YouTube adopte (enfin) les Creative Commons !

Copie d'écran - YouTube Download - Creative CommonsBonne nouvelle pour la « Culture Libre ». YouTube vient d’annoncer sur son blog une nouvelle fonctionnalité de poids : la possibilité de télécharger les vidéos (testée pour le moment uniquement avec quelques organismes pilotes et partenaires de l’opération, principalement des universités).

C’est sans nul doute pratique, mais la véritable bonne nouvelle n’est que la conséquence de cette nouveauté.

En effet, à partir du moment où YouTube permet à l’utilisateur de télécharger les vidéos pour les stocker dans son ordinateur, nous quittons le monde du streaming et il se pose alors inévitablement la question des droits d’usage de ces vidéos, que vous pouvez potentiellement copier, modifier et partager avec qui bon vous semble.

Du coup, et pour la première fois, il est explicitement accolé une licence à ces vidéos téléchargeables, en l’occurrence les mieux adaptées à ce type d’échanges, à savoir celles du catalogue des Creative Commons, qui autorisent au minimum l’usage et la diffusion sans modification et exploitation commerciale (et au maximum les mêmes droits qu’un utilisateur de logiciels libres).

Quand bien même ce soit déjà une belle avancée, j’espère vivement que cette option ne restera pas réservée aux seuls partenaires de Google et sera vite proposée à tout un chacun (comme c’est déjà le cas depuis bien longtemps sur Blip.tv par exemple) mettant ainsi doucement mais surement (presque) fin aux problèmes des droits d’auteur de la plus emblématique plate-forme de vidéos en ligne.

Pour vous en rendre compte par vous-même, voir par exemple cette vidéo issue d’un cours de Standford et cliquer sur « Download this video » en bas à gauche de la fenêtre.




La migration OpenOffice.org vue par un proviseur de lycée

Snow Kisses Sky - CC byD’ordinaire ce sont les enseignants qui viennent à la barre témoigner de l’intérêt de substituer la suite propriétaire MS Office de Microsoft par la suite bureautique libre OpenOffice.org (sachant que tout est fait par la partie adverse pour ralentir le mouvement).

D’où l’intérêt d’avoir ici la chronique objective d’un proviseur de lycée[1], qui nous explique ses motivations et dresse un premier bilan de l’opération. Travaillant dans un établissement scolaire qui a effectué il y a deux ans la même migration, je me suis reconnu sans peine dans son récit.

Quant à la conclusion, elle est à graver dans le marbre : « Le poids des habitudes et du nombre pèse alors fortement, incitant par souci d’efficacité, dans un monde et dans un domaine où le temps l’emporte sur les principes, à une comparaison technique en défaveur des logiciels libres. Dans notre métier, le temps et la récurrence sont facteurs de réussite ; il convient, me semble-t-il, au regard de l’importance et de la légitimité des enjeux, d’attendre et de persévérer… »

Logiciels libres au Lycée Français International de Pékin

URL d’origine du document (EPI)

Stéphane Sachet – Pékin, le 14 janvier 2009

Paradoxe et pléonasme en deux mots, déjà toute la complexité de la relation à l’informatique s’impose à nous.

Mais restons plus pragmatique, pourquoi et comment avons-nous basculé, au Lycée Français International de Pékin, vers les logiciels libres.

Pour fixer rapidement le contexte, l’établissement en gestion directe de l’AEFE, scolarise environ 1 000 élèves, de la petite section à la terminale, répartis sur trois sites.

Préparant un plan de mise à niveau de l’équipement informatique sur 3 ans, nous avons réalisé en janvier 2008 une enquête auprès des personnels pour identifier et préciser leurs besoins et leurs attentes relatives à l’outil informatique. À cette occasion nous les avons interrogés sur leur capacité à utiliser, dans le cadre professionnel, des logiciels libres et si oui, avec quel accompagnement.

Ce questionnement pose à la fois la question de l’utilisation d’outils commerciaux au sein d’un établissement scolaire mais aussi celles de la compétence technique et de l’engagement des personnels par rapport au TICE.

Pour l’équipe de direction, trois objectifs étaient clairement identifiés : éthique, juridique et financier.

  • Éthique, il va de soi que notre mission et les valeurs de l’école française nous engagent à former des élèves, mais des élèves libres de choisir, on peut même aller jusqu’à espérer, que s’il y a choix il y a réflexion… prémisse de la pensée.
  • Juridique, car tout personnel de direction sait qu’à l’épreuve de la réalité, nos moyens limités et le développement rapide de l’informatique peuvent aboutir à des solutions pirates et par conséquent à un risque juridique bien réel.
  • Financier, le coût d’achat des licences pèse bien sûr et de manière significative sur notre budget.

75 % des personnels se déclaraient être prêts à utiliser des logiciels libres, sous réserve pour une partie d’entre eux de pouvoir bénéficier, en interne de formations à ces logiciels.

La décision fut donc prise au printemps 2008 de basculer vers les logiciels libres sur les trois sites et pour tous les personnels, enseignants, administratifs, en installant durant l’été et à l’occasion du remplacement et de l’extension de nos réseaux la suite open office comprenant entre autres, OpenOffice.org Writer, OpenOffice.org Cal et OpenOffice.org Base.

Six mois après cette mise en oeuvre, que peut-on en dire ? Quels sont les écueils et les contraintes ?

En premier lieu, de façon prévisible, une période d’adaptation technique s’impose. Celle-ci permettant d’appréhender et de maîtriser les différences fonctionnelles d’utilisation entre les logiciels Microsoft et OpenOffice, temps proportionnel à la fréquence d’utilisation et au degré d’autonomie des utilisateurs.

En second lieu, vient la nécessité de mettre à jour pour les enseignants leurs bases de documents et de supports informatiques en relation avec la découverte et la maîtrise progressive des compétences informatiques, compétences clairement définies à cet égard par le B2i.

Enfin, se posent les problèmes d’une part, de communication entre utilisateurs, les logiciels libres n’étant pas majoritairement partagés entre partenaires institutionnels et d’autre part, les problèmes de continuité de pratique, les personnels et les élèves utilisant bien souvent à la maison des logiciels Microsoft, logiciels qu’ils ont découverts et appris à utiliser… à l’école !

Sur le plan technique la conversion des fichiers est assez simple à résoudre, en modifiant quelques habitudes à l’enregistrement.

S’agissant de la comparaison, il me semble que du moins pour la suite OpenOffice.org l’ergonomie et les fonctions avancées souffrent d’une fonctionnalité un peu moins grande. J’en veux pour exemple le publipostage ou le suivi de corrections sous Open office.org Writer ou encore les formules et les renvois sur OpenOffice.org Cal encore peu opérationnels pour les utilisateurs souvent autodidactes que nous sommes dans l’éducation.

Le poids des habitudes et du nombre pèse alors fortement, incitant par souci d’efficacité, dans un monde et dans un domaine où le temps l’emporte sur les principes, à une comparaison technique en défaveur des logiciels libres.

Dans notre métier, le temps et la récurrence sont facteurs de réussite ; il convient, me semble-t-il, au regard de l’importance et de la légitimité des enjeux, d’attendre et de persévérer…

Stéphane Sachet
Proviseur au Lycée Français International de Pékin

Notes

[1] Crédit Photo : Snow Kisses Sky (Creative Commons By)




Le désastre Vista n’a pas forcément favorisé Linux

Hamed Masoumi - CC byL’article du jour, ou plutôt la traduction du jour, évoque un phénomène que nous sommes nombreux à avoir constaté : la perte initiale de « l’avantage » qu’avait GNU/Linux chez les netbooks au bénéfice non pas de Vista (il est bien incapable de tourner sur ces petites machines) mais de Windows XP.

Il suffit en effet de s’en aller faire un tour chez un grand revendeur d’informatique pour se rendre compte que, dans la grande majorité des cas, les netbooks sous Linux ne sont pas mis en valeur (aussi bien côté présentation que côté personnel de l’échoppe qui aura vite fait de vous conseiller le netbook Windows si tant est que vous lui posiez la question).

Et c’est d’autant plus dommage que nous avions là une belle opportunité de montrer au « grand public » que Linux était désormais une alternative réelle et crédible[1]. Raison de plus pour « pousser Linux côté marketing » sachant que l’arrivée prochaine du nouveau système d’exploitation Windows 7 (justement là pour faire oublier l’accident industriel Vista) risque de compliquer encore un peu plus la donne…

En quoi le désastre Vista a nui à Linux

How Vista’s total failure hurt Linux

Steven J. Vaughan-Nichols – 28 janvier 2009 – ComputerWorld.com
(Traduction Framalang : Yonell et Don Rico)

Après avoir bien examiné Vista, j’ai compris que le desktop Linux avait de beaux jours devant lui. Vista était, et demeure, l’incarnation du désastre pour un système d’exploitation. Là aussi, j’avais raison. Et quand les netbooks ont fait leur apparition, c’était Linux, et pas Vista, qui a d’abord triomphé.

Mais ce que je n’avais pas prévu, c’était que les ventes de Vista seraient si faibles que Microsoft ferait carrément marche arrière, en ranimant d’abord XP Familial, puis, en décembre 2008, XP Pro.

Certes, Microsoft n’a pas fait de déclaration fracassante du genre « Vista est une bouse, on a pigé, prenez plutôt XP », mais dans les faits, c’est exactement ce qu’ils ont fait. Et c’est une des raisons pour lesquelles ils veulent sortir leur nouveau système d’exploitation Windows 7, alias Vista light, au plus vite.

Windows 7, à la différence de Vista, pourra tourner sur les netbooks. Et une fois que Windows 7 sera en service, Microsoft reprendra son entreprise de mise au placard de XP.

Entre-temps, Linux est passé de propriétaire de la niche des netbooks à actionnaire même pas majoritaire. Que s’est-il passé ?

Selon Gary Marshall de Tech Radar, c’est parce qu’on demande aux utilisateurs de choisir entre « Windows XP et tout un tas de distributions différentes ».

Je n’adhère pas à cette idée. Seul un linuxien connaît les différences, ou même le nom, des différentes distributions Linux proposées sur les netbooks. Ce qu’un client ou un commercial sait d’un netbook, c’est à quoi il ressemble, la quantité de RAM et la taille du disque dur, plus son prix. Et c’est à peu près tout.

Alors, pourquoi XP fait-il un tel retour en force ? Eh bien, je crois que Microsoft offre de sacrées ristournes aux fabricants, pour s’assurer que XP ait une présence suffisante. Les fabricants, qui ont l’impression que Microsoft leur doit quelque chose après leur avoir balancé la boule puante Vista, sont contents d’avoir un XP à prix d’ami.

Même dans ce cas de figure, les netbooks sous Linux restent moins chers que ceux pourvus de XP, mais les fabricants, à l’exception de Dell avec son matériel sous Ubuntu, ne font pas grand chose pour les mettre en avant. Oui, tous ceux qui comptent dans le marché des PC proposent maintenant Linux, mais ils n’en font aucune publicité.

Je les soupçonne tous d’être contents d’avoir adopté Linux. Mais je soupçonne aussi qu’en grande partie, il en est ainsi pour qu’ils puissent dire à Microsoft de leur faire un bon prix pour les licences XP et Windows 7, parce que si Microsoft ne se positionne pas, ils peuvent toujours leur préférer Linux.

Alors, que faire pour Linux ? D’une part, nous devons propager l’idée que le desktop Linux est disponible, largement à la hauteur de Windows, et souvent meilleur.

La Linux Foundation fait tout son possible pour y parvenir, en avançant avec son concours de vidéos « We’re Linux ». Le desktop Linux est allé à peu près au bout de ce qu’il pouvait faire sans le soutien du marché plus large des non-techniciens. Avec les pubs issues du travail de la Linux Foundation, avec les distributions accessibles, et avec les ordinateurs et portables pré-installés Linux, c’est aux fans et aux distributeurs de faire reprendre l’avancée de Linux pour le grand public.

Notes

[1] Crédit photo : Hamed Masoumi (Creative Commons By)




Largage de liens en vrac #11

Linda Yvonne - CC byLes soldes sont passées mais cela n’empêche pas ce nouveau largage de logiciels libres de bénéficier de 100% de baisse sur 100% de la sélection.

Et ce n’est pas la peine de vous bousculer car il y en aura pour tout le monde selon le bon vieil adage rappelé récemment par Serge Soudoplatoff : « quand on partage un bien matériel il se divise, quand on partage un bien immatériel il se multiplie »[1].

  • PDFreaders.org : Une très intéressante initiative de la Free Software Foundation Europe listant tous les lecteurs PDF libres à disposition (histoire de mieux encore se passer du très lourd, au sens propre et figuré, lecteur d’Adobe)
  • SUSE Studio : Puissant utilitaire pour se créer sa distribution OpenSuse à la carte qui générerera automatiquement une image disque à graver sur CD/DVD ou à mettre sur sa clé USB. On s’en prend à rêver d’une telle application francisée et pas uniquement réservée à cette distribution. Voir aussi cette vidéo YouTube de présentation.
  • Geek.menu : Un fork du menu de la suite d’application portables PortableApps. Devrait intéresser toute l’équipe de notre Framakey.
  • Portable Ubuntu for Windows : Comme son nom l’indique il s’agit d’une version portable d’Ubuntu qui tourne sous Windows (si un visiteurs voulait bien tester pour nous en faire un petit retour…)
  • Impressive : Permet de faire de jolies présentations du moment que vous lui fournissez un PDF. Powerpoint en tremble déjà (j’exagère un peu quand même). J’aime bien le slogan qui en dit long : « the Chuck Norris of presentation software ! ».
  • SpeedCrunch  : Ambitionne ni plus ni moins d’être la calculatrice de base pour tous les OS (et pourrait bien y arriver tant sont déjà nombreuses les fonctionnalités).
  • The Guide : Pour Windows, permet d’organiser ses notes dans une organisation arborescente avec export en RTF, existe en version portable (peut-être un remplaçant de KeyNote ?)
  • PianoBooster : Un truc pédagogique autour de l’apprentissage du piano. Le plus simple est encore de voir la vidéo du site officiel.
  • Taekwindow : C’est tout simple mais c’est bien pratique si vous avez pris certaines (bonnes) habitudes Linux que vous ne retrouvez pas sous Windows. Permet en effet de manipuler et redimensionner les fenêtres de vos applications avec le même confort que dans X11.
  • Musicy : Permet d’enregistrer la musique des webradios (nécessite Windows + .NET + penser très fort au droit à la copie privée). Mieux expliqué ici que sur le pas du tout joli site officiel.
  • OpenOfficeMax : Un site 100 % dédié à OpenOffice Writer, imprimez et faites passer le dépliant ! (sans oublier l’affiche réalisée par l’APRIL et tous ses petits amis).
  • jQuery par Jarodxxx : Enfin un site portail consacré à jQuery en français ! (tiens, tant qu’on est dans le JavaScript, voici $fx() une toute légère bibliothèque pour mettre un peu d’animation dans vos pages web)
  • Sophie : Plate-forme permettant de créer des sorte de « livres en ligne » intégrant de nombreux médias. Le plus simple c’est encore d’aller voir tout de suite le demo books pour s’en faire une idée plus précise.
  • Google Blog Converters : Pour passer bien plus facilement qu’avec d’un moteur de blog à un autre moteur de blog (moteurs pour le moment supportés : WordPress, Blogger, LiveJournal, MovableType et grand absent : Dotclear)
  • Sonar : Pour les développeurs, une application puissante de contrôle de qualité de code (parce que sinon personne ne pourra améliorer votre logiciel). Voir cette présentation en français.
  • AVS : Un logiciel de gestion de configuration logicielle (+ rapport de bugs) passé récemment en libre à ce que j’ai compris.
  • Tree Visualization : En Java, permet de graphiquement visualiser vos données de plein de manières différentes (pourra intéresser le monde universitaire par exemple).
  • Dooble : Un navigateur Internet qui met l’accent sur la sécurisation de notre vie privée en ne laissant strictement aucune trace. S’appuie sur l’original moteur de recherche YaCy dont il faudrait peut-être parler plus souvent (uniquement Windows pour le moment).
  • Jolicloud : L’OS Linux spécial Netbook de Tariq Krim (ex-Netvibes) va bientôt voir le jour. Grosse concurrence en perspective puisque HP vient de sortir sa très prometteuse version customisée d’Ubuntu pour ses HP Mini Mi Edition.
  • Google Sitemap Generator : Nouveauté Google pour webmasters, permet de dire aux moteurs de recherche quelles sont les pages et les mises à jour disponibles pour l’indexation d’un site Web (c’est du Google donc attention à ce que vous souhaitez lui faire faire de vos données).
  • Bonkey : Efficace logiciel de sauvegarde pour Windows ou Mac (qui est passé en libre parce que l’auteur n’a plus le temps de s’en occuper !)
  • Moonlight : Implémentation Linux du plugin Microsoft Silverlight pour FIrefox (réalisé par Novell pour que les internautes linuxiens puissent tout de même suivre en direct l’investiture d’Obama).
  • GNOME Do : Lance vos applications et recherche intelligemment vos fichiers dans une très esthétique interface (c’est pour GNOME mais était-ce la peine de le préciser ?).
  • LÖVE : Un moteur de jeu en 2D qui devrait intéresser les gamerZ en herbe.
  • COQOS d’OpenSynergy : Le système d’exploitation universel pour la voiture de demain, d’après leurs dires et c’est du Linux embarqué of course. Un article en anglais pour en savoir plus.
  • Mirrors.163.com : Gros site miroir de distributions GNU/Linux à garder dans ses marque-pages.

Notes

[1] Crédit photo : Linda Yvonne (Creative Commons By)




Quand Serge Soudoplatoff nous parle d’Internet

Quand Serge Soudoplatoff nous parle d’Internet (et des mutations organisationnelles qu’il engendre) c’est non seulement accessible au grand public mais c’est surtout tout à fait passionnant.

Très à l’aise devant son auditoire, Serge Soudoplatoff réussit la gageure de partir un peu dans tous les sens (avec exemples, citations et anecdotes à l’appui) tout en restant cohérent avec sa ligne directrice.

Une intervention de 45 minutes donnée le 4 juillet 2008 au CEDAP et intitulée : « Comment Internet change nos organisations »

—> La vidéo au format webm

Pour en savoir plus sur l’auteur, rendez-vous sur son blog et en attendant voici une courte et caustique présentation telle qu’elle apparait sur AgoraVox.

Serge Soudoplatoff est vraiment né le 27 décembre 1954 par une longue nuit d’hiver. Les loups hurlaient dans la steppe. Sa mère, bretonne, lui apporta le goût du beurre et son père, russe, celui de la vodka. Cela perdure.

Après des études très primaires, qui devinrent vite secondaires, c’est en passant à Paris dans la rue de la Montagne Ste Geneviève en septembre 1973 que, la porte étant ouverte, il entra par hasard dans une prestigieuse école française. A sa sortie, trois ans plus tard, il se dirigea vers la cartographie, confondant dessiner le monde et le changer. Après 5 ans de recherches et de voyages à l’Institut Géographique National, il décida de quitter le traitement de l’image pour s’intéresser à celui de la parole dans un centre de recherche français, et américain, d’un grand constructeur d’ordinateurs. Après 5 ans de voyages et de recherches à IBM, il décida que la parole à une dimension ne valait pas mieux que l’image à deux, et se résigna à ne plus traiter que des problèmes ponctuels, en devenant directeur d’un centre de recherche en informatique dans une grande SSII. Après 5 ans à Cap Gemini Innovation, il alla mettre en réseau le monde de la recherche et celui des entreprises dans une association, le Cercle pour les projets Innovants en Informatique. C’est là qu’il comprit le passage de l’information à l’innovation, l’articulation entre l’informatique et la sociologie et la psychologie.

Ceci le fit bizarrement atterrir à la direction de l’innovation de France Telecom, où il s’est employé pendant trois ans à rendre concrètes les profondes mutations qu’engendre le monde Internet.

Il a finalement décidé de se muter lui-même en devenant fondateur d’une entreprise en essaimage de France Telecom, Highdeal, puis en créant Almatropie, dédiée à convaincre de l’importance d’Internet.




Écoquille et Grand Ménage : un peu d’écologie sous Creative Commons

Seier - CC byAu hasard de mes fils RSS, je suis tombé sur les « Écoquilles », un concept original de maisons écologiques, dont je vous invite à parcourir le site du projet pour en savoir plus et éventuellement vous faire une idée de sa viabilité. En gros il s’agit d’une sorte de coquille de bateau en bois renversé (à comparer avec les containers étudiants par exemple). Parmi les problèmes rencontrés, il y a la législation qui n’aime pas trop les toits arrondis à ce que j’ai compris. Nous leur souhaitons bonne chance en tout cas[1].

On peut lire ici que le concept de l’Écoquille est mis à disposition de tous selon les termes de la licence Creative Commons By-Nc-Sa. Quand il y aura des plans plus détaillés sur leur site (j’imagine que cela ne saurait tarder) on pourra donc potentiellement construire sa propre Écoquille si cela nous chante (et si cela chante aussi aux pouvoirs publics !).

J’ai également noté le guide Le Grand Ménage – Recettes écologiques et économiques pour l’entretien de la maison dont voici un extrait de la présentation.

Le but de ce livret est de nous faire partager une expérience. Partager. Voilà un bien joli mot.

Au mois de juin 2005, Raffa, écologiste convaincue, eut une merveilleuse idée : créer son propre « blog », pour transmettre ce qu’elle avait appris et nous donner envie, à nous aussi, de nous occuper de notre planète au quotidien.

Nous nous sommes penchés sur l’état de nos placards encombrés de produits chimiques, pour la plupart dangereux : un pour le lavage des sols, un pour le lavage des vitres, un pour les plaques de cuisson, un pour les WC, un pour la salle de bain, un pour… Ce douloureux inventaire à la Prévert sonnait comme un appel au secours, une urgence de premier plan. Il n’était plus possible de continuer ainsi.

Ce livret est disponible en téléchargement sur le site des auteurs mais également en livre. Il est placé sous licence Creative Commons By-Nc-Nd. Un peu dommage pour le coup cette clause de non modification qui interdit de s’emparer du guide pour le modifier, alors que c’est typiquement un sujet qui appelle amélioration au cours du temps. On notera également que seules les versions PDF sont disponibles et non les fichiers sources.

Il n’empêche que voilà deux exemples intéressants d’usage des Creative Commons dans le champ écologique. En connaissez-vous d’autres ?

Notes

[1] Crédit photo : Seier (Creative Commons By)




Du choix risqué du logiciel propriétaire et étranger pour sa défense nationale

Army.mil - CC byLe blog de Libération, animé par le spécialiste maison des questions militaires Jean-Dominique Merchet, nous informe aujourd’hui que nos armées ont été attaquées par un virus informatique.

En effet la Marine nationale, ayant son réseau sous Windows, a récemment été infectée par le ver informatique Conflicker (qui exploite une faille du serveur de ce système d’exploitation), jusqu’à, semble-t-il, empêcher certains avions Rafales de décoller[1].

Sachant que Microsoft avait identifié le problème et averti dès le mois d’octobre ses clients de la nécessité d’effectuer des mises à jour pour s’en prémunir, Jean-Dominique Merchet a raison de pointer là l’inquiétante négligence des services informatiques du Ministère.

Par contre il est passé complètement à côté de la question bien plus fondamentale de confier son informatique à un éditeur étranger de logiciels propriétaires. Qui plus est quand il s’agit de Windows dont on connait les problèmes de sécurité, qui plus est quand on travaille dans le domaine hautement sensible de la Défense nationale.

Heureusement certains commentaires sous son billet ne se sont pas privés de le lui rappeler, commentaires qui se trouvent être comme synthétisés par cette intervention lue sur LinuxFr et que je me suis permis de recopier ci-dessous :

Un ver s’attaque à la Marine française

URL d’origine

Patrick_g – 5 février 2009 – LinuxFr (Journal)

Conficker est le nom d’un ver qui infecte les machines sous Microsoft Windows. Il s’attaque au processus SVCHOST.EXE et il permet d’exécuter du code à distance. Un truc sérieux donc mais, hélas, pas inhabituel dans le monde merveilleux de Windows.

Ce qui est plus inhabituel en revanche c’est qu’il semble que ce ver ait réussi a se propager au sein du réseau informatique de la Marine Nationale (Intramar). L’isolation du réseau a été décidée mais elle a été trop tardive et des ordinateurs de la base aérienne de Villacoublay et du 8ème régiment de transmissions ont été infectés par la bestiole.

Sur ce lien on peut même lire que le 15 et le 16 janvier les chasseurs Rafale de la Marine Nationale qui devaient exécuter une mission n’ont pas pu décoller car ils étaient dans l’incapacité de télécharger les données de leur vol !

A priori Microsoft n’est pas coupable de négligence car un correctif pour la faille de SVCHOST.EXE avait été mis à disposition le 23 octobre 2008. Cette infection est donc entièrement la faute des administrateurs du réseau Intramar qui n’ont pas appliqué les correctifs et qui ont donc indirectement provoqué un gros "couac" dans la capacité de défense du pays.

Les questions qui se posent à la suite de cet épisode sont bien entendu les suivantes :

  • Comment est-il possible qu’une fonction aussi critique que le réseau informatique de la Marine nationale dépende d’un système d’exploitation propriétaire fourni par une firme étrangère ?
  • Comment est-il possible de choisir un système d’exploitation à la réputation sécuritaire plus que douteuse et dont il est impossible de relire le code source pour le vérifier ou l’améliorer ?
  • Comment les administrateurs d’un réseau militaire sensible peuvent-ils laisser leurs serveurs non patchés pendant des mois alors que le danger a été signalé et le que le correctif a été mis à disposition ?

Il y a quelque chose de pourri au royaume de la Royale…

Notes

[1] Crédit photo : Army.mil (Creative Commons By)




Vivre sa vie ou l’enregistrer ? Telle est la question !

Put the camera down - SoupPour une fois ce n’est pas le couple Obama qui impressione sur la photo ci-contre[1]. Cliquez dessus pour voir… et vous constaterez peut-être avec moi que « quelque chose ne va pas ».

Qu’est-ce qui pousse tous ces gens à vivre les moments forts de leur vie à travers le prisme de leurs écrans ? Quelles conséquences cela peut-il bien avoir sur l’évènement fort en lui-même mais également à long terme sur la perception et les émotions de nos propres vies ? C’est le sujet du jour qui fait écho à l’émission radio Place de la Toile (France-Culture) du 23 janvier dernier intitulée Et si on se déconnectait ? dont je vous suggère la synthèse réalisée par Hubert Guillaud sur InternetActu.

Il est soudainement loin le temps où l’on se moquait gentiment des touristes japonais rivés à leur appareil photo…

La technologie, c’est formidable, mais n’en oublie-t-on pas de vivre ?

Technology is Great, but Are We Forgetting to Live?

Sarah Perez – 22 janvier 2009 – ReadWriteWeb
(Traduction Framalang : Don Rico et aKa)

Imaginez, vous êtes à un concert où votre groupe préféré monte sur scène pour la dernière fois. Ou bien vous assistez à la prestation de serment du Président Obama. Ou alors vous êtes simplement assis en famille devant le sapin de Noël, à regarder vos enfants ouvrir leurs cadeaux. Qu’êtes-vous en train de faire dans tous ces cas de figure ? Si vous êtes comme la plupart de nos contemporains, vous êtes sans doute en train de filmer la scène avec un gadget électronique d’un genre ou d’un autre, smartphone, appareil photo numérique ou camescope. Il se peut même que vous partagiez ce moment avec d’autres sur Twitter, Facebook ou FriendFeed.

Nos vies sur support numérique

Grâce à la technologie, nous pouvons graver pour toujours chaque moment de notre vie. Nous pouvons prendre des photos, y ajouter un commentaire et les partager aussitôt. Nous pouvons les archiver pour la postérité sur le Web intemporel. Et peut-être qu’un jour, nos arrière-arrière-petits-enfants retrouveront nos profils de réseaux sociaux dans les pages en cache d’Internet Archive et découvriront tout ce que nous avons voulu faire savoir au monde à notre sujet.

D’accord, c’est génial. C’est vraiment dingue. Mais qu’en est-il de nous, et du temps que nous avons passé à enregistrer ces moments ? Ne sommes-nous pas passés à côté de notre vie à trop vouloir la consigner ?

La technologie a accompli des tels progrès que l’utiliser n’exige presque plus aucun effort et nous l’intégrons dans notre vie comme jamais auparavant. Finie l’époque où l’ordinateur était une machine qui vous connectait à un réseau de pages au temps de chargement interminable. Non, le Web d’aujourd’hui, notre cerveau universel, tient dans la poche et est accessible de partout[2].

On peut aujourd’hui transférer nos photos (et même nos vidéos) directement de l’appareil au Web grâce à d’ingénieuses inventions telles que les cartes SD sans fil d’Eye-Fi, technologie qui fait de notre vie un flux constant d’informations destiné à remplir les pages omniprésentes d’une Toile en expansion permanente. Une Toile dont la création constitue peut-être le symbole des efforts fournis par l’humanité pour comprendre le concept de l’Univers, car de quelle manière décrira-t-on le Web de demain ? Comme une entité qui n’a ni début[3] ni fin, un dépôt d’archives en expansion continue recueillant la totalité de nos vies numériques.

On en oublie de vivre

Durant notre bref passage sur Terre, à force de vouloir consigner les moindres instants de notre vie, il se peut que nous en oubliions, de temps à autre en tout cas, comment vraiment profiter de la vie. Et pour profiter de la vie, n’en déplaise à certains, il faut se déconnecter, ranger son appareil photo, et pour une fois savourer l’instant.

Jane Maynard, de l’association Silicon Valley Moms (NdT : Mamans de la Silicon Valley), nous rappelle que de nos jours c’est un travers répandu qui ne concerne plus seulement les fous de technologie. Prenant l’exemple d’un concert où elle allait voir ses enfants jouer, elle décrit ce qui lui pose problème : « Les caméras. Je suis en face d’un dilemme. En voulant consigner les moments fabuleux que l’on vit, on néglige parfois la vraie vie. Comme lorsqu’on assiste au récital de piano de son enfant via l’écran LCD de son appareil et non directement. C’est un équilibre délicat à trouver auquel, j’en suis sûre, nous réfléchissons tous et sommes tous confrontés, surtout à notre époque du tout-numérique. Je me force parfois à ne pas sortir ma caméra, même si j’ai très envie d’enregistrer une scène, de façon à la vivre pleinement au moment où elle se produit. Ces moments-là, je ne les regrette jamais… mais ces considérations m’ont poussée à me poser des questions. Combien de fois me suis-je tellement focalisée sur l’idée de prendre la photo parfaite de mes enfants que j’en ai oublié complètement de profiter du moment présent ? »

Et si on se déconnectait ?

Définir ce qui mérite d’être enregistré et ou pas n’a rien de compliqué. Nous estimons automatiquement que ce sont les moments les plus importants, les plus sensationnels et les plus incroyables qu’il faut enregistrer. Mais ce sont pourtant ces moments-là qu’il vaut mieux savourer pleinement, en leur accordant notre entière attention.

Selon Martin Kelly, blogueur axé sur la religion, « à certains moments, il est bien plus important d’être présent que d’enregistrer quoi que soit ». (Il venait de s’étonner lui-même en regardant les photos floues qu’il avait estimé nécessaire de prendre lors d’un mariage, alors que la mariée s’avançait vers l’autel. Avec le recul, il s’agissait précisément du genre d’instant dont il aurait pu se passer de photographier.)

« Cessez de vouloir vivre votre vie par procuration. Vous êtes déjà là. Vous n’avez rien à prouver », déclare Kat Orphanides en regardant des spectateurs enregistrer un concert au lieu de profiter de la musique. En réalité, c’est plus facile à dire qu’à faire. Si vous avez déjà ressenti une sensation de manque technologique quand vous vous déconnectez du Web (comment ne pas envoyer un tweet pour raconter ce que je viens de voir ? Il faut absolument que je prenne ça en photo !), c’est que vous êtes à deux doigts de ne faire plus qu’un avec la machine. Il est peut-être temps de vous rappeler que vivre se suffit à soi-même… du moins parfois. Vous n’aurez peut-être pas d’archive des moments tous plus extraordinaires les uns que les autres que vous aurez vécu, mais votre vie n’en sera que plus satisfaisante.

Notes

[1] Crédit photo : Put the camera down and enjoy a moment for once

[2] Bien évidemment, ces constatations s’appliquent aux parties du monde où la technologie moderne, comme les smartphones et le haut-débit, sont banals. On n’a pas accès à ces machins partout dans les monde, je le sais.

[3] La toute première page Web se trouve ici, mais elle n’est désignée comme page « Web » que parce que des liens hypertextes la relient à d’autres pages à l’aide de balises html. Alors, était-ce vraiment la première ? Ou est-elle soudain apparue en même temps que les autres ? Est-ce vraiment le point d’origine du Web ?