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(Encore) un nouveau Fairphone ?

Le Fairphone 5 est sorti le 30 août dernier. La marque de téléphone dit « équitable » semble avoir réussi à se faire une place dans le paysage. Mais la sortie de ce nouveau modèle est-elle pour autant une bonne nouvelle ?

Note : cette BD reprend partiellement la chronique que Gee a donnée mardi dernier dans l’émission de radio de l’April, Libre à vous ! (dont le podcast sera disponible prochainement). La chronique et la BD sont complémentaires, et il n’est pas impossible qu’il réitère l’expérience d’un double-traitement à l’avenir 🙂

(Encore) un nouveau Fairphone ?

Si vous me suivez un peu, vous savez sans doute que j’ai été l’heureux propriétaire d’un Fairphone 2 pendant plusieurs années.

Gee, représenté avec la main bandée et une pile de batteries dans l'autre main : « Heureux, heureux… Si on met de côté le téléphone qui se transforme en charbon ardent et la batterie qui font comme neige en soleil. J'ai lâché l'affaire après en avoir racheté une quatrième en 6 ans.

Bon, même si mon Fairphone 2 a plutôt mal fini, OUI, je suis plutôt pro-Fairphone.

L’entreprise Fairphone semble bien fonctionner, car elle vient d’annoncer le Fairphone 5, dernier né des téléphones dits « équitables ».

Face à un personnage avec une casquette Fairphone, un businessman en costume s'écrie paniqué : « Quoi ? Vous voulez dire que vous ne faites pas construire vos téléphones par des enfants dans des usines-dortoirs avec bouteilles à pisse et filets anti-suicide ?! Mais vous pourriez respecter nos traditions de constructeurs de téléphones ! »

Le site officiel nous indique qu’il est conçu avec plus de 70 % de matériaux équitables ou recyclés, garanti 5 ans et facile à réparer.

Gee : « Bon, on peut voir le verre à moitié vide… enfin, à 30 % vide, et se dire qu'il reste du boulot pour avoir un truc 100 % propre. » La Geekette, en train de démonter un Fairphone : « Ouais, mais déjà, un téléphone que tu peux démonter/réparer/remonter avec un tournevis, QUEL BONHEUR ! »

Seulement, pour ne rien vous cacher, moi il reste un truc qui me chiffonne…

C’est que ce Fairphone est le cinquième en 10 ans : faites le calcul, on reste sur le bon vieux modèle du « un nouveau téléphone tous les deux ans ».

Un iPhone se moque : « Pfff, les amateurs ! Nous on en fait un nouveau par an, toujours à la pointe. » La Geekette : « Alors oui, c'est pas au niveau de l'iPhone, mais l'objet très énergivore et consommateur de ressources qu'on remplace tous les 2 ans… Ça va juste plus être possible d'un point de vue environnemental. » Le smiley : « Et allez, les Khmers verts, j'en étais sûr ! Steve Jobs, reviens ! Ils sont devenus fous ! »

Et malheureusement, le support logiciel des anciennes versions est bien sûr abandonné petit à petit. Tous ces efforts pour créer de nouvelles versions ne seraient-ils pas mieux employés à créer un téléphone vraiment durable et réparable très longtemps ?

Gee : « La production de terminaux, c'est 70 % de l'empreinte carbone du numérique en France*. Si on veut réduire cette empreinte, à un moment donné, il va falloir arrêter de fabriquer des nouveaux trucs dans tous les sens. » Un graphique montre l'empreinte carbone du numérique, avec 70 % pour les terminaux, suivi des datacenters à 20 % puis des réseaux à 10 %.

Voir le dossier de l’Arcep sur le sujet.

Au passage, vous constaterez que « trier ses mails pour la planète », c’est pas vraiment la priorité…

La Geekette : « Ça, c'est surtout du greenwashing pour continuer à nous faire consommer des trucs VRAIMENT merdiques pour le climat. » On voit une publicité pour une télé 4K, et une autre qui conseille de remplacer son vieux smartphone qui a déjà 18 mois. En bas, un petit message dit « Mais triez vos mails, bande d'irresponsables ! »

Bref, le Fairphone c’est un chouette projet, mais dont la gestion est assez symptomatique de « l’écologie pour les riches ».

Oui parce que le bouzin coûte quand même 700 boules, faut déjà pouvoir les sortir.

Un mec au volant de sa Tesla : « Ouais, nan mais suffit de payer les choses au juste prix du coût écologique, et tout va rouler, on va pouvoir continuer à consommer comme avant. » Le smiley : « Position confortable quand t'as assez de thunes pour absorber le choc. »

L’autre versant, « l’écologie pour les pauvres » en quelque sorte, il consiste à faire durer les objets, à ne pas gaspiller, à acheter du reconditionné…

Un businessman paniqué : « Quoi ?! Mais et la croissance alors ? Vous y avez pensé ? » Gee : « Oui, suffisamment pour piger que c'était la source du problème. » Le smiley : « Après, le reconditionné a ses limites aussi : c'est toujours dépendant de gens qui avaient acheté du neuf, et qui reconditionnent souvent pour racheter du neuf… »

Mais quoi qu’il en soit, comme d’habitude, les gestes isolés ne suffiront pas…

Le vrai impact écologique et social ne pourrait venir que d’une transformation du fonctionnement de l’économie, où l’on minimiserait collectivement la production dans l’optique de tout faire durer beaucoup plus longtemps.

La Geekette, pensive : « Tu veux dire… un fonctionnement qui serait conditionné aux capacités écologiques et humaines ? Et non plus dicté par le besoin croissance infinie ? » Gee : « Ouais, c'est ça ! Un fonctionnement qui ne serait plus… euh… Attendez, y'a un mot pour ça. » Il cherche le terme correct.

En clair : un fonctionnement qui ne serait plus capitaliste.

Le smiley, moqueur : « Gee a tenu toute une BD avant de sortir le mot magique, admirez l'effort. »

Souhaitons tout de même du succès au Fairphone, car les bonnes initiatives restent bonnes à prendre vu la merde dans laquelle on est…

Gee : « Mais n'oubliez pas : si vous avez le choix, faites durer vos appareils, réparez-les, achetez du reconditionné… » La Geekette : « Ouais voilà. Et surtout : saisissez les moyens de production. En gros. » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 21 septembre 2023 par Gee.

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)




Refusons la surveillance biométrique

Vous avez hâte de voir les JO de Paris en 2024 ? Non ? Roooh… et la petite loi surveillance qui va avec ? Vous avez hâte de la voir appliquée aussi ? Non ? Alors cette BD est pour vous…

BD réalisée dans le cadre de la campagne de la Quadrature du Net contre l’article 7 de la loi JO.

Refusons la surveillance biométrique

Comme vous le savez, la France doit accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024.

Gee, blasé : « Euuuh… ouaaaaiis…  on a gagnééé… » Geekette, blasée aussi : « On va pouvoir dépenser plein d'argent public et encore bétonner plus de terres pour un concours à l'organisation opaque qui ne profitera qu'à une poignée de gens… »

En plus de ces joyeusetés, côté sécurité/surveillance, c’est pas jojo non plus.

Ainsi, l’Assemblée nationale va se prononcer en mars sur un projet de loi relatif à ces jeux, et dont l’article 7 consiste à autoriser la vidéosurveillance automatisée.

Politicien enthousiaste : « “Vidéosurveillance automatisée”, je n'aime pas ces mots. Je préfère “vidéoprotection intelligente”. » Gee, feignant l'enthousiasme : « Et pourtant, c'est complètement con et ça ne protège pas ! Étonnant, non ? »

La VSA, c’est la vidéosurveillance accompagnée d’algo-rithmes qui analysent les corps et les comportements pour détecter des personnes « suspectes ».

Geekette : « C'est un peu comme Big Brother, mais… » Gee : « Mais quoi ? » Geekette : « Non rien. C'est carrément Big Brother, en fait. » Smiley : « Quand 1984 cesse d'être un exemple de dérive possible mais un exemple tout court, ça pue. »

C’est donc un outil de surveillance de masse qui reproduira les biais bien humains de manière automatique et à grande échelle.

Gee, en panique : « On sait que les personnes noires sont largement plus victimes de faux positifs sur la reconnaissance faciale que les blanches…  Là, avec l'analyse des comportements, ça va être quoi ? Les gens qui ont le regard fuyant ou qui marchent de travers vont être déclarés suspects ? » Smiley : « Z'avez qu'à marcher droit !  GARDE À VOUS ! »

Le pire, c’est que la VSA est déjà déployée dans plus de 200 villes en France en toute opacité, avec notamment le logiciel Briefcam de Canon, utilisé à Nice, Roubaix ou encore Nîmes, et bien d’autres…

Politicien excité : « Bah justement, c'est déjà là ! Ça va pas trop vous changer ! » Geekette : « Quand ça pue, en général, la logique, c'est pas de rajouter une couche de merde dessus… c'est de nettoyer ! » Politicien : « Nettoyer ?  Interdire la vente de logiciels de VSA ? Mais et la CRÔASSANCE, alors ? »

Ajoutons que ces logiciels fonctionnent par des méthodes d’apprentissage automatique de type deep learning, des boîtes noires qui ne sont réellement maîtrisées que par une poignée d’experts pendant que les start-uppers jouent aux apprentis-sorciers avec…

Start-upper, enthousiaste : « Regardez, on a détecté un suspect ! C'est pas trop bien, sans déconner ?! » Gee, méfiant : « Mais c'est quoi, le raisonnement logique qui l'a marqué comme suspect ? » Start-upper : « Euuuh, bah j'sais pas, euuuh…  deep learning…  réseau de gneurones…  euuuh…  C'est magique, quoi. » Gee : « Hyper-rassurant. » Smiley : « Tu le sens, que les possibilités de contrôle diminuent un chouïa ? »

Avec évidemment, en prime, la petite excuse classique si ça déconne : « c’est pas notre faute, c’est l’algorithme ».

Du coup je me permets de recycler ce dessin de ma BD « Google, l’espion le plus con du monde » :

Image extraite de la BD en question. Politicien : « Ah non mais c'est pas nous, c'est l'algori… » Gee qui met une mandale (« SBAF ! ») au politicien : « La ferme ! L'algorithme, c'est vous qui l'avez codé !  Les données d'entraînement, c'est vous qui les fournissez ! Y'a pas d'intelligence supérieure ou externe à l'œuvre, assumez vos merdes ! » Smiley : « Et pi si vous maîtrisez pas vos outils… ARRÊTEZ-LES ! »

Alors bien sûr, on nous dit que ça ne sera qu’une expérimentation pour les JO…

Ce à quoi l’expérience d’à peu près toutes les lois de merde soi-disant temporaires devenues permanentes devrait nous amener à répondre :

Gee, avec un poulet à la place des fesses : « And my ass is chicken ?  You want a wing ? » Le poulet : « PWAAAK ! »

C’est pour toutes ces raisons que la Quadrature du Net lance une campagne avec un récapitulatif des problèmes et contre-arguments, ainsi qu’une plateforme pour contacter vos députés et députées afin de les appeler à voter contre :

www.laquadrature.net/biometrie-jo

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 22 février 2023 par Gee.

Références :

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)




Mastodon, c’est chouette

On cause beaucoup de Mastodon en ce moment. Notre dessinateur Gee s’est dit que c’était le moment pour vous en parler, pas spécialement d’un point de vue technique, mais juste pour vous dire ce qui lui plaisait dans ce réseau.

On en profite pour vous rappeler qu’il existe un merveilleux guide de découverte de Mastodon (créé collaborativement par des mastonautes) si vous voulez en savoir plus

Sachez que Gee sera présent au Capitole du Libre avec la team Framasoft à Toulouse ce week-end ! Il y dédicacera les bouquins suivants :

Viendez beaucoup !

Mastodon, c’est pouet chouette

Avec le rachat de Twitter par Elon Musk, une nouvelle vague d’arrivées a atteint Mastodon, le réseau de microblog libre et décentralisé.

En bord de mer, une grosse vague avec plein de gens dedans qui disent : « Coucou, on arriiiiiive ! » Un homme court sur le ponton en criant : « Aaaaah vite, redimensionnez les serveurs ! »

Je ne doute pas que la vague retombera, à commencer parce que Mastodon ne vous manipule pas pour vous rendre accro à son utilisation.

Une image scindée en deux. À gauche, un homme regarde son téléphone : « Ouais, Mastodon c'est sympa, mais j'ai quand même envie de revenir à Twitter… » À droite, le même regarde un sachet de poudre (il a lui-même de la poudre dans le nez) : « Ouais, la farine c'est sympa, mais j'ai quand même envie de revenir à la cocaïne…

Ça fait partie des choses que j’aime sur Mastodon : un design qui tente de désamorcer les comportements malveillants.

Un homme regarde son téléphone, surpris : « Attends, on peut même pas citer un message ? » La Geekette : « Non : si tu veux réagir, tu réponds.  En général, les gens qui citent des messages veulent simplement se mettre en avant au détriment d'autrui, donc on ne le fait pas ici. »

Je pourrais aussi vous parler des CW, les « content warning » (avertissement sur le contenu) qui permettent de masquer un message en précisant juste le sujet en clair.

Deux hommes avec des chapeaux de Schtroumpfs discutent. Le premier, face à son ordinateur : « Mais, Groumpf Grognon, pourquoi tu ne regardes pas le contenu de ce message qui parle de groumpf ? » L'autre, les poings serrés : « Moi j'aime pas le groumpf. »

On peut également flouter les images par défaut, ce qui permet par exemple de commenter une image de film contenant un spoiler en prévenant les gens avant un clic malencontreux.

La Geekette, la langue tirée : « Ouais. Ou poster une image érotique floutée par défaut. » Un homme, choqué : « De kouwa ?! Y'a du sékse ?! » La Geekette : « Oui, mais avec un petit tag NSFW* pour la politesse. »

« Not Safe For Work », ne regardez pas ça au boulot.

Alors bien sûr, ce design qui se veut apaisé (et apaisant) implique aussi de se défaire de certains réflexes de Twitter…

Un homme, blasé, regarde son téléphone : « Mais c'est nul !  J'ai pas accès aux statistiques de vues de mon message ! » La Geekette : « Bah non. C'est pas la course à l'échalote, ici.  Même pour voir le nombre de partages et de likes, il faut cliquer sur le message, c'est pas affiché par défaut. » L'homme : « Mais… et mes shots de dopamine, alors ? »

En même temps, qu’est-ce que c’est reposant, même à un niveau purement technique.

Un homme, détendu allongé sur une chaise longue avec des lunettes de soleil : « C'est pas tous les jours que je vais sur un site avec zéro tracker et zéro pub. » Sur une autre chaise longue, le logiciel uBlock se repose aussi : « Moi, ça me fait des vacances… »

Même les liens sur lesquels vous cliquez ne vous pistent pas, encore une fois contrairement à Twitter.

Gee : « Sur Twitter, vous avez remarqué que le lien affiché n'est pas le même que la vraie destination sur laquelle vous envoie le lien ? » Une image de tweet montre un curseur sur le lien https://ptilouk.net, mais le lien affiché est https://t.co/48ISi6Z34Z. Gee : « C'est parce que tous les liens passent par le domaine t.co qui permet à Twitter de récupérer toujours plus de données comportementales sur vous. »

Après, Mastodon n’est pas non plus un havre de paix et de tranquillité. Le côté microblog encourage toujours les prises de bec et la recherche de la bonne réplique ciselée, au lieu des débats sereins. Même avec une limite de caractères plus haute que sur Twitter.

Un barbu derrière un gros écran cathodique : «Mouais, ceci dit, on s'engueulait déjà en 18 paragraphes de 10 lignes chacun sur les forums phpBB… » Le smiley : « Est-ce que ce ne serait pas encore un cas où le problème se situe entre la chaise et le clavier ? »

On fait également souvent le reproche qu’il n’y a pas d’outil intégré pour faire un « thread », un fil de message continu (il faut répondre manuellement à chaque message).

La Geekette, enthousiaste : « Après, si vous avez tant de trucs à dire d'un coup…  FAITES UN BLOG, BOUDIOU ! »

Pour finir, je ne peux m’empêcher de vous parler de ce que je préfère dans Mastodon, sans aucun doute la killer feature la plus disruptive #StartUpNation, face à laquelle Twitter ne pourra jamais rivaliser : les messages s’y appellent des « pouets ».

Un mec blasé : « Et alors ? » Gee : « Bah c'est rigolo. » Le mec : « Ça fait pas très sérieux. Avec ce genre de bêtise, Mastodon n'ira pas bien loin. J'imagine pas qu'on dise à un community manager « tiens, t'as fait combien de repouets, là ? » Gee : « Tant mieux. »

Oui je sais, la dernière version remplace « pouet ! » par « publier », mais ça restera toujours des pouets dans mon cœur. #TeamPouet

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 16 novembre 2022 par Gee.

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)

Et nous vous rappelons qu’il existe un merveilleux guide de découverte de Mastodon et du fédiverse pour vous accompagner sur ce sujet !




Google, l’espion le plus con du monde

On le sait bien : Google se permet de tranquillement lire tous les mails qui passent sur ses serveurs, ceux des boîtes Gmail ainsi que ceux adressés à des boîtes Gmail

En général, le but est de refourguer de la publicité ciblée. Mais pas seulement. Une petite histoire (vraie) qui montre que les conséquences peuvent être autrement plus dramatiques…

Google, l’espion le plus con du monde

Aujourd’hui, je vais vous raconter une drôle d’histoire au pays des GAFAM. C’est l’histoire de Mark, Californien père au foyer d’un très jeune garçon. Mark est ultra-connecté, notamment aux services de Google.

Mark, souriant, derrière son ordinateur. Une flèche indique « compte Gmail vieux de 15 ans » sur son ordi ; une autre pointe sur un symbole Wi-Fi « milliers de photos/vidéos dans Google Cloud » ; une dernière pointe sur son smartphone « forfait téléphonique Google Fi ». Le smiley dit : « Diantre, comment cela pourrait-il mal tourner ? »

En février 2021, Mark remarque que le sexe de son fils est gonflé et douloureux.

Comme c’est un vendredi soir en pleine pandémie, un rendez-vous d’urgence en téléconsultation est pris avec l’hôpital.

La maman tient son bébé tout nu qui est en train de pleurer. Au téléphone, un médecin dit : « Est-ce que vous pouvez nous envoyer des photos pour qu'on puisse examiner le problème ? » La maman : « On vous envoie ça tout de suite ! » Mark prend des photos avec son téléphone : « Click !  Click ! »

Le mal est identifié, des antibiotiques sont prescrits, la santé du bambin s’améliore ensuite rapidement, bref tout va bien.

Sauf que bien sûr, l’histoire ne s’arrête pas là.

Deux jours plus tard…

Mark regarde son téléphone en transpirant, une notification indique : « Ding ! Ding ! Votre compte Google a été désactivé. Raison : activités pédopornographiques détectées. » Mark : « Euuuh… kouwa ?! » Le smiley : « Ah, ça y est ! SATOURNEUMAL ! »

Eh oui, car Google (tout comme Apple, Microsoft et les autres) est très engagé dans la lutte contre la pédocriminalité. Jusqu’à se permettre de lire et analyser vos conversations mail, qui, rappelons-le, sont des conversations PRIVÉES.

Un mec en costard : « Ah bah oui mais la fin justifie les moyens. Pi si vous n'avez rien à cacher… » Gee : « Si on va par là, on fait quoi, on met des capteurs chez tout le monde pour détecter qui abuse de ses gosses à la maison ? » Le mec : « Eh bien à ce sujet, je vous ai parlé de nos enceintes connectées ? »

Le pire étant donc que non contents d’espionner tranquillou tous les mails qui passent sur leurs serveurs, les empafés de chez Google sont infoutus de faire la différence entre une image pédopornographique et une photo d’ordre médical.

Le mec : « Ah non mais c'est pas nous, c'est l'algori… » Il est interrompu par une mandale de Gee, en colère, qui dit : « La ferme ! L'algorithme, c'est vous qui l'avez codé !  Les données d'entraînement, c'est vous qui les fournissez !  Y'a pas d'intelligence supérieure ou externe à l'œuvre, assumez vos merdes ! » Le smiley, en colère aussi : « Et pi si vous maîtrisez pas vos outils… ARRÊTEZ-LES ! »

La police est bien entendu prévenue par Google et arrive rapidement à la conclusion évidente qu’il s’agit de photos médicales et qu’il n’y a aucune raison de poursuivre Mark. Elle tente de le joindre mais…

Une policière et un policier discutent derrière un ordinateur : « T'as essayé son mail ? » « Son Gmail est désactivé. » « Et son téléphone ? » « Son forfait Google Fi est désactivé. » « Et son adresse physique ? » « Flemme. » Le smiley : « Manquerait plus qu'ils virent sa maison de Google Maps, tiens… »

Bien sûr, Mark, ingénieur logiciel de formation, est confiant : la police l’ayant déjà lavé de tous soupçons, il va faire une réclamation à Google, expliquer la situation qui est somme toute très claire et toute bête, et tout va rentrer dans l’ordre.

Un connard cravaté : « Mais bien entendu. » Mark, avec des yeux de chat mignon, plein d'espoir : « C'est vrai ? » Le connard : « Non. » Le smiley : « Ah bah quand on a algorithmisé la connerie, autant aller au bout du processus, hein… »

Le compte finit par être définitivement supprimé, et comme Mark y a attaché à peu près toute sa vie numérique (comptes liés, forfait de téléphone, sauvegardes, etc.)…

Un prêtre devant une tombe qui indique « markonator@gmail.com, 2005-2021, Rest in ~/.trash » : « Nous sommes réunis aujourd'hui pour dire adieu à la vie numérique de Mark, fauchée en pleine jeunesse par les aléas de la toute puissance imbécile des géants du web… »

L’identité numérique de Mark ne vécut pas heureuse et n’eut pas beaucoup d’avatars.

Fin.

Le smiley : « C'est vrai que les happy ends hollywoodiens, c'est surfait. »

L’histoire de Mark est une histoire vraie, et elle n’est pas un cas isolé.

Heureusement, il n’y a aucune fatalité à ce que cela nous arrive à nous aussi.

Pour cela, commençons évidemment par ne pas utiliser Gmail, Outlook et compagnie pour nos mails.

Gee : « Allons chez des fournisseurs comme Proton Mail…  … ou Gandi, quitte à débourser quelques euros par an. »

Si, parfois, nous n’avons pas d’autre choix que d’avoir un compte Gmail, ne l’utilisons pas pour des mails sensibles, et n’utilisons pas nos comptes Google/Facebook/autre pour nous identifier sur d’autres sites, même si c’est pratique.

La Geekette : « Un compte par site, enregistré avec une adresse mail pas chez un GAFAM. » Un mec : « Mais c'est chiant ! » La Geekette : « Moins que de tout perdre parce que ton fils avait mal au zgeg. »

Enfin, et surtout, même s’il peut nous arriver d’utiliser ces outils… n’obligeons pas les autres à le faire.

Gee : « Le piège, c'est quand Facebook devient l'unique porte d'entrée numérique à ton magasin ou à ton restaurant…  Garder un Signal à coté de WhatsApp permet de maintenir le contact sans participer à l'hégémonie de ces plateformes.  En ayant une adresse mail différente de Gmail, j'évite que les mails que mes proches dégooglisés m'envoient n'arrivent quand même sur les serveurs de Google.  C'est déjà ça ! »

(De manière générale : faisons au mieux. L’hygiène numérique, c’est pas simple, c’est pas à la portée de tout le monde. Faisons ce que nous pouvons.)

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 6 septembre 2022 par Gee.

Sources :

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)




Le Petit Crypto-Prince

À l’heure où l’on en vient à vendre ses propres pets en NFT, notre dessinateur Gee nous offre une parodie du Petit Prince pour le moins… cryptique.

Notez que la BD a été réalisée en direct sur PeerTube ! Vous pouvez regarder la rediffusion ici :

Le Petit Crypto-Prince

Un petit garçon ressemblant au Petit Prince marche vers un homme en train de taper sur ordinateur. L'homme a une cigarette électronique à la bouche.

L'homme murmure plein de calculs : « Trois et deux font cinq. Quinze et sept vingt-deux.  Cinq et sept douze.  Vingt-deux et six vingt-huit.  Douze et trois quinze. » Le garçon : « Bonjour. Votre vapoteuse est déchargée. » L'homme : « Bonjour.  Peux pas la recharger, je mine d'la crypto.  Vingt-six et cinq trente et un.  Ouf ! Ça fait donc cinq cent un million six cent vingt-deux mille sept cent trente et un. »

Le garçon : « Cinq cent un million de quoi ? » L'homme, l'air agacé : « Millions de ces petites choses que l'on voit quelquefois sur les pages web. » Le garçon : « Des pubs pour des rencontres chaudes dans ta région ? » L'homme : « Mais non, des petits trucs rectangulaires avec des couleurs. » Le garçon : « Ah ! Des images ? » L'homme : « C'est bien ça.  Des images. »

Le garçon, dubitatif : « Et que fais-tu de ces images ? » L'homme, se retournant : « Ce que j'en fais ? » Le garçon : « Oui. » L'homme : « Rien. Je les possède. » Le garçon : « Tu possèdes les images ? » L'homme : « Oui. » Le garçon : « Mais si je fais “Impr écran”… » L'homme : « Tu ne la possèdes pas. Tu la copies. C'est très différent. »

Le garçon : « Moi, si je possède un poster, je puis le punaiser au mur de ma piaule. Moi, si je possède un album photo, je puis l'emporter avec moi en voyage. Mais tu ne peux pas “emporter” une image numérique. » L'homme, agitant les bras : « Non, mais je peux en faire un NFT ! » Le garçon : « Qu'est-ce que ça veut dire ? »

L'homme : « Ça veut dire que j'ai une sorte de document numérique qui dit que cette image est à moi et à personne d'autre. » Le garçon, suspicieux : « Et ça suffit ? » L'homme, souriant : « Ah non, il faut que je crame une certaine quantité de la forêt amazonienne pour certifier ce petit document et que tout le monde soit bien sûr qu'il est authentique. »

Un silence. Le garçon est stupéfait, mais l'homme a plutôt l'air fier de lui.

Le garçon s'éloigne en disant : « Les grandes personnes sont décidément de sacrés gros cons. » L'homme est de nouveau concentré sur son ordinateur. Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 17 janvier 2022 par Gee.

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)




Linux trentenaire

Allez, pour changer un peu des articles qui dénoncent les GAFAM, Gee va plutôt faire un peu de célébration aujourd’hui. Car oui, le noyau Linux fête ses 30 ans !

(Bon okay, il va quand même un peu causer GAFAM sur la fin mais c’est par principe…)

Linux trentenaire

Joyeux trentième anniversaire à Linux !

Libriste casse-gonades : « Ah non non non ! On dit GNU/Linux, hein ! On l'a assez dit, hein, Linux, c'est juste le noyau, pas l'OS ! » Gee : « Oui non mais là justement, on ne parle pas de GNU, c'est bien le NOYAU qui a 30 ans. » Libriste : « Ah. Linux. » Gee : « Oui. Le noyau. » Libriste : « Je vois. » Gee : « Voilà. Du coup ce serait sympa de ne pas me péter les miens, de noyaux, dès la 1re image… »

Pour être précis, nous fêtons l’anniversaire de l’annonce du développement de Linux par un étudiant finlandais, un certain Linus Torvalds, le soir du 25 août 1991…

Linus en train de taper son fameux message sur un vieil ordinateur : « Je suis en train de faire un système d'exploitation gratuit.  Bon, c'est juste un passe-temps, ça ne sera pas gros et professionnel comme GNU. » Le gnou, agacé : « Je n'suis pas gros !  Je suis un peu packagé. » Le smiley : « Depuis, Linus aurait déclaré : “moi, les comparaisons, j'ai cessé.” »

La première version diffusée sera la 0.02, quelques semaines plus tard.

Gee, sifflotant : « Moi aussi, quand je diffuse un programme, je mets plein de zéros avant le premier chiffre pour bien signaler que c'est une ébauche de grosse daube codée avec les arpions entre le fromage et le dessert. Genre superflu-riteurnz-v0.0.0.0.0001- prealpha-draft-unstable.tar.gz

En 1992, le logiciel devient officiellement libre – il n’était alors que gratuit – en adoptant la licence GNU GPL, et la version 1.0.0 sort en mars 1994.

Tux : « 176 250 lignes de code, qu'est-ce que tu dis de ça ? » Le gnou : « L'autre se ramène avec son noyau monolithique et c'est moi qui me fais traiter de gros… » Tux : « Tiens d'ailleurs, ça avance, ton projet de micro-noyaux GNU Hurd ? » Le gnou : « Mais c'est qu'il me cherche, le piaf. » Tux : « Va donc, eh, gnunuche. » Une flèche point vers Tux : « (Tux, la mascotte, n'est techniquement apparue qu'en 1996, mais c'est pour l'illustration.à »

Eh oui, car à l’époque, deux systèmes d’exploitation libres existent déjà : le fameux projet GNU dont le noyau Hurd n’était pas encore fonctionnel, et le projet BSD de l’université de Berkeley alors empêtré dans un procès avec AT&T.

Beastie de BSD parle à un agent d'AT&T : « Mais puisqu'on vous dit qu'on n'utilise plus aucun code propriétaire de Unix ! » L'agent d'AT&T : « C'est c'qu'on verra au tribunal ! » Le gnou, en panique derrière son ordinateur : « Quel merdier, ce Hurd… À ce train-là, la v1 sera toujours pas sortie dans 25 ans*… » Tux, timide : « Euuuuh, moi j'suis dispo, sinon. »

Le gnou ignorait alors tout ce que cette déclaration avait de prophétique : aux dernières nouvelles, la version 0.9 de GNU Hurd est sortie en 2019.

C’est donc Linux qui tire son épingle du jeu, et naissent très vite les fameuses « distributions » Linux, qui associent le noyau Linux avec les utilitaires GNU, le système d’affichage X Window et bientôt des environnements de bureau comme Gnome ou KDE, des suites bureautiques, etc.

Le gnou, vexé : « Ouais ouais ouais, alors on va dire “distribution GNU/Linux”, hein ! » Tux, vexé aussi : « Si on va par là, on pourrait aussi dire GNU/Linux/X11/Gnome/etc. » Le gnou : « Peu importe : Linux, c'est qu'un noyau. » Tux : « Ouais, alors que Hurd, c'est que des pépins…  Et pan dans le museau. » Le smiley, excité : « BASTOOOOON ! »

30 ans après l’annonce de son lancement, Linux a-t-il réussi ? Demandons donc l’avis au verre à moitié plein / à moitié vide.

Le verre à moitié vide, blasé : « On estime la part des ordinateurs personnels tournant sous GNU/Linux à 3 %, autant dire que face à Microsoft et Apple, on n'fait pas le poids… » Le verre à moitié plein, heureux : « Linux fait tourner un tiers des serveurs mondiaux – BSD, libre aussi, en fait tourner un autre tiers – ainsi que la quasi-totalité des supercalculateurs, il est embarqué sur un paquet de box Internet, lecteurs blu-ray, liseuses, etc. Et il sert de base à Android, système qui équipe la grande majorité des smartphones. »

Tout dépend donc de notre façon de mesurer la « réussite ». D’un côté, Linux équipe aujourd’hui de nombreux équipements informatiques…

La Geekette : « Steve Ballmer, alors PDG de Microsoft, déclarait en 2001 que Linux était un cancer… » Le logo Windows, en panique : « Bah il avait pas tort, Linux a même fini par me contaminer moi, Windows, avec WSL ! »

… d’un autre, force est de constater que cette popularité s’est construite parfois bien loin des idéaux du projet GNU.

Gee, pensif : « Les fans de “l'open source” ont tourné le dos au “logiciel libre”, en ne voyant dans les licences libres qu'un moyen plus efficace de développer, et non un moyen d'assurer la liberté des utilisateurs et utilisatrices…  Donc okay, on peut se réjouir que Linux serve de base à Android, et en même temps il sert donc de base à un des systèmes les plus verrouillés du moment… » La pomme, logo d'Apple, agacée par cette remarque : « Hééééé ! » Gee : « J'ai dit “un des” ! » La pomme : « Ah.  Quand même.  J'ai une réputation à tenir, moi. »

Souhaitons, malgré ces bémols, un joyeux anniversaire à Linux, sans qui le visage du numérique actuel serait sans nul doute fort différent…

Tux, heureux avec un chapeau de fête et un verre de champagne à la main : « J'angoissais un peu de voir les 30 ans se rapprocher… » Gee, avec un chapeau de fête aussi, et trinquant avec son verre de champagne : « T'inquiète, c'est pire quand ils s'éloignent.  Allez, santé ! » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 2 septembre 2021 par Gee.

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)




Le point médian m’a tué⋅e : Framasoft met la clef sous la porte

La rumeur courait depuis quelque temps et c’est maintenant confirmé : l’association d’éducation populaire Framasoft dépose le bilan. En cause ? L’effondrement catastrophique du montant des dons au cours des derniers mois, effondrement principalement imputable à un curieux symbole typographique.

Cela fait de nombreuses années maintenant que l’on peut trouver des formes de ce que l’on appelle « l’écriture inclusive » dans les communications de Framasoft. La forme la plus visible de cette écriture est le fameux « point médian » qui permet de détailler les genres lorsqu’un mot inclut des personnes indéterminées (et au genre, par conséquent, indéterminé également). Sauf que voilà, ce point médian est loin de faire l’unanimité. Nous avons rencontré Jean-Mi, président des Promoteurs de l’Écriture Non-Inclusive Systématique (PENIS), en croisade contre le point médian depuis 2017.

« Je crois qu’on ait avant tous des défenseur de la belle langue Francaise » nous écrit Jean-Mi dans un premier mail de contact. « Le point médian agresse l’œil, on a constaté une explosion des frais d’ophtalmologie chez les lecteurs du Framablog ces dernières années, il fallait réagir. » Un problème de santé publique ? Jean-Mi nous répond sans détour :

À 200%. Les anecdotes se comptent par dizaines. Tu vas lire pépouze un article sur le développement de PeerTube et PAF ! Une saloperie de point médian qui surgit plus furtivement qu’un Rattata dans les hautes herbes. La dernière fois, ça m’a fait un haut-le-cœur, j’en ai dégueulé tout mon dîner sur le clavier, 30€ de dégâts. Mon pote Dédé, l’autre jour, sur l’article sur Mobilizon, il était tout prêt à changer le monde, tout ça, et PAF ! Il retrouve de la propagande de connasse de féministe sur un bon vieux blog de tech où on devrait pourtant pouvoir faire de l’entre-couilles en paix. Deux mois de thérapie pour s’en remettre, qu’il lui a fallu, au Dédé. Ils y pensent, à ça, les framaguignols qui pondent du point médian au kilomètre sans respect pour nos petits cœurs fragiles ?

@framasoft j'aurais bien fait un don, mais franchement le point médian, c'est non, je ferai un don quand vous écriverez correctement

Jean-Mi et Dédé, chevaliers de la liberté et des belles lettres, n’ont jamais caché leur dégoût pour cet odieux symbole typographique et commentent systématiquement les articles incriminés sur le Framablog. Pouhiou, chargé de communication de Framasoft contacté par nos soins, soupire :

Tu bosses comme un fou pour faire des articles bien écrits, avec un ton agréable, tu mets du soin, du cœur à l’ouvrage, et là tu vois le premier commentaire : une remarque insultante sur le point médian. T’as fait 15 000 caractères aux petits oignons et on vient te casser les gonades parce qu’il y en a 3 qui plaisent pas. C’est fatigant.

Les PENIS restent inflexibles :

Si ça le fatigue, qu’il arrête ! Nous aussi ça nous fatigue, leurs conneries, sauf que nous, c’est nous qu’on a raison ! La langue française, y’a des fucking règles, tu les respectes ! #JeSuisAcademieFrancaise

Sauf que cette fois, l’intransigeance a pris un autre détour : le boycott de dons. Jean-Mi nous raconte, ému, la genèse de ce mode d’action :

C’est Dédé qu’a eu l’idée. Un jour je l’ai vu tweeter :

@framasoft j'aurais bien fait un don, mais le point médian, c'est non, je ferai un don quand vous écriverez correctement

J’me suis dit : putain mais c’est du génie !

Depuis, à chaque article point-médiané, Jean-Mi et Dédé soulignent que Framasoft a perdu un donateur :

Bon okay, on n’avait jamais fait de don avant, mais n’empêche qu’on aurait très bien pu en faire un dans un futur hypothermique ! EH BAH NON. Tout cet argent perdu par Framasoft pour une bête lubie féminazie, c’est triste. Mais c’est bien fait pour eux.

L’association, longtemps restée sourde à ces avertissements, paie aujourd’hui lourdement l’addition : le boycott massif du point médian a mené à un écroulement des dons, et ceux-ci ne suffisent plus à rémunérer les salarié⋅e⋅s. Triste retour à la réalité : Framasoft met aujourd’hui la clef sous la porte. « Ça leur pendait au nez » commente Jean-Mi « et à toi aussi, sale petite merde journalope qui vient d’écrire salarié⋅e⋅s, tu crois que je t’ai pas vu ?! »

Les PENIS se dressent aussi pour la belle langue française à l’Assemblée Nationale (rigolez pas, c’est avec votre pognon)

C’est un triste jour pour l’association qui s’était rendue célèbre par son annuaire de logiciels, ses livres libres, ses services autour du projet Dégooglisons Internet et, plus récemment, par l’initiative Contributopia visant à outiller la société de la contribution. Pierre-Yves Gosset, salarié historique de Framasoft, commente : « ça me fait vraiment mal qu’un truc aussi beau finisse comme ça à cause d’une bande de déglingués de la typo. Ça traite tout le monde de fragile et ça pète une bielle pour trois pixels. » Amer, il arrive malgré tout à en rire : « Enfin au moins, maintenant on sait comment flinguer Google : suffit de leur faire adopter le point médian. »

L’aventure s’arrête donc ici pour l’asso qui avait pour ambition de dégoogliser Internet mais n’aura pas su dépointmédianiser son propre blog. Le jeu en aura-t-il valu la chandelle ? C’est Luc, ancien admin-sys de Framasoft croisé au comptoir de Pôle Emploi, qui conclut : « y’a des poings médians dans la gueule qui se perdent. »




Hadopi dans le formol

Gee et la Hadopi, c’est une histoire d’amour vieille comme le Framablog (ou presque…).

Mais comme la haute autorité n’a toujours pas atterri dans la poubelle de l’histoire à laquelle elle est pourtant destinée, et enfonce encore une fois le clou avec une nouvelle campagne de pub, notre dessinateur remet le couvert également…

Sources :

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)