Khrys’coronalungo du lundi 4 mai 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial médias et pouvoir

Spécial sortie de confinement

Spécial Coronavirus – app de traçage

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

  • «Le pouvoir prend les Français pour des abrutis» (liberation.fr)

    Il y a quelque chose de fascinant à voir ces hommes se comporter comme si Internet n’existait pas, ou comme si parmi les atteintes neurologiques liées au coronavirus, on décomptait une épidémie de démences subites.

  • Coronavirus : comment le discours des autorités sur les masques a largement changé (lemonde.fr)
  • Hôpitaux de province : la deuxième lame de crise ne sera pas le Covid (liberation.fr)
  • Le nombre “sidérant” de masques annoncés indigne les professionnels de santé qui en ont tant manqué (huffingtonpost.fr) – voir aussi : Polémique sur les masques: la grande distribution n’a pas en stock les millions de masques annoncés (bfmtv.com)
  • Les masques tombent ! (ordre-sages-femmes.fr)

    Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût. Toute guerre a ses profiteurs. C’est malheureusement une loi intangible de nos conflits. Comment s’expliquer que nos soignants n’aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution. Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ?

  • «Bas les masques» : des couturières professionnelles ne veulent plus travailler gratuitement (liberation.fr)
  • Tutos partout, santé publique nulle part (liberation.fr)

    Pourquoi se retrouve-t-on dans la situation d’accepter de faire nous-mêmes, dans l’urgence, ce que d’autres auraient dû faire pour nous dans la prévoyance ? D’autres que nous finançons par nos impôts, par exemple. D’autres qui pourraient l’être par une politique fiscale plus juste et redistributive, autre exemple.

  • “Les prix des masques réutilisables en tissu, dont les modèles sont très variés, ne seront pas encadrés”, avertit l’asso de consommateurs. (60millions-mag.com)
  • Covid-19 : “Sur les tests, tout le monde ment, on ne pourra pas en faire 700 000”, affirme le Pr Froguel (francetvinfo.fr)

    Beaucoup de choses me désespèrent. Exemple récent : la carte avec les départements en rouge ou en vert. Le gouvernement a parlé de trois critères. Finalement, il y en a un qui a sauté. Et sur le premier (la circulation du virus), les données nous manquent forcément puisqu’on n’a pas fait assez de tests. Seul le critère sur la situation des services de réanimation est fiable. Par ailleurs, l’étude de l’Institut Pasteur nous dit que 4 millions de personnes ont été infectées. Mais en réalité, on ne sait pas. On n’a pas fait assez de tests. Cette modélisation n’est pas fiable. Dans cette crise, on a manqué de science. On n’a pas fait assez de statistiques.

  • «Nos généraux continuent de nous traiter comme de la chair à canon» (liberation.fr)

    Mardi 28 avril, j’ai reçu mes premiers masques FFP2 depuis le début de la pandémie. Six masques. Six masques offerts par le gouvernement. Jusqu’ici je n’avais reçu que des chirurgicaux, sporadiquement. Jusqu’ici j’ai pu me protéger uniquement parce que j’avais constitué un petit stock, périmé depuis longtemps. […] Ce scandale se déroule sous vos yeux, ici et maintenant. Ce n’est pas le Rainbow Warrior, ce n’est pas l’affaire Karachi. Tout ceci ne se passe pas dans un pays lointain, il y a une quinzaine d’années, mais ici et maintenant. Ceux qui vous soignent sont mis en danger, tombent malades, meurent, du fait d’une succession de décisions politiques aux conséquences meurtrières. Vous n’en êtes pas responsables, mais vous en êtes témoins.

  • Thread de Maître Pandaï sur le confinement / déconfinement (threadreaderapp.com)

    Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on peut craindre que l’équipe de bras cassés qui nous gouverne ne fasse une espèce de grand chelem des erreurs : confiner trop tard (fait), mal confiner (fait), déconfiner sans être prêts (c’est bien parti). […] D’abord, pourquoi a-t-il fallu confiner ? Le confinement général est une méthode bourrine, extrême que l’on est contraint d’utiliser lorsqu’on ne peut plus appliquer une méthode à la fois plus logique, plus élégante et moins destructrice : le confinement ciblé des malades. […] Lorsque la bureaucratie Macron se réveille enfin, à partir du 12 mars, pour commencer à prendre avec un retard massif les mesures qui s’imposaient, l’épidémie était en fait déjà très avancée par endroits, menaçant de submerger les capacités du système de santé. Quand Macron aurait-il dû confiner ? Le 5 mars, il déclare que l’épidémie est « inexorable » : il doit en tirer aussitôt les conséquences et réagir au plus vite. Le lendemain, on était à 9 morts et 600 cas recensés : c’est à peu près à ce stade que Wuhan avait été confiné. Macron aurait dû confiner le 10 mars au plus tard ; car l’Italie, qui annonçait la couleur avec 9 jours d’avance, avait confiné la veille. […] Les 6 à 10 jours de retard (pour être gentil, car on pouvait boucler “préventivement” dès le 1er mars) dans les mesures de fermetures et de confinement ont coûté extrêmement cher en vies humaines. Le prix de la nullité du pouvoir : la mort en masse.

Spécial travailleur·euses par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

  • Pour lutter contre l’épidémie, un partage des données médicales «sans le consentement» des malades (liberation.fr)
  • Crise sanitaire : la Technopolice envahit l’université (laquadrature.net)
  • L’état d’urgence sanitaire et l’état du droit du travail (lundi.am)

    Les secteurs utiles dans la lutte contre le Covid 19 avaient déjà toute latitude pour augmenter le temps de travail. L’ordonnance n’est utile que pour les secteurs qui ne sont pas utiles à cette lutte. L’Etat d’urgence sanitaire prévoit de nombreuses mesures inutiles dans la lutte contre le virus. Les mesures relatives aux temps de travail font mieux : elle ne contiennent que des mesures inutiles dans la lutte contre le virus. C’est une curiosité. […] Très clairement, dans de nombreux cas, la santé a été pensée comme secondaire par le Gouvernement, la priorité étant la poursuite de l’activité économique. Il s’agit de positions qui sont relativement proches de celles des dirigeants les plus caricaturaux de la planète, comme Trump ou même Bolsonaro. Nous ne sommes pas aussi éloignés que cela de ces malades mentaux que nous avons tendance parfois à croire exotiques. […] L’avenir dépendra, comme d’habitude, du rapport de force. Celui-ci a souvent été perdu par le passé. Cela ne veut pas dire qu’il le sera encore à l’avenir. Il est certain que le Gouvernement craint la force des mobilisations qui pourraient suivre le confinement. Il nous appartient de lui montrer que ses craintes sont sous-estimées.

  • État d’urgence sanitaire : l’ordre social quoi qu’il en coûte (lundi.am)

    L’état d’urgence n’est pas le confinement, loin de là. Il ne durera pas ce que le confinement durera, loin de là. L’état d’urgence sanitaire n’implique pas qu’une modification de nos quotidiens pour la protection de notre santé collective. Il implique aussi l’instauration d’un État autoritaire pour la sauvegarde de l’ordre social en perspective de l’offensive capitaliste annoncée. […] Réduire les enjeux de l’EUS aux modalités du confinement évacue toute critique conséquente de la gestion de la crise. Car cette loi concerne bien plus que la santé. Elle met en place un régime politique qui n’est malheureusement pas inédit. Lorsque les pouvoirs sont concentrés dans les mains de l’exécutif et qu’il peut en user de manière discrétionnaire cela porte un nom, même si cela heurte les mythes du pays des droits de l’homme et de l’Europe de la démocratie. […] Dans la rue, c’est la police qui décide de manière arbitraire si nos déplacements sont légitimes ou non, sans qu’aucun texte ne précise les conditions de l’infraction au non-respect du confinement et sans que les tribunaux de police puissent statuer en cas de contestation : désormais toute personne dans la rue est délinquante sauf preuve du contraire, ou plutôt sauf acquiescement aléatoire des flics. Un blanc-seing leur est donné pour les contrôles abusifs et les violences, surtout dans les quartiers populaires où les brutalités habituelles de la police se sont intensifiées. En outre, la répétition de verbalisations est devenue un délit, ce qui est parfaitement contraire aux règles du droit. […] L’instauration d’un nouveau régime est un choix politique, non une fatalité virologique déterminée par la catastrophe sanitaire. La culpabilisation et la répression à l’encontre des classes populaires ne suffisent pas à masquer les dénis du gouvernement, ses mensonges, sa gestion mortifère, l’absurdité de ses consignes contradictoires, non plus la mesquinerie de ses politiques budgétaires, la férocité de ses réformes, sa logique de privatisation à tout va. Il est des mesures prises qui ne peuvent en aucun cas se justifier par la prévention sanitaire mais qui servent sans aucun doute une stratégie de domestication de la population. […] En quelques jours, les droits de la défense ont été anéantis à toutes les étapes du parcours judiciaire, de l’arrestation jusqu’à la sortie de prison.

  • Emmanuel Todd : « Macron n’est plus républicain » (lvsl.fr)

    le gouvernement est effectivement en marche, mais vers l’anti-constitutionnalité. Nommez cette conséquence illégalité ou illégitimité, comme vous voulez. Le gouvernement de la France se promène hors la loi, régnant par la police et il s’approche du coup d’État.

  • Confinement : le débat interdit (liberation.fr)

    Tant que l’État d’urgence sanitaire s’appliquera (jusqu’à la fin du mois de juillet vient-on d’apprendre), la France n’est plus une démocratie, même si elle n’est pas tout à fait une dictature. En son temps, François Mitterrand avait dénoncé le « coup d’État permanent » qu’étaient les institutions de la Ve République. Le coronavirus a permis d’aller jusqu’au bout de cette logique institutionnelle.

Spécial résistance

Soutenir

VPN et services sécurisés pour nous organiser en ligne : soutenons Riseup ! (paris-luttes.info)

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Face au virus, « un arsenal techno-sécuritaire démesuré et absurde » (cqfd-journal.org)
  • Aux masques citoyens. Stigmate, uniforme et panoplie. (affordance.info)

    quand le masque se déploie à l’échelle d’une société contrainte dans ses mouvements et policée par l’arbitraire d’états d’urgences persistants, alors le masque est la première pièce de l’uniforme. D’une mise au pas. D’une mise au pli. […] Nous avons davantage besoin d’armes que d’ordres. Lorsque nous les aurons, portons nos masques comme des panoplies, jamais comme des uniformes.

  • Dynamique des confinements généraux (lundi.am)

    Le mot d’ordre du confinement général est parfaitement inédit, non seulement en ce qu’il constitue une consigne sanitaire jamais expérimentée et qui ne tient ni du soin ni de la quarantaine, mais surtout en ce qu’il vise, dans un même mouvement, à alarmer et protéger ; il est à la fois la gifle et les jupes de maman. Ramener chacun à son havre de sécurité, logement, famille, et surtout s’opposer à toute activité exploratoire même parfaitement solitaire, à toute sortie. Le confinement ne se nourrit ni de la solidarité avec les concitoyens, que l’on préserverait ainsi de la contamination, ni de la solidarité avec les soignants, à qui on éviterait l’épuisement, mais de mille petites ou immenses vexations qui activent l’attachement ; propagande inédite en son ampleur qui termine tout discours par “restez chez vous, prenez soin de vous”, privation des libertés de circulation et de réunion, même pour des obsèques, suspension de certaines protections offertes notamment par le droit pénal (obligation de soumettre une cause au débat et de motiver la décision) et le droit du travail (droit au repos), formulaires divers, contrôles de police arbitraires, amendes, dénonciations, arrêtés municipaux, etc., mille vexations qui viennent sonner l’alarme afin de priver le sujet de toute velléité exploratoire et de le renvoyer si possible à un havre de sécurité.

  • Le confinement amplifie la numérisation du monde (reporterre.net)

    Avec l’épidémie et le confinement, nous sommes non seulement privés de monde au sens culturel et politique, mais aussi de monde sensible […] La seule chose qu’on nous laisse, […] c’est l’écran d’ordinateur. On s’y engouffre d’autant mieux que les outils numériques ont cette capacité de donner l’illusion qu’ils maintiennent ou recréent le monde autour de nous – l’illusion d’être ensemble, alors que nous sommes isolés.

  • Nouvelles réflexions – Giorgio Agamben (lundi.am)

    Moi, je ne suis ni virologue ni médecin, mais je m’en tiens à citer des sources officielles fiables. […] Je cite les mots du Docteur Blangiardo : “Au mois de mars 2019, les décès de maladies respiratoires s’élèvent à 15 189 et l’année précédente à 16 220. Incidemment, on constate un total plus élevé que le nombre correspondant de décès par Covid (12 352) déclarés au mois de mars 2020”. Mais si cela est vrai et nous n’avons pas de raison d’en douter, sans vouloir minimiser l’importance de l’épidémie, il faut pourtant se demander si celle-ci peut justifier des mesures de limitation de la liberté qui n’avaient jamais été prises dans l’histoire de notre pays, pas même durant les deux guerres mondiales. Naît le doute légitime qu’en répandant la panique et en isolant les gens dans leurs maisons, l’on a voulu se décharger sur la population des gravissimes responsabilités des gouvernements qui avaient d’abord démantelé le service sanitaire national et ensuite, en Lombardie, commis une série d’erreurs non moins graves dans la façon d’affronter l’épidémie.

  • Les évidences incomprises de la pandémie (lundi.am)

    le problème est que nous continuons à utiliser le travail comme outil d’accès aux ressources nécessaires pour vivre tandis que nous en avons de moins en moins besoin, une fois les grandes infrastructures mises en place. […] Le désengagement progressif mais assez rapide entre travail et revenu de subsistance adéquat n’est pas alors une mesure radicale mais un simple ajustement aux conditions actuelles.

  • Vivre et laisser mourir (lundi.am)

    « Pourquoi les vies que l’on tente de sauver aujourd’hui nous paraissent-elles plus importantes que celles que l’on ne sauve pas d’habitude ? » la faim et la pauvreté tuent 25000 personnes chaque jour dans le monde. Et il faudrait moins d’un milliard d’euros par jour pour que ce ne soit plus le cas. Un milliard par jour – à trouver dans le monde entier – alors que pour lutter contre le coronavirus, la France seule n’hésite pas à perdre le double.

  • Sauver des vies (lundi.am)

    « Quelle vie sauvons-nous, exactement, en ce moment ? » On enferme avec bienveillance, on retire de la vie pour protéger – protéger de l’autre, car l’Autre est dangereux. L’Autre, en marchant sur les trottoirs avec ses courses, l’Autre assis dans le tram pour aller à l’école ou travailler, l’Autre, membre de sa famille, qui ne vit pas sous le même toit mais qu’on aime : cet Autre peut contaminer, donc tuer le vieux.

  • Comment le capitalisme du « juste-à-temps » a diffusé le coronavirus (agitationautonome.com)
  • Quatre hypothèses sur la situation économique (blog.mondediplo.net)

    Récemment interrogé quant aux suites à donner à la crise présente, Macron répond qu’elle « n’enlève rien de ce qu’on a fait avant » et qu’« on rebâtira sur cette base-là ». « Nous allons prendre un grand tournant mais sur cette base de la ligne droite ». La politique comme géométrie non-euclidienne, même Gilles Le Gendre, toujours inquiet de se montrer trop intelligent et trop subtil, pourrait avoir du mal

  • Mes chers élèves, vous allez nous épater ! (liberation.fr)

    Vous êtes la génération qui subit la déflagration majeure : élevés, nourris, bichonnés dans la confiance en un progrès global via la société de consommation, vous voici, à peine adultes, aux premières loges pour assister au premier bug mondial d’un système qui, en douce, avait déjà fragilisé notre tissu vital. Vous le savez, tout indique que de tels bugs, il y en aura d’autres.

  • Revenu universel : la fausse bonne idée qui ravira les patrons (frustrationmagazine.fr)
  • A Brief History of the Gig (logicmag.io)
  • La 5G, infrastructure logique d’internet (lundi.am)
  • Mémorandum Covid-19 pour du libre et de l’open en conscience : enseignements et impulsions futures (framablog.org)
  • « Le syndicalisme, c’est l’auto-organisation des faibles pour se défendre contre les forts » (lenumerozero.info)
  • Les Martyrs de Chicago – aux origines du 1er mai (rebellyon.info)
  • Confiné·e·s : pour renverser le capitalisme, prenons le temps de nous organiser et de nous fédérer ! (a-louest.info)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Eh ben, toujours aussi long ! - la personne de droite répond : Yep, et ça risque de durer encore un petit bout de temps, vu comment nos dirigeants
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