Libertés numériques : un guide Framabook pour nos vies numériques !

Notre Framatophe a préparé un manuel de l’Internet à l’intention des Dupuis-Morizeau, cette sympathique famille de français moyens que nous chahutons chouchoutons à longueur d’année. Ce n’est surtout pas un livre « pour les nuls » (ça va couper, chérie) mais un bouquin pour ne plus surfer idiot.

Tiens, même nous qu’on est des geeks, on a appris des trucs.

Comme tous les Framabook, le livre numérique se télécharge librement et gratuitement, et sa version papier peut s’acheter facilement !

Sauf que ce guide pratique a un avantage de plus : celui d’être disponible ici sous forme de documentation, une documentation que vous pouvez améliorer en allant sur ce git.

Pour mieux comprendre comment tout ceci a été conçu, allons papoter avec son auteur, Christophe Masutti, aussi connu sous le sobriquet de Framatophe !

 

Internet pour les quarks : l’interview

Framatophe, on va se tutoyer, hein… Peux-tu te présenter en expliquant tes diverses activités au sein de Framasoft ?

Je suis arrivé dans l’aventure Framasoft à l’occasion d’un livre, la biographie de Richard Stallman retravaillée avec lui-même. Comme cela m’avait pas mal occupé, et comme j’ai quelques compétences en la matière, j’ai d’abord travaillé sur le projet Framabook. Petit à petit, les membres de Framasoft sont devenus des amis, j’ai intégré le conseil d’administration et je crois bien que c’est de pire en pire, avec toutes ces nouvelles idées révolutionnaires (dégoogliser Internet, il fallait être gonflé, pour laisser passer cela, non?), j’ai une deuxième vie, quoi… De manière plus pratique, cette année, je suis surtout occupé par la co-présidence de Framasoft, le comité ressources humaines, les partenariats/stratégie, le projet Framabook, le projet Framalibre, et puis partout où je peux être utile, comme les autres Framasoftiens, donc.

Tu nous présentes un manuel pour les Dupuis Morizeau… C’est encore un de ces trucs « pour les nuls » où on va se sentir minables si on fait les choses pas bien ?

Vous aurez remarqué, dans ma présentation ci-dessus, que je ne mets en avant aucune compétence technique en matière d’informatique. J’en ai un petit peu, certes, comme ceux qui comme moi ont depuis plus de trente ans un ordinateur entre les mains (la « vraie » génération Y), mais ce n’est pas du tout pour cela que je m’implique dans le Libre. Dès lors, en ouvrant cet ouvrage, n’ayez surtout pas peur d’un quelconque jugement.

C’est Madame Michu qui faisait office de canard boiteux, la sempiternelle décalée, incapable d’envoyer correctement un courriel, alors que finalement on peut bien vivre sans cela. Pire encore, Madame Michu renvoyait comme en miroir la suffisance des jeunes geeks, eux-mêmes caricaturés à l’extrême, symboles puérils d’une jeunesse qui finalement n’existe même pas.

Nous sommes divers. Nous utilisons nos terminaux, nos ordinateurs, nos téléphones portables comme nous l’avons appris, ou pas. Pourtant, pour bien des gens, ces machines restent des boîtes noires. C’est le cas des Dupuis-Morizeau, une famille imaginaire que nous citons souvent à Framasoft. Elle correspond, je crois, assez bien à une réalité : des personnes qui utilisent les réseaux et les outils numériques, souvent même avec une certaine efficacité, mais qui ne sont pas autonomes, dépendent des services des grands silos numériques du web, et sont démunis face à tout ce contexte anxiogène de la surveillance, des verrous numériques, des usages irrespectueux des données personnelles… C’est à eux que s’adresse cet ouvrage, dans l’intention à la fois de dresser un petit inventaire de pratiques numériques mais aussi d’expliquer les bonnes raisons de les mettre en œuvre, en particulier en utilisant des logiciels libres.

Est-ce que tu as écrit/dirigé ce manuel parce que tu es un Dupuis-Morizeau ? Parce que tu l’as été ? Parce que tu les côtoies ?

Lorsque vous interrogez autour de vous tous ces Dupuis-Morizeau, il ne fait aucun doute que, au moins depuis l’Affaire Snowden, une prise de conscience a eu lieu. Mais comment agir concrètement ? J’ai tenté plusieurs approches. La pire, c’est lorsque j’ai moi-même découvert les logiciels libres. J’avais beau saouler littéralement mon entourage pour l’utilisation de GNU/Linux ou n’importe quel logiciel libre « à la place de… », l’effet produit, était parfois tout à l’inverse de celui souhaité. Pourquoi ? parce que changer les pratiques uniquement en vertu de grandes idées, qu’elles soient libristes ou non, n’est jamais productif.

Changer des pratiques est d’abord un processus créatif : il peut être motivé, certes, mais il ne faut pas perdre de vue qu’il est toujours vécu de manière individuelle. Il ne vaut donc que s’il correspond à un mouvement collectif auquel l’individu adhère parce qu’il a une raison de le faire et de s’inventer des moyens de le rendre acceptable. Si vous voulez que la population laisse tomber le « tout voiture » au profit du vélo, il faut non seulement faire valoir les avantages écologiques et en matière de santé, mais aussi structurer le changement en créant des pistes cyclables en quantité et proposer aux habitants de s’approprier l’espace collectif autour du vélo ; bref, un aménagement urbain rien qu’à eux, ces futurs cyclistes qui se reconnaîtront alors en tant que tels.

En matière de numérique, c’est un peu la même chose. Nous avons les idées, nous avons l’effet structurel : les logiciels libres existent, il y a des annuaires (Framalibre !), nous avons même d’excellentes raisons collectives d’adopter le logiciel libre (cf. l’affaire Snowden et toutes les questions liées). Ce qui manque, c’est la chaîne qui permet aux utilisateurs de s’approprier les usages. Pour cela, une des méthodes pourrait consister à ouvrir ces boites noires que représentent les machines informatiques, vulgariser les principes, et faire le lien avec certains logiciels libres emblématiques. De cette manière, on accompagne l’utilisateur à la fois dans la connaissance technique, avec un bagage minimaliste, dans la stratégie qu’il va devoir lui-même mettre en œuvre pour répondre à son besoin (connaître les formats de fichiers, choisir les bons logiciels, sécuriser ses échanges, etc.) et adopter de nouvelles pratiques en fonction de ce besoin.

Bon mais concrètement, qu’est-ce que je vais trouver dans cet ouvrage ? Des grandes théories ? Des conseils pratiques ? De la vulgarisation ?

Un peu de tout cela oui. Et en même temps cet ouvrage est conçu comme un temps de respiration. Installer, configurer, sauvegarder, souscrire, télécharger, surfer, cliquer ici, cliquer là, pourquoi, comment… on s’arrête. On respire. Ce livre, c’est un compagnon, un guide. Ce n’est pas vraiment un manuel dans lequel on va trouver des recettes toutes faites. Il donne des exemples concrets de ce que font certains logiciels mais il explique d’abord pourquoi il est intéressant de les utiliser. Il explique de quoi est composée une URL avant de montrer quelle extension de Firefox il serait bon d’installer.

Il y a donc clairement des partis pris. Les spécialistes de logiciels libres trouveront très certainement beaucoup de choses à redire au sujet du choix des logiciels mentionnés. Ce n’est pas à eux que je m’adresse : quand j’ai lu sur un forum qu’il est « simple de configurer Thunderbird pour qu’il se connecte en IMAP sur un serveur en utilisant une sécurité SSL sur le port 993 », je me suis dit qu’il était peut-être intéressant, avant de formuler cette phrase, d’expliquer ce qu’est un protocole de communication et quelques éléments autour du chiffrement. On ne peut pas libérer les pratiques numériques en laissant les utilisateurs dans l’ignorance des principes généraux de l’environnement technique dans lequel ils évoluent. Cette ignorance est justement l’un des ressorts stratégiques des monopoles de logiciels et de services (elle fait aussi le beurre de certains « experts en décisions SI »).

Ce compagnon est aussi le fruit de mes propres démarches personnelles. Comme beaucoup d’autres, j’ai commencé par bidouiller en Basic sur des machines dotées de 16Ko de RAM pour les plus accessibles à un porte-monnaie modeste, et un peu plus tard, alors que le Minitel ne me suffisait pas, j’ai cherché à établir des connexions avec des modems RTC. Aujourd’hui, si la synchronisation de ses contacts entre un service Google et son smartphone ne fonctionne pas, on trouve cela complètement anormal… Mais qui serait nostalgique de l’époque maudite où il fallait se farcir les spécifications techniques de ses appareils (selon les marques) pour pouvoir envoyer un simple courriel ? Il n’en demeure pas moins que si nous sommes démunis en pareils cas, ce n’est pas parce que nous ne cherchons pas à comprendre comment fonctionne tel programme, mais parce que les mauvaises pratiques induisent des faiblesses. Voici un exemple très courant. Monsieur Dupuis-Morizeau n’arrive plus à accéder au webmail de sa boite Machin, il change pour une boite Truc qui lui offre la possibilité de télécharger ses messages depuis la boite Machin. Ayant perdu le second mot de passe, lorsqu’il revient à la première boite il ne comprend plus où sont ses messages. Perplexité, frustrations, nervosité… ce sont ces états que ce guide souhaite aussi changer en reconstruisant une forme d’autonomie numérique.

Tu as mis des blagues ou ton côté universitaire a repris le dessus ?

Alors, d’abord, très nombreux sont les universitaires dotés d’un sens de l’humour et avec un esprit désopilant. Qu’est-ce que c’est que cette caricature ? Tiens la dernière entendue : « que dit un canard si on l’atomise ? » : « quark, quark ».

Donc là normalement vous êtes morts de rire, non ? (si vous savez qui en est l’auteur, je suis preneur de l’info)

Quant à moi, comme on peut le voir je suis très mauvais en la matière et on me dit souvent que ma blague favorite est trop longue (et elle aussi a été dessinée, d’ailleurs, vous voyez ce qu’il nous faut subir dans cette asso, NDLR).

Alors forcément personne ne pourra se tordre de rire à la lecture de l’ouvrage… Ah si, peut-être en introduction, en note de bas de page, un trait d’humour noir, histoire de faire espérer le lecteur pour qu’il tourne la page suivante.

Il n’ y avait pas déjà des ouvrages sous licence libre qui faisaient le job ? Qui auraient pu être mis à jour sans tout réécrire ?

Il y a un livre, écrit récemment par Tristan Nitot, intitulé Surveillance://. Il n’est pas sous licence libre, c’est son seul défaut. Dans cet ouvrage, Tristan va même jusqu’à expliquer comment paramétrer un service de Google pour (tenter de) sauvegarder un peu d’intimité numérique. C’est en partie cette section de son livre qui m’a inspiré : il est bon d’expliquer les enjeux du numérique mais il faut bien, à un moment donné, fournir les clés utiles aux lecteurs pour mettre au mieux à profit les sages conseils promulgués prodigués.

Tu avais lancé ce projet d’écriture comme un projet collectif, mais ça n’avait pas vraiment pris… Tu peux expliquer pourquoi, à ton avis ? C’est plus simple d’être dans son coin ? Je croyais que chez Frama on était les champions du travail collectif ? 🙂

Oui, c’est vrai. Le projet date d’il y a presque trois ans. D’ailleurs à deux reprises je reprends des petites parties de ce que certains avaient déjà écrit. C’est marginal, mais en tout cas ils sont crédités. Le projet collectif n’avait pas pris essentiellement pour deux raisons :

  1. un manque de temps de ma part pour agréger une communauté autour du projet (et on sait combien cela peut être chronophage),
  2. il est difficile de faire émerger collectivement une adhésion totale au fil directeur d’un ouvrage qui se veut « grand public », car il y a autant de conceptions du lectorat et de la vulgarisation qu’il y a de contributeurs.

Le projet a traîné… Puis la réfection de Framalibre m’a pris pas mal de temps, en plus du reste. C’est lorsque j’ai compris ce qu’il manquait à une liste de logiciels libres que je me suis mis à écrire cet ouvrage, et le premier jet a duré 4 semaines. C’était mûr, même si ce n’est pas parfait, loin de là.

Comment se sont passées les relations avec ton éditeur ? Pas trop d’engueulades ;p ? En vrai, on peut dire que tu as eu des scrupules à proposer cet ouvrage au groupe Framabook ?

Oui, c’est juste. Comme je suis très impliqué dans la collection Framabook, je ne voulais pas « imposer » ma prose. Par ailleurs, n’étant pas sûr de l’intérêt réel, je voulais d’abord proposer l’ouvrage en mode restreint, auto-édité. Mais des lecteurs framasoftiens m’ont persuadé du contraire, alors…

Ce livre, c’est un point final ou un début ? Que faire dans un, deux ou cinq ans, si des informations deviennent obsolètes ?

C’est un début. Clairement. D’une part il va falloir surveiller l’obsolescence des logiciels mentionnés (même si la plupart sont des logiciels particulièrement connus depuis longtemps et qui ont fait leurs preuves). Mais les enjeux et le contexte changent aussi : les raisons qui font qu’il est utile (mais pas indispensable) d’utiliser un client de courriel local (voir chapitre 3) ne seront peut-être plus valables d’ici deux ans. Cet ouvrage devra donc bénéficier de versions améliorées. D’autre part, un ou deux chapitres peuvent encore être écrits.

L’autre ambition de l’ouvrage est de figurer sous une forme de documentation (ici) de manière à être accessible le plus rapidement possible. C’est aussi pour cela qu’il sera important de veiller aux mises à jour.

Et si je pense être capable de l’améliorer, je fais quoi, je t’envoie un courriel ?

Ce serait super ! L’aide est toujours bienvenue. Pour cela le mieux est encore d’utiliser mon dépôt sur Framagit qui génère automatiquement la version « documentation » citée ci-dessus. Ou bien vous pouvez ouvrir un simple commentaire (dans les « issues » du projet) ou même carrément pousser des propositions de modification avec Git. Oui, je sais que cette méthode est loin d’être tout public, mais là je n’invite pas les Dupuis-Morizeau, hein ? Néanmoins si cela ne convient toujours pas, un courriel fonctionne aussi…

Tu as choisi quoi, comme licence ?

La licence Art Libre. C’est une licence Copyleft qui me semble plus en phase avec la production d’œuvres écrites.

Et comme toujours sur le Framablog, tu as le mot de la fin…

Un mot… Ce sera l’expression « autonomie numérique », que je définirais ainsi : la capacité d’un individu à utiliser des dispositifs informatiques de production et de traitement de l’information sans contrôle extérieur et tout en expérimentant son intimité dont lui seul fixe les limites d’un point de vue technique et relationnel. Respire, respire !

Pour aller plus loin :




Une nouvelle Framakey Mint, des stickers et du Framabook sont EnVenteLibre !

Le libre fait bien souvent l’objet… d’objets !  Plus que des Frama-goodies (même si c’est, aussi, un moyen de nous soutenir) ce sont là des projets de longue date qui prennent enfin forme…

Au menu des nouveautés, un Framabook, une Framakey et des stickers !

Logiciels et Objets Libres, le guide pour apprendre à animer votre communauté !

cliquez sur la couverture pour acheter la version papier sur EnVenteLibre
cliquez sur la couverture pour acheter la version papier sur EnVenteLibre

Et voici un nouveau Framabook (dont on vous a déjà parlé dans le framablog) qui vient compléter une petite collection de manuels spécialisés dans l’animation de communautés de développement.

Écrit par une équipe de choc (Patrick Guillaud, Stéphane Ubéda, et Stéphane Ribas), il est le fruit de l’expérience des chercheurs et développeurs d’INRIA travaillant sur des projets ouverts dans le domaine du numérique.

Vous cherchez à renforcer vos compétences dans l’animation et la gestion d’une communauté ? Vous avez besoin d’une aide méthodologique ? Ce guide (accompagné d’interview et de cas concrets) est fait pour vous !

Pour en savoir plus sur Logiciels et Objets Libres :

La Framakey est de retour… avec Linux Mint !

De retour après une longue absence, la Framakey revient avec une clé USB 3 de 16 Go contenant la distribution Linux Mint 17.3 entièrement en français.

Comme pour les précédentes éditions, elle offre un mode persistant qui vous permettra d’ajouter vos programmes à cette distribution et de la personnaliser selon vos envies, pour toujours emporter votre bureau avec vous.

Cliquez sur l'image pour l'acheter sur EnVenteLibre
Cliquez sur l’image pour l’acheter sur EnVenteLibre

Cette fois aussi, la clé propose l’accès à de nombreux logiciels dits « portables ». Ainsi, la clé contient plus d’une quarantaine de logiciels libres, parmi les plus courants, prêts à l’emploi directement depuis la clé sans installation préalable.

Emmenez dans votre poche, en moins de 10 grammes, une « boîte à outils » logicielle partout où vous irez !

Retrouvez la Framakey Mint…

Des stickers pour Dégoogliser votre entourage !

C’était une blague récurrente, chez Framasoft : on n’est pas foutus de (re-)faire des autocollants, tout occupés que nous sommes à Dégoogliser Internet ! On s’est dit que nous pourrions allier les deux, et créer des stickers qui feraient parler votre entourage, histoire que vous les dégooglisiez !

Les neurones de l’équipe, et les doigts de fée de Gab, se sont activés sur Inkscape pour créer une série de six autocollants rectangulaires, de 8 x 6 centimètres, parodiant les panneaux d’avertissement qui nous entourent :

#gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 33%; } #gallery-1 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-1 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Et le fameux autocollant Framasoft
Et le fameux autocollant Framasoft

Ces autocollants seront distribués à prix libre sur nos stands et lors de nos diverses rencontres, mais vous pouvez aussi les ajouter à vos commandes EnVenteLibre (à 0.50 € l’unité ou 2.50 € le lot des six).

Vous pouvez aussi télécharger les fichiers images (sous CC-BY-SA) sur ce blog et les retrouver sur la page « médias » du site Dégooglisons Internet !

Le fameux autocollant Framasoft a été quant à lui refait, dans une nouvelle version, un joli rond de 6 cm orné de notre nouveau logo concocté par JosephK !

Pour les retrouver sur EnVenteLibre (stocks limités) :




Un guide Framabook pour les communautés

Une communauté, comment ça marche ?
Et surtout comment faire pour que ça marche bien, que ça s’épanouisse et que ça dure ?

Nous sommes bien placés pour le savoir à Framasoft, la vie quotidienne d’une communauté se fait le plus souvent en mode bazar — peut-être devrais-je dire à la gauloise — jusqu’à ce qu’une bonne volonté à l’esprit plus cartésien prenne en charge une mise en ordre efficace, avec processus, deadline et animation d’une équipe (nous appelons ça des « comités »). Heureusement notre projet pluriannuel et planétaire dégooglisons internet nous fixe les grandes lignes d’une action qui reste empirique au jour le jour. Heureusement aussi que nous pouvons compter sur vous pour nous propulser, car c’est ainsi que nous avançons.
Bref, nous avons beaucoup à apprendre du nouveau Framabook que nous vous présentons aujourd’hui, car il s’agit d’un ouvrage fondé sur l’expérience et des cas concrets, et dont la démarche est celle d’un guide pas à pas pour une gestion optimale d’une communauté autour d’un projet libre. Vous allez le découvrir dans ce précieux manuel, les trois compères qui l’ont conçu n’ont rien oublié, car tous les détails qu’ils abordent peuvent s’avérer décisifs pour une communauté.
Avant d’ouvrir le Framabook qui vous attend, faisons connaissance avec Patrick et les deux Stéphane qui nous viennent d’INRIA, nous en saurons plus sur leurs motivations et l’esprit dans lequel ils ont travaillé.

Vous publiez aujourd’hui un guide très complet et riche en recommandations sur la façon d’animer une communauté. Selon votre expérience, on innove plus facilement à partir d’organisations communautaires qu’à partir de structures verticales et officielles ?

Les communautés de pratique qui se construisent autour de projets ouverts font partie des structures humaines les plus fécondes en innovations que l’on connaisse. Je dirais que l’on innove plus facilement avec des structures de type communautaire, pair à pair, encore faut-il qu’elles soient dynamiques.

Une des clés de succès est de bien choisir son modèle de gouvernance. Le modèle de gouvernance en « approche descendante » (top down) est souvent un frein à l’émergence de nouveautés, c’est même un puissant stérilisateur d’innovation. Cependant, les organisations qui ont choisi ce modèle sont alors davantage utilisatrices et/ou consommatrices d’innovation… Il est important de collaborer aussi avec ces structures. Une fois que les projets ont pris de l’élan, elles peuvent avoir du sens car elles permettent d’institutionnaliser les innovations produites.

Je crois que ces deux modes d’organisation sont complémentaires, à la condition cependant de laisser les inventions germer puis se transformer en innovations selon leur mouvement naturel qui est bottom-up.

Et dans l’institut de haut niveau où vous travaillez, on est plutôt bottom-up ou top-down ?

Le modèle Inria est selon nous à la fois une structure top down et une structure bottom up. L’écosystème bottom up est constitué des chercheurs et ingénieurs de recherche alors que le top down est représenté par les équipes de valorisation. L’organisation bottom up (accompagnée d’actions encourageant la prise d’initiatives) facilite l’émergence de projets très divers et dont l’usage dans la société est insoupçonné (quel impact ?)… en somme la structure bottom up produit de l’innovation et la structure top down pioche dedans. Tel est le cas pour Inria, pas forcément pour les projets FLOSS…

Vous publiez un guide dont le sous-titre est « Animer une communauté autour d’un projet ouvert », c’est parce que vous trouvez que les communautés libristes ne sont pas bien « animées » ?
Pas du tout ! Il nous semblait d’une part que ce sujet n’était pas encore largement traité et d’autre part que la diffusion et la mise en commun de nos expériences pouvaient être utiles. Stéphane Ribas apporte, en tant qu’expert en management de communautés, une assistance à l’ensemble des équipes de recherche et aux projets de développement logiciel au sens large chez Inria. Comme la demande est bien trop large pour être traitée par un seul spécialiste, ce guide a été écrit pour tenter d’amplifier la diffusion des quelques principes de base de la gestion de communauté.

On sent une volonté d’éducation populaire à la lecture de ce guide, qui dépasse le seul cadre du développement logiciel…

Éduc pop… oui. On est animés par une motivation intrinsèque incroyable : transmettre le savoir et le savoir-faire, se rendre utiles. Disons qu’on se rend bien compte de l’utilité de ce que l’on fait et c’est extrêmement motivant.

Ce guide est le fruit d’un travail collaboratif de longue haleine, qu’il a fallu coordonner et mener à terme, pas trop compliqué ?

Stéphane Ribas — Eh bien mes deux collègues ont dû supporter mon hyperactivité pendant presque 6 ans… Les périodes de disponibilité et les phases de l’écriture n’étaient pas toujours les mêmes, du coup la plupart des solutions sont venues d’un effort de coordination : calage de journées de travail dédiées au guide, Skype, etc. Il faut dire que la rédaction de ce guide est venue se superposer à des vies déjà bien remplies…

Patrick Guillaud — Notre proximité et le partage quotidien de nos interrogations, préoccupations et parfois de nos succès nous ont permis de finalement partager une vision commune et cohérente à partir de trois prismes ou angles de vue un peu décalés.

Est-ce que le choix de Framabook comme éditeur découle de l’aspect collaboratif de ce guide ou y a-t-il d’autres raisons qui vous ont poussés à placer cet ouvrage dans les communs ?
Patrick G. — Je crois que l’une des raisons qui nous poussent à agir est justement le fait que nous sommes de fervents supporters de la philosophie du libre, car nous sommes convaincus de son efficacité. Il ne faut pas oublier non plus que nous avons la chance de travailler dans un institut public de recherche, ce qui nous place dans des conditions idéales pour mettre cette philosophie en action, même si l’on voit de plus en plus d’entreprises privées y venir également. Cependant, après des années à travailler dans ce domaine, je crois que nos convictions vont bien au-delà, et nous sommes sûrement davantage aujourd’hui des supporters du mouvement appelé openness … D’ailleurs les conseils prodigués dans le guide Logiciels et Objets Libres s’appliquent aussi à d’autres domaines. On a mis un peu beaucoup d’openness dans ce guide (désolé pour l’anglicisme).

Il ne faut pas empêcher la transmission du savoir et du savoir-faire. À l’époque de la recherche de phénomènes autour de l’électricité, certains « scientifiques » présentaient des expériences au public comme des phénomènes magiques. C’était une mise en scène sans grande explication sur la logique de fonctionnement, l’explication était réservée à une toute petite partie de l’élite. Une deuxième école de pensée existait déjà, elle avait pour objectif de transmettre ce savoir au plus grand nombre, de pratiquer une sorte de médiation scientifique, de vulgarisation de la science. C’est bien sûr dans cette démarche que s’inscrit notre travail.

Le choix de la triple licence : LAL 1.3, GNU FDL 1.3 et CC By-SA 3.0, c’est par gourmandise ou par militantisme ?

Patrick Guillaud — Gourmandise ou militantisme ? Si je revendique le premier terme sans complexe, j’associerais volontiers celui d’activisme au second. En effet, l’un des principes qui fondent nos activités est celui d’action dont je dirais même qu’il précède notre discours militant et nous permet de le construire. On aurait pu aussi remplacer gourmandise par recherche du plaisir et militantisme par conviction.

Plus sérieusement, comment et pourquoi avez-vous choisi ces licences ?
En fait, nous avons suivi les conseils de Framasoft, mais en même temps nous convaincre était facile : nous avons plusieurs éditeurs dans le monde de la recherche qui ont mis en place des licences qui ne favorisent pas si facilement le partage et la diffusion, ou ne laissent pas de place à la reconnaissance de l’auteur… Nous avons donc très naturellement accepté la proposition de Christophe.

Vous donnez dans cet ouvrage des interviews et des cas concrets qui sont intéressants et qui complètent utilement les recommandations théoriques. Mais chez Inria, qui est une très vaste structure collaborative, comment se passe « l’animation » de la communauté ?

Patrick G. — Au sein d’Inria l’animation des communautés (je le mets au pluriel parce qu’elles sont nombreuses) se faisait au gré des vents et des courants et dépendait entièrement du contexte : lorsque l’équipe comptait un leader, charismatique et bon manager, elle était parfaite, mais parfois c’était plus compliqué. Dans ce genre de cas, un brin de méthode — on appelle ça « les bonnes pratiques » — ne peut pas faire de mal. Et c’est la fonction principale de Stéphane Ribas que d’améliorer les choses en la matière. Cela ne permet certainement pas de tout régler partout, mais cela permet de limiter la casse dans certains contextes difficiles, et surtout, à travers des activités de diffusion et « d’évangélisation », cela peut aider significativement les communautés un peu livrées à elles-mêmes de monter en compétence sur ce sujet et donc de gagner en efficience.

Stéphane R. — Il faut aussi ajouter le rôle très important de Stéphane Ubéda et de son rôle au sein d’Inria en 2011, qui ont grandement facilité la mise en place d’un service autour de la gestion de communauté, de manière plus formelle que cela ne se pratiquait auparavant au sein de l’institut. Patrick était responsable de l’animation de plusieurs projets clés dans les domaines de la science et de la société et il a beaucoup travaillé sur l’attractivité de l’institut auprès des étudiants et jeunes diplômés. En somme il a fait le community manager pour plusieurs projets structurants.

Il existe une différence sensible entre les deux exemples de cas concrets, très structurés et se déroulant dans le milieu de la recherche universitaire et/ou industrielle, et les deux projets exposés en interviews, Mozilla et Debian, pour lesquels un certain degré d’empirisme est de mise, avec un mode d’organisation non-directif qui laisse davantage de place à l’autonomie. Est-ce que vous ne voyez pas là une différence entre les projets du monde du Libre associatif et ceux du monde universitaire ?
Stéphane R. (rire) — En fait je ne suis pas sûr que la vision extérieure que l’on peut avoir d’Inria corresponde tout à fait à ce qui se passe à l’intérieur de l’institut. Les infrastructures sont entièrement au service de ses équipes de recherche, 200 environ, réparties dans et autour des huit centres implantés au niveau national. Les actions menées depuis le top management de l’institut ont plus pour but de coordonner que de contrôler. Du coup ce sont en réalité les chercheurs qui dirigent leur barque et les velléités de comportement exagérément top down sont assez efficacement filtrées. Il est permis de supposer que c’est l’un des facteurs qui font que l’institut conserve un niveau de pointe en recherche.

Vous parlez des bonnes pratiques et vous faites état de réussites (AspireRFID, Poppy Project) mais ne peut-on aussi tirer des leçons utiles des échecs ? Pour prendre à l’envers la démarche de votre ouvrage, qu’est-ce qui est défaillant lorsqu’une communauté ne fonctionne pas ?
Pour tout dire nous avons commis un article (publié chez OSS 2011) intitulé Comment tuer une communauté avec un diaporama

Vous ne craignez pas de décourager un peu ceux qui voudraient débuter dans la gestion-animation de communauté ? Parce que, dites donc, c’est copieux tout ce processus idéal… et ça prend du temps ! Ce n’est pas possible pour une communauté de bénévoles, si ?

Oui, cette question de savoir quoi mettre et où s’arrêter a été souvent débattue. Pour l’anecdote, au départ l’idée était de produire un petit document d’une vingtaine de pages maximum, vite écrit (mouahahaha), facile à diffuser et à lire, ne donnant que quelques principes-clés. Aujourd’hui on en rit mais au milieu du gué, euh…

On a voulu faire simple mais à la fois complet. On pense que vous pouvez créer une communauté de 10 membres comme une communauté de 800 membres et plus… Le guide s’adresse à ces deux possibles configurations. On peut le lire de différentes manières : on peut s’arrêter au premier chapitre qui donne les grandes lignes de la méthode. On peut aussi, si on le souhaite, rentrer dans les détails grâce à une lecture plus approfondie du reste des chapitres. Mais on peut aussi lire ce guide en picorant certains passages, certains chapitres. Il faut prendre ce guide comme une sorte de « bible » qui vous suivra tout au long de votre vie de Community Manager.

ensemble

Votre ouvrage s’adresse à des communautés institutionnelles assez structurées pour avoir une personne ou une équipe dédiée à l’animation, mais que conseilleriez-vous à des petites associations ?
Notre idée, souvent débattue également, c’est que, compte tenu du fléchage et des redites d’un chapitre sur l’autre qui permettent une lecture fractionnée ou partielle, le guide devrait être compatible avec de tout petits groupes.

D’ailleurs nous avons appliqué certaines parties pratiques du guide à un projet regroupant 5 à 7 personnes (un logiciel de preuves mathématiques) pour qu’il grossisse ! Nous avons suggéré au chef de ce projet de faire une journée de conférence à Paris où il a invité ses coopétiteurs dans le domaine, et l’avons incité à organiser une journée d’échange avec eux.

Au départ le porteur du projet n’en menait pas large mais il a trouvé l’idée intéressante. Finalement cette journée s’est avérée un joli succès : pleine d’échanges, de prises de contacts, bref, tout ce petit monde s’est retrouvé en mode coopération/compétition et le soir tout le monde était à la fois enchanté et ami. Suite à cette conférence, la communauté à plus que doublé, elle regroupe à présent vingt personnes à travers une liste de diffusion dynamique, où les collaborations sont quotidiennes. Cela peut prêter à sourire, mais ce qui nous importe c’est que le chef de projet soit heureux d’avoir créé une dynamique sur un sujet très, très pointu. Bien sûr, on en peut comparer un tel projet avec un projet grand public.

Je conseille d’utiliser ce guide comme un patchwork… à vous de picorer… picorer, picorer ! C’est vraiment un guide pour débutant, gourmand et grand spécialiste. Il est fait pour un large public et l’élaboration de mini-projets, de projets de taille moyenne, et de grands projets !

 Si vous aviez eu plus de temps/espace de publication, quel autre aspect auriez-vous abordé ? Ce sera pour une prochaine publication ?

Personnellement, je reviendrais sur la méthode pour choisir une licence, il manque des éléments tel que prendre en compte les objectifs du projet, ce que l’on veut partager et les valeurs que l’on veut transmettre. Je compléterais donc bien cette partie même si nous expliquons dans les deux cas concrets comment nous avons choisi les licences : selon les objectifs, le partage, les valeurs.

Nous sommes en 2016, et il y a encore beaucoup de mythes autour de ce sujet ! Je pense que les licences FLOSS décrivent suffisamment de règles pour ne pas ajouter des couches supplémentaires. Beaucoup trop de personnes se focalisent aussi sur le modèle économique au lieu de mettre en œuvre une gouvernance appropriée (avec le partage et les valeurs qui correspondent). On peut changer plus facilement de modèle économique que de modèle de gouvernance ou de licence. D’ailleurs je déconseille de tomber amoureux de son modèle économique ! Je compléterais bien le guide avec un chapitre sur le modèle économique appelé « consortium ».

Quelles sont les utilisations et/ou transformations que vous espérez pour ce guide ? Qui, selon vous, pourrait s’en emparer voire l’adapter ou le modifier ?

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Ce nouveau guide est maintenant disponible sur Framabook

J’aimerais aussi travailler sur les communautés d’apprentissage telles qu’on les retrouve dans le monde éducatif. Il y aurait de quoi écrire un autre guide, qui ne serait pas redondant avec celui-ci : les techniques pour motiver et faire collaborer un monde de professeurs entre eux ne sont pas si simples et ne correspondent pas toujours aux motivations des communautés de pratique.

Enfin et surtout, on aimerait que les gens réagissent sur un wiki à propos du guide et nous donnent leur avis, ajoutent leurs conseils, leurs expériences… Et pourquoi pas faire une version 2 annotée avec les avis du public ?

Nous lançons aussi un appel à contribution pour nous aider à traduire le livre en espagnol, en anglais, en italien…

Nous vous laissons « 3 mots de la fin »…

— À plusieurs on est meilleurs !
— Community over code !
— Doing business on Open Source is not selling a code that we did not pay but earn his life around a code that is not sold.




3 auteurs de romans Framabook en dédicace à Paris !

Vous l’avez peut-être remarqué, mais la collection Framabook est active, et se diversifie de plus en plus… allant même défendre la Culture Libre dans la fiction !

Alors pour fêter cela, on s’est dit qu’on allait mettre nos auteur-e-s de romans Libre à l’honneur lors d’une dédicace… Car quoi de mieux pour faire découvrir le Libre aux Dupuis-Morizeau de notre entourage que de trouver au pied du sapin un roman dédicacé personnellement… Une histoire qu’ils peuvent adapter, reprendre, diffuser autour d’eux, voire dont ils peuvent écrire la suite…?

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On connaît déjà 2 romancier-e-s Framabook…

 

Apolog_couv#Apolog, de Pouhiou

Il y a bien entendu Pouhiou qui, quand il n’est pas Framaslave ou ne parle pas de sexe libre et open-source, continue de temps en temps d’écrire les aventures des NoéNautes, ses télépathes foutraques, aux bras cassés et pieds nickelés.

Le 3e roman de la série des NoéNautes, #Apolog, est sorti en août dernier, et bonne nouvelle : pas besoin d’avoir lu les deux tomes précédents pour l’apprécier !

En revenant aux origines de la prophétie qui pourrit la vie de ses personnages, Pouhiou se permet de réécrire l’Histoire avec l’irrévérence qu’on lui connaît…

Tout en balisant son roman d’un « code » littéraire nous méta-donnant des infos afin d’encore mieux jouer avec notre esprit.

 

Avant de dormir, CouvertureAvant de dormir, de Lilly Bouriot

Lilly, c’est notre auteure-prodige. Une jeune femme si talentueuse qu’elle a vu son premier roman édité avant même que d’aller passer son bac de Français.

Il faut dire qu’Avant de dormir est une œuvre singulière. Un conte initiatique, une épopée gothique à l’imaginaire dense qui ne dépaysera pas les amateurs de Lovecraft ou de Neil Gaiman.

C’est l’histoire d’Andreï, un adolescent de 13 ans qui emménage dans une ville où un mal mystérieux tue ses voisins par dizaine. Lorsqu’Andreï découvre sous son lit un passage vers une forêt et un monde peuplé de monstres, il décide de partir à la recherche de celle qui pourrait être à l’origine de ces malheurs : la Vouivre.

…et le 3e auteur est une exclu !

vfvv_premcouvVieux flic et vieux voyou, de Frédéric Urbain

Une exclu dans le Libre, vraiment…? OK : parlons plutôt d’avant-première. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le polar drôle et prenant de Frédéric Urbain est en cours d’édition, et n’est pas encore officiellement sorti. Vous l’aurez donc avant tout le monde lors de cette séance de dédicaces !

Frédéric est connu du groupe Framabook, puisqu’il en est l’un des correcteurs. Mais il n’a pas bénéficié de passe-droit pour autant : comme les autres, son roman est passé en comité de lecture et la qualité de son intrigue, l’humour des situations comme la langue enlevée de ces personnages nous ont séduits.

Vieux flic et vieux voyou est un polar dans la plus pure tradition de ces romans de gare qui nous font délicieusement frissonner. Deux papys (un flic à la retraite et un pickpocket rangé des affaires) s’embarquent dans une enquête au suspense maîtrisé, qui va leur faire traîner leur expérience, leurs rhumatismes et leur argot de titis dans les rues de Paname… entre meurtre, trafic de drogue, et tracking GPS.

À vous de diffuser la Culture Libre

Tous ces livres sont Libres (CC-0 pour les romans de Frédéric Urbain et Pouhiou, LAL pour celui de Lilly Bouriot). Ce qui signifie que vous pourrez venir dans la librairie avec votre clé USB et repartir avec tous les romans dans votre poche !

Le logiciel libre bénéficie déjà de communautés qui veillent à le faire connaître et adopter par un maximum de monde. La culture libre ne profite pas encore de ces prescripteurs et prescriptrices, et pourtant… Pourtant c’est une porte d’entrée formidable vers le Libre pour toutes les personnes qui angoissent à l’idée de changer leurs habitudes logicielles.

À vous donc de faire passer l’info autour de vous, et d’emmener un maximum de monde à cette rencontre avec des auteur-e-s qui remettent en question le paradigme vieillissant de la propriété intellectuelle classique 😉

Rendez-vous donc le vendredi 11 décembre dès 19h

À la librairie libriste À Livr’Ouvert

171 bvd Voltaire (M° Charonne)

Pour une Framarencontre très conviviale !




#Apolog, le 3e tome des NoéNautes disponible chez Framabook

Enfin ! Après des mois d’attente, le troisième tome des aventures des Noénautes, les télépathes de Pouhiou, est enfin sorti dans la collection Framabook.

Interrogé par deux de ses correcteurs, l’auteur nous explique comment il a écrit cet opus au cours d’un NaNoWrimo effréné, et nous révèle un peu de ce qu’on va y trouver.

Encore une fois, il n’a rien fait comme tout le monde…

 

https://framablog.org/media/video/pouhiou2.mp4

 

Pouhiou : réécrire l’Histoire, oui, mais avé l’assent provençal

Bon, Pouhiou tu es gentil mais là on a un peu oublié les deux premiers épisodes des Noénautes, tu ne pourrais pas nous résumer les saisons précédentes de cette saga foutraque et jouissive ?

#Smartarded, Tome I des NoéNautes à télécharger ou achter sur Framabook.org
#Smartarded, Tome I des NoéNautes à télécharger ou acheter sur Framabook.org

…et tout ça sans trop spoiler ? OK, chiche, on y va !

Les NoéNautes, c’est le nom que l’on donne aux 8 personnes qui, tous les 88 ans, naissent sur terre avec des pouvoirs de télépathes (des pouvoirs qui, en général, s’éveillent à l’adolescence). Ce sont des personnes qui peuvent voir dans la Noétie (la sphère des idées qui planent autour de nos têtes) et qui peuvent implanter des idées dans notre crâne… mais aussi dans des noeuds (de tricot) ou des cristaux (de sucre) !

Dans #Smartarded, on suit le blog d’Enguerrand, Connard Professionnel qui se découvre tardivement ses pouvoirs et se voit poursuivi par d’autres NoéNautes. Il faut dire que ces 8 personnes sont réparties en 5 Maisons rivales, et s’entendent comme des chats affamés devant la dernière sardine.

Dans #MonOrchide, on lit le blog de Cassandre, une autre NoéNaute qui parviendra à réunir ses comparses pour découvrir et débouter le complot qui règne autour d’elleux : en effet, derrière les Maisons se cachent des Descendants qui attisent la rivalité entre les NoéNautes, et les manipulent afin d’acquérir richesse et influence…

Mais l’avantage de ce troisième tome, c’est qu’il revient aux sources de tout cela, et peut se lire sans trop avoir lu les précédents (même si ça va être plus velu !)

Fred : pourquoi est-ce que Goofy dit « foutraque » à chaque fois qu’il parle de toi ? Tu es vraiment siphonné ?

Goofy : C’est pas lui qui est foutraque (Pouhiou est seulement toulousainzin, c’est connu) mais bien son récit selon moi, et c’est plutôt un compliment, mais j’en ai trop marre de lire tout le temps « un roman déjanté ».

Possible. J’avoue que j’aime bien aller chercher l’originalité, que ce soit dans la forme ou dans le fond. C’est pour cela qu’on peut avoir un épisode qui se croit chez Tarantino, des huîtres ou des bonbons transformés en armes (et des chatons en boucliers), et un langage qui s’amuse autant avec les codes de Twitter qu’avec l’accent provençal.

D’après ce que me disent mes lecteurices, cela donne des romans inhabituels, où il faut quelques pages pour s’habituer à la langue… mais qui sont tellement dans le jeu (ils jouent avec toi quand ils ne se jouent pas de toi !) qu’on finit par s’y amuser avec délices (ou à le jeter dans un coin pour reprendre un bon vieux Marc Lévy !)

Tu as fini ton roman en allant écrire chez les copains dans tous les coins de France,  ça n’a pas  dû être simple de voyager, rencontrer, discuter (on te connaît) et écrire en même temps ?

Alors je ne l’y ai pas fini, je l’ai débuté. Les 50 451 premiers mots de cet ouvrage ont été écrits entre le premier et le 30 novembre 2013, lors d’un NaNoWrimo. Pour relever ce défi (écrire 50 000 mots d’une fiction en novembre) j’ai demandé à mon lectorat une résidence d’artiste ambulante, en mode « J’irai écrire chez vous »…

C’était aussi formidable qu’épuisant.

Car, en plus de devoir écrire 1666 mots par jour, je devais faire mes recherches, concevoir un effet de style bien particulier, ne pas rager contre ma tablette et son clavier bluetooth tout pourri… Et passer le reste du temps à parler, rencontrer, voyager, parler lors des rencontres de voyages… et bloguer tout cela sur le Framablog !

On ne s’en rend pas compte sur le moment, mais un mois aussi dense, aussi riche, à être attentif à chaque personne, chaque discussion, chaque nouvelle idée qui voulait s’écrire à sa manière dans le roman : ça vide. Littéralement comme littérairement. J’ai fini ravi, hein, mais dans un état d’épuisement moral et intellectuel assez… intéressant. J’ignorais qu’on pouvait être à la fois aussi empli et vidé.

Que s’est-il passé ensuite ? J’imagine que pendant plusieurs mois tu devais avoir des messages de lecteurs impatients…

#MonOrchide, tome II des NoéNautes, à télécharger ou acheter sur Framabook.og
#MonOrchide, tome II des NoéNautes, à télécharger ou acheter sur Framabook.og

Je suis rentré et me suis enfermé dans ma chambre pendant un mois et demi. Sortir pour les courses de Noël ou les fêtes de fin d’année en devenait une épreuve ! Puis je me suis remis à vivre, avec un déménagement, un Guide du Connard Professionnel, puis des vidéos parlant de cul…

Durant tout ce temps, j’essayais de revenir sur #Apolog. J’en corrigeais et relisais les chapitres, j’avançais au compte-goutte. L’écriture vient toujours aussi bien, chez moi, mais le fait de s’y mettre était souvent une épreuve. J’ai oublié ce que je claironnais lors des précédents romans : c’est l’histoire qui décide de quand et comment elle s’écrit, pas moi.

Bien sur que j’ai tenté de forcer le rythme, y’avait du monde qui attendait cette suite, moi le premier… Mais c’est quand (au bout de quelques mois) je suis parvenu à m’extraire de cette pression que j’ai enfin pu m’atteler à l’écriture de scènes très dures et d’enfin conclure ce roman.

Le plus bête a été le temps perdu sur des finitions telles que les addenda, la couverture, etc. Entre mon nouveau boulot chez Framasoft et le succès de #CulPouhiou, je n’ai pas su gérer et prendre le temps. Mais on est au bout, et je suis fier de ce nouveau bébé !

Et alors keskya de nouveau dans cette saison 3 ?

Dans cette troisième saison, je me suis éclaté. il y a des intrigues historiques (réinterpréter l’Histoire pour y inclure des NoéNautes tous les 88 ans, c’est jubilatoire !), une prophétie qui se dévoile peu à peu, et donc un éclairage important aussi bien sur les origines que sur l’état actuel des NoéNautes.

Là où je me suis vraiment amusé, c’est quand je me suis mis à créer un code littéraire. J’aime les œuvres qui dévoilent les ficelles de l’histoire qu’elles te racontent. Alors je me suis pris au pied de la lettre. Ici, le roman te dit quand il fait une description, quand il lance un dialogue, le tout avec des balises… Bien évidemment, si ce code est là, c’est qu’il va être plus utile et puissant qu’on ne le croit.

Tu nous refais le coup de la surprise sur le narrateur, ça t’amuse ?
Oui.

C’est un jeu. Un contrat silencieux entre l’histoire, les gens qui la lisent et moi : jusqu’où on peut aller ? Jusqu’où tu me suivras ?

Alors je tente l’auto-parodie… Et, en même temps, quand un magicien fait un tour dont le truc semble trop évident, c’est peut-être pour mieux te distraire…

Cette fois tu as puisé dans des références à caractère historique, pourquoi ? C’est pour faire plus sérieux ou pour capter le lectorat des retraités ?

Cesse donc de dévoiler mon machiavélique plan marketing !

Sérieusement, c’est par irrévérence. Lorsque j’ai écrit le baiser entre Saint-Georges et le Dragon, j’ai explosé de rire en sautillant sur ma chaise ! Quand on écrit du fantastique (ou de l’Urban Fantasy, puisqu’il parait que c’est ce que je fais), l’Histoire est une source d’inspiration merveilleuse, toujours emplie de légendes et d’exagérations ! Cela m’a aussi permis d’aller revoir le Japon féodal (un amour d’étudiant) et de retrouver ce Palais des Papes où j’ai été guide (OK : pour les 3 mois de mon stage de fin d’études, mais il reste dans mon cœur).

D’ailleurs, pour écrire ces références à l’histoire, je n’aurais jamais pu m’en sortir sans Wikipédia, dont les articles et les liens vers les sources ont été pour moi une caverne d’Ali-Baba !

Cliquez sur la couv pour télécharger ou acheter #Apolog, le tome III des NoéNautes sur  Framabook.org
Cliquez sur la couv pour télécharger ou acheter #Apolog, le tome III des NoéNautes sur Framabook.org

Et d’ailleurs qui sont les gens qui te lisent et suivent tes aventures scripturales ? Tu as une idée de la « sociologie » de ton lectorat, ou au moins de ceux que tu as pu rencontrer ?

Évidemment, il est varié… Mais si je fais la moyenne, je pense qu’une majorité sont des personnes de 20-35 ans, qui sont à l’aise avec l’informatique, et/ou les thématiques LGBT+, et/ou la littérature fantastique, fantasy, pulp…

C’est ça qui est drôle quand on met tout ce que l’on est dans ses histoires : il y en a tellement que des univers (et des lectorats) très différents s’y retrouvent !

Qu’est-ce qui te fait kiffer dans l’écriture ? Est-ce que c’est un moyen d’obtenir de la reconnaissance et de faire des rencontres avec les lecteurs, ou bien dès l’écriture y a-t-il un plaisir particulier ?

Je crois, intimement, que nos esprits et nos personnes sont faits de contes. D’histoires. Alors se poser devant une idée et se demander : « Comment je la raconte ? Pourquoi je la raconte celle-là, et de cette manière-là ? Qu’est-ce que ça va faire à l’autre ? »… C’est un moment inouï !

Après, ce que je dis là, c’est probablement du baratin téléramiste. En vrai, y’a un plaisir fou, primal, à être pris dans les mots et les idées, puis pris par le flot, et de nager dedans au rythme des clapotis du clavier… Aujourd’hui, je me rends compte des jours où je n’ai pas écrit (au moins un commentaire ou un email bien bien long) au fait que je suis énervé, irascible. Quand je me mets à créer, à exprimer ce qu’il y a, là dedans, au ventre… ça va mieux. Alors je le fais.

Et l’opus N°4 ce sera quoi donc ? Et puis ce sera quand ? Tu as déjà une idée ? Nan passque t’en as promis huit, quand même…

Pouhiou, par Kaweii (CC-0)
Pouhiou, par Kaweii (CC-0)

Je pense qu’on reviendra au blog. Cette expérience d’écriture en direct est bien trop prenante pour que je n’y regoûte pas. Je n’en sais que peu de choses au final. J’en connais le titre (et je ne le dirai pas), le narrateur, et je pense que cette fois-ci il sera le héros de l’histoire qu’il raconte (ce qui n’est pas le cas dans les romans précédents).

Je crois aussi qu’il va parler d’insouciance et de futilité, parce que je vois beaucoup trop de gravitas en moi et autour de moi. J’ai envie d’un roman avec un petit rire sincère… parce qu’il va probablement détruire les NoéNautes tels qu’on les connaît !

Quand se fera-t-il : quand il le décidera. Peut-être que ce ne sera pas si loin de la sortie de celui-ci, ce serait beau que cela s’enchaîne.

Quant à la suite… qui sait ? J’aimerais un jour me lancer un défi marathonien, finir ces 4 autres romans en un gros… Mais j’ignore complètement si j’en suis capable (et comment je ferais pour avoir un boulot, une vie sociale, d’autres projets…)

Tu verses tes romans dans le domaine public et tu fais des conférences pour expliquer pourquoi. Cool. Mais c’est quoi, cette histoire de confiance dont tu parles tout le temps ?

Le droit d’auteur a été conçu à l’époque où, pour distribuer la culture, il fallait commercialiser des objets (des livres papier). Cet angle économique sous-tend l’essence même de la législation, que je vois basée sur la méfiance du commerçant (envers le voleur, celui qui n’est pas client).

Je ne suis pas un vendeur.

Je donne forme à des histoires pour qu’elles trouvent leur public (qu’il soit « de niche » ou « grand » importe peu, ce n’est pas de mon ressort).

Plutôt que de me méfier des personnes qui s’intéressent à mes fariboles, je préfère les leur confier. Quand tu tournes la page, tu me fais confiance pour poursuivre l’histoire le plus justement possible jusqu’au mot fin. Pourquoi je ne pourrai pas te faire confiance pour la traiter le plus justement du monde ? Ainsi, tu peux en être lectrice, mécène, adaptateur, diffuseuse, critique, traducteur, éditrice, etc… En te faisant confiance, j’y gagne plus parce que tout le monde y gagne… C’est le principe du Libre, non ?

Et alors, comme toujours, on te laisse le dernier mot.

Ben ce mot sera Apologue : un terme littéraire qui désigne un conte moral, une histoire qui veut te faire comprendre quelque chose.

#Apolog, c’est un peu la même chose, sous la forme d’un journal d’erreurs… et avec l’accent provençal.




Framabookin : devenez le concurrent d’Amazon !

L’été arrive, avec lui son lot de vacances, siestes… et des moments où l’on prend enfin le temps de lire, tranquillement installé sur sa serviette, son fauteuil, sa chaise longue…

Le petit Dupuis-Morizeau est comme ses parents : il ne se sépare jamais des 3-4 livres qu’il dévore à tour de rôle. Pour ne pas surcharger sa valise, il lit des ebooks sur son téléphone, attendant son prochain anniversaire afin de pouvoir lire sur une tablette (comme son beau-père, féru de BD) ou une liseuse (comme sa mère, qui aime son confort de lecture).

Seulement voilà : ces objets et applications sont souvent connectés à des catalogues (Amazon, Google Book, Kobo…) où de petits malins vous font acheter des livres du domaine public (ils vous feraient même payer les œuvres de Pouhiou pourtant gratuitement et librement disponibles sur son site !)

C’est en pensant à la famille Dupuis-Morizeau que nous avons ouvert un catalogue de livres électroniques Libres : Framabookin !

Cliquez sur l'image pour accéder à Framabookin
Cliquez sur la liseuse pour accéder à Framabookin

Le Domaine Public et Framabook à portée de doigt

Framabookin (prononcez « bouquine ») est un catalogue OPDS. Derrière cet acronyme barbare (Open Publication Distribution System) se cache en fait la possibilité de présenter, sur un seul lien, toute une collection de livres électroniques avec leurs couvertures, résumés, auteurs, etc. Une base de données dans laquelle vous pouvez regarder, rechercher, et (re)trouver l’ouvrage que vous désiriez.

Je télécharge ou pas...?
Je télécharge ou pas…?

Il vous suffit donc de suivre notre tutoriel pour ajouter ce catalogue dans votre application de lecture préférée (par exemple l’application libre FBReader) ou fureter dans son interface web depuis le navigateur de votre tablette/liseuse pour accéder, en deux tapotages et trois glissés, à tous les livres libres que nous avons collectés pour vous.

Afin de fournir ce catalogue, nous avons hébergé un dépôt de la collection Bibebook. Bibebook, c’est une équipe de passionné-e-s qui ont pris des ouvrages du domaine public pour en faire des ebooks bien édités, aux données claires et joliment formatées… en somme, faits pour être agréablement lus sur liseuses. Malgré une surcouche de droits éditoriaux (licence CC-BY-SA) sur des ouvrages relevant du domaine public, il faut reconnaître que leur travail éditorial est admirable et qu’ils nous permettent ainsi d’aisément proposer les grand classiques de notre culture tels Hugo, Zola et Baudelaire, à portée de wifi.

Bien entendu, nous avons aussi inclus dans ce catalogue la collection des Framabooks. Du roman de Lily Bouriot aux BD de Gee en passant par nos manuels ou la biographie de Richard Stallman, toute la collection des livres concoctés par la communauté Framasoft pour votre plus grand plaisir est présente au rendez-vous et n’attend plus que votre dévorante envie de lire.

À vous de créer les catalogues de vos rêves

Oh les beaux framabooks !
Oh les beaux framabooks !

Framabookin n’a pas vocation à devenir LE catalogue du Libre, pas plus que Framasoft ne souhaite se transformer en GAFAM Libriste. Auteur-e-s, inutile donc de vous précipiter sur votre clavier pour nous envoyer votre dernier ouvrage sous licence libre afin que nous l’y intégrions : nous n’avons pas une armée de bénévoles prête à devenir un comité éditorial (mais n’hésitez pas à proposer vos ouvrages à la collection framabook).

Comme toujours avec nos services de la campagne Degooglisons Internet, l’objectif est triple :

  • Vous sensibiliser au fait que quelques grands acteurs (Amazon, Google livres, Itunes bookstore) monopolisent la diffusion de la culture numérique, malgré le boulot formidable de projets alternatifs (Gutenberg, Wikisource, Bibebook, etc.) ;
  • Vous démontrer qu’il est possible (et facile) d’héberger soi-même son propre catalogue, de proposer ses collections de livres Libres pour sa famille, son établissement scolaire, son association, son entreprise…
  • Vous inciter à essaimer, à devenir vous même le concurrent d’Amazon & consorts, en vous proposant un tutoriel qui retrace pas à pas comment nous avons fait pour héberger Framabookin.

Bonnes Lectures !

Alors oui : LE catalogue rassemblant TOUS les ebooks libres francophones reste à inventer… Mais en attendant d’avoir la joie de relayer une telle initiative, nous avons hâte de découvrir VOTRE catalogue, celui qui reflètera vos goûts et vos choix éditoriaux.

Et surtout, d’ici là, nous vous proposons de faire comme la famille Dupuis-Morizeau et de farfouiller parmi des centaines et des centaines d’ouvrages Libres qui se téléchargent sur n’importe quel appareil en allant à une seule adresse :

www.framabookin.org




Avant de dormir, un roman fantastique et sombre chez Framabook

Télécharger et/ou acheter le roman de Lilly sur Framabook.org

Le groupe d’édition Framabook est particulièrement fier de vous annoncer la sortie d’un nouveau roman dans la collection. Ce choix éditorial peut étonner quand on voit le reste de la collection, mais pour nous il s’est imposé comme une évidence.

Avant de dormir est un premier roman dont l’auteure, Lilly Bouriot, passera son bac Français d’ici quelques mois. Notre comité de lecture a de suite été séduit par la franchise et la qualité de sa plume, ainsi que par son univers aux fumets de tourbe, d’écorce mouillée et de sang caillé.

Il s’agit là d’un conte fantastique et sombre, qui met en scène Andreï, un jeune homme de 13 ans contemplatif et solitaire. L’histoire commence au moment où il emménage avec ses parents (pour le moins distants) dans une demeure étouffante, au cœur d’une ville dont les habitants meurent dans des circonstances mystérieuses. Tout bascule lorsque, sous son lit, il découvre un portail vers une forêt sombre emplie de monstres lugubres qui parlent avec frissons de… la Vouivre.

Lilly, l’auteure de cet opus, a décidé de placer ce premier bébé sous Licence Art Libre, par amour des valeurs du Libre et dans l’espoir de partager son histoire avec le plus grand nombre…

Une telle démarche pour sa première création ne peut que susciter la curiosité… et nous n’avons pas résisté à l’envie de l’interviewer pour le Framablog… Une interview qui retranscrit bien la franchise désarmante et la profondeur espiègle de cette créatrice avec qui nous avons travaillé sur cette édition.

Entretien avec Lilly Bouriot, auteure de Avant de dormir

Bonjour Lilly… Lorsqu’on écrit sur toi, on a envie de te présenter comme « La lycéenne qui publie son premier roman avant même que d’avoir passé son bac de français ». Est-ce que tu trouves cela réducteur ? Comment te présenterais-tu aux lecteurs du framablog ?

En fait, c’est un résumé plutôt complet ! Ma vie est assez banale, je fais des devoirs, je sors (rarement) avec des amis, je regarde des dessins animés… À seize ans, on n’est pas vraiment grand-chose. Mais ça va, je le vis bien, je sais que d’ici quelques années, j’aurai de quoi étoffer ma présentation ! Et puis, ça a un petit air enfant prodige, « la lycéenne qui publie son roman avant son bac », ça plaît à mon côté mégalomane.

Pourrais-tu nous dire comment et depuis quand tu en es venue à l’écriture de fiction : parce qu’après un premier prix au collège au concours sur la Résistance, tu passes à un concours de nouvelles « une terrible beauté est née » où tu fais naître une Lilith déjà assez proche de tes personnages d’Avant de dormir, non ?

Je dois l’avouer, cette rédaction pour le concours de la Résistance, je l’ai faite en une demi-heure parce que j’étais obligée de rendre quelque chose, alors que le travail en duo qu’on devait rendre, j’y ai passé une semaine, et j’en ai jamais entendu parler. Une grande déception.

En fait, j’écris depuis que je suis toute petite ! J’ai achevé ma première histoire lorsque j’avais sept ans (une histoire de pirates appelée Les Piratos… Parce qu’à sept ans j’avais beaucoup d’originalité…). J’ai toujours écrit sur des personnages qui se retrouvaient dans un autre monde un peu fantastique où ils vivaient de grandes aventures. Avant de dormir est un livre qui parle de beaucoup de thèmes qui me sont très chers et qui reviennent régulièrement dans mes histoires, et le fantastique en fait partie.

Avant de dormir est un roman à l’ambiance sombre, lourde, qui sent la tourbe, l’écorce humide et le sang séché… Pourquoi cette envie de créer une telle atmosphère dans ton roman ? Pourquoi autant de blessures, de cicatrices douloureuses, d’épreuves physiques ?

L’atmosphère étouffante du roman vient en fait des jeux auxquels j’ai pu jouer et des films que j’ai pu voir un peu avant de commencer à écrire. Il y a quelque chose dans le vert et l’humide qui me plaît beaucoup, quelque chose de plus sombre, de plus ancien, comme si on revenait à un stade primal où tout est encore possible, comme si le temps s’y était arrêté. Si les monstres existent, ils vivent soit au fond de l’océan, soit au cœur de vieilles forêts. Des endroits où ils grandissent sans se faire voir…

Quant aux blessures, la question me taraude, car j’ai une peur bleue du sang ! Ce n’est même pas un reflet de mes « cicatrices intérieures » ou quelque chose dans le genre… C’est peut-être un moyen de me convaincre qu’on peut survivre à une petite coupure et qu’on n’a pas besoin de s’évanouir lorsqu’on s’entaille le doigt avec un rasoir.

Andrei, le héros, est un jeune homme de treize ans délaissé, assez peu écouté ou même considéré par ses parents, qui vit son adolescence dans une certaine solitude face au monde des adultes… C’est une vision de l’adolescence ni très joyeuse ni très répandue…

Je pense que c’est un problème de génération. Je crois que je fais partie d’une jeunesse très blasée, à laquelle on annonce un futur apocalyptique (réchauffement climatique, manque de ressources, manque d’emplois, surpopulation) et qui est malgré tout poussée par les gens plus âgés à changer le monde. Il y a une pression énorme et peu d’exemples sur lesquels se reposer. De ce fait, je pense qu’il y a une coupure, un gouffre entre les adultes et les jeunes adolescents de maintenant, une certaine solitude. Ou peut-être que c’est normal de se sentir seul et perdu à l’adolescence ?

En tous cas, c’est drôle que vous me demandiez ça, car j’ai une famille très aimante avec laquelle je m’entends très bien. Je crois qu’au final j’aime juste les personnages solitaires ! C’est plus marrant, après on peut leur faire découvrir ce que c’est de ne pas être seul, c’est un moment formidable.

En lisant ton roman, on songe au film Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Torro, mais aussi à Coraline ou L’Étrange Vie de Nobody Owens de Neil Gaiman… Ce sont des références qui te parlent ? Quelles sont tes sources d’inspiration pour ce roman ? Et la Vouivre, c’est à cause de légendes locales ou bien en hommage à Marcel Aymé ?

Vous avez bien trouvé ! J’ai regardé Le Labyrinthe de Pan lorsque j’avais huit ans… J’en suis sortie marquée à vie. L’Homme Pâle est terrifiant ! J’en fais encore des cauchemars !

Coraline et l’œuvre de Neil Gaiman en général sont aussi de grandes références pour moi. « J’ai été surpris de voir que Coraline était un livre destiné aux enfants, qui terrorisait les adultes », a dit Gaiman, et j’ai beaucoup apprécié cette citation. C’est un excellent livre.

Quant à la Vouivre, dans le village dans lequel j’ai passé mon enfance, j’allais souvent au lavoir déposer des fleurs dans l’eau pour la vouivre du coin (c’était une femme très gentille dans ma tête). Je suppose que c’est resté !

Lilly, une auteure au naturel renversant.

Tu as fait la démarche de placer ton premier roman sous licence libre et de le proposer à Framabook… Comment connais-tu le Libre ? Pourquoi un tel choix ?

C’est un ami informaticien qui m’a parlé pour la première fois de Framasoft et de sa démarche. Cette idée de partage avec le plus grand nombre possible d’utilisateurs m’a enthousiasmée. Il m’a expliqué plus en détail comment le Libre fonctionnait, et les valeurs qu’il véhiculait. Il était très impliqué et j’ai décidé de l’écouter en allant demander conseil au groupe Framabook.

Il parait qu’il y a un poème qui est pour toi très lié à Avant de dormir… Tu nous en parles ?

C’est le poème dont est tiré le titre ! Il s’appelle « Stopping by Woods on a Snowy Evening » de Robert Frost. Si toute l’imagerie du poème s’accorde parfaitement avec l’histoire, c’est la dernière strophe qui m’a vraiment touchée. Elle va comme suit :

The woods are lovely, dark and deep,

But I have promises to keep

And miles to go before I sleep,

And miles to go before I sleep.

(ce qui signifie : « les bois sont beaux, sombres et profonds / mais j’ai des promesses à tenir / et des miles à faire avant de dormir / et des miles à faire avant de dormir. »)

Bien sûr, en anglais, « before I sleep » a vachement plus la classe. C’est tout le problème d’écrire en français. C’est moins joli.

Tes prochains écrits (si tu en as en projet) continueront-ils de flirter avec le fantastique ?

J’écris effectivement mon second roman, que je prévois d’être un peu plus long qu’Avant de dormir. C’est un roman que j’essaie d’écrire depuis que je suis petite et qui ne me satisfait jamais. Mais cette fois, l’histoire me paraît tenir debout ! Et le fantastique y joue une grande part. C’est dans ce genre que je pense continuer à l’avenir, c’est celui qui me plaît le plus. Et puis, les monstres, c’est cool.

Sur le Framablog, on aime bien laisser à l’interviewé-e le mot de la fin… Tu en fais quoi ?

Je n’ai pas vraiment d’idée mais il y a une de mes amies à côté qui me demande de faire une blague alors je vais faire celle qu’elle dit le plus souvent :

– Pourquoi les Japonais croient-ils en la réincarnation en cheval ?

– …… Parce qu’ils sont déjà poneys.

(des japonais)

(badum-tssh)

(sinon y’a celle de Jésus en photo mais je la garde pour une potentielle future interview.)

En tous cas, merci beaucoup d’avoir proposé cette interview ! Passez une bonne journée !

 

C’est à vous, désormais, de découvrir, partager et diffuser le premier roman de Lilly Bouriot, Avant de dormir.

Et pour les papier-vores, il est déjà disponible sur EnVenteLibre !




Beginning with Code_Aster, un nouveau Framabook

Sortie de Beginning with Code_Aster, un livre de Jean-Pierre Aubry

Framabook a le plaisir de vous faire part de la parution d’un nouvel ouvrage qui vous initiera à la méthode des éléments finis.

Vous trouverez des détails sur l’ouvrage sur sa page Framabook. Son auteur, Jean-Pierre Aubry, est ingénieur à La Machine, célèbre compagnie de théâtre de rue dont la particularité est entre autres de présenter de gigantesques structures artistiques.

À l’occasion de la sortie de son livre, Jean-Pierre Aubry a bien voulu répondre à quelques questions à propos de ses activités et de ce manuel paru dans la collection Framabook. Jean-Pierre Aubry Framabook : Bonjour Jean-Pierre. Tu publies un ouvrage plutôt complexe sur la méthode des éléments finis dans la collection Framabook. Ce manuel a ceci de particulier qu’il introduit à l’utilisation de Code_Aster. Comment as-tu découvert ce logiciel libre ?

Jean-Pierre Aubry : J’ai commencé ma carrière il y a bien longtemps déjà en concevant des voiliers avec Philippe Harle. Et dès le début des années 1970 nous utilisions un calculateur électronique (Hewlett Packard 9810, si je me souviens bien) pour automatiser certaines tâches de conception répétitives impliquant du calcul numérique. À cette époque, le terme ordinateur n’était pas encore omniprésent, les machines n’avaient pas d’écrans, et les résultats étaient des chiffres imprimés sur une bande de papier.

En 1986 j’ai participé à la conception d’un voilier pour lequel le CEA (Cadarache) avait offert des moyens, matériels et humains, en matière de calcul par éléments finis, pour valider un module de calcul adapté aux matériaux composites, cette collaboration m’avait ouvert les yeux sur les possibilités de cette méthode… qui est devenue, par la suite, un fil conducteur dans ma vie professionnelle, hormis peut être le passage par la conception des appareils à pression de gaz, ou des citernes de transport de matières dangereuses, de l’essence aux composés les plus dangereux en passant par les acides chlorhydrique ou fluorhydrique par exemple. En effet ces objets sont conçus selon des règles empiriques (au vrai sens de ce terme, souvent galvaudé) datant de la fin du XIXe siècle, soigneusement améliorées depuis et considérées, par toutes les autorités du monde, comme suffisantes.

Précédemment j’avais été responsable du département simulation numérique d’un bureau de recherche et développement où nous utilisons le logiciel SAMCEF®, un poids lourd de la catégorie.

Le passage sous licence GPL de Code_Aster en 2001 est un événement qui n’était passé inaperçu aux yeux de personne dans la communauté des utilisateurs de logiciels de modélisation numérique, mais la réputation d’être rébarbatif était telle que je ne m’y étais pas intéressé. C’est presque tout naturellement qu’en 2005, pour les travaux de La Machine, nous avons fait l’acquisition d’une licence de SAMCEF® qui, pour quelques dizaines de milliers d’euros, était encore bien loin d’être complète. Parallèlement je menais une veille technologique et j’avais déjà regardé plusieurs logiciels open source de calcul par éléments finis. Il y en a des dizaines mais aucun d’eux ne couvrait vraiment nos besoins.

En 2007 j’ai sauté le pas, téléchargé le live CD de CAELinux contenant Salome-Meca et Code_Aster (j’utilisais déjà plus ou moins régulièrement Gmsh) et je m’y suis mis. Les débuts ont été laborieux et après deux ans de travail en parallèle avec le logiciel précédent, j’ai considéré que je savais utiliser Code_Aster et qu’il donnait les résultats attendus. Et voilà « by appointement to La Machine » pour Code_Aster !

FB : Depuis la libération de ce logiciel par EDF, une communauté Code_Aster a vu le jour, et dont tu es l’un des membres. Peux-tu nous présenter cette communauté et ses activités ?

JPA : En fait il y a deux entités quelque peu distinctes.

D’une part il y a une communauté informelle autour de Code_Aster, ce sont des utilisateurs qui s’entraident par l’intermédiaire de plusieurs forums hébergés sur le site de Code_Aster. On y trouve principalement des questions concernant l’installation, l’usage voire le développement et cela s’apparente à une auberge espagnole. C’est d’ailleurs après avoir participé à quelques centaines d’interventions sur ces forums que m’est venue l’idée d’écrire ce livre. Au moment où sa rédaction s’achève, je constate d’ailleurs que les quelques centaines de participations sont en passe de devenir deux milliers.

D’autre part, il existe une communauté formelle plus restreinte, le réseau ProNet, regroupant les entreprises qui utilisent Code_Aster à titre professionnel soit pour la réalisation de calculs pour leur propre usage, soit en tant que sociétés de services. Et là hormis la promotion de Code_Aster, voire son enseignement, les questions évoquées sont plus spécialisées.

FB : Dès le premier chapitre, tu signales que le livre n’est ni un livre d’ingénierie mécanique ni un livre dédié au design structurel. Pourquoi ce choix d’en rester à la méthode des éléments finis ?

JPA : En fait c’est assez simple : en plus de 300 pages je n’ai couvert que quelques centièmes des capacités de Code_Aster, dont je ne connais probablement pas beaucoup plus d’une grosse dizaine, et j’ai dû faire des choix pour avoir un fil directeur et ne pas trop m’évader. Ajouté à cela, un précis de conception de structure aurait produit un livre bien plus volumineux et m’aurait amené sur des terrains où mes connaissances sont encore bien trouées(1) !

Quoi qu’il en soit, les deux sujets sont fondamentalement différents. Le calcul de structure dans sa déclinaison éléments finis n’est qu’une AIDE à la conception. De nombreuses structures remplissant correctement leur rôle ont été construites sans aucune simulation numérique. Caravelle et Concorde ont été conçus à l’époque où l’outil de conception des bureaux d’étude le plus avancé était une règle à calcul (c’est sur un objet de ce type que s’appuie le personnage représenté sur la couverture). A contrario il est tout à fait possible de faire la justification par la méthode des éléments finis d’une structure médiocre voire dangereuse !

FB : La Machine… c’est quoi ? tu y fais quoi avec Code Aster ? Tu utilises d’autres logiciels libres ?

JPA : La Machine est à l’origine une troupe de théâtre de rue produisant ses propres spectacles et construisant les « marionnettes » qui sont les vraies actrices du spectacles. Le mot « marionnettes » se réfère plus à leur mode de fonctionnement qu’à leur taille car celles-ci mesurent entre 10 et 20 m, longueur et hauteur, pour un poids de plusieurs dizaines de tonnes. Elles évoluent au milieu du public, dans des spectacles gratuits. Le risque qu’elles représentent est important et impose un dimensionnement rigoureux, sans parler de l’environnement réglementaire de plus en plus contraignant. Prévenir ce risque en matière de structure est ma responsabilité ici.

Ceci nous a amenés à une chaîne de conception qui n’a rien à envier aux industries les plus avancées avec les mêmes outils de conception assistée par ordinateur. La petite poignée de dizaines de milliers d’euros investie dans un logiciel de calcul par éléments finis (et encore pour une version basique) me laissait assez insatisfait alors que tout le reste de mon travail était déjà réalisé avec des logiciels libres, sous Linux, avec Gnumeric pour tous les calculs, LaTeX pour la rédaction des documents, etc.

FB : Ce livre est en anglais (et en couleur). Pourquoi ce choix ?

JPA : En anglais parce que ce langage est dominant sur le forum utilisateur de Code_Aster et dans la communauté scientifique en général. Si je peux me permettre une petite digression ici : c’est en s’exprimant en anglais que la communauté scientifique francophone se fait connaître du reste du monde et en sort renforcée.

En couleur ? Ouvrez les pages consacrées à la visualisation des résultats et essayez de les imaginer en nuances de gris. On passe du rouge au noir pour la zone des valeurs maximum qui posent problème, et du bleu au noir pour les zones des valeurs minimum qui peuvent en poser aussi, alors que les valeurs intermédiaires au demeurant moins critiques sont représentées en nuances de gris !

FB : Le fait que Code Aster soit libre, est-ce que cela est un avantage pour les métiers qui l’utilisent ?

JPA : Code_Aster permet de réaliser tous les calculs, des plus simples aux plus sophistiqués, pour un coût d’acquisition nul. L’investissement intellectuel nécessaire à sa prise en main dépend essentiellement des antécédents de l’utilisateur, et à mon sens, il n’est que marginalement supérieur à celui des logiciels commerciaux. En fait, une utilisation avancée d’un code commercial va finir par se faire en passant par dessus la fameuse interface graphique utilisateur et là on revient à égalité avec Code_Aster. À ce stade, la différence n’existe plus : l’utilisateur de Code_Aster a appris depuis longtemps à poser le problème hors de cette interface.

Pour les utilisateurs avancés, la possibilité d’intégrer facilement ses propres développements au sein même du code est un avantage déterminant. Et, last but not least, la communauté des utilisateurs offre, via son forum, une réponse plus rapide que la plupart des hot lines commerciales.

Note

(1) Ceci étant, l’idée de faire un livre « Le calcul de structure, c’est quoi ? pour les nuls » est une idée qui me trotte dans la tête depuis des dizaines d’années. Le modèle du genre étant à mon sens ceci  : http://en.wikipedia.org/wiki/J.E._Gordon