Comment perdre tous ses livres en traversant une frontière avec Google Play

Imaginez-vous partir en avion dans un autre pays en ayant emporté dans votre valise quelques livres à lire lors de votre séjour. Vous arrivez à destination, récupérez votre valise sur le tapis de roulant de l’aéroport, l’ouvrez pour vérifier son contenu et là surprise : tous vos livres ont purement et simplement disparu par l’opération du Saint-Esprit !

C’est c’est qui arrivé récemment à un bibliothécaire américain, à ceci près que les livres en question étaient électroniques et qu’ils avaient été achetés sur Google Play qui ne semble pas effectif à Singapour !

La conclusion s’impose d’elle-même mais nous ne vous ferons pas l’injure de l’expliciter 😉

Melenita2012 - CC by

DRM en folie

DRM follies

Jim O’Donnell – 15 août 2013 – Liste Liblicense
(Traduction : ProgVal, maximem, Slystone, Mathieu, Solarus, Feadurn, LordPhoenix, Kéviin, lamessen, Mogmi + anonymes)

Je suis à Singapour pour assister aux réunions de l’IFLA (Fédération Internationale des Associations de Bibliothécaires et des Bibliothèques). C’est un long voyage, mais j’ai pris la décision courageuse et audacieuse de ne dépendre que de mon iPad pour toutes mes lectures durant ce séjour, à partir des applications Kindle, iBooks, et « Google Play » (connu auparavant sous le nom de Google Books). Un simple petit exemplaire de sonnets de Shakespeare m’accompagne en version papier, pour que je puisse lire quelque chose pendant la période d’extinction des appareils électroniques à bord de l’avion.

Donc quand je suis arrivé, j’ai remarqué que plusieurs des applications de mon iPad pouvaient être mises à jour, j’ai donc cliqué et accepté. L’une d’elles était Google Play. Quand ce fut terminé et que j’ouvris l’application, elle m’annonça qu’il fallait mettre à jour les livres et que cela pourrait prendre quelques minutes. Le temps passa, et l’écran se remplit des couvertures des 30 ou 40 œuvres que je garde sur mon appareil. Deux d’entre elles étaient des livres que je lis beaucoup pour les cours que je donnerai cet automne.

Mais tous mes livres avaient disparu et devaient être à nouveau téléchargés L’application est un outil de téléchargement défaillant, presque aussi mauvaise que celui du New Yorker. Je le redoutais, mais j’ai cliqué sur les deux dont j’avais le plus besoin à cet instant. (J’ai vérifié la quantité d’espace de stockage utilisée, et effectivement, les fichiers avaient bel et bien disparu de ma tablette.)

Et le téléchargement n’aboutissait jamais. Il s’avère que, parce que je ne suis pas dans un pays où Google Books est une entreprise reconnue (ce qui englobe la plupart des pays sur la planète), je ne peux pas télécharger mes livres électroniques. Le peu de connaissances que j’ai en informatique me permettent de supposer que la suppression a eu lieu lorsque, à l’occasion de la mise à jour automatique, le système a détecté que j’étais en dehors des États-Unis, et a donc réagi.

Une fois n’est pas coutume, Google a une assistance pour Google Play disponible par courriel, mais une succession d’échanges a démontré que les droïdes de l’Android Market n’étaient ni en mesure de comprendre mon problème, ni de faire preuve d’empathie, ni de proposer une solution. Je dois nécessairement retourner aux États-Unis pour être autorisé à passer quelques heures à re-télécharger « mes » livres avant de pouvoir les lire à nouveau. À un moment on m’a demandé quelle fonctionnalité je pourrais suggérer d’ajouter à Google Play. J’ai suggéré « Don’t Be Evil » (NdT « Ne soyez pas malveillant », le fameux slogan de Google), mais je n’ai eu aucune réponse.

Heureusement, archive.org hébergeait une version scannée, et non produite par Google, du livre du XIXe siècle dont j’avais le plus besoin. Je l’ai téléchargée sans problème et je peux la lire dans l’app GoodReader, qui ne semble pas se préoccuper de savoir dans quel pays je me trouve.

Crédit photo : Melenita2012 (Creative Commons By)




Debian a 20 ans !

Déjà 20 ans pour Debian, l’une des plus célèbres et emblématiques distributions GNU/Linux. En effet, en août 1993 est sorti la très modeste version 0.01.

L’occasion pour nous de lui rendre hommage en traduisant ces quelques vibrants témoignages.

Debian 20 ans

Bon 20e anniversaire Debian

Happy 20th birthday Debian

Ana Guerrero Lopez et Francesca Ciceri – 16 août 2013 – Bits from Debian
(Traduction : Gaetanm, Se7h, ProgVal, Jeff_, Kéviin, Asta + anonymes)

Aujourd’hui, c’est le vingtième anniversaire de Debian. Cet anniversaire aurait été impossible sans la forte communauté d’utilisateurs et de développeurs. C’est pourquoi, pour fêter cet anniversaire, nous avons demandé à la communauté Debian ce que Debian signifie, pour elle. Voici une sélection des réponses.

— Depuis que j’utilise Debian sur mes ordinateurs, je ne joue plus aux jeux de guerre en 3D, et ce non parce que il n’y a pas de drivers 3D libres, mais parce que développer Debian est bien plus fun et addictif.

— Debian est une vraie distribution basée sur la communauté et dévouée à la cause des logiciels libres et aux standards. Elle marche parfaitement sur une large gamme de matériel. Des utilisatrices et utilisateurs du monde entier ont utilisé et contribué à Debian depuis 20 ans. Et je suis fier d’être l’un d’eux. Bon anniversaire, Debian !

— Quand je me suis posé la question de passer à Linux, j’ai demandé à des connaissances quelle distribution choisir. Elles m’ont dit de laisser les distributions pour débutants et de passer directement à Debian. « Ça sera peut-être plus difficile au début, mais ça t’évitera de devoir t’habituer à Debian plus tard, vu que ce sera sans doute un passage obligé » m’ont-elles dit. Preuve en est-il qu’elles avaient raison ! J’ai commencé sous Linux il y a plus de 10 ans avec Debian, et je vois que c’est encore la meilleure distribution.

— Vous êtes une communauté mondiale de volontaires travaillant ensemble depuis 20 ans maintenant. Pour moi c’est un exemple encourangeant, compte tenu de l’état déplorable du monde dans lequel nous vivons, plus important que la qualité technique du système d’exploitation. J’espère que les 20 prochaines années seront aussi bénéfiques, et que vous resterez aussi indépendant que vous l’êtes.

— J’ai commencé au début avec Debian car c’était un challenge technique intéressant. Au fil des annés, la communauté et le fait d’avoir de bons standards sur ce qui constitue le Logiciel Libre sont devenus plus importants.

— En tant qu’utilisateur Debian depuis 14 ans, et un ex-développeur depuis 10, j’aimerais souhaiter un joyeux anniversaire au meilleur projet d’Internet, et à la meilleure distribution. Merci pour toute votre aide au cours de ces années !

— « Fiabilité à toute épreuve, stabilité et liberté absolue ». C’est ce que Debian signifie à mes yeux.

— Debian me donne l’impression que j’utilise le meilleur de ce que Linux a à offrir. Vous savez que votre machine est entre de bonnes mains.

— En tant qu’utilisateur Debian depuis longtemps et parfois supporters je souhaite à Debian le meilleur pour les 20 prochaines années et au-delà !

— Debian est le système d’exploitation universel. Et il est libre

— Debian est l’incroyable combinaison de l’obsession du logiciel de grande qualité et de la liberté du logiciel. C’est un plaisir de pouvoir utiliser et contribuer à ce projet. Merci pour leur excellent travail ! À dans 2**20 ans de plus !

— Je suis extrêmement reconnaissant envers tous les gens qui ont contribué et qui continuent de le faire à un écosystème d’outils génial. J’adore cet engagement en termes de sécurité, de liberté et de transparence avec le respect des systèmes informatiques que nous utilisons tous et auquels nous faisons confiance pour conserver les données que nous y mettons.

— Debian est le système d’exploitation qui m’a libéré.

— Debian est une famille réunie autour d’une grande idée. C’est du pur amour.




Quelques enseignements de la décennie Pirate Bay sur la censure et le partage

The Pirate Bay fête ses dix ans d’âge cette année.

L’occasion pour Rick Falkvinge (souvent traduit par le Framablog) d’en faire un petit bilan et perspectives…

Sopues - CC by

La décennie Pirate Bay : combattre la censure, les monopoles du copyright octet par octet

Pirate Bay decade: Fighting censorship, copyright monopolies bit by bit

Rick Falkvinge – 16 août 2013 – RT
(Traduction Framalang : Slystone, gaetanm, Alain_111, maximem, greygjhart, Asta, lamessen, FF255, angezanetti, @zKooky, Genma + anonymes)

Pendant 10 ans, The Pirate Bay a fait apparaître clairement qu’aucune loi dans le monde ne peut couper un service Internet voulu par des centaines de millions de personnes. Il continuera à se décentraliser pour se protéger des assauts légaux, affirme ici le fondateur du Parti Pirate suédois Rick Falkvinge.

Le phénomène de partage de la culture et du savoir semble osciller entre des cycles de décentralisation et de centralisation. The Pirate Bay est apparu sans tambour ni trompette il y a 10 ans en 2003. À cette époque, BitTorrent n’était pas du tout la technologie privilégiée pour le partage, et le groupe de réflexion suédois appellé The Pirate Bureau voulut tester cette technologie, qui semblait prometteuse car décentralisée.

Alors que nous pourrions penser que le partage devrait être décentralisé par nature, il apparaît que c’est rarement le cas. Quand nous partagions culture et savoir pendant notre adolescence, cela se faisait sur cassettes audio. Les lecteurs de cassette de cette époque étaient d’ailleurs livrés avec deux emplacements à cassettes et un bouton copier A sur B, fournissant des fonctionnalités pour faciliter le partage de la culture et du savoir entre les gens.

Quand les ordinateurs sont arrivés, ils utilisaient également les cassettes pour stocker la culture, la connaissance et les programmes, ainsi le partage au sein de ce nouveau monde n’en était que plus facilité.

Autour des années 90, les modems sur ligne téléphonique devinrent populaires, et un pré-Internet composés de proto-sites BBS (Bulletin Board System) émergea. Plutôt que de se connecter au Net et d’être en ligne avec tout le monde en même temps, on connectait son ordinateur à un seul BBS via sa ligne téléphonique, et ces BBS partageaient ensuite les fichiers entre eux, les rendant de ce fait disponibles à tous leurs utilisateurs.

Comme c’était toujours plus pratique que de partager et copier des cassettes entre amis, le partage de culture et de connaissance via les BBS se répandit rapidement. Il y avait des dépôts centralisés d’où vous pouviez télécharger les tendances du moment, principalement des fichiers textes, des jeux et occasionnellement de la pornographie pixélisée en faible résolution (Un BBS avec un demi gigaoctet d’espace disque était énorme à cette époque).

Centralisé versus décentralisé

Faisons avance rapide pour arriver au temps du déploiement d’Internet en général, et de Napster en particulier. Quand les BBS avaient l’intégralité des catalogues sur leurs disques durs, le génie de Napster fut de connecter les disques durs des utilisateurs les uns aux autres plutôt que de tenter de tout rassembler de façon centralisée.

Le pari de Napster était que l’industrie de l’enregistrement du disque verrait les opportunités de profits, et ferait de Napster une partie de cette industrie. L’alternative serait de forcer le partage clandestin, d’encourager la décentralisation.

Comme le dit Cory Doctorow : « Copier devient toujours plus simple, partager ne sera jamais plus difficile que ça ne l’est à présent. »

Napster était aussi une merveille dans sa facilité d’utilisation. Vous tapiez le nom d’une chanson, vous l’écoutiez quasiment instantanément. On ne pouvait pas mieux faire. À toutes les conférences sur le peer-to-peer et l’architecture technique qui expliquait le succès de Napster, c’était la simplicité d’utilisation qui était la caractéristique principale et non sa technique sous-jacente.

Maintenant, comme nous le savons, l’industrie de la musique a choisi la folie plutôt que la raison (et continue de faire ainsi), en décidant de tuer Napster.

À ses débuts, un protocole relativement décentralisé appelé DirectConnect est apparu, qui donnait la possibilité à tout un chacun de déployer son propre clone de Napster. Mais les transferts étaient plutôt inefficaces – vous deviez trouver spécifiquement la personne qui avait le contenu que vous vouliez, et ensuite créer votre propre copie du fichier culturel partagé depuis les sources fournies par cette personne.

L’ère Pirate Bay : combattre la censure

La technologie BitTorrent, rendue très populaire par The Pirate Bay, a amélioré cela de deux manières.

Dans un premier temps, tout le monde transférait à tout le monde. Si vous cherchiez des sources pour produire votre propre copie de Game of Thrones et que 10.000 personnes partageaint ces sources, vous ne les obteniez pas à partir d’une seule personne, mais à partir de différents morceaux de milliers de personnes à la fois. Ce qui était bien plus efficace.

La seconde amélioration eut ceci de remarquable qu’elle n’était pas technique mais juridique. Des personnes avaient été mises en cause pour le partage de milliers de fichiers culturels, permettant aux autres d’avoir leurs propres copies pour leurs propres usages, mais il n’était pas possible de voir quelles autres sources partageait une personne, juste parce que l’on ne recevait d’elle qu’une partie de ses fichiers pour un élément spécifique. Cela ajoutait une protection significative contre des poursuites éventuelles pour avoir enfreint le monopole du copyright.

Mais la vraie percée de The Pirate Bay ne repose pas dans sa technologie, mais dans sa défense des droits civiques. Lorsqu’ils étaient persécutés par les avocats de l’industrie du copyright, les opérateurs de The Pirate Bay leurs ont répondu, et les gens les aimaient pour cela. Ils n’ont pas perdu leur temps à être poli non plus. « Allez vous faire foutre » était une une réponse très gentille à une une menace vide d’un point de vue légal. Une fois qu’ils ont publié toutes les menaces reçues et leur réponse en ligne, ils sont instantanément devenus les héros d’une génération du partage.

Ce qui est le plus intrigant est que les avocats de ces industries du copyright martèlent que les droits exclusifs (les monopoles) sont une « propriété », alors que ce n’est clairement pas le cas dans la loi. On pourrait penser que les avocats ne mentiraient pas à propos de ce que dit réellement la loi. Pourtant ils persistent à le faire, pour de simples questions de relations publiques : essayer de faire apparaître le monopole comme de la propriété alors qu’en réalité c’est un monopole qui limite les droits à la propriété.

L’industrie du copyright n’a pas perdu de temps dans sa lutte visant à censurer The Pirate Bay, en utilisant tous les prétextes, de la pornographie infantile (oui, ils ont constamment tenté d’associer la culture du partage libre avec le viol d’enfant) aux embargos à l’échelle mondiale.

Dans certains pays, l’industrie du copyright a réussi à introduire ce type de censure en théorie, mais des outils pour la contourner apparaissent alors presque instantanément. Ainsi, The Pirate Bay se présente comme le site BitTorrent le plus résistant du monde, une réputation durement gagnée et à laquelle le site a tous les droits de prétendre. Il a combattu la censure à peu près partout dans le monde, enseignant par là-même à la population comment éviter la censure gouvernementale.

Il est clair et évident que The Pirate Bay évolue peu. Du point de vue technique, il reste à peu près le même site qu’en 2006. Il faut remarquer que c’est le seul dans son genre au sein du top 100 mondial des sites.

Ce fait en dit aussi beaucoup sur la demande actuelle pour les services fournis. La condamnation des premiers opérateurs de The Pirate Bay en 2009 n’a évidement rien changé en ce qui concerne le site lui-même. Alors que le procès en tant que tel était une blague juridique commandée par correspondance depuis les États-Unis que le futur jugera très sévèrement, il n’a pas fait la moindre égratignure au partage.

Aucune loi ne peut l’arrêter

À l’heure actuelle, en 2013, il existe des cartes recensant les endroits où les gens se livrent le plus au partage de la culture et de la connaissance, en violation du monopole du copyright. Les États-Unis sont systématiquement en dessous de la moyenne sur ces cartes, mais il n’y a pas de quoi se vanter : en comparant les cartes du partage à celles de la bande-passante domestique, on s’aperçoit qu’elles sont très fortement corrélées.

Ainsi, le fait que les gens résidant aux États-Unis partagent moins que leurs collègues européens ou asiatiques n’a rien à voir avec leur respect des monopoles qui faussent le marché : s’ils partagent moins, les causes réelles en sont les infrastructures gravement sous-développées et lentes présentes aux États-Unis.

Cet article a débuté avec une étude de l’opposition entre la centralisation et la décentralisation. Cela aurait tout aussi bien pu être une étude de la confrontation entre la communauté de la justice et celle des entrepreneurs techniques. Là où les juristes attaquent la technologie, cette dernière répond par la décentralisation, devenant de ce fait résistante aux attaques.

Une décennie avec The Pirate Bay a rendu quatre choses limpides quant aux prévisions pour le futur.

La première est que The Pirate Bay a montré qu’aucune loi existante ne peut arrêter un service voulu par des centaines de millions de personnes ; la seconde est que la censure gouvernementale est aussi détestée universellement qu’elle est facilement détournée ; la troisième est que les services continuent à se décentraliser pour se protéger des attaques légales ; et la quatrième est que le partage de la culture et de la connaissance en violation du monopole du droit d’auteur continue de croître tous les jours après avoir déjà atteint des sommets.

Je pense que des enseignements importants peuvent être tirés de ces quatre observations. Si seulement nos hommes politiques pouvaient en prendre conscience, nous nous en porterions beaucoup mieux.

Crédit photo : Sopues (Creative Commons By)




Le projet qui peut tout changer dans le monde de la musique libre ?

Cultural Commons Collecting Society

L’association Musique Libre ! nous a proposé de reproduire un article de son blog, histoire d’élargir le cercle des lecteurs potentiels. Nous le faisons avec d’autant plus de plaisir que le sujet abordé est d’importance : la création (et le soutien) d’une société collective de gestion des droits où ceux qui font de la « musique non SACEM sous licence libre ou ouverte » se retrouveraient enfin. D’abord en Allemagne mais peut-être ensuite dans toute l’Europe.

L’occasion également pour nous de prendre des nouvelles de cette association qui a pour priorité première de mettre à jour le site Dogmazic, comme expliqué dans la vidéo ci-dessous (disponible également au format Ogg) :

Bon vent à l’un comme à l’autre…

C3S, le projet qui change tout

URL d’origine du document

Par Tumulte, le 30 juillet 2013

On vous en avait déjà parlé, le voici lancé : la « Cultural Commons Collecting Society » sera officiellement créée le 30 septembre sous la forme d’une société coopérative européenne ! Pour bien mesurer la portée de la nouvelle, il s’agit de créer un concurrent à la GEMA (équivalent de la SACEM en Allemagne), brisant ainsi un monopole de près de 80 ans !

Non content d’entreprendre ce projet pharaonique, le C3S envisage à terme d’être pan-européen, et de de venir la société de gestion de droits de l’ère numérique ; la société de gestion des musiques libres.

Faire table rase…

Les sociétés collectives de gestion des droits sont fondamentalement une bonne idée. S’allier permet à la fois d’être une force de négociation (face aux industries culturels, institutions,…) tout en se mutualisant les tâches comptables fastidieuses. En théorie les SACEM ou autres GEMA devraient garantir cela (n’oublions pas que ce sont des organismes d’intérêt général !), mais au lieu de répartir les gains équitablement, elles ont contribué à mettre en place une petite caste de rentiers ; au détriment de la quasi-totalité des autres. Enfin, ces organismes sont réputés pour avoir des frais de fonctionnements exorbitants, comme en témoigne le récent scandale sur la rémunération du patron de la SACEM (qui choque jusqu’à l’UMP).

Les probabilités que cela change sont nulles étant donné que les seuls votants, sont les membres de cette caste qui profite du système. Il ne reste donc qu’une option viable.

…Pour construire une alternative juste

Au départ, la nécessité d’une autre société de gestion vient d’un constat aussi simple qu’accablant : lorsqu’il s’agit de droits, un artiste libre n’existe, à l’heure actuelle, purement et simplement pas. Pour une radio commerciale, diffuser un artiste libre équivaut à diffuser du silence. Les artistes sous licences libres ne peuvent ni adhérer à une société de gestion ni bénéficier d’un cadre juridique lui assurant une rémunération.

Il fallait donc créer ce cadre, mais quitte à le faire, autant le faire bien et bâtir une structure qui puisse éviter les écueils que l’on reproche aux sociétés de gestions depuis trop d’années.

Quelques exemples qui font la différence :

  • Tous les membres sont votants
  • Dépôt œuvre par œuvre (contrairement à la SACEM qui oblige à ce que toutes les œuvres y soient déposées)
  • Rémunération dégressive dans le temps et en fonction du nombre de diffusion (les nouveaux et les « petits » sont favorisés, et la rente limitée)
  • Commission progressive (le C3S ne touche rien sur les premières diffusions)
  • Possibilité de retirer ses œuvres à tout moment (contre 3ans pour la GEMA et 10ans pour la SACEM !)

Et j’en passe et des meilleures !

Une société de communs

N’oublions pas le plus important : le deuxième C , « commons » ! Au lieu de lutter contre le partage, il s’agit de l’encourager, et de favoriser les collaborations et remixes. Un accompagnement est prévu pour que les usagers comprennent bien ce qu’il est possible de faire ou non avec telle ou telle licence !

Soutenez l’initiative !

À l’heure où j’écris il manque une poignée d’euros pour que le crowdfunding soit complet, mais il y a plus important ! Le C3S a besoin de membres et d’œuvres pour pouvoir démarrer convenablement. L’adhésion coûte 50€ (onglet « Investment ») et permet de déposer ses œuvres dès que l’organisme obtiendra sa licence. Bien entendu cela donne aussi le droit de vote. Il est également possible d’adhérer en tant que non musicien ou de simplement faire un don.

Pour plus d’informations, visitez la page de startnext : http://www.startnext.de/en/c3s




Saviez-vous que Mozilla est en train de détourner l’Internet ? par Glyn Moody

« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » disaient nos tontons.

Je ne connaissais pas l’Interactive Advertising Bureau, organisation regroupant des acteurs de la publicité sur Internet, mais ce qui est sûr c’est qu’elle ne gagne rien à se ridiculiser en attaquant ainsi Mozilla (qui nous protège justement de la prolifération actuelle des cookies intrusifs).

Qu’en pensent Google, Microsoft, Orange, TF1, etc., tous membres de la branche française de l’Interactive Advertising Bureau ?

Commentaire : L’image ci-dessous est extraite de l’article de l’Interactive Advertising Bureau qui a fait bondir Glyn Moody. Ce serait donc Mozilla qui enferme ses utilisateurs, vraiment trop forts nos publicitaires !

Interactive Advertising Bureau vs Mozilla

Saviez-vous que Mozilla est en train de détourner l’Internet ?

Did You Know that Mozilla is Hijacking the Internet?

Glyn Moody – 12 août 2013 – ComputerWorld (Open Entreprise)
(Traduction Framalang : ane o’nyme, Sky, LordPhoenix, bruno, Cryptie, anneau2fer, simplementNat, Zii, greygjhart + anonymes)

Il y a quelques semaines j’ai relaté l’attaque à peine croyable de la branche européenne du « Interactive Advertising Bureau (IAB) » envers Mozilla au motif que cette dernière aurait « renoncé à ses valeurs » car elle persisterait à défendre les droits des utilisateurs à contrôler comment les cookies sont utilisés sur leur système.

Vu l’avalanche de moqueries venues de toutes part que cette énorme idiotie tactique a provoquée, on pouvait s’attendre à ce que des conseillers plus sages l’emportent et à ce que l’IAB se replie dans un petit coin tranquille, dans l’espoir que les gens arrêtent de se moquer et oublient simplement et complètement ce déplorable incident.

Mais non. au lieu de cela, l’IAB revient à la charge avec une nouvelle attaque sous la forme d’une pleine page achetée dans le magazine Advertising Age, encore plus énorme, plus forte et plus dingue (aussi disponible en ligne pour votre plus grand plaisir).

Sous le sobre titre : « Empêchez Mozilla de détourner l’internet », on peut lire :

De nos jours, il est facile de trouver le contenu qui vous intéresse sur Internet. Cela est dû au fait que les publicitaires peuvent adapter les annonces aux intérêts précis des utilisateurs grâce à l’usage responsable et transparent de cookies.

Je dois dire que je suis vraiment reconnaissant envers l’IAB de m’avoir ouvert les yeux en mettant ceci à jour parce que jusqu’à ce que je lise ce paragraphe, je nageais dans l’ignorance la plus totale et croyais naïvement que c’était les moteurs de recherches que j’utilisais, d’abord Lycos, puis Altavista, suivi de Google et désormais Startpage, qui me permettaient de trouver les choses qui m’intéressaient. Mais je réalise maintenant mon erreur : j’apprends qu’en fait c’est grâce à tous ces petits cookies si bien disséminés à mon insu dans mon système que j’ai trouvé tout ces trucs. Qui l’eût cru ?

Ces mêmes personnes de l’IAB qui ont eu l’obligeance de mentionner cela ont aussi de mauvaises nouvelles pour moi :

Mais Mozilla veux éliminer ces mêmes cookies qui permettent aux publicitaires de toucher le public, avec la bonne publicité, au bon moment.

Méchant Mozilla. Oh, mais attendez, en fait ce n’est pas ce que Mozilla fait. Il veut au contraire juste contrôler le flot de cookies qui proviennent de sites que vous n’avez pas visités et qui sont envoyés sur votre système, aussi appelés les cookies tiers. Voici une bonne explication de ce qui se passe ici :

Tous les acteurs tiers sont en marge de la transaction et peuvent ajouter de la valeur mais leur but premier diffère du bien ou du service recherché. Ces tierces parties sont plutôt comme le type qui fait le tour du parking avec ses prospectus pendant que vous faites vos courses et met des bons de réduction sur le pare-brise de tout le monde (Oh ! Jamais en panne, 169€ par mois ?). Il ne remplit pas les rayons, ni n’emballe vos courses, mais il fait quand même partie (indirectement ou marginalement) de l’opération « aller faire ses courses ».

Il ne s’agit donc pas d’une volonté de Mozilla d’éliminer les cookies en général mais simplement de donner à l’utilisateur le pouvoir de contrôler ces publicités ennuyeuses glissées sous vos essuie-glaces numériques quand vous visitez un supermarché virtuel.

Mais revenons à la fine analyse de l’IAB :

Mozilla prétend que c’est dans l’intérêt de la vie privée. En vérité nous pensons qu’il s’agit d’aider certains modèles d’affaire à prendre un avantage sur le marché et à réduire la concurrence.

Heu, parlons-nous du même Mozilla ? Vous savez le projet open source qui a certainement fait plus pour défendre les utilisateurs et le Web ouvert que personne ? Ce projet-là ? Car j’ai bien peur d’avoir du mal à imaginer ces codeurs altruistes « aider certains modèles d’affaire à prendre un avantage sur le marché et à réduire la concurrence ».

Je veux dire, Firefox a justement été spécifiquement créé pour accroître la concurrence ; le credo de Mozilla est que chacun devrait être libre d’utiliser le Web comme il l’entend, ce qui inclut toutes sortes de modèles économiques. Penser sérieusement que donner aux utilisateurs le contrôle de leur navigateur Firefox n’est pas défendre la vie privée mais une sorte complot maléfique destiné à miner l’ensemble de l’écosystème est, pour le formuler simplement, totalement cinglé. Peut être l’IAB vit-il dans univers parallèle ?

Les consommateurs ont déjà le contrôle sur les publicités ciblées qu’ils reçoivent via le programme d’auto-régulation de la Digital Advertising Alliance.

Pas de doute, l’IAB vit bien dans un univers parallèle, un univers dans lequel les gens ont réellement rencontré ce programme d’autorégulation de la Digital Advertising Alliance. Parce que je peux honnêtement dire qu’en 20 ans de promenades sur le Web, et bien trop d’heures passées en ligne chaque jour (comme mes abonnés sur Twitter, identi.ca et G+ le savent trop bien), je ne suis jamais tombé sur ce légendaire programme d’autorégulation de la Digital Advertising Alliance, et je sais encore moins comment l’utiliser pour contrôler les publicités que je reçois. Et je me retrouve, dans ce lamentable état d’ignorance, qui suggère plutôt que peu d’autres personnes utilisant l’Internet sont tombés sur le programme d’autorégulation de la Digital Advertising Alliance ou l’ont utilisé (est-ce qu’un lecteur ici est déjà tombé dessus, je me le demande).

En fait, je pense que l’IAB a commis ici un autre faux pas. En mentionnant le programme d’autorégulation de la Digital Advertising Alliance comme une « solution » existante qui rend caduques les projets de Mozilla pour maîtriser les cookies tiers, un programme qui, autant que je puisse en juger, est utilisé par très peu de gens, l’IAB a ainsi mis en évidence le fait qu’il n’y a pas vraiment d’alternative viable à Mozilla.

Je dois également souligner le fait que l’image (voir plus haut) utilisée dans l’article en question, un ordinateur portable enchainé, relève au mieux de l’ignorance, au pire constitue une insulte pour les centaines de milliers de personnes qui ont contribué au projet Mozilla au cours de ces 15 dernières années. Mozilla s’est voué à libérer le Web et ses utilisateurs d’un monopole qui menaçait de le détruire : il est difficile de penser à une image moins appropriée !

Et si l’IAB se préoccupe vraiment de qui peut faire pression sur nos ordinateurs et nous ôter notre liberté avec des centaines de fichiers minuscules qui nous épient où que l’on aille sur Internet, et s’inquiète de qui est vraiment en train de prendre en otage les incroyables ressources du Net, que Mozilla a beaucoup contribué à développer, il ferait bien de se regarder dans une glace…




Gros succès pour le « navigateur pirate » de The Pirate Bay

Le lanceur d’alerte Edward Snowden aurait-il réveillé les consciences ? Plus de cent mille téléchargements en trois jours pour le « PirateBrowser », navigateur spécifique (Firefox+Tor) mis récemment en ligne par The Pirate Bay pour contourner les sites bloqués par la censure, le plus souvent d’État !

Remarquons cependant que seul un exécutable Windows est pour le moment distribué, sans ses sources. Prudence donc si vous n’accordez pas une confiance aveugle à The Pirate Bay (qui s’offre là un bon coup de projecteur à moindres frais ?).

Si vous souhaitez l’anonymat en plus du contournement de la censure, allez plutôt voir directement du côté de Tor (qui propose d’ailleurs un Tor Browser bundle avec ses sources).

PirateBrowser - Home Page

Le navigateur anti-censure de The Pirate Bay atteint les 100 000 téléchargements

Pirate Bay’s Anti-Censorship Browser Clocks 100,000 Downloads

Ernesto – 13 août 2013 – TorrentFreak.com
(Traduction : tetrakos, greygjhart, Genma, Penguin, ronane, Arthrik, Jeey, Tsigorf, ane o’nyme, Théotix + anonymes)

Il aura suffi de trois jours pour que PirateBrower, le navigateur anti-censure de The Pirate Bay qui permet aux personnes de passer outre les filtrages mis en place par les fournisseurs d’accès à internet et ainsi d’accéder aux sites bloqués, soit téléchargé plus de cent mille fois. Les memebres de l’équipe The Pirate Bay ne s’attendait pas à ce que ce navigateur soit diffusé aussi rapidement et ils précise qu’ils sont déterminés à fournir d’autres outils anti-censure.

À l’occasion de son dixième anniversaire samedi dernier, The Pirate Bay a envoyé un cadeau à ses utilisateurs : le navigateur PirateBrowser.

Bloqué suite à des décisions de justice dans le monde entier, The Pirate Bay est sans conteste l’un des sites les plus censurés sur Internet. Le navigateur PirateBrowser permet à ses utilisateurs de contourner ces restrictions.

Il semble que l’idée du navigateur soit arrivée à point nommé. En effet, des statistiques ont été relevées aujourd’hui, et montrent que les utilisateurs bloqués l’ont téléchargé en masse.

Ainsi, trois jours après le lancement, plus de cent mille personnes ont déjà téléchargé PirateBrowser depuis le site officiel, tandis que le fichier torrent est partagé par plus de cinq mille personnes à l’heure où nous écrivons cet article.

Même si The Pirate Bay s’attendait à provoquer un certain intérêt, ils n’avaient pas prévu cette avalanche de téléchargements.

« Je ne m’attendais pas à un tel engouement » a déclaré Winston Brahma à TorrentFreak. « Je suppose que les gens veulent voir les sites que les gouvernements et les tribunaux essaient de leur cacher. »

Pour répondre à la demande massive, The Pirate Bay a dû augmenter le débit de la connexion du lien de téléchargement. Même après trois jours, le PirateBrowser reste en moyenne largement au-dessus du millier de téléchargements par heure.

Le navigateur est basé sur Firefox 23 couplé à un client Tor (Vidalia) et quelques configurations proxy pour accélérer le chargement des pages web. Il est conçu uniquement comme un outil de contournement de la censure : les équipes de The Pirate Bay souhaitent insister sur le fait qu’il n’apporte aucun anonymat aux utilisateurs.

« Le navigateur ne garantit pas l’anonymat et il n’est pas conçu pour cacher votre identité. PirateBrowser est uniquement prévu pour contourner la censure et le blocage de sites web. Si nous avions conçu un navigateur complètement anonyme, il aurait tout simplement ralenti la navigation », explique Winston.

En plus de la version actuelle pour Windows, des versions pour Mac et pour Linux du navigateur PirateBrowser sont annoncées dans un futur proche.

Le navigateur anti-censure n’est que le premier outil réalisé par The Pirate Bay. Une application basée sur BitTorrent, qui permettra à ses utilisateurs de stocker et de distribuer le site The Pirate Bay (ainsi que d’autres) sur leur propres ordinateurs est actuellement en préparation. Un tel outil rendra impossible les blocage par un tiers.

Le jeu du chat et de la souris se poursuit…




Un étudiant nous propose un appareil photo libre en impression 3D pour 25 €

Léo Marius vient à peine de sortir diplômé de l’École supérieure d’art et design de Saint Etienne. Son projet de recherche consistait à créer de toutes pièces (l’expression est bien trouvée) rien moins qu’un appareil photo en impression 3D !

Nom de code du projet : O3DPC (Open 3D Printed Camera). Nom de code de l’appareil : OR-01 (OpenReflex 01).

Le plus simple est encore d’illustrer tout de suite cela par une image explicite.

OpenReflex - Léo Marius

Il ne s’agit donc pas de photo numérique mais argentique, avec de vieilles pellicules dedans, et il reste le coût (non négligeable) des objectifs. Il n’empêche que le résultat est saisissant, fonctionnel et surtout mis à disposition de tous grâce au choix du Libre.

Nous avons évidemment eu envie d’en savoir plus en interviewant ci-dessous ce jeune créateur.

On voit ici, une nouvelle fois, combien le Libre peut être utile en situation d’étude et d’apprentissage. Combiné avec une accessibilité croissante des nouvelles technologies, il permet à tout un chacun, ayant un peu d’imagination, de réaliser puis partager des choses formidables.

On voit également se dessiner une nouvelle génération de makers/hackers, qui n’a pas eu à batailler (comme nous) pour faire connaître et exister le Libre, et qui l’adopte presque naturellement. Une génération qui donne, somme toute, espoir et confiance en l’avenir 😉

OpenReflex - Léo Marius

Entretien avec Léo Marius

Léo Marius, bonjour, peux-tu te présenter succinctement ?

Je suis un jeune designer tout juste diplômé de l’École supérieure d’art et design de Saint Etienne. Passionné par les nouvelles technologies et en particulier l’impression 3D dans laquelle je vois des opportunités de créations incroyables souvent sous-exploitées (je milite contre les têtes de Yoda et les coques pour smartphone imprimés !).

Libriste et actif dans le milieu associatif depuis quelques années. J’apprécie beaucoup la photographie mais je ne suis pas moi-même photographe.

Qu’est-ce donc que le projet O3DPC ? Comment est-il né ? Et en quoi est-il relié à tes études ?

Le projet O3DPC (pour Open 3D Printed Camera) est un travail de recherche que j’ai mené en rapprochant l’impression 3D libre et la photographie, il rassemble plusieurs projets sur lesquels j’ai travaillé, dont plusieurs sténopés et dernièrement le reflex imprimé.

J’ai mené ce travail en tant que projet personnel tout au long de mes études en design, c’était l’occasion pour moi de rapprocher deux domaines qui m’intéressent : l’impression 3D et la photographie.

OpenReflex - Léo MariusDe ce projet est donc sorti le prototype OR-01, quelles sont ces principales caractéristiques ? ces atouts ? ces améliorations futures (j’ai cru lire un projet avec la carte Arduino) ?

C’est un reflex argentique classique avec une visée directe (on peut voir directement ce que l’ont vise sur le petit rectangle dessus et un obturateur manuel qui fonctionne à environ 1/60° de seconde).

Son atout principal c’est que l’ensemble de ses sources sont libres, et donc adaptable, il est ainsi facile de le modifier pour l’adapter si certaines choses fonctionnement mal ou si on souhaite l’adapter pour des usages particuliers.

Dans sa forme actuelle je retiendrai deux éléments particulièrement intéressants :

  • En premier la bague d’adaptation pour les optiques est démontable, on peut donc facilement s’imprimer des baïonnettes différentes pour s’adapter a plusieurs types d’objectifs sans avoir à changer de boîtier.
  • Il y a également le dos autonome et démontable que j’apprécie, la partie où l’on met sa pellicule. Lorsque j’utilise le mien j’ai deux dos prêts avec deux pellicules différentes et je peux les changer rapidement pour m’adapter à la luminosité (ou switcher entre une pellicule noir et blanc et couleur, tout cela en plein milieu du rouleau d’une pellicule)

Le choix de l’open source, c’est un choix pragmatique, éthique ou les deux mon général ? Je lis (avec joie) une licence CC by-sa pour tes pièces, pourquoi n’as-tu pas retenu la clause non commerciale NC ?

Un peu des deux. À mon arrivée à l’école, j’ai intégré l’association Le_Garage (dont j’ai été président pendant deux ans) qui fait de la sensibilisation dans l’école aux questions du libre en art et design. Ça a donc été assez naturel pour moi de redistribuer ce travail sous licence libre.

L’idée principale derrière l’OR-01 c’est la réappropriation et la compréhension des nos appareils quotidiens, fermer les sources aurait interdit et contredit cet objectif

Pour ce qui est des la clause NC je préfère ne pas l’utiliser car je la trouve trop floue et contraignante dans la pratique. Si on souhaite qu’un projet se diffuse il ne faut pas lui mettre des bâtons dans les roues. Je n’ai aucune raison de m opposer à ce que quelqu’un souhaite se rapproprier le projet, l’améliorer et le vendre, s’il a lui même fourni un travail et qu’il respecte les conditions de redistribution de la licence copyleft.

Quelle imprimante 3D utilises-tu ? La « full libre » RepRap ou la « moins libre » MakerBot[1] ?

J’ai commencé le projet O3DPC il y a un peu plus de trois ans avec une Makerbot de 1ere génération (la numéro 660 ! une pièce de collection) que nous avions acquis avec notre association libriste et qui était encore libre à l’époque. Le reflex a été réalisé avec une Makerbot de dernière génération, la Replicator 2X qui a été achetée par notre école en complément d’une imprimante 3D haut de gamme que nous avions déjà.

L’utilisation de la Makerbot est un moindre mal, les technologies utilisées sont les même que sur les RepRaps traditionnels et les pièces qu’il est possible d’imprimer avec une Makerbot le seront aussi sur une RepRap bien calibrée. Je souhaitais, pour aider à sa diffusion, que le boîtier soit imprimable sur une imprimante de type RepRap. Si j’avais pu choisir je pense que j’aurais opté pour une Lulzbot. 😉

OpenReflex - Léo Marius

Au niveau logiciel, quels sont ceux que tu utilises et pourquoi ? Sont-ils tous libres ?

J’ai essentiellement utilisé Blender, c’est un logiciel que je connais bien et que je trouve extrêmement polyvalent et flexible. Les formes produites avec ce logiciel sont souvent très souples, et on déplace avec aisance les points pour adapter nos formes et nos courbes. Souvent en design on nous fait utiliser l’application propriétaire Rhino qui est beaucoup plus stricte dans son utilisation (« un tout petit peu plus haut » sur Blender correspond à un « Z+0,23mm » sur un Rhino mais il faut alors redessiner toute sa courbe avant de refaire sa révolution). Avec Blender on peut se permettre des approximations, ce qui est bien pratique dans une démarche de recherche.

J’ai également utilisé le libre OpenScad pour certaines pièces qui nécessitaient des formes et des distances très précises. Le fait de pouvoir coder ses pièces s’est avéré très utile. La pièce ne correspond pas ? Il suffit de changer quelques lignes de code pour tout modifier ! L’ensemble est libre 😉

Ce qui était particulièrement pratique c’est que, n’ayant pas d’ordinateur portable performant, je me déplaçais avec mon disque dur et les versions mobiles de toutes mes application pour les principaux OS dessus et je pouvais alors travailler où je le souhaitais.

Tu déposes les fichiers numériques de tes pièces sur Thingiverse et Instructables. Aujourd’hui quand on est développeur et qu’on cherche du boulot, on peut mettre dans son CV ses contributions sur GitHub. Penses-tu qu’il en ira de même demain dans le design sur ce type de dépôts ?

Oui, et de plus en plus. Je prends par exemple le designer Samuel Bernier qui a diffusé une partie de son travail en libre sur Instructables et que j’ai interogé pour mon mémoire (sur les Designers/Makers). Lorsque je lui ai demandé ce que lui avait apporté le libre, il m’a répondu : « des contacts et beaucoup d’opportunités ».

J’ai d’ailleurs mis récemment une note sur mon compte Instructables précisant que je cherchais un emploi, et j’ai reçu une proposition assez intéressante la semaine dernière (rien de défini, mais on verra). Ça fonctionne. Et si cela n’aboutit pas je peux me dire que 95% de mes employeurs potentiels auront vu mon projet de diplôme avant que je les contacte, ce qui est pas mal déjà comme entrée en matière.

25 euros en pièces détachées pour une appareil photo, c’est possible ? Et si oui, ne crains-tu pas pas qu’une société s’en empare et commercialise ton projet sans toi puisque c’est open source (question troll-piège :)) ?

Comme je l’ai mentionné plus haut, tant qu’ils respectent la clause de redistribution à l’identique (SA), cela me va. Je pourrais ainsi à mon tour récupérer leurs sources (que j’espère améliorées) pour mes propres boîtiers 😉

OpenReflex - Léo Marius

Éprouves-tu une certaine « nostalgie » de la photo argentique ?

Pas vraiment de la nostalgie, mais c’est une sensibilité différente à l’image que l’on ne retrouve pas avec le numérique : l’attente et l’incertitude de la photo, le coût aussi qui limite l’utilisation abusive. On réfléchit avant d’appuyer sur le bouton, on n’en prend pas cinquante à la volée comme cela se fait trop souvent.

Je me souviens du temps où les objectifs étaient obligatoirement reliés à une marque (ceux pour Canon, Nikon, etc.). Avec ton OR-01 et sa bague adaptable, tu donnes en quelque sorte de l’interopérabilité aux appareils photos, non ?

Oui, toujours dans l’idée de se rapproprier la technologies. Si l’appareil avait été dépendant d’un type d’objectifs, cela n’aurait pas fonctionné.

Techniquement, comment réussis-tu avec des pièces à monter à rendre l’appareil totalement opaque ?

Le tout est imprimé avec du plastique opaque et, en mettant des rebords et des emboîtements bien placés, l’étanchéité se fait sans trop de difficultés. Pour certaines zones, un peu plus sensibles, j’ai ajouté de la patafix noire pour combler les trous potentiels.

Toutes les parties étant autonomes c’est surtout le dos dans lequel se trouve la pellicule qu’il faut rendre étanche à la lumière, on peut se permettre des petits jours dans les autres. Ça reste un appareil DIY. 🙂

Un petit mot sur Framasoft que tu sembles connaître ?

Merci ! Continuez ce que vous faites. Le libre l’emportera ! 😉

Un appel à lancer ? Une actualité à annoncer ?

Peut être une nouvelle version plus aboutie de l’OpenReflex qui devrait être disponible en financement participatif en septembre ou octobre (selon mes engagements professionnels). N’hésitez pas à suivre mon blog ou à me poster un message sur le dépôt Instructables pour être tenus au courant.

Et sinon, permettez-moi un petit clin d’oeil hommage à Gilles Roussi, le professeur à l’origine de l’association Le_Garage qui nous lira surement 😉

OpenReflex - Léo Marius

Photo ci-dessous réalisée avec l’OR-01




Le logiciel libre expliqué (en ch’ti) à Cafougnette

Notre ami Jean-François Cauche, alias Kaneda aka Tetsuoka, nous a fait parvenir cet article léger spécial été en pente douce.

Enfin léger, façon de parler, car il sera question de succulentes gaufres tout du long !

Jean-François précise : « C’est à force de comparer le logiciel libre et les 4 libertés à une recette de cuisine que m’est venu en tête cette petite histoire. Cafougnette est un personnage du folklore patoisant du Nord, un personnage récurrent des histoires amusantes, des blagues que l’on se raconte entre amis. Il a vécu plein d’aventures en compagnie de son ami, Zeff, et vous trouverez nombre de sites où l’on raconte des cafougnettes. »

PS : Vous avez la traduction « française » juste après mais c’est plus rigolo de parcourir l’original avant pour s’apercevoir (ou pas) qu’on comprend le ch’ti 😉

JavaSquid - CC by

Le logiciel libre expliqué à Cafougnette

Em grand-mère ale faijot des gauffes qu’cétot à s’in pourléker les babines. A ch’teure, em mère ale in fait, em seur aussi, mi j’in mange et et’femme ale pourrot in faire auchi. Te vos pas du que j’veux in v’nir ? Te verras. Ch’é simpe. In mange des gauffes à ch’t’heure pasqu’em grand-mère ale a mis s’recette sous licence libe sin l’savoir. Ale aurot pu la warder et in entendrot pus parler d’cha ach’teure mais ale avot d’l’idée em’grand-mère.

Ch’est comme el bio. In faijot comme cha autrefos et pis in a oblié et in recomminche à ch’teure. Min grand-père quétot cinsier i faijot du bio. 

Ravises bin ches gauffes. Te n’en verras pon d’parelles. Mi j’les ai fort quere minger. J’pourros in minger gramint. Te sais bin qu’ichi ch’est l’usache. Dins chaque famille, in a eune recette ed’gauffes.

Sus ches markés ou al’ducasse, te vos ches gins qui n’in vintent. Mi j’dis qu’ch’est nin bon et qu’ch’est kèr et pis qu’y a qu’les gauffes d’em grand-mère. In les appele les gauffes ed’Mémé. In d’a pon d’autes. Ch’est les meilleures. Les seules qu’j’avos trouvé pas mauvaises, ch’est les gauffes ed’chez Meert[1]. Te connos Meert ? Ch’est une patisserie, un marchand d’chuques ed’Lille. Je n’d’ai jamais acaté mais durant tous ches salons et ches colloques, y’a toudis quéqu’in qui n’en acate et in en donne à ches gins à la fin avec el’champane.

Alors el’gauffe d’em grand-mère, ch’est l’gauffe libe, el’gauffe défreumée. El’gauffe ed’chez Meert, ch’est l’gauffe propriétaire. Te vos ? J’vas t’dire. Te s’ras déberloqué.

Em’gauffe quand em’mère ale in fait, j’peux in minger à m’convenance. Mi j’l’aime bin minger caute el’soir quand ale sort de l’gauffrier. Et pis j’in mange el’lendemain : al pikète du jour, à nonne, à l’ermontée, à l’brunnète et même par nuit. Ch’est min dessert, em’friandisse. Cha n’m’aide pas à perdre des kilos. Mais ch’est rin…

Te vas m’dire : el’gauffe ed’chez Meert, j’peux l’minger comme ej’veux. T’as qu’a in acater in tiot peu. Te porras les faire recauffer, in minger frod. Te fais ch’que te veux avec. Cha ch’est bin vrai.

Mais…

Mais si ches gins d’chez Meert, i n’in font plus qu’pour tous ches salons et ches colloques et qu’te peux pus in acater, ch’est fini. Ch’est cha el liberté 0. Te vos c’que j’veux dire ? Minger l’gauffe comme te veux. Te peux même in vinte su ch’marké si te veux.

Min bio-frère il aime bin avec pus que d’castonade ou d’chuque roux qu’d’beurre ed’barratte. Pus qu’y a d’chuque, mieux qu’ch’est. I rajoutot de l’castonade din l’beurre pour la farce. Em seur ale n’aime pas l’chuque. Ale aime bin chez gauffes sans rin, comme cha. Alors ale mettot rin d’ssus. Avec el’gauffe ed’chez Meert, te peux pas. Te peux toudis écrire pour bertonner mais cha m’étonnerot qui zin fassent autrement rin qu’pour ti. I vont t’arconter des carabistouilles, alors qu’ti, j’te l’avos bin dit, te peux faire che qu’te veux. Ch’est cha el liberté 1.

Et pis, te vos, si cha n’avot pas été sous licence libe, in n’in parlerot pus. In jour min grand-père i a écrit l’recette pour em mère. Ale l’a collé dins sin cahier et pis ale in fait souvent. Em grand-mère et min grand-père i n’sont pus mais in pense toudis à eux quand in in mange. I z’étot pas riches. I z’étot cinsiers mais i zavot chel’recette et i pouvot in faire cadeau aux amisses.

Em mère ale a donné à m’seur. Em seur ale donnera à ches zinfants et à ter tous del famille. Ch’est l’liberté 2. Te donnes à cheux qu’te veux.

Ch’est pas comme el’fricadelle[2]. Tout l’monde i sait, mais personne i l’dit. Alors que l’gauffe ed’Mémé. Te peux savoir commint qu’chest fait et même canger. Te peux faire à t’mote si ça t’amus….

Mi j’les aime avec del chuque roux. Inda i font cha avec del’chicorée. I z’y mettent du rhum ou aute cose. Am maison, in respecte l’usache et in n’cange rin. El’castonade ch’est sacré. T’as bin vu ch’t’homme et tal’heure su ch’marké. I vindot des gauffes. I n’avot d’tous les parfums. Avec el’gauffe ed’Mémé, te peux faire parel. Te peux canger l’chuque roux, par aute cose, mette de l’crem al’plache comme si te faijos de l’tarte à gros bords. Ch’est pas l’respect de l’usache, mais y’a mie personne qui f’ra s’caboche. Et te peux même in faire profiter el zautes sins qu’in dis rin. Avec el’gauffe ed’chez Meert, te peux pas. Ch’est l’liberté 3 cha.

Allez, prends une gauffe, in’da. Te vos, si te preferes chelle la, te préféreras l’logiciel libe. T’in fais ch’que te veux, te l’donnes à qui qu’te veux. Ch’est ti pas bio, cha ?

Traduction « française »

Ça perd de son charme mais pour ceux « qui n’comprenn’te rin »…

Ma grand-mère elle faisait des gaufres que c’était à s’en pourlécher les babines. Aujourd’hui ma mère elle en fait, ma sœur aussi. Moi j’en mange et ta femme, elle pourrait en faire aussi. Tu ne vois pas où je veux en venir ? Tu verras. C’est simple. On mange des gaufres aujourd’hui parce que ma grand-mère elle a mis sa recette sous licence libre sans le savoir. Elle aurait pu la garder et on n’en entendrait plus parler maintenant mais elle avait de l’idée ma grand-mère.

C’est comme le bio. On faisait comme ça autrefois et puis on a oublié et aujourd’hui on recommence. Mon grand-père, qui était fermier, faisait du bio.

Regarde bien ces gaufres. Tu n’en verras pas de pareilles. Moi, j’adore en manger. Je pourrais en manger beaucoup. Tu sais bien qu’ici c’est la tradition. Dans chaque famille, on a une recette de gaufres.

Sur les marchés ou à la ducasse, tu vois tous ces gens qui en vendent. Moi, je dis que ce n’est pas bon, que c’est cher et que les seules ce sont les gaufres de ma grand-mère. On les appelle les Gaufres de Mémé. Il y en a pas d’autres. C’est les meilleures. Les seules que j’avais trouvées pas mauvaises, ce sont les gaufres de chez Meert. Tu connais Meert ? C’est une patisserie, un marchand de bonbons et de chocolats de Lille. Je n’en ai jamais acheté mais, dans les réceptions et les colloques, il y en a toujours quelqu’un qui en achète et en offre aux gens avec le champagne.

Alors la gaufre de ma grand-mère, c’est la gaufre libre. La gaufre de chez Meert, c’est la gaufre propriétaire. Tu vois ? Je vais te dire. Tu seras étonné.

Ma gaufre, quand ma mère elle en fait, je peux en manger comme je veux. Moi, j’aime bien la manger chaude le soir quand elle sort du gaufrier. Et puis j’en mange le lendemain le matin, le midi, l’après-midi, le soir et même la nuit. C’est mon dessert, ma friandise. Ca ne m’aide pas à perdre des kilos. Mais c’est rien…

Tu vas me dire : la gaufre de chez Meert, je peux la manger comme je veux. Tu peux en acheter un peu. Tu pourras les faire réchauffer, en manger froides. Tu fais ce que tu veux avec. Ça, c’est vrai.

Mais…

Mais si ces gens de chez Meert, ils n’en fabriquent plus que pour les réceptions et les colloques et que tu ne peux plus en acheter, c’est fini. C’est ça la liberté 0. Tu vois ce que je veux dire ? Manger la gaufre comme tu veux. Tu peux même en vendre sur le marché si tu veux.

Mon beau-frère, il aime bien avec plus de cassonade ou de sucre roux que de beurre. Plus il y a de sucre, mieux c’est. Il rajoutait de la cassonade dans le beurre pour la farce. Ma sœur, elle n’aime pas le sucre. Elle aime bien les gaufres sans rien, comme ça. Alors elle ne mettait rien dessus. Avec la gaufre de chez Meert, tu ne peux pas. Tu peux toujours écrire pour râler mais ça m’étonnerait qu’ils en fassent autrement rien que pour toi. Ils vont te raconter des histoires, alors que toi, je te l’avais bien dit, tu peux faire ce que tu veux. C’est ça la liberté 1.

Et puis, tu vois, si ça n’avait pas été sous licence libre, on n’en parlerait plus. Un jour mon grand-père il a écrit la recette pour ma mère. Elle l’a collé dans son cahier et puis elle en fait souvent. Ma grand-mère et mon grand-père, ils ne sont plus mais on pense toujours à eux quand on en mange. Ils n’étaient pas riches, ils étaient fermiers mais ils avaient cette recette et ils pouvaient en faire cadeau aux amis.

Ma mère, elle l’a donné à ma sœur. Ma sœur, elle la donnera à ses enfants et à toute la famille. C’est la liberté 2. Tu la donnes à ceux que tu veux.

C’est pas comme la fricadelle. Tout le monde sait mais personne ne le dit. Alors que la gaufre de Mémé, tu peux savoir comment c’est fait et même changer. Tu peux faire à ta convenance si ça t’amuse…

Moi je les aime avec du sucre roux. Il y en a qui font ça avec de la chicorée. Ils y mettent du rhum ou autre chose. À la maison, on respecte la tradition et on ne change rien. La cassonade, c’est sacré. Tu as bien vu cet homme tout à l’heure sur le marché. Il vendait des gaufres. Il en avait de tous les parfums. Avec la gaufre de Mémé, tu peux faire pareil. Tu peux changer le sucre roux par autre chose, mettre de la crème à la place comme si tu faisais un flan. C’est pas le respect de la tradition, mais personne ne t’embêtera. Et tu peux même en faire profiter les autres sans qu’on ne te dise rien. Avec la gaufre de chez Meert, tu ne peux pas. C’est la liberté 3 ça.

Allez, prends des gaufres. Il y en a. Tu vois, si tu préfères celle là, tu préféreras le logiciel libre. Tu en fais ce que tu veux, tu le donnes à qui tu veux. C’est pas beau ça ?

Crédit photo : JavaSquid (Creative Commons By)

Notes

[1] Toutes mes excuses à Meert. Leurs gaufres sont vraiment excellentes mais je ne pourrais jamais dire qu’elles valent celles de ma grand-mère. Quoi qu’il en soit, c’est un peu une manière de leur rendre hommage, la confiserie faisant partie du patrimoine lillois. Un endroit à découvrir absolument tant pour son cadre magnifique que pour l’excellence de ses pâtisseries et de ses chocolats.

[2] Petit emprunt ou clin d’oeil à Dany Boon pour la fricadelle. C’était tentant…