals and the countdown of traditional crowdfundings, where people are incited to donate before a deadline, so that they do not forget and move on to something else…

Yet this is also much closer to our reality : we will make improvements, because we believe that this tool is a necessary one. This is why we are willing to take the risk to put a bad strain on our 2020 budget. We know that we can trust you to contribute to funding PeerTube if you share our enthusiasm and if you have the means for it.

Study CC-By David Revoy. We thank him dearly for illustrating this roadmap.
Click to find the final original drawings.

Get further away from marketing, get closer to you

Off we go towards six months of development. On the Framablog, we will share our progress on the various steps of development as well as the finances when we will publish PeerTube’s v3, planned for November 2020. Until then, if you want to follow each step of the development, you can subscribe to the PeerTube newsletter (sent in French and in English), whose information is archived on the news page on JoinPeertube.org, and relayed by JoinPeertube’s Mastodon and Twitter accounts.

« Another » world cannot be built using surveillance capitalism’s tools.

Making it easier to access content, sharing power and responsibilities, opening up to contributions, generalizing live broadcasting thanks to peer-to-peer… PeerTube’s v3 aims to consolidate it as an alternative to Google-Youtube and Facebook-Live that is more and more convivial.

A case of force majeure has encouraged us to go even further away from traditional marketing ploys regarding fundraising : in concrete terms, our 2020 budget is in your hands. More than ever, we will need your help to actively follow and share this roadmap, make it known around you and outside of the French-speaking world.

In the end, we have decided to believe in PeerTube and to believe in you.

To go further




Nos plans pour PeerTube v3 : collecte perlée, du live pour cet automne

Nous dévoilons aujourd’hui la feuille de route des six prochains mois de développement de PeerTube. Avec votre soutien, nous voulons poursuivre les améliorations sur ce logiciel qui permet aux particuliers, structures et collectifs de s’émanciper de YouTube et de reprendre le pouvoir sur l’hébergement de leurs vidéos.

Comme toutes les informations concernant PeerTube, cet article est directement publié en français et en anglais, afin que vous puissiez le partager au-delà de la barrière de la langue, et que ce ne soit pas uniquement la francophonie qui promeuve, soutienne et finance un logiciel traduit en 16 langues et utilisé dans le monde entier.
À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

Faire le monde d’après avec PeerTube

Des chaînes YouTube aux live Facebook en passant par Amazon-Twitch, les vidéos Insta, Snap ou Tiktok, les outils des géants du Web sont conçus dans la même idéologie politique : le capitalisme de surveillance. L’objectif est simple : capter votre attention pour étudier vos comportements, les ficher et mieux cibler la pub. Leur méthode est efficace : offrir un maximum de confort logiciel et de gratification immédiate pour que vous abandonniez votre contrôle sur l’outil afin de mieux envahir et meubler votre temps de cerveau disponible.

Ces outils sont donc tout à fait adaptés aux personnes qui n’ont aucun problème avec la société d’hyper consommation, et qui font confiance à des entreprises multi-milliardaires (donc au « marché ») pour décider de ce qui se verra ou pas sur nos écrans (comme TikTok, qui modère les vidéos et les comptes des membres jugés trop moches, gros ou pauvres).

Chez Framasoft, nous faisons partie des autres personnes, celles qui veulent voir exister une société de contribution.

PeerTube permet de créer du lien même lorsqu’on doit s’isoler.
Illustration CC-By-SA l’association LILA

La pandémie que nous vivons actuellement a été l’occasion d’une grande remise en question de ce que nous faisons et voulons faire : nous avons réfléchi à notre rôle dans ce fameux « monde d’après ». Plus que jamais, nous croyons que notre place est auprès de ces personnes qui font l’effort de contribuer à une société plus humaine, plus résiliente, plus respectueuse. Et nous pensons que PeerTube est un outil qui peut servir les personnes qui défendent cette vision de la société.

Parce qu’il est libre et fédéré et donc qu’il demande l’effort de se partager le pouvoir et les responsabilités, parce qu’il démocratise l’hébergement de vidéos en ligne, parce qu’il autonomise des académies et permet à des communautés invisibilisées de s’afficher et d’exister… nous avons la conviction que PeerTube est un outil que nous devons renforcer, pour qu’il serve encore mieux celles et ceux qui font la société de contribution.

Page d’accueil du collectif QueerMotion, qui héberge une instance PeerTube réservée aux vidéastes Queer.

La « Roadmap » s’affiche sur JoinPeertube.org

Nous venons de publier une feuille de route décrivant nos intentions pour les six prochains mois du développement de PeerTube, menant à une troisième version du logiciel, ou une « v3 ». Ces six mois seront découpés en 4 étapes, et chaque étape se concentrera sur un domaine spécifique de PeerTube. L’idée de cette v3, c’est vraiment de renforcer l’existant, en se basant sur les retours que nous avons reçus des hébergeuses d’instance, vidéastes et spectateurs.

Etape 1 - recherche globale - Peertube

Nous savons que la recherche de vidéos sur une instance PeerTube peut être frustrante pour les spectateurs qui veulent juste accéder simplement à un contenu sans devoir se demander qui est fédéré avec qui. Pour la première étape de cette feuille de route, nous allons créer un index globalisé des vidéos, pour faciliter la recherche de contenus au travers de toute la fédération. Cet index sera conçu de façon à être facilement reproductible et paramétrable pour que quiconque puisse proposer son propre index, avec ses propres règles d’admissibilité. Nous espérons voir fleurir par exemple des index sans contenu pour adultes, d’autres avec uniquement les contenus d’instances dédiées aux jeux vidéo, etc.

Etape 2 - moderation - Peertube

Si chaque version de PeerTube a apporté son lot d’outils de modération, nous savons que ces fonctionnalités sont essentielles pour les équipes qui administrent des instances, gèrent leur bulle de fédération et modèrent les contenus qui y sont hébergés. Durant la 2e étape de développement, nous allons donc consacrer un mois à développer et améliorer les outils de modération. Du suivi des signalements à la lutte contre les spams en passant par les historiques de modération : notre liste est déjà bien remplie et nous la prioriserons en fonction des retours que nous avons reçus.

Etape 3 - plugin playlists - Peertube

Au cours de la troisième étape de la roadmap, nous voulons améliorer l’ergonomie et l’affichage des listes de lecture de vidéos dans PeerTube. L’objectif est de permettre aux vidéastes d’intégrer des playlists directement dans leurs sites web ainsi que dans leurs fils de médias sociaux.

Par ailleurs, nous souhaitons faciliter les contributions au code de PeerTube. Pour cela, nous allons améliorer le système de plugins qui permet d’ajouter une nouvelle fonctionnalité à PeerTube sans toucher au cœur du code. Nous souhaitons réaliser nous-même un outil d’annotation de vidéos, ce qui nous permettra de mieux comprendre comment faciliter et mettre en valeur le travail des personnes qui contribuent à PeerTube en créant des plugins.

PeerTube v3 : ça part en live !

La 4e et dernière étape de cette feuille de route sera consacrée au développement d’une nouvelle fonctionnalité très attendue : la diffusion de vidéos en direct et en pair-à-pair. Nous avons fait des tests, nous savons qu’il s’agit là d’un gros morceau, comme on dit, mais nous sommes confiant·es sur le fait d’y arriver.

Alors attention, avec un seul développeur à plein temps sur le projet, nous n’allons pas coder en deux mois le twitch-killer avec tout le fun des insta lives. Si vous vous attendez à des modules de tchat en direct, à des gifs rigolos qui s’animent lorsque Karen42 fait un don ou encore à des cœurs et des pouces qui poppent autour de l’écran, vous allez être très déçu·es !

Etape 4 - live - Peertube

Il s’agit là de poser les fondations techniques de la diffusion en live et en pair-à-pair. En utilisant le lecteur vidéo « HLS » mis en place depuis la version 1.3 de PeerTube, nous pensons pouvoir réaliser un direct avec un décalage d’une minute (voire 30 secondes dans les situations optimales) entre les vidéastes et les spectatrices. En contrepartie de ce léger délai, la charge du flux pourra être partagée entre tous les appareils qui afficheront le direct.

Cette première implémentation du live dans PeerTube sera donc minimaliste, et demandera probablement certains efforts (comme celui de passer par le logiciel libre OBS pour capter vos flux audios et vidéos). Néanmoins, ce serait le début d’un outil révolutionnaire : plus besoin d’avoir la grosse ferme de serveurs d’Amazon-Twitch pour diffuser des vidéos en direct à un grand nombre de personnes, le pair-à-pair permettra de démocratiser l’hébergement des lives !

Marie-Cécile Godwin Paccard, designer

En plus des 4 étapes de développement, tout au long de ces six mois, nous comptons entreprendre un travail de fond sur l’expérience d’utilisation de PeerTube. Nous choisissons de ne rien annoncer de spécifique à ce sujet, pour laisser aux personnes qui vont travailler sur ces points toute la liberté d’améliorer PeerTube de la manière qui leur semblera la plus pertinente.

Une collecte perlée pour un développement sans condition

Avant la pandémie, nous envisagions d’animer un crowdfunding pour récolter les 60 000 € que vont coûter ces 6 mois de travail consacrés à la v3 de PeerTube. Aujourd’hui, alors que la France sort d’une période de confinement et que l’on peine à cerner les conséquences humaines et matérielles terribles que cette crise aura pour de nombreuses personnes, cela ne nous semble pas décent.

Néanmoins, cette v3 de PeerTube nous semble d’autant plus importante lorsque nous imaginons un monde où l’on doit parfois rester chez soi, diffuser des cours et conférences en live et à distance, ou filmer en direct une manifestation. Nous avons la conviction que nous devons la développer. Imposer la condition « si nous ne récoltons pas 60 000 €, alors il n’y aura pas de v3 » serait -dans ce cas précis- un mensonge, une manipulation marketing : ce n’est pas la relation que nous voulons avoir avec vous.

Sepia, regardant un débat « un outil technologique est-il politiquement neutre ? » (allégorie)
Illustration de David Revoy recadrée par nos soins – Licence : CC-By 4.0

Pour autant, ces 60 000 €, il va bien falloir les trouver. À Framasoft, nous nous engageons à développer cette v3 de PeerTube, quitte à devoir puiser dans les dons qui sont faits à notre association pour soutenir l’ensemble des projets que nous menons de front, donc dans notre budget 2020.

Dans le même temps, nous avons placé un bouton de don dédié au projet PeerTube sur la page de la roadmap, ainsi qu’une barre indiquant où nous en sommes de la récolte de financements fléchés pour ce projet. C’est beaucoup moins palpitant que les paliers et le compte à rebours d’un crowdfunding traditionnel, où l’on est incité à donner avant une date limite, pour ne pas oublier et passer à autre chose…

Mais c’est aussi beaucoup plus proche de notre réalité : nous allons faire ces améliorations, car nous croyons en la nécessité de cet outil. Nous prenons donc le risque de sérieusement grever notre budget 2020. Nous savons que nous pouvons vous faire confiance pour contribuer au financement de PeerTube si vous partagez notre enthousiasme et en avez les moyens.

Étude de David Revoy, CC-By, que nous remercions chaudement pour les illustrations de cette roadmap.
Cliquez sur l’image pour retrouver les dessins finaux (et leurs sources).

S’éloigner du marketing, se rapprocher de vous

Nous voilà parti·e⋅s pour six mois de développement. Nous ferons, sur le Framablog, le bilan sur la réalisation des étapes de développement ainsi que sur les finances lorsque nous publierons la v3 de PeerTube, prévue pour novembre 2020.

D’ici là, si vous désirez en suivre chaque étape, vous pouvez vous inscrire à la newsletter de PeerTube (envoyée en français et en anglais), dont les informations sont archivées sur la page actus de JoinPeertube.org et relayées par les comptes Mastodon et Twitter de PeerTube.

Un « autre » monde ne pourra pas se construire avec les outils du capitalisme de surveillance.

Faciliter l’accès aux contenus, partager les pouvoirs et responsabilités, s’ouvrir aux contributions, démocratiser le direct grâce au pair-à-pair… La v3 de PeerTube vise à consolider cet outil comme une alternative de plus en plus conviviale aux Google-YouTube et autres Facebook-Lives.

Un cas de force majeure nous a incités à nous éloigner encore plus des techniques de marketing traditionnelles pour la récolte de fonds : concrètement, nous mettons notre budget 2020 entre vos mains. Plus que jamais, nous allons avoir besoin de votre aide pour suivre et partager activement cette feuille de route, la faire connaître autour de vous et hors de la francophonie.

Nous avons, en fait, décidé de croire en PeerTube et de croire en vous.

Alors… vous embarquez ?
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

 

Pour aller plus loin




Framaconfinement semaine 8 – Voilà, c’est fini…

Eh oui, c’est la dernière semaine de confinement et ce sera donc le dernier article de ce journal de bord. Mes acolytes Pouhiou et Pyg ayant des tas d’autres choses à faire, c’est à nouveau moi, Angie, qui m’attelle à la rédaction de nos aventures framasoftiennes pour la semaine du 4 au 10 mai. Bon, ne croyez pas non plus que c’est ma seule activité au sein de l’association ! D’ailleurs, vu la date à laquelle est publié cet article, c’est que j’ai bien dû faire autre chose entre-temps !

L’accès à l’ensemble de nos articles « framaconfinement » : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

Une dernière semaine de confinement bien remplie

Au sein de l’équipe salariée, lors de notre réunion hebdomadaire du lundi, j’ai pu ressentir un réel soulagement chez mes collègues à voir l’échéance de cette période de confinement approcher. Même si l’on craint un peu qu’il y ait du changement d’ici la fin de la semaine. Ce serait ballot qu’on nous annonce qu’on reste finalement confiné le 11 mai. On s’est d’ailleurs demandé si les salarié⋅e⋅s qui ne télétravaillent pas habituellement vont retourner au bureau dès lundi prochain. À vrai dire, à part AnMarie qui en a vraiment besoin car tous les dossiers qu’elle utilise au quotidien y sont, ça ne semble pas nécessaire. Pyg, Lise, Théo et moi-même allons donc continuer à télétravailler comme nos autres collègues. On a aussi décidé de revenir à nos horaires de travail habituels dès cette semaine (du moins pour celles et ceux qui les avaient adaptés). L’idée d’un retour à la normale commence à se faire sentir.

Cette semaine, Luc a préparé la migration de plusieurs de nos serveurs. En effet, le crash d’un de nos serveurs historiques le lundi 6 avril lui a donné l’envie d’encore mieux anticiper les crashes à venir ! Le service Framadrive a été migré le 6 mai vers un nouveau serveur, l’actuel commençant à montrer des signes de faiblesse. Le service Framaforms a été migré le 11 mai vers un nouveau serveur. L’utilisation de ce service va croissant et les performances s’en ressentent. La migration vers un serveur dédié doté de disques SSD devrait grandement améliorer cela. Luc prépare aussi l’installation d’une instance du logiciel Big Blue Button qui nous servira pour le Framacamp en ligne.

Lundi, JosephK s’est occupé de la mise à jour de Loomio, le logiciel derrière notre service Framavox. C’est une grosse mise à jour car on vient de passer de la version 1.8 à la version 2.1.9. Cette dernière version corrige un certain nombre de bugs et refonde plusieurs fonctionnalités.

JosephK travaille toujours sur une nouvelle mise en forme de notre page de contact afin de limiter les tickets de support dont les réponses peuvent se passer d’une intervention manuelle. Nous recevons en effet de nombreuses questions via ce formulaire alors qu’elles ont leur réponse dans la FAQ , la documentation ou sur https://status.framasoft.org/.

Tcit et Chocobozzz continuent à travailler sur le développement de leurs logiciels respectifs. Mais je n’en sais pas beaucoup plus… A priori, ça avance plutôt bien !

Cette semaine, Pouhiou n’a pas trop le moral, mais il a terminé la rédaction de la lettre d’informations et a préparé son envoi. En parallèle, il a terminé la rédaction de l’article Ce que Framasoft va faire en 2020, post confinement où il vous explique comment nous envisageons notre activité pour les mois à venir. Et il se lance dans la foulée dans la préparation des contenus pour la nouvelle page web de la collecte Peertube V3. C’est un long travail que de penser à tout ce qui doit y apparaître et surtout de comment articuler tout cela. Et surtout ça demande un certain nombre d’échanges avec Chocobozzz pour s’assurer qu’il a bien compris les différentes pistes de développement envisagées. C’est aussi beaucoup d’échanges avec JosephK qui va s’occuper de créer la nouvelle page web sur https://www.joinpeertube.org/.

La petite anecdote du service support vous est présentée cette semaine par spf qui a reçu un message d’une personne nous indiquant qu’elle avait été hackée et doxxée et que son harceleur avait utilisé notre service Framabin pour cela. Un individu mal-intentionné a divulgué des informations sur l’identité et la vie privée de cette personne dans le dessein de lui nuire en utilisant l’un de nos services. La victime nous demandait de retirer le contenu, ce que nous avons immédiatement fait, et de lui fournir l’identité de l’utilisateur⋅ice du service afin qu’elle puisse porter plainte. Nous ne lui avons pas transmis d’informations sur l’identité de la personne ayant utilisé notre service car, comme indiqué dans notre FAQ, nous ne communiquons pas des informations de ce type sur simple demande, mais uniquement dans le cadre d’une requête judiciaire par les autorités compétentes. En revanche, il est tout à fait possible que cette personne porte plainte contre X.

Pyg a eu une semaine remplie de réunions, d’échanges téléphoniques et de mails. Il a fait un point avec le tuteur universitaire de Théo sur son stage et a répondu à plusieurs de nos partenaires sur des projets en cours. Et puis il a aussi terminé la rédaction de l’article Framaconfinement semaine 6 – Faire un pas de côté qu’il a publié sur le blog le samedi 9 mai.

#TypoMadness

Mercredi, la #TeamMemes se lance dans la création de mèmes en pagaille suite à la publication par l’AFP d’une photo du Président Macron avec un masque lors d’une visite d’école. Les aficionados de Twitter n’auront pas pu louper cet appel d’Alexis Poulain à la légender. Mais la #TeamMèmes va plus loin et réalise plusieurs mèmes à partir de cette photo. Et bien sûr Luc ne boude pas son plaisir d’en diffuser sur son compte Mastodon.

Allez savoir comment, sur notre canal Mattermost dédié aux gifs et mèmes, on est passé de cette petite récréation à une discussion sur comment réaliser différents caractères spéciaux en fonction de son clavier. Vous connaissez la différence entre les guillemets français et les guillemets anglais ? Et dans quel cas d’usage on doit utiliser les uns plutôt que les autres ? Moi, je n’en savais rien du tout !

La discussion a ensuite dérivé sur les raccourcis claviers pour faire plein de caractères spéciaux… des points médians aux accentuations des lettres nordiques… Est-ce parce que la libération est dans moins d’une semaine que mes acolytes sont tous devenus fous ???

Une semaine bien intense pour bibi

Pour ma part, ça a été une semaine bien remplie. Ça a commencé par la lecture du dossier Transition éthique et TIC : essaimer des pratiques numériques coopératives, solidaires et émancipatrices. Ce projet porté par Colibris-Outils libres auquel nous nous sommes associés avec Ritimo et Outils-réseaux se propose de produire, animer et commercialiser des formations hybrides à destination des citoyen·n⋅es et des professionnel·les sur des sujets liés à la transition écologique et sociale. Nous venons de répondre à l’appel à projet de l’AFNIC AAP1 « Un projet numérique au service d’une société plus équitable » afin d’obtenir des financements.

Ce projet répond à l’enjeu de diffuser la culture « outils libres » dans une démarche éthique et citoyenne à travers deux axes principaux. Le premier est la mise en place d’une bibliothèque de ressources sur un nano-serveur web permettant la co-conception d’une « salle de formation itinérante ». Cela part du constat que de nombreu.ses formateur⋅ices et médiateur⋅ices numériques rencontrent parfois des difficultés de connexion lors de leurs interventions (wifi inopérant ou droits d’accès trop stricts). Pour résoudre ce problème, disposer d’un mini-serveur web faisant office de portail captif et de ses outils pour la formation installés sur cette machine, permettra aux apprenant·es de se connecter directement à la machine locale. C’est aussi l’occasion d’expliquer comment fonctionne internet à petite échelle et d’avoir une sélection de documents à partager avec les apprenant·es. Ce nano-serveur web s’inspirera fortement de projets tels que Yunohost, La Brique Internet, les PirateBox ou les BiblioBox.

framabox

Le second axe relève de la production de formations hybrides tutorées et de la diffusion des contenus pédagogiques en marque blanche. Nous envisageons donc la réalisation d’une formation hybride qui permettra aux apprenant⋅e⋅s de découvrir l’usage des principaux outils inclus sur ce nano-serveur. L’objectif de cette formation est de contribuer à l’essor des usages des outils libres en proposant un parcours de formation accessible à tou·tes et sécurisant pour les collectifs ou organisations souhaitant s’engager dans une telle transition. Parallèlement à cela, les supports de cours seront mis à disposition en marque blanche sous licence CC-BY-SA 4.0, via des plateformes telles que Contributopia.

Un axe complémentaire du projet vise à contribuer à un essaimage de la démarche. Un module de la formation sera dédié au fait d’accompagner l’essaimage du projet en donnant les ressources et outils aux personnes le souhaitant pour former à leur tour d’autres personnes. Nous espérons ainsi contribuer à la dynamique des usages du libre en francophonie. S’appuyant sur les méthodes issues de l’éducation populaire pour encourager une réappropriation collective et solidaire des outils numériques, ce projet permettra à chacun·e d’être en capacité d’envisager ces technologies comme un enjeu de société et de contribuer au débat.

Ayant moi-même été formatrice plusieurs années et ayant rencontré à de multiples reprises des difficultés à pouvoir transmettre dans de bonnes conditions mes contenus pédagogiques, je me félicite que Framasoft soit partenaire de ce projet. Et il m’apparaît primordial que nous puissions y faire notre part.

J’ai par la suite enchaîné sur le traitement des sélections de contenus sur PeerTube réalisées lors du Confin’atelier du 25 avril. Ces sélections alimentent la partie « Découvrez notre sélection de contenus » de la page d’accueil de https://joinpeertube.org/ (en français et en anglais). L’objectif de ce bloc est de montrer des contenus (vidéos, chaînes et instances) diversifiés et de qualité aux internautes découvrant PeerTube. Car les différentes instances PeerTube hébergent de nombreux contenus qui méritent d’être découverts. Et plutôt que d’utiliser un algorithme de recommandation comme le font les autres plateformes de diffusion vidéo, nos recommandations sont réalisées par de vrais humains ! D’ailleurs si vous êtes vidéaste et que vous diffusez des vidéos que vous souhaitez voir mises en valeur, n’hésitez pas à nous le faire savoir sur notre forum.

A chaque fois que vous allez sur https://joinpeertube.org, vous pourrez découvrir de nouveaux contenus sélectionnés.

Cette semaine, c’était aussi pour moi l’occasion d’une grande victoire car j’ai (enfin) réussi à réaliser ma première Merge Request. Bon, pour celleux qui ne s’intéressent pas forcément au code, ça ne va pas leur parler. Mais je vous assure, que pour moi, c’est une sacrée victoire car toutes mes tentatives précédentes n’avaient jamais abouti (mes collègues avaient toujours dû repasser derrière moi pour corriger mes erreurs). Quand je pense qu’il y a un an, je ne savais même pas de quoi il s’agissait ! En l’occurrence, ce n’était pas un truc très compliqué à réaliser : vous vous doutez bien que moi qui baragouine à peine en markdown, j’allais pas me mettre à écrire des lignes de code !

D’ailleurs tout cela n’aurait pas été possible si, en amont, les textes de cette nouvelle actualité Du retard pour Mobilizon n’avaient été rédigés par Pouhiou et traduit en anglais par Arthur. J’ai donc juste eu à réaliser une merge request pour mettre en ligne une nouvelle actu (en français et en anglais) sur https://joinmobilizon.org.

Contrairement à ce dont j’ai l’habitude, ce site étant un site statique, on n’utilise pas un CMS pour y ajouter des contenus. Voici quelques explications pour les moldus. Sans CMS, il faut aller directement modifier les fichiers du site. Pour cela, je me suis rendue sur la forge logicielle où sont déposés les fichiers du site en question. J’ai créé une divergence de ce projet (celleux qui savent disent une branche) : pour le dire simplement, j’ai fait une copie de tout le dépôt sur mon propre compte afin de ne pas toucher aux fichiers originaux. Et c’est sur cette branche du projet que j’ai travaillé. Ce que j’avais à y faire n’était pas hyper compliqué : j’ai ajouté un fichier image dans un dossier afin d’illustrer mon article et ajouté le texte dans les deux fichiers .yml correspondant aux pages web que je voulais modifier.

Bon, pas très compliqué, mais quand même ! Je ne maîtrise absolument pas le code et j’ai donc dû m’inspirer que ce qui avait été fait par d’autres pour que mon texte se présente exactement pareil, jouer avec les balises html et heureusement que Pouhiou n’était (virtuellement) pas loin car sur le fichier .yml des actus en anglais, et bien j’ai rencontré un souci. J’avais pourtant l’impression d’avoir fait exactement la même chose que pour l’ajout des contenus en français, mais une petite espace s’était glissée sur une ligne et avait tout bloqué. J’aurais pu chercher longtemps ! C’est que c’est capricieux le code, à une espace près, rien ne fonctionne ! Au final, j’ai enfin atteint le résultat que je souhaitais et j’ai donc pu réaliser cette fameuse merge request (ou en français, demande de fusion de branche).

Enfin, en tant que référente « entretien » pour le Tiers-Lieux où nous avons nos bureaux, je me suis aussi occupée cette semaine de contacter notre prestataire de nettoyage pour faire le point sur les interventions de cette entreprise à la réouverture du lieu la semaine prochaine. Je me suis fadée la lecture des documents officiels pour m’assurer que toutes les précautions sanitaires seront prises.

C’était donc une semaine bien intense, où j’ai réalisé plein d’activités différentes. Des semaines comme je les aime, où je ne vois pas le temps passer, où je ne bloque pas sur un dossier, et qui me donne le sentiment du travail bien fait.

Penser progressivement la reprise

Je ne sais pas pour vous, mais moi, il m’angoisse un peu ce déconfinement. Je crains de reprendre les transports en commun, et même de reprendre mon vélo, de faire face aux automobilistes angoissés, voire agressifs, au brouhaha de la circulation. Car, mine de rien, j’ai pris l’habitude de rester tranquille chez moi, au calme. Je crains aussi un peu de ne pas réussir à me re-sociabiliser. Vais-je supporter, au plan émotionnel, de revoir plein de gens (enfin, dans la limite de 10 personnes) d’un coup ? Comment faire pour ménager nos émotions, pour être moins inquiet, angoissé et stressé en reprenant le cours de notre vie ? Comment faire pour limiter le risque que nos inquiétudes et que nos peurs ne deviennent pathologiques ? Comment limiter ce contre-coup émotionnel ? Comment se projeter de manière efficace et sereine dans un avenir incertain et pour lequel on n’est pas véritablement prêt ?

Je n’ai pas de réponses à ces questions. Mais je pense qu’il va être nécessaire d’y aller progressivement, de ne pas tout reprendre d’un coup, comme s’il ne s’était rien passé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai souhaité continuer à télétravailler plutôt que de retourner au bureau. Même si la situation de confinement m’a amenée à mieux réguler mes émotions, elle aura profondément modifié mon organisation personnelle et professionnelle. Et je ne crois pas souhaitable de tout remettre en route immédiatement.

D’ailleurs, à l’heure où je termine la rédaction de cet article, j’ai pu constater que ma première semaine de déconfinement était assez similaire aux précédentes. Je me suis juste accordé une petite randonnée à la campagne avec un ami, histoire de pouvoir sentir à nouveau les odeurs des fleurs et des arbres, redécouvrir les collines du Beaujolais et cueillir quelques plantes pour renouveler mon stock de tisanes. Cette reconnexion à la nature m’a été très bénéfique. En entrant en résonance avec les champs, la forêt, les arbres, les ruisseaux et la rocaille, je me suis aussi reconnectée à une partie de moi que j’avais totalement occultée pendant cette période de confinement. Cela me fait dire que je suis entrée dans une phase de reviviscence : comme certaines formes vivantes (rotifères, tardigrades, anguillules, ciliés, amibes, mousses, graines, spores) qui étaient entrées en anhydrobiose (vie latente) sous l’effet de la dessiccation, je reviens progressivement à la vie.

Je vous souhaite donc à toutes et tous de pouvoir vous aussi entrer progressivement en reviviscence dans les jours, semaines et mois à venir. Nous savons toutes et tous que nos vies seront encore perturbées pour quelques temps : nos libertés d’actions vont rester limitées et l’impact de la pandémie se fera sentir sur de nombreux plans. Nous ne reviendrons sûrement pas exactement à notre vie d’avant. Ce qui est, selon moi, plutôt souhaitable. Inventons nous une nouvelle vie, car, comme le dit Pyg depuis le début du confinement « le monde a changé »©. Et essayons de ne pas revenir à l’immonde d’avant…




Sortir du cadre, un documentaire sur les artistes et les œuvres sous licences libres et ouvertes

Pablo et Tristan ont choisi de suivre des artistes qui publient sous licence libre et de les interviewer face caméra.

Pour faire vivre ce projet ambitieux, qui sera également diffusé sous licence libre, ils ont lancé une campagne de financement participatif qui court jusqu’au 2 mars 2020… Un pari qui est déjà presque réussi !

Nous avons posé quelques questions à ces hérauts de la culture libre.

 

Bonjour. Pouvez-vous nous présenter en quelques phrases le projet ? Est-ce un documentaire, une série ?

T : Le projet de base est de réaliser un long-métrage documentaire sur les artistes et les œuvres sous licences libres et ouvertes dans l’art. Seront notamment abordées les questions de rémunération des artistes, du droit d’auteur, des licences libres, de la création artistique et de sa diffusion. On essaye depuis plusieurs années d’expliquer aux personnes faisant des films l’intérêt des licences, avec très peu de résultats. On s’est dit qu’avec un film, on aurait un support permettant de prendre le temps d’expliquer et de comprendre le sujet dans sa complexité.

P : L’idée de la série nous est venue quand on s’est rendu compte que toute la matière qu’on récoltait en allant interroger des militant⋅e⋅s du libre reflétait une multitude de points de vue, tous aussi intéressants les uns que les autres. On ne pourra clairement pas tout mettre dans le film alors on s’est dit, « pourquoi pas une série ? ». Ça serait dommage de garder tous ces outils de pensée pour nous, on veut que tout le monde puisse en profiter. C’est aussi ça l’esprit du libre non ?

T : Donc Sortir du cadre, c’est un projet de film et de série documentaire.

 

Le choix de la vidéo n’est-il pas une grosse contrainte pour faire évoluer votre travail par la suite ? Par exemple, nous, chez Framasoft, nous produisons surtout du texte parce que c’est plus facile à mettre à jour (et puis parce qu’on est des vieux dans notre tête ^^).

P : La forme du documentaire vidéo nous est venue assez naturellement. D’abord parce que l’association qu’on a fondée ensemble – Lent ciné – est une association de diffusion et de production audiovisuelle. Mais aussi parce nous sommes tous les deux des réalisateurs. Personnellement, c’est la forme que je préfère pour m’exprimer. On veut aussi montrer de manière très pragmatique que oui, c’est possible de faire du cinéma et du libre en même temps. C’est sûr que nos idées continueront de cheminer, que la situation évoluera par la suite et peut-être que notre documentaire deviendra obsolète sur certains points. Si les choses vont dans le bon sens, on l’espère même. Et puis, ce sera l’occasion d’en faire un nouveau !

T : Les entretiens que nous réalisons, nous les mettons par écrit. Cela nous permet de faire un pré-montage à partir du texte. La matière étant là, si cela intéresse quelqu’un⋅e, nous la rendrons disponible sous licence libre une fois le tournage terminé.

Vous avez décidé de traiter du droit d’auteur et de la situation économique des artistes, exclusivement ?

P : Non, c’est le point de départ du documentaire. Ce qu’on aimerait partager c’est l’idée qu’il est possible de faire autrement, que le système actuel du droit d’auteur n’est qu’une possibilité parmi tant d’autres. On aimerait faire bouger les imaginaires, montrer que le nerf de la guerre, ce n’est peut-être pas les œuvres en elles-mêmes mais les personnes qui créent. Donnons des droits aux artistes et libérons les œuvres.

T : En plus des entretiens, nous allons filmer des artistes au travail, en train de créer, pour montrer ce qu’on ne voit jamais ou presque : l’acte créatif. Nous allons également suivre une artiste, qui place ses œuvres sous licence libre, pendant plusieurs jours, pour en quelque sorte rentrer dans son quotidien, dans sa vie. La regarder travailler, la faire parler de ses expériences, de ses créations artistiques, de sa relation avec le public. Voir comment, concrètement, elle vit aussi. Pour rendre palpable une personne derrière les licences, derrière les œuvres, derrière la création.
En faisant cela, nous souhaitons réfléchir à ce qu’est un⋅e artiste, à qui se dit artiste et pourquoi. Nous ce qu’on pense, c’est que tout le monde devrait être artiste, devrait avoir la possibilité de créer.

Parmi les intervenants, il n’y a aucun écrivain (Gee étant cité pour ses bédés), est-ce lié au hasard ou il s’en trouve moins qui publient sous licences libres que dans les autres arts ?

P : Rien d’intentionnel de notre part, nous n’avons pas encore fait le tour des artistes qui utilisent les licences libres. Mais rien n’est totalement fixé encore, il est fort probable qu’on intègre un·e écrivain·e dans le film. Il reste d’ailleurs l’artiste principal⋅e à trouver…

T : En ce qui concerne la description de Gee, on s’est limité à « auteur-dessinateur de BD » parce qu’avec toutes ses casquettes, cela aurait pris trop de place. Blague à part, pour l’instant, nous étions contraints par les moyens financiers, puisque jusque-là nous avons autofinancé le projet. Le financement participatif va nous donner de l’air et nous ouvrir des perspectives. On aimerait aussi plus de diversité quant aux personnes interrogées : on sait qu’il n’y a pas que des hommes blancs qui produisent des œuvres sous licence libre, et on aimerait que cela se voie dans le film.

Avez-vous prévu d’interroger des artistes qui vivent du droit d’auteur « classique » (comme de la SACEM, par exemple) pour confronter leur avis ?

P : C’est une question qu’on s’est posée au début, quand on a commencé à écrire. On a finalement préféré se concentrer sur les auteurs qui utilisent des licences libres ou de libre diffusion. On estime que c’est leur parole et leurs expériences qui se font rare dans le débat public. Les auteurs qui vivent du droit d’auteur sont une minorité mais on a l’habitude de les entendre ou de les voir dans les médias. On veut que l’attention se porte sur d’autres personnes.

Est-ce que vous traitez de l’existant, de l’histoire, ou des alternatives en construction ?

P : On veut plutôt se baser sur les alternatives en construction. Des documentaires ou des livres sur la création du droit d’auteur, il en existe déjà plein ! Évidemment, si on veut être clair pour tout le monde, nous devrons obligatoirement faire un point sur ce qui existe actuellement et comment ça fonctionne mais l’objectif du documentaire est de montrer qu’il est possible de dépasser ça et que certaines personnes sont déjà en train de le faire.

T : L’idée, c’est un peu de faire un constat : l’existant ne fonctionne pas, ou seulement pour une minorité, à l’image du système capitaliste dans son ensemble. Et à partir de là, de voir ce que certain⋅e⋅s font pour dépasser cela, pour sortir de ces logiques privatives, individualistes et mercantiles et aller vers du don, du collectif, de l’humain.

Quel support de diffusion envisagez-vous ?

P : Pour l’instant on aimerait que le documentaire soit visible sur Internet mais surtout, on veut organiser une tournée de projections à travers la France pour le montrer un maximum et pouvoir en discuter avec les spectateurs. Après tout dépendra du budget qu’on réussira à rassembler.

T : L’intérêt de placer un documentaire sous licence libre, c’est qu’il pourra être facilement vu et diffusé, avec ou sans nous. J’ai espoir que la diffusion de ce film nous dépasse, que des projections soient organisées partout en France et ailleurs, par des collectifs et des assos. Après, c’est sûr qu’on préférerait y assister pour en discuter.

Vous envisagez de passer sur Netflix pour toucher un plus large public ? Plus sérieusement, si une chaîne mainstream décidait de diffuser le film sans vous rémunérer, qu’en penseriez-vous ?

P : Si une chaîne mainstream s’intéresse au sujet, ça sera déjà une victoire ! Le film sera sous licence Art Libre et CC-BY-SA 4.0 mais licence libre n’est pas synonyme de gratuité. Si un diffuseur qui a les moyens veut montrer le film, on ne lui épargnera pas les frais de diffusion. Jusqu’à preuve du contraire, il aura besoin d’une copie adaptée à son format de diffusion et devra donc obligatoirement passer par nous. Ce n’est pas parce que nous produisons des films libres qu’il faut brader le travail des artistes. Surtout quand on en a les moyens.

Vous n’avez pas peur que votre choix de diffusion limite son audience à la microsphère libriste ?

P : C’est toujours un risque mais c’est pour ça que le sujet du documentaire traite de sujets plus larges que les licences libres dans les domaines artistiques. Nous voulons aussi parler des artistes, de l’art et de notre système économique et culturel plus globalement.

T : Au contraire, l’idée d’organiser une tournée de projections permettra de toucher un public large. Par exemple, parce qu’il parle aussi de la précarité des artistes, on pourra peut-être le montrer à la cité internationale de la BD à Angoulême, et parce qu’il parle de la diffusion des œuvres, auprès de personnes aimant le cinéma, la littérature, la musique, bref, à un public large.

Vous indiquez vouloir mettre à disposition la série sous une double licence libre LAL/CC BY SA, cela concernera le produit fini ou vous envisagez de partager aussi les sources, rushes non montés voire tournages non dérushés ?

T : L’idée est que tout soit sous licence libre, jusqu’aux transcriptions des entretiens. Après cela pose la question de la mise à disposition de tout ce matériau. Nous n’avons ni les capacités techniques, ni les moyens de mettre à disposition sur internet des centaines de gigaoctets de vidéos et de sons. Le matériau sera donc à disposition, mais pas en ligne.
C’est aussi pour cela que nous souhaitons réaliser une série : rendre accessible au plus grand nombre ce que nous trouvons le plus intéressant.

Vous êtes en pleine campagne de financement en ce moment, avec un montant très raisonnable eu égard au travail à fournir. Vous allez recommencer à l’avenir pour la suite, ou essayer de trouver d’autres sources de financement ?

P : C’est la première campagne de financement. Avec ça, on espère pouvoir se lancer mais aussi se faire connaître. Si ça fonctionne bien, on reviendra par la suite en partageant notre avancée à tout le monde ! On est aussi en train de chercher d’autres financements plus classiques, notamment en région.

T : 2 500 €, ça correspond au minimum pour qu’on puisse mener à terme le tournage. Sans nous rémunérer pour le travail fourni. On a calculé qu’au minimum du minimum, il nous faudrait 7 500 € pour mener à bien la postproduction (montage, mixage, étalonnage) et terminer le film. Toujours sans nous rémunérer, mais en rémunérant (pas assez) des techniciens.

Du coup, est-ce que ce n’est finalement pas ça le plus gros problème des artistes : trouver des sous pour pouvoir travailler ?

P : Tu as tout à fait raison ! C’est le plus gros problème et c’est pour ça qu’il faut trouver d’autres solutions qu’aller se vendre sur un marché de l’art sur lequel les artistes n’ont aucun contrôle.

T : La manière dont on fait ce film est une mise en abyme : on montre des artistes qui veulent faire autrement mais qui, on ne va pas se le cacher, galèrent. Tout ça, en galérant. Mais cette campagne de financement participatif, ça nous fait du bien, ça nous rassure. Et ça donne du sens à ce qu’on fait. Et à comment on le fait aussi. Tous ces dons, qu’il s’agisse d’argent ou de temps – un nombre incalculable de gens a relayé l’information –, nous prouve que le capitalisme n’est pas encore partout, qu’il reste des marges, des interstices, qui ne demandent qu’à s’agrandir. À l’image de votre travail bénévole pour qu’on puisse s’exprimer ici. Alors merci.

On a l’habitude laisser le mot de la fin aux écrivains dont on présente le travail dans Framabook, on va faire pareil avec vous.

T : Nous faisons partie de l’association Lent ciné, qui produit et diffuse des films sous licences libres et de libre diffusion et promeut le libre. On essaye de faire plein de chose en plus de réaliser des films (un festival annuel, Nos désirs sont désordres, des projections, une plateforme de films…). Malheureusement nous sommes très peu (les doigts d’une main suffisent pour nous compter). Donc n’hésitez pas à regarder ce qu’on fait sur notre site et à nous contacter si vous voulez participer.

P : Je voulais dire que le tournage des premiers entretiens et le lancement de la campagne de financement participatif nous ont montré à quel point la sphère libriste est accueillante. On reçoit des encouragements et on sent que les gens sont prêts à s’investir.
Et sinon, comme je le disais plus haut, on est toujours à la recherche de notre personnage principal, on aimerait que ce soit un⋅e artiste qui place tout ou une partie de son travail sous licence libre. Si vous avez des idées de personnes que ça pourrait intéresser, n’hésitez pas à nous contacter !

 

En savoir plus