Réveillons… la lutte pour nos libertés numériques avec l’EFF (notamment)

Avant d’entrer en résistance contre la surveillance, il nous faut lutter contre notre faculté à oublier, tant tout nous invite à passer à autre chose. La surveillance, elle, ne connaît pas la trêve des confiseurs.
C’est pourquoi le rapide bilan proposé par l’EFF (Electronic Frontier Foundation) est précieux et s’accompagne d’une perspective pour 2015, celle de poursuivre le combat au plan de l’information mais aussi à celui de l’action judiciaire et politique.
Faut-il vraiment rappeler au lecteur que de notre côté de l’Atlantique aussi, une action vigilante et continue sur ces deux plans est évidemment nécessaire, aux côtés en particulier de la Quadrature du Net, qui a besoin de notre soutien permanent à ses initiatives, et pas seulement de notre soutien financier.
Que 2015 soit pour tous une année heureuse qui nous fasse faire un petit pas de plus vers des libertés numériques précieuses mais fragiles.
C’est à nous d’y veiller.

Ce que nous avons appris sur l’espionnage de la NSA en 2014 — et les combats que nous mènerons en 2015

Article original sur le site de l’EFF
Traduction Framalang : KoS, Sky, AFS, Achille, r0u, goofy

Après 2013, une année record où une lumière crue a été projetée sur les programmes de surveillance secrets de la NSA, à la fois de la part des lanceurs d’alerte et par les actions en justice engagées grâce à la Loi pour la liberté d’information (Freedom of Information Act), le rythme des révélations en 2014 a significativement ralenti.

Mais ce n’est pas parce que tous les secrets de la NSA ont été révélés.

En fait, quelques-unes des informations les plus significatives sur les programmes de surveillance de la NSA restent encore secrètes. Malgré l’une des plus importantes fuites de l’histoire américaine et malgré la promesse de déclassifier autant que possible des informations sur ces programmes, près de deux ans plus tard, le gouvernement continue de refuser de fournir au public les informations dont il a besoin. Par exemple, les responsables du gouvernement continuent à ne pas répondre à une question simple mais d’importance vitale : quel type d’information la NSA collecte-t-elle sur des millions ou des centaines de millions d’Américains, et sur des citoyens de tous les autres pays par la même occasion ? Et le gouvernement refuse toujours de communiquer les décisions les plus importantes du tribunal de surveillance du renseignement extérieur (United States Foreign Intelligence Surveillance Court : la cour secrète chargée en principe de contrôler les programmes de surveillance gouvernementaux).

Malgré un ralentissement en 2014, nous avons appris encore davantage de choses sur les programmes de surveillance de la NSA que nous ne connaissions pas auparavant :

  • avec le programme Mystic, la NSA enregistre toutes les communications par téléphones mobiles des Bahamas et de l’Afghanistan et les conserve pendant 30 jours ;
  • la NSA vise spécifiquement les administrateurs système — les personnes qui sont souvent chargées de maintenir les réseaux sains et sécurisés ;
  • la NSA et ses partenaires exploitent les applications mobiles, comme le populaire jeu Angry Birds, pour accéder aux informations privées des utilisateurs comme la localisation, l’adresse du domicile, le sexe et davantage encore ;
  • la NSA cherche à développer sa capacité à infecter des millions d’ordinateurs en implantant des logiciels malveillants avec son programme TURBINE ;
  • l’opération Dishfire de la NSA collecte quotidiennement 200 millions de messages (SMS) d’utilisateurs du monde entier ;
  • la NSA intercepte « des millions d’images par jour — incluant environ 55 000 images dont la qualité permet la reconnaissance faciale » et les traite avec de puissants logiciels de reconnaissance faciale.
  • la NSA espionne les leaders d’opinion et défenseurs des droits civiques — The Intercept a mis des visages sur certaines cibles de l’espionnage par la NSA, publiant les profils de cinq leaders musulmans américains qui ont été l’objet de surveillance. On y trouve un avocat, deux professeurs, un ancien membre de l’administration Bush et le fondateur du Conseil pour les relations américano-islamiques (Council on American-Islamic Relations) .

Malgré l’émergence de toutes ces informations, beaucoup trop demeurent encore secrètes.

Mais 2015 est pleine d’espoirs. Déjà, suite à des poursuites judiciaires engagées par l’EFF grâce à la Loi pour la liberté d’information, une cour fédérale a ordonné au gouvernement de rendre publique au début de l’année 2015 une partie des avis encore secrets rendus par l‘United States Foreign Intelligence Surveillance Court.
Nous avons également lancé une campagne pour réformer l’ordre exécutif 12333, et dans cette campagne, nous pressons le gouvernement à être clair par rapport au type d’informations collectées sur des millions de personnes à travers le monde. Que ce soit devant une cour fédérale ou dans l’opinion publique, en 2015 nous continuerons à nous battre pour le droit de savoir. L’EFF se bat pour les droits numériques de chacun, n’hésitez pas à les soutenir

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  • Pour lire d’autres articles (en anglais) qui récapitulent les actions de l’EFF pour 2014, suivez ce lien.



Que reste-t-il de l’Internet que nous aimons ?

David Rovics[1] est un chanteur et compositeur américain engagé dans la tradition des Bob Dylan et Pete Seeger, il n’est pas avare de protest-songs, s’attaquant par exemple à la mondialisation, aux interventions militaires des États-Unis, aux multinationales… Il soutient divers mouvements contestataires comme Occupy Wall Street et bien d’autres. Il met son abondante discographie en libre téléchargement et déclare :

N’hésitez pas à télécharger ces chansons gratuitement. Faites-en l’usage que vous voulez. Envoyez-les à des amis, vous pouvez les graver, les copier, les passer à la radio, sur Internet, n’importe où. La musique est un bien commun. Ignorez les entreprises compères de l’industrie de la musique qui vous disent le contraire. Télécharger de musique n’est pas du vol, vous ne faites de mal à personne, je vous assure.

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Mais aujourd’hui ce n’est pas de lutte politique ni de création libre qu’il nous parle. Né en 1967, il est assez âgé pour avoir vu se succéder les phases rapides du développement d’Internet et de la manière dont la communication entre les internautes en a été facilitée ou affectée.
C’est donc un peu sur l’air de « c’était mieux avant » qu’il fait part de ses inquiétudes. Bien sûr cela peut faire sourire et il en est bien conscient. Essayons toutefois d’envisager le regard rétrospectif auquel il nous invite comme un moyen d’éclairer ce qui en en train de se produire ici et maintenant : que deviennent les collectifs de médias indépendants, les réseaux développés si facilement il y a peu avec les listes de diffusion et quelle place reste-t-il aux producteurs de contenus à l’heure où chacun est invité à déverser sur sa page Facebook une notable quantité d’importance nulle ?
À l’heure où les blogueurs francophones indépendants se raréfient ou jettent l’éponge, où les activistes du libertés numériques doivent appeler au secours pour que leur structure soit financièrement viable, faut-il se résigner à un délitement progressif des espaces fabuleux de liberté que nous offrait Internet il y a quelques années à peine ?
Il n’est pas impossible que les braises encore vives rallument la flamme. Partout des îlots de résistance aux GAFAM existent et se fédèrent parfois en archipels. À notre modeste échelle par exemple, nous avons contribué avec le beau succès de Framasphère à un regain d’intérêt pour Diaspora* comme réseau alternatif. Le tissu associatif des libristes est aujourd’hui dense, multiforme, et croise souvent la trajectoire de nombreux réseaux militants : qui sait si n’émergera pas une phase nouvelle où les Facebook et autres Twitter seront aussi has been que le sont devenus les Skyblogs[2] et autres Caramail ?

Comment Facebook a tué Internet

L’arme du crime : 10 milliards de mises à jour de nos statuts

Par DAVID ROVICS
Article original paru dans le magazine Counterpunch How Facebook Killed the Internet
Traduction Framalang : KoS, simon, goofy, Bussy, r0u

Facebook a tué l’Internet, et je suis tout à fait sûr que la grande majorité des gens ne l’ont même pas remarqué.

Je vois d’ici la tête que vous faites, vous tous, et je devine vos pensées…
— Encore un qui se plaint de Facebook. Oui je sais que c’est une énorme entreprise tentaculaire, mais c’est la plateforme que nous utilisons tous.
— C’est comme se plaindre de Starbucks. Après tout, les cafés indépendants ont été chassés de la ville et vous êtes encore accro à l’expresso, qu’est-ce qu’on peut y faire ?
— Comment ça « tué » ? Qu’est-ce qui a été tué ?

Je vais essayer de vous l’expliquer. Pour commencer je précise que je ne sais pas quelle est la solution. Mais je pense que toute solution doit commencer par identifier clairement la nature du problème.

Tout d’abord, Facebook a tué l’Internet, mais si ce n’était pas Facebook, ç’aurait été autre chose. L’évolution des réseaux sociaux était probablement aussi inévitable que le développement des téléphones cellulaires qui peuvent surfer sur Internet. C’était une évolution naturelle pour Internet.

Voilà pourquoi c’est aussi particulièrement inquiétant. Parce que la solution n’est pas Znet ni Ello. La solution n’est pas dans de meilleurs réseaux sociaux, de meilleurs algorithmes, ou des réseaux sociaux gérés par une fondation sans but lucratif plutôt que par une entreprise qui brasse des milliards de dollars. De même que la réponse à une société où chacun a sa propre voiture personnelle n’est pas d’avoir davantage de véhicules électriques. Pas plus que la réponse à une société aliénée où chacun possède son propre téléphone portable pour le regarder n’est pas de monter une compagnie de téléphone dont on serait collectivement propriétaire.

Beaucoup de gens, de la base à l’élite, sont ravis du phénomène des réseaux sociaux. je suis sûr que parmi les rares personnes qui liront ceci, certaines en font partie. Nous nous répandons en expressions comme « la révolution Facebook » et nous célébrons ces nouvelles plateformes Internet qui rassemblent les gens du monde entier. Oh je ne dis pas que ces réseaux n’ont pas divers aspects positifs. Je ne prétends pas non plus que vous devriez cesser d’utiliser les plateformes de réseaux sociaux, y compris Facebook. Ce serait comme dire à un habitant du Texas qu’il devrait aller travailler en vélo, alors que l’ensemble de l’infrastructure de chaque ville de l’État est prévue pour les 4×4.

Mais nous devrions comprendre la nature de ce qui nous arrive.
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Depuis l’époque où les journaux sont devenus monnaie courante jusqu’au début des années 1990, pour l’écrasante majorité de la population de la planète, ceux qui avaient un accès facilité à une tribune publique étaient les rares qui se préoccupaient d’écrire une lettre à son directeur de publication. Une infime portion de la population était constituée d’auteurs ou de journalistes qui accédaient ainsi à une tribune publique de façon plus ou moins occasionnelle ou régulière. Certains rédigeaient à cette époque pré-internet l’équivalent d’un billet spécial de rétrospective de fin d’année qu’ils photocopiaient et diffusaient à quelques dizaines à peine d’amis et de proches.

Au cours des années 60 on a assisté à l’émergence massive de la presse indépendante, « underground » dans chaque ville petite ou grande des États-Unis et dans bien d’autres pays. La diversité des opinions et des informations s’est considérablement accrue, et pour y avoir accès, il suffisait à n’importe qui d’habiter à proximité d’une université ou de pouvoir aller au kiosque à journaux avec quelques centimes en poche.

Dans les années 90, avec le développement de l’Internet — avec les sites web, les listes de diffusion — les communications ont littéralement explosé et la presse underground des années 60 faisait pâle figure en comparaison. La plupart des gens qui vivaient dans des pays comme les États-Unis ont cessé de se téléphoner (mais continué à se parler), j’ai pu le constater. Beaucoup de ceux qui n’écrivaient jamais une seule lettre ni rien d’autre se sont mis à utiliser leur ordinateur pour s’envoyer des mails les uns aux autres, voire à de multiples destinataires à la fois.

Nous, les quelques-uns qui avions l’habitude, avant l’ère d’Internet, de diffuser périodiquement des bulletins d’information sur nos publications, nos idées, les dates à venir de nos concerts, les produits ou services que nous cherchions à vendre, etc. eh bien nous avons été ravis de voir arriver les mails et la possibilité d’envoyer aussi facilement nos bulletins sans dépenser une fortune en affranchissement postal ni perdre un temps considérable à mettre sous enveloppes. Pendant une brève période, nous avons eu accès au même public, aux mêmes lecteurs qu’auparavant, mais nous pouvions dès lors communiquer avec eux à distance gratuitement.

C’était, pour beaucoup d’entre nous, l’âge d’or d’Internet, entre 1995 et 2005 à peu près. Il y avait le problème croissant des spams de diverses sortes. Comme les courriers indésirables d’aujourd’hui, mais en plus grand nombre encore. Les filtres anti-spam ont commencé à s’améliorer, et ont largement éliminé le problème pour nous.

Les listes de diffusion auxquelles nous étions abonnés étaient des listes de diffusion modérées. Les sites web que nous utilisions le plus étaient interactifs mais modérés, comme Indymedia. Dans toutes les villes du monde, petites ou grandes, on trouvait un collectif local Indymedia. N’importe qui pouvait poster des choses, mais il y avait des personnes en chair et en os qui décidaient si cela pouvait être publié et si oui, où le publier. Comme pour n’importe quel processus de décision collective, c’était difficile, mais beaucoup d’entre nous trouvaient que le jeu en valait la chandelle. Le résultat de ces listes de discussion et des sites Indymedia modérés fut que nous avons tous gagné une certaine aisance à découvrir et discuter des idées et des évènements qui concernaient notre ville, notre pays, notre monde.

Et puis sont arrivés le blogging et les médias sociaux. Tout individu avec un blog, une page Facebook, un compte Twitter etc. est devenu son propre diffuseur. C’est grisant n’est-ce pas ? Savoir que vous avez un public mondial de dizaines, centaines, peut-être milliers de personnes (si vous commencez à être connu ou que quelque chose devient viral) à chaque fois que vous postez quelque chose. Pouvoir mener une conversation dans les commentaires avec des gens du monde entier qui ne se rencontreront jamais. C’est vraiment fou.

Mais alors, la plupart des gens ont arrêté d’écouter. La plupart ont arrêté de jeter un œil sur Indymedia. Indymedia, dans le monde entier, est pratiquement mort[3]. Les journaux, de droite, de gauche et du centre ont déjà fermé ou sont en train de mettre la clé sous la porte, qu’ils soient en ligne ou non. Les listes de discussion n’existent plus. Les algorithmes ont remplacé les modérateurs. Les gens ont commencé à prendre les bibliothécaires pour des vestiges de l’Antiquité.

Aujourd’hui à Portland, dans l’Oregon, l’une des villes les plus engagées politiquement aux Etats-Unis, il n’y a pas de liste de discussion ou de site web qui puisse vous dire ce qui se passe dans la ville dans un format lisible et compréhensible. Il existe différents groupes avec divers sites web, pages Facebook, listes de discussion etc. mais rien pour la communauté progressiste dans son ensemble. Rien de bien efficace en tout cas. Rien d’aussi fonctionnel que les listes de diffusion qui existaient dans tout le pays il y a 15 ans de cela.

À cause des limitations techniques d’Internet pendant une brève période, il y a eu quelques années d’un « équilibre heureux » entre une petite élite qui produisait la majeure partie du contenu écrit que la plupart des gens dans le monde lisaient, et la situation dans laquelle nous nous trouvons maintenant, noyés dans un déluge d’informations, pour la plupart des bêtises sans intérêt, du bruit de fond, un brouillard épais qui vous empêche de voir au-delà de ce qu’éclairent parfois des feux de croisement.

C’était un âge d’or, mais dû surtout aux circonstances, et tout à fait temporaire. Dès qu’il a été facile pour les gens de lancer un site web, un blog, un Myspace ou une page Facebook etc. l’âge du bruit de fond a commencé, inévitablement, comme une évolution naturelle de la technologie.

Et la plupart des gens n’ont pas remarqué ce qu’il s’est passé.

Pourquoi est-ce que je dis ça ? Tout d’abord je ne sors pas ça de nulle part. J’ai discuté avec beaucoup de personnes pendant plusieurs années et beaucoup d’entre elles pensent que les médias sociaux sont la meilleure invention depuis le fil à couper le beurre. Et qu’est-ce qui les en empêche ?

Moi, je le pense, et d’autres comme moi aussi, parce que les personnes qui avaient l’habitude de lire et de répondre à ce que j’envoyais à travers ma liste de contacts ne sont plus là. Ils n’ouvrent plus leurs courriels et s’ils le font, ils ne les lisent plus. Et le média que j’utilise — blog, Facebook, Twitter, etc. — n’y change rien. Bien entendu, il reste des gens qui le font, mais la plupart s’occupent maintenant d’autres choses.

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Et que font-ils donc ? J’ai passé presque toute la semaine dernière à Tokyo, j’ai visité toute la ville, passé beaucoup d’heures dans le train chaque jour. Beaucoup de gens assis dans le train du retour, durant ma première visite au Japon en 2007, dormaient, comme maintenant. Mais ceux qui ne dormaient pas étaient presque tous en train de lire un livre. Aujourd’hui, il est difficile de voir ne serait-ce qu’un seul livre. La plupart des gens regardent leur smartphone. Et ils ne lisent pas un livre avec (oui, j’ai souvent jeté un œil). Ils jouent à des jeux, ou plus souvent, consultent leur fil de nouvelles sur Facebook. Et c’est pareil aux État-Unis et partout ailleurs où j’ai eu l’occasion de voyager.

Est-ce que ça vaut le coup de remplacer les modérateurs par des algorithmes ? Les rédacteurs par du bruit de fond ? Les journalistes d’investigation par des photos de votre chat ? Les labels indépendants et les stations de radios communautaires par une multitude de fichiers audio téléchargeables mal enregistrés ? Les collectifs de médias indépendants par des millions de mises à jour de statuts sur Facebook et Twitter ?

Je pense que non, mais voilà où nous en sommes. Comment pouvons-nous sortir de cette situation, éclaircir le brouillard, et nous remettre à utiliser notre cerveau ? Je voudrais bien le savoir.

Crédit images
David Rovics, photo par Karney Hatch (CC-by-2.0)
A conversation, dessin de Khalid Albaih (CC-by-2.0)
Facebook is the opium of the people, photo par Taco Ekkel (CC-by-2.0)

Notes

[1] Le site de David Rovics : http://www.davidrovics.com/

[2] Tiens, ils existent encore et nous incitent à ne plus bloquer les pubs…

[3] Note de la rédaction : ici l’auteur simplifie sans doute un peu trop pour suggérer une influence déclinante. Le réseau Indymedia (voir sa page Wikipédia) est relativement actif par exemple pour la France à Nantes ou Lille, Grenoble, etc.




Les empreintes de nos navigateurs nous identifient — et si on brouillait les pistes ?

Depuis un an ou deux une conscience floue de l’ubiquité du pistage est perceptible dans les conversations sous la forme de brèves remarques fatalistes :

— De toutes façons on est espionnés, alors…
— Ils peuvent savoir tout ce qu’on fait sur Internet, hein…

et chez les Dupuis-Morizeau :

— J’ai réservé la location moins cher avec le PC du boulot pour exactement la même chose… Faut croire que depuis qu’on fait des achats en ligne ils se figurent qu’on pourrait payer plus…

Vous qui savez, ne vous moquez pas trop vite : mieux vaut cette perception diffuse qu’une certitude naïve d’être protégé (« ah tu vois le petit s derrière http ça veut dire que c’est sécurisé ce site » hum) ou pire une ignorance dangereuse.
Certes le chemin est long encore avant de pouvoir susciter une plus large prise de conscience puis une évolution des comportements et des usages dans notre vie numérique. C’est à quoi Framasoft s’efforce de mener par étapes avec la campagne longue durée Dégooglisons Internet. Mais bien d’autres initiatives surgissent semaine après semaine, et nous sommes ravis de leur donner un écho.
Tel est le cas aujourd’hui avec le projet amiunique (non, ce n’est pas un site de rencontre pour trouver un seul ami pour la vie : Am I unique? signifie : « Suis-je unique ? »).
Nous sommes pistés, traqués, espionnés, piégés, profilés… d’accord, tout le monde en a désormais « entendu parler ». Mais que sait-on de nous au juste lorsqu’on va jeter coup d’œil sur un site web ?
Il existe déjà des moyens d’en avoir une idée, par exemple dans Firefox, de nombreux outils de développement proposent des fonctionnalités pour voir ce qui se passe sous les jupes de la connexion. Mais le site amiunique.org en facilite l’accès et explique de quoi il retourne.
On découvre ainsi que cette quantité importante d’informations permet le plus souvent de faire de vous un utilisateur « unique »
— Ah j’en vois qui se rengorgent de n’être pas comme tous les autres et qui sont tout fiers de se distinguer du supposé troupeau des internautes…[1]
Mais ne vous réjouissez pas trop vite, écoutez un peu ce que nous dit Benoît Baudry et voyez comment tout au contraire se fondre dans une masse d’empreintes numériques similaires pourrait être un moyen de ne plus être unique, donc de risquer moins d’être pisté !

Bonjour, pouvez-vous vous présenter brièvement ?
baudry.pngJe suis chercheur depuis 2004 dans le domaine du génie logiciel. J’ai beaucoup travaillé sur des outils et algorithmes pour améliorer les activités de test logiciel dans le domaine des systèmes embarqués. Cette activité s’est ensuite élargie pour traiter de problèmes d’analyse de programme. Depuis février 2013 je coordonne un projet de recherche européen (DIVERSIFY) sur le thème de la diversification du logiciel pour faire des applications web plus robustes.
Dans ce contexte, nous avons démarré une activité sur le browser fingerprinting, c’est-à-dire les empreintes, les traces numériques que laissent nos plateformes quand nous nous connectons avec nos navigateurs.
La petite équipe qui se consacre à amiunique.org et aux technologies anti-fingerprint comprend un doctorant et bénéficie du conseil scientifique et technique de deux chercheurs en sécurité et génie logiciel.

Il n’est pas si fréquent qu’un labo de recherche universitaire entame un projet qui peut toucher un assez vaste public et potentiellement l’ensemble des utilisateurs du Web. Alors pourquoi s’intéresser au fingerprinting ?
Tous nos travaux de recherche sont inspirés par des problèmes réels rencontrés lors de la construction de systèmes logiciels. La nouveauté dans ce cas tient sans doute au fait que le problème ne touche pas seulement les développeurs de logiciels, mais que tout internaute peut se sentir concerné.
Dans le cadre de DIVERSIFY, nous étudions la diversité logicielle et la manière dont elle peut être exploitée, voire amplifiée par des procédures automatiques. L’idée de ce projet c’est que l’augmentation de la diversité logicielle augmente également la résilience et la sécurité des applis webs.
Par ailleurs, nous avons découvert que dans le cas du browser fingerprinting la très grande diversité et la richesse de l’écosystème web sont devenues un problème pour la vie privée : cet écosystème très très riche permet à chacun de disposer d’une plateforme qui correspond parfaitement à ses envies et à son confort, mais c’est ce même phénomène qui rend chaque plateforme unique et donc traçable. La question qui nous a alors intéressés est la suivante :

Peut-on exploiter la diversité qui est à l’origine du problème de fingerprint pour lutter contre le traçage, en modifiant automatiquement et régulièrement la plateforme logicielle d’un internaute ?

La première étape pour répondre à cette question consiste à étudier de près la diversité des plateformes qu’on peut trouver sur le web, ce qui nous a amené à développer le site amiunique.org

Bon alors de quoi s’agit-il au juste ? Pourquoi devrais-je me demander si je suis unique ? C’est inquiétant d’être unique sur le Net ?

Une première remarque à propos de l’unicité : quand le site affiche « Êtes-vous unique ? Oui ! », ce qu’il faut comprendre c’est que la plateforme logicielle (navigateur, OS, polices, plugins, etc.) que vous avez utilisée pour aller sur le site est unique parmi toutes celles observées jusqu’à présent. 

Un clic pour essayer…

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et voici le résultat :

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Quand vous visitez un site web, celui-ci peut facilement récolter un grand nombre d’informations à propos de votre plateforme. Certaines de ces informations sont systématiquement fournies au site web par le navigateur (user agent et en-têtes http), et pour le reste le serveur peut interroger les interfaces Flash, JavaScript et toute autre interface offerte par le navigateur et ses plugins.

Une longue liste de données que l’on peut récolter… (cliquer pour agrandir)

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Le problème d’avoir une plateforme unique c’est que les sites marchands peuvent personnaliser leur contenu en fonction de la plateforme (pratiques tarifaires en fonction des clients ou publicités ciblées). Par exemple, les sites peuvent varier les prix en fonction de la localisation de l’internaute, déduite approximativement par l’adresse IP (voyez cet exemple), ou en fonction du système d’exploitation (un autre exemple). Une étude a montré que le site de voyages Orbitz propose des prix plus élevés aux utilisateurs de Mac OS (exemple d’Orbitz).

Mais ce que vous proposez de faire, ça commence bien comme du pistage non ? Vous voulez qu’on vous donne toutes les informations sur notre navigateur pour votre recherche, vous êtes sympathique avec votre bonne tête de nerd barbu mais comment puis-je avoir confiance ? Et puis vous allez faire quoi de cette bientôt énorme base de données récoltées, mmh ? 

La politique de confidentialité d’amiunique.org établit très clairement ce qui advient des données récoltées : elles sont stockées sur une machine sécurisée et nous les utilisons à des fins d’analyse statistique. Par ailleurs, nous ne récoltons absolument aucune information qui nous permette de relier une empreinte à une personne, les donnée sont donc anonymes par construction. Les analyses statistiques d’empreintes réelles sont essentielles pour établir des procédures qui modifient automatiquement la plateforme d’un internaute de manière réaliste. Dans cet objectif, 2 défis à relever : réussir à modifier la plateforme de manière transparente, mais suffisamment pour changer l’empreinte ; modifier la plateforme tout en la faisant ressembler à une vraie plateforme pour éviter d’être repéré comme un usager qui essaie de se cacher.

Quelle est selon vous la masse critique d’empreintes collectées qui vous permettra de passer à la phase suivante du projet ?

Il est important pour nous de rassembler un maximum d’empreintes pour que le verdict que nous rendons aux visiteurs (oui / non vous êtes unique) soit vraiment significatif. À l’échelle du Web, être unique parmi quelques dizaines de milliers d’internautes, ce n’est pas forcément très impressionnant, alors qu’être unique parmi quelques millions c’est déjà plus surprenant. Pour nos travaux futurs sur le brouillage c’est surtout important de récupérer une très grande diversité d’empreintes (diversité géographique, diversité de navigateur, polices, etc.). Un échantillon étendu et diversifié nous permettra d’identifier quelles sont les caractéristiques les plus discriminantes, qui devront être la cible principale pour le brouillage.

goofy-inquiet.jpget euh… je ne risque rien si je “triche” en envoyant finalement des données trompeuses ? C’est bien légal ça ?

Il n’y a rien d’illégal à modifier/changer/envoyer des fausses informations. Cependant, deux problèmes peuvent se poser avec les extensions de navigateurs qui renvoient de fausses informations dans le user agent (par exemple User agent switcher).
Le premier vient du fait que les informations que vous envoyez à un serveur sont censées être utilisées pour vous renvoyer une page web qui est parfaitement adaptée à votre navigateur et à sa configuration. Si vous mentez, la page web peut présenter de nombreux défauts et certaines fonctionnalités peuvent ne pas être opérationnelles.
Le second problème vient du fait que si vous mentez, il se peut que votre empreinte soit incohérente et cela vous rend tout de suite identifiable. Par exemple, sur une des empreintes récoltées sur amiunique, le navigateur annonce dans son User Agent qu’il tourne sous Windows alors que le moteur de rendu JavaScript nous indique que la machine en question est un Mac. Cette configuration qui n’est pas censée exister dans la réalité vous rend identifiable car vous serez une des seules personnes au monde à avoir cette configuration incohérente.
Ce n’est donc pas illégal de mentir, mais ça peut engendrer des problèmes à la fois liés à la navigation et au traçage par empreinte.

Par ailleurs, il n’y a rien d’illégal à modifier charger / supprimer des nouvelles polices à chaque lancement de votre navigateur ou à utiliser régulièrement une version différente d’un navigateur.
Nous pensons qu’un avantage de *modifier la plateforme* (plutôt que de renvoyer de fausses informations) c’est qu’on ne prendra pas le risque d’être identifié comme un menteur ou comme une plateforme qui tente d’envoyer des données trompeuses.

C’est astucieux tout ça mais vous ne craignez pas que ceux qui nous pistent trouvent une parade à votre dispositif ?

Certainement et c’est toute la difficulté de tout dispositif pour la vie privée : dès qu’un nouveau dispositif apparaît, il fixe également les nouvelles barrières à franchir pour ceux qui veulent nous pister. Ce que nous espérons surtout c’est que ce genre de mécanisme rende le pistage plus difficile et plus coûteux.

Est-ce qu’on peut espérer que cette expérience “de laboratoire” aura une utilité pour nous les internautes concernés par le pistage de nos empreintes ? Pour votre équipe c’est un intéressant objet de recherche, mais sous quelle forme finale pourrait aboutir votre projet pour la famille Dupuis-Morizeau[2]  ?

Nous l’espérons vraiment. Pour l’instant, il faudrait idéalement que la famille Dupuis-Morizeau ait des PC sous Linux, et dans ce cas nous visons une solution qui puisse être téléchargée et utilisée à la place du navigateur standard. En gros, ça devrait être un conteneur qui isole le navigateur et tous les éléments de plateforme, qui est lancé à chaque fois que quelqu’un veut naviguer sur Internet. Au lancement de ce conteneur, un navigateur, des polices, des plugins, voire quelques éléments de configurations système sont sélectionné aléatoirement, assemblés et démarrés. L’internaute peut alors naviguer avec une plateforme différente de celle utilisée la dernière fois.

Bon, on y voit un peu plus clair et ce projet a de quoi intéresser. Que peuvent faire les lecteurs de cet article s’ils souhaitent contribuer ?

Distribuer l’URL pour augmenter le nombre d’empreintes c’est déjà une énorme contribution. Toute idée de forums internationaux pour augmenter la diversité des empreintes est aussi tout à fait bienvenue. Enfin, le code du site est open source et nous serions ravis d’avoir des contributions à ce projet sous forme de traduction de pages, revue de code (architecture du site, sécurité, etc.) ou toute idée pour mieux valoriser les données auprès des visiteurs.

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Liens

Notes

[1] Si vous pensez que les internautes moyens sont Mme Michu, une dinde ménopausée, et son mari tonton Roger, que ses gros doigts de pêcheur de brochet empêchent d’appuyer sur la bonne touche, cet article n’est pas pour vous.

[2] L’authentique Mme Michu a demandé qu’on cesse de la mentionner. Le Framablog a décidé d’employer désormais l’exemple des Dupuis-Morizeau, une sympathique famille recomposée qui vit à Rouen en Normandie.




Qui agit pour nos libertés numériques ?

On trouvera de la provocation, de l’ironie et du sarcasme, mais aussi de l’amertume et de la lassitude dans ce billet de Peter Sunde, le cofondateur de The Pirate Bay et, plus récemment, de Flattr. Il estime sans doute qu’il a conquis sa légitimité pour houspiller les manifestants virtuels, les commentateurs tellement malins et les militants par délégation, lui qui a donné de son énergie et mis en jeu sa propre liberté pour la cause qu’il défend : il sort de cinq mois de prison pour avoir facilité la violation de droit d’auteur…
Peu importe au fond s’il nous paraît prendre un peu trop la pose du martyr revenu de tout, il nous adresse ici de vraies questions sur la façon dont nous agissons ou non pour nos libertés numériques.
Certes tout le monde n’a pas le courage de Snowden ou Assange et chacun peut avoir à son modeste niveau son propre engagement. Mais notre soutien financier aux associations militantes actives (comme la Quadrature, l’April, Framasoft et bien d’autres qui sont sur le terrain…), s’il est nécessaire et vital pour mener des combats toujours à reprendre, est-il suffisant ? N’est-ce pas considérer à bon compte que d’autres agiront pour nous, à notre place ?
Voici peut-être ce que suggère ci-dessous Peter Sunde : ne perdons plus d’énergie à débattre avec des imprécateurs en carton-pâte, cessons de prendre des clics pour des actions et des retweets pour des opinions. Et si nous nous sortions plutôt les doigts du clavier ?

« Je suis allé en prison pour avoir défendu ma cause. Et vous, qu’avez-vous fait ? »

Article original publié dans le magazine Wired sous le titre Peter Sunde: I went to jail for my cause. What did you do?
Traduction Framalang : Narcisse, Sphinx, Bussy, goofy, Monsieur Tino, Sphinx, Penguin, smonff

Sunde.pngIl y a certains moments décisifs dans la vie qui vous touchent profondément. Recevoir son diplôme, échanger un premier baiser, écrire son premier livre, publier son premier article scientifique, vivre la mort d’un être cher, accueillir votre premier client dans votre café… Aux yeux des autres, ce ne sont que des petits épisodes sans importance mais pour vous ils ont une importance cruciale et sont comme un tournant dans votre vie.

Aujourd’hui j’ai eu une impression de ce genre, j’ai eu le sentiment que nous avions atteint une certaine masse critique. Une masse critique qui est furieuse contre l’état actuel de l’Internet ou plutôt contre l’état actuel de contrôle de l’Internet et ce que cela signifie pour le monde. Une masse critique qui comprend enfin que nous sommes sur la voie d’une démocratie « en pyramide », qui accorde bien peu de participation à sa base.

Le site « The Pirate Bay » a été fermé[1]. Dans la tête des gens, ça a fait tilt de savoir que demain, ils devraient télécharger leur émission de télévision favorite autre part. En y réfléchissant, ils ont décidé que c’était le début d’une pente glissante. Ils comprennent que ça veut peut-être dire que ce contenu alternatif sera probablement d’accès difficile voire impossible. Que les langoliers[2] nous rattrapent plus vite que nous ne l’imaginions. Que ce que nous faisons, c’est-à-dire centraliser Internet, n’avoir qu’une poignée de services centralisés, appartenant pour la plupart à des entreprises d’un seul et même pays, pays qui ne se soucie pas tellement des frontières lorsqu’il s’agit de ses propres intérêts, n’est pas la meilleure des idées.

Mais un mouvement prend forme, un mouvement en-dehors de tout ça. Et demain, quand vous vous réveillerez, il aura atteint une taille gigantesque, une masse de peut-être un million de personnes, qui verront le groupe « Arrêtez de détruire Internet » ou « Rendez-nous notre Pirate Bay » sur Facebook. Ils cliqueront sur « J’aime » et se sentiront fiers. Ils l’auront finalement fait. Ils auront stoppé la destruction de l’Internet.

Honnêtement, j’ai vraiment l’impression que nous avons atteint un point culminant. C’est l’impression que près de 100 % de la communauté internet pense « oh, ce n’est pas mon problème, quelqu’un d’autre s’en chargera ». Mais ce n’est pas seulement l’actualité autour de The Pirate Bay qui m’a conduit à cette idée. Ça a pris du temps à mûrir. En fait, il ne reste que quelques militants actifs qui font réellement quelque chose. Nos ressources financières sont plus qu’amenuisées, nous vieillissons et nous devenons paresseux. Nous essayons de travailler de façon intelligente tout en continuant à avoir une vie de famille, gérant nos vies avec nos compagnes ou compagnons, nous pensons à nos carrières. La plupart des militants les plus engagés finissent par travailler à plein temps sur les projets dans des organisations comme l’EFF, qui peuvent obtenir un certain financement. La communauté finance ces organisations et c’est ainsi que la communauté a l’impression que si elle le fait, ces chouettes personnes résoudront les problèmes à leur place.

Nous avons stoppé ACTA. Nous avons stoppé SOPA, PIPA. Nous travaillons à stopper le TTIP. Nous sommes présents dans certains parlements. Parce que c’est ainsi que nous travaillons désormais. Internet fait partie de la vie de tous les jours, nous ne pouvons plus jouer aux activistes sauvages et faire comme bon nous semble. Nous devons agir de façon organisée. Nous devons écouter les autres personnes. Il ne s’agit plus du Far West. Alors nous nous rangeons en ordre de bataille. Et nous discutons. En attendant, nos opposants deviennent de plus en plus forts. Ils ont déjà corrompu leurs amis politiciens pour nous rogner les ailes. Nous jouons sur leur propre terrain et nous voulons vraiment obtenir notre dû, nous en avons fait plus que n’importe qui. Dans le même temps, plusieurs accords du type de ACTA/SOPA/PIPA/TTIP sont passés sans que nous en sachions quoi que ce soit. Nous stoppons un accord et trois passent inaperçus. Malgré notre victoire à la Cour suprême européenne, nous devons toujours nous battre contre la rétention des informations. C’est un combat sans fin.

Nous avons nos propres célébrités. Nous avons eu Wikileaks. Nous avons eu Snowden. Nous avons eu Manning. Nous avons eu Aaron Swartz. Certains sont morts, d’autres sont en prison pour toujours. Certains se cachent, craignant pour leur vie. Les révélations de ces personnes, les combats de ces personnes sont des causes importantes. Liberté d’information. Liberté d’opinion. Démocratie. Transparence gouvernementale et droit à une procédure judiciaire régulière. Des éléments que nous prenons pour acquis, qui sont les bases de notre société moderne. Nous en parlons beaucoup. Nous sommes déçus. Nous pleurons, nous crions. Parfois, nous manifestons. Nous avons nos t-shirts. Nous avons nos symboles. Nous avons nos masques, nos conférences et nos débats. Nous attirons quelquefois l’attention. En général, les gens nous apprécient. Nos adversaires sont des bâtards, engraissés, vendus, prostitués. La plupart sont des hommes, riches, vivant aux États-Unis. Ils sont corrompus. Ils sont facilement haïssables. On dirait un vieux film hollywoodien. Le genre de film que ces hommes réalisent pour obtenir l’argent avec lequel ils nous combattent.

Mais même dans ces films, ce sont les gentils qui gagnent à la fin. Et nous savons qui sont les gentils. Nous savons que nous avons nos droits. Nous savons que nous sommes protégés par la loi. Nous comprenons aussi que la loi ne pourra pas grand-chose pour nous protéger si les méchants viennent nous chercher. Le truc, c’est que nous n’avons rien fait de mal donc ça ne nous inquiète pas.

Des journalistes me contactent quotidiennement. La plupart sont intelligents, bien formés et très compétents sur le plan professionnel. Travaillant dans la presse, ils sont protégés. Dans la plupart des pays, la loi leur permet de protéger leurs sources. Ils ont tous lu les documents de Manning. Ils ont lu ce que Snowden a fait fuiter. Ils sont au courant de la surveillance exercée par la NSA. Mais eux aussi, au fond, pensent qu’ils font partie des gentils. Après tout, ce truc là, le PGP, ça tient plus de la prise de tête qu’autre chose. Gmail est si simple à utiliser, ça fonctionne partout. Ils n’ont jamais aucun problème auparavant et ils ne veulent pas finir paranos comme Glenn Greenwald.

On ne m’invite plus à des soirées. Ce n’est pas que je sois ennuyeux — au contraire, je suis plutôt un invité divertissant, avec des histoires dingues à raconter, Je fais mon numéro de clown cintré qui raconte les histoires de fous par lesquelles il est passé. J’ai rencontré la présidente du Brésil, je suis allé en prison avec des tueurs et des trafiquants de drogue. Mais c’est tellement embêtant que je ne sois pas sur Facebook, alors, quand quelqu’un organise une fête, il suppose que quelqu’un d’autre va m’inviter, et tout le monde suppose que quelqu’un d’autre l’a fait. Ils pensent que je suis trop parano parce que je ne suis pas sur Facebook.

Je suis toujours fâché contre certains de mes collègues de travail. Ils sont trop difficile à joindre. La plupart d’entre eux n’ont pas de téléphone portable. Nous devons décider d’une heure et d’un lieu pour avoir une conversation sur un chat chiffré, parce qu’ils ne veulent pas être pistés. S’ils ont un imprévu je ne peux pas le savoir. Quelquefois, j’ai attendu 6 à 7 heures à cause de problèmes de trains/bateaux/voitures. Pour qui ils se prennent à vouloir être aussi anonymes ? Je n’ai pas envie de finir comme eux, ils sont si paranoïaques. Je présume que mon téléphone n’est pas sur écoute, je ne suis pas intéressant. Il ne suffit pas que je connaisse beaucoup de gens qui pourraient être intéressants aux yeux de certains gouvernements pour que ça signifie qu’ils ont un mandat pour m’espionner.

Hier, j’ai lu des tas de commentaires sur un nombre incalculable de fils de discussion portant sur une déclaration où je souhaitais que The Pirate Bay soit fermé pour de bon, pour que quelque chose de nouveau puisse apparaître. Quelque chose de nouveau et frais. C’est fou comme la plupart des commentaires sont incroyablement perspicaces. Ils expliquent à quel point je suis paresseux de ne rien faire au lieu de gueuler que TPB est devenu merdique. Que je devrais ouvrir un nouveau site au lieu d’accepter de laisser fermer TPB. Qu’ils veulent récupérer le colis qu’ils m’ont envoyés pendant que j’étais en prison pour avoir milité. Puisque je suis trop mauvais pour ne pas faire revenir TPB. Je présume que tous ces mecs et leur superbe ortographe[3] (oui, ce sont tous des mecs) sont eux aussi des activistes qui font leur part de boulot pour la communauté libre et open source. Si c’est le cas, alors je dois me tromper en pensant que nous ne sommes que quelques-uns — Il y a apparemment des dizaines de milliers de personnes qui font en réalité un travail important que je devrais apprécier.

Mon impression d’être à un moment crucial n’est peut être qu’un tas de ruminations sur la partie pourrie, naïve et paresseuse de notre chère communauté internet. Et peut-être que j’utilise ces termes uniquement pour faire un peu plus chier le monde. Mais bon. Je suis allé en prison pour avoir défendu ma cause et vos émissions télé. Et vous, qu’avez-vous fait ? Vous voulez qu’on vous renvoie un des 25 exemplaires de 1984 d’Orwell qui m’ont été envoyés quand j’étais en prison ? Je vais en prendre un et vous le ferai parvenir. Peut-être le lirez-vous plutôt que de l’envoyer à quelqu’un d’autre en espérant qu’on le lise à votre place.

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Notes

[1] Bien sûr nous ne serons pas à court de sites miroirs (http://oldpiratebay.org/search.php?q=&=on par exemple) mais ce serait une erreur de se satisfaire d’astuces techniques alors que la question des droits d’auteur demande une action politique.

[2] Allusion à des monstres dans un roman de Stephen King : « des créatures rondes avec seulement une énorme bouche et des dents aiguisées », voyez la page Wikipédia du roman.

[3] La faute est intentionnelle, elle figure dans le texte original.

Crédits

  • photo Peter Sunde : Flickr.com/Share Conference/CC By SA 2.0
  • image : Gégé le Geektionnerd Generator – licence WTFPL-2.0



Rejoignez IndieHosters, un réseau d’hébergeurs qui vous libère

Inviter les utilisateurs à reprendre le contrôle de leurs contenus, applications et données personnelles, comme nous proposons de le faire par petites étapes avec notre campagne Dégooglisons Internet, c’est aussi tenir compte des difficultés techniques qui doivent être surmontées. Car les opérations à réaliser ne sont pas si évidentes pour la plupart d’entre nous. Installer et maintenir son propre serveur, y installer des applications, en assurer la sécurité, autant de compétences à acquérir qui peuvent rebuter. Non, tout le monde n’a pas envie ni plaisir ni du temps pour apprendre des procédures et des lignes de commande, une maîtrise avancée des logiciels et matériels.

Aussi est-il réjouissant de voir émerger de nouvelles initiatives qui donnent un accès plus facile au plus grand nombre. Un mouvement se dessine depuis quelque temps, qui consiste à proposer davantage de services en ligne indépendants et qui évitent aux utilisateurs des procédures qui pourraient les décourager : owncloud, cozy, remotestorage… Voici maintenant une autre initiative intéressante qui pourrait bien changer la donne dans le monde de l’hébergement : le projet IndieHosters, propulsé par un duo de nerds qui n’en sont pas à leurs débuts.

C’est Pierre qui a accepté de répondre à nos questions en pleine campagne de financement participatif…


Bonjour, qui es-tu, ô hébergeur providentiel ?

pierre.jpeg Bonjour, je suis Pierre, et après avoir erré sur la façon d’apporter ma pierre à l’édifice, j’ai rencontré Michiel de Jong. Il m’a convaincu que pour nous, nerds, le meilleur moyen d’aider les gens était de leur fournir de l’hébergement. Et j’ai donc décidé de quitter mon emploi d’administrateur systèmes à Seedrs.com il y a 2 mois pour fonder avec lui IndieHosters.

Je suis les projets de Michiel sur Internet depuis un bout de temps déjà, il a créé le mouvement Unhosted, et plus récemment Terms of Service, Didn’t read. Cela fait maintenant 4 ans qu’il a quitté son emploi pour consacrer sa vie à sauver les Internets. C’est un nomade numérique qui vit de donations pour ses projets. Nous nous sommes rencontrés lors de l’organisation du meeting annuel de Unhosted à Unhos, près de Lisbonne où je réside.

Le site du projet le présente fort bien mais en anglais, pourrais-tu nous dire l’essentiel dans la langue de Benjamin Bayart… Hébergement d’accord, mais avec quelle “valeur ajoutée” ? Ce ne sont pas les hébergeurs qui manquent….Vous trouviez que les hébergeurs existants n’étaient pas à la hauteur ? pas assez libres ?

Comme les lecteurs habitués de ce blog le savent déjà, il existe une alternative propriétaire à chaque logiciel libre. Et ceci est valable sur votre ordinateur comme dans le nuage. Le problème dans le nuage, c’est qu’il existe une importante différence d’expérience utilisateur entre une application libre et une application propriétaire.

Prenons l’exemple d’une application de blogging. Si je vais sur une application propriétaire, skyblog par exemple, j’ai un bouton « Inscrivez-vous ». Si je vais sur une alternative libre, WordPress par exemple, j’ai un bouton « Télécharger ». Dans la famille Dupuis-Morizeau[1], pas un seul membre ne saura d’emblée quoi faire avec un fichier tar.gz !

Notre idée, c’est donc de remplacer tous ces boutons Téléchargez par Inscrivez-vous avec IndieHosters.

Il est vrai qu’il existe déjà énormément d’hébergeurs, mais pas un seul ne nous satisfait. Dans le cas de WordPress, on peut en trouver beaucoup, mais quid de l’hébergement de mes mails ? Gandi, c’est cool, mais c’est pas pour la famille Dupuis-Morizeau. Même si les interfaces se sont énormément simplifiées, cela s’adresse toujours à des administrateurs systèmes.

Et qui va faire de l’hébergement pour Wallabag à part Framasoft ? L’idée, c’est aussi de faire de l’hébergement pour toutes ces applications de niche. Notre but, c’est aussi que les gens qui font des applications libres pour le nuage puissent proposer des hébergeurs. Et c’est ce qui manque aujourd’hui !

Il est vrai par ailleurs que la plupart des hébergeurs ne sont pas très libres, ils utilisent pour la plupart des applications comme Plesk ou CPanel qui sont propriétaires. Mais surtout, ce qui est important pour nous est de donner accès à ces applications libres à tout le monde, et pas seulement aux geeks que nous sommes !

Il paraît que vous voulez re-décentraliser le Web ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

On ne va pas re-décentraliser que le Web, on veut le faire aussi pour les mails, le xmpp, et d’autres. On veut re-décentraliser les Internets.

Mais parlons du Web, et particulièrement du Web 2.0. C’est une sacrée révolution en effet. On est passé d’un web statique au web des applications. Revenons seulement quelques années en arrière. Si vous avez vécu les années 90, vous vous en souvenez : vous utilisiez des applications sur votre ordinateur. Dans le cas d’un document texte, ça se passait bien. Vous aviez votre fichier sur votre bureau virtuel. Vous pouviez le modifier avec différents logiciels, Notepad sous Windows, vi sous GNU/Linux, ensuite le passer à un copain ou sur un autre appareil ne nécessitait qu’une disquette.

Le Web 2.0 a révolutionné cela. Les applications, dont votre Notepad, ont migré vers le Web. C’est devenu le Web des applications. En soi, c’est pas très grave. Le problème, ce sont les données produites par ces applications. Elles se sont retrouvés « enfermées » dans ces applications, qui sont devenues très populaires. En quelques années, quelques entreprises ont pris la main sur la majorité des données produites sur Internet.

Mais avant cette période, le Web des documents était décentralisé. Pour plusieurs raisons, on pense que cela est bien, et donc c’est pour cela que l’on veut re-décentraliser le Web[2].

— Pourquoi mettez-vous en avant l’aspect migrateur d’IndieHosters ? Mes données vont migrer d’un serveur à l’autre telles des hirondelles deuzéros ?

Reprenons l’exemple de Notepad avec l’application de blog. Le fichier texte, vous pouviez l’éditer avec n’importe quelle application. Aujourd’hui, si vous utilisez une application pour éditer votre billet de blog, même libre comme WordPress, il vous faut l’application en question. C’est assez ennuyeux, mais le mouvement unhosted, avec remotestorage essaie de résoudre ce problème. En attendant, si vous voulez migrer vos données associées à votre application, eh bien, il faut s’y connaitre. Et même les administrateurs systèmes les plus avertis vous diront que c’est la galère !

Pour nous, un utilisateur limité à un seul fournisseur de service pour son application n’est pas libre, même si le logiciel utilisé est libre. Et il y a plein de raisons pour lesquelles un utilisateur voudrait migrer :

  • un service moins cher ;
  • un service de meilleure qualité ;
  • un support dans sa langue ;
  • un choix plus large d’applications ;
  • le non-respect de la vie privée, la perte de confiance ;
  • l’interruption d’activité du fournisseur de service qui ayant fait fortune décide d’aller garder des chèvres dans le Larzac.

C’est pourquoi nous travaillons sur un format de migration standard avec une procédure standard, ainsi l’utilisateur pourra migrer d’un fournisseur de services à un autre et ce sans compétences techniques. Le plus beau dans tout cela, c’est que Framasoft pourra faire partie de ce réseau. Et lorsque les gens demanderont si http://degooglisons-internet.org/ ne va pas devenir un nouveau silo, on pourra répondre, que Framasoft fait partie d’un réseau de migration, donc pas de soucis, les gens seront libres de migrer ailleurs !

On aime vraiment le slogan de Cozy :

Vous allez rester parce que vous pouvez partir.

— Mais en réalité vous proposez un réseau d’hébergement ? est-ce que ça veut dire que vous proposerez aux souscripteurs plusieurs serveurs ?

En fait c’est un réseau d’hébergement comme les gîtes de France. Gîtes de France propose un label avec lequel, où que vous alliez, vous savez à quelle qualité de service vous attendre. Pourtant chaque hébergement est complètement indépendant des autres. IndieHosters, c’est un peu pareil, on partage la manière d’importer et d’exporter les données. Mais ensuite l’utilisateur final sera libre de choisir son hôte !

Ce réseau existe déjà ?

Oui, il existe déjà, vous avez le choix entre Michiel et Pierre. Je vous recommande Pierre car il parle bien mieux français que Michiel, mais Michiel se débrouille pas mal aussi dans la langue de Molière.

Ça concerne qui ce projet ? Quelle est votre “cible” ? Vous croyez vraiment que je vais être capable de me débrouiller avec la gestion de mon hébergement ? ouh là… ça me fait un peu peur moi toute cette arrière-boutique.

Ben justement, la cible c’est toi ! Il n’y a rien à gérer : si tu sais de quelles applications tu as besoin, on te les héberge et on s’occupe des détails techniques. J’ai fait le test avec ma sœur dont le profil est celui de Mme Dupuis-Morizeau (mais ma sœur a beaucoup plus de talent). Elle voulait un site pour montrer les bijoux et vêtements qu’elle fabrique. Je lui ai mis en place un WordPress. Elle qui n’y connaît pas grand-chose en informatique a pourtant réussi sans l’aide de personne à créer son site, fièrement hébergé par Pierre, un des IndieHosters !

Pour profiter de cet hébergement, il faut au préalable avoir un compte WordPress ou Known ?

Non, il suffit d’acheter le service, en ce moment en pré-vente sur IndieGogo. Ensuite, à partir de janvier, on commence à fournir le service.

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— La préoccupation croissante en ce moment et sans doute pour un certain temps, c’est la sécurité et la confidentialité. Qu’est-ce que le projet IndieHosters apporte sur ces points ? Est-ce que je peux avoir confiance ? Leur nuage là c’est bien joli mais ça revient à envoyer mes données personnelles sur des machines qui sont loin et qui ne m’appartiennent pas hein…

En ce qui concerne la sécurité, nos configurations sont libres. On espère ainsi faire collaborer les utilisateurs et les hébergeurs pour fournir un service toujours de meilleure qualité. Pour ce qui est la vie privée, on estime que les utilisateurs ne devraient pas faire confiance à leur hébergeur. Et pour cela, on recommandera aux utilisateurs d’utiliser le chiffrement.

On commence par offrir seulement des applications de blogging. Dans ce cas-là, on fait de l’hébergement de données publiques. Ensuite, pour les autres applications, il va falloir voir au cas par cas. Je sais que owncloud propose du chiffrement côté serveur. Pour les emails, il n’y pas de soucis. On mise aussi sur le fait que les développeurs d’applications vont de plus en plus implémenter le chiffrement par défaut. Ainsi l’utilisateur n’aura pas à faire confiance à son hébergeur. Si l’utilisateur ne chiffre pas ses emails, il devra faire confiance à son hébergeur. Mais il va payer son hébergeur pour faire ce métier, il sait ainsi que l’hébergeur n’a pas à revendre ses données personnelles pour vivre. Et si à un moment il y a perte de confiance, il sera toujours libre de changer d’hébergeur facilement !

Le réseau que vous proposez est alléchant, mais aussi très ambitieux, comment allez-vous concrètement financer tout cela alors que vous affichez que vous hébergerez…

pour la liberté, pas pour le profit

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L’idée, c’est que le réseau IndieHosters soit une CyberFondation à but non lucratif. Son rôle est de détenir la marque, les configurations, les documents et le format de migration. On pense à signer la charte de Framasoft aussi, pour être sûrs que cette CyberFondation fera les choses bien !

Ensuite, chaque IndieHoster, ou hébergeur indépendant qui fait partie de ce réseau, est libre de vendre son service comme il l’entend. Notre idée dans « par pour le profit » est que l’on veut simplement en vivre, et non générer des millions pour les actionnaires. Mais ce simplement en vivre peut être interprété différemment selon les personnes. En réalité on ne sait pas encore très bien comment cela va se passer. On pense au début à un tarif de 8 € par mois (deux bières !) tout compris avec une réduction de 10 % pour un abonnement à l’année. Et on veut aussi donner de l’hébergement gratuit aux associations ou autres particuliers. Mais dans un premier temps, il faut que l’on se consacre à se constituer un salaire mensuel. En ce moment, on se paye 10 € de l’heure et c’est bien suffisant. On verra petit à petit comment faire.

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Si vous voulez le service, allez directement sur IndieGoGo, on fait une pré-vente. Un nom de domaine avec une application pour faire partie de l’IndieWeb pour la modique somme de 50 € pour un an de service ! Dépêchez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde !

Merci pour ce projet auquel Framasoft souhaite une pleine réussite. N’hésitez pas à participer au lancement d’IndieHosters, et que mille hébergeurs indépendants se lèvent !

Encore des liens

Le site du projet : https://indiehosters.net/

Si vous souhaitez participer à ce projet, il est open source, contribuez sur le github !

L’appel à financement participatif : https://www.indiegogo.com/projects/indiehosters

Le site de Pierre Ozoux : https://pierre-o.fr/

Les deux fondateurs du projet expliquent en vidéo (sous-titres en français en cliquant sur le petit logo CC) : http://igg.me/at/IndieHosters/x

Notes

[1] Durement éprouvée au plan psychologique depuis qu’elle a rejoint la communauté du Libre où elle a découvert sa popularité de mauvais aloi, l’authentique Mme Michu a demandé qu’on cesse de la mentionner. Le Framablog a décidé d’employer désormais l’exemple des Dupuis-Morizeau, une sympathique famille recomposée qui vit en Normandie.

[2] Pierre vous recommande au passage un document sur le sujet, à voir ou à revoir : Benjamin Bayart, Internet ou le minitel 2.0




Les algos peuvent vous pourrir la vie

Les algorithmes[1] ne sont guère qu’une série d’instructions pas-à-pas généralement exécutées par un programme sur une machine. Cependant leur complexité et leur opacité pour le commun des mortels sont redoutables, et bien plus encore leur omniprésence dans tous les compartiments de notre vie, y compris la plus intime. Si le code fait la loi, c’est justement parce que les algorithmes sont à la fois puissants, invasifs et sont devenus aujourd’hui indispensables.
L’article ci-dessous ne met pas l’accent sur les nombreux domaines où nous utilisons des algorithmes sans en avoir conscience, il pointe davantage les risques et menaces qu’ils représentent lorsque ce sont les algorithmes qui déterminent notre existence, à travers quelques exemples parmi bien d’autres. Il pose également l’intéressante question de la responsabilité de ceux qui élaborent les algorithmes. Suffira-t-il de réclamer des concepteurs d’algorithmes un sympathique engagement solennel à la manière de celui des acteurs du Web ?

Les codeurs dont les algos contrôlent nos vies, qui les contrôle ? Pouvons-nous avoir un droit de regard sur les algorithmes qui désormais menacent de régir nos vies ?

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Les algorithmes sont formidables mais peuvent aussi ruiner des vies

Extrait de l’essai (en anglais) The Formula: How Algorithms Solve All Our Problems—and Create More par Luke Dormehl.

Source : article du magazine Wired Algorithms are great and all, but can also ruin our lives

Traduction Framalang : Wan, r0u, goofy, Sphinx, sinma, Omegax, ylluss, audionuma

Le 5 avril 2011, John Gass, 41 ans, a reçu un courrier du service d’enregistrement des véhicules motorisés (Registry of Motor Vehicles ou RMV) de l’État du Massachusetts. La lettre informait M. Gass que son permis de conduire avait été annulé, qu’il lui était désormais interdit de conduire et que cela prenait effet immédiatement. Le seul problème, c’est qu’en bon conducteur n’ayant pas commis d’infraction grave au code de la route depuis des années, M. Gass n’avait aucune idée du motif de ce courrier.

Après plusieurs appels téléphoniques frénétiques, suivis par une entrevue avec les fonctionnaires du service, il en a appris la raison : son image avait été automatiquement signalée par un algorithme de reconnaissance faciale conçu pour parcourir une base de données de millions de permis de conduire de l’État, à la recherche de possibles fausses identités criminelles. L’algorithme avait déterminé que Gass ressemblait suffisamment à un autre conducteur du Massachusetts pour présumer d’une usurpation d’identité, d’où le courrier automatisé du RMV.

Les employés du RMV se sont montrés peu compréhensifs, affirmant qu’il revenait à l’individu accusé de prouver son identité en cas d’erreur quelconque et faisant valoir que les avantages de la protection du public l’emportaient largement sur les désagréments subis par les quelques victimes d’une accusation infondée.

John Gass est loin d’être la seule victime de ces erreurs d’algorithmes. En 2007, un bogue dans le nouveau système informatique du Département des services de santé de Californie a automatiquement mis fin aux allocations de milliers de personnes handicapées et de personnes âgées à bas revenus. Leurs frais d’assurance maladie n’étant plus payés, ces citoyens se sont alors retrouvés sans couverture médicale.

Là où le système précédent aurait notifié les personnes concernées qu’elles n’étaient plus considérées comme éligibles aux allocations en leur envoyant un courrier, le logiciel maintenant opérationnel, CalWIN, a été conçu pour les interrompre sans avertissement, à moins de se connecter soi-même et d’empêcher que cela n’arrive. Résultat : un grand nombre de ceux dont les frais n’étaient plus pris en charge ne s’en sont pas rendu compte avant de recevoir des factures médicales salées. Encore beaucoup n’avaient-ils pas les compétences nécessaires en anglais pour naviguer dans le système de santé en ligne et trouver ce qui allait de travers.

Des failles similaires sont à l’origine de la radiation de votants des listes électorales sans notification, de petites entreprises considérées à tort comme inéligibles aux contrats gouvernementaux, et d’individus identifiés par erreur comme « parents mauvais payeurs ». Comme exemple notable de ce dernier cas, Walter Vollmer, mécanicien de 56 ans, a été ciblé à tort par le Service fédéral de localisation des parents, et s’est vu envoyer une facture de pension alimentaire à hauteur de 206 000 $. L’épouse de M. Vollmer, 32 ans, a par la suite montré des tendances suicidaires, persuadée que son mari avait eu une vie cachée pendant la majeure partie de leur mariage.

Une possibilité tout aussi alarmante : qu’un algorithme puisse ficher par erreur un individu comme terroriste. Un sort qui attend chaque semaine environ 1500 voyageurs malchanceux qui prennent l’avion. Parmi les victimes passées de ces erreurs de corrélation de données, on retrouve d’anciens généraux de l’armée, un garçon de quatre ans, ainsi qu’un pilote d‘American Airlines, qui a été détenu 80 fois au cours d’une même année.

Beaucoup de ces problèmes sont dus aux nouveaux rôles joués par les algorithmes dans l’application de la loi. Les budgets réduits menant à des réductions de personnel, les systèmes automatisés, auparavant de simples instruments administratifs, sont maintenant des décideurs à part entière.

Dans nombre de cas, le problème est plus vaste que la simple recherche d’un bon algorithme pour une tâche donnée. Il touche à la croyance problématique selon laquelle toutes les tâches possibles et imaginables peuvent être automatisées. Prenez par exemple l’extraction de données, utilisée pour découvrir les complots terroristes : de telles attaques sont statistiquement rares et ne se conforment pas à un profil bien défini comme, par exemple, les achats sur Amazon. Les voyageurs finissent par abandonner une grande partie de leur vie privée au profit des algorithmes d’extraction de données, avec peu de résultats, si ce n’est des faux-positifs. Comme le note Bruce Schneier, le célèbre expert en sécurité informatique :

Chercher des complots terroristes… c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, ce n’est pas en accumulant davantage de foin sur le tas qu’on va rendre le problème plus facile à résoudre. Nous ferions bien mieux de laisser les personnes chargées d’enquêtes sur de possibles complots prendre la main sur les ordinateurs, plutôt que de laisser les ordinateurs faire le travail et les laisser décider sur qui l’on doit enquêter.

Bien qu’il soit clair qu’un sujet aussi brûlant que le terrorisme est un candidat parfait pour ce type de solutions, le problème central se résume encore une fois à cette promesse fantomatique de l’objectivité des algorithmes. « Nous sommes tous absolument effrayés par la subjectivité et l’inconstance du comportement humain », explique Danielle Citron, professeur de droit à l’Université du Maryland. « Et à l’inverse, nous manifestons une confiance excessive pour tout ce que peuvent accomplir les ordinateurs ».

Le professeur Citron suggère que l’erreur vient de ce que nous « faisons confiance aux algorithmes, parce que nous les percevons comme objectifs, alors qu’en réalité ce sont des humains qui les conçoivent, et peuvent ainsi leur inculquer toutes sortes de préjugés et d’opinions ». Autrement dit, un algorithme informatique a beau être impartial dans son exécution, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de préjugés codés à l’intérieur.

Ces erreurs de jugement, implicites ou explicites, peuvent être causées par un ou deux programmeurs, mais aussi par des difficultés d’ordre technique. Par exemple, les algorithmes utilisés dans la reconnaissance faciale avaient par le passé de meilleurs taux de réussite pour les hommes que pour les femmes, et meilleurs pour les personnes de couleur que pour les Blancs.

Ce n’est pas par préjugé délibéré qu’un algorithme ciblera plus d’hommes afro-américains que de femmes blanches, mais cela ne change rien au résultat. De tels biais peuvent aussi venir de combinaisons plus abstraites, enfouies dans le chaos des corrélations de jeux de données.

Prenez par exemple l’histoire de l’afro-américaine Latanya Sweeney, docteure de l’Université d’Harvard. En effectuant des recherches sur Google, elle fut choquée de découvrir que les résultats de ses recherches étaient accompagnés de publicités demandant : « Avez-vous déjà été arrêté(e) ? ». Ces annonces n’apparaissaient pas pour ses collègues blancs. Sweeney se lança alors dans une étude, démontrant que les outils d’apprentissage automatique utilisés par Google étaient incidemment racistes, en associant plus souvent des noms donnés à des personnes noires avec des publicités ayant trait aux rapports d’arrestation.

Le système de recommandation de Google Play révèle un problème similaire : il suggère aux utilisateurs qui téléchargent Grindr, un outil de réseautage social basé sur la localisation pour les gays, de télécharger également une application qui assure le suivi géolocalisé des délinquants sexuels. Au vu de ces deux cas, devons-nous conclure que les algorithmes ont fait une erreur, ou plutôt qu’ils sont révélateurs des préjugés inhérents à leurs concepteurs ? Ou, ce qui semble plus probable, ne seraient-ils pas révélateurs d’associations inappropriées et à grande échelle entre — dans le premier cas — les personnes noires et le comportement criminel, et — dans le deuxième cas — l’homosexualité et les agressions sexuelles ?

Peu importe la raison, peu importe la façon répréhensible dont ces corrélations codifiées peuvent exister, elles révèlent une autre face de la culture algorithmique. Quand un seul individu fait explicitement une erreur de jugement, il ne peut jamais affecter qu’un nombre fini de personnes. Un algorithme, quant à lui, a le potentiel d’influer sur un nombre de vies exponentiellement plus grand.

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Pour aller plus loin, 4 articles en français sur le même sujet :

Note

[1] Pour une définition plus élaborée voir Qu’est-ce qu’un algorithme




Ce que Google sait de vous… parce que vous le lui donnez

Le bref article traduit ci-dessous ne fait que réunir et rassembler commodément des liens vers des ressources qui ne sont nullement secrètes. C’est au contraire tout à fait ouvertement que Google met à votre disposition ce qu’il sait de vous, il vous suffit de rechercher dans les paramètres de votre compte Google (mmmh car vous en avez encore un n’est-ce pas ?).

Vous vous demandez sans doute alors pourquoi un article du Framablog vous invite à cliquer sur les liens… Google, alors que nous sommes engagés dans une campagne à long terme pour vous inciter à vous déprendre de son emprise. Disons que c’est une façon rapide et frappante de prendre conscience de ce que nous sommes devenus pour cette entreprise : des données monnayables. C’est aussi une façon de découvrir que non seulement vous pouvez désactiver les fonctionnalités les plus intrusives, mais que vous pouvez même récupérer toutes les données que vous avez généreusement données à Google (voyez le 6e lien) avant de supprimer votre compte !

Faites connaître autour de vous ces quelques liens, en particulier à ceux qui par simple ignorance ou par indifférence ne voient pas pourquoi ils devraient s’efforcer de renoncer peu à peu à Google, à ses pompes et à ses œuvres (oui je sais, Amazon, Apple, Facebook et d’autres sont sur les rangs aussi mais ils ne perdent rien pour attendre).

Article original sur le blog de Cloudfender 6 links that will show you what Google knows about you

Six liens qui vont vous montrer ce que Google sait de vous

Vous voulez savoir tout ce que Google sait sur vous ? Voici 6 liens qui vont vous montrer certaines des données que Google possède sur vous.

1. Découvrez comment Google vous voit

Google tente de créer un profil de base de vous, selon votre âge, votre sexe, vos centres d’intérêt. C’est avec ces données que Google vous « sert » des annonces pertinentes. Vous pouvez examiner la façon dont Google vous voit ici :

https://www.google.com/ads/preferences/

2. Découvrez l’historique de votre géolocalisation

Si vous utilisez Android, votre appareil mobile peut envoyer à Google des informations de géolocalisation et de vitesse de déplacement d’un point à l’autre. Vous pouvez voir l’historique complet de vos « positions » et les exporter ici :

https://maps.google.com/locationhistory

3. Découvrez l’intégralité de votre historique de recherches Google

Google enregistre jusqu’à la moindre recherche que vous faites. Par-dessus le marché, Google enregistre toutes les pubs Google sur lesquelles vous avez cliqué. L’historique est à votre disposition ici :

https://history.google.com

4. Découvrez tous les appareils qui ont accédé à votre compte Google

Si vous craignez que quelqu’un d’autre ait pu utiliser votre compte, vous pouvez trouver la liste de tous les appareils qui ont accédé à votre compte Google, leur adresse IP et leur emplacement approximatif :

https://security.google.com/settings/security/activity

5. Découvrez toutes les applications et les extensions qui ont accès à vos données Google

Ceci est une liste de toutes les applications qui ont tout type d’accès à vos données. Vous pouvez voir le type exact de permissions accordées à l’application et révoquer l’accès à vos données en suivant ce lien :

https://security.google.com/settings/security/permissions

6. Exportez l’ensemble de vos données de Google

Google vous permet d’exporter toutes vos données : marque-pages, courriels, contacts, fichiers du « Drive », informations de votre profil, vos vidéos YouTube, vos photos et encore davantage :

https://www.google.com/takeout

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Tiens et ces options, vous les aviez repérées aussi, vous ?

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Bon ça c’est fait. Par petites étapes, on va finir par y arriver !




Des cartes mentales libres pour tous vos usages

un service libre en ligne de Framasoft pour présenter et organiser vos idées : Framindmap nouvelle version, dopée aux vitamines du Libre !

On les appelle des mindmaps, c’est-à-dire des cartes mentales ou « cognitives », ou encore « heuristiques ». Elles permettent d’organiser un brainstorming (remue-méninges est une sympathique traduction, non ?), ordonner vos idées à plusieurs, prendre des notes organisées, apprendre et faire apprendre une leçon, réaliser des classifications, identifier les éléments importants… aussi utiles dans l’entreprise que dans le monde de l’enseignement, ces cartes sont réalisables avec un grand nombre de logiciels. Et Framasoft vous propose depuis 2012 les Framindmaps Car si nous voulons Dégoogliser Internet en proposant de nouveaux services, nous n’oublions pas pour autant d’améliorer les services existants… …voici donc une nouvelle version de Framindmap, dopée aux vitamines du libre !

Deux Framindmap en une

Qu’on vous rassure tout de suite, la première version de Framindmap, basée sur le logiciel MindMaps, restera accessible et maintenue. Avec son interface simple (parfaite pour les débutants), la possibilité de créer des cartes heuristiques sans compte et sans laisser vos données sur nos serveurs… il n’était pas question de vous en priver !
Néanmoins, nous avons reçu de nombreuses demandes pour des fonctionnalités qui manquaient à cette première mouture. La possibilité de faire éditer des cartes mentales par vos amis avec une interface plus complète, celle de se créer un compte et de sauvegarder ses cartes mentales en ligne ; ou encore le fait de pouvoir inviter des utilisateurs sur sa carte cognitive, ou de la partager dans un article de blog… Tout cela est rendu possible grâce à l’instance du logiciel Wisemapping que nous mettons désormais à votre disposition.
D’ailleurs, une arborescence valant mieux que de grands discours, voyez plutôt :

C’est l’heure du remue-méninges.

Pour essayer, c’est simple : rendez-vous sur https://framindmap.org et choisissez. En bas, vous retrouverez la version simple et sans création de compte du Framindmap originel ; et en haut vous pourrez vous créer un compte pour créer et sauvegarder vos cartes cognitives plus élaborées… Mais cette nouvelle version reste très facile à prendre en main : vous avez même un tutoriel vidéo pour vous y aider !
Le nouveau Framindmap permet de personnaliser à loisir les couleurs, polices et formes de vos nœuds (les « étiquettes » représentant chaque idée). Vous avez aussi la possibilité d’y ajouter des liens, des notes et des liaisons entre deux nœuds, pour encore plus de précision. Les invitations par email et l’historique des modifications permettent un travail collaboratif sur la même carte heuristique, que l’on peut ensuite exporter dans de nombreux formats, que ce soit les classiques Freeplane/Freemind ou bien les formats texte ou image…

… et si je ne veux pas créer un compte chez Framasoft ?

— Ben vous avez raison ! Comme toutes nos applications en ligne, Framindmap s’inscrit dans le programme « Dégooglisons Internet » où nous voulons proposer des services LEDS :

  • Libres (Mindmaps et Wisemapping sont des logiciels libres) ;
  • Éthiques (Framindmap est proposé selon nos Conditions Générales d’Utilisation et dans le respect de notre Charte ;
  • Décentralisés (on y vient ^^) ;
  • Solidaires (il s’agit de logiciels communautaires mis à disposition par une association qui dépend principalement de vos dons).

Nous proposons ce service aux internautes qui ne savent pas (encore) héberger leurs application.
Mais si vous désirez être parfaitement autonomes de la carte heuristique (et on vous y encourage), vous avez sur la page d’accueil de Framindmap accès à un tutoriel concocté par nos soins afin de vous guider dans l’installation de Wisemapping sur vos serveurs. Vous avez aussi accès au site du développement et au git de Framasoftsi vous souhaitez en voir les sources et/ou apporter votre pierre au logiciel.

Participer, c’est remercier.

Il a fallu les efforts conjoints de beaucoup de contributeurs pour vous offrir ce Framindmap sous (libres) stéroïdes ! Alors chez Framasoft, on veut envoyer tout plein de merci-chatons aux créateurs de Mindmaps et de Wisemapping David Richard , Pablo Luna et Paulo Veiga ainsi qu’à toutes les personnes qui ont contribué à leur code. Merci aussi à Claire Cassaigne pour son tutoriel vidéo de prise en main de Wisemapping. Enfin, un FramaMerci tout particulier à JosephK qui a porté ce projet sur ses épaules pour la communauté Framasoft.

Le meilleur moyen de remercier toutes ces personnes, c’est encore d’utiliser, de partager ces logiciels ! N’hésitez pas à les installer sur votre serveur, ou tarabustez vos copains geeks pour qu’ils le fassent. Ce nouveau Framindmap a vu le jour grâce aux dons des personnes qui soutiennent Framasoft, pensez à faire comme elles en allant là !. Nous sommes certains que ça leur fera honneur, que ça vous rendra service, et que vous réserverez à cette nouvelle version un succès au moins aussi retentissant que celui de la première.

Allez zou ! c’est par là : framindmap
— et envoyez-nous vos plus chouettes cartes heuristiques !