Chapitre VIII — Où Pouhiou cherche le sel et 17 200 mots

S’investissant corps et âme pour la cause du Libre, Pouhiou ne pouvait qu’être fidèle au rendez-vous du Capitole du libre à Toulouse, autant dire chez lui ou presque. Dopé par les rencontres, les échanges et l’accueil qu’il y reçoit, il ne perd pas de vue son objectif et pense dans un dernier sprint atteindre l’objectif initial. Mais au fond peu importe, son tour de France du libre, cette expérience d’un nomadisme épuisant, l’aura aussi enrichi d’un réservoir à fictions où sans le savoir encore, il pourra puiser dans le semaines et mois à venir. 

Mais avant le temps de la décantation génératrice, le voici encore dans celui de l’urgence et de l’instantané, comme dans ses ateliers d’écriture où en régulateur improbable d’une liberté qu’il a malicieusement donnée, il frétille à son aise.

J’irai écrire chez vous épisode 8 : Toulouse.

De retour dans ma ville rose. Prononcer villeuh raâzeuh. Alors que je reviens dans mon fief, je ne m’accorde même pas la grâce de passer par mon chez moi… récit d’un repos mouvementé en plein Capitole du Libre.

Viens chez moi j’habite chez ma voisine.

Les lecteurices de #MonOrchide le savent, j’ai eu habité[1] un appartement dans le quartier Saint Aubin, en haut de la rue de la Colombette (célèbre à Toulouse pour ses kébabs épongeant la bière du Café Populaire). À l’époque je suis devenu ami (à coup de cookies, pancakes et soirées tricot) avec ma voisine. Lorsque Claire s’est proposée pour m’héberger lors de mon passage toulousain, j’ai sauté sur l’occasion. Cela fait quelques mois qu’on se loupe, et que tu coup on se manque. Claire est un peu une madame Marquet sans le côté concierge post soixante-huitarde. Geekette qui collectionne les Livres Dont Vous Êtes le Héros, gameuse, à la fois femme-enfant et femme de tête… Parler avec elle, c’est l’occasion d’échanger plein de petits bouts de culture pulp et de pensées hors-piste : j’adore. Et en plus, Claire habite près de l’ENSEITT

Mon 2e Capitole du Libre

Car c’est là, à moins de 100 m de chez Claire que s’est tenu le Capitole du Libre 2013. La très active association Toulibre a, cette année encore, organisé de main de maitre cette édition des rencontres libristes Toulousaines. Avec FraMartin, nous avons eu le plaisir de tenir le stand Framasoft et d’échanger avec un public présent, averti et nombreux. Vous êtes plusieurs à soutenir Framasoft de vos dons, c’est beau de voir toute l’affection que remporte ce réseau. N’hésitez pas à continuer et relayer notre campagne de dons, on en a besoin ! J’ai aussi eu le plaisir de participer au Supplément Week-End de Xavier sur radio FMR pour une interview culture libre où j’aurais été “cash”… Ce qui ne me ressemble pas du tout du tout ! J’ai enfin fait une conférence sur mes romans (qui choisissent d’être libres) où j’ai été surpris par le nombre de participants. À la fin, un certain Jérémie Z posa de belles questions sur la liberté intrinsèque de la création. Et il me donna ensuite de forts bons conseils sur mes diapos (que je n’aime pas non plus) donc profitez de cette présentation, parce que je ne la diffuserai plus 😉

Mes romans ont choisi d’être libres diaporama de Pouhiou Noenaute

Atelier d’écriture collaborative

Faisons une ellipse temporelle discrète sur la soirée du samedi, qui, comme toute soirée toulousaine qui se respecte, a des allures de 3e mi-temps option “aie-lendemain-bobo-ma-tête-elle-a-rencontré-un-pilier-de-ruddeby”. Le dimanche, toujours dans le cadre du Capitole du Libre, j’anime donc un atelier où l’on écrit à plein un épisode « hors série » des NoéNautes. Une dizaine de participant-e-s sont là, et on démarre. Certains veulent écrire et voir ensuite. D’autres veulent se mettre d’accord auparavant. D’aucunes posent des questions au groupe qui est parfois pris dans d’autres ajustements et corrections. C’est foutraque. Diablement organique. Mais le plus incroyable c’est que ça fonctionne. Je me retrouve en monsieur loyal/agent de circulation, tentant ici de nous faire prendre le temps de l’écoute, là d’activer les choix et l’écriture. J’accompagne le mouvement, conseille, questionne. Mais, in fine, c’est la nouvelle qui s’écrit comme elle l’entend, et le résultat m’époustoufle. J’aime animer ces ateliers. Celui d’aujourd’hui à Lyon est annulé (on s’y est pris trop tard, trop peu d’inscrit-e-s), mais si tu as envie d’en organiser par chez toi, je répondrai présent !

la Reine Victoria (photo via Wikimedia Commons) approuve pleinement la démarche libératrice du DIY littéraire

Je n’ai pas écrit à Toulouse

Nope. Pas un mot. J’ai un retard fou mais je suis assez taré pour y croire encore, à ce seuil des 50 k mots. Mais je n’ai pas écrit à Toulouse. J’étais juste trop naze. Tout le samedi, sur le stand de Framasoft, dès qu’une connaissance me demandait « alors, comment ça va ? » je répondais dans un sourire sincère : « épuisé ». J’étais clairement vidé. À Toulouse, je me suis reposé. Ce n’est pas parce que les lieux me sont familiers : je suis allé à Foix, une ville où j’ai vécu des années, et chez mon petit frère. Je crois que c’était juste le moment de faire une pause. Alors entre le stand, la conférence, les soirées arrosées, l’atelier d’écriture, les discussions… je ne dis pas que ce fut de tout repos. Mais il y a moins de pression. Et bizarrement, la même page Wikipédia (spoiler alert : ce lien dévoile certaines de mes recherches) qui ne m’inspirait pas il y a trois jours est depuis devenue un mine de détails croustillants à inclure dans mon chapitre. Je sais bien que je dois faire confiance au roman : il s’écrit quand il le désire et connait son rythme… sauf que cette confiance ne me vient pas hyper naturellement.

Être “vidé”, c’est pas si mal…

Je crois que cette sensation d’être « passé à l’essoreuse » vient aussi du voyage. J’ai l’impression étrange que cette expérimentation me lave, genre ça récure la personnalité au Jex four. Quand tu changes de maison tous les trois jours, quand tu n’es jamais chez toi, il y a des choses qu’il te faut abandonner. Depuis début novembre, je ne sais jamais où se trouve le sel. Je ne sens jamais le même savon, le même shampoing. Les gens vivent tou-te-s à une température différente, je dois m’y adapter. Les heures de repas, de réveil, les ambiances sonores, la fumée, la lumière : cela change à chaque fois. C’était des conforts que je prenais pour acquis. Pour certains je n’avais même pas conscience d’y être attaché. Et, au fur et à mesure de mes pérégrinations, je me rends compte qu’ils importent peu. Que mes points de repère peuvent être utiles, mais ne sont pas indispensables. Qu’on peut se passer de beaucoup de choses, en fait… Je rappelle juste que je n’aurais pas pu lancer une telle aventure d’échanges et découvertes sans Framasoft, et que Framasoft ne peut pas se passer de vos dons et participations pour continuer à répandre du libre parmi les gens.

Ceci étant dit, j’ai 17200 mots à trouver en 6 jours…

Donc vite, on file à Lyon écrire tout ça.

À dans 3 jours,

— Pouhiou.

Notes :

[1] [NdE] Ceci est un passé surcomposé, l’équivalent grammatical d’une délicieuse petite pointe d’accent du midi.




Saint-Joseph de La Réunion, la très libre ville la plus australe d’Europe

Cet été, Framasoft était invité à participer aux Rencontres Mondiales Décentralisées du Logiciel Libre (RMLLd), qui se déroulaient dans la commune de St-Joseph, sur l’île de la Réunion.

En dehors d’un cadre on ne peut plus propice à la randonnée (sur les sentiers parfois escarpés du logiciel libre, évidemment), nous avons été impressionnés par la capacité d’une commune d’une taille modeste à mobiliser non seulement ses services, mais aussi les acteurs public locaux (comme par exemple les étudiants du BTS informatique pour la mise en place du réseau WiFi).

La ville ne s’est pas contentée d’accueillir ces rencontres mondiales, elle en a été l’un des moteurs. Par ailleurs, la commune a fait le choix (encore trop rare aujourd’hui) de publier sous licence libre les logiciels qu’elle a elle-même développés. Permettant ainsi à d’autres collectivités de ne pas réinventer la roue, tout en faisant faire des économies aux contribuables.

Nous avons souhaité poser quelques questions au dynamique Directeur Informatique de la ville de St-Joseph, Dominique Leperlier.

2013-11-05_17.00.31.jpg

Bonjour Dominique, peux-tu te présenter et nous dire quelques mots sur ton parcours ?


Je suis ingénieur territorial et directeur informatique en charge des projets numériques à la Ville de Saint-Joseph de la Réunion, située à l’extrême sud de l’île (37 000 hab.) – C’est d’ailleurs la ville la plus australe d’Europe. A la sortie des mes études en 1990, j’ai intégré la mairie de Saint-Joseph en tant que responsable. A l’époque, le service se résumait à moi seul ! Après un intermède d’un an dans une autre collectivité je suis revenu en 2001 dans ma ville de cœur avec de nouveaux projets et une nouvelle dynamique. Aujourd’hui la direction informatique c’est 8 agents à temps plein dont 4 titulaires et 3 CDI.

Comme tu le vois, je suis de la génération Microsoft, de la grande époque du passage de MSDOS à Windows 3.11.

La commune de St-Joseph semble avoir une démarche très active en faveur du logiciel libre. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?

Même si dès mon retour en 2001, nous avions déjà effectué quelques changements avec la généralisation de Firefox ou l’installation de Nagios, le choix du logiciel libre s’est véritablement opéré en 2008. L’idée est venue lorsque la commune a mis en œuvre pour les services techniques « l’entreprise municipale », un service à part entière composé de plusieurs corps de métier et qui réalisent divers grands travaux (aménagement routier, construction de bâtiments publics, etc) sur les projets qui ne sont plus financés.

En tant que cadre, tu es force de proposition et à Saint-Joseph, nous avons cette chance d’être aussi écouté. L’idée était de construire cette fois-ci une entreprise municipale du numérique avec pour idée directrice de nous réapproprier notre système d’information.

Nous avions déjà anticipé cette évolution, un an plus tôt, en recrutant 2 agents pour créer une équipe de développement au sein de la direction. Toutefois, le point de départ reste selon moi la note de service signée du Député-Maire en novembre 2008, où il est clairement dit que la collectivité fait le choix du logiciel libre et oriente désormais son système d’information en ce sens, à commencer par la migration vers OpenOffice. Le fonds du message a bien été compris par les agents. Cependant, quand tu portes un projet aussi transversal que la migration d’une suite bureautique et qui va de surcroît bouleverser certaines habitudes, tu te heurtes tout naturellement à certaines résistances (surtout en pleine phase transitoire). Mais la grande majorité des agents ont joué le jeu. Cette note de service a vraiment fait la différence. Il ne s’agissait pas d’une lubie de quelques informaticiens, c’était un choix stratégique approuvé par l’autorité territoriale. Cela ne te dédouane pas non plus d’accompagner ce changement. Nous avons pour cela créé un comité de pilotage, un comité technique avec des référents dans les services.

Nous avons aussi organisé des demi-journées de transition. Pour information, le projet s’est étalé sur une année pour environ 300 postes. Derrière cela, il faut aussi l’avouer, il y a avait une dimension économique. Nous économisions près de 30 000 euros par an. Enfin, cela nous permettait dorénavant de valoriser les compétences internes, en investissant sur des hommes et non plus sur des licences. Le libre a pour avantage de favoriser les initiatives locales et j’espère par ailleurs que les entreprises de la Réunion vont davantage se tourner vers ce modèle économique.

Quelles sont les principales actions mises en œuvre par la commune ?

Nous avons depuis quelques années une politique numérique assez active, avec une certaine notoriété dans le département. Sans toutes les citer, nous avons notamment été à l’origine de plusieurs initiatives novatrices à l’échelle de l’île :

  • première commune à ouvrir des zones WIFI dans les espaces publics avec un certain succès d’ailleurs, puisque nous comptabilisons en moyenne 4 000 connexions mensuelles sur les 3 sites déployés ;
  • première commune de l’ile à ouvrir une WebTV avec plusieurs reportages hebdomadaires mais aussi des retransmissions en direct (tous les conseils municipaux, des pièces de théâtres, des concerts, …) ;
  • première aussi à installer une borne interactive de consultation dans un cimetière de la ville (projet encore au stade expérimental avant déploiement dans 2 autres cimetières) ;
  • Seul site internet public de l’ile accessible, labellisé en 2010 AccessiWeb Argent ;
  • première commune à dématérialiser la convocation des conseils municipaux ainsi que la transmission dossiers (tous les conseillers disposent d’une tablette).

Enfin , il ne faut pas oublier que la ville a ouvert 5 espaces publics numériques d’une dizaine de postes en moyenne (tous sous des systèmes libres). Deux autres devraient s’ouvrir dans les deux prochaines années.

Pour en revenir au logiciel libre, comme je te l’ai dit, nous avons officiellement basculé avec la migration vers OpenOffice. Et étrangement c’est Microsoft qui nous a facilité cette mutation avec l’arrivée d’Office 2007 et son interface totalement remaniée. C’était une opportunité que nous ne pouvions laisser passer. On a donc abandonné la suite propriétaire, ce qui nous a obligé aussi à changer notre client de messagerie pour Thunderbird. Parallèlement, nous avons décidé d’abandonner Microsoft Exchange pour OBM à l’époque (nous sommes depuis passés sous Zimbra). Nous avons bien entendu mené d’autres projets comme l’informatisation de toutes nos écoles avec la solution AmonEcole, la ré-informatisation de la bibliothèque avec PhpMyBibli (PMB) que nous avons légèrement adapté à nos besoins.

Outre le fait d’être un utilisateur de logiciels libres, nous sommes aussi devenu des contributeurs depuis 2 ans, puisque nous avons mis en libre sur la forge de l’Adullact plusieurs logiciels développés en interne :

  • CIEL-PMB (Catalogue Informatisé En Ligne) : c’est la version accessible de l’OPAC de PMB qui permet la consultation et la réservation des ouvrages en ligne.
  • ADEL (Accompagnement des DEmandeurs de Logement) : logiciel de gestion des demandes de logement et de l’amélioration de l’habitat
  • ParkPool : logiciel de réservation des ressources et moyens en mode pool. Même si il existe de très bon logiciel de gestion de ressources, nous n’en avons pas trouvé qui s’appuie sur un fonctionnement de type pool.
  • Papangue : une plateforme d’envoi de SMS à partir de plusieurs téléphones recyclés connectés en WIFI et sur lesquels nous avons installé Cyanogen.

Les 2 premières sont disponibles depuis 2011 dans leur version stable. Les 2 dernières le sont depuis peu, mais nous devrions publier prochainement une version nettement améliorée, surtout pour Papangue.

RMLLd 2013

Utilisateurs, contributeurs, nous sommes aussi devenus promoteurs depuis notre rencontre avec les CEMEA de la Réunion en organisant les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre décentralisées en 2011 et 2013. Nous ne voulions pas être une simple ville hôte. Nous voulions prendre au part au projet, parce que cela a du sens, au regard des actions que nous avions déjà mené sur le libre. C’est la première chose qui surprend pour les habitués des RMLL nationales, voir ainsi la ville qui accueille s’impliquer totalement et notamment dans l’organisation. Nous ne voulions pas que d’un rendez-vous de passionnés ou de convaincus, mais une manifestation qui s’ouvre sur la société. Ce public hétérogène c’est vraiment particulier aux RMLLd.

Et pourtant, le pari n’était pas gagné d’avance… surtout quand tu organises une manifestation autour d’un thème encore très peu connu du grand public (parfois même de certaines administrations), dans une commune rurale et à l’opposé des centres d’affaires. Nous avons réussi, malgré tout, à mobiliser le grand public venu de toute l’île, des agents de collectivités territoriales, le monde associatif, le monde de l’éducation, les acteurs économiques ainsi que la presse écrite et audiovisuelle. On a certes parlé de Saint-Joseph au cours de ces 4 journées, mais on a surtout beaucoup parlé du libre. Et tout cela est rendu possible grâce évidemment aux CEMEA, à la mobilisation d’une dizaine de services communaux (que je tiens vraiment à remercier !) mais aussi à d’autres partenaires tels que le BTS SIO de Saint-Joseph et Libre974.

Utilisez-vous à Saint-Joseph d’autres logiciels libres développés par d’autres communes ? Et, à l’inverse – as-tu connaissance de l’utilisation de “vos” logiciels dans d’autres villes ?

Nous n’avons pas réellement trouvé de logiciels développés par d’autres communes et qui présentent pour le moment un intérêt pour nous. Toutefois, nous avons depuis mars 2013 ouvert notre portail citoyen, qui permet aux usagers de disposer d’un compte famille pour effectuer des demandes d’actes d’état civil et de payer la restauration scolaire en ligne. Cette plate-forme, CapDemat, a été conçue par le conseil général du Val d’Oise. Nous avons fait appel à une entreprise locale pour son déploiement. Nous suivons aussi de près le logiciel de gestion des marchés publics EPM mise en code source libre par la Ville de Paris.

En ce qui concerne les logiciels que nous avons développé, je sais que ADEL par exemple a été repris par une commune de l’est de la Réunion qui a d’ailleurs intégré un module SSO pour ses propres besoins, mais qui ne l’a malheureusement pas publié sur la forge. Je pense qu’avec Papangue et ParkPool, on pourrait avoir de belles surprises et pas seulement du coté des administrations… à suivre donc !

Que dirais-tu (ou que dis-tu déjà !) lorsque tu rencontre un Directeur Informatique d’une autre commune (de la Réunion ou de métropole) pour le convaincre d’utiliser des logiciels libres ?

C’est la question piège celle-là. Beaucoup utilisent déjà des logiciels libres, mais sur un périmètre très limité et déjà très balayé comme la sécurité du SI ou la supervision des équipements, du très banal quoi. Mais bon, ça reste invisible de l’utilisateur, c’est un truc d’informaticien. A mon sens tu franchis vraiment le pas quand tu t’attaques à des secteurs déjà bien établis. La suite bureautique en est une, le système encore un autre. Quand tu dois faire face à plusieurs dizaines d’années de pratiques comme cette « logique microsoft» qui veut que pour formater une page, tu dois passer par le menu fichier… c’est là que les choses se compliquent ! Je ne connais pas beaucoup de directeurs informatiques qui ne soient pas convaincu par le libre. C’est d’ailleurs une décision qui n’est pas de leur seul ressort, c’est un choix stratégique (peut être même politique) qui doit être validé au plus haut. Je me sens au final pas très à l’aise et encore moins légitime pour convaincre qui que ce soit. Chacun doit faire face à son environnement et ses contraintes. Au mieux, je ne pourrais que témoigner de mon expérience.

RMLLd 2013

La ville de St-Joseph a accueilli les RMLLd en 2011 et 2013, vous pensez rempiler en 2015 ?

Quand tu vois une responsable d’association venir le samedi s’informer et participer aux différents ateliers, faire le ménage sur son ordinateur toute la nuit et revenir le lendemain pour qu’on lui installe les logiciels qu’elle a repéré, je te répondrai tout de suite « oui ! ». D’ailleurs le Député-Maire, lors du discours inaugural, a déjà donné rendez-vous pour 2015. Mais cela ne pourrait se faire qu’avec les CEMEA qui portent depuis bien plus longtemps que nous la voix du libre. C’est un partenaire incontournable, c’est aussi leur décision, et la ville de Saint-Joseph ne pourrait anticiper celle-ci. Après les RMLLd 2013, le plus important à l’heure actuelle est de ne pas laisser retomber le soufflet. Nous avons déjà des pistes, notamment à l’échelle de notre territoire, pour continuer dans cette dynamique.

Un petit mot pour la fin ?

Pour la ville de Saint-Joseph, les projets ne s’arrêtent pas là. Nous sommes en pleine dématérialisation des processus comptables. Nous avons d’ores et déjà fais le choix du logiciel libre pour ce projet, à travers i-parapheur, pour la mise en place d’un parapheur électronique, ou Nuxeo pour la partie gestion électronique de documents Nous avons aussi entamé le déploiement d’Ubuntu sur la base du volontariat dans certains services, notamment ceux qui n’ont pas de contraintes liées à leur applicatif métier. Cela reste encore marginal, mais Saint-Joseph a vraiment mis le cap sur le libre. À notre rythme, nous avançons, inébranlablement, mais, comme tu le sais, même si la route est longue, parfois semée d’embûches, la voie, elle, est plus que jamais libre 😉

VUE_AERIENNE_DE_ST_JOSEPH.jpg




data.abuledu.org : 14 000 ressources éducatives libres !

Cette semaine a été officiellement lancé un projet d’envergure : Data, une bibliothèque numérique de ressources éducatives francophones, forte de 14 000 références, libres et adaptées au quotidien des enseignants. Cette réalisation est le fruit d’un travail de longue haleine (la genèse du projet remonte à plus de 10 ans) de la société Ryxéo et de l’association Abulédu-fr, qui a entre autres lancé le site de micro-blogue Babytwit.

Le site data.abuledu.org

Qui peut s’en servir et comment ?

Tout enseignant peut aisément rechercher puis télécharger une ressource depuis le site dédié. Comme celles-ci sont toutes sous licence libre, il n’y a pas de contrainte légale pour leur utilisation en milieu scolaire (et même ailleurs). Pour ceux qui utilisent un tableau interactif, le plugin pour Open-Sankoré permettra une utilisation directe de cette bibliothèque dans votre logiciel de TBI favori.

Pourquoi une nouvelle ressource ?

Au premier abord on peut se demander pourquoi créer une nouvelle bibliothèque de ressources quand d’autres plates-formes de qualité existent, telles Wikimedia. Les plus-values de Data sont importantes :

  • Les ressources disponibles ont toutes été choisies par les contributeurs en fonction de leur intérêt éducatif ;
  • Chaque ressource éducative est référencée selon la norme internationale LOM (Learning Object Metadata), recommandée par le Ministère de l’Éducation Nationale, et accompagnée de champs pédagogiques (les compétences, le niveau du public cible, le domaine d’enseignement, les activités induites…)
  • Data regroupe des ressources éducatives sélectionnées dans des banques existantes mais également créées ou traduites spécialement pour cette bibliothèque numérique. Plutôt que de chercher successivement sur plusieurs sites, chaque enseignant peut ainsi trouver plus facilement une ressource adaptée à la séance pédagogique qu’il prépare.

Vous avez envie de participer à ce projet ?

Plusieurs moyens s’offrent à vous.

  • Tout d’abord, même si le nombre de ressources est déjà particulièrement conséquent pour un lancement, vous êtes bienvenu-e-s pour collecter ou créer des ressources éducatives libres et les ajouter à cette base de données. Grâce à un logiciel libre développé spécifiquement et disponible pour différents systèmes d’exploitation, chacun peut contribuer facilement, la communauté AbulÉdu se chargeant de valider les ressources.
  • Vous pouvez également aider le projet en créant un serveur-miroir, Data ayant été conçu dès le départ pour être facilement dupliqué.
  • Vous remarquerez que data ne comporte aucune publicité. Proposer un tel service a forcément un coût. Vous avez donc la possibilité de soutenir financièrement cette initiative. http://data.abuledu.org/wp/ressources-educatives-libres/
  • Afin de permettre une utilisation aisée de ces ressources, data est interfacé avec les logiciels d’AbulÉdu. Un plugin pour le logiciel libre pour tableaux interactifs, Open-Sankoré, est en cours de développement. Pour compléter la palette d’outils, il manque actuellement une extension pour les suites bureautiques libres (Apache OpenOffice, LibreOffice et bien sûr OOo4kids). Si un développeur a la compétences et l’envie de la développer, qu’il n’hésite pas à se manifester.

Data est une avancée importante pour tous les enseignants francophones qui créent leurs propres cours, car elle leur offre une bibliothèque de ressources riche, pertinente et référencée. N’hésitez donc pas à en parler autour de vous et à le faire découvrir aux enseignants que vous connaissez (donnez-leur un petit flyer )

Le projet Data est soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie, le Conseil Régional d’Aquitaine, les associations Framasoft, AFUL, CEMEA La Réunion, Aquinetic, April et ABUL et… peut-être vous.




Chapitre VII — Petit couple et grosse fatigue

Là-bas tout au sud au pied des montagnes, là où l’Arget joint l’Ariège, Nelwyn et Kiro ont joint leur vie sous l’œil attendri de Pouhiou, ce grand romantique. Cet épisode est l’occasion d’une pause salutaire pour notre horizontal ludion qui éprouve, et c’est bien compréhensible, une certaine fatigue à force de disperser son énergie entre les rencontres, les déplacements et le défi d’écriture.

Le voilà pourtant déjà prêt à partir à la rencontre des libristes, représentant Framasoft avec un dynamisme sans faille dès aujourd’hui ! Passez le voir et l’encourager, vous lui donnerez son carburant préféré : l’échange.

J’irai écrire chez vous épisode 7 : Foix

C’est un peu de la triche. Je viens de passer trois jours chez mon petit frère. Qui, avec sa chérie, s’avèrent tous deux être des lecteurs des NoéNautes. Mais si j’ai choisi de m’arrêter là, c’est que j’ai une bonne excuse et elle est en forme d’histoire.

Ceci n’est pas leur histoire vraie

Nelwynn est une amie de lycée. On a traversé beaucoup de pérégrinations passionnées durant nos folles jeunesses ariégeoises et toulousaines.

la rue des Grands Ducs à foix

Foix, la rue des Grands Ducs, photo Jean-Louis Venet CC-BY-SA-3.0 via Wikimedia Commons

Kiro est mon cadet de huit ans. Le petit dernier à qui j’ai filé ses premières capotes, son premier magazine de cul (plus le conseil « le pr0n c’est pas comme la vraie vie ») et le « kit de survie du jeune hétéro » (localisation du clitoris + importance des préliminaires = ayé tu as les bases maintenant file te faire ton éducation).
Un jour, alors que Nelwynn était passée à la maison familiale, Kiro salue son départ d’un « Roh ! elle est toujours aussi belle, Nel’. Tu vois j’oserais pas, mais… elle me plaît bien, quoi. » Quelques jours plus tard, c’est à Nelwynn de m’avouer : « Putain ton petit frère, ça fait bizarre. Je l’ai connu ado, mais là il a 20 ans, et… c’est un beau mec, quoi… »

Surtout ne me faites pas ce coup-là.

Au bout de deux ou trois remarques d’un côté et de l’autre, je n’y tins plus : « Mais arrêtez de me faire chier et couchez ensemble, bon sang ! Vous semblez en avoir envie tous les deux ! » Puis, avisé, je modère d’un « par contre, me faites pas le coup de tomber amoureux l’un de l’autre, j’ai aucune envie d’être pris entre deux feux, hein ! »

Résultat ? Près de cinq ans après ils sont toujours ensemble, un beau petit couple de goths geeks qui vivent dans le péché et une jolie maison aux 10 000 statuettes… Mais il y a quelques jours, mon petit frère a demandé la main de ma meilleure amie. Je ne pouvais décemment pas manquer ça. D’où ce bel arrêt sur les hauteurs enneigées de Foix.

J’ai peu écrit chez Kiro et Nel

Honnêtement : je fatigue. Les voyages, les discussions, les rencontres et les idées se bousculent les unes les autres, et tout passe de manière floue comme par la fenêtre d’un train. Qu’on ne s’y trompe pas : j’adore cette expérience. Mais si je commence à me coller la pression, je me bloque et n’écris pas. Du coup je fatigue. Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas tapé les 1667 mots du jour et je dois en avoir 2200 de retard. J’ai décidé de m’en foutre. Du moins de ne pas laisser l’amusement de ce défi se transformer en une obligation, une tâche, une peine. J’essaie au contraire de profiter des rencontres, qui nourrissent l’écriture de manière très… directe. Je ne peux rien dire sans spoiler, mais plus que les discussions, ce sont les vies des gens qui m’inspirent.

Garder la joie de la découverte.

J’ai peu écrit du chapitre V mais ce que j’ai pu écrire m’a surpris. Plus l’intrigue se resserre, plus certaines choses ressortent des personnages avec une profondeur que je ne leur soupçonnais pas. Je ne veux rien te dévoiler mais j’ai bien envie de te mettre l’eau à la bouche. Genre avec un petit extrait du début :

Il faut que je rassemble mes pensées. Pas facile, quand tu occupes un manoir rempli de télépathes. Mais je dois essayer de remettre un peu d’ordre dans toutes ces calembredaines. Rassembler mes pelotes d’indices, tricoter le fil de l’Histoire pour que se dessine à mes yeux le patron de ce jacquard qui se répète dans le temps

Alors oui : une nouvel narrateurice succèdera à Enguerrand et Cassandre. Oui, après Fulbert puis Enguerrand, un nouveau NoéNaute sera au cœur de l’intrigue de ce roman. Non, l’intrigue ne se déroulera pas en temps réel comme lorsque les romans sont blogués sur 4 mois… Ça donne envie ?

On se voit quand ?

Non parce que tu vas avoir l’embarras du choix ! Les 23 et 24 novembre, je tiens le stand Framasoft avec FraMartin au Capitole du Libre, où je pourrais faire des dédicaces. Avec de superconférences : Benjamin Jean, Jérémie Zimmerman, Benjamin Bayart… et même moi !

Le dimanche, on fait un atelier d’écriture collaborative : un épisode hors série des NoéNautes écrit à plein de mains ! D’ailleurs, on réitère cet atelier dans les locaux Lyonnais de Framasoft le mardi 26 novembre entre 18 et 20h avec Pyg himself. Pense à t’inscrire auprès de pyg chez framasoft point org et à apporter ton ordinateur portable ! Le but sera de faire un joli épisode et de l’élever dans le Domaine Public Vivant. Sinon, on peut aussi se retrouver avec Gee à Nice durant les derniers jours du NaNoWriMo (29 et 30 novembre) à l’occasion des Journées Méditerranéennes du Logiciel Libre, où nous dédicacerons nos fictions libres.

Tant de choses se passent…

C’est limite frustrant de ne pouvoir tout suivre que de loin. C’est un mois admirable pour la culture libre, j’ai l’impression, quand tant de positions bougent, que tant de gens expérimentent… De Ploum qui parle brillamment de financement libre, à Neil Jomunsi qui se lance dans la libre diffusion. De l’amendement sur les locked-books (ebooks fermés par un écosystème ou des DRM) adopté puis aboli en 24h au parlement ; à la Hadopi qui dit que partager des fichiers ne nuit pas à la culture et ne devrait pas entraîner de compensation. Des billets inspirants et inspirés de Thierry Crouzet à cette loi sur le Domaine Public qui représente une opportunité rare…

Tant de choses se passent. Dont une qui me tient à cœur : la campagne pour soutenir Framasoft. Voilà trois semaines que je bats la campagne dans ce but : montrer qu’il faut des lieux numériques où l’on peut abriter et faire grandir de libres expériences. Une auberge du libre, en quelque sorte, où on y trouve forcément bien plus que ce qu’on y apporte, tant les projets se nourrissent. J’espère que cette dynamique pourra perdurer et s’étendre… Et cela dépend de vos soutiens. Alors : « Allons-y ! »

À dans trois jours,

— Pouhiou.




Nouveau Framabook : Libres Conseils – Lancement le 25 novembre chez Mozilla

Ce beau projet est né voilà presque un an. La caractéristique principale de sa conception c’est le travail collaboratif, depuis sa composition par 42 auteurs jusqu’à son édition en Framabook en passant par les presque 100 traducteurs bénévoles qui ont contribué à la version française.

Ce livre apporte 42 réponses à la question : « Qu’auriez-vous aimé savoir quand vous avez commencé à contribuer ? » — à contribuer au Libre ou à l’open source, bien entendu.

Vous trouverez sur la page Framabook de Libres conseils le rappel détaillé de ce que furent les mois d’activité autour de ce projet : les rendez-vous rituels du jeudi soir ouvert à tous, la publication en feuilleton sur le blog, les relectures sur le booktype puis sur les versions en PDF, la confection de l’epub…

Mais aujourd’hui l’heure est au lancement et voici une invitation pour les plus rapides

Framasoft vous invite à fêter la sortie d’un nouveau Framabook !

Libres conseils, le livre maintenant

Lundi 25 novembre 2013 de 19 h à 21 h chez Mozilla Paris (merci Tristan Nitot)

16 bis, Boulevard Montmartre dans le 9e – Station de métro : Grands Boulevards

Venez découvrir ce livre sous licence libre (CC BY-SA 3.0) autour d’un verre dans les locaux de Mozilla, avec l’équipe du projet, en présence de Tristan (Mozilla) qui a signé la préface. Vous aurez la possibilité de contribuer à votre tour à cet ouvrage en écrivant votre témoignage sur le Libre !

Inscrivez-vous librement pour recevoir votre invitation en cliquant sur ce lien.

L’ouvrage collectif Libres conseils est disponible ici pour 16 euros, mais vous pouvez télécharger gratuitement une version électronique. Vous serez sollicité pour un don (facultatif), Ce qui vous rappelle que nous venons de lancer notre campagne de soutien !

À bientôt !




The Open Access Button : cartographions les entraves au Libre Accès

Il est souvent question de libre accès sur le Framablog. Par exemple avec ce manifeste du regretté Aaron Swartz ou cette limpide explication vidéo de Jean-Claude Guédon.

Avec Internet et la numérisation, il est désormais possible de consulter l’ensemble des ressources scientifiques et académiques. En théorie oui mais il peut en aller tout autrement dans la pratique, ce qui n’est pas sans poser de nombreux problèmes. Deux étudiants proposent ici de signaler tout péage rencontré pour accéder à ces ressources et de le mentionner sur un site commun.

On notera au passage que c’est OpenStreetMap qui fournit la carte.

Open Access Button

Des étudiants lancent le « Bouton » pour mettre en lumière l’accès refusé aux articles scientifiques

Students Launch “Button” to Put Denied Access to Research on the Map

18 novembre 2013 – Open Acess Button
(Traduction : Penguin, Gilles, r0u, sinma, Paul)


Traquer et cartographier l’impact des péages, un clic à la fois.


Aujourd’hui, lors d’un congrès international d’étudiants défendant un accès plus important aux publications universitaires, deux étudiants anglais de premier cycle ont annoncé le lancement fortement attendu du bouton Open Access (NdT : Accès libre), un outil adossé au navigateur qui permet de cartographier l’épidémie de refus d’accès aux articles de la recherche universitaire et qui aide les utilisateurs à trouver les recherches dont ils ont besoin.


Les étudiants David Carroll et Joseph McArthur ont créé le bouton Open Access en réaction au sentiment de frustration que leur causait l’impossibilité d’accéder aux travaux de la recherche universitaire.


« J’ai réalisé qu’il y avait un problème à force de continuellement me heurter à des obstacles pour accéder à des articles pertinents pour mes recherches », explique Carroll, étudiant en médecine à l’université Queen’s de Belfast. « Mon université peut s’offrir un abonnement à de nombreuses publications et, pourtant, je ne peux pas accéder à tout ce dont j’ai besoin. Cela m’a amené à me demander combien d’autres que moi rencontraient le même problème et comment cela affectait les gens partout dans le monde ».


Chaque jour, des personnes essaient d’accéder à des articles de la recherche universitaire – des médecins cherchant de nouveaux traitements, des scientifiques travaillant à la mise au point de nouvelles technologies, des étudiants essayant de parfaire leur formation. Or au lieu d’avoir immédiatement accès aux informations essentielles qu’ils cherchent, ces personnes se retrouvent trop souvent confrontées à un système de péage qui subordonne leur accès à l’information leur demandant un paiement en échange de l’accès, parfois jusqu’à 40$ par article. Ces péages existent parce qu’une grande partie des ressources académiques est publiée dans des journaux onéreux, basés sur des abonnements dont les augmentations de prix ont largement dépassé l’inflation depuis plusieurs décennies.


« Vu la capacité actuelle de partager la connaissance sur le Web, il est absurde que la majorité de la population dans le monde se voit barrer l’accès à de si nombreux travaux » indique McArthur, étudiant en pharmacologie au University College de Londres. « Jusqu’à maintenant, ce déni d’accès était invisible car chacun le vivait de son côté. Nous avons créé le bouton Open Access pour rassembler toutes ces expériences séparées et mettre en lumière l’ampleur mondiale du problème ».

Open Access Button


Le bouton Open Access est un outil adossé au navigateur qui permet aux utilisateurs de garder la trace d’un refus d’accès à une publication, puis de chercher des moyens alternatifs d’accéder à ladite publication. Chaque fois qu’un utilisateur se heurte à un péage, il clique simplement sur le bouton dans sa barre de favoris, remplit ,s’il le souhaite, une boîte de dialogue optionnelle, et son expérience vient s’ajouter à celle des autres utilisateurs sur une carte. Il reçoit ensuite un lien pour rechercher un accès libre et gratuit à l’article en utilisant par exemple des ressources comme Google Scholar. L’initiative Open Access Button espère créer une carte mondiale montrant l’impact du refus d’accès aux publications scientifiques.


Le bouton Open Access tire son nom du mouvement mondial pour le libre accès (NdT : Open Access en anglais) : la disponibilité gratuite et immédiate en ligne d’articles de recherche, accompagnés du droit intégral d’utilisation de ces articles dans l’espace numérique.


« Le mouvement pour l’Open Access est une solution puissante contre les barrières auxquelles se heurtent les chercheurs des pays en développement ou en phase de transition économique dans leurs tentatives d’accéder et de partager des recherches cruciales pour l’amélioration de la vie », déclare Iryna Kuchma, responsable du programme Open Acces à l’EIFL (Electronic Information for Libraries ou Information électronique pour bibliothèques), une organisation qui travaille avec des bibliothèques à travers le monde pour permettre l’accès des populations des pays en voie de développement ou en phase de transition économique aux informations numériques. « L’accès aux dernières publications scientifiques ne doit pas être confiné à la sphère universitaire, mais ouvert à tout personne intéressée : médecins et patients, agriculteurs* et entrepreneurs, formateurs et étudiants ».


Pour Jack Andraka, étudiant américain de 16 ans, récompensé par l’Intel Science Fair pour avoir inventé un test révolutionnaire de diagnostic du cancer du pancréas, « Le bouton Open Access aide à démocratiser la connaissance ». Andraka a raconté comment il s’était lui-même heurté aux les refus d’accès aux publications scientifiques quand il développait son test. « La connaissance ne doit pas être une marchandise. Elle doit être librement accessible pour permettre aux patients et familles d’être pleinement parties prenantes. »


David Carroll et Joseph McArthur ont annoncé le lancement du bouton Open Access aujourd’hui devant un parterre de plus de 80 personnes réunies à l’occasion de la Berlin 11 Student and Early Stage Researcher Satellite Conference, une rencontre internationale pour les étudiants intéressés par la promotion de l’Open Access. Cette rencontre précède la conférence Open Access de Berlin, une convention de leaders d’opinion à travers le monde sur la question de l’Open Access, qui a débuté mardi.

« Ne perdons jamais de vue que nous tenons trop souvent pour immuable ce qui n’est qu’un état de fait, mais les développeurs du bouton Open Access nous rappellent qu’en tant qu’individus, nous avons réellement le pouvoir de changer les choses », déclare Heither Joseph, directeur exécutif de la coalition SPARC (Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition), un regroupement international de bibliothèques universitaires et de recherche) et leader de renommée internationale au sein du mouvement Open Access. « C’est une idée simple, mais incroyablement créative, qui devrait nous aider à montrer combien l’accès libre répond à un véritable besoin ».

Plus d’informations à propos du bouton Open Access ainsi que des instructions pour son installation sont disponibles sur le site www.OpenAccessButton.org.


Suivez la conversation sur Twitter à @OA_Button avec le hashtag #aobuttonlaunch.




No Es Una Crisis : un documentaire à la fois déjà libre et bientôt libre !

Sorti en octobre 2013, No Es Una Crisis est un passionnant documentaire de Fabien Benoit et Julien Malassigné traitant de la situation politique et économique en Espagne dans le sillage du mouvement des Indignés.

Sa particularité : c’est, à notre connaissance, le premier web-documentaire professionnel créé et diffusé sous licence Creative Commons BY-SA[1] . Les images, les sons, les sous-titres, sont donc en effet réutilisables librement (à condition de citer les auteurs et de conserver les œuvres dérivées sous la même licence). Ce qui fait plus de 3h de média de qualité professionnelle accessibles pour tous.

Mais, ami-e libriste, ne te jette pas à clic perdu sur ce lien, ou ta déception risque d’être grande ! En effet, la diffusion se fait dans un format fermé (Flash), ce qui empêche sa visualisation sur de nombreux supports : smartphones, tablettes, GNU/Linux et même Windows XP (dont le support des dernières version de Flash était incomplet jusqu’à il y a peu).

Or, il se trouve que Framasoft partage le même bureau[2] que l’équipe de production de ce web-documentaire ! Nous leur avons donc proposé notre aide à deux niveaux. 

D’abord, nous avons hébergé les fichiers vidéos du web-documentaire, particulièrement sollicités lors de l’annonce sur différents sites de la presse nationale et espagnole. Grâce à l’aide précieuse de Rézopole (pour la mise à disposition de serveurs et surtout de bande passante) et de Fabien Bourgeois (notre autre voisin de bureau, pour l’aide à la configuration de ces serveurs), le webdoc a pu dépasser sans encombre les 60 000 visualisations, avec des pics à 2x200Mbps et plus de 6To transmis sur quelques jours.

Mais surtout, nous avons proposé aux auteurs de les aider à « libérer » totalement leur oeuvre en organisant mi-décembre un week-end de « conversion » de leur documentaire en Flash dans une technologie libre et ouverte (HTML5). Un « liberathon », en quelque sorte !

Vous en apprendrez plus à la fin de cette entrevue avec Jean-Baptiste Fribourg, producteur du documentaire à la Société de Apaches.


Bonjour Jean-Baptiste. Avant tout peux-tu te présenter et présenter La Société des Apaches ? 

La Société des Apaches est une jeune structure de production audiovisuelle, elle a tout juste un an. Elle s’est montée autour du projet de Julien et Fabien, ce web-documentaire NO ES UNA CRISIS. Au-delà de cette première réalisation, son objectif est de faire travailler de jeunes auteurs et réalisateurs de documentaires, pour qui il peut être parfois compliqué d’avoir une écoute auprès de sociétés de production déjà dans la place. Notre ligne éditoriale, pour la résumer en quelques mots, consiste à témoigner de notre époque comme un moment charnière, entre les soubresauts d’une époque révolue et les prémices d’un monde en train de se réinventer. Je m’occupe du suivi administratif des projets développés par La Société des Apaches, du travail de production en somme. Par ailleurs je suis preneur de son pour le cinéma documentaire, et réalisateur de documentaires radiophoniques.

Donc, vous avez produit le web-documentaire No Es Una Crisis. Peux-tu nous dire quelques mots sur la génèse de ce webdoc ? 

Fabien et Julien sont partis à Madrid à l’été 2011, intrigués par le mouvement indigné qui avait secoué l’Espagne à partir du 15 mai 2011 (d’ailleurs là-bas, ce mouvement s’appelle le 15M, en référence à cette date fondatrice). Frappés par ce mouvement social nouvelle génération, ils sont revenus en France avec la conviction qu’il y avait là une histoire à raconter, qu’il était essentiel même de transmettre cette expérience en France, où le traitement médiatique du 15M avait été au mieux léger, au pire caricatural. 

Au cours du travail d’écriture, il leur est apparu que pour parler du mouvement 15M, il fallait aussi parler de son contexte, à savoir la crise économique qui a déstabilisé l’Espagne suite à l’explosion de la bulle immobilière, et la sévère politique de rigueur qui a été l’unique réponse des gouvernants, de gauche comme de droite, face à cette crise. Ainsi, peu à peu, le propos de Julien et Fabien s’est élargi, pour parler de l’Espagne comme un double laboratoire : celui d’un système économique à bout de souffle qui cherche à se renouveler dans l’austérité, et celui de nouvelles pratiques sociales et politiques dans le sillage du mouvement du 15M. Quant au choix du format web-documentaire, il nous a semblé qu’il était tout à fait adapté pour traiter d’un mouvement social qui a su utiliser toute la puissance d’internet et des réseaux sociaux. Nous avons aussi pensé qu’il faciliterait une diffusion hors de France, ce qui s’est avéré avec un nombre de visites plus important en Espagne qu’en France.

Pour en savoir plus, voir http://blog.noesunacrisis.com/le-projet/

Comment avez-vous financé ce travail ? 

Ça a été un long processus, où nous avons sollicité différents guichets. D’abord, en tant qu’auteurs du projet, Fabien et Julien ont sollicité, et obtenu, une aide à l’écriture du CNC, dédiée aux projets dits « nouveaux médias ». C’était au printemps 2012, et forts de ce qui constituait en somme une « validation » de l’intérêt de leur projet, ils ont alors lancé une campagne de financement participatif, sur KissKissBankBank. L’idée était de pouvoir se payer un tournage en Espagne : 10 000€ sont alors levés. Parallèlement, un dossier de mécénat déposé à la Fondation Un Monde Par Tous nous permet d’obtenir 15 000€ supplémentaires. Avec toutes ces bonnes nouvelles, nous nous disons alors qu’il est temps de se doter de notre propre outil de travail, pour sortir un peu de l’esprit Do It Yourself qui avait prévalu jusque-là : La Société des Apaches est créée. Avec elle, nous serons en mesure de solliciter à nouveau le CNC, pour une aide à la production cette fois-ci, puis la Région Rhône-Alpes. Parallèlement nous avons développé des partenariats pour l’hébergement des vidéos, la conception du blog qui accompagne le webdoc, la communication autour du lancement, etc.

Vous avez choisi la licence Creative Commons BY-SA pour votre webdoc. Peux-tu nous expliquer les raisons de ce choix ? 

En fait ça nous a semblé une évidence dès le départ. Nous avons eu du mal à imaginer plaquer le modèle classique du droit d’auteur, qui doit concerner 99% de la production audiovisuelle, sur un format dédié au web. Il y avait pour nous quelque chose d’incongru d’apposer sur le web-doc la mention habituelle « tous droits réservés, toute duplication interdite, toute projection interdite, etc. ». Non ! Justement, le choix du webdoc était principalement motivé par la facilité de circulation du projet que ce format suppose. 

On trouvait aussi le principe du CC tout à fait en accord avec le financement participatif qu’on avait sollicité. Quant au choix de la licence, on était d’abord parti sur quelque chose de plus restrictif, à savoir NC[3] . Et puis on s’est dit qu’on ne prenait pas grand risque à l’ouvrir complètement, que le NC était restrictif sans raison : pour le dire autrement, une chaîne de TV privée ou une agence de pub va-t-elle réutiliser nos images ? On peut sérieusement en douter, d’où le choix au final évident du BY-SA. L’aboutissement de cette démarche a été de proposer en téléchargement toutes les séquences vidéo qui constituent le webdoc, avec leurs fichiers de sous-titrage. Ainsi chacun peut s’approprier notre matériel.

Avez-vous rencontré des difficultés, des réticences, lors du choix de cette licence ? 

Alors d’abord je dois dire qu’on n’est absolument pas des spécialistes du CC ! Personnellement j’avais découvert ces licences en 2006, quand j’ai commencé à réaliser des documentaires radiophoniques pour ARTE Radio.com, la webradio d’Arte, qui diffuse toutes ses productions en CC-BY-SA-NC. A l’époque d’ailleurs, il me semble qu’ils étaient un peu des pionniers du CC. Mais à part ça, on a quand même beaucoup défriché tout ça tout seuls ! Ce qui nous a conduit à faire des erreurs, comme avec certaines musiques d’illustration, qui ont une licence BY-SA attribuée à NO ES UNA CRISIS, donc qui ne devraient pas être amenées à pouvoir circuler librement avec le reste du webdoc. Ca fait que NO ES UNA CRISIS est libre à 99% en vérité : on va dire que c’est cohérent avec le slogan « We are the 99% » cher aux mouvements Occupy et 15M ! Plus sérieusement, on constate que les cadres de production, même pour les webdocs, sont très inspirés des cadres classiques de la production audiovisuelle. Par exemple, pour prouver à un financeur public (CNC ou collectivité locale) que le producteur et l’auteur sont engagés l’un envers l’autre, le contrat qui les lie doit être accompagné d’un versement de droits d’auteur. Et pas de dossier de demande de subvention valable sans les justificatifs AGESSA correspondant ! (l’AGESSA est la Sécurité Sociale des auteurs). Je trouve ça curieux.

Quelques jours avant la diffusion du webdoc, vous avez eu un souci avec Dailymotion, que s’est-il passé ?

Nous avions convenu d’un partenariat avec Dailymotion, à propos de l’hébergement des vidéos du webdoc. Nous étions très heureux de ça, pensant avoir accès au nouveau service de Dailymotion, DM Cloud, qui nous permettait de développer notre propre player, de faire gérer les différentes versions linguistiques par Flash, etc; Sauf que, tout contents de ça, nous n’avions alors pas pris la peine de préciser les modalités de ce partenariat. Erreur de débutant de notre part, c’est clair… Du coup ça a été un peu terrible pour nous quand le malentendu est devenu flagrant, à savoir quand notre web-développeur a voulu récupérer les codes d’accès au service DM Cloud, et qu’on lui a répondu que c’était Dailymotion Premium qui était prévu ! Le hic, c’est que ça ne pouvait pas du tout fonctionner avec l’interface développée ! Nos contacts chez DM étaient conscients de la situation dans laquelle nous nous trouvions, aussi ils nous ont fait une proposition commerciale allégée pour l’accès à leur service Cloud. Mais ça restait très problématique pour nous, puisque la facture finale dépendant du débit utilisé : pour le dire autrement, plus NO ES UNA CRISIS serait vu, plus on paierait. Voire, s’il devait cartonner, nous mettrions la clé sous la porte ! On a donc eu quelques heures de sueurs froides, et c’est là que la magie de la mutualisation a opéré, et que nous voyant dans le pétrin, tu nous as dit peut-être pouvoir faire quelque chose…

Lorsque tu échanges avec d’autres équipes de réalisation de webdoc, tu leur parles de votre choix de licence ? Ça leur parle ? En d’autres termes, et si c’était à refaire, vous feriez le même choix ? 

Sans hésiter, nous referions le même choix, qui est cohérent par rapport au propos de NO ES UNA CRISIS et qui est en parfaite adéquation avec le format web-documentaire. En plus, de façon tout à fait pragmatique, ça nous donne un angle supplémentaire de communication pour parler du projet. Je suis toujours un peu étonné de voir que peu de webdocs sont diffusés en CC. Après il ne faut pas se leurrer, pour des projets futurs qui seraient amenés à être diffusés en télévision, l’enjeu économique ferait que le choix serait plus cornélien : vue la fragilité économique des auteurs dans le documentaire (ils peuvent parfois être les moins bien rémunérés dans une équipe de production), les droits d’auteurs leur sont indispensables. 

Il y a même une perversion du système, où le producteur va négocier à la baisse le salaire de l’auteur, en lui faisant miroiter les futurs droits d’auteur qu’il percevra de la SCAM après la diffusion télé. Personnellement, je ne suis pas contre le droit d’auteur par principe. Je suis même sociétaire de la SCAM pour mon activité radiophonique ! Mais j’estime que la licence libre a un immense intérêt pour permettre une meilleure diffusion des œuvres, et finalement, plus que les droits des auteurs, c’est les droits des producteurs qu’elle conteste, ces droits qui peuvent parfois être une rente. Je trouve dommage que des institutions comme la SCAM soit un peu obtue sur cette question du libre, elle gagnerait à mettre ses compétences au service des réflexions qui entourent ces nouveaux modes de diffusion, et les auteurs aussi y seraient gagnants.

Venons-en à la question qui fâche (au moins les libristes 😉 ) : pourquoi le choix de Flash comme technologie pour diffuser votre web documentaire, empêchant sa visualisation pour de nombreux internautes ?

Le choix de Flash est une très bonne illustration de ce que je disais tout à l’heure sur les licences CC : ce n’était pas notre univers, on s’y est mis peu à peu, on a voulu bien faire… et on s’est planté ! On a choisi Flash sans aucune idée des implications que ça pourrait avoir sur l’accessibilité du webdoc, un comble ! Le choix s’est principalement fait pour des raisons de budget. Notre web-développeur nous avait indiqué que Flash serait moins coûteux que HTML5, et comme à l’époque, on avait accepté son devis sans avoir encore bouclé le financement du projet, le choix de Flash nous permettait de réduire le risque financier. En plus, si on savait bien qu’avec Flash nous n’aurions pas accès aux tablettes, on s’était dit que l’audience des webdocs y étant encore assez confidentielle, on pouvait s’en passer. Par contre on ne savait pas que ça allait coincer sous Linux ! Donc Flash, c’est une erreur de débutant, mais dans un contexte budgétaire contraint.

D’où l’idée de monter ce « liberathon » avec Framasoft, donc. Peux-tu nous en dire plus ?

Effectivement, on invite tous ceux qui seraient prêts à nous aider sur ce challenge de basculer NO ES UNA CRISIS en HTML5 à nous rejoindre à Lyon les 14 et 15 décembre. Ça se passera à Locaux Motiv’ où nous avons nos bureaux, La Société des Apaches et Framasoft. Nous pourrons accueillir 15 personnes max (il faut donc se préinscrire). Venez avec vos machines, nous on s’occupe des conditions d’accueil (café à gogo, repas le midi, apéro). Puisque NO ES UNA CRISIS est captif de Flash, il s’agira de le libérer ! L’objectif est d’avoir, le dimanche soir, un webdoc aussi proche que possible de la version originale sous Flash.

Merci Jean-Baptiste, un petit mot pour la fin ? 

En me heurtant aux problèmes techniques qu’a connus NO ES UNA CRISIS (hébergement des vidéos, Flash…), et en étant aidé sur ces questions par Framasoft et Fabien Bourgeois, j’ai découvert que l’informatique était un monde de solutions.

Notes :

[1] Il existe plusieurs documentaires sous licence Creative Commons avec clause non commerciale, comme « Collaborative Cities », ou l’excellent « RIP! A remix Manifesto », mais si vous avez connaissance d’autres web-documentaires sous licence CC BY ou CC BY-SA, n’hésitez pas à nous le signaler en commentaire

[2] Pour rappel, le siège social de Framasoft est désormais situé à Lyon, à Locaux Motiv’, un espace mutualisé ouvert aux structures formelles ou informelles et qui entend favoriser l’implication de chacun, qu’il soit bénévole, salarié ou usager des lieux, en suscitant la coopération et l’échange.

[3] « Non Commercial », imposant une entente préalable avec les auteurs pour une utilisation dans un cadre commercial

Crédits images : La Société des Apaches, licence Creative Commons BY-SA




Framasoft lance sa campagne de soutien 2013 « moins de Google et plus de Libre »

Framasoft - Campagne 2013 - Google - LL de Mars - Licence Art Libre

« Le logiciel libre est plus important que jamais », affirmait il y a peu Richard Stallman sur le Framablog. Nous le pensons également.

Depuis 12 ans, Framasoft fait œuvre d’éducation populaire et agit en faveur de la promotion et diffusion de ce que l’on appelle désormais « le Libre ».

L’année écoulée fut une année bien remplie. Nous comptons désormais une vingtaine de projets déployés, regroupés en trois grandes catégories : logiciels libres, cultures libres et services libres.

Avec votre soutien, nous allons évidemment poursuivre le développement de nos projets liés directement à nos chers logiciels libres (un partenariat vient d’être contracté pour améliorer notre annuaire Framalibre, de nouvelles clés Framakey sont en préparation…) ainsi que ceux liés à la culture libre (de nombreux livres sont récemment sortis et d’autres arriveront sous peu). Mais nous comptons également mettre l’accent sur nos services libres qui ont connu un franc succès en 2013.

Cette campagne s’inscrit dans un contexte, celui du monopole des services web contre les besoins de choix et de liberté des individus. Il s’agit bien moins de montrer du doigt ou diaboliser des entreprises comme Google que d’alerter sur les phénomènes de concentration sur Internet qui captent nos applications et exploitent nos données[1].

Alerter mais aussi et surtout continuer à travailler sur la maintenance et le déploiement de nos petites alternatives regroupées sous le nom global de « Framacloud ». En effet, Framapad, Framadate, Framacalc, Framindmap, Framavectoriel… sont autant de projets certes bien moins évolués qu’un Google Docs par exemple mais qui rendent leurs services et répondent à de réels besoins. Vous avez été très nombreux à les utiliser (et faire preuve de patience lorsque nos serveurs étaient en difficulté pour cause de trafic élevé).

Le challenge pour nous désormais c’est d’abord de stabiliser l’infrastructure technique et de participer avec vous à les améliorer (ce qui signifie que nous allons de plus en plus souvent mettre les doigts dans le code). C’est également de faciliter la tâche de ceux qui souhaitent les installer sur leurs propres serveurs (participant à décentraliser le web). Enfin nous avons d’autres applications dans nos cartons qui pourraient venir s’adjoindre aux services déjà existants.

Google c’est dix milliards d’euros de chiffre d’affaire par trimestre et une trésorerie avoisinant les cinquante milliards[2]. Chiche de proposer ensemble une alternative avec un budget représentant 1 à 2 minutes de leur CA soit 0,0004% de leur trésorerie !

L’association qui soutient le réseau et sa communauté de bénévoles compte aujourd’hui 3 permanents, financés presque exclusivement par vos dons (défiscalisables). Nous vous remercions pour votre attention et votre don éventuel.

http://soutenir.framasoft.org/

L’équipe Framasoft

PS1 : Vous trouverez notre CP ci-joint en bas de page.

PS2 : Ajoutons également que nous allons en profiter pour nous séparer nous-mêmes des traces de Google qui traînent sur le réseau (Publicité, Analytics…), histoire de montrer l’exemple et d’être cohérent. A fortiori si cette campagne rencontre adhésion.

Notes

[1] Grand merci à L.L. de Mars pour son dessin original de soutien que vous trouverez en format haute définition. Il est également disponible au format badge parmi d’autres anciennes illustrations dans le générateur de bannières. N’hésitez pas à le partager 😉

[2] Voir par exemple ce site qui calcule en temps réel les revenus de certaines multinationales.