Qu’est-ce qu’une oeuvre culturelle libre ?
Star Wars – Episode XIV – Acte III – Scène 2
– Jeune Padawan : Bonjour Maître, je viens vous présenter ma dernière création libre.
– Maître Jedi : Création intéressante… Elle est « libre » dis-tu. Qu’est-ce qui te permet de l’affirmer ?
– Jeune Padawan : Je lui ai associée une licence prise chez les scribes de la planète Creative Commons.
– Maître Jedi : Mais encore…
– Jeune Padawan : C’est-à-dire ?
– Maître Jedi : Mais encore, laquelle d’entre toutes les licences Creative Commons possibles ?
– Jeune Padawan : La licence Creative Commons BY-NC-ND.
– Maître Jedi : Je vois… Tu autorises donc quiconque à diffuser ta création pourvu que sa paternité soit conservée et qu’elle ne subisse ni modification ni commerce sans ton assentiment. C’est bien cela ?
– Jeune Padawan : Oui, Maître.
– Maître Jedi : Cette libre diffusion te fait alors dire que ta création est « libre » ?
– Jeune Padawan : Oui, Maître.
– Maître Jedi : Je comprends. Mais sache qu’il existe des galaxies entières qui ne considèrent pas ton œuvre comme libre.
– Jeune Padawan : Ah bon !
– Maître Jedi : Oui. Tu vois la galaxie Logiciels Libres, là-bas, derrière Cassiopée ?
– Jeune Padawan : Celle dont toute la République vante la maîtrise technologique et l’éthique sociale ?
– Maître Jedi : Celle-là oui. Cette galaxie est associée au logiciel depuis bien longtemps déjà mais elle a pris ce nom le jour où l’un de nos meilleurs éléments, Maître Jedi Stallman, est venu leur dire que leur principale activité était menacée par l’Empire et qu’il fallait agir pour s’en préserver. C’est ainsi que furent adoptées les quatre libertés du logiciel libre. Ces libertés sont précises voire sévères. Elle peuvent même t’apparaître contraignantes puisqu’on ne te demande plus ton autorisation pour altérer (ils disent modifier) ou exploiter (ils disent diffuser) ton œuvre. Mais elles ont permis à cette galaxie de résister d’abord, de poursuivre son développement ensuite et enfin de s’épanouir. Pour les rebelles de l’Alliance mais également pour de très nombreux simples citoyens de notre République, elle représente un modèle et une source d’espoir. As-tu envie que ta création entre un jour dans le Grand Livre de la Connaissance du peuple Wikipédia ?
– Jeune Padawan : Oh ! J’en serais honoré Maître.
– Maître Jedi : Alors là encore tu n’as pas choisi la bonne licence Creative Commons.
– Jeune Padawan : Je ne le savais pas, Maître.
– Maître Jedi : Les scribes de la planète Creative Commons non plus. Enfin si mais ils n’avaient pas pleinement pris conscience de ces nuances. C’est pourquoi ils ont récemment décidé d’ajouter un sceau particulier à certaines de leurs licences. Ce sceau est un symbole qui relie les habitants de la galaxie Logiciels Libres, le peuple Wikipédia et tous ceux qui placent leurs créations sous ces licences. Ce sceau est également la garantie que l’on peut travailler ensemble, sans entraves et en confiance, au bien commun de toute la République…
– Jeune Padawan : …Permettant alors aussi de mieux se défendre face à l’Empire.
– Maître Jedi : En effet, oui.
– Jeune Padawan : Je vais peut-être changer ma licence alors…
– Maître Jedi : Telle n’était pas mon intention jeune Padawan. Ne sois pas si influençable !
– Jeune Padawan : Oui, Maître. Toujours être libre de son choix mais savoir que le choix du libre n’a pas toujours la même définition en tout point de notre République.
– Maître Jedi : C’est exactement cela. Tu seras bientôt prêt jeune Padawan.
– Moi : Fin de cette introduction-divagation qui n’avait pas d’autre but que de vous présenter lyriquement la traduction ci-dessous annonçant le pourquoi du comment de ce nouveau label. Un label qui mine de rien donne du sens aux licences Creative Commons selon qu’on le possède ou non.
– France Gall : C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.
Certifié œuvres culturelles libres
Approved for Free Cultural Works
Mike Linksvayer – 20 février 2008 – CreativeCommons.org
(Traduction Framalang : Olivier Rosseler)
La famille des licences Creative Commons s’aggrandit avec le sceau ci-dessus pour les licences qui remplissent les critères des Licences Culture Libre (NdT : Free Culture Licenses) selon la Définition des Œuvres Culturelles Libres, Parternité (BY) et Paternité-Partage à l’identique (BY-SA). Le domaine public n’est pas une licence mais est qualifiable d’œuvre culturelle libre d’après la Définition.
Une manière simple d’appréhender la définition est de la voir comme l’application des principes du logiciel libre au contenu. La liberté de modification, sans distinction de l’usage ou de l’usager, est un préalable nécessaire, ce qui signifie que les licences Creative Commons Pas d’utilisation commerciale (NC) et Pas de modification (ND) ne remplissent pas les conditions. Évidemment on ne vous demande pas d’accepter la définition de la liberté du mouvement des logiciels libres ou la Définition des Œuvres Culturelles Libres, et même si vous les acceptez des licences plus restrictives sont nécessaires dans certains cas. Quoiqu’il en soit, ce sceau marque une démarcation importante entre les licences plus restrictives et celles qui le sont moins, une démarcation dont les créateurs et les utilisateurs de contenu devraient être conscients.
Pourquoi les utilisateurs devraient-ils être conscients de ces distinctions ? Voici un exemple concret : certains projets importants n’acceptent que du contenu sous licence libre (conformément à la définition) ou appartenant au domaine public. C’est la cas en particulier de Wikipédia et les sites Wikimédia qui emploient la Définition des Œuvres Culturelles Libres dans leur politique de licence. L’identification claire des licences CC que l’on peut qualifier de libres est en effet l’un des problèmes à résoudre pour une potentielle migration de Wikipedia vers une licence CC Paternité-Partage à l’identique (BY-SA).
Cette signalétique supplémentaire est au cœur de nos efforts pour rendre plus lisible l’éventail de licences Creative Commons, ne parlez jamais de la licence Creative Commons car elle n’existe pas. Nos actes de licence ont toujours exprimés les propriétés particulières de chacune des licences grâce à une icône et un descriptif bref. En décembre 2006 nous avons ajouté à notre signalétique la distinction entre les licences libres et moins libres par un fond vert ou un fond jaune (voyez la différence entre Paternité et Paternité – Pas d’utilisation commerciale) et nous avons commencé à proposer des bandeaux pour les licences contenant des icônes relatives aux propriétés des licences afin que l’on puisse directement identifier visuellement la licence utilisée sans avoir à cliquer pour lire l’acte.
Nous espérons pouvoir répondre à d’autres suggestions de la communauté et présenter à l’avenir d’autres améliorations des actes des licences CC et du sélécteur de licence dans un futur proche. Alors ne zappez pas !