Framasoft : du code libre pour des projets libres – Interview de Quentin

Aujourd’hui, tout le monde a le cloud à la bouche. C’est vrai que ne rien installer et avoir un logiciel collaboratif à portée de main, c’est pratique… Mais nous sommes de plus en plus nombreux à nous inquiéter de savoir où passent nos données…. qui gère les serveurs… comment être autonomes… Le Framacloud est né avec Framapad, un service connu et utilisé par de nombreuses personnes. Aujourd’hui, Framadate connait aussi un grand succès comme alternative libre aux « doodles ». Mais il existe d’autres services qui n’attendent que votre utilisation, vos retours, votre participation.

Tous les projets Framasoft, qu’ils soient culturels, cloudesques, logiciels ou les trois, demandent des lignes de code… Bien sûr, les salariés ainsi que des bénévoles enrôlé-e-s de force dans l’association mettent les mains dans la source. Mais, encore une fois, l’apport de la communauté est essentiel. C’est pourquoi Framasoft a ouvert un dépôt GitHub. Afin que chacun-e puisse étudier, reproduire, modifier et diffuser du code que nous créons ensemble… Mais laissons Quentin nous le présenter.

— Pouhiou

Framablog : Dis-moi, c’est quoi un GitHub ? A quoi cela peut-il servir pour le développeur en herbe ? La codeuse volontaire ?


Quentin : Je ne vais pas m’embêter et je vais reprendre la définition de Wikipédia : GitHub est un service web d’hébergement et de gestion de développement de logiciels, utilisant le programme Git. En fait, c’est un site web où les développeurs du monde entier peuvent héberger le code source de leurs applications et ainsi le partager s’ils le veulent avec le reste du monde. Chaque membre de GitHub peut faire des propositions pour de nouvelles fonctionnalités, ouvrir des bogues, les corriger et les soumettre au projet initial. Il peut également copier le projet pour travailler sur une copie de celui-ci. On appelle cela un « fork ».

Pour le développeur en herbe ou la codeuse volontaire, cela permet de lire du code écrit par d’autres, de pouvoir le modifier et ensuite, d’en faire part à l’équipe qui développe le projet. Celle-ci peut alors commenter ce qu’a fait ce nouveau développeur et lui dire ce qui est bien et ce qui n’est pas bon dans son code. C’est ainsi que l’on apprend… C’est également comme cela que se créé une communauté autour d’un logiciel, que ce dernier s’enrichit et devient de plus en plus stable. Toutes les contributions sont bénéfiques !

Mais un code, c’est pas un peu personnel ? Je veux dire, c’est facile de mettre le nez dans un projet développé par quelqu’un d’autre ?

Ce n’est pas toujours facile en effet de se plonger dans le code de quelqu’un d’autre, surtout s’il est mal documenté, comprend trop peu de commentaires… il ne faut donc pas hésiter à poser des questions, ni craindre de commettre des erreurs ! Les développeurs sont aussi là pour expliquer le fonctionnement de leur logiciel.

Chez Framasoft, le code n’a rien de personnel puisqu’il est développé soit par les bénévoles, soit par les salariés de Framasoft, il est donc normal qu’il soit mis à la disposition de tous.

Framablog : Du coup quelle est la meilleure méthode pour participer à l’amélioration d’un projet Frama présent sur GitHub ?

Il y a plusieurs façons de participer à un projet Frama, je vais aller de la plus basique (mais non la moins importante) à la plus complexe :

  1. Dire merci. Oui, c’est tout bête, mais quand on utilise un logiciel libre qui nous plaît, il est très facile d’écrire un petit courriel pour dire merci. Ça ne coûte rien, ça fait plaisir à entendre et ça motive encore plus…
  2. Remonter des bogues : c’est également quelque chose de simple, mais ce n’est pas souvent fait. Lorsque vous apercevez un problème sur l’une des applications Framasoft, n’hésitez pas à ouvrir un bogue (rubrique “Issues”) dans GitHub (si vous avez un compte sur ce site) ou tout simplement à nous contacter par courriel pour nous faire de votre problème
  3. Proposer des améliorations : vous avez une idée pour améliorer les applications Framasoft, alors proposez-la (de la même façon qu’au point 2). Pour cela, il faut être un petit peu développeur c’est vrai, mais vous pouvez nous aider en corrigeant les bogues, en apportant votre savoir-faire sur tel ou tel langage, en codant une nouvelle fonctionnalités… Il vous suffit de « forker » les projets Framasoft présents sur GitHub, modifier le code et faire ce que l’on appelle un Pull request :  il s’agit une demande d’intégration du nouveau code soumis par le développeur dans l’application.

En conclusion, il n’y a pas de meilleure méthode pour participer, elles sont toutes intéressantes et permettent d’améliorer les applications.

Framablog : Quels sont les projets Frama disponibles sur notre dépôt Github ? Il y en a d’autres qui vont s’y loger bientôt ?

Donc sur GitHub, Framasoft est représentée par l’équipe Framasoft : si vous ouvrez le lien, vous voyez toutes les applications dont le code source est partagé avec la communauté.

On y trouve a par exemple le code source de Framapad ainsi que celui de Framadate.

…mais aussi d’autres projets qui sont principalement utilisés en interne dans l’association comme Gesdon qui comme son nom l’indique, nous permet de gérer les dons et l’envoi des reçus fiscaux. Pour le moment, il n’y a que quelques applications dont nous partageons le code source. Nous souhaitons bien sûr partager le maximum, mais le manque de temps ne nous a pas encore permis d’organiser et d’ajouter le code source d’autres applications.

Vous en voulez encore ? Découvrez aussi celles-ci :

Framacalc : Framacalc est à Framapad ce que Calc est à Writer. Il s’agit donc d’un tableur en ligne collaboratif. Même s’il est pour l’instant moins complet que Framapad, Framacalc est tout à fait fonctionnel et vous permettra de travailler à plusieurs et en temps réel sur une feuille de calcul.

Framindmap : Besoin de faire un brainstorming ? Framamind est l’outil qu’il vous faut. Avec sa prise en main intuitive, il vous permettra de structurer vos réflexions pour en faire une superbe carte heuristique. Choisissez les positions de vos idées, les couleurs, et repartez avec vos idées mises au clair, sous forme d’image ou de fichier exportable, que vous pourrez toujours importer plus tard, pour le modifier et le compléter.

Gégé (rien que pour le lulz) : S’il y a un outil du Framaverse qu’on a fait en se disant : « ce pourrait être un délire sympa de le faire », c’est bien celui-ci. L’idée est venue est voyant une démo sur le site de Mozilla (). Et si on faisait pareil avec les personnages de Gee ? Il a suffit de quelques personnalisations du CSS par Bouts et Gégé, le Générateur de Geektionerd, était né. L’outil, simple d’utilisation permet de créer simplement, sans talent de dessinateur, ses BD de Geektionerd en proposant des jeux de mots tellement pourris que même Gee n’aurait pas pu les écrire.




Framasoft, un coup d’œil sur la communauté – Interview aKa

Dans cette semaine consacrée à l’accueil et aux nouveautés déjà là et imminentes, prenons un temps pour faire le point sur la communauté qui irrigue littéralement Framasoft de son énergie active. Car au-delà de l’association et des outils web, Framasoft est avant tout une communauté… Alexis, notre éleveur de lolcats plus connu dans les bas-fonds du Web sous le sobriquet de aKa, nous parle de ces gens de l’ombre qui œuvrent tant et tant pour partager librement et faire de la culture libre un idéal en marche, résolument.

— Pouhiou


Framablog : Comment une communauté s’est-elle construite autour de Framasoft ? Quels outils aviez-vous il y a dix ans ?

Il y a dix ans j’avais ma bite, mon couteau et Internet. Aujourd’hui Internet est toujours là (même si on le menace), le couteau a un peu changé de forme mais il a toujours la même fonction, quant au reste pas la peine de s’appesantir dessus.

Mais tentons de répondre plus sérieusement à la question de la communauté. Le phénomène est assez classique dans le Libre : petit à petit des gens sont venus me rejoindre parce qu’ils trouvaient que ce que j’avais initié était original et intéressant. De là à parler de « communauté »…

Disons que c’est un mot pratique, à la mode et connoté positivement mais il me serait assez difficile d’en définir les contours. Toute personne qui a un jour participé de près ou de loin à nos projets peut avoir la carte de membre (qui n’existe pas). J’irai même plus loin en élargissant à toute personne qui promeut et diffuse le Libre d’une manière ou d’une autre, ce qui fait du coup une bien vaste communauté 😉

J’imagine qu’aujourd’hui les moyens de communication ont changé… Mon petit chat m’a dit que tu gazouillais beaucoup ?

J’y suis allé un peu à reculons sur les réseaux sociaux mais c’est vrai que, pour ce qui concerne le microblogging, j’ai fini par me prendre au jeu, aussi bien pour le compte Framasoft, que je gère, que pour mon compte personnel, que je gère aussi (étonnant, non ?). Le compte Twitter de Framasoft vient de dépasser les dix mille abonnés soit dit en passant et il n’y a pas que des lolcats dedans !

Tu peux me faire un portrait-type du contributeur / de la contributrice ? Qu’ont en commun ces personnes qui donnent de leur temps et de leur savoir-faire sur un projet ?

Le dénominateur commun c’est de penser que le Libre au sens large apporte quelque chose à la société actuelle. Pour ce qui est du portrait-type, la question est difficile puisque je n’ai souvent d’elle ou de lui que les traces écrites de son travail et de sa communication autour du travail (d’ailleurs parfois on ne devinera jamais si c’est « elle » ou « lui » derrière son pseudo). Pour en savoir plus il faudrait aller plus loin dans l’intime et nous sommes des gens pudiques nous Môssieur ! Heureusement il y a les rencontres dans la vraie vie, avec des vrais verres de bière autour d’une vraie table, qui autorisent parfois certains confidences…

D’ailleurs, peut-on dire qu’il y a une communauté Framasoft, ou une communauté par projet ? (framalang, framabook, github, framalibre, etc.)

Là aussi cela dépend où l’on place le curseur. Disons que Framasoft c’est un peu comme l’Europe, et les projets les pays qui composent l’Europe. Ah zut, on me dit dans l’oreillette que l’Europe va mal actuellement et que j’aurais pu trouver une autre métaphore.

À quoi faut-il faire attention pour conserver le soutien d’une communauté ? Qu’est-ce qui te semble indispensable quand tu chapeautes un groupe de contributeur-trice-s ?

Bonne ambiance et pertinence sont les deux mamelles d’une communauté qui va vivre heureuse, avoir beaucoup d’enfants et continuer à nous soutenir. Il convient bien moins de « chapeauter » que d’être présent, à l’écoute, reconnaître le travail des autres, et communiquer son enthousiasme.

Exercice difficile… sans démagogie, qu’est-ce qu’on ne dit pas assez à la FramaCommunauté ?

Ce n’est pas difficile du tout et ça n’est pas démagogique : on ne lui dit pas assez souvent… qu’on l’aime <3 ! Parce que venir bénévolement (et parfois anonymement) se joindre et donner un peu de son temps libre à un projet libre, c’est précieux et généreux.




Framasoft rembobine, bientôt l’avance rapide

C’est la semaine FramAccueil. Une semaine où, chaque jour, on vous présentera un peu plus les coulisses de notre nouvelle page d’accueil. Car revenir sur cette présentation de toute la galaxie Framasoft, c’est surtout revenir sur plus de 10 ans d’aventures clavistes et AFK, de sites et outils web, de travail collaboratif au service du Libre au sens large. Avec la nouvelle page d’accueil de Framasoft, toute la galaxie Frama est accessible en quelques roulements de molette.

Cette semaine est l’occasion pour nous de mieux communiquer sur l’ensemble des services proposés, grâce à vos dons, à vos apports, à notre travail commun. De faire le point sur le présent avant de mieux se tourner vers l’avenir.

Nous avons donc demandé à Christophe, le président de l’association, de répondre à quelques questions pour faire l’historique de l’association et de ses projets…

— Pouhiou

Framablog : Christophe, quand on entre dans l’association Framasoft, il y a toujours quelqu’un pour dire : « Tu vas voir : avant de connaitre tous les projets qui existent et de comprendre tout ce qui s’est fait, t’en as au moins pour un an. » Tu confirmes ?

Après un an et demi de présidence, j’en suis encore là. À ma décharge, je précise que certains framasoftiens sont beaucoup plus anciens que moi dans l’asso… Ce que d’aucuns pourraient voir comme une pléthore d’activités est en réalité le reflet du foisonnement Framasoftien. Au fil des rencontres, Alexis a su tisser des liens plus ou moins solides avec d’autres acteurs du Libre, et il a su aussi attirer des volontaires qui ont collaboré activement à certains projets plus que d’autres, ou ont pris en charge un projet en particulier, et se sont ainsi intégrés petit à petit dans le cercle associatif.

Une expression qui est longtemps restée pour décrire Framasoft était : « un réseau à géométrie variable ». C’était et c’est toujours plus ou moins le cas : qu’on adhère ou non aux valeurs de Framasoft, qu’on soit un acteur du libre, un ardent défenseur ou parfaitement ignorant de la différence entre Gnome et KDE ou entre les licences GNU GPL et BSD, il est toujours possible de participer à l’un des projets de Framasoft.

Les années aidant, nous devons aux donateurs comme à la bonne santé des projets une certaine stabilité dans nos objectifs, et c’est tout un projet de structurer Framasoft autour de projets phares… avec tout ce que cela comporte comme risques, puisque un projet mis en valeur peut très bien s’avérer complètement inutile face à l’avancement inexorable du Libre dans bien des domaines.

L’idée est donc désormais de structurer les activités autour de trois grands piliers d’une éducation populaire au Libre : le logiciel, la culture et les services.

Framablog : Pour savoir comment nous en sommes arrivés là, partons du début. Ca veut dire quoi Framasoft ? Il paraît qu’au départ, c’est une bande de potes ?

Si on comprend tous que le « soft » fait référence aux logiciels, il est plus difficile de savoir d’où vient la racine « Frama » que l’on retrouve en préfixe à tous les projets. Framasoft était au départ un petit catalogue en ligne qui était hébergé comme une rubrique du site Framanet (pour FRAnçais et MAthématiques en IntraNET), co-animé par Alexis Kaufmann et Caroline d’Atabekian(1), tous deux enseignants du secondaire. Fin 2001, Framasoft est devenu un site à part entière, axé sur les logiciels libres et proposant un annuaire collaboratif. Depuis lors, l’annuaire a toujours été une activité centrale de Framasoft, mais il était devenu de plus en plus évident que le Libre ne se résume pas à des logiciels(2).

Quand, en 2004, l’association (loi 1901) fut créée, il y avait déjà beaucoup de contributeurs. L’annuaire dépassait déjà largement les seuls logiciels libres disponibles sous Windows, mais concernait les trois grands systèmes d’exploitation du marché. Pour structurer la communauté ainsi formée et permettre davantage de dialogue non seulement entre contributeurs mais aussi avec le grand public découvrant le libre, le forum Framagora fut créé et nombreux sont ceux qui, tout comme moi, ont découvert et intégré Framasoft grâce à ce forum. Et c’est « seulement » en 2005 que le projet d’un DVD-Rom compilation de logiciels libre (aujourd’hui FramaDVD) et le projet Framakey sont nés.

Le premier reprenant l’idée de The Open CD a été créé par un groupe d’étudiants, encadrés par Pierre-Yves (alias Pyg) et le second que le même Pierre-Yves menait. Ceci amorça la dynamique que nous connaissons aujourd’hui, qui se caractérise par plusieurs projets avec des communautés autour. Celles-ci s’entrecroisent, et grâce à elles, c’est aux frontières des projets que l’innovation se fait.

Dans le slogan « la route est longue mais la voie est libre », je n’ai jamais vu cette longueur comme le chemin de croix harassant vers la libération quasi-théologique de l’informatique, mais au contraire comme une suite infinie de choix possibles vers une ligne d’horizon.

Framablog : Et des projets avortés, ou qui sont tombés en désuétude… genre le « cimetière Framasoft »… il y en a ?

Je ne veux pas éluder la question, mais regarder en arrière n’est jamais quelque chose de productif. Nous sommes des bénévoles et, à ce titre, si nous donnons du temps à Framasoft, ce n’est pas pour être nostalgiques. À vrai dire, des projets avortés, il y en a tous les jours : tout ce que nous aimerions faire et ce que nous n’avons pas le temps ni les moyens (humains surtout) de réaliser. Il arrive très souvent que nous dépensions beaucoup d’énergie pour rien.

Malgré l’enthousiasme de la communauté, le projet Framavion n’a jamais vraiment décollé.

C’est le lot de n’importe quel projet associatif et communautaire. Par exemple, nous aimerions développer davantage le projet Framaphonie, les services Cloud que nous proposons peuvent toujours être améliorés, et notre annuaire…. là je ne dis rien pour l’instant parce qu’il se trouve que nous avons la solution !

Framablog : Du coup, aujourd’hui, quels sont les projets qui enthousiasment le plus la communauté ?

Là encore il est difficile d’établir une hiérarchie. Certains projets ne nécessitent pas forcément une grande communauté et sont pourtant très célèbres, comme Framadate. Donc il faut décrire les choses non en termes de productivité mais en termes de rapport entre le nombre de contributeurs et la dynamique journalière (le nombre d’actions par contributeur). De ce point de vue, le groupe Framalang qui s’occupe de traduire des textes, le plus souvent anglophones, est de loin celui qui a une activité très soutenue… et comme il utilise Framapad pour travailler, et le Framablog pour produire des textes à destination du public, on voit ici nettement les interactions entre les projets.

Le projet Framabook aussi connaît de l’activité ces temps derniers. C’est invisible pour le public, mais la production d’un livre représente beaucoup d’heures de la part des membres, en particulier la relecture d’un ouvrage. Donc ici, ce n’est pas en termes de dynamique qu’il faut envisager les choses mais en termes d’heures travaillées. Tout comme le Framablog, qui exige une veille soutenue de l’ensemble de la sphère du Libre, ou le développement de la Framakey qui mobilise de temps à autre Pierre-Yves durant de longues heures pour l’adapter à un projet de partenariat.

Framablog : Est-ce qu’on peut dire un mot sur les FramaTrucs de demain ?

C’est bien simple : nous en avons plein les cartons. Mais ce qui est certain, c’est que le déballage ne peut se faire qu’à partir du moment où nous aurons structuré… allez je lâche le nom de code : Framalibre !

Quelques logos à l’étude pour les projets à venir

(1) Caroline d’Atabekian ne tardera pas à fonder le plus important portail collaboratif des enseignants de Lettres, le WebLettres, dont la naissance est évoquée dans ce billet .

(2) L’ouvrage Histoires et Cultures du Libre (Coll. Framabook, 2013) se veut être une illustration de l’immensité des domaines concernés par le Libre.

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Crédit photo : Musée de l’air et de l’espace de San Diego




La page d’accueil de Framasoft fait peau neuve !

Des années, peut-être même une décennie, qu’elle n’avait pas bougé et avait fini par prendre la poussière. Nous avons décidé de mettre radicalement à jour notre page d’accueil, en proposant une entrée qui rend plus lisible et reflète mieux ce que Framasoft est devenu aujourd’hui. Avant donc, cela donnait ça :

Framasoft ancienne page d’accueil

Autrement dit cela mettait surtout en avant l’historique premier service Framasoft, à savoir son vaste annuaire de logiciels libres (rebaptisé « Framalibre », en attendant lui aussi une substantielle et prochaine mise à jour). Quant à la forme, elle nous confiait depuis un certain temps ses envies de jeunesse, de fougue responsive, de Web sémantique…

Or, vous l’avez lu dans notre poisson du 1er avril, Framasoft est une galaxie en pleine expansion « afin d’amener un public toujours plus large à plus de liberté dans l’univers numérique ».

En effet, Framasoft, dix ans plus tard, c’est aussi Framakey, Framabook, Framablog, Framapad… en tout pas moins d’une vingtaine de projets ayant le Libre comme dénominateur commun. Il est d’ailleurs significatif que l’on parle désormais de Libre et non seulement de logiciels libres. Tous ces projets ont du coup été regroupés dans trois principales catégories, logiciels, cultures et services libres, plus claires et cohérentes pour le visiteur. Et puis aussi, voire surtout, Framasoft ce sont des hommes et des femmes qui travaillent bénévolement pour faire vivre et avancer tous ces projets au sein d’une communauté active et enthousiaste animée par une association. Nous avons également souhaité mettre plus en avant cet aspect humain, d’autant plus que nous existons avant tout à partir d’Internet.

C’est aussi pour cela que nous vous proposons l’interview de la principale responsable de cette nouvelle page d’accueil, peupleLà, pour en savoir plus sur le pourquoi du comment d’un tel choix.

Merci de votre attention. De votre confiance et fidélité aussi.

Si vous ne l’avez pas encore vue, voici notre nouvelle page d’accueil. N’hésitez pas à donner votre avis et rapporter des bugs dans les commentaires, car ici comme ailleurs tout est en mouvement.

— Pouhiou

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Bonjour peupleLà, peux-tu te présenter succinctement ? Qui se cache derrière ce pseudo ?

Bonjour. Je travaille comme éditrice dans les humanités numériques. Je suis également traductrice de l’anglais américain, entre autres activités. Derrière le pseudo se trouve une personne passionnée — et parfois perplexe — devant tout ce que les humains arrivent à créer individuellement ou collectivement : un rêve de liberté, des formes de société, ouvertes ou fermées, des œuvres d’art, des systèmes de pensée, des langages, des merveilles technologiques et des horreurs de toutes sortes, des jeux et des guerres… (on me souffle dans l’oreillette de *ne pas faire trop long*)

Alors Framasoft, tu y es entrée comment et pourquoi ?

Très simplement : un twitt > tester Framapad > des traductions > rejoindre Framalang > le projet Open Advice > rejoindre Framabook > rejoindre Framasoft > etc. En fait l’approche de Framasoft est très au point. Un petit appeau pour appâter les oisillons innocents, et le temps de se rendre compte de la manœuvre, on se retrouve embringué dans un truc sympathique et improbable. Il faut mettre en garde les jeunes personnes influençables : le Libre, c’est bien beau et séduisant, mais si on sait quand et comment ça commence, sait-on vraiment où cela va nous entraîner ?

Et que fais-tu de beau au sein du réseau ?

J’amène mon grain de sel et mes compétences là où elles peuvent être utiles. Je participe beaucoup aux traductions, et surtout à la phase de préparation des publications où je donne libre cours à mes tendances psycho-rigides en matière de langue française et d’ortho-typographie.

Cette nouvelle page d’accueil, on te l’a imposée ou tu étais volontaire ?

C’était ça ou le supplice des fourmis… Comme je l’expliquais plus haut, l’approche Framasoft est très bien rodée. Après leur recrutement, les nouveaux membres doivent passer par divers rituels initiatiques qui leur permettent progressivement de s’intégrer au groupe. Cela inclut un certain nombre d’épreuves dont je ne suis pas autorisée à parler publiquement. Comme le dit notre devise : « La route est longue, mais la voie est libre… »

Plus sérieusement, la page d’accueil ne m’a pas été imposée, elle s’est proposée à moi, parmi les nombreux projets en cours que j’ai découverts lorsque j’ai rejoint l’association. Ce projet était dans les cartons depuis longtemps et était devenu urgent : c’était donc une priorité pour l’année 2013. Des questions de choix de design et d’ergonomie restaient sans réponse, et comme ce sont des domaines sur lesquels, sans être une experte, j’ai quelques compétences, c’était le projet dans lequel il m’a semblé le plus facile d’entrer au départ. J’ai amené des propositions et de fil en aiguille, j’ai fini par soumettre une maquette qui a été validée par l’asso. Puis je me suis également chargée de l’intégration.

Explique-nous un peu ces nouvelles couleurs et cette mise en page radicalement différente de la précédente version. En quoi te semble-t-elle cohérente et ergonomique ?

Ce projet a vraiment été le moyen pour moi de découvrir Framasoft de l’intérieur : les personnes, les projets, le fonctionnement, le réseau… bref, le bazar ! Certains choix étaient déjà arrêtés : l’utilisation du framework bootstrap, le fait que cette page devait être un portail vers l’ensemble du réseau — et ne plus être principalement la page d’accès à l’annuaire des logiciels libres —, la présentation succincte de chaque site du réseau.

Il fallait donc trouver une forme qui parte de l’existant et qui rende compte de l’esprit « Frama » : le foisonnement, beaucoup d’envies dans beaucoup de directions, une histoire déjà longue dans laquelle je comprenais qu’il fallait trouver une sorte de fil conducteur. Être noob était un avantage, car je pouvais encore me placer de manière « naïve », comme quelqu’un qui découvre le réseau (ce qui était le cas).

Des discussions internes avaient permis de se rendre compte qu’il y avait en fait désormais trois axes Framasoft : les logiciels libres (le socle historique de Frama), la culture libre, et bien plus récemment, le cloud libre… ainsi que divers projets difficilement rangeables. J’ai donc très logiquement imaginé de regrouper les sites du réseau — les FramaTrucs — par axes, de créer des pseudo-pages pour chacun de ces axes et de proposer une navigation interne à la page pour limiter l’effet « scroll interminable » de la mort qui tue, dû à la présence de contenus nombreux. Le haut de la page permet aux habitués d’accéder directement aux contenus qui les intéressent. La deuxième pseudo-page présente la communauté, sans laquelle le Libre n’est rien. Suivent une pseudo-page pour chacune des catégories de FramaTrucs.

J’avais envie de mettre un peu de couleurs dans tout ça, et en même temps je suis plutôt fan de sobriété et de design épuré. Après plusieurs essais de gammes de couleur, j’ai proposé la version qui est actuellement en ligne, dans l’idée d’identifier aussi chaque axe par une gamme de couleurs qui lui serait propre, tout en gardant quelques repères historiques de l’identité visuelle de Framasoft : les pingouins mascottes, le bleu, très présent sur la plupart des sites existants, le titre « Framasoft » bicolore… j’ai pensé que je pouvais utiliser ce qui restait des couleurs primaires et secondaires : rouge, jaune et vert, pour les axes nouveaux qui ont émergé dans les activités de l’asso.

fillette visage peint

PeupleLà, encore toute petite, faisait déjà des essais de couleurs pour la page d’accueil

Il a également fallu réfléchir aux éléments de navigation : c’est une page portail, donc elle comporte énormément de liens et ce n’est pas évident à gérer. J’ai opté pour que ces éléments soient repérables, identifiables par la cohérence des couleurs et des symboles clairs, mais le plus discrets possible pour éviter d’alourdir trop cette page. Ce n’est peut-être pas la meilleure stratégie, mais j’ose espérer que les visiteurs s’approprieront ces codes de couleur. Les petits carrés de navigation interne ont l’avantage d’être utilisables aussi sur les diverses plateformes mobiles.

Et puis, cette page porte forcément la trace de mes préférences : je sais bien qu’on ne travaille pas pour les gens qui sont comme soi, j’en tiens compte, mais il se trouve que je fais partie de ceux qui ont tendance à pratiquer le terrible et terrifique et horrifique « effet rebond » quand ils atterrissent sur un site qui leur montre où aller et que faire à grands coups de boutons et de signes énormes qui disent We’re cool: we don’t make you think!

N’as-tu pas peur de dérouter les anciens visiteurs ?

Euh… peur ? quel mot ! Disons que ça m’ennuierait que cette page perturbe les anciens visiteurs au point qu’ils la rejettent. Je pense qu’on a tous tendance à avoir nos habitudes, et que ça n’est pas toujours agréable de devoir les changer du jour au lendemain. En même temps, le changement fait partie de la vie. Quand on bouge un espace ou dans l’espace, qu’on déménage ou qu’on voyage, ça déstabilise et on a besoin d’un temps pour prendre de nouveaux repères. J’espère donc que la période d’adaptation ne sera pas trop pénible pour les anciens visiteurs et qu’ils apprécieront le nouveau point de vue qu’on leur propose, qu’ils sauront y faire leur chemin.

remarques de style

Que reste-t-il à faire concrètement ? En modifiant ainsi l’accueil, n’est-ce pas le réseau entier qui va petit à petit se mettre au diapason ?

L’idée c’est un peu ça, oui. En même temps, il ne s’agit pas de créer une identité uniforme, style corporate. De toutes façons, même si on le voulait, ce serait impossible : Framasoft est vraiment beaucoup plus du côté « bazar » que du côté « cathédrale ». Ce que j’ai en tête, comme je le disais, c’est plutôt de donner un fil pour pouvoir s’y retrouver dans le bazar : pouvoir se perdre, flâner, découvrir, c’est super… mais pouvoir aussi trouver rapidement le chemin si on a une direction précise à l’esprit, c’est important aussi. Je participerai probablement à d’autres projets de ce type d’ici la fin de l’année, et peut-être que d’autres viendront apporter leur contribution. Qui sait ?

Un dernier mot ?

Une jolie citation extraite de L’ïle aux fleurs, « Libre est l’état de celui qui jouit de liberté. Liberté est un mot que le rêve humain alimente. Il n’existe personne qui l’explique, et personne qui ne le comprenne. »

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Crédit photo vagabondbloggerlicence CC-BY-NC-SA




La filiale open source de Microsoft un an plus tard : du lard ou du cochon ?

Il y a un an Microsoft annonçait la création de Microsoft Open Technologies, filiale open source du groupe.

Cela avait surpris. Mais il n’y a que les imbéciles (et les non pragmatiques) qui ne changent pas d’avis 😉

Toujours est-il qu’on est encore loin du compte si, telle la conclusion de cet article, on souhaite la libération de Windows et d’Office.

Microsoft + Linux

La division open source de Microsoft a un an, mais qu’est-ce que c’est ?

Microsoft’s Open Source Company Is a Year Old. But What Is It?

Robert McMillan – 17 avril 2013 – Wired.com
(Traduction : Peekmo, aKa, 5h3d0, Brandelune, Moosh, yostral, Gatitac, Sky)

La semaine derniere, Microsoft Open Technologies S.A. a fêté son premier anniversaire, tranquillement, sans fanfare, mais la semaine prochaine, Microsoft prévoit d’organiser une réception sur son campus de la Silicon Valley.

Microsoft Open Technologies est un drôle de canard à trois pattes : une filiale indépendante destinée à soutenir l’effort open source, poussée par l’acteur le plus connu du logiciel propriétaire (NdT : ou privateur/privatif). Quand sa création a été annoncée, la nouvelle en a atterré plus d’un — nous y compris.

Après tout, Microsoft avait déjà mis en place une autre organisation — un organisme indépendant à but non lucratif, la Fondation Outercurve — pour gérer l’effort open source.

La différence réside dans le fait que même si la Fondation Outercurve est financée par Microsoft, elle est régie par ses propres règles. Et si l’on en croit Paula Hunter, directrice exécutive de la Fondation, plus de la moitié des projets d’Outercurve est dirigée par des membres qui ne font pas partie de Microsoft.

Open Technologies est gérée par Microsoft. La société gagne ainsi plus de contrôle — un concept qui ne colle pas vraiment avec la façon de faire de l‘open source — et plus de crédit pour les logiciels libérés.

Microsoft continue à envoyer des projets à la Fondation Outercurve, nous apprend Hunter. Mais ils ont maintenant un autre endroit où déposer le code. « Certaines fois ils veulent maintenir un contrôle plus fort sur le projet et faire en sorte qu’il soit plus proche de la marque Microsoft » ajoute-t-elle. « Quand un projet est plus lié à leurs technologies propriétaires, cela a plus de sens de le déposer au sein d’Open Technologies. »

Ces entités indépendantes sont importantes pour les projets open source — elles donnent aux entreprises une manière de partager leur code source sans se peindre une gigantesque cible à procès pour violation de brevets sur le dos. La fondation ou la société indépendante agissent comme une sorte de bac à sable où les développeurs peuvent partager et distribuer des logiciels, et si quelqu’un dit que ce code viole un brevet, c’est le bac à sable, pas Microsoft, qui est poursuivi.

En février dernier, Gianugo Rabellino de Microsoft nous a dit qu’Open Technologies sert surtout à accélérer le développement open source au sein de l’entreprise. « Nous nous sommes rendus compte qu’avoir une filiale différente serait quelque chose qui fonctionnerait mieux, d’une part en nous assurant que nous soyons agiles, flexibles et plus rapides, et d’autre part en travaillant avec les communautés open source à la vitesse qu’elles requièrent » a ajouté Rabellino, directeur de communauté chez Microsoft Open Technologies.

Jusqu’à aujourd’hui, Open Technologies a hébergé nombre de projets qui aident les gens qui utilisent Windows Azure, le concurrent de Microsoft à Amazon Web Services. Azure est une manière pour les développeurs et les entreprises de construire et faire fonctionner toutes sortes de logiciels, et Microsoft a réalisé que ces personnes se reposent énormément sur les technologies open source.

Mais cela ne signifie pas que Microsoft soit en train de devenir une entreprise open source.

Phil Haack, un ancien de chez Microsoft qui travaille désormais sur l’outil pour développeurs open source fourni par GitHub, dit que la filiale Microsoft n’a pas grande importance à moins de vraiment travailler à rendre les logiciels au cœur du métier de Microsoft open source, ce qui les améliorerait eux-mêmes, et la façon dont ils fonctionnent avec d’autres logiciels.

Il affirme pour conclure qu’Open Technologies sera un succès uniquement si elle aide Microsoft à libérer Windows et Microsoft Office.




Alertez les manchots… Framanav, le retour

On l’a vu avec notre redoutable poisson d’avril : Framasoft évolue. Bien entendu, il n’est nullement question d’un quelconque partenariat avec Microsoft. Framasoft est et restera dédié à la diffusion du Libre auprès du public le plus large ; quitte à prendre le temps et la patience nécessaires pour que la famille Toulemonde apprenne à se libérer. Quitte, aussi, à prendre les gens là où ils/elles sont, et à répondre à leurs besoins de manière libre et ouverte en créant et adaptant de nouveaux outils. C’est ainsi que ce « réseau d’éducation populaire » s’est étoffé, passant d’un annuaire à une galaxie de sites web et services variés.

Grace à vos dons, à vos apports, à notre ouvrage commun… de grands (et beaux) changements s’annoncent. Si nous étions dans Game Of Nobody-wants-a-fucking-Throne on entendrait : « Penguins are commiiiiiing ».

C’est aux petits détails qu’on repère les grandes évolutions. Alors, histoire de vous mettre l’eau à la bouche, voici une petite interview de Pierre-Yves Gosset (alias PYG) qui nous présente la Framanav.

Pouhiou pour le Framablog : PYG, je n’ai pu m’empêcher de remarquer qu’en haut de la plupart des sites web estampillés Frama, une jolie barre est venue se poser… Tu nous présentes ?

Bien sûr. Il s’agit tout simplement d’une barre de navigation commune permettant de présenter et d’accéder rapidement aux sites de ce joyeux bor^W bazar qu’est devenu le réseau Framasoft au fil des années. Elle permet donc de retrouver (mais aussi de découvrir !) les sites du réseau Framasoft, maintenant classés en trois catégories : Logiciels libres, Culture libre, et Services libres.

Framanav new-look

Une telle barre existe depuis début 2007, à compter du moment où Framasoft a dépassé les limites d’un simple annuaire logiciel pour proposer d’autres services. Elle a connu différentes évolutions au fil du temps, mais il fallait aujourd’hui une nouvelle version afin de présenter plus clairement les activités plutôt foisonnantes de l’association.

Par ailleurs, cette Framanav intègrera un système d’annonces et d’alertes qui nous permettra d’interagir plus facilement avec nos visiteurs. Par exemple, lorsque nous envisagerons une mise à jour de Framapad.org, nous pourrons informer les utilisateurs directement sur le site par un système d’alerte, afin qu’ils ne se lancent pas dans une traduction collaborative, par exemple, 10 minutes avant que l’on n’interrompe le service. Cela nous permettra aussi d’annoncer plus facilement (et très ponctuellement), sur tous les sites une information que nous estimons importante, comme par exemple la publication d’un nouveau Framabook…. (attention, je crois que tu baves un peu, là…).

L’ensemble du réseau faisant plus d’un million de visites par mois, mais proposant pour l’essentiel des services libres et gratuits sans inscription, cela nous a paru à la fois complémentaire et probablement plus efficace que notre bonne vieille Lettre d’informations.

Framablog : Il y avait donc, à ton avis, un besoin de faire connaitre l’ensemble des services Framasoft ?

Oui. Ces deux dernières années, Framasoft a multiplié les projets. Framapad ou Framadate fêtent leur 2 ans, Framazic, Framamindmap ou Framacalc ont moins d’un an. Les utilisateurs peuvent s’y perdre, bien entendu. Mais surtout, ils risquent tout simplement d’ignorer l’existence d’un service.

Framasoft, c’est aujourd’hui 11 serveurs dédiés, et plus de 35 sites publics (oui, ils ne sont pas encore tous présentés dans la Framanav, on en garde encore un peu sous le pied 😉 ). Ce n’est clairement pas facile de s’y retrouver. Par exemple, nous avons d’excellents retours d’utilisateurs du site framapack.org (qui permet aux utilisateurs Windows de se constituer un « panier de logiciels libres installables en 3 clics » extrêmement utile suite à l’achat d’une machine par exemple), mais le site reste trop méconnu.

De plus nous avons choisi d’y intégrer les sites que nous hébergeons gracieusement, comme par exemple le Geektionnerd, ou VeniVidiLibri. Mais aussi des sites « partenaires » comme le Planete-libre. J’espère sincèrement que cette nouvelle barre de navigation commune permettra à chacun de s’y retrouver plus facilement et plus rapidement.

Framablog : Mettons les mains dans le cambouis… Qu’est-ce qui a été le plus dur pour toi ? Adapter la barre à chacun de nos sites ou concevoir un menu clair et intuitif ?

La Framanav a été réalisée à l’aide de Bootstrap, un framework HTML/JS/CSS issu du travail de développeurs travaillant chez Twitter : http://twitter.github.io/bootstrap/. Il s’agit d’un framework plutôt simple et agréable, proposant suffisamment de fonctionnalités, mais pas trop (il faut conserver un poids raisonnable).

La création de la barre elle-même a été extrêmement rapide (de l’ordre de la journée, environ). La principale difficulté réside dans l’adaptation à chaque site. En effet, comme je le disais, Framasoft, c’est plus de 30 sites publics (WordPress, Dotclear, Drupal, Mediawiki, Etherpad, Ethercalc, SPIP, PhpBB et j’en passe). L’adaptation purement CSS à chaque site n’est elle-même pas complexe (j’y passe rarement plus d’une heure).

Cependant, la principale difficulté réside dans le fait que la Framanav utilise jQuery (c’est aussi un choix volontaire de notre part d’utiliser cette bibliothèque javaScript sur chacun de nos sites), et là, ça se complique souvent, car suivant les CMS, les versions de jQuery sont incompatibles ou nécessitent un travail de réécriture ou d’optimisation du code (et non, pour les habitués de jQuery, un simple jQuery.noConflict() ne résout pas toujours le problème, ça serait trop simple !). Cela explique que la Framanav soit toujours en cours de déploiement sur certains sites (par exemple framapad.org, développé en node.js, dispose d’un système de template/cache un peu particulier qui m’a fait retirer la nav après 24h de mise en place).

Par ailleurs, il reste encore du travail sur la compatibilité avec les smartphones. Elle est encore largement perfectible, mais elle sera améliorée au cours des prochains mois. Bref, la migration se fait dans le temps, comme souvent avec les projets libres. D’ailleurs, pour ceux qui voudraient donner un coup de main, le code est disponible sur le GitHub Framasoft : https://github.com/framasoft/framanav

Framablog : La question troll : tu as testé la FramaNav sur Internet Explorer ? Tu es allé jusqu’au 6 ?

Internet Exploquoi ? Connais pas… Plus sérieusement, je l’ai testée avec une machine virtuelle Windows 7 / IE 9 et un vieux Windows XP / IE 8 et ça fonctionnait plutôt bien 😉 Je l’ai aussi testée avec différents smartphones/tablettes.

Framablog : Maintenant qu’on y est, qu’est-ce que ça te fait de voir tout Framasoft, comme ça, à portée de clic ?

J’en suis tellement ému que j’ai envie d’aller corriger quelques bugs de dernière minutes, tiens ! J’aimerais juste conclure en remerciant JosephK, bénévole de Framasoft, qui avait réalisé la précédente version de la nav (que vous pouvez encore admirer sur quelques sites).




Safari pourrait bien devenir le cauchemar Internet Explorer 6 de la navigation mobile

Tristant Nitot écrivait récemment sur son blog dans un joli billet dédié aux 15 ans de Mozilla :

Pourtant, l’avenir numérique n’est pas tout rose. La nouvelle frontière est dorénavant celle du mobile, et l’ouverture du Web est bien loin d’être d’être la norme dans ce nouvel univers. Le Web a offert à tous la liberté de créer et de diffuser sans demander la permission; la liberté d’apprendre en faisant un simple “View Source”; la liberté de faire une application qui tournera partout, avec une technologie qui n’est pas la propriété d’un acteur en particulier.

Mozilla s’est lancé le défi de s’attaquer à ce problème, de faire du Web un citoyen de premier rang sur le mobile. Première étape : Firefox pour Android. Deuxième étape : Firefox OS.

Comme il y a 15 ans, il s’agit de fabriquer l’Internet (mobile) qu’on veut, pas celui qu’on veut bien nous laisser. Comme il y a 15 ans, cela peut sembler à certains un objectif délirant. Ca l’est peut-être. Sûrement. Mais pour ceux qui entrevoient le potentiel de cette idée, l’attrait est irrésistible. Je vois le potentiel de cette grande idée. Et vous ?

Une belle et optimiste introduction à la (plus inquiétante) traduction ci-dessous.

Babak Farrokhi - CC by

Le cauchemar d’IE6 pourrait être de retour

The IE6 nightmare might be back soon

James Creixems – Avril 2013 – Blog personnel
(Traduction : Fly, ProgVal, aKa, Sphinx, Léo, fcharton, Moosh + anonymes)

J’y réfléchissais ces derniers temps, et je pense que j’ai trouvé le nouvel IE6 et oui… je suis terrifié.

Chaque développeur web se souvient des années d’horreur d’IE6. Un navigateur, qui était fourni par défaut sur un système utilisé par 90% des gens (Windows) a fini par avoir une telle part de marché que ses développeurs se moquaient d’améliorer le produit, de respecter les standards, ou même de mettre à jour le produit.

Ainsi, pendant des années, les développeurs web ne pouvaient profiter des avantages qui étaient apportés par l’amélioration des standards (PNG transparents, flottants CSS, etc.). Tout le monde devait « supporter » IE6 et c’était un vrai et terrible cauchemar.

Actuellement, les navigateurs sont mis à jour par intervalles de quelques semaines, ajoutant de nouvelles fonctionnalités et supportant de nouveaux standards, encore plus vite que précédemment. Et avec un système de mises à jour automatiques qui est encore plus transparent pour l’utilisateur.

Mais il y a une exception à cet âge d’or que nous vivons. C’est un navigateur, qui se met à jour seulement une fois par an sur une plateforme qui n’accepte pas d’autre navigateur et qui a 50% de parts de marché. Oui, je parle de Safari Mobile.

Safari Mobile pourrait devenir le nouvel IE6.

Dans la mesure où iOS n’autorise aucun autre moteur de rendu, il n’y a aucune réelle alternative à Safari Mobile. Par exemple, Chrome sur iOS ajoute de nouvelles fonctionalités en surcouche, (synchronisation des onglets, etc), mais au final, il s’agit toujours du rendu de Safari Mobile. Pas de moteur V8, pas de support sur mesure des nouveaux standards.

Et avec l’adoption par Chrome d’un nouveau moteur de rendu dans les prochaines semaines, la divergence entre Chrome sur ordinateur (et sur Android) et Chrome sur iOS sera bientôt beaucoup plus évidente.

Mozilla ne propose pas Firefox sur iOS par ce qu’ils ne peuvent pas utiliser leur moteur Gecko. Donc, sur iOS, nous sommes coincés avec le moteur de rendu de Safari mobile.

Si Safari Mobile était magiquement mis à jour à la même vitesse que les autres navigateurs avec les dernières spécifications WebKit, ce serait un moindre mal. Mais il se met à jour seulement une fois par an, et commence à avoir l’air « dépassé » quand on le compare aux derniers navigateurs.

Par exemple, prenez le support CSS Flexbox. La spécification a changé de manière significative au cours des derniers mois. Chrome embarque déjà la dernière implémentation, Firefox aussi ; mais Safari et Safari Mobile… eh bien non car ils n’ont pas été mis à jour.

Or en tant que développeurs, nous devons supporter Safari Mobile. Cela représente environ 61% du marché des mobiles. On ne peut l’ignorer. Bienvenue à nouveau dans l’enfer IE6.

C’est pour l’instant à peine visible, mais alors que Chrome passe à Blink et que Firefox continue à innover rapidement, Safari Mobile va probablement devenir l’IE6 de la course. Nous détesterons tous devoir le supporter et être incapable d’utiliser les dernières spécifications parce que Safari Mobile ne les supporte pas.

Je ne pense pas cependant que ce sera aussi horrible que dans les années d’IE6. iOS a une part de marché beaucoup plus petite que celle qu’avait IE6, ils sont en concurrence avec Android et Chrome qui s’amélioreront certainement beaucoup plus rapidement ; et Safari Mobile est construit à partir d’un moteur open source, ce qui garantit que chaque mise à jour effectuée par Apple obtiendra les trucs les plus récents.

Donc, ça ne sera pas aussi horrible que IE6 mais je pense que dans les prochaines années, Safari Mobile va devenir le navigateur que tous les développeurs web vont détester devoir supporter.

J’espère vraiment qu’Apple va autoriser d’autres navigateurs (avec d’autres moteurs de rendu) sur iOS 7. Cela réglerait tout automagiquement, ou au moins qu’ils décident d’aller vers un système de mises à jour silencieuses de Safari Mobile. Mais oui, je sais que c’est d’Apple dont je parle… un développeur peut toujours rêver.

Crédit photo : Babak Farrokhi (Creative Commons By)




Framasoft en voyage à la rencontre du libre Québec

Bien que d’origine française, Framasoft est avant tout un réseau francophone. Si bien que quand l’Europe s’endort, son activité ne s’éteint pas pour autant et les utilisateurs-contributeurs du Québec n’y sont pas pour rien ! Depuis le temps que nous échangions et travaillions avec certains d’entre eux à distance, il nous tardait d’aller enfin à leur rencontre in the real life et de constater par nous-mêmes que là-bas aussi il y a plein de signaux positifs.

Récit de voyage par notre envoyé spécial Alexis Kauffmann…

C’est au départ pour des raisons d’ordre privé que je me suis rendu quelques jours en Belle Province. Ma fille, à peine bachelière, se retrouve en effet là-bas pour y entamer des études… d’informatique (aussi bizarre que cela puisse paraître je n’y suis pour rien, ou presque).

Mais il eût été plus que dommage de ne pas en profiter pour rencontrer quelques-uns des acteurs majeurs du logiciel libre local, autanft de personnes et de structures devenues familières avec le temps et ses nombreuses communications virtuelles.

Commençons par évacuer la question du climat. Oui, c’est pas une légende, il peut faire froid ! Mais cela est compensé, comme il se doit, par la chaleur des gens 😉

Montréal - CC by

PS : Désolé, va y avoir par la suite beaucoup de photos de moi, moi et moi.

Colloque de l’AQUOPS à Québec

Première étape, le 31ème colloque de l’association AQUOPS à l’hôtel Hilton de Québec, excusez du peu, sur invitation de son très sympathique président Mario Morin (qui produit par ailleurs un excellent saumon fumé, mais là n’est pas la question). L’AQUOPS c’est l’Association Québécoise des Utilisateurs de l’Ordinateur au Primaire-Secondaire, autrement dit tout ce qui touche au développement des nouvelles technologies en éducation.

Il y avait une volonté manifeste de la part de l’association de faire une place aux logiciels libres lors de l’événement (ce qui explique aussi ma modeste présence). Ainsi parmi la pléthore d’ateliers et conférences proposés, où la mobilité et la robotique figuraient en bonne place, j’ai pu noter à un atelier sur les ressources libres (cf son descriptif mis en exergue ci-dessous), le retour d’expérience d’une profitable introduction d’ordinateurs recyclés sous Ubuntu en classe ou encore des initiations à GeoGebra et Ren’Py.

Concilier la rigidité récente de la loi sur les droits d’auteur avec la volonté de mettre les élèves en projet, voilà le défi de l’enseignant d’aujourd’hui. Les textes, les images, les photos, les vidéos, la musique et les sons doivent être libérés de droits pour l’usage scolaire. Donc, les enseignants doivent apprendre à distinguer ce qui est permis de ce qui ne l’est pas et surtout inculquer cette nouvelle compétence à leurs élèves. L’atelier vous aidera à cerner les éléments de cette compétence et vous donnera des outils pour la mettre en pratique.

Patrick Beaupré (que je remercie pour son accueil), la « mémoire du libre québécois » André Cotte, Pierre Couillard et Pierre Lachance (ci-après sur la photo), alias « les deux Pierre », du mythique (pour moi) site RÉCIT MST… leurs animateurs ne m’étaient pas inconnus et je fus ravi de faire enfin leur connaissance en chair et en os.

Pierre Lachance - AQUOPS - CC by

Pour ce qui me concerne, j’ai fait une présentation de ce que propose Framasoft en insistant sur nos services libres en ligne qui rencontrent un certain succès dans le milieu éducatif, nom de code Framacloud.

Pour rendre l’exercice plus parlant et pragmatique, je me suis risqué à créer et éditer simultanément un Framapad (où le public était invité à poser des questions écrites au fur et à mesure de mon intervention), un Framacalc (pour prendre les coordonnées des participants) et un Framindmap (pour mieux visualiser le réseau Framasoft et ses différents et nombreux projets sur une carte heuristique). Et comme si cela ne suffisait pas, j’ai lancé au même moment une traduction Framalang (cf l’arrière-plan de la photo ci-dessous) illustrant en direct live notre travail collaboratif (le résultat est ). C’était un peu le bordel, car il fallait jongler avec différents onglets, mais au final je crois que cette manière originale de faire a été appréciée.

AQUOPS - Alexis Kauffmann - CC by

La ministre de l’éducation du Québec en personne, Marie Malavoy, est venue clôturer le colloque. Non seulement elle a accordé, dans son discours, une large place à la nécessité d’utiliser et favoriser le logiciel libre dans l’éducation mais elle a également insisté sur ses valeurs de coopération et de partage.

Du coup, je suis allé la remercier en lui glissant au passage que je rêvais d’entendre de tels propos dans la bouche de son homologue Vincent Peillon 😉

Marie Malavoy et Alexis Kauffmann - CC by

Rencontre avec le président de FACIL

À Québec habite aussi Daniel Pascot, pro-actif président de l’association FACIL qui partageait le stand logiciel libre avec moi lors du colloque.

L’acronyme FACIL signifie « FACIL, pour l’Appropriation Collective de l’Informatique Libre » (comme GNU, c’est récursif, les geeks comprendront). De par leurs objectifs, leurs modes d’action et le poids réel qu’ils ont désormais dans le débat public, on peut considérer FACIL comme l’April du Québec.

Quant à Daniel Pascot, vous en apprendrez plus avec cette vidéo. Il est un des premiers à avoir proposé un cours universitaire explicitement basé sur le logiciel libre.

Daniel Pascot - FACIL - Alexis Kaufmann - CC by

Il était ravi de m’annoncer la création par le gouvernement d’un futur « centre d’expertise en logiciel libre ». Sauf que comme le souligne cet article au titre explicite Un centre d’expertise en logiciel libre, mais un contrat à Microsoft, il convient de rester vigilant.

À propos de Microsoft, ils avaient également un stand au colloque AQUOPS (puisque, business is business, ils étaient sponsor de l’événement). Je suis allé les voir en leur disant que j’étais un grand utilisateur de leurs technologies et que j’aimerais beaucoup me faire photographier devant leurs jolis panneaux. C’est l’image que nous avons utilisée pour notre poisson d’avril 😉

Stand Microsoft - Alexis Kauffmann - CC by

Visite chez Savoir-faire Linux

Après l’associatif, le monde de l’entreprise… Difficile de s’intéresser au libre québécois sans aller rendre une petite visite à Savoir-faire Linux (SFL) sur invitation de Christophe Villemer.

Vous êtes accueilli ainsi en ouverture du site :

Savoir-faire Linux, c’est une équipe exceptionnelle de plus de 60 consultants en logiciels libres basés à Montréal, Québec et Ottawa qui, depuis 1999, fournit des services de consultation, d’intégration, de développement, de soutien technique et de formation sur les technologies ouvertes.

14 ans déjà mine de rien. Et puis c’est devenu plutôt rare dans ce milieu, et ça fait plaisir, de lire « logiciels libres » et non « open source ».

Cadre agréable et ambiance conviviale, la structure est à l’image de son charismatique président fondateur Cyrille Béraud (cf photo ci-après) qui non seulement attache une attention toute particulière à ce que SFL reverse du code aux projets libres auxquels ils participent (noyau Linux compris) mais agit également sur le front politique pour faire bouger les lignes (et ça marche !).

Je ne veux ni idéaliser ni donner l’impression de verser dans la publi-information, mais si j’avais été développeur c’est dans ce genre de boîte que j’aurais aimé travailler (qui sait, ma fille, dans quelque années peut-être…).

Savoir-Faire Linux - Cyrille Béraud - Alexis Kauffmann - CC by

Petit déjeuner des Communs (Communautique)

Invité par Monique Chartrand et Alain Ambrosi, je me suis également rendu de bon matin à un « Déjeuner des communs » organisé par Communautique en plein coeur de Montréal (pour info leur déjeuner c’est notre petit déjeuner français et leur dîner notre déjeuner, ce qui génère plein d’amusants quiproquos !).

Déjeuner des Communs - CC by

Il s’agit, en gros, de réunir des personnes de bonne volonté pour discuter, voire même agir, autour de la notion de bien communs (ou Commons en anglais). Nous subissons de manière croissante des phénomènes dits d’enclosure menés par le secteur privé avec la passivité voire la complicité du secteur public. C’est donc à nous, petits citoyens plus ou moins éveillés et engagés, de nous prendre en main pour résister d’abord et proposer ensuite des nouveaux modèles de société.

Pour ce faire, on a un formidable truc à notre disposition qui s’appelle Internet. Sauf que ce dernier est menacé et c’était justement le thème central de la matinée.

Ça m’a fait repenser au drôle de contrat téléphonique de ma fille, BlackBerry Social chez Videotron, avec Facebook, Twitter et quelques messageries instantanées pour seul et unique accès au Net. Pas très neutre tout ça…

J’en ai profité un peu plus tard pour visiter les locaux de Communautique et leur dynamique Fab Lab en accès… libre. Ils n’étaient pas peu fiers de me montrer leur imprimante 3D faite maison à partir d’une RepRap 😉

Communautique - Alexis Kauffmann - CC by

Vive le Québec libre !

La conclusion sera facile et paresseuse avec ce détournement de la célèbre apostrophe du Général de Gaulle. Mais il est vrai que ça bouge bien de ce côté-ci de l’Atlantique et que je reviens plein d’énergies positives 😉

Le temps de prendre un café avec Anne Goldenberg qui réalise, ça ne s’invente pas, des très libres performances théâtrales sur l’Esthétique Relationnelle des Systèmes d’Exploitation, et l’avion m’attendait.

Rendez-vous l’année prochaine si tout va bien, et que… ma fille ne plante pas lamentablement son année de fac 😉

Montréal - CC by