Une communauté de pratique se cache-t-elle derrière votre site web ?

Felix E. Guerrero - CC by-saFramasoft se présente volontiers comme un réseau de sites web visant à faire connaître et diffuser le logiciel libre. Sauf qu’en s’arrêtant là rien ne le distingue à priori des autres sites web comme celui du télé-achat de TF1 par exemple.

En bout de chaîne tous ces sites proposent un service au visiteur mais il est intéressant de s’interroger sur la finalité de ce service et surtout la manière dont il a été motivé, imaginé et réalisé[1].

Seul dans son coin ou partie prenante d’une communauté de pratique ?

Telle est la petite réflexion-traduction du jour…

Une communauté de pratique est plus qu’un site web

A community of practice is more than a website

Steve Radick – 10 novembre 2011 – OpenSource.com
(Traduction Framalang : Lolo le 13, Julien et Pandark)

Une communauté de pratique (CoP, pour community of practice) est, d’après les anthropologues cognitifs Jean Lave et Etienne Wenger, un groupe de personnes qui partagent un intérêt, une compétence, et/ou une profession.

Au cours des dernières années, le terme de « communauté de pratique » est entré dans le lexique des mots à la mode des réseaux sociaux avec la collaboration virtuelle, l‘engagement, les plateformes, et l‘Entreprise 2.0. Les grands entrepreneurs veulent les implémenter, on demande aux nouveaux employés de les rejoindre, et on dit aux managers expérimentés de les soutenir, mais que sont-elles exactement ?

À aucun endroit dans la définition ci-dessus ne sont mentionnés les mots site web, wiki, blog, ou réseau social. Nulle part il n’est dit que cela doit être virtuel ou physique, ni même uniquement l’un des deux. Il n’y a pas de références aux outils qui sont utilisés pour faciliter la communication et la collaboration, et pas plus de définition d’un ensemble de caractéristique qui déterminerait comment une communauté de pratique fonctionne ou sur quels sujets portent les discussions.

Un groupe de gens qui partagent un intérêt, une compétence et/ou une profession. Ça semble assez simple, pas vrai ? Si on le présente ainsi, chacun pourrait dire qu’il est déjà membre d’une douzaine de communautés de pratique — au travail, à l’église, à l’école, etc. C’est simplement un groupe de gens qui communiquent et collaborent ouvertement autour d’un sujet qui leur tient à coeur. L’existence des CoPs est aussi ancienne que le désir des gens de faire et d’apprendre les uns des autres.

Ce n’est pas parce que toutes leurs communications et collaborations n’apparaissent pas sur votre site que les gens ne sont pas déjà en train de communiquer et collaborer dans les coulisses à propos de ce centre d’intérêt partagé. Les communautés de pratique sont vivantes et s’épanouissent dans la plupart des organisations.

Créez-vous une communauté de pratique ou allez-vous uniquement ajouter un site web de plus ? Comment votre CoP est-elle en phase avec certaines de ces hypothèses ci-dessous ?

  • Les gens passent du temps bénévole à aider les autres au sein d’une communauté de pratique. Les gens visitent un site pour télécharger ce dont ils ont besoin
  • Les CoPs se concentrent sur l’ajout de valeur pour leurs membres. Les sites se concentrent sur le fait d’avoir de nouveaux utilisateurs.
  • Le succès d’une CoP est mesurée avec des anecdotes vécues ensemble, des projets collectifs et la satisfactions de ses membres. Le succès d’un site est mesuré avec des hits, des visites et des références venant d’autres sites.
  • Le membre d’une CoP partage son expertise pour créer de nouvelles fonctionnalités. Un site rémunère des gens pour ajouter de nouvelles fonctionnalités.
  • Une CoP est construite autour des conversations. Un site est construit autour du contenu.

Des communautés de pratique nous ont entourés depuis des décennies et le feront encore pour des décennies, elles ont aidé d’innombrables organisations à faire des changements majeurs, à accroître leur efficacité, à supprimer les doublons et à rendre le travail plus agréable. Dans bien des cas, l’utilisation des réseaux sociaux a amélioré ces CoPs en leur donnant plus d’outils et de possibilités d’interconnecter les gens ensemble. Malheureusement, les réseaux sociaux participent également à séparer les gens en produisant du contenu singulier qui flatte avant tout leur ego.

Et vous que construisez-vous ?

Pour plus d’information à propos des communautés de pratique, voir « Culivating Communities of Practice : A Guide to Managing Knowledge », édité par Harvard Business School Press en 2002 par Étienne Wenger, Richard McDermott et William M. Snyder.

Notes

[1] Crédit photo : Felix E. Guerrero (Creative Commons By-Sa)




Geektionnerd : Hadopi 3

Hadopi 3, j’y vais, j’y vais pas ?

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Les inspecteurs de l’éducation nationale convoqués chez Microsoft

Paris, mardi 22 novembre 2011, communiqué de presse.

À l’occasion du salon de l’éducation Éducatec-Éducatice 2011[1], les inspecteurs de l’Éducation nationale chargés de mission nouvelles technologies (IEN-TICE), conseillers techniques des inspecteurs d’académie, tiendront leurs journées annuelles. Cette année, l’administration centrale de l’Éducation nationale les convoque directement au siège de la société Microsoft, à Issy-les-Moulineaux. L’April et Framasoft regrettent vivement que le programme de ces journées ne mentionne pas les logiciels et ressources libres.

Pas moins d’une centaine d’IEN-TICE sont donc conviés au siège de Microsoft, le mardi 22 novembre, veille de l’ouverture du salon, pour une réunion dédiée aux technologies de cette entreprise[2].

Convocation IEN Microsoft

Convocation IEN Microsoft

Les journées se poursuivront ensuite jusqu’au 24 novembre, à la Porte de Versailles, selon un programme pré-établi qui semble faire la part belle aux technologies propriétaires.

Nous pensons, comme de nombreux enseignants, que le fait que les IEN-TICE soient convoqués chez Microsoft constitue une véritable entorse à l’indispensable neutralité scolaire[3]. Cela nous semble incompatible avec les missions et les valeurs du système éducatif et des enseignants, contraire à leur culture de diversité, de pluralisme, de diffusion et d’appropriation de la connaissance par tous. « Les IEN-TICE ont droit à une formation qui respecte la neutralité scolaire et le pluralisme technologique. En 2011, il est difficile d’ignorer les nombreux apports du libre pour l’éducation ou de les passer sous silence » estime Rémi Boulle, vice-président de l’April, en charge du groupe de travail Éducation.

Selon le programme, une table-ronde aura pour objectif de dégager les grandes tendances et les besoins qui se dessinent sur le plan des usages pédagogiques et des ressources numériques éducatives. Nous espérons que de nombreuses références seront faites aux ressources libres et que les questions de « l’exception pédagogique » et de l’incitation à la mutualisation sous licence libre seront évoquées.

Rappelons que, depuis longtemps, le monde du logiciel libre s’engage auprès du Ministère et aux cotés des professionnels de l’éducation, en faveur de l’égalité des chances, du droit à l’accès aux technologies les plus récentes, et pour la réduction de la fracture numérique.

De nombreuses associations et entreprises développent des ressources et des logiciels libres pour l’enseignement. Citons notamment, pour le premier degré, GCompris, les produits de la société Ryxéo ou ceux de DotRiver, les logiciels du Terrier développés par des enseignants pour des enseignants, FrenchKISS, OpenOffice4kids, le serveur d’exercices WIMS, édubuntu…

Ces solutions sont pérennes et bénéficient d’une large base d’utilisateurs dans les écoles françaises. Les logiciels libres constituent des solutions alternatives de qualité, et à moindre coût, dans une perspective de pluralisme technologique. Par ailleurs, ils favorisent l’emploi local.

Soulignons que le Ministère lui-même met à la disposition des enseignants le service SIALLE[4], une source d’informations sur l’offre en matière de logiciels libres éducatifs. Le Ministère est également impliqué dans le projet national et le pôle de compétences EOLE[5]. Enfin, un accord cadre[6] a été signé par le ministère de l’Éducation nationale en faveur de l’utilisation de logiciels et ressources libres dans l’éducation. Malgré tout, leur importance continue d’être minimisée par certains acteurs.

Dans l’intérêt des professeurs et des élèves, il aurait été indispensable que le programme des journées IEN-TICE prévoie au moins un espace dédié aux logiciels et ressources libres. C’est d’autant moins compréhensible que le salon fait toute sa place au programme Sankoré (un écosystème international, public et privé, de production de ressources numériques éducatives libres) qui concerne au premier chef l’enseignement primaire.

Nous nous tenons à la disposition des inspecteurs pour toute information complémentaire sur les logiciels et ressources libres pour l’éducation et leur souhaitons un riche salon Éducatec-Éducatice.

Notes

[1] Éducatec-Éducatice

[2] http://www.april.org/sites/default/files/convocation-IEN-TICE-Microsoft_1.png et http://www.april.org/sites/default/files/convocation-IEN-TICE-Microsoft_2.png

[3] Sur cette même thématique, on pourra lire avec profit le « Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire »

[4] SIALLE

[5] http://eole.orion.education.fr/ : EOLE est tout un ensemble de modules développés pour les établissements scolaires. Citons Amon (pare-feu libre), Scribe (serveur pédagogique complet), Eclair (serveur de clients légers GNU/Linux qui permet de faire démarrer, depuis le réseau, des machines sans système d’exploitation installé), Amon Ecole…

[6] http://eduscol.education.fr/data/fiches/aful.htm : signé en 1998 entre l’AFUL et le Ministère. Il a été reconduit depuis.




Framasoft et le logiciel libre sur France Culture

Ce samedi 19 novembre à 18h10 (ou plus tard en podcast) l‘excellente émission Place de la Toile sur France Culture nous fait l’honneur de nous inviter à l’occasion de notre dixième anniversaire.

Framasoft sur France Culture - Gee - CC by-sa




Geektionnerd : e-Surveillance

Surveillance en France : Google veut une prise de conscience.

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Geektionnerd : Business Software Alliance

La nouvelle campagne de la BSA contre le « piratage » ne fait assurément pas dans la dentelle… plutôt dans la dénonciation même !

Remarque : Et hop, un petit détournement de bon aloi.

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Geektionnerd : ALAC

Apple rend son codec audio ALAC open-source.

Oui, bon, d’accord mais le FLAC est mieux 🙂

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Le produit « Don » vaut vingt mille euros sur la boutique EnVenteLibre !

Don à Framasoft - EnVenteLibreInitiée par Framasoft en partenariat avec Ubuntu-fr, la boutique en ligne EnVenteLibre vole désormais de ses propres ailes et poursuit tranquillement son bonhomme de chemin (en accueillant depuis peu des articles de l’April et de La Mouette).

Entre les CD, clés, tee-shirts, peluches, livres et autres affiches, il existe un produit un peu particulier qui s’appelle « Don à Framasoft » ou « Don à Ubuntu-fr ».

Concrètement lorsque le visiteur fait ses achats dans la boutique, il peut, comme n’importe quel autre article, ajouter dans son panier le produit « Don », en fixant le montant de la donation qui par défaut est à un euro.

Rien n’oblige le client à acheter ce drôle de produit fantoche. Il se trouve pourtant que depuis l’ouverture de la boutique un client sur quatre en fait l’acquisition pour un don moyen d’un peu moins de dix euros. Et c’est ainsi que près de vingt mille euros ont déjà été distribués aux associations Framasoft et Ubuntu-fr.

Nous tenions à pointer ici l’originalité du procédé et à témoigner de la générosité de ces étranges clients qui, contrairement à toute bonne logique marchande, acceptent ici de payer plus pour le même service 🙂