Parce que je pense qu’il faut créer des richesses avant de les partager

Sarkozy - Guillaume Paumier - CC By-Sa

Comment se fait-il que le Framablog n’ait encore rien écrit sur Sarkozy ? Une lacune enfin comblée !

Le 15 février dernier, Nicolas Sarkozy[1] était en visite dans une école de Périgueux en compagnie de Xavier Darcos pour y présenter sa réforme de l’école primaire. Les élèves de CE2 avaient préparé avec leur instituteur un questionnaire de Proust à l’intention du chef de l’Etat français. Pourquoi êtes-vous de droite ? a ainsi candidement demandé un enfant[2].

Réponse du président :

« Parce que je pense qu’il faut créer des richesses avant de les partager »

J’image qu’il a ainsi voulu pointer une différence avec la gauche qui d’après lui se soucierait d’abord du partage quitte à ce qu’il n’y ait plus rien à se partager. Mais amusons-nous à sortir la citation de son contexte pour la plonger dans le logiciel libre.

La réponse de Sarkozy est-elle soluble dans le logiciel libre ? Telle est la drôle de question du jour.

C’est sûr, la notion de partage implique d’avoir quelque chose à partager. Mais si l’on se place dans un référentiel logiciel libre alors il y a je crois au moins deux éléments à préciser.

Le premier concerne la chronologie des évènements. Notre président semble dessiner là un processus en deux temps bien distincts : d’abord la création (qui aboutit à un produit fini), ensuite le partage (direct ou indirect via la taxation). Pour un logiciel il faut une idée de départ bien sûr, mais à partir du moment où vous décidez de lui accoler une licence libre pour en faire un logiciel libre alors le partage pointe tout de suite le bout de son nez.

Le second concerne la notion même de richesses. Ce n’est certainement pas un hasard si ce mot possède plusieurs acceptions comme l’illustre la longue page dédiée du Wiktionnaire de Wikipédia. On peut se focaliser sur la richesse financière ou tout du moins matérielle mais on également extrapoler sur la richesse comme étant ce qui est précieux à moi, à autrui et à toute une communauté. Pour un logiciel, à partir du moment où vous décidez de lui accoler une licence libre pour en faire un logiciel libre alors le partage est non seulement présent mais peut également grandement participer à sa bonification. GNU/Linux sans le partage aurait tout simplement perdu toute sa richesse.

Et si, parfois, la richesse d’une création venait avant tout de son partage ?

Notes

[1] Photographie de Guillaume Paumier sous licence Creative Commons By-Sa.

[2] Source LeMonde.fr : Le président, la fondue et le questionnaire de Proust.