Je dois avouer que mes connaissances en wi-fi ne dépassent pas le niveau de la mer mais ce n’est pas une raison pour ne pas en parler surtout quand il s’agit d’une traduction !
La traduction[1] en question est un peu technique mais elle est surtout là pour annoncer qu’il existe des solutions libres (et peu onéreuses au niveau matériel) pour déployer un réseau wifi maillé et partager internet en mutualisant quelques connexions.
J’en veux pour meilleure preuve l’installation récente au Marché Biron, au coeur des puces de Paris Saint-Ouen, d’un déploiement ambitieux « qui n’exploite que des technologies open source pour constituer un réseau maillé wifi afin de couvrir une grande surface pour un faible coût ». Pour en savoir plus je vous invite vivement à parcourir l’article Toonux et Entreprise Transparence déploient un réseau wifi communautaire 100% open source au Marché Biron.
Comme dirait Léo Ferré, c’est extra ! Oui mais il y a un hic (outre la question de la nocivité du wi-fi), ainsi que nous le rappelle Bluetouff sur son blog dans un billet intitulé : La riposte graduée menace le wifi des particuliers comme des professionnels.
« Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il n’y avait pas la menace de l’HADOPI qui entend que nous posions des dispositifs de filtrage visant à empêcher tout téléchargement « illicites »… Le problème de la responsabilité en cas d’avertissement se pose donc : qui est responsable ? « La personne qui partage sa bande passante » souhaite répondre l’HADOPI, sur le seul principe qu’elle semble reconnaître « une ip, un coupable ».
Si tel était le cas, ce serait bien là la fin de l’aventure des réseaux mesh communautaires et ouverts pour servir les intérêts de maisons de disques et quelques ayants-droit dont une bonne partie ne paye même pas d’impôts en France. »
Il faut bien que les professionnels (industries du disque, fournisseurs d’accès internet, etc.) gagnent justement leur croûte. Il n’empêche qu’une société qui stigmatise voire interdit le partage dans un nombre croissant de secteurs d’activité n’est clairement pas une société en bonne santé…
La révolution Open-Mesh
The Open-Mesh Revolution
Sam Churchill – 11 mars 2008 – DailyWireless.org
Il y a un an de cela le relais Wifi Meraki à 50$ était une petite révolution, une solution parfaite pour combler le fossé numérique. Puis Meraki a vu son prix augmenter et le boîtier bon marché s’est vu amputé de presque toutes ses fonctions (FAQ). La version de base ne permet plus maintenant la facturation, l’authentification des utilisateurs, le contrôle de l’accès ou l’affichage d’une page d’accueil personnalisée. Il vous faudra débourser 100$ par appareil pour retrouver la plupart des fonctionnalités auparavant gratuites. Meraki impose maintenant des publicités au travers de leurs services hébergés.
Voilà qui a vraiment énervé beaucoup de monde.
Beaucoup d’entreprises, comme Net Equality (appartenant maintenant à One Economy), employaient le Meraki pour fournir, gratuitement ou à bas prix, un accès Internet à des foyers aux revenus modestes. Ce changement de direction les a laissés en plan.
C’est là que Michael Burmeister-Brown intervient, il est le co-fondateur de Net Equality et le développeur du logiciel Dashboard qui permettait une gestion rapide, simple et peu coûteuse de douzaines, voire de centaines de relais Merakis.
Aujourd’hui Michael Burmeister-Brown a annoncé un nouveau produit et une nouvelle entreprise créés pour combler le vide laissé par Meraki : Open-Mesh.
Open-Mesh fait tout ce que faisait le Meraki original et même plus :
- C’est pas cher. Les relais Wifi Open-Mesh coûtent 49$ l’unité ou 39,95$ (quantité : 20);
- C’est sans publicité. Open-Mesh fait la promesse de ne jamais imposer de publicité sur vos réseaux. Vous décidez du contenu que vous voulez afficher;
- C’est 100% open-source et déployé sur OpenWRT. Vous pouvez modifier tout ce que vous désirez ;
- Vous pouvez re-flasher le firmware si vous voulez;
- Grâce au système de gestion Dashboard vous administrez votre réseau et suivez les alertes et le mappage librement. Vous pouvez configuer l’ESSID, la page d’accueil, les mots de passe et la bande passante allouée à vos réseaux;
- Les dispositifs s’auto-configurent. C’est simple de créer un réseau de quartier ou d’appartement. Vous n’êtes pas forcé d’utiliser leur système de gestion si vous ne voulez pas.
Contrairement à Meraki et FON leur architecture est 100% open source. Vous pouvez flasher le firmware si vous voulez, mettre une nouvelle page d’accueil ou utiliser leur logiciel libre de gestion (voir ci-dessous)… ou pas.
Les petits mini-routeurs (49$) sont livrés pré-flashés avec ROBIN, le firmware open source de maillage. Vous n’avez qu’à le brancher et il est prêt à l’emploi. Pas de configuration requise.
Vous en branchez un sur votre connexion Internet et rajoutez d’autres mini-routeurs là où vous voulez étendre la couverture Wifi (chaque routeur devrait être situé à moins de 30 mètres d’un autre routeur). Ils marchent bien avec Covad parce que Covad supporte le partage du Wifi mais d’autres fournisseurs d’accès sont également compatibles. Open-Mesh n’a aucun lien commercial avec les fournisseurs d’accès Internet.
Le routeur est livré avec une antenne 2dbi et un câble ethernet pour le connecter à votre ligne xDSL ou à votre ordinateur. Le chipset Atheros utilisé est le même que dans le Meraki.
ROBIN (ROuting Batman INside) est un projet de maillage de réseau open source déployé par dessus OpenWRT. Il utilise l’algorithme de routage BATMAN (Better Approach to Mobile Ad-hoc Networking) pour les réseaux maillés ad-hoc multi-sauts.
Quel est le modèle économique d’Open-Mesh ?
« Nous n’essayons pas de nous enrichir », répondait Michael Burmeister-Brown lors d’un entretien téléphonique avec DailyWireless. « Nous espérons que d’autres entreprises et d’autres constructeurs utiliseront le logiciel open-source ROBIN dans leur matériel » explique-t-il.
La mission d’Open-Mesh est d’aider le sans-fil communautaire, l’éducation et les pays émergents à utiliser les réseaux sans fils maillés open-source. Simple. Bon marché. Sans publicité. A monter soi-même.
Douce équité. L’heure est peut être venue pour cette idée.