Si on laissait tomber Facebook ?

Le travail de Salim Virani que nous vous invitons à parcourir est remarquable parce qu’il a pris la peine de réunir et classer le très grand nombre de « petites » atteintes de Facebook à notre vie privée. Ce n’est donc pas ici une révélation fracassante mais une patiente mise en série qui constitue une sorte de dossier accablant sur Facebook et ses pratiques avouées ou inavouables. Vous trouverez donc de nombreux liens dans l’article et au bas de l’article, qui sont autant de sources.

Si comme nous le souhaitons, vous avez déjà renoncé à Facebook, il est temps d’en libérer vos proches : les références et les faits évoqués ici par Salim Virani seront pour vous un bon réservoir d’arguments.

Par quoi remplacer Facebook lorsqu’on va supprimer son compte ? Telle est la question qui reste le point bloquant pour un certain nombre de personnes.  Bien sûr il existe entre autres Diaspora et ses divers pods (dont Framasphère bien sûr), mais Salim Virani répond plutôt : par de vrais contacts sociaux ! Avons-nous vraiment besoin de Facebook pour savoir qui sont nos véritables amis et pouvoir échanger avec eux ?

N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience de Facebook et de ses dangers, dont le moindre n’est pas l’addiction. Saurons-nous nous dé-facebook-iser ?

Source de l’article : Get your loved ones off Facebook

Traduction Framalang : Penguin, mo, egilli, audionuma, goofy, lamessen, roptat, xXx, serici, Mika, jums, ratator, dodosan, mathis, mika, Lumibd, jums, ratator, Diane

Dites à ceux que vous aimez de laisser tomber Facebook

par Salim Virani

J’ai écrit ce qui suit pour ma famille et mes proches, afin de leur expliquer pourquoi les dernières clauses de la politique de confidentialité de Facebook sont vraiment dangereuses. Cela pourra peut-être vous aider aussi. Une série de références externes, et des suggestions pour en sortir correctement, se trouvent au bas de cet article.

Mise à jour 2017 : beaucoup des inquiétudes que j’avais se sont avérées fondées. Facebook a persévéré dans sa logique de mépris envers ses utilisateurs. J’ai actualisé cet article en y ajoutant quelques liens et arguments supplémentaires.

« Ah au fait, j’avais envie de te demander pourquoi tu quittes Facebook », telle est la question embarrassée qu’on me pose du bout des lèvres très fréquemment ces temps-ci. Genre vous savez plus ou moins que Facebook c’est mal, mais vous n’avez pas trop envie de savoir jusqu’à quel point.

J’ai été un grand supporter de Facebook – un des premiers utilisateurs de mon entourage à défendre ce moyen génial de rester en contact, c’était en 2006. J’ai fait s’inscrire ma mère et mes frères, ainsi qu’environ vingt autres personnes. J’ai même enseigné le marketing de Facebook à l’un des plus prestigieux programmes technologiques du Royaume-Uni, la Digital Business Academy. Je suis un technico-commercial – donc je peux voir les implications – et jusqu’à maintenant elles ne m’avaient pas inquiété plus que ça. Je ne prenais pas au sérieux les personnes qui hésitaient en invoquant des questions de vie privée.

Juste pour vérifier…

Pendant les vacances 2014/2015, j’ai voulu passer quelques minutes à vérifier les prochains changements dans la politique de confidentialité, avec une attitude prudente en me demandant « et si… ? ». Certaines éventualités étaient inquiétantes, en particulier concernant nos informations financières et de localisation, sans oublier tout le reste. En fait, ce que je soupçonnais a déjà eu lieu il y a deux ans, depuis 2011 ! Ces quelques minutes se sont changées en quelques jours de lecture. J’ai ignoré beaucoup d’affirmationspas qui, selon moi, peuvent être expliquées comme des accidents (« techniquement plausibles » ou « techniquement fainéantes »).
Après tout, je suis moi-même le fondateur d’une start-up, et je sais à quel point les questions techniques peuvent être complexes. Par exemple, les droits d’accès excessifs demandés par l’application Facebook pour Android proviennent d’un problème technique étroitement lié à Android. Mais il restait encore beaucoup de préoccupations concernant la protection de la vie privée, et j’ai croisé ces faits avec des techniques que je sais être standards dans le marketing basé sur les données.
Avec ces derniers changements de confidentialité le 30 janvier 2015, j’ai peur.

Facebook a toujours été légèrement pire que toutes les autres entreprises technologiques avec une gestion louche de la confidentialité ; mais maintenant, on est passé à un autre niveau. Quitter Facebook n’est plus simplement nécessaire pour vous protéger vous-même, c’est devenu aussi nécessaire pour protéger vos amis et votre famille. Cela pourrait être le point de non-retour – mais il n’est pas encore trop tard pour reprendre le contrôle.

Une petite liste de pratiques de Facebook

Il ne s’agit plus simplement des informations que Facebook dit qu’il va prendre et ce qu’il va en faire ; il s’agit de tout ce qu’il ne dit pas, et qu’il fait tout de même grâce aux failles qu’ils se sont créées dans les Conditions de Service, et la facilité avec laquelle ils reviennent sur leurs promesses. Nous n’avons même plus besoin de cliquer sur « J’accepte ». Ils modifient simplement la politique de confidentialité, et en restant sur Facebook, vous acceptez. Et hop !

Aucune de vos données sur Facebook n’est sécurisée ni anonyme, quels que soient vos paramètres de confidentialité. Ces réglages sont juste des diversions. Il y a des violations de confidentialité très sérieuses, comme la vente de listes des produits que vous recommandez à des annonceurs et des politiciens, le pistage de tout ce que vous lisez sur Internet, ou l’utilisation des données de vos amis pour apprendre des informations privées sur vous – aucune de ces pratiques n’a de bouton « off ». Pire encore, Facebook agit ainsi sans vous le dire, et sans vous révéler les dommages que vous subissez, même si vous le demandez.

Facebook donne vos données à des « tiers » via les applications que vous utilisez, puis il affirme que c’est vous qui le faites, pas eux. À chaque fois que vous utilisez une application connectée à Facebook, vous autorisez Facebook à échapper à sa propre politique de confidentialité avec vous et vos amis. C’est comme quand mon frère me forçait à me frapper moi-même, puis me demandait « Pourquoi tu te frappes tout seul ? ». Et il allait dire à ma mère que ce n’était pas de sa faute.

En creusant un peu, j’ai découvert tout le pistage que fait Facebook – et je l’ai vérifié avec des articles de sources connues et réputées, ainsi qu’avec des études qui ont été examinées minutieusement. Les liens sont dans la section Source à la fin de ce post.

Ça semble fou quand on met le tout bout à bout !

  • Facebook crée de fausses recommandations de produits venant de vous pour vos amis – et ils ne vous le disent jamais.
  • Quand vous voyez un bouton « J’aime » sur le web, Facebook est en train de repérer que vous êtes en train de lire cette page. Il parcourt les mots-clés de cette page et les associe avec vous. Il sait combien de temps vous passez sur les différents sites et les différents sujets.
  • Ils lisent vos messages privés et le contenu des liens que vous envoyez en privé.
  • Ils ont mis en place des fonctionnalités qui allument le micro de votre téléphone – vu leurs antécédents de changement de paramètres de confidentialité, une surveillance audio peut très probablement commencer sans que vous le sachiez.
    Ils peuvent utiliser la reconnaissance faciale pour pister vos déplacements avec des photos, même celles qui ne sont pas sur Facebook (les photos prises depuis les téléphones contiennent des informations sur la date, l’heure et la localisation GPS).
  • Ils repèrent votre localisation et l’utilisent pour trouver des informations sur vous, si par exemple vous êtes malade (si vous êtes chez un médecin ou un spécialiste), avec qui vous couchez (qui est à vos côtés pendant la nuit), où vous travaillez, si vous êtes en recherche d’emploi (un rendez-vous d’une heure dans les bureaux de la concurrence), etc.
  • Ils ont organisé des campagnes de quasi-dénonciation pour inciter par la ruse les amis des gens à révéler des informations sur eux, alors qu’ils avaient décidé de les garder secrètes.
  • Ils utilisent l’énorme quantité de données qu’ils ont sur vous (avec vos « J’aime », ce que vous lisez, ce que vous écrivez mais que vous ne publiez pas) pour créer des profils très précis de qui vous êtes – même si vous faites tout pour garder ces choses secrètes. Il y a des techniques statistiques, qui existent depuis des décennies en marketing, pour trouver des modèles comportementaux en corrélant les actions et les caractéristiques d’une personne. Même si vous n’avez jamais publié quoi que ce soit, ils peuvent facilement déduire vos âge, sexe, orientation sexuelle et opinions politiques. Quand vous publiez, ils en déduisent beaucoup plus. Puis ils le révèlent aux banques, aux compagnies d’assurances, aux gouvernements et, évidemment, aux annonceurs.

« Je n’ai rien à cacher »

Pourtant, beaucoup de gens ne s’en inquiètent pas, estimant qu’ils n’ont rien à cacher. Pourquoi s’intéresseraient-ils à ma petite personne ? Pourquoi devrais-je m’inquiéter de cela alors que je ne fais rien de mal ?

L’histoire est désormais célèbre : une adolescente enceinte a vu sa grossesse révélée au grand jour par le magasin Target, après que ce dernier a analysé ses données d’achat (sacs à main plus grands, pilules contre le mal de tête, mouchoirs…) et a envoyé par erreur un message de félicitations à son père, qui n’était pas au courant. Oups !

Il arrive la même chose à vos données, qui sont révélées à n’importe quelle entreprise sans contrôle de votre part. Et cela se traduit par les différentes manières dont vos données peuvent révéler des choses vous concernant à des entités que vous ne souhaitez pas mettre au courant.

L’un des problèmes les plus évidents ici concerne les compagnies d’assurance. Les données qu’elles récoltent sur vous sont exploitées pour prédire votre futur. Aimeriez-vous qu’on vous refuse une assurance santé sous prétexte qu’un algorithme a prédit à tort que vous aviez commencé à consulter un cardiologue ?

Et si votre employeur ou futur employeur savait que vous êtes peut-être enceinte ?

Aimeriez-vous que votre patron soit au courant quand vous n’êtes pas réellement cloué au lit, ou quand vous cherchez un autre job ?

Aimeriez-vous que n’importe qui soit au courant si vous avez des difficultés à payer votre prêt ? Si vous vendez votre maison, les acheteurs sauront qu’ils sont en position de force.

Ne confondez pas vie privée et secret. Je sais ce que vous faites dans la salle de bain, mais vous fermez quand même la porte. C’est parce que vous voulez de l’intimité, pas pour cacher un secret. (Extrait de Je n’ai rien à cacher, pourquoi devrais-je faire attention à ma vie privée en ligne ?)

Même si nous avons pour la plupart d’entre nous le sentiment que nous n’avons rien à cacher, nous nous retrouvons tous parfois dans des situations où nous avons besoin que certaines choses restent secrètes, au moins pendant un temps. Mais nous renonçons à cela – et pour quelle raison ?

Extraits des « Conditions d’utilisation » (et non « Politique de confidentialité », vous voyez l’astuce ?)

Vous nous donnez permission d’utiliser votre nom, image de votre profil, le contenu et les informations en lien avec des activités commerciales, soutiens sponsorisés et autres contenus (comme les marques que vous aimez), proposés ou mis en avant par nos soins.

Plus bas :

Par « information » nous voulons dire les données et autres informations qui vous concernent, ce qui inclut les faits et gestes des utilisateurs et des non-utilisateurs qui interagissent avec Facebook.

Donc cela inclut tout ce qu’ils collectent sur vous mais sans vous le dire. Tout ce que vous lisez sur Internet, tout ce qu’on a jamais publié à votre propos, toutes vos transactions financières privées.

De plus, vos données commencent à être combinées avec les données de vos amis pour faire un modèle encore plus précis. Il ne s’agit pas que de vos données, mais ce que l’on obtient quand on combine tout ensemble.

Le problème n’est pas ce que nous avons à cacher, il s’agit de garantir le droit fondamental à notre liberté – lequel est notre droit à la vie privée

L’article 12 de la Déclaration des Droits de l’homme de l’ONU indique :

Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation.

Nous avons le droit de dire un mot sur la façon dont ces informations seront utilisées. Mais en utilisant Facebook, nous les abandonnons volontairement, pas seulement les nôtres mais aussi celle de nos amis, de notre famille !

Si vous admettez avoir commis quelque chose d’illégal dans les messages privés de Facebook, ou si vous avez simplement mentionné un soutien à une action politique, cela pourra être utilisé contre vous à l’avenir, tout particulièrement par un gouvernement étranger. Vous pouvez être arrêté simplement parce que vous étiez au mauvais endroit au mauvais moment, ou être mis à l’écart à l’aéroport un jour, pour risquer de la prison car vous avez révélé que vous avez fait quelque chose d’illégal il y a 5 ans. Un comédien New Yorkais a vu une équipe SWAT (un groupe d’intervention policière américaine musclé) entrer dans son appartement pour une blague sur Facebook. Les forces de l’ordre commettent souvent des erreurs, et vous leur donnez plus de pouvoir et plus de chance d’être dans l’erreur. Vous rechargez le fusil, le pointez sur votre tempe, et le donnez à n’importe quel « applicateur de la loi » à la gâchette facile capable d’acheter vos données personnelles.

Image par Joelle L  (CC-BY-2.0)

Pas besoin de parler d’une hypothétique surveillance gouvernementale ici. L’un des premiers investisseurs de Facebook, Greylock, a un conseil d’administration en lien avec la CIA via une entreprise appelée In-Q-Tel. Selon leur site web, ils « identifient les technologies de pointe pour aider la CIA et plus largement l’intelligence américaine à poursuivre leur mission ». Et si vous n’êtes toujours pas au courant, il a été révélé que les données de Facebook ont été livrées directement au programme PRISM.

Les courtiers en données commerciales

Et comme je l’explique plus loin, ces informations se retrouvent de toute façon en grande partie publiquement accessible. Pas besoin des programmes de la NSA, les entreprises de données marketing s’en occupent, en dés-anonymisant toutes vos données pour les vendre encore et encore. C’est fait systématiquement et automatiquement. Il y a toute une industrie autour de ça. Il y a des places de marché pour acheter et vendre les données des consommateurs, qui étaient bâties originellement autour des agences de crédit et des entreprises de publipostage, puis qui ont évolué avec l’industrie de la barre d’outil de navigateur, quand Internet Explorer était répandu – maintenant il y a encore plus d’informations qu’avant. Un exemple récent est RapLeaf qui a collecté et publié des informations identifiables personnellement, y compris des identifiants Facebook et MySpace.
Ils ont arrêté suite à une sérieuse controverse, mais non seulement le mal avait été fait, mais il y a eu d’autres entreprises qui ont échappé à cette mauvaise publicité et ont continué ces pratiques. Il ne s’agit pas de la façon dont les commerciaux vous adressent des publicités ciblées : le problème, c’est que vos données sont achetées et vendues pour cela.

Dans quel pays envisagez-vous de partir en voyage ? Êtes-vous d’accord pour confier toutes ces informations sur vous aux forces de l’ordre de ce pays ? Parce que, sachez-le : elles les achètent.

Mise à Jour 2017 : Facebook a annoncé sa collaboration avec quatre des plus grands courtiers en données.

Intercepter vos communications

Le truc, c’est qu’il n’y a pas besoin d’approuver une théorie du complot pour être concerné. Mark Zuckerburg lui-même a été très clair publiquement avec ses investisseurs à propos de ses intentions :

1) Être l’intermédiaire de toutes les communications personnelles.

C’est pour cela qu’ils ont conçu Messenger et acheté WhatsApp, mais n’oubliez pas qu’ils ont essayé pire. Quand ils ont lancé les emails Facebook, ils ont profité des utilisateurs qui avaient synchronisé leurs contacts Facebook. Ils ont fait en sorte que l’adresse @facebook.com soit l’adresse par défaut pour tout le monde. Pourquoi ? Pour que vos amis vous envoient des e-mails sur votre adresse @facebook.com au lieu de votre adresse normale, ce qui leur permettra de lire vos correspondances.

2) Rendre publiques toutes les communications privées au fil du temps.

C’est pour cela qu’ils ont lentement changé les paramètres de vie privée par défaut vers public, rendu les configurations de la vie privée de plus en plus difficiles à utiliser, et prétendent maintenant que leur outil d’aide à la vie privée va changer cela.

En réalité, il y a une foule de violations de la vie privée qui ne peuvent être désactivées, comme permettre aux publicitaires d’utiliser votre liste de contacts, couper la façon dont Facebook suit ce que vous lisez sur Internet, ou empêcher Facebook de collecter d’autres informations sur vous. Vous ne pouvez pas les désactiver !

Facebook ne vous laisse pas partager ce que vous voulez

Même si vous n’avez rien à cacher, inquiétez-vous du contraire, ce que Facebook choisit de cacher quand vous souhaitez le partager. Ils vous filtrent.

« Je voulais te demander pourquoi tu quittes Facebook » arrive généralement après quelque chose comme « Tu n’as pas vu mon post la semaine dernière ? ».

Si vous avez déjà eu cette conversation, vous aurez noté qu’il y a une grande différence entre vos attentes lorsque vous communiquez sur Facebook et ce qui arrive réellement. En gros, Facebook filtre vos posts suivant que les utilisateurs utiliseront plus Facebook ou non s’ils ne le voient pas.

On a l’impression que Facebook est la seule manière de rester en contact. Avec les photos et les commentaires. On a l’impression que tout le monde y est et qu’on y voit une bonne partie de leur vie.

En fait, un grand nombre de vos messages ne sont jamais vus par personne !
Et vous en manquez plein aussi. Même si ceux de vos amis vous arrivent, cela ne veut pas dire que les vôtres leur parviennent.

Les messages privés puent aussi. Combien de messages Facebook envoyés sans réponse ? À combien de messages Facebook pensez-vous avoir oublié de revenir plus tard, combien en manquez-vous simplement ? Est-ce comme ça que vous voulez traiter vos amis ?

Facebook est un moyen vraiment peu fiable pour rester en contact.

Le mois dernier (NdT : en 2015), j’ai simplement cessé d’utiliser Facebook. Quelque chose d’incroyable est arrivé. Les gens m’ont téléphoné, et on s’est vraiment donné de nos nouvelles. Ma famille était plus en contact. Mon frère m’a envoyé des courriels avec des nouvelles. Des amis sont venus chez moi me dire bonjour.
C’était, disons, social.

Censure politique

Facebook bloque des publications s’il y a du contenu politique qu’il n’aime pas. Ils ont bloqué des publications concernant Ferguson et d’autres manifestations politiques. Quand Zuckerberg a prétendument pété un câble et a banni les mots « vie privée » des réunions à Facebook, cela a aussi été censuré dans toutes les publications Facebook. Vous aviez juste un message d’erreur à propos de « contenu inapproprié ». Ouais, c’est ça ! Inapproprié pour qui ?

Pourtant, nous ne devrions pas être surpris. Facebook n’est pas une plate-forme neutre – nous devons être conscients des objectifs des gens qui sont derrière. Zuckerberg a révélé ses intentions publiquement. Le premier membre du conseil de Facebook aussi, Peter Thiel, un conservateur. Quand il était plus jeune, il a écrit un livre remettant en question le multiculturalisme à Stanford, et il soutient maintenant une théorie appelée le « Désir Mimétique » qui, parmi d’autres choses positives, peut utiliser les groupes sociaux des gens pour manipuler leurs désirs et leurs intentions (je suis un fan de Thiel quand il parle des startups – mais on oublie souvent que beaucoup de gens ne connaissent pas tout ceci).

Facebook va jusqu’à laisser des organisations politiques bloquer vos communications. Il suffit de quelques personnes pour classer comme offensant un article d’actualité, et il est supprimé du flux de tout le monde. Cette fonctionnalité est souvent détournée. Je peux bloquer n’importe quel article sur Facebook en convainquant quelques amis de le classer comme offensant. C’est de la censure facile et pas chère.

Mise à jour de 2017 : on a vu combien cela a affecté les élections des États-Unis. Les fils d’actualité des gens qui avaient des idées opposées étaient souvent filtrés, et pourtant des fausses actualités se sont facilement répandues facilement, parce que ces faux gros-titres renforcent nos convictions et nous sommes contents de les partager.

Tout cela confirme que c’est une mauvaise idée de compter sur Facebook pour communiquer avec des gens qui sont importants pour vous. Votre habitude d’utiliser Facebook implique que d’autres personnes doivent utiliser Facebook.

C’est un cercle vicieux.

En fait, cela nuit à vos relations avec beaucoup de gens, parce que vous pensez que vous êtes en contact avec eux, mais vous ne l’êtes pas. Au mieux, vous êtes en contact avec une version filtrée de vos amis. Ces relations s’affaiblissent, alors que vos relations avec des personnes qui publient du contenu qui plaît à Facebook prennent leur place.

Non seulement Facebook veut lire toutes vos communications, mais il veut aussi les contrôler.

Vous balancez vos amis

Même si vous pensez que tout ça ne vous pose pas trop de problèmes, en utilisant Facebook, vous forcez vos amis et votre famille à accepter la même chose. Même ceux qui ne sont pas sur Facebook, ou qui vont jusqu’à utiliser des faux noms.

Si vous avez déjà utilisé la synchronisation des contacts Facebook, ou si vous avez déjà utilisé Facebook sur votre téléphone, alors Facebook a récupéré la totalité de votre liste de contacts. Les noms, les numéros de téléphone, les adresses, les adresses électroniques, tout. Puis ils utilisent tout ça pour créer des « profils fantômes » des gens que vous connaissez et qui ne sont pas sur Facebook. Les internautes qui n’utilisent pas Facebook s’en aperçoivent souvent en recevant des e-mails qui contiennent leurs informations personnelles de la part de Facebook. Les internautes qui utilisent Facebook s’en aperçoivent aussi quand ils publient une photo d’un ami qui n’est pas sur Facebook, et qu’elle se retrouve automatiquement taguée. Mon ami n’est pas sur Facebook, mais comme d’autres amis et moi avons utilisé Facebook sur nos téléphones, Facebook connaît son nom et ses informations de contact, et sait aussi qui sont ses amis, puisqu’il peut le voir dans leur liste de contacts et leur journal d’appel. Il suffit de publier quelques photos avec son visage (ils peuvent l’identifier sur des photos), et voilà, ils peuvent ajouter les données de géolocalisation tirées des photos à son profil fantôme. Beaucoup d’autres techniques de Facebook fonctionnent aussi avec les profils fantômes. Et par-dessus le marché, ils peuvent déduire beaucoup de choses sur lui très précisément en s’appuyant sur des similitudes statistiques avec ses amis.

Donc en gros, on a tous balancé accidentellement nos amis qui voulaient préserver leur vie privée. Facebook nous a piégés.

Mais les pièges de Facebook vont encore plus loin.

La « vie privée » ne s’applique pas à ce que Facebook déterre

Tout comme les profils fantômes des gens, Facebook peut « deviner un like » en fonction d’autres informations qu’il possède sur vous, comme ce que vous lisez sur Internet ou ce que vous faites dans les applications quand vous vous y authentifiez avec Facebook ou ce qu’il y a sur votre facture de carte bleue (j’en parlerai davantage plus loin). Appelez cela un « like fantôme ». Cela leur permet de vous vendre à plus d’annonceurs.

Il y a déjà une vaste documentation sur la collecte de ces informations par Facebook. La technique du « like fantôme » est simplement une utilisation standard des techniques statistiques en marketing de base de données. Si vous lisez beaucoup sur ce sujet, vous l’aimez probablement. Ce genre de chose. Ces techniques sont utilisées en marketing depuis les années 80 et vous pouvez embaucher des étudiants en statistiques pour le faire, même si bien sûr, Facebook embauche les meilleurs du domaine et cherchent à faire avancer l’état de l’art en intelligence artificielle pour cela. En Europe, Facebook est légalement obligé de partager toutes les informations qu’il a sur vous, mais il refuse. Donc il y a encore une autre action en justice contre eux.

Les permissions

Au travers de son labyrinthe de redéfinitions des mots comme « information », « contenu » et « données », vous permettez à Facebook de collecter toutes sortes d’informations sur vous et de les donner à des annonceurs. Avec votre permission seulement, disent-ils, mais la définition de « permission » contient l’utilisation d’une application ou qui sait quoi d’autre.

Et vous pensiez que ces requêtes Farmville étaient embêtantes. À chaque fois que vous en voyez une, cet ami révèle vos informations à des « tiers ».

Vous voyez comment ça marche ? Vous dites à Facebook que c’est « uniquement pour vos amis », mais vos amis peuvent le révéler à un « tiers ». Et la plupart des applications qu’ils utilisent sont des « tiers ».
Donc en fait, tout ce que vous marquiez en « amis seulement » n’a pas grande importance. En étant sur Facebook, il y a bien plus d’informations à votre propos qui sont collectées, combinées, partagées et utilisées.

Ils disent qu’ils « anonymisent » ça, mais en réalité il n’y a qu’une étape pour le dés-anonymiser. Beaucoup de données anonymes, comme ce que vous postez et quand, vos photos, votre localisation à tel moment est suffisant pour un grand nombre d’entreprises qui relient ces données anonymes à vous – et les revendent (c’est pour cela que ça n’a pas d’importance que vous utilisiez un faux nom sur Facebook, vos données sont comme une empreinte digitale et permettront de vous associer à votre vrai nom).

En plus, ils permettent à toutes les applications Facebook d’avoir un accès complet à vos informations – avec votre nom et tout. Et même si vous n’utilisez jamais d’application sur Facebook, vos amis le font. Lorsqu’ils utilisent ces applications, ces amis partagent toutes vos informations pour vous. Il y a toute une industrie derrière.

Certaines choses ont bien un bouton « off », mais rappelez-vous que c’est temporaire, et comme Facebook l’a fait dans le passé, ils les réactiveront sans vous en avertir. Lorsque Facebook a démarré (et sans doute quand vous vous êtes inscrit) c’était clairement un endroit sûr pour partager avec vos amis. C’était leur grande promesse. Avec le temps, ils ont passé les paramètres de confidentialité à « public par défaut ». De cette façon, si vous vouliez toujours garder Facebook mais seulement pour vos amis, vous deviez trouver manuellement plus d’une centaine de paramètres sur d’innombrables pages cachées. Ensuite, ils ont abandonné ces paramètres pour forcer les informations à être publiques de toute façon.

Pourquoi est-ce que vous vous frappez tout seul ? 🙂

Vente de vos recommandations sans votre accord

Vous avez sûrement déjà remarqué des publicités Facebook avec une recommandation de vos amis en dessous. En gros, Facebook donne aux annonceurs le droit d’utiliser vos recommandations, mais vous n’avez aucun contrôle dessus. Cela ne concerne pas simplement quand vous cliquez sur un bouton « J’aime ». Il y a des cas connus de végétariens qui recommandent McDonald’s, d’une femme mariée heureuse qui recommande des sites de rencontres, et même un jeune garçon qui recommande un sex club à sa propre mère !

Ces cas étaient si embarrassants que les personnes concernées s’en sont rendu compte. Les gens les ont appelées. Mais dans la plupart des cas, ces « recommandations » ne sont pas découvertes – les gens pensent qu’elles sont vraies. C’est encore plus effrayant, car Facebook est largement utilisé pour la promotion politique, et la recommandation de produits. Les gens savent que j’ai déjà collecté des fonds pour le soutien d’enfants malades du cancer, donc cela ne les étonnera peut-être pas de voir une publicité où je recommande un programme chrétien d’aide aux enfants pauvres en Afrique. Mais je ne soutiens absolument pas les programmes qui ont une tendance religieuse, car ils sont connus pour favoriser les gens qui se convertissent. Pire, des gens pourraient s’imaginer des choses fausses sur mes convictions religieuses à partir de ces fausses recommandations. Et je passe sur tous les trucs à la mode sur les startups que je ne cautionne pas !

Ils profitent de la confiance que vos proches ont en vous

Nous n’avons aucun moyen de savoir si notre cautionnement a été utilisé pour vendre des conneries ineptes en notre nom. Je n’ai pas envie d’imaginer ma mère gâcher son argent en achetant quelque chose qu’elle pensait que je cautionnais, ou les investisseurs financiers de ma startup voir des publicités pour des produits inutiles avec mon visage en dessous.

Utiliser Facebook signifie que ce genre de chose se produit à tout moment. Les publicitaires peuvent acheter votre cautionnement sur Facebook et vos informations à des revendeurs de données extérieurs. Vous n’êtes jamais mis au courant de ça et vous ne pouvez pas le désactiver.

Les derniers changements en matière de vie privée

Finalement, je veux expliquer comment ce dernier changement dans nos vies privées engendre des choses encore pires, et la manière dont vous continuerez à en perdre le contrôle si vous restez sur Facebook.

L’usage de Facebook exige de vous suivre à la trace, de connaître ce que vous achetez, vos informations financières comme les comptes bancaires et les numéros de carte de crédit. Vous avez donné votre accord dans les nouvelles « conditions de service ». Ils ont déjà commencé à partager des données avec Mastercard. Ils utiliseront le fait que vous êtes restés sur Facebook comme « la permission » d’échanger avec toutes sortes de banques et institutions financières afin d’obtenir vos données d’eux. Ils diront que c’est anonyme, mais comme ils dupent vos amis pour qu’ils dévoilent vos données aux tiers avec des applications, ils créeront des échappatoires ici aussi.

Facebook insiste aussi pour suivre à la trace votre emplacement via le GPS de votre téléphone, partout et tout le temps. Il saura exactement avec qui vous passez votre temps. Il connaîtra vos habitudes, il saura quand vous appelez au travail pour vous déclarer malade, alors que vous êtes au bowling. « Machin a aimé : « bowling à Secret Lanes a 14h. » ». Ils sauront si vous faites partie d’un groupe d’entraide de toxicomanes, ou allez chez un psychiatre, ou un médium, ou votre maîtresse. Ils sauront combien de fois vous êtes allé chez le médecin ou à l’hôpital et peuvent le partager avec d’éventuels assureurs ou employeurs. Ils sauront quand vous serez secrètement à la recherche d’un travail, et vendront votre intérêt pour des sites de recherche de travail à vos amis et collègues – vous serez dévoilé.

Ils sauront tout ce qui peut être révélé par votre emplacement et ils l’utiliseront pour faire de l’argent.

Et – tout sera fait rétrospectivement. Si vous restez sur Facebook après le 30 janvier, il n’y a rien qui empêchera tout vos emplacements et vos données financières passés d’être utilisées. Ils obtiendront vos localisations passées avec vos amis vérifiés – donc avec vous, et les données GPS stockées dans les photos ou vous êtes identifiés ensemble. Ils extrairont vos vieux relevés financiers – ce médicament embarrassant que vous avez acheté avec votre carte de crédit il y a 5 ans sera ajouté à votre profil pour être utilisé selon les choix de Facebook. Il sera vendu à maintes reprises et probablement utilisé contre vous. Il sera partagé avec des gouvernements et sera librement disponible pour des tas d’entreprises « tierces » qui ne vendent rien que de données personnelles et éliminent irréversiblement votre vie privée.

Désormais c’est irréversible.

Les données relatives à votre géolocalisation et vos moyens financiers ne sont pas seulement sensibles, elles permettent à des entreprises tierces (extérieures à Facebook) de dés-anonymiser des informations vous concernant. Cela permet de récolter toutes sortes d’informations disponibles sur vous, y compris des informations recoupées que vous n’avez pas spécifiées. C’est un fait que même Facebook lui-même ne parvient pas à maintenir totalement le caractère privé des données – on ne peut pas dire que ça les préoccupe, d’ailleurs.

C’est sans précédent, et de même que vous n’avez jamais pensé que Facebook puisse revendre vos libertés lorsque vous vous êtes inscrits en 2009, il est trop difficile de prédire quels revenus Facebook et les vendeurs de données tiers vont tirer de cette nouvelle énergie dormante.

C’est simplement une conséquence de leurs nouveaux modèles économiques. Facebook vous vend au plus offrant, parce que c’est comme cela qu’ils font leur beurre. Et ils subissent des pressions monstrueuses de leurs investisseurs pour en faire plus.

Qu’est-ce que vous pouvez faire de plus à ce sujet ? Facebook vous offre deux possibilités : accepter tout cela ou sauter du bus Facebook.

Pour être honnête, ce bus est de plus en plus fou et pue un peu, n’est-ce pas ? Il y a de plus en plus de problèmes qui prennent des proportions sidérantes. Entre vous et moi, je doute que les choses s’orientent vers quelque chose de rationnel un jour…

Comment se tirer de ce pétrin

Image par Kvarki1 (CC BY-SA 3.0 ), via Wikimedia Commons

 

D’après la décision de justice rendue il y a quelques années par le FTC (Federal Trade Commission, NdT), après que Facebook a été poursuivi par le gouvernement des États-Unis pour ses pratiques en matière de vie privée, Facebook est « tenu d’empêcher que quiconque puisse accéder aux informations d’un utilisateur plus de 30 jours après que cet utilisateur a supprimé son compte ».

On peut l’interpréter de différentes façons. Certains disent qu’il faut supprimer chacune de vos publications, une par une ; d’autres disent qu’il faut supprimer votre compte, et d’autres disent qu’ils garderont vos données quand même – tout ce que vous pouvez faire, c’est arrêter de leur donner plus d’informations. Et puis, il y a les courtiers en données qui travaillent avec Facebook, qui ont déjà récupéré vos informations.

Donc supprimer votre compte Facebook (pas simplement le désactiver) est nécessaire pour arrêter tout ça, puis il y a quelques autres étapes à suivre pour tenter de réparer les dégâts :

Préparation (facultative)

  1. Utilisez l’outil « Créer mon archive » de Facebook
  2. Récupérez vos photos. J’ai utilisé cette application Android puisque l’outil Facebook ne vous permet pas de récupérer toutes vos photos, ni dans leur résolution maximale (j’ai aussi téléchargé la page avec ma liste d’amis, simplement en faisant défiler la page jusqu’en bas pour charger tout le monde, puis en cliquant sur Fichier -> Enregistrer. Honnêtement, je n’ai pas eu besoin du fichier jusqu’à présent. Il s’avère que je n’ai pas besoin d’un ordinateur pour savoir qui sont mes amis).
  3. Si vous voulez vraiment être minutieux, supprimez vos publications Facebook une par une, grâce à ce script. Cela peut être nécessaire, selon comment on interprète ce que Facebook peut conserver.
  4. Ensuite, il y a toutes les applications que vous avez utilisées. C’est l’une des plus grosses failles de Facebook, car cela leur permet de dire qu’ils ne peuvent pas contrôler ce que les applications font avec vos données une fois que vous les leur avez données. Du coup, j’ai sauvegardé sur mon disque dur la page de paramètres qui montre quelles applications j’ai utilisées, et j’ai désactivé l’accès de chacune d’elles manuellement. Chacune de ces applications a sa propre politique de confidentialité – la plupart sont une cause perdue et prétendent avoir des droits illimités sur mes informations, donc je les coupe simplement et je passe à autre chose.

Supprimer votre compte

Supprimez carrément votre compte Facebook, ne laissez aucune chance à Facebook de réapparaître en utilisant seulement la fonction « Désactiver ».

Précautions supplémentaires

Facebook pourra toujours vous pister avec un « compte fantôme », mais cela peut-être bloqué.

Pour empêcher Facebook (et consort) de surveiller ce que je lis sur internet (ils le font même si vous n’avez pas de compte), j’utilise Firefox avec l’option « Ne pas me pister » activée.

Si vous n’utilisez pas Firefox, EFF a un plugin pour votre navigateur appelé Privacy Badger (et pendant que l’on y est, l’EEF a fait en sorte que ce plugin génial choisisse automatiquement le serveur qui dispose de la connexion la plus sécurisée, cela rend plus difficile d’intercepter votre activité numérique pour l’industrie de l’information).

Il y a aussi les données qui ont été transmises illégalement aux « data brokers ». Vous pouvez demander que ces données soient retirées.

Comment remplacer Facebook ?

Mise à jour 2017 : au début, je pensais essayer des alternatives à Facebook. Je ressentais un besoin de remplacer Facebook par quelque chose de similaire comme Diaspora, mais l’e-mail et le téléphone se sont révélés bien meilleurs ! Après un mois sans Facebook, je n’ai plus ressenti le besoin de le remplacer. Les coups de téléphone ont suffi, figurez-vous. Tout le monde en a déjà un, et on oublie combien ils sont super faciles et pratiques à utiliser. Je vois moins de photos, mais je parle à des gens pour de vrai. Plus récemment, nous sommes tous allés sur un grand salon de messagerie instantanée. Je recommande actuellement Signal pour faire ça. Vous pouvez faire des appels, chatter et partager des photos de façon chiffrée, et très peu de choses sont stockées sur leurs serveurs. En fait, c’est bien mieux que Facebook, puisque c’est plus instantané et personnel.

Si vous avez d’autres idées ou conseils, merci de me joindre. Je considère ceci comme une étape responsable pour éviter qu’on me prive de ma liberté, et celle de ma famille et mes amis, et que nos relations personnelles en pâtissent.

Gardez bien à l’esprit que ce n’est pas juste une question technique. En restant sur Facebook, vous leur donnez l’autorisation de collecter et d’utiliser des informations sur vous, même si vous n’utilisez pas Internet. Et en y restant, les données qu’ils collectent sur vous sont utilisées pour créer des modèles sur vos amis proches et votre famille, même ceux qui ont quitté Facebook.

Internet est libre et ouvert, mais ça ne veut pas dire que nous acceptons d’être espionnés

Pour finir, le monde est rempli de gens qui disent « ça n’arrivera jamais », et quand cela finit par arriver, cela se change en « on ne peut rien y faire ». Si, on peut. Internet a été décentralisé pendant 50 ans, et contient un tas de fonctionnalités faites pour nous aider à protéger nos vies privées. Nous avons notre mot à dire sur le monde dans lequel nous voulons vivre – si nous commençons par agir à notre niveau. Et en plus, nous pouvons aider tout le monde à comprendre, et faire en sorte que chacun puisse faire son propre choix éclairé.

Cet article a maintenant été lu par 1 000 000 personnes. C’est un signe fort que nous pouvons nous informer et nous éduquer nous-mêmes !

Merci de partager ceci avec les gens qui vous sont importants. Mais honnêtement, même si cet article est vraiment populaire, il est clair que beaucoup de gens pensent savoir ce qu’il contient. Partager un lien n’est jamais aussi efficace que de parler aux gens.

Si vous avez lu jusqu’ici et que vous voulez partager avec un proche, je vous suggère de faire ce que j’ai fait – décrochez votre téléphone.

Une question pour vous

Cet article a été écrit en réaction à la politique de confidentialité de janvier 2015, il y a 2 ans. Ça a toujours été un article populaire, mais en janvier 2017, il a connu un pic de popularité. Je me demande bien pourquoi, et ça serait sympa si vous pouviez me dire ce que vous en pensez, par Twitter ou par e-mail.

Je me demande pourquoi mon article sur la vie privée sur Facebook (qui date de plusieurs années) subit une vague de popularité depuis la semaine dernière. Des idées ?
– Salim Virani (@SaintSal) 8 janvier 2017

Sources

Une petite note sur la qualité de ces sources : j’ai essayé de trouver des références dans des médias majeurs, avec tout un échantillon de biais politiques. Ces articles sont moins précis techniquement, mais on peut s’attendre à ce qu’ils soient plus rigoureux que les blogs pour vérifier leurs sources. Pour les aspects plus techniques, d’autres sources comme The Register sont certainement plus crédibles, et Techcrunch est notoirement peu fiable en matière de fact-checking. J’ai toutefois inclus certains de leurs articles, parce qu’ils sont doués pour expliquer les choses.

Articles en anglais

 

Articles en français (n’hésitez pas à allonger cette trop courte liste dans vos commentaires)