Rencontre dédicace avec 3 auteurs de la collection Framabook le 8 décembre à Paris

Pouhiou - Toulouse - Capitole du Libre 2012

Le saviez-vous ? On trouve désormais l’intégralité de notre collection de livres libres Framabook dans les rayons d’une sympathique librairie parisienne au nom fort bien choisi : « A Livr’Ouvert » qui se situe 171 bis boulevard Voltaire.

Pour fête dignement cela, nous vous invitons samedi 8 décembre entre 16h et 18h30 à une rencontre dédicace avec trois auteurs de la collection : Simon Gee Giraudot (ci-dessous sur la photo), Benjamin Jean et Pouhiou (ci-dessus sur la photo).

Ils partagent le même engagement en faveur du Libre mais leurs ouvrages respectifs s’inscrivent ici dans la diversité puisqu’on a une BD, un essai et un roman.

Alexis Kauffmann (aKa) et d’autres membres de la dream team Framasoft seront également présents, sans oublier quelques chatons fraîchement sauvés du Pack Liberté.

Dernier argument : un apéro sera offert pour l’occasion 😉

Important : Si vous comptez en être merci de remplir ce framadate qui nous permettra de nous compter afin de mieux nous organiser.

  • Rencontre Framabook à la Libraire « A Livr’Ouvert »
  • Samedi 8 décembre de 16h à 18h30
  • 171 bis boulevard Voltaire 75011 Paris (Métro Charonne)
  • OpenStreetMap

Gee - Festival BD engagée

Crédit photos : Pierre Selim et aKa (Creative Commons By)




Nouveau Framabook : « Au temps pour moi » tome 4 de la série BD Geektionnerd

Nous sommes tellement contents de vous présenter ce nouvel opus Framabook que nous allons le faire trois fois :

En mode « BD à la cool »

(par son auteur même, c’était bien le moins)

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

En mode « communiqué de presse »

(parce qu’on sait aussi être sérieux parfois)

Des journées portes-ouvertes dans un laboratoire de mathématiques fondamentales, ça n’a rien de très excitant. Sauf lorsqu’on y découvre un mystérieux modem temporel qui pourrait bien amener les trois amis bien plus loin qu’ils n’auraient pu l’imaginer…

Pour cette 4e aventure, Gee (Simon Giraudot) met sa verve et son humour au service d’un conte retourverslefuturiste à la morale joyeusement libertaire. Au programme : voyage dans le temps over-clocké, redémarrage de systèmes totalitaires, et compilation de piques sur les brevets et la propriété intellectuelle !

Depuis 3 ans qu’il tient le blog geektionnerd.net (sans oublier sa chronique hebdomadaire ici-même), Gee a eu le temps d’affiner sa plume. Sur son site, il alterne des planches de courtes définitions, et les longs récits publiés dans la collection Framabook. Cette 4e histoire est forte de cette expérience. Les références geeks sont présentes et pointues, tout en restant accessibles pour l’internaute lambda. Trouvant un bel équilibre entre narration et humour, le récit de Gee sort ses héros de leur quotidien, et séduit par son audace. Une BD libre à lire pour réfléchir, pour rire et pour le plaisir.

En mode « Marketing TF1 »

(avec la participation de quelques membres de Locaux Motiv’)

Locaux Motiv' - Geektionnerd Tome 4

-> Pour vous procurer l’ouvrage

-> Retrouvez toute la collection Framabook




Grande première chez Framabook : la sortie d’un roman  ! (qui plus est #déjanté)

#Smartarded - Pouhiou - Framabook - CouvertureDes années que je présente ici la sortie d’un nouveau livre de notre libre collection Framabook. Je suis pour ainsi dire rôdé à l’exercice, pas une routine mais presque.

Sauf que là je cale un peu. Je ne sais pas trop par quel bout le prendre celui-là. Il faut dire que sa première phrase ne m’aide pas forcément : « Quand t’as eu des hémorroïdes, tu peux plus croire à la réincarnation ».

Grand moment de solitude…

J’apprends ensuite que ce roman-feuilleton a été écrit et blogué en direct. Chaque matin, il fallait écrire au moins 800 mots. Chaque soir, à 17h28, il fallait les publier. Un épisode par jour, quatre jours par semaine. Ce premier tome recueille les épisodes publiés entre le 6 février et le 7 juin 2012 sur le blog NoeNaute.

Soit.

Les journalistes ne me jetteront pas la pierre, mais, quand on manque d’inspiration, on a la tentation d’aller pomper de gros morceaux du Dossier de presse.

#Smartarded – Le cycle des NoéNautes, I est une fantaisie urbaine où on trouve pêle-mêle du Hello Kitty, du café à ouverture facile qui s’ouvre pas, des lézards qui shootent des chats, des coussins berlinois, une concierge hackeuse, des féministes malignes, du Babybel, des chatons, des hémorroïdes (on le saura !), une maladie mentale pénienne et mortelle et des SDF rebelles.

Nous voici donc bien plus avancés ! Enfin, si ça vous a déjà convaincu, c’est par ici.

Moi je préfère poursuivre en reproduisant ce qui ressemble (vaguement) à un résumé :

Smartarded est la contraction de Smart Ass (petit malin tête à claques) et Retarded (débile mental).

L’histoire, c’est celle d’Enguerrand Kunismos. Ce jeune homme de 25 ans avait une carrière prometteuse en tant qu’ingêneur. Une sorte de consultant en connardise qui gagne très bien sa vie en imaginant comment pourrir efficacement la nôtre. Mais un accident lui fait développer des capacités assez étranges… Celles de voir et d’intervenir dans les histoires qui se jouent dans nos têtes. Dans la noétie, la sphère des idées.

Enguerrand est un NoéNaute. Or, les NoéNautes sont peu nombreux. Et ils détestent savoir que d’autres sont, encore, en vie.

Enguerrand découvre le petit monde des NoéNautes et ses règles subtiles en essayant de sauver sa peau. Il nous blogue donc sa cavale avec Fulbert (énigmatique monsieur je-sais-tout au magnifique fessier) dans un road-movie livresque bourré de #hashtags cyniques, de références geek, d’amours LGBT. Et d’un héros qui se prend pour un méchant.

Soit, vous connaissez désormais le chemin vers la sortie (du livre), parce que, de mon côté, je continue encore un peu, d’autant que, prévoyant tout (et même le pire), on nous donne dix bonnes raisons de parler de #Smartarded :

1. Pour que l’auteur écrive la suite
2. Car c’est un livre gratuit qui peut s’acheter
3. Parce que c’est le 647e livre de la rentrée.
4. Pour y découvrir une Toulouse insoupçonnée
5. Car c’est le premier roman libre édité en France
6. Parce qu’un auteur libre est mieux payé qu’un auteur sous copyright
7. Pour frimer sur twitter avec des #hashtags
8. Car c’est le premier roman écrit sur tablette
9. Parce qu’il y a des chatons dedans.
10. Non mais sérieusement, quoi : des chatons !

PouhiouNotre auteur marque ostensiblement quelques points là (un peu moins de dix quand même). Plus précisément la licence choisie est la CC0 (Creative Commons Zéro) qui est une sorte d’offrande immédiate et volontaire au Domaine Public. Finalement, peut-être qu’il mérite qu’on clique (enfin) sur ce lien.

Tiens, justement, m’aperçois que je n’ai pas encore parlé de l’auteur !

Que dire sinon qu’il s’appelle Pouhiou et que ce n’est pas avec un pseudo pareil qu’on risque un jour d’avoir son article dédié sur Wikipédia.

On va cependant quand même signaler cet entretien sur le site Framabook, ne serait-ce que parce qu’il comporte des questions aussi subtiles que « Pourquoi ton roman est-il Gay & Geek friendly ? » ou encore « La licence libre, c’est parce que t’as pompé ? ».

Et si vous le croisez un jour, ne vous sentez surtout pas obligé(e) de lui dire : « Il faut que je lise ton livre » !




Nouveau framabook Atelier Drupal 7 par Cyprien Roudet

Atelier Drupal 7 - Cover 3D

« Atelier Drupal 7 – Créer un site web avec un CMS pas comme les autres », la collection de livres libres Framabook s’agrandit avec un nouveau titre et non des moindres !

Drupal est l’un des meilleurs logiciels de création de sites Web. Drupal est sous licence libre. Drupal est réputé pour ne pas être toujours très facile d’accès, surtout au démarrage. Autant de bonnes raisons de vous proposer aujourd’hui un framabook dédié à la version majeure numéro 7.

On le doit à Cyprien Roudet, développeur de sites web indépendant est déjà auteur d’Atelier Drupal 6 en 2008.

Près de 500 pages accompagnées de nombreuses copies d’écran, pour un ouvrage complet, pédagogique et progressif (cf sommaire). Bref, tout ce qu’il faut pour devenir un orfèvre Drupal en poussant la porte de cet excellent atelier 🙂

Il est disponible sur EnVenteLibre au format broché ou spiralé (pertinente idée pour l’avoir toujours bien ouvert à côté de l’ordi).

Comme tout bon framabook qui se respecte, on le trouve également en libre téléchargement sur notre site dédié.

Merci de diffuser l’information si vous la jugez pertinente (cf communiqué de presse) car, licence libre oblige, on aimerait beaucoup conjuguer le succès de sa diffusion électronique avec celle de sa version matérialisée livresque.




Option Libre, nouveau framabook pour tout savoir sur les licences libres

Option Libre - Benjamin Jean - FramabookEn cette nouvelle année 2012, Framasoft est fier et heureux de vous annoncer la sortie d’un nouveau livre framabook que nous attendions depuis longtemps : Option Libre. du bon usage des licences libres, par notre ami et fidèle collaborateur Benjamin Jean.

Nous l’attendions depuis longtemps mais peut-être vous aussi. Ce livre que nous espérons précieux et utile vient en effet combler une lacune, celle de donner une information claire, riche et précise sur les différentes licences libres.

Afin de faire son choix et/ou les utiliser en toute connaissance de cause.

Nous aurons l’occasion d’en parler plus en détails dans de futurs billets, mais en attendant place à la préface de Michel Vivant, professeur à Sciences Po., que nous vous suggérons fortement de lire car, au delà de donner envie de parcourir l’ouvrage, elle est au demeurant fort bien écrite : « Le Libre n’est ni objet d’effarouchement ni objet de militantisme. Le Libre est tout simplement. ».

Et surtout place au livre qui, comme tout volume de la collection framabook, est un livre sous licence libre, disponible aussi bien à la vente, 20 € sur notre boutique EnVenteLibre (merci pour votre soutien), qu’en libre téléchargement sur le site du projet.

Préface

C’est à bien des titres que je connais M. Jean. Tout d’abord, il y a quelques années comme étudiant du master de « droit des créations immatérielles » que j’avais fondé puis ensuite pour l’avoir recruté comme chargé de mission à Sciences Po ; pour l’avoir eu encore à mes côtés pour organiser diverses manifestations dont un prestigieux cycle de conférences sur la propriété intellectuelle à la Cour de cassation ou comme membre d’un think tank sur le cloud computing…

À chaque fois, j’ai pu apprécier ses qualités humaines comme ses qualités intellectuelles. Benjamin Jean sait mêler la rigueur, la finesse d’analyse, le sens des nuances et de l’à-propos à une réelle modestie et une constante gentillesse, ce qui est rare, sans oublier, sur un autre registre, une grande passion pour les sujets qu’il aborde.

C’est tout cela qu’on retrouve dans les pages qu’il nous livre ici, et que j’ai pu, pour beaucoup d’entre elles, déjà découvrir en « bonnes feuilles ».

Passion bien sûr car, très tôt passionné d’informatique, Benjamin Jean s’est aussi vite découvert une passion pour cet « autre modèle » qu’est le « libre » qu’il nous décrit dans sa véracité et sa complexité. Car le libre n’est pas sous sa plume cet objet d’effarouchement qu’il est pour bien des juristes traditionalistes qui n’aiment pas sortir du cadre qu’ils connaissent. Il n’est pas non plus cet objet de militantisme (et pourtant Benjamin Jean est un militant) qu’il est pour bien des défenseurs du libre. Le libre est tout simplement.

Il est, il existe comme un phénomène installé dans le paysage des pratiques, né de la pratique et en réaction contre les pratiques établies, répondant à diverses aspirations dont la volonté de partager la création faite (et le bénéfice qui en découle, point nécessairement le bénéfice économique) n’est pas la moindre. C’est le mérite de Benjamin Jean de présenter ainsi cette « Option libre » comme un phénomène qui mérite considération, appelle compréhension et décryptage, et ne se réduit pas à quelques modèles (quelques caricatures chez ses adversaires) simples.

La présentation des diverses écoles de pensée qui font qu’en réalité il n’y a pas un libre mais des libres ou, si l’on préfère, de multiples voies pour organiser cette liberté (car c’est bien d’une liberté organisée qu’il s’agit), est sans doute, sur le terrain spéculatif, une des parties les plus intéressantes de l’ouvrage. D’autant que — notre auteur le montre bien — aujourd’hui, au-delà des mouvements qui ont initialement fait naître le Libre, chacun a sa raison qui le pousse à opter pour celui-ci, jusqu’aux grands acteurs du privé qui jouent ou jouaient traditionnellement la carte propriétaire : « Les individus, les associations et autres organismes à but non lucratif peuvent avoir un rapport au Libre complexe qui mêle philosophie, idéologie, et des arguments plus raisonnés comme le coût ou l’indépendance qu’offrent les solutions logicielles libres » écrit ainsi Benjamin Jean, avant de souligner comment entreprises et administrations ont elles aussi adopté le Libre comme élément de leur stratégie.

Voilà peut-être qui pourra sembler bien spéculatif. C’est pourtant certainement la condition préalable sans laquelle il n’est guère possible de se retrouver véritablement au sein du monde du Libre. Mais, pour qui veut des choses plus concrètes, on ne peut ignorer cet autre moment fort de l’ouvrage, qui prolonge les réflexions, quand Benjamin Jean nous propose « repères » et « réflexes » à avoir. La « proposition d’une grille de lecture » des licences, avec la question délicate de leur compatibilité, les pages sur le choix des licences ou sur la manière de concevoir un projet pensé sous le signe du Libre sont des pages précieuses, certainement à lire et à relire.

Ainsi, celui qui cherche des « recettes » comme celui qui veut prendre du recul trouvera son bonheur dans cet ouvrage.

Libre à chacun de s’y plonger ou non. Option libre évidemment…

Mais ce serait un bien mauvais usage de la liberté que de ne pas profiter de cette heureuse Option Libre.

Michel Vivant
Professeur à l’École de droit de Sciences Po., Paris

-> Option Libre. du bon usage des licences libres




Geektionnerd : Option libre, nouveau framabook de Benjamin Jean

Nous vous en dirons plus très prochainement, mais nous sommes heureux de vous annoncer officiellement en avant-première la sortie du très attendu (et pas que par nous) nouveau framabook : Option Libre – Du bon usage des licences libres de Benjamin Jean.

Disponible dès aujourd’hui dans la boutique EnVenteLibre.

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Nouveau Framabook : Un monde sans copyright… et sans monopole

Framabook - Un monde sans copyrightOn fait souvent, et à juste titre, le procès du droit d’auteur à l’ère de l’avènement du numérique. Une manière de résoudre le problème est alors de l’assouplir, en garantissant certains droits ou certaines libertés aux utilisateurs. Et cela donne par exemple la licence GNU/GPL pour les logiciels libres et les licences Creative Commons pour les œuvres culturelles.

Oui, mais allons encore plus loin et imaginons qu’il n’y ait plus du tout de droits d’auteur !

Tel est le sujet (et le débat) de notre dernier framabook « Un monde sans copyright… et sans monopole » Vous le trouverez en pdf et source sur notre site dédié, en lecture en ligne grâce à la Poule ou l’Œuf, et disponible à l’achat sur notre boutique EnVenteLibre.org au prix de 10 €.

Le droit d’auteur est-il un système archaïque ?

Dans cet ouvrage audacieux et polémique, les néerlandais Joost Smiers (professeur de science politique à l’École Supérieure des Arts d’Utrecht) et Marieke van Schijndel (directrice du Musée Catharijne Couvent à Utrecht) répondent par l’affirmative et élaborent un dossier à charge contre le droit d’auteur et les mécanismes économiques qui en découlent.

En formulant l’hypothèse qu’un monde sans copyright (le droit d’auteur et autre droit de propriété intellectuelle) est possible, les auteurs explorent méthodiquement les secteurs où le protectionnisme et les conglomérats culturels créent une distorsion du marché au détriment des artistes, de la création et de la diversité culturelle. Imaginez un terrain de jeu équitable où les artistes pourraient vivre de leur art et où la créativité et les connaissances pourraient intégrer (à nouveau ?) le domaine public pour être partagées… librement.

Nous en avons reproduit la préface et nos commentaires ci-dessous.

Le livre est sous licence Creative Commons Zero 1.0, également traduite pas nos soins, et se retrouve être particulièrement adaptée à la thèse de l’ouvrage.

Préface

Joost Smiers et Marieke van Schijndel – Amsterdam / Utrecht, janvier 2011

Si les systèmes de droits d’auteur et de copyright n’existaient pas, faudrait-il aujourd’hui les inventer ? Probablement pas : ils sont difficiles à maintenir, ont une tendance protectionniste et privilégient essentiellement les grandes stars. Ils suscitent des investissements massifs dans des productions qui dominent le paysage culturel, et, finalement, sont contraires à la démocratie.

Pourquoi cela ? Le droit de propriété intellectuelle nous interdit de modifier la création proposée par l’artiste – c’est-à-dire d’entamer un certain dialogue avec l’œuvre –, et nous condamne au statut de consommateur passif face à l’avalanche des expressions culturelles. Le droit d’auteur est un système archaïque.

Il est difficile de remettre en question la situation actuelle des marchés culturels, complètement dominés par de – trop – grandes entreprises. Certes, il s’agit d’un héritage du néolibéralisme, mais le prix que nous avons encore récemment payé pour les maux causés par cette idéologie confirme, à l’évidence, que nous devons la dépasser.

Nous devons nous sentir libres de nous demander s’il est juste que seuls quelques propriétaires de moyens de production, de distribution et de réception des expressions culturelles influencent et contrôlent substantiellement ce que nous voyons, entendons et lisons. Pour ce qui nous concerne, cela est inacceptable et contraire à l’idée démocratique de la multiplication des sources de créativité cinématographique, musicale, visuelle et théâtrale… en opposition avec les germes de notre imagination, ainsi qu’avec nos rêves, nos plaisirs, nos moments de tristesse, nos désirs érotiques, et tous les débats qui concernent notre vie. Nous devrions pouvoir choisir librement entre toutes les sources et expressions culturelles différentes.

L’objectif de notre ouvrage est d’aller vers un monde sans copyright …. et sans monopole, de construire des marchés culturels plus justes pour la plupart des artistes, et de donner un plus large choix aux citoyens en faveur de notre communication culturelle.

Quelques commentaires

Christophe Masutti, coordinateur de la collection Framabook – Benjamin Jean, administrateur de Framasoft et président de la SARD

Au travers des Framabooks et de multiples autres projets, Framasoft ne promeut pas seulement le logiciel libre, mais œuvre plus généralement pour l’avancement de la culture libre. Un mouvement qui étend les principes fondateurs du logiciel libre à tous les aspects de la création et de la culture, un partage organisé favorisé par le monde numérique dans lequel nous évoluons aujourd’hui.

À notre niveau, nous nous inscrivons ainsi dans une réflexion nouvelle sur les rapports entre la création et l’économie, suivant en cela le chemin ouvert par d’illustres penseurs avant nous. Le juriste Lawrence Lessig, par exemple, laissera sans nul doute une empreinte dans l’histoire pour avoir théorisé et généralisé la nouvelle conception du droit d’auteur amorcé par l’informaticien Richard Stallman[1], et joué un rôle déterminant dans le succès du « mouvement Creative Commons »[2]. En France, nous pouvons citer de même Philippe Aigrain et son regard éclairé sur la liberté des échanges, une liberté sublimée par Internet et qui conditionne la créativité, ou encore Antoine Moreau, artiste, chercheur et initiateur du mouvement Copyleft Attitude, qui avait compris en précurseur l’intérêt d’étendre le copyleft à toutes les sphères de la création. Plus récemment, de nombreux auteurs et artistes ont proposé de réelles alternatives (réfléchies et réalistes) au monde de la privation – considérée contraire à la créativité – dont l’HADOPI en France représente un archétype frappant[3].

Dans ce registre, la collection Framabook s’enrichit présentement d’un essai pour le moins audacieux et polémique. Le livre de Joost Smiers et Marieke van Schijndel s’inscrit en effet dans cette tradition des essais engagés, qui n’hésitent pas à remettre en cause les paradigmes les plus ancrés, pour nous exposer les méfaits du droit d’auteur et des mécanismes économiques qui en découlent. Dans le même temps, nos deux auteurs s’inscrivent dans une autre tradition, cette fois beaucoup plus ancienne, initiée par le philosophe Thomas More et sa description de l’île-république d’Utopia, porte ouverte à la modernité européenne, invitation à l’action et au changement social. Ainsi, non satisfait de remettre en question, ils proposent un réel système de substitution qui illustre et rend tangible leur proposition – bien loin de l’acception péjorative et anticréatrice qu’a le mot utopie aujourd’hui, serait-ce un signe des temps ?

À les écouter, cependant, Smiers et van Schijndel ne proposent pas exactement une utopie, mais un remède concret aux maux des artistes – précarité et instrumentalisation sont les qualificatifs qu’ils utilisent bien souvent – et de leur public – qui, tel un consommateur, ne dispose que d’un choix d’artistes limité et n’a pas son mot à dire. Ils s’arment ainsi d’audace et imaginent une rupture pleinement assumée avec le modèle actuel afin de faire table rase (abolition des lois relatives au droit d’auteur, mais aussi suppression des « conglomérats culturels » qui pervertissent le système par leur présence) et laisser la place à une nouvelle économie culturelle. Néanmoins, à la radicalité de la suppression (autoritaire) du copyright et des monopoles répond une analyse fine et détaillée des bases sur lesquelles une économie de la création égalitaire et rétributive pourrait se construire de manière durable.

Qu’elles convainquent ou non, ces réflexions méritent indubitablement d’être largement partagées. Le caractère incitatif du droit d’auteur (et autre droit de propriété intellectuelle) se voit mis à mal dans notre société où l’auteur ne peut vivre de son art tandis que celui qui exploite ses droits en tire un monopole grâce auquel il domine le marché. La doctrine juridique elle-même est réservée quant à l’évolution actuelle des différents droits de propriété intellectuelle et, même si elle reste généralement protectrice des auteurs et de leur propriété (bien qu’il soit précisé que cette dernière ne doive pas nécessairement être aussi absolue que celle du Code civil), elle devient très critique à l’encontre des exploitants, de leurs monopoles et lobbing[4]… précisant, s’il le fallait, qu’ « à tout vouloir protéger, on passe d’une logique de l’innovation à une logique de la rente »[5].

Nous sommes donc dans une période assez propice à la réflexion, voire à la contestation, et ce n’est pas une surprise si de nouveaux modèles incitatifs sont proposés afin de remplacer ou rééquilibrer le système actuel – telle la SARD[6] qui a pour objet de favoriser le libre accès à la culture, grâce à un système de financement par le don (modèle économique très en vogue sur Internet[7]).

Enfin, la question de la licence de cet ouvrage illustre parfaitement le décalage entre le droit positif et le système imaginé par les auteurs. Selon ces derniers, les licences libres et open source sont davantage focalisées sur les œuvres à partager que sur la réalité économique et sociale à laquelle se confrontent les artistes. Elles participeraient ainsi à la constitution d’une classe souvent dévalorisée et parfois démunie. Néanmoins, publier cet ouvrage sans mention de licence aurait eu pour conséquence d’empêcher sa diffusion, ce qui nous a conduit à proposer l’utilisation de la licence CC-Zero[8] – un beau clin d’œil puisque cette licence reconnaît les droits avant d’organiser leur abandon…

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, Imagine there is no copyright… fut choisi pour une traduction collective lors des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre tenues à Bordeaux en juillet 2010. Initié par l’équipe Framalang, ce « Traducthon » fut un essai réussi. Même si le résultat ne pouvait évidemment pas être publié tel quel sans quelques mesures éditoriales, on peut souligner la force avec laquelle il démontra qu’un projet collaboratif, sur une période très courte d’une semaine intensive, permet de produire un résultat de premier ordre en conjuguant les compétences et les motivations. Forts de cette nouvelle expérience, ne doutons pas que les prochains « Traducthons » contribueront eux aussi au partage des connaissances en produisant de nouveaux Framabooks.

Nous tenons à remercier ici Joost Smiers et Marieke van Schijndel pour leur disponibilité et leur écoute, ainsi que toute l’équipe Framalang, les relecteurs de l’équipe Framabook, la Poule ou l’Œuf et In Libro Veritas, toutes les personnes ayant contribué à ce projet et sans qui le partage ne serait qu’un vain mot.

-> La suite sur Framabook…

Notes

[1] Stallman, Williams et Masutti, Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée, 2010.

[2] Lessig, The Future of Ideas. The Fate of the Commons in a Connected World, 2002.

[3] À ce sujet, voir notamment : Nestel, Pasquini and collectif d’auteurs, La Bataille Hadopi, 2009.

[4] Gaudrat, Les modèles d’exploitation du droit d’auteur, 2009.

[5] Vivant, L’irrésistible ascension des propriétés intellectuelles ?, 1998, p. 441.

[6] La Société d’Acceptation et Répartition des Dons, fondée en 2009 (sard-info.org).

[7] Ce modèle se généralise avec des initiatives comme Yooook, Flattr, Ullule, Kachingle ou « J’aime l’info » (ce dernier étant dédié à la presse en ligne).

[8] Elle aussi traduite pour les besoins du livre (voir un article du Framablog à ce propos).




Nouveau Framabook : La BD Geektionnerd Rencontre du troisième type

GKND - Simon Gee Giraudot - CouvertureQue se passe-t-il lorsque l’on a une vie d’étudiant geek bien tranquille et que tout d’un coup une… fille débarque dans le club info ?

Une fille pas comme les autres, et pas seulement parce qu’elle est absente de Facebook « pour ne pas confier sa vie privée à des entreprises sans scrupules ».

Vous le saurez en achetant et/ou parcourant notre nouveau framabook « GKND tome 1 : Rencontre du troisième type », deuxième BD après les Geekscottes de Nojhan,

Vous y retrouverez un style et un humour familier puisque son auteur n’est autre que Simon « Gee » Giraudot, qui sévit depuis un certain déjà sur le Framablog tous les vendredis. Mais cette fois-ci c’est une histoire complète qu’il nous propose. Une histoire qui nous a tant et si bien plue qu’on a décidé qu’il méritait ô combien de venir s’ajouter à notre petite collection (qui avec le temps commence à ressembler à quelque chose soit dit en passant).

L’auteur précise : « J’ai commencé une histoire qui débutait par une journée type du personnage du Geek, sans trop savoir ce que j’allais en faire. Finalement, après avoir développé une intrigue, je me suis dit que cela pouvait faire une BD longue sympa, en gardant à l’esprit la formule un dessin = un gag (ou plus). Ainsi, la forme est assez spéciale, il n’y a que 3 cases par pages (ce qui est très peu par rapport à une BD classique) avec beaucoup de texte, et notamment un texte narratif qui suit les pensées du Geek à la première personne. »

Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir que nous à sa lecture…

Une chouette idée de cadeau aussi, quel que soit le degré de geekitude de son destinataire. Le livre est disponible sur notre boutique EnVenteLibre au prix de 12 euros.

-> Découvrir Geektionnerd T.1 : Rencontre du troisième type sur le site Framabook.

GKND - Simon Gee Giraudot - Extrait

PS1 : Nous avons bien de la chance puisqu’il ne s’agit que d’un tome 1, le tome 2 est déjà là et fera lui aussi l’objet d’une publication.

PS2 : Simon sera présent aux RMLL de Strasbourg pour une séance de dédicaces sur le stand Framasoft.