Khrys’presso du lundi 28 avril 2025

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Brave New World

Le facepalm de la semaine

Spécial IA

Spécial Palestine et Israël

Spécial femmes dans le monde

RIP

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

  • Le système Bolloré (multinationales.org)

    Dans un rapport publié en partenariat avec Attac, l’Observatoire des multinationales propose une radiographie sans concession du groupe Bolloré et alerte sur les risques démocratiques à continuer à le considérer comme un groupe « comme les autres ».

  • 5,3 milliards d’euros : l’inquiétant pactole de Vincent Bolloré (politis.fr)

    Dans un rapport, Attac et l’Observatoire des multinationales décortiquent le « système Bolloré », expliquant comment le milliardaire, dans l’indifférence, voire avec le soutien des pouvoirs publics, a acquis son empire médiatique. Et s’inquiètent d’une trésorerie largement positive qui laisse craindre le pire.

  • Le groupe Lagardère, propriété de Vincent Bolloré, visé par un redressement fiscal de 200 millions d’euros (humanite.fr)

    Les filiales Lagardère Media et Hachette Livre sont visées par un redressement fiscal de près de 200 millions d’euros […] Bercy leur a respectivement adressé 189,9 millions et 6,5 millions d’euros de rectification pour l’année 2024. Une annonce à rebours de la communication du groupe, qui a loué une année record.

  • Le média identitaire Frontières, ses obsessions, ses alliés et ses dons défiscalisés (basta.media)

    Dans la galaxie des médias d’extrême droite, Frontières occupe une place centrale. Le jeune média identitaire peut compter sur le soutien de l’écosystème pour diffuser ses idées réactionnaires, parfois aux frais du contribuable.

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

  • Pierre Nicodème sur la complicité du ministère de l’Enseignement supérieur avec l’université Reichman: « dégoût et colère » (aurdip.org)

    Pierre Nicodème, mathématicien-informaticien retraité au CNRS, rend la médaille d’honneur du CNRS, qu’il avait reçue en 2013, en réponse aux pressions du ministère de l’Enseignement supérieur sur l’IEP de Strasbourg pour maintenir le partenariat avec l’Université Reichman de Herzliya en Israël.

  • À Paris, les militant·es pro-palestinien·nes accusent l’assureur AXA de complicité dans le génocide à Gaza (humanite.fr)

    Des militant·es de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et de la CGT se sont mobilisé·es jeudi 24 avril devant la Salle Pleyel à Paris, en marge de l’assemblée générale du groupe AXA. Iels accusent l’assureur d’investir dans des entreprises d’armements liées au génocide perpétré par Israël à Gaza.

  • Journée internationale de la visibilité lesbienne : la rue contre les idées d’extrême droite (humanite.fr)

    Ce 26 avril, des centaines de personnes se sont donné rendez-vous place de la Nation à Paris pour célébrer la journée de visibilité lesbienne. Une manifestation sous le prisme de la lutte contre l’extrême droite.

  • Il a construit une cellule de prison dans un camion : on vous présente la grotte mobile d’Adama Camara (streetpress.com)
  • Ces habitant·es créent leurs institutions pour combler l’absence de l’État (reporterre.net)

    « Nous, on n’est pas anti-État. C’est plutôt l’État qui est anti-nous »

  • Un silence inquiétant du gouvernement sur la pauvreté (ldh-france.org)

    Les président·es d’associations de solidarité du collectif Alerte ont adressé le 18 mars au Premier ministre un recours gracieux pour lui rappeler ses obligations légales en matière de réduction de la pauvreté. En ce sens, il lui a été demandé de définir un objectif quantifié de la pauvreté pour les 5 ans à venir et de reprendre la remise au Parlement d’un rapport annuel sur le sujet. Il s’agit en effet d’une obligation prévue dans la loi du 1er décembre 2008 généralisant le revenu de solidarité active (RSA). […] Le silence du gouvernement est considéré comme un refus au bout de deux mois selon la loi. Aujourd’hui, à un peu plus d’un mois de l’échéance, une vingtaine de parlementaires déposent une question écrite au gouvernement lui demandant de respecter cette obligation légale.

  • La France développe son élevage de singes de laboratoire (reporterre.net)

    Pour développer un élevage capable de fournir en singes les laboratoires français, le CNRS veut tripler la capacité d’accueil de la station de primatologie de Rousset, dans les Bouches-du-Rhône. Selon ce projet, elle deviendrait d’ici à 2030 le centre national de primatologie et fournirait une part bien plus important qu’aujourd’hui des primates non-humains dont dit avoir besoin la recherche biomédicale. […] Opposée à l’expérimentation animale en général et à celle sur les primates en particulier, l’association One Voice […] dénonce un projet « qui transforme un lieu principalement dédié à l’observation de colonies de babouins en un élevage pour de l’expérimentation animale invasive » […] Aujourd’hui, la station de Rousset accueille en majorité des babouins à des fins de recherche en éthologie, l’étude du comportement animal.

Spécial outils de résistance

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • En Polynésie, « la grandeur de la France, je la porte avec ma leucémie » (terrestres.org)

    Lorsque la France annonce la reprise des essais nucléaires en Polynésie en 1995, Tahiti s’enflamme et le monde se mobilise. Quelques mois plus tard, c’est la fin… sauf pour les victimes des retombées atomiques des 193 bombes explosées dans l’archipel. Hinamoeura Morgant-Cross est l’une d’elles.

  • “À la Réunion, notre “retard”, c’était notre avance” – Entretien avec Gaëlle Fredouille (frustrationmagazine.fr)
  • « Il y a un retour en force du masculinisme, on est retournés 30 ans en arrière » (blogs.mediapart.fr)
  • Séamas O’Reilly: Trans people have spent a decade being attacked in a moral panic (irishexaminer.com)

    I speak of the near-constant refrain that devious men will enter these spaces and pretend to be trans women, in order to spy on, or assault, their occupants. It obviously appals me that our trans friends are constantly cited as monsters, ubiquitously mentioned in the same breath as cisgendered male predators. […] Perhaps my conception of feminism has been mis-calibrated all this time, and true freedom for women is mandating that they carry their birth certificates around with them all day, so they can be checked by citizen genital inspectors, male and female, encouraged to presume you’re a predator first, and work backwards from there. […] The only way any of the absurdities of this ruling make sense, is if its aims are exactly what they appear to be: A punitive attack on the rights and dignity of trans people divorced from any real-world concern about safety or women’s rights, designed to demoralise and punish them simply for the crime of existing.

  • Recréer un second « Gilded Age » (Âge doré) : les illusions de Trump (theconversation.com)
  • Puissance et déclin – La fragile synthèse trumpienne (lundi.am)
  • Understanding “longtermism”: Why this suddenly influential philosophy is so toxic (salon.com)
  • Monstertutional Conarchy (illwill.com)

    One way or another, we are inside a process of fundamentally changing the world. If we don’t want their plan to be the only one on offer, we have to similarly give ourselves the right to dream big, to act boldly, and make clear that it’s our vision against theirs.

    Une traduction de ce texte est proposée ici : Monstruosité constitutionnelle et escroquerie monarchiste (lundi.am)

    La théorie du complot qui permet de comprendre le second mandat Trump

  • Hitler’s Terrible Tariffs (theatlantic.com)

    By seeking to “liberate” Germans from a globalized world order, the Nazi government sent the national economy careening backwards.

  • How Much Injustice Will Americans Take? (americaamerica.news)

    last night the story broke of three children ages 2, 4 and 7—all U.S. citizens—being taken out of the country without due process […] the “rapid early-morning deportation” involved two mothers (one who is pregnant) and their children, including a two-year-old who suffers from a rare form of metastatic cancer and was removed without needed medication.

  • The courage to be decent (radleybalko.substack.com)

    The Trump administration wants to make us too afraid to look out for one another. Don’t let them.One of the more pernicious effects of authoritarianism is to make the everyday participation in civic life we take for granted feel subversive. The goal isn’t to police all behavior at all times. It’s to make us fearful to the point that we police our own behavior. […] There was no video. “That’s when I learned why my VPN had gone down. It wasn’t the VPN. Someone had shut off my Wifi.” About 15 minutes after the interaction at his front door, Jackson’s Wifi was up and running again.“So there was about a 30-minute period where my Wifi was down, and it happened to be the period where these officers came to my door, which prevented my Ring camera from recording them […] I guess it could be a coincidence. But that’s a big coincidence” […] [Intimidating lawyers has become a key component of the Trump administration’s overall strategy, and this is especially true with respect to mass deportations. Immigrants detained for lacking documentation are more than 10 times more likely to get a favorable outcome if they have an attorney than if they don’t.

  • Alice Kaplan, historienne et écrivaine : « On est dans une ambiance proche de 1984 » (humanite.fr)

    De passage en France pour effectuer des recherches sur son prochain livre, l’historienne, écrivaine et professeure à Yale Alice Kaplan s’inquiète des attaques menées par Donald Trump contre les universités américaines et le langage. Elle revient sur son parcours et ses travaux sur la période de l’Occupation en France et sur l’Algérie.

  • « Nous revendiquons une égalité pleine et entière pour les femmes » (contretemps.eu)

    Claudia Jones (1915-1964) fut une grande militante du Parti Communiste états-unien et une féministe, qui a très tôt théorisé la triple oppression des femmes (de race, de classe et de genre). Après une présentation de son parcours par Carole Boyce Davies, nous publions un de ses textes les plus célèbres, rédigé en 1949.

  • “Je pensais que c’étaient les restes d’une construction” : patrimoine insolite et méconnu, à quoi servent les cheminées géodésiques ? (france3-regions.francetvinfo.fr)
  • Combien de pénis sur la tapisserie de Bayeux ? (huffingtonpost.fr)

    Cette question insolite oppose deux historiens britanniques. Christopher Monk dit avoir repéré un « pénis manqué » sur la broderie médiévale, ce que conteste George Garnett qui avait réalisé un premier comptage il y a six ans.

  • Des canards augmentent la taille de leur pénis s’ils ont des rivaux (sciencesetavenir.fr – article de 2017)

    Les canards font partie des 3 % d’oiseaux seulement dotés de pénis externes (les autres, comme les coqs ont des cloaques ), organes qu’ils ne développent qu’au printemps, avant que celui-ci ne dégénère totalement, puis repousse à la saison des amours suivante. […] En 2011, Patricia Brennan avait déjà montré que les canards se livraient une véritable guerre des sexes dans une course évolutive effrayante : l’anatomie interne des femelles évolue en effet pour empêcher l’accès aux indésirables qui forcent la copulation et leurs cloaques forment même des culs-de-sacs où vont se perdre leurs spermatozoïdes. De leur côté, les mâles développent des sexes de plus en plus longs en forme de tire-bouchon hérissés de crochets de kératine pour augmenter leur chances […] Les accouplements se font dans la majorité des cas par la coercition. Et ils ne durent que quelques secondes

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les trucs chouettes de la semaine

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Khrys’presso du lundi 21 avril 2025

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Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

  • Kanaky-Nouvelle-Calédonie: expédié·es à l’autre bout du monde du jour au lendemain (blogs.mediapart.fr)

    Depuis l’insurrection qui a embrasé la Nouvelle-Calédonie en mai 2024, des dizaines de détenus à la prison de Nouméa ont été transférées vers des prisons de l’Hexagone. Qualifiés de « déportations » par plusieurs associations, qui y voient l’expression d’une justice post-coloniale, ces transferts ont eu lieu dans la plus grande opacité, sans que les personnes concernées aient été prévenues.

  • Manifestations interdites : l’État a-t-il fait preuve d’un “deux poids, deux mesures” ? (la1ere.francetvinfo.fr)

    Depuis les émeutes survenues en Nouvelle-Calédonie, plus aucun rassemblement n’est autorisé dans Nouméa et son agglomération. Pourtant, au premier jour de la visite de Manuel Valls, des partisans de la France ont pu librement chahuter le ministre des Outre-mer et l’accueillir avec des pancartes outrageantes, au motif qu’il s’agissait de cérémonies patriotiques.

  • Acteur « caucasien », cassoulet : les exigences du ministère de l’Agriculture pour sa pub (reporterre.net)

    les coulisses d’une campagne publicitaire de l’Agence bio. Mis en images par l’entreprise de communication The Good Company, le spot télévisé — prévu pour être diffusé à partir du 22 mai — devait vanter une France diverse et métissée, rassemblée autour de produits gourmands et sans pesticides de synthèse.[…] Le 7 avril, veille du tournage, le cabinet de la ministre a exigé des modifications déroutantes via des courriels consultés par Libération. Parmi elles, figurait la demande de « choisir un casting caucasien » en remplacement de l’acteur métis initialement sélectionné. Quant à la séquence principale du repas de famille, le personnel d’Annie Genevard désirait « remplacer » le « couscous » par du « cassoulet avec canard »

  • Un agriculteur de la Coordination rurale accusé de trafic d’êtres humains (streetpress.com)

    Dans le Lot-et-Garonne (47), deux travailleurs marocains auraient porté plainte pour traite d’êtres humains chez un producteur de pommes, élu du syndicat agricole proche de l’extrême droite.

Spécial résistances

Spécial outils de résistance

Spécial GAFAM et cie

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Khrys’presso du lundi 14 avril 2025

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Spécial IA

Spécial Palestine et Israël

Spécial France

Spécial femmes en France

  • Harcèlement sexuel à la SNCF : « ils voulaient étouffer l’affaire » (rapportsdeforce.fr) – voir aussi Des intérimaires harcelées sexuellement à la SNCF, la direction laisse faire (basta.media)

    Deux femmes intérimaires à la SNCF témoignent du harcèlement sexuel subi de la part d’un même agent. Malgré un signalement, ce dernier n’a pas été sanctionné. Le délégué syndical qui a relayé l‘alerte risque en revanche une mesure disciplinaire.

  • Judith Godrèche sur la commission d’enquête #MeToo: “Il y a l’angoisse que ce rapport ne débouche sur rien” (telerama.fr)

    Au terme de cinq mois de travail, la commission d’enquête parlementaire sur les violences commises dans la culture présidée par Sandrine Rousseau présente son rapport ce mercredi au Palais-Bourbon.

  • Gironde : viols aggravés dans le milieu libertin bordelais, quatre hommes écroués (liberation.fr)

    Le parquet de Bordeaux a confirmé vendredi 11 avril que quatre hommes avaient été mis en examen et écroués dans une enquête pour viols avec actes de torture et de barbarie sur cinq victimes. Les faits se sont déroulés entre 2011 et 2024, notamment dans les clubs libertins de la métropole bordelaise.

  • Violences dans le porno : où en sont les poursuites judiciaires dans les affaires French Bukkake et Jacquie et Michel ? (liberation.fr)

    Alors que des femmes victimes de violences de l’industrie pornographique témoignent dans un livre qui paraît vendredi 11 avril, 19 hommes ont été mis en examen dans les deux dossiers au parcours judiciaire à l’avancement contrasté. […] Pour la première circonstance aggravante, la cour d’appel de Paris a estimé que les victimes avaient «accompli une démarche initiale volontaire pour participer à des tournages», que les actes sexuels pouvaient être «douloureux», mais que «les souffrances ne pouvaient être considérées comme exceptionnellement aiguës et prolongées». Certains «tournages» pouvaient durer 24h […] Malgré les pleurs, les suppliques, les saignements visibles sur les vidéos, la chambre de l’instruction a estimé qu’il n’y avait pas de «blessure distincte délibérément infligée». Quant aux insultes racistes et sexistes – «vide-couilles», «massacrez-la, la beurette» – elles n’ont pas été retenues au motif que les actes commis sur ces femmes participent «de la réalisation d’œuvres de l’esprit»

  • Violences sexuelles dans le porno : «On n’est pas des actrices, on est des proies» (liberation.fr)

    Quinze femmes témoignent dans un livre qui paraît vendredi des viols subis lors de tournages de films pornographiques extrêmes. Parmi elles, «Emilie», l’une des 42 plaignantes de l’affaire French Bukkake, décrit des méthodes de «cartel» et raconte sa difficile reconstruction.

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

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Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

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FramIActu n°3 — La revue mensuelle sur l’actualité de l’IA !

Bienvenue dans ce troisième numéro de FramIActu, la revue mensuelle sur l’actualité de l’IA !

 

Ce mois-ci, encore, nous avons plein de choses à dire au sujet de l’IA et ses impacts sur nos sociétés.
Pour rappel, nous mettons en avant notre veille sur le sujet sur notre site de curation dédié ainsi que sur Mastodon et Bluesky (sur le compte dédié FramamIA) !

 

Vous avez préparé votre boisson chaude (ou froide, c’est le printemps après tout !) préférée ? Alors c’est parti pour la FramIActu !

 

Le dessin d'un perroquet Ara, avec un remonteur mécanique dans son dos, comme pour les jouets ou les montres. Celui si est assis et semble parler.
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Tout ce que vous dites à votre Echo est envoyé à Amazon

Dans cet article de Les Numériques, nous apprenons que fin mars, Amazon a retiré le support du traitement local des voix sur les assistants connectés Amazon Echo.

Cela signifie que toutes les enceintes connectées d’Amazon enverront les enregistrements audio sur leurs serveurs pour être traités afin d’améliorer la qualité de leurs services IA.

Amazon promet de ne pas conserver les enregistrements après traitement si l’utilisateurice a modifié ses préférences dans ce sens. Cependant, et comme le rappelle l’article, Amazon a déjà menti concernant cette promesse et l’entreprise a déjà été condamnée pour avoir conservé illégalement des enregistrements vocaux d’enfants.

Outre la question du respect de l’intimité numérique — et donc du RGPD — (mais bon, venant d’Amazon il n’y a aucune surprise sur ce sujet), c’est bien le message envoyé par les géants de la Tech que nous pouvons souligner : l’IA est leur excuse magique pour justifier toute action, même celles supposées illégales. Les géants capitalistes s’embêtent de moins en moins à respecter la loi et cherchent même à la tordre, comme en témoigne cet article de Next.

Mème : deux boutons rouges, un dit « Envoyer toutes mes données à Amazon », l'autre « Envoyer toutes mes données à Amazon ». Un homme tagué « Utilisateur·ice d'Amazon Echo » transpire en ne sachant sur quel bouton appuyer.
L’absence de choix, via Framamèmes. Licence CC-0

Google dégrade volontairement ses résultats de recherche

 

C’est assez exceptionnel, mais voici un article, datant de l’année dernière, que nous déterrons ! (En même temps, la FramIActu n’existait pas l’année dernière…)

Nous estimons qu’il est important d’en parler car nous entendons désormais très souvent des témoignages concernant la dégradation des résultats de Google.

Cet article (en anglais), publié par Mashable, traite d’une étude réalisée par des chercheureuses allemand·es décrivant la dégradation de la qualité des résultats de Google.

En effet, en raison du phénomène d’IA Slop, c’est-à-dire l’apparition massive de sites générés par IA et proposant un contenu de faible qualité, une bonne partie des résultats de recherche de Google n’orientent plus vers du contenu pertinent.

Parmi les raisons décrites, les chercheureuses expliquent que les sites générés par IA exploitent parfaitement les algorithmes de Google afin d’être mieux référencés que des contenus rédigés manuellement.

Cependant, on pourrait aussi expliquer la dégradation de la pertinence des résultats de Google, spécifiquement, en se référant à un autre article (en anglais, toujours) d’Edward Zitron, faisant une chronologie complète de comment Google a décidé de réduire volontairement la qualité de ses résultats afin de forcer les utilisateurices à faire plus de recherches sur le moteur de recherche. Cela dans le but d’afficher plus de publicités et donc générer plus de revenus pour l’entreprise.

Une illustration de « l’emmerdification » de Google, comme le souligne Cory Doctorow dans une de ses conférences dont nous avons récemment publié une traduction sur le Framablog.

Une démonstration vulgaire de pouvoir

Dans une note de blog, Jürgen Geuter (connu sous le pseudonyme tante), présente un point de vue intéressant sur l’ajout récent, par OpenAI, de la possibilité de générer des images dans le style du studio d’animation Ghibli.

Dans son analyse, le théoricien souligne l’idée que le choix du style du studio Ghibli n’est pas anodin. Ce choix est une « démonstration vulgaire de pouvoir ».

En effet, le studio, à travers ses œuvres, prône une vision humaniste et littéralement anti-fasciste de la société.
Plus, Hayao Miyazaki, co-fondateur du studio, avait déjà exprimé, en 2016, son effroi vis-à-vis de l’Intelligence Artificielle.
Pour tante, l’utilisation du style emblématique du studio Ghibli, par OpenAI, est la preuve que l’entreprise étasunienne n’a que faire de cette vision et des valeurs du studio, ni même du droit d’auteur ou de tout ce qui n’irait pas dans le sens de ce vampire capitaliste.

Ce comportement fait écho (sans mauvais jeu de mot) avec l’actualité concernant les enceintes connectées d’Amazon.

Comme si les entreprises de l’IA n’avaient pas besoin de respecter la loi, et pouvaient se permettre des pratiques toujours plus agressives, particulièrement depuis l’élection de Donald Trump aux États-Unis.

Mème : sur l'autoroute, un panneau indique « Respecter Les lois, les autres, le vivant » tout droit et « S'en foutre » sur la sortie à droite. Une voiture taguée « Les entreprises de l'IA » fait un dérapage pour prendre la sortie.
Les entreprises de l’IA et le respect. Mème généré avec Framamèmes. Licence CC-0

Aussi, tante appuie l’idée qu’OpenAI doit sortir de nouvelles fonctionnalités et paraître « cool » afin d’attirer les investisseurs. L’ajout du style du studio Ghibli comme « fonctionnalité » de ChatGPT en serait une illustration.

Cette réflexion semble faire sens, surtout lorsqu’on observe une autre actualité décrivant la volonté d’OpenAI de faire une nouvelle levée de fonds à hauteur de 40 milliards de dollars.

L’infrastructure du libre est attaquée par les entreprises d’IA

À travers un article s’appuyant sur les témoignages de différentes acteurices du Libre, nous découvrons la difficulté qu’ont de nombreuses structures à faire face à l’accaparement des ressources du Web par les robots d’indexation de l’IA.

Ces robots, en charge de récupérer le contenu de l’ensemble du Web afin de nourrir les réponses des Intelligences Artificielles génératives, composent parfois presque l’intégralité du trafic affectant un site Web.

Ce trafic représente un véritable problème car il représente une surcharge significative (de manière semblable à une attaque par déni de service) des infrastructures, forçant différents projets à adopter des techniques expérimentales pour se protéger et éviter de tomber en panne.

Par exemple, le projet GNOME a déployé le logiciel Anubis sur sa forge logicielle (où sont déposés les codes sources de l’ensemble des projets de l’organisation).

Anubis permet de détecter si une ressource est accédée par un·e humain·e ou un robot d’IA et permet, dans ce deuxième cas, de bloquer l’accès à la ressource.

Deux heures et demie après avoir installé Anubis, le projet GNOME indiquait que 97% du trafic avait été bloqué par Anubis, car provenant d’IA.

Malheureusement, des outils comme Anubis nuisent à l’expérience globale du Web et sont peut-être des solutions seulement temporaires jusqu’à ce que les robots d’indexation des IA réussissent à contourner le logiciel et piller les ressources malgré tout.

Alors que l’infrastructure du Libre repose avant tout sur des efforts bénévoles et est déjà largement en tension financière, les géants de l’IA refusent de « respecter » ce fragile écosystème en ignorant ses faiblesses tout en se nourrissant de ses forces (son savoir et tous les communs mis à disposition de toustes).

Là encore, l’exemple le plus flagrant est que les robots d’indexation de l’IA ignorent les directives des sites Web lorsque ces derniers précisent, à l’aide d’un protocole, ne pas souhaiter être indexés par un robot.

Le dessin d'un perroquet Ara, avec un remonteur mécanique dans son dos, comme pour les jouets ou les montres. Accroché à son aile gauche, un ballon de baudruche.
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

C’est tout pour ce mois-ci mais si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur l’Intelligence Artificielle, vous pouvez consulter notre site de curation dédié au sujet, mais aussi et surtout FramamIA, notre site partageant des clés de compréhension sur l’IA !

Enfin, si nous pouvons vous proposer cette nouvelle revue mensuelle, c’est grâce à vos dons, Framasoft vivant presque exclusivement grâce à eux !

Pour nous soutenir, si vous en avez les moyens, vous pouvez nous faire un don via le formulaire dédié !

Dans tous les cas, nous nous retrouverons le mois prochain pour un nouveau numéro de FramIActu !




Faire sa veille informationnelle à l’ère de l’IA générative

Il y a quelques mois, Hubert Guillaud publiait, dans le média Dans Les Algorithmes, un article sur l’abondance de contenus générés par IA sur le Web (le fameux IA Slop).

Quelques semaines plus tard, le média Next publiait une enquête sur les médias diffusant en partie ou exclusivement des articles générés par IA.

Récemment encore, la Chine mettait en place une mesure imposant d’étiqueter les contenus générés par IA, prétextant un besoin de lutter contre la désinformation.

Les techniques d’Intelligence Artificielle générative sont aujourd’hui massivement utilisées pour publier du contenu sur la toile et il devient difficile de déterminer si une information est réelle ou non.

C’est pourquoi nous vous proposons un article permettant d’explorer quelques pistes pour faciliter l’exercice de l’esprit critique !

Bonne lecture !

En quoi la généralisation de l’IA générative nuit à la qualité des informations ?

IA Générative et réalité

L’IA générative (parfois abrégée GenAI) est une technique d’intelligence artificielle ayant pour objectif de produire du contenu qui semble naturel.

Ce qui marque quand on expérimente avec une IA générative, c’est la vraisemblance des réponses : celles-ci nous semblent plausibles.

Pourtant, une IA générative n’a aucune compréhension du réel, de ce qui existe ou non, de ce qui est donc vrai, ou non. Quand on lui demande « Qui est Framasoft ? », celle-ci va faire des calculs complexes et énergivores pour tenter de deviner quel est le résultat le plus probable attendu, en se basant sur toutes les données à partir desquelles elle a été « entraînée ».

Le logiciel nous fournira ainsi une réponse, parfois juste, parfois à côté de la plaque, parce que son algorithme aura estimé que c’est le résultat le plus probable attendu.

Mème : un homme tagué « l'ia » regarde d'un œil intéressé une femme taguée « Réponse probable », pendant que sa compagne taguée « La réalité » lui lance un regard noir.
L’IA est la réalité.

Parmi les gros problèmes de l’IA générative se situe l’incapacité à pouvoir décrire le cheminement de l’algorithme pour générer une réponse. Aucune IA générative ne peut, à ce jour, décrire ses sources ni indiquer pourquoi elle a préféré donner telle réponse plutôt qu’une autre. Nous nous retrouvons, au mieux, avec une chaîne de pensée et un score de probabilité et au pire, avec seulement le contenu de la réponse. À nous alors de faire preuve d’esprit critique pour déterminer si l’IA générative a donné une réponse probable et juste ou probable mais fausse. À nous aussi, comme le décrit Hubert Guillaud dans son article, de douter de la machine pour ne pas nous laisser induire en erreur.

Nous n’en sommes pas habitué·es, pourtant.

En effet, nous avons plutôt tendance à croire aveuglément les machines, persuadé·es que nous en maîtrisons de bout en bout tous les processus. Or, l’IA générative, malgré son ton toujours sûr, sa verve parfois moralisatrice et son incapacité à dire « Je ne sais pas », n’est pas une technique dont nous maîtrisons tous les processus (de la construction à la réponse). Il y a des zones d’ombre, des zones incomprises (du fait de l’essence même de cette technique) qui nous empêchent de pouvoir faire confiance en ses affirmations.

Enfin, l’IA générative inverse notre rapport à la production (d’écrits, notamment). Si autrefois, il était plus long de produire un contenu textuel que de le lire, c’est aujourd’hui l’inverse et ce fait, qui peut sembler anodin de prime abord, transfigure pourtant une bonne partie de notre société, notamment numérique.

IA Slop

Depuis quelques temps, le terme de « Slop » ou d’ « IA Slop » devient de plus en plus populaire pour décrire les contenus de mauvaise qualité réalisés via IA générative et qui pullulent désormais sur le Web.

Le Web, avec l’IA générative, se remplit peu à peu de contenus vides de sens, entièrement pensés pour créer de l’engagement ou plaire aux algorithmes de SEO (Search Engine Optimisation, les techniques mises en place pour être mieux référencé·e sur Google).
L’objectif final étant d’engranger facilement des revenus, via les mécanismes de réseaux sociaux ou la publicité.

La surabondance de ces contenus a plusieurs effets :

    • La raréfaction de contenus « originaux » (créés par un·e humain·e).

    • Une tendance à la réduction de la qualité des résultats de l’IA générative. Les données générées par IA générative écrasant sous leur masse celles créées par des humain·es, ces dernières deviennent donc plus difficiles à retrouver en bout de chaîne.

    • La mise en place d’un environnement « douteux ». Il devient difficile, aujourd’hui, de faire confiance en la qualité réelle d’un contenu a priori.

C’est en réaction à cette vague d’IA Slop et après la lecture de cette excellente enquête de Next sur la présence de plus de 3000 médias français générés par IA que nous avons décidé d’écrire cet article, dont le but est d’aider à mettre en lumière la problématique, mais aussi de présenter des pistes de solution.

Nous y reviendrons plus bas !

Comment reconnaître un texte produit par une IA Générative ?

Dans son enquête sur les sites de médias dont les contenus sont des plagiats générés par des IA génératives, Next a élaboré une méthode pour pouvoir reconnaître ceux-ci et nous la partage dans un article dont nous reprenons ici quelques points (mais nous vous recommandons chaudement de lire l’article de Next pour en découvrir l’intégralité des éléments) !

    • ChatGPT a des « tics de langage » et utilise, abusivement, certains termes tels que « crucial », « fondamental », « captivant », « troublant », « fascinant », « besoin urgent », « il est essentiel », etc ;

    • Les contenus produits par l’IA générative sont très scolaires alors que les journalistes tendent à adopter un « angle », c’est-à-dire un choix particulier dans la manière de traiter le sujet, aidant à se démarquer de ce qui est déjà écrit ;

    • Les fins d’articles générés par ChatGPT résument souvent l’article et/ou abordent des conclusions moralisantes ;

    • Les images d’illustration sont le plus souvent des copiés-collés des articles plagiés, parfois modifiés avec une rotation à 180° pour éviter d’être détectées par des moteurs de recherche d’images inversés. Sinon, elles sont générées par des IA génératives et sont particulièrement grossières et caricaturales, ou n’ont rien à voir avec le sujet ;

    • …

La méthodologie de Next permet de nous outiller pour exercer notre esprit critique dans notre navigation quotidienne.

Cependant, cela peut rapidement être fastidieux, notamment avec l’immense quantité d’articles générés par IA générative auxquels nous sommes confronté·es au quotidien. Dans son enquête, Next souligne d’ailleurs que des milliers d’articles mis en avant par Google Actualités sont en fait le fruit d’IA génératives.

Afin de faciliter la reconnaissance des sites proposant des articles générés par IA, Next a développé une extension de navigateur permettant d’afficher un message d’information lorsque nous accédons à un site GenAI. L’extension est actuellement capable de reconnaître plus de 3000 sites (!) et sa base de données continue de grossir.

Gardons cependant à l’esprit que si cette extension nous pré-mâche énormément le travail, elle ne suffit cependant pas pour nous permettre de lever notre vigilance. De nouveaux sites émergent chaque jour et l’extension ne peut tous les recenser.

Notons qu’il existe des outils pour détecter si un texte a été écrit par un humain, comme le détecteur de QuillBot ou GPTZero. Cependant, nous ne recommandons pas leur usage (ou du moins pas sans un regard très critique).
Premièrement, ces outils ne sont pas libres, il convient donc de ne pas y envoyer de textes privés ou sensibles. Mais surtout, ces détecteurs sont réputés pour leur manque de fiabilité.
Par exemple, OpenAI proposait un détecteur de textes générés par ChatGPT
jusqu’en 2023, mais a décidé de l’arrêter, car il produisait trop d’erreurs.
Beaucoup de textes écrits par des humain·es peuvent être marqués par erreur comme générés par une IA. Ces détecteurs ont tendance à
défavoriser les locuteurs et locutrices non-natives : les textes en anglais écrits par des personnes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle seront plus souvent marqués à tort comme étant écrits par une IA. Et inversement, il existe de nombreuses techniques pour contourner ces détecteurs.
Par exemple, des chercheur·euses ont montré qu’il est possible de paraphraser un texte généré par une IA afin que le texte soit marqué comme écrit par un·e humain·e.

Si nous décidons quand même d’utiliser ces outils, ne nous fions pas à leur décision ou à la probabilité affichée. Remettons-les en perspective avec d’autres éléments, dont ceux mentionnés précédemment.
Sinon nous risquons
d’accepter un texte écrit par une IA.
À l’inverse nous risquerions de jeter le discrédit sur un texte écrit par un·e humain·e, ce qui peut être emb
êtant, en particulier dans le cas des enseignant·es corrigeant des copies d’élèves.

De l’importance de la confiance

Il n’y a pas de méthode stricte et infaillible pour déterminer si un média est de source fiable ou non.
Au final, nous nous basons avant tout sur la confiance qu‘il nous inspire.
Et justement, il n’est pas toujours aisé de déterminer si nous souhaitons faire confiance ou non en un média.

Quelques questions peuvent néanmoins nous aider à affiner notre perception.

Quel est l’objectif du média ?

Se questionner sur l’objectif du média que l’on consulte peut grandement aider à y voir plus clair.

Pourquoi est-ce que celui-ci a été créé ?
Est-ce pour le « bien commun », un intérêt financier ou encore de pouvoir ?
Aucun média n’est totalement objectif, ce qui est normal, mais quel est le positionnement politique du média ?
Cherche-t-il à convaincre plutôt qu’informer ?

Quels sont les engagements du média pour parvenir à l’objectif évoqué ?

Parfois, certains objectifs peuvent n’être que des vœux pieux.
Regarder concrètement quels sont les actes et les engagements mis en place du média pour faire advenir ces objectifs peut nous aiguiller à jauger le degré de confiance que nous donnerons à celui-ci.

Qui possède le média ?

Et donc, quels sont les intérêts des personnes qui possèdent le média ?
Et quel
s pouvoirs exercent ces personnes sur lui ?

La cartographie mise à jour chaque année par Le Monde Diplomatique et ACRIMED est édifiante sur le fait que la majorité des médias « mainstream » sont — au moins en partie — possédés par des milliardaires ou des groupes de milliardaires.

Ces derniers semblent pouvoir orienter les journaux dans certaines directions, comme encore récemment avec Jeff Bezos (patron de, entre autres, Amazon, Twitch ou le Washington Post, quotidien emblématique étasunien), qui a souhaité ne pas faire publier la traditionnelle recommendation de vote du journal à l’approche de l’élection présidentielle étasunienne (alors que cette recommandation allait dans le sens de Harris, l’opposante de Trump).

Cependant, s’il est possible que les médias possédés par les milliardaires soient, en partie, influencés par leurs dirigeant·es, ce n’est pas forcément systématiquement le cas.

Le Monde Diplomatique, par exemple, est possédé à 51 % par le groupe Le Monde, mais à 49% par l’association de lecteurs et lectrices du journal et l’association composée de toute l’équipe de rédaction. Ce sont ces 49 % qui choisissent le ou la rédacteurice en chef et iels possèdent un droit de veto pour les décisions prises.

Nous y retrouvons là un exemple de contre-pouvoir.

Comment est financé le média ?

Dans une société capitaliste, l’argent est au cœur de bien des choses et nous pensons essentiel de nous questionner sur la manière dont un média est financé.

Est-ce via la publicité ?
Sont-ce les liens d’affiliation (permettant de récolter des sous en fonction du nombre de visites/d’achats sur le lien) ? Les abonnements ? Les aides de l’État ? Les dons ?

Et si c’est un peu de tout ça, dans quelles proportions ?

Il y a bien des manières de financer un média, et toutes ne sont pas forcément viables dans le long terme ou ne correspondent à notre propre idée de la déontologie.

Le média cite-t-il ses sources ?

C’est une des premières choses que nous cherchons en général à consulter : d’où vient l’information mise en avant dans l’article.

Est-ce que c’est une revue scientifique ? Une dépêche AFP ? Un autre journal ? Un vieux Skyblog fait par Camille Dupuis-Morizeau ?

Si — comme trop souvent à notre goût 😬 — les sources ne sont pas citées, il est difficile de prouver la véracité de l’information et il nous faudra chercher celles-ci nous-même.

L’article est-il relu par les pair·es ?

C’est un processus obligatoire dans beaucoup de médias, chaque article est supposé être relu par au moins une autre personne que l’auteur·ice.

Cela permet d’avoir un regard frais sur le sujet, sur la qualité de l’article, etc.
Cependant et évidemment, la relecture n’empêche pas toujours certaines erreurs ou une ligne éditoriale idéologique.

Parfois, nous sommes convaincu·es que l’angle adopté par un article est le bon alors que d’autres estimeront que non.
D’autres fois, nous aurons tout simplement fait une erreur : choisi une source peu fiable, mal interprété une situation, etc.


Les erreurs arrivent et c’est pourquoi le processus de relecture et validation par d’autres existe !

Il y a-t-il une mise en avant des corrections apportées à l’article ?

Comme les erreurs arrivent, il est courant d’apporter des corrections aux articles publiés.

Est-ce que le média met en avant (en haut de son article, voire même en fin) ces corrections ?

Une mise à jour de l’article suite à l’apparition d’un événement nouveau mais crucial à la compréhension du sujet, par exemple ?

Toutes ces questions ne constituent pas une liste exhaustive, bien sûr, mais celles-ci peuvent déjà grandement nous aider à nous positionner vis-à-vis d’un média.

En nous prêtant à l’exercice, nous nous rendrons compte qu’il est parfois difficile de savoir clairement si un média est de confiance et nous devrons donc faire preuve de vigilance à son égard.

Enfin, aujourd’hui, avec la quantité faramineuse de sites générés par IA, nous ressentons facilement un sentiment de submersion et l’énergie nécessaire pour pouvoir exercer notre esprit critique sur tous ces sites dépasse l’entendement.

Faire sa veille, à l’heure de l’IA générative, est un vrai défi !

Mème. À gauche, une carte Uno avec marqué « Crois le premier site venu ou pioche 25 cartes ». À droite, un personnage tagué « Nous » a pioché 25 cartes.
L’exercice de l’esprit critique à l’heure de l’IA, une entreprise difficile.

C’est pourquoi dans la dernière partie de cet article, nous vous proposons de découvrir un outil pouvant aider à faciliter la veille informationnelle !

Vigilance cependant, si cet outil technique peut aider à assumer notre veille, il nous demande tout de même de rester attentifs et attentives, notamment avec la fonctionnalité de veille partagées !

Découvrons cet outil ensemble !

Flus, outil de veille simple

Flus est un outil de veille conçu par Marien, membre de Framasoft.

Ce n’est pas le premier coup d’essai de Marien dans la conception d’un tel outil, il a en effet, en 2012, initié un autre projet de veille : FreshRSS.

C’est grâce à l’enseignement des expériences apprises en concevant FreshRSS qu’il a pu concevoir une expérience aussi fluide dans Flus.

 

Un schéma montrant des sites agrégés vers Flus, d’où ressortent différents services.
Liste des services proposés par Flus.

 

Au cœur de FreshRSS et Flus se situe une technique majeure du Web : les flux RSS.

C’est quoi un flux RSS ?

Les flux RSS existent depuis 1999 et permettent à des applications tierces de savoir, presque en temps réel, si un nouvel article a été publié sur notre site.

Logo des flux RSS

Le gros avantage est de pouvoir centraliser dans un unique logiciel tous les flux auxquels nous souhaitons nous « abonner » et donc prendre connaissance des mises à jour de dizaines (voire centaines ou milliers, c’est à nous de choisir) de sites sans avoir à les ouvrir individuellement !

Le flux RSS est une technique légère, simple, mais terriblement efficace, simplifiant énormément le processus de veille.

C’est grâce aux flux RSS que de nombreux outils de veille fonctionnent… dont Flus !

Flus : un outil pensé pour éviter d’être submergé·es d’informations

Une des problématiques auxquelles nous pouvons être confronté·es en regroupant des centaines de flux RSS dans un logiciel permettant de les lire (ces logiciels sont appelés des agrégateurs) est que nous pouvons nous sentir submergé·es d’informations.

Si nous nous abonnons à des sites qui publient beaucoup d’actualités ou si nous avons beaucoup d’abonnements, il est fréquent de ressentir une forme « d’info-pollution ».

C’est pourquoi Flus a été pensé avec deux fonctionnalités nous permettant de contrôler le flot d’informations auquel nous sommes confronté·es.

Premièrement, l’espace de lecture des flux est conçu pour ne pas laisser s’accumuler les contenus, évitant ainsi une surcharge d’informations. Cet espace est limité volontairement à 50 contenus qui doivent être traités (ex. marqué comme lu, rangé, ou retiré) avant de pouvoir passer à la suite. 

Capture d'écran du journal de Flus.
Capture d’écran du journal de Flus.

Deuxièmement, chaque flux dispose d’un indicateur de fréquence de publication, indiquant le nombre de liens postés chaque jour.

Si ce rythme est trop élevé, il est possible de configurer le filtre définissant sur quelle période Flus va récupérer les publications pour l’abonnement.

Ce dernier point est très utile et est configuré par défaut pour ne récupérer que les publications de la dernière semaine. Cependant, si nous souhaitons tout recevoir d’un flux RSS, il est possible de configurer celui-ci pour tout nous afficher, sans limite temporelle.

Un outil de veille collaborative

Autre aspect intéressant de Flus : la possibilité de partager sa veille avec d’autres ou de construire des veilles collaboratives.

Le site propose d’ailleurs, dans son interface, de découvrir la veille d’autres personnes, triées par catégories.

Cette fonctionnalité est bien chouette lorsque l’on cherche à sortir un peu de ce que l’on connaît et chercher à découvrir d’autres sites ou sujets.

Attention encore ! Ce n’est pas parce que quelqu’un publie sa veille sur Flus que les informations partagées sont forcément fiables.

Là aussi, nous devons trouver où placer notre confiance !

Un modèle de financement basé sur la solidarité

Flus utilise un modèle de financement basé sur le prix libre.

Le principe est simple : vous pouvez profiter de Flus au prix qui vous convient, y compris gratuitement. Cela permet à ses utilisateurs et utilisatrices de participer au fonctionnement de la plateforme à hauteur de leurs moyens.

Afin d’avoir une idée de ce que peut être une contribution financière juste, Marien affiche trois tarifs références : un tarif solidaire pour celles et ceux qui ne peuvent offrir plus, un tarif équilibre qui correspond au juste prix et un tarif soutien qui correspond à l’objectif financier de l’auteur.

 

Alors que l’IA générative transforme agressivement le Web en un immense catalogue de contenus approximatifs, conçus par des IAs pour plaire à des algorithmes (principalement ceux du moteur de recherche de Google), la société capitaliste nous demande toujours plus d’efforts pour réussir à exercer notre esprit critique.

Pourtant il existe encore des espaces de respiration, où nous pouvons relâcher (un peu) notre attention, et des outils nous permettant d’y accéder plus facilement.

Le flux RSS est un outil émancipateur d’une rare simplicité qui, grâce à des plateformes comme Flus ou des outils comme FreshRSS, nous permet de décider de la manière avec laquelle nous nous confrontons aux informations de ce monde.

Alors profitons de ces joyaux techniques pour partager nos veilles, créer des veilles collectives, exercer ensemble notre esprit critique et lutter, solidairement et joyeusement, contre la désinformation en ligne !




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La mauvaise conduite de la semaine

  • Paris : 13 blessés dont 10 policiers après un refus d’obtempérer (liberation.fr)

    on voit le véhicule des mis en cause percuter le feu rouge, avant d’être à son tour heurté par une voiture de police qui le suivait. Une deuxième voiture de police suivant juste après s’encastre à son tour dans la première voiture de police. Un peu plus tard, une troisième voiture de police vient percuter les deux premières.

  • La vidéo associée (tube.fdn.fr)

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