L’école selon Microsoft : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer l’éducation privatrice et fermée

Paris, le 7 novembre 2013. Communiqué de presse.

Deux ans après la convocation d’une centaine d’inspecteurs de l’Éducation nationale au siège de Microsoft France, l’April, Framasoft, le CNLL, SavoirsCom1 et l’Aful s’étonnent d’une nouvelle entorse à la neutralité scolaire et à l’intérêt du service public d’éducation.

Le 19 novembre 2013, plusieurs responsables de l’Éducation nationale se déplacent au siège de la société Microsoft1. Michel Pérez, Inspecteur général de l’Éducation nationale, Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice générale, Directrice du Comité Stratégique pour le Numérique à l‘École ainsi que des représentations des associations de collectivités viennent découvrir une étude coordonnée par Ludovia Magazine, en association avec Microsoft, Intel et SFR2.

Le titre de l’étude se veut neutre : « Investissement des collectivités en matière de numérique à l’école ». Le dispositif de communication ne l’est pas. Par leur présence à la table ronde organisée par Microsoft, les Inspecteurs généraux légitiment l’appropriation de l’Éducation nationale par une société privée. Les signataires de ce communiqué dénoncent fermement cette nouvelle entorse à la neutralité scolaire et à la mission de service public de l’éducation nationale.

Les collectivités territoriales souhaitent-elles vraiment favoriser l’exploitation commerciale de l’école par quelques grandes sociétés pour lesquelles l’éducation est exclusivement un marché captif ?

Ce n’est pas la première fois que des responsables de l’Éducation nationale se déplacent au siège de la société Microsoft. Lors du salon Éducatec-Éducatice 2011, les inspecteurs de l’Éducation nationale chargés de mission nouvelles technologies (IEN-TICE) s’étaient vu convoqués par leur hiérarchie pour tenir leur journée annuelle au siège de la société Microsoft. L’April et Framasoft avaient déjà dénoncé « une véritable entorse à la neutralité scolaire et vivement regretté que les programmes de ces journées ne mentionnaient pas les logiciels et ressources libres3. Malgré la circulaire du premier ministre « Pour l’usage des logiciels libres dans l’administration »4.

Ce n’est pas non plus qu’un accident de parcours. Les services de l’Éducation nationale envoient depuis plusieurs mois des signaux inquiétants. Le rapport de l’Inspection générale sur « La structuration de la filière du numérique éducatif : un enjeu pédagogique et industriel »5 est très peu documenté sur les logiciels et ressources libres ou, au mieux minimise leur apport. Et le rapport n’aborde que très succinctement l’une des dispositions importantes du texte de loi pour la refondation de l’école qui recommande : « l’incitation au développement de ressources numériques se fera notamment en faveur de logiciels libres et de contenus aux formats ouverts »6. Les signataires de ce communiqué auraient pu, avec d’autres, aider les rédacteurs dans leur travail afin d’arriver à un rapport plus exhaustif.

« L’école ne doit pas être un marché captif des éditeurs privateurs du numérique. L’école que nous appelons de nos vœux, ne doit pas enseigner « avec  » le numérique sur des produits privateurs dans une approche de type B2i qui forme avant tout des consommateurs passifs » déclare Rémi Boulle, vice-président de l’April, en charge du groupe de travail Éducation. Dans la continuité des principes hérités du siècle des Lumières, elle doit former des futurs citoyens responsables, capables de réfléchir de façon libre, indépendante voire les créateurs de demain.

Stefane Fermigier, Vice-Président du CNLL, rappelle pour sa part « La place du logiciel libre dans le système éducatif français est un enjeu majeur pour la compétitivité de notre économie. Pour continuer d’être à sa place de leader mondial du logiciel libre, la France doit aussi se doter d’une politique éducative forte dans ce domaine, en privilégiant l’usage d’outils pédagogiques libres, en fondant l’apprentissage du numérique à l’École sur les logiciels libres, et en enseignant les technologies et méthodologies propres au logiciel libre dans les filières informatiques et scientifiques ».

Enseigner « avec  » le « numérique » dans toutes les disciplines nécessiterait a minima :

  • un véritable enseignement de la science informatique ;
  • d’authentiques cours de technologie qui ne seraient plus limités, en collège, à la seule étude d’objets physiques dans lesquels l’informatique qu’ils pourraient incorporer est ignorée et traitée comme une boîte noire  ;
  • un authentique apprentissage raisonné des logiciels et de l’internet qui n’est actuellement enseigné nulle part ;
  • un enseignement des technologies et méthodologies propres au logiciel libre dans les filières scientifiques et informatiques ;
  • l’utilisation de logiciels libres et la diffusion sous licence libre des ressources utilisées dans le service public de l’éducation ;
  • une réflexion opérationnelle (approfondie) sur les contenus de cet enseignement, dès l’école primaire.

C’est également enseigner l’apprentissage du travail collaboratif, incompatible avec des ressources privatrices DRMisées, des formats de fichiers non interopérables, des licences qui ne permettent pas la libre circulation et le libre partage des savoirs. L’École ne doit plus être contrainte dans des systèmes privateurs et fermés.

Nous nous tenons à la disposition de l’Inspection générale et de Mme Catherine Becchetti-Bizot pour toute information complémentaire sur les logiciels et ressources libres pour l’éducation et leur souhaitons un riche salon Éducatec-Éducatice.

À propos de l’April

Pionnière du logiciel libre en France, l’April est depuis 1996 un acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du Logiciel Libre et des standards ouverts auprès du grand public, des professionnels et des institutions dans l’espace francophone. Elle veille aussi, dans leurre numérique, à sensibiliser l’opinion sur les dangers d’une appropriation exclusive de l’information et du savoir par des intérêts privés.

L’association est constituée de plus de 3 600 membres utilisateurs et producteurs de logiciels libres.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site Web à l’adresse suivante : http://www.april.org/, nous contacter par téléphone au +33 1 78 76 92 80 ou par notre formulaire de contact.

Contacts presse :

  • Rémi Boulle, vice-président de l’April, en charge du groupe de travail Éducation, rboulle@april.org>, 06 05 03 32 30
  • Frédéric Couchet, délégué général, fcouchet@april.org +33 6 60 68 89 31
  • Jeanne Tadeusz, responsable affaires publiques, jtadeusz@april.org +33 1 78 76 92 82

À propos de Framasoft

Issu du monde éducatif, Framasoft est un réseau d’éducation populaire consacré principalement au logiciel libre et s’organise en trois axes sur un mode collaboratif : promotion, diffusion et développement de logiciels libres, enrichissement de la culture libre et offre de services libres en ligne.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site Web à l’adresse suivante : http://www.framasoft.org/ et nous contacter par notre formulaire de contact.

Contact presse :

  • Alexis Kauffmann, fondateur et chargé de mission, aka@framasoft.org +33 6 95 01 04 55

À propos du CNLL

Le Conseil National du Logiciel Libre est l’instance représentative, au niveau national, des associations et groupements d’entreprises du logiciel libre en France. Le CNLL représente 13 associations et groupements, et par leur intermédiaire plus de 300 entreprises françaises spécialisées ou avec une activité significative dans le logiciel libre.

Le CNLL a pour principale mission de représenter l’écosystème du logiciel libre auprès des pouvoirs publics et des organisations nationales et internationales existantes.

Contact Presse :

  • Amélie Vaysse, chargée de communication, relations presse. 01 41 40 11 42 – info@cnll.fr

À propos de SavoirsCom1

SavoirsCom1 est un collectif qui s”intéresse aux politiques des biens communs de la connaissance. Son action vise à faire en sorte que les politiques publiques favorisent la création, la diffusion et la mise en partage de biens communs informationnels. SavoirsCom1 défend lespositions exprimées dans son Manifeste.

Contact presse :

À propos de l’Aful

Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres, l’AFUL a pour principal objectif de promouvoir les logiciels libres ainsi que l’utilisation des standards ouverts. Ses membres, utilisateurs, professionnels du logiciel libre, entreprises ainsi que d’autres associations, sont issus d’une dizaine de pays ou de régions francophones (France, Belgique, Suisse, Afrique francophone, Québec).

Interlocuteur de nombreux médias, l’AFUL est présente sur nombre de salons, conférences et rencontres. Elle agit notamment activement contre la vente liée (site Non aux Racketiciels, comparatif bons-vendeurs-ordinateurs.info et bons-constructeurs-ordinateurs.info), pour l’interopérabilité (membre de l’AFNOR, participation aux référentiels d’interopérabilité et d’accessibilité de la DGME, site formats-ouverts.org, etc.), intervient sur les problématiques du droit d’auteur ainsi que pour la promotion de l’utilisation de logiciels et ressources pédagogiques libres pour l’éducation entendue au sens large.

Contacts presse :

Notes

1. Le Numérique à l’École : un enjeu partagé
2.Lancement de la deuxième édition de l’étude sur le numérique éducatif dans les collectivités territoriales
3.Les inspecteurs de l’éducation nationale convoqués chez Microsoft
4.Circulaire Ayrault sur le bon usage des logiciels libres dans l’administration française
5. Michel Pérez est le coordonnateur du rapport « La structuration de la filière du numérique éducatif : un enjeu pédagogique et industriel », 24/09/2013
6.Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République publiée au Journal Officiel le mardi 9 juillet 2013  : « L’incitation au développement de ressources numériques se fera notamment en faveur de logiciels libres et de contenus aux formats ouverts ».




Framasoft et Smile unis dans un mécénat de compétences

Nous nous sommes engagés avec la société Smile, spécialisée dans l’intégration de solutions libres, dans un mécénat de compétences autour de la refonte de notre annuaire de logiciels libres, appelé désormais « Framalibre ». Sa mise en œuvre et son suivi seront assurés par Cyrille Assire pour Smile (ci-dessous à droite) et Alexis Kauffmann pour Framasoft (à gauche).

Cyrille Assire (Smile) - Alexis Kauffmann (Framasoft)

L’annuaire de logiciels libres est le premier projet du réseau Framasoft. C’est celui pour lequel tout a commencé pour nous et même s’il côtoie désormais une vingtaine d’autres projets, il demeure encore le plus fréquenté. Mais force est de constater qu’il a pris la poussière avec le temps, dans le fond comme dans le forme. Il continue à rendre ses services au quotidien mais il a grand besoin d’être mis à jour. Smile va ainsi participer à la refonte ergonomique et graphique du site en nous aidant à repenser globalement le projet et proposer une interface plus fonctionnelle et aboutie.

Le mécénat se distingue du parrainage (sponsoring en anglais) en ce qu’il n’y a pas de contrepartie. Si le mécénat financier ou en nature sont connus, le mécénat de compétences reste un dispositif encore peu répandu. Il permet ici à Smile de mettre à disposition de Framasoft les compétences professionnelles de ses employés pendant leur temps de travail (et sans aucune perte financière). Il donne un nouveau visage au mécénat en le rendant plus solidaire et participatif et permet de faire en sorte que les entreprises et les associations se rencontrent et se rapprochent. Framasoft étant une association reconnue d’intérêt général, Smile va pouvoir déduire de son IS (Impôt sur les Sociétés) 60% des salaires chargés des collaborateurs missionnés, au prorata des heures effectuées pour nous.

Nous vous tiendrons régulièrement au courant des avancées de ce partenariat. Et nous serions ravis de voir d’autres entreprises prendre le sillage de Smile dans le mécénat de compétences parce que ce ne sont pas les besoins qui manquent dans le Libre associatif.




Le Brésil ne veut plus de logiciels impossibles à auditer

Avant Snowden, nous criions dans le désert.

Il en va tout autrement aujourd’hui. Et les gouvernements réalisent soudainement le danger d’avoir choisi des logiciels propriétaires qu’on ne peut évaluer et auditer faute d’accès au code source.

Il ne va pas être facile pour Microsoft, Apple et consorts de répondre ici aux exigences de transparence des autorités brésiliennes qui se tourneront naturellement vers le logiciel libre.

En attendant le tour de la France…

Edward Snowden - Laura Poitras - CC by

Le gouvernement brésilien va interdire l’achat des logiciels qui ne permettent pas leur plein contrôle

Governo vai barrar compra de software que impeça auditoria

Natuza Nery et Julia Borba – 5 novembre 2013 – Folha de S. Paolo
(Traduction : Ulan, Pierre, JonathanMM)

A partir de l’année prochaine, le gouvernement (brésilien) n’achètera plus d’ordinateurs ou de logiciels qui ne peuvent être pleinement audités par les pouvoirs publics. La directive a été publiée le 5 novembre dernier dans le journal officiel « Diario official da Uniao ».

Ainsi, les systèmes d’exploitation comme Windows (Microsoft) et MacOS (Apple) ne seront plus utilisés si les entreprises concernées font obstacle aux enquêtes sur l’espionnage informatique.

Actuellement, à l’installation d’un logiciel (propriétaire), les utilisateurs acceptent les termes d’utilisation de l’éditeur autorisant éventuellement celui-ci à accéder à leur ordinateur.

Le gouvernement brésilien souhaite avoir le droit de surveiller qui surveille ses concitoyens, et ce dans le but de pouvoir identifier et tracer les tentatives d’espionnage.

Selon le journal « Folha de São Paulo », l’intention n’est pas de promouvoir une conversion massive des parcs informatiques, mais prévenir que les produits actuels ne sont plus conformes aux nouvelles exigences.

De cette manière, il y aura un substitution graduelle des programmes traditionnels (propriétaires) pour des logiciels libres, comme Linux, si nous ne parvenons pas à négocier avec les grandes entreprises.

L’importance accordée par le gouvernement à l’espionnage a augmenté depuis qu’ont été publiés les dénonciations sur l’accès par les services américains aux archives des autorités et entreprises brésiliennes.

Économie

Le gouvernement considère que, en plus d’augmenter la sécurité, la directive entraînera des économies. L’utilisation de logiciels libres met un terme au renouvellement obligatoire des licences de ces programmes.

Interrogé pour la rédaction de cet article, Apple n’a pas souhaité répondre à cette décision.

Microsoft a informé qu’il fournit aux gouvernements « l’accès contrôlé au code source et aux autres informations techniques pour les aider à évaluer la sécurité des produits ». La société a également déclaré qu’elle se met à disposition du gouvernement brésilien pour discuter des détails de la mesure.

Valeur incertaine

Il n’y a pas encore d’estimation de l’impact de cette décision sur les dépenses gouvernementales. Les informations plus précises sur ces coûts ne seront dévoilées qu’après l’application de la directive, quand aura lieu une enquête sur les contrats actuellement en vigueur et les dates d’expirations de ceux-ci. Comme ces licences ont été obtenues à des moments différents, il n’est pas encore possible de faire d’estimation.

Le journal précise que le gouvernement de Dilma Rousseff étudie également avec détermination une autre mesure de sécurité informatique : installer le client de messagerie libre Expresso (Serpro) comme référence sur tout ordinateur public à la place de Outlook, ce qui engendrera des économies supérieures à 60 millions de reais par an (environ 20 millions d’euros).

Crédit photo : Laura Poitras (Creative Commons By)




Lettre ouverte d’une musicienne aveugle

Robert Douglass qui mène le projet Open Goldberg Variations a fait publier la lettre d’Eunah Choi ci-dessous sur Reddit.

Nous en avions parlé dans ce récent billet : L’un des plus beaux projets qui soit : libérer la musique tout en aidant les malvoyants.

Il reste deux jours pour atteindre la somme demandée sur Kickstarter. On croise les doigts…

Eunah Choi

Lettre ouverte d’une musicienne aveugle

Open letter from a blind musician

Eunah Choi – 6 novembre 2013 – Reddit
(Traduction : Asta, Peekmo, goofy, sinma, audionuma, Scailyna, barbaturc, Sphinx + anonymes)

Bonjour, je m’appelle Eunah Choi. J’ai contribué au projet Open WTC (Well-Tempered Clavier) et j’ai émis une demande pour faire une édition en braille des partitions de l’Open WTC pour les musiciens aveugles. Grâce à la générosité de tous les contributeurs Kickstarter, j’ai le plaisir d’annoncer que nous avons atteint avec succès les 30 000 $ dont nous avions besoin initialement pour ce projet. Merci !

Mais nous avons encore une chose à finir avant que la levée de fonds ne se termine, le 8 novembre. Nous avons besoin d’atteindre au minimum 50 000 $ afin de produire des partitions en braille pour les musiciens aveugles. Si nous n’y parvenons pas, le prochain pianiste aveugle sud-coréen n’aura d’autre choix que de faire ce fastidieux travail de copie manuelle à partir d’une fragile et ancienne partition en braille, à l’aide d’une ardoise et d’un stylet. Pour les musiciens voyants, recopier à la main une partition est seulement une chose démodée dont nous pouvons parler en en riant. Nous voyons des personnes recopier manuellement des partitions de musique dans des romans ou des films du XIXe siècle ou plus anciens encore. Et pourtant aujourd’hui, des malvoyants, dans le monde entier, ne peuvent obtenir la majorité des partitions dont ils ont besoin uniquement par le biais de cet antique, inefficace et long processus. Tout cela, au XXIe siècle !

C’est inacceptable, un point c’est tout. C’est ce à quoi une pénurie de partition ressemble. Or désormais, grâce à de nombreux ingénieurs et développeurs, nous disposons d’un format solide (MusicXML) et pouvons développer des logiciels pour convertir 50 000 partitions MuseScore en braille. Tout ce dont nous avons besoin, c’est une preuve de la générosité des donateurs de la campagne.

Certains se demanderont : « on m’a dit qu’il y avait des bibliothèques de braille fournissant des partitions en braille pour les personnes aveugles. » Oui, il y A des bibliothèques brailles, mais l’offre NE PEUT satisfaire la demande, c’est à dire qu’il y a beaucoup, beaucoup plus de personnes aveugles qui ont besoin de partitions en braille que ces bibliothèques peuvent en satisfaire. Et à cause des graves limitations sur le partage de fichiers sous droits d’auteur en braille entre pays, inscrites dans les lois sur le copyright, les personnes aveugles en Corée du Sud ne sont même pas autorisées à s’inscrire auprès de services de bibliothèques dans les pays soit-disant développés comme les États-Unis, le Royaume Uni ou le Canada. Donc, quand je parle de pénurie à propos des partitions de musique, je ne suis pas en train d’exagérer.

Quand j’étais au lycée, je m’apitoyais souvent sur mon sort faute de pouvoir obtenir des partitions en braille sur le site américain du NLS. Le NLS ne permet qu’aux citoyens américains aveugles de s’inscrire et de créer un profil. Je fus automatiquement rejetée de cette inscription, simplement parce que je suis née en Corée du Sud et pas aux États-Unis. J’irai jusqu’à dire que cela représente une discrimination sur la nationalité et sur le handicap, créée de manière artificielle par des lois sur le copyright !

Certains diront que les aveugles ont souvent l’oreille parfaite et peuvent se contenter d’écouter des enregistrements pour ensuite s’entraîner afin de reproduire les sons le plus fidèlement possible. On peut également penser qu’il y a des vidéos YouTube ou des émissions télé qui présentent des enfants aveugles, jouant de la musique simplement en ayant écouté l’original. Il faut regarder la réalité en face : « pouvoir écouter ne signifie pas pouvoir lire ». Tout comme les enfants qui doivent apprendre à lire et à écrire pour étudier et faire partie de la société, les musiciens aveugles ont besoin de partitions en braille pour pouvoir participer à la musique et jouer les morceaux qu’ils ont envie de jouer. Il est possible de découvrir une fraction de la musique qui vous plaît, juste en écoutant ; mais vous ne pourrez pas découvrir toutes les expressions musicales, les pensées et le processus d’écriture du compositeur juste en écoutant sa musique. Il FAUT des partitions en braille pour le faire ! Et aujourd’hui, moins de 1% de l’ensemble des partitions est disponible en version braille.

Est-ce que cela serait normal pour vous si votre enfant n’avait accès qu’à un très faible pourcentage des livres, ceux en braille ? Nous DEVONS corriger cela ! Nous POUVONS commencer à libérer toutes nos partitions du domaine public et les donner aux musiciens non-voyants dans le monde entier ! Mais, seulement si nous récoltons 50 000 $ (~37 000€) ! Et seulement si nos soutiens diffusent et propagent le message ! S’il vous plaît, essayez de penser à ceux que vous aimez et qui sont aveugles ! Ils méritent de participer à notre merveilleux héritage musical comme n’importe qui d’autre. Nous devons leur donner des partitions en braille faites pour le XXIe siècle !

À travers l’histoire, les aveugles ont trop longtemps chanté sur des accords mineurs. Il est temps de sécher nos larmes et d’offrir aux musiciens non-voyants une fin heureuse, un accord majeur, avec ces 50 000 partitions du domaine public.

Cordialement,
Eunah Choi




Oublions Powerpoint avec Reveal.js

Pour se passer de Powerpoint, il y a Impress de LibreOffice bien sûr.

Mais il existe aussi de nombreuses solutions web issues du trio gagnant : JavaScript, HTML5 et CSS3).

Nous avons choisi avec cette traduction de mettre en valeur Reveal.js, avec une méthode de geek pour assurer l’archivage et retrouver facilement les différentes versions de vos présentations.

reveal.js

Enseigner avec l’application de présentation libre Reveal.js

Teaching with open source presentation service Reveal.js

Luis Ibanez – 30 octobre 2013 – OpenSource.com
(Traduction : Penguin, Genma, audionuma, cyrille, Omegax, Garburst)

OpenSource.com a un programme pour les modérateurs de communautés, et je suis fier d’en faire partie. Nous nous sommes récemment réunis dans le centre ville de Raleigh (en Caroline du Nord). L’une de nos discussions portait sur les logiciels open source pour l’éducation, et Ruth Suehle, qui dirige l’équipe marketing de Fedora tout en conseillant et en écrivant pour Opensource.com, a attiré notre attention sur les merveilles de Reveal.js, un nouvel outil de préparation de diapositives pour les présentations.

« C’est ce que les gens cool utilisent »dit-elle. Et dieu sait qu’elle avait raison !

Un rapide détour par la page d’exemples et de présentations permet de convaincre les plus sceptiques.

Les principales caractéristiques qui sortent du lot sont :

  • Les diapositives sont créées en écrivant du simple code HTML
  • Les présentations…
    • sont des pages HTML + Javascript
    • peuvent être vues sur n’importe quel appareil : téléphones, tablettes, ordinateurs.
  • Le contenu peut être mis dans un système de contrôle de version (par exemple Git/Github).
    • Ne vous est-il jamais arrivé de regarder une présentation d’une année passée et de vous demander s’il s’agit bien de la version que vous souhaitez utiliser ? Vous êtes vous jamais demandé quelles étaient les dernières modifications ?
  • L’hébergement Git permet la collaboration de plusieurs auteurs.
    • Tout comme avec n’importe quel projet collaboratif, différents auteurs peuvent ajouter du contenu, faire des commentaires, corriger les erreurs.
    • Et en cas de désaccord, ils peuvent toujours faire une branche dérivée, un fork, de ces présentations.

Voici quelques-unes des présentations qui ont été faites lors de notre cours « Pratiques des logiciels open-source » à l’École polytechnique Rensselaer et à l’université de l’État de New-York à Albany :

Pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’écriture de code HTML, il y a un éditeur interactif : Slid.es, au sein duquel vous pouvez créer vos diapositives en utilisant une interface simple. Les présentations sont également hébergées, ainsi vous n’avez pas besoin de vous préoccuper de trouver un serveur web.

Pour ceux à qui écrire du code HTML plaît, la façon la plus facile de commencer est la suivante :

  • Consultez les nombreux exemples
    • Copiez ou forkez vos (exemples) favoris
    • Modifiez et créez le votre

La façon de faire pour du long terme est la suivante :

Enfin, le partager en retour !

Vous pouvez ajouter vos présentations en guise d’exemple pour les autres, en modifiant simplement les exemples de la page de présentation.

Remarquez que l’usage de Git (ou GitHub) n’est pas une nécessité, vous pouvez profitez de la joie d’utiliser Reveal.js comme un simple framework web. C’est juste qu’ajouter les fonctionnalités de Github tel que le contrôle de version, l’hébergement, le partage, donne une nouvelle dimension à la facilité d’usage de ce merveilleux outil.

Remarquez qu’il n’est pas nécessaire d’héberger vos présentations sur un serveur web. Vous pouvez toujours faire la présentation depuis votre pc portable en indiquant à votre navigateur web où se trouvent les fichiers HTML sur votre disque dur. Ce qui peut s’avérer très pratique quand on arrive en retard en classe, ou lorsque l’on a des changements à faire en dernière minute sur la présentation (ce qui bien sûr n’arrive jamais…:)).




Google Maps change de version ? Passons à OpenStreetMap !

Les nombreux services de Google sont généralement gratuits mais ils sont aussi propriétaires.

Ainsi les utilisateurs de Gmail s’en sont rendu compte dernièrement : Google modifie quand bon lui semble son interface et ses fonctionnalités. Et nous sommes mis devant le fait accompli de changements qui vont bien plus dans le sens d’une intégration toujours plus poussée avec les autres services Google (Google+ notamment) que d’un réel souci du confort des utilisateurs.

C’est également ce qui est en train de se produire actuellement avec Google Maps qui change d’interface et donc de version de son API, signifiant par là-même que tous ceux qui avaient développé des applications spécifiques avec la version précédente de l’API devront tout recoder avec la nouvelle version.

Une bonne occasion de migrer vers la carte libre OpenStreetMap[1] à l’aide du site Switch2OSM[2].

Google Maps v2

Faut-il mettre à jour la version 2 de l’API de Google ? Libérez-vous plutôt et passez à OpenStreetMap.

Upgrading from Google v2 API? Free yourself and upgrade to OpenStreetMap

5 novembre 2013 – OpenStreetMap Blog
(Traduction : goofy, lyn, GregR, Britz, Sphinx + anonymes)

Avez-vous reçu un courrier électronique comme celui-là (cf image ci-dessus) ?

Nous ne pouvons vous garantir que vous pourrez disposer de vos cartes. Nous vous recommandons vivement de migrer vers la version 3 de Google Maps avant le 19 novembre.

Oui, Google Maps a décidé de fermer sa vieille API JavaScript de Maps (v2). Ils vous conseillent de passer beaucoup de temps à ré-écrire votre code pour passer à la nouvelle API v3.

Mais pourquoi ne pas utiliser ce temps pour passer à un meilleur service ?

OpenStreetMap (OSM) est une carte créée par des experts, à savoir les habitants mêmes du territoire qu’ils cartographient. On y trouve les sentiers pédestres et les pistes cyclables, les canaux, les espaces verts et les espaces publics, de même que toutes les routes et les chemins de fer. Elle est continuellement mise à jour : pas besoin d’attendre le prochain passage de la voiture Google. Pas étonnant que Foursquare, Github et Mapquest aient déjà opté pour OSM.

Passer de Google Maps à OpenStreetMap est plus facile que vous ne le pensez. Si vous vous êtes déjà confronté à l’ancienne API de Google Map, vous allez trouver en notre équivalent, Leaflet, une bouffée d’air frais. Son interface douce et agréable vous permettra de mettre mieux en valeur l’apparence de votre site, et l’application mobile est aussi fluide que l’application native.

Si vous souhaitez aller plus loin, OpenStreetMap vous permet de créer une belle carte, personnelle, à partir de nos données. Vous n’êtes pas limité au seul style Google, que tout le monde utilise. Puisque les sources sont libres et ouvertes, vous n’avez pas à payer quoi que ce soit pour accéder à des services « premium ».

Comment franchir le pas ? Le site switch2osm.org, géré par la communauté OpenStreetMap, fournit des conseils pour passer à OpenStreetMap. Les sections « The Basics » (NdT : Premiers pas) et « Using Tiles » (Utiliser des tuiles) vous permettront de transformer votre code JavaScript pour qu’il fonctionne avec OSM. Ce site est également utile pour trouver toutes les informations nécessaires à la création de cartes personnalisées.

Au bout du compte, OpenStreetMap est beaucoup plus qu’une solution alternative à l’API Google Maps. Nous offrons quelque chose de différent : un accès libre et ouvert aux données cartographiques brutes. Cela permet aux développeurs de débrider leur créativité et d’innover un maximum, en allant beaucoup plus loin qu’une simple intégration d’une carte dans un site web. Cerise sur le gâteau : plus on utilise OSM sur des sites web, plus les cartes seront vues des utilisateurs et plus les contributeurs à ce travail de cartographie collaborative seront nombreux ; au final, la carte, créée par la communauté, devient de plus en plus précise.

Utiliser OpenStreetMap, c’est défendre et promouvoir ce projet et ainsi nous aider dans notre mission bénévole : créer la carte du monde la plus ouverte et la plus riche qui soit.

switch2osm.org

Notes

[1] Pour rappel notre article Framablog : Avez-vous le réflexe OpenStreetMap ? et notre tag dédié.

[2] Nous envisageons de traduire ce site en français.




Chapitre I — Où notre héros prend le RER C sans se tromper, mange un bon gâteau et rédige comme un coucou suisse

Le Pouhiou est un animal social. Il n’a nul besoin de tour d’ivoire pour s’isoler du bruit du monde et rédiger son hœuvre définitive, car ses élucubrations de Toulouzinzin se nourrissent de sa vie même. Le lecteur superficiel s’en étonnera, tant l’imaginaire des Noénautes semble débridé (non, je n’utiliserai pas déjanté, finissons-en une fois pour toutes avec cet adjectif galvaudé). Mais lisez plutôt entre les lignes de ce premier épisode, et voyez comment Pouhiou embraye, entre les nouveaux amis qui l’accueillent et les amis imaginaires qu’il accueille dans son WIP.

J’irai écrire chez vous épisode 1 : Paris (1-4 novembre)

Les trois premiers jours de mon NaNoWriMo s’achèvent. Mon premier séjour parisien aussi : ce soir, direction Rouen. Retours sur les premiers pas de cette aventure !

J’ai écrit chez Pierre & Steven

Pierre & Steven sont un couple de lecteurs. Un jour, sur mon google +, un jeune homme vient chatter avec moi et me poser quelques questions. Sur l’écriture, comment est-ce que je réussis à sortir un épisode par jour pendant 4 mois. Sur la construction, les personnages… Tant et si bien que je me demande s’il ne s’agit pas d’un journaliste. Mais non, Pierre écrit, et il est en train de lire #Smartarded. Parce que Steven, depuis qu’il a découvert ce roman sur tetu.com, est fan.

On s’est rencontrés, tous les trois, lors de la dédicace suivante, dans la librairie de Bookynette. On a bu un coup, même si Steven était intimidé. Mais bon : dès que tu me chopes en train de me curer le nez, tu peux plus trop entretenir l’image sacralisée de l’auteur… Ça tombe bien, je préfère les connaître comme amis que comme fans. Et donc, pour ce premier arrêt, j’ai découvert leur chez-eux.

Retenu de longues heures par les sbires de la NSA, Pouhiou n’en mène pas large, car il doit s’expliquer sur son plan secret de domination du monde habilement dissimulé dans son calendrier nanowrimo.

Écrire et faire la fête.

Après la journée Domaine Public à l’Assemblée Nationale, j’ai pris le RER C. Sans me tromper #AchievementUnlocked. Direction Ivry, pour poser mon gros sac à dos chez ce couple qu’on rêve tous de vivre. Chez eux, il y a du thé japonais (ils adorent cette culture et parlent mieux que moi cette langue que j’avais pourtant étudiée… dans une autre vie !). Il y a des mangas, des DVD, des goodies, du Doctor Who… Bref : le paradis d’une Madame Marquet ! Ils m’ont accueilli lors d’un week-end particulier. Après un vendredi soir où ils m’ont invité à une soirée Halloween inoubliable, nous avons fêté l’anniversaire de Pierre samedi soir. Un anniversaire avec un somptueux gâteau TARDIS et l’annonce de leur récent PACS (félicitations les amours !)… gâteau tardis

J’avais donc les journées pour écrire mon NaNoWriMo… et les soirées pour rencontrer des gens, discuter, voire offrir quelques marque-pages et livres !

Retrouver les NoéNautes

Sérieux, le 31 au soir je faisais pas mon fier. Ni le 1er au matin. Je n’avais pas peur de ne pas avoir d’intrigue… Comme ils disent sur le forum du NaNoWriMo : No plot, no problem. Je n’avais pas peur de mon manque de recherches. Et pourtant je devrais : ce roman va m’en demander bien plus que tout ce que j’ai pu écrire auparavant… Mais cette fois-ci je peux survoler les faits, juste pour m’inspirer ; puis faire du fact-checking une fois le roman achevé. Donc même pas peur.

J’avais peur que mes amis imaginaires ne soient pas au rendez-vous.

Cela fait plus de 9 mois que je n’ai pas écrit les NoéNautes. Trois mois de crowdfunding. Six mois de boulotage. Sans compter les projets annexes (dont un secret bien dissimulé), les chroniques sur le sexe dans une radio associative toulousaine, (promis d’ici Noël je les uploade sur ma chaîne YouTube), les conférences et ateliers d’écriture… 9 mois que j’ai délaissé mes personnages. Or là, j’arrive avec une histoire et une construction qui veulent bousculer tous les codes établis…

Le NaNoWriMo : une vraie découverte.

Alors me voilà devant mon clavier. J’entame un incipit, sur une des phrases qui m’ont été données lors de mon défi du nouvel an. Je me lance dans ce premier chapitre, pas très bien assuré. Aglaé a changé, madame Marquet est toujours en verve… Mais les mots prennent le temps de se choisir. Je relis des passages de MonOrchide. Fais des mind map sur les personnages, les chapitres, les effets de style du nouvelleau narrateurice (#ZéroSpoiler). Et sans calculer, j’écris juste ce qu’il faut. Je pensais qu’une fois lancé, j’exploserais le scores. Je me disais que je ferais bien plus de 1667 mots par jour. Mais non : je suis aussi régulier qu’un coucou suisse. Sans calculer mon coup, j’écris chaque jour juste ce qu’il faut. Des scènes dont je ne me croyais pas capable. Des essais stylistiques aussi amusants que les féminins/masculins de Cassandre (dans #MonOrchide). Si la mayonnaise prend, on devrait avoir, mine de rien, un opus intéressant qui donnera du corps à tout le cycle !

Pouhiou on zi internetz

J’en ai l’habitude : on parle plus de mes expériences autour des romans (la licence CC0, le crowdfunding pour rendre gratuits des livres papiers, le NaNoWriMo en sac à dos…) que des livres en eux-même. Cela ne me dérange pas. Parce que ces expérimentations sont militantes : un moyen de montrer qu’explorer de nouvelles voies c’est amusant… Et aussi que les NoéNautes trouvent leur public. Et que ce public me retrouve en ligne. J’en profite néanmoins pour faire un gros poutou à Deidre, qui en plus d’avoir chroniqué #Smartarded puis #MonOrchide, a relayé sur son blog mon dernier grain de folie. Je croyais que j’allais me déconnecter durant ce mois de novembre : c’est tout le contraire. Je réponds à plein de questions, d’emails. Je discute avec des ami-e-s qui aussi se sont lancé-e-s dans un NaNoWriMo. Je suis les avancées de Ploum que j’ai hâte de lire… L’avantage quand tu écris au vu et au su de tous, c’est que tu peux pas te sentir seul. Du coup j’ai plein de monde dans mon sac à dos.

pouhiou avec son sac à dos

Prochaine étape : Rouen !

On en reparle dans 3 jours.

— Pouhiou.

PS : Notez que vous pouvez suivre l’aventure depuis http://noenaute.fr (mon flattr y est), https://framablog.org et même depuis http://actualitte.com ! Je rappelle que Framasoft a besoin de soutiens et dons pour continuer à soutenir de libres dingueries comme les miennes.




Pouhiou dans les starting-blocks

…en fait il est déjà parti !

Diable d’hemme ! À peine a-t-il annoncé qu’il partait que Pouhiou est déjà plus loin et que voici sa toute première étape, un genre de contre-la-montre de son Tour de France (en roue libre naturellement). En guise d’EPO, des feuilles de thé, en guise de préparation, un petit tour de chauffe à l’Assemblée Nationale et maintenant, en avant ! Il va tricoter du texte sur sa bécane par-ci par-là, avec des supporters hôtes à chaque étape, un sprint quotidien pour tenir la cadence, et des billets au fil du vent de la course !

J’irai écrire chez vous — épisode 0 : Préparatifs.

Le thé est chaud. Un thé vert importé du Japon par mes premiers accueillants. C’est le matin du 1er novembre, le premier jour du NaNoWriMo. Je devrais écrire… mais je m’accorde une dernière raison de procrastiner : il faut que je raconte ces derniers jours !

Tout le monde en parle (ou presque…)

L’appel pour ce “J’irai écrire chez vous” a résonné de partout. Sur le Framablog déjà, grâce au soutien indéfectible de Framasoft, pour qui je suis fier de battre la campagne. Et voilà qu’ActuaLitté rejoint la partie. Juste après la parution de l’article sur le Framablog, je leur fais un tweet. Parce que je sais qu’ils ont un regard attentionné sur les écrivains aux projets doux et dingues (oui, je parle bien du Projet Bradbury où Neil Jomunsi nous explique que dans “piratage” il y a “partage”).

Moins d’un quart d’heure après ce tweet, je reçois un coup de fil enthousiaste de Nicolas Gary. Qui aime le projet. Va reprendre l’article appelant à m’héberger. On parle de Neil, d’Amanda Palmer. On se met d’accord pour faire passer mon journal de bord de l’aventure (donc à suivre sur noenaute.fr, framablog.org et actualitte.com : ça c’est du collaboratif !!!). On se dit que si on arrive à ça avec zéro préméditation, qu’est-ce qu’on pourrait parvenir à faire en préparant notre coup à l’avance… #ASuivre.

Tout le monde l’entend (ou pas loin)

Je dois dire que j’hallucine de voir tant de générosités et de propositions. En quelques jours, le Framadate s’est rempli d’hébergeurs volontaires des quatre coins de France, voire de Suisse et d’Espagne ! Je peux pas faire un petit mot à tout-e-s celles et ceux chez qui je n’irai pas écrire (cette fois…?) sinon je ne parviendrai jamais à me lancer dans ce roman. Mais merci à tou-te-s de démontrer (une fois de plus) qu’un rapport de confiance et d’échange fonctionne et peut remplacer un rapport commercial de méfiance.

Il a bien fallu choisir. Dans les critères se sont ajoutées des dates-clés (Lyon du 25 au 28 pour y animer un atelier d’écriture collaboratif ouvert à vous, et Nice du 28 au 30 pour les Journées Méditerranéennes du Logiciel Libre. Cela, c’est en plus du Capitole du Libre les 23 et 24 novembre à Toulouse, où j’animerai un atelier d’écriture et une conférence.

J’ai tenté de choisir en fonction des trajets (histoire que ça me prenne pas trop de temps et que ça me coûte pas ultra-cher en trains et co-voiturages) ce qui donnera :

  • du 1 au 4 : Paris (Pierre & Steven)
  • du 4 au 7 : Rouen (Mathias)
  • du 7 au 10 : Brest (Moosh)
  • du 10 au 13 : Rennes (Orianne)
  • Du 13 au 16 : re-Paris (Adrienne)
  • du 16 au 19 : Limoges (Etienne & Valérie)
  • du 19 au 22 : Foix (Kiro & Nelwynn)
  • du 22 au 25 : Toulouse (Claire)
  • du 25 au 28 : Lyon (Pyg)
  • du 28 au 30 : Nice (Gee)

Pouhiou prend son bâton de pèlerin, image de odysseuslibre

Tout le monde aime le Domaine Public (ou peu s’en faut)

Donc mercredi dernier, train Toulouse Paris. Avec des rencontres et des discussions incroyables dans mon wagon : on a juste changé le monde (ne serait-ce que dans nos crânes). J’ai pris le train avant-hier car hier, j’étais à l’Assemblée Nationale. Lionel Maurel (Calimaq) et SavoirsCom1 y avaient organisé (sur l’invitation d’Isabelle Attard) une journée d’étude sur le Domaine Public. Et on est (trop) peu d’auteurs vivant dans le Domaine Public, donc on me fait témoigner.

C’est marrant de voir comme on ne considère que l’auteur qui prend des poses de bronze mal coulé. L’auteur qui souffre et pleure quand des vilains le pressurent et trahissent son œuvre, son sang. L’auteur génie spolié par ces outrecuidants qui en le diffusant et le partageant l’empêcheront d’écrire sa prochaine livre de chair. Pour paraphraser le collègue Piérick : ne me traitez pas d’auteur, ou je vous traiterai de public !

À l’ombre du piédestal, au pied de la statue du Grand Auteur, il y a un bac à sable qui s’appelle Domaine Public. Où chaque œuvre est une pâte à modeler de nouvelles créations, de nouvelles œuvres. On est plein de créateurices à vouloir jouer là. On veut juste un peu de soleil, et protéger le bac des chiens qui viennent… marquer un territoire. Hier de nombreuses personnes l’ont compris, et j’espère que cette journée portera ses fruits légaux.

Tout le monde a peur (non : surtout moi, en fait !)

Le livre III du cycle des NoéNautes. 50 000 mots minimum en moins d’un mois. Ces derniers jours, dès que j’y songeais, j’avais la fourbe phrase « mais que diable allait-il faire dans cette galère ? » qui me venait en tête. Je suis excité et effrayé. Je veux retrouver mes amis imaginaires, les NoéNautes, mais je ne sais combien ils auront changé, ni si elles seront fidèles au rendez-vous.
J’ai préparé mes chapitres. Comme pour les autres livres : 8 hexagrammes du Yi King interprétés. Huit situations de cet « oracle de sagesse » chinois qu’il va falloir traduire en une trame narrative. Ajouter les 3 personnages des lecteurs qui ont choisi cette récompense dans le Crowdfunding #MonOrchide. Et toutes ces intuitions sur les formes que va prendre ce nouvel opus…
Quand je vois Ploum, l’auteur passionnant et passionné a qui j’ai piqué l’idée de faire le NaNoWriMo, qui est à fond sur son roman (si tu le soutiens tu reçois des nouvelles régulières de ses avancées : il y en a déjà !!!). Je suis jaloux. Moi je suis encore dans cette crainte excitée de celui qui va sauter à l’élastique… Allez, je prends une grande respiration, et on se retrouve en bas ?

À dans 3 jours… si tout va bien !

— Pouhiou.

PS : Notez que vous pouvez suivre l’aventure depuis http://noenaute.fr (même que vous pouvez y télécharger les romans et/ou participer aux frais de transport grâce aux boutons flattr et paypal dans les articles), https://framablog.org et même depuis http://actualitte.com ! Je rappelle que Framasoft a besoin de soutiens et dons pour continuer à soutenir des dingueries comme les miennes http://soutenir.framasoft.org.