Les Anonymous doivent-ils laisser tomber le masque ?

Une traduction un brin polémique autour du fameux masque symbolisant les Anonymous.

Aussi joli soit-il, il pose quelques problèmes qui peuvent effectivement contrarier la posture et brouiller le message des actions de cet étrange et fuyant collectif.

Le masque fait référence à Guy Fawkes, personne historique anglais du XVIIe siècle, mais il a pour auteur le dessinateur contemporain David Lloyd de V pour Vendetta. Il est devenu célèbre après l’adaptation de la BD au cinéma. Film produit par Time Warner qui détient les droits à l’image sur le masque et à qui on doit payer une obole à chaque exemplaire du masque vendu (légalement).

Premier problème, le masque est sous copyright classique. Deuxième problème, il appartient à l’une de ces multinationales souvent prises pour cible par les Anonymous. Et, dernier problème, il semblerait qu’il soit produit dans les pires conditions du capitalisme mondialisé, c’est en tout cas ce que le laisse croire cette photo qui a semé le trouble et provoqué l’article très critique ci-dessous.

On aurait aimé qu’il fut dans le domaine public. Chiche qu’on demande tous à Time Warner combien ils veulent pour qu’il en soit ainsi et qu’on monte un crowdfunding dans la foulée pour récolter la somme 😉

Vincent Diamante - CC by-sa

L’hypocrisie des Anonymous a été dévoilée. Et maintenant ils font des pieds et des mains pour se défendre.

Anonymous have been exposed as hypocrites. Watch them try to wriggle out of it

Martha Gill – 6 novembre 2013 – The Telegraph (blog)
”(Traduction : lyn, Eiyeron, MFolschette, Catalaburro, Sky, M0tty + anonymes)’

Anonymous est une organisation définie surtout par ce que ses membres ont choisi de se mettre sur la tête, le fameux masque de V pour Vendetta. Mais depuis hier le masque a connu quelques problèmes techniques. Il semblerait qu’il défigure celui qui le porte.

Le jour de Guy Fawkes, juste à temps pour l’opération Million Mask March, cette photo de Reuters est apparue en page d’accueil de Reddit. Elle montre les masques fabriqués en masse dans une usine au Brésil. Ce n’est peut-être pas un atelier clandestin, mais c’est pourtant le mot que beaucoup ont à la bouche actuellement (d’autres photographies en suivant ce lien).

Cela ne correspond guère avec l’image du groupe. Anonymous lutte contre les effets du capitalisme globalisé – protestant contre de grandes entreprises menant la vie dure aux ouvriers. Et pourtant, on peut voir ces ouvriers, dans de mauvaises conditions de travail, fabriquant les masques des protestataires. Par ailleurs, on sait depuis pas mal de temps que Time Warner, une des plus grandes entreprises audiovisuelles au monde, fait du bénéfice chaque fois qu’un de ces masques est vendu.

Tout cela n’est-il pas légèrement… hypocrite ?

Le compte pro-Anomymous @youranoncentral a essayé de calmer Twitter : « Ecoutez tous, nos masques ont été fabriqués dans un pays en voie de développement. Nous sommes les seuls hypocrites. »

Et plusieurs personnes partagèrent des points de vue similaires à sayheykid24 sur Reddit : « Comment les gens pensent que ces masques ont été faits ? Pensaient-ils qu’ils étaient fait à la main et avec amour par des artisans opposés au grand capital ? »

En effet, que croyions-nous ? Il serait plus simple, plus économique et plus efficace pour les Anonymous de faire fabriquer des masques à la chaîne dans des pays en voie de développement. C’est généralement comme ça que de tels objets sont fabriqués. Cela serait également beaucoup demander à Anonymous que de s’assurer qu’aucune grande entreprise ne tire profit de leurs protestations. Et forcément, étant donné qu’Anonymous est un petit groupe faisant face à de grosses organisations sans scrupules, ils voudront réaliser l’opération la plus percutante possible, quitte à être aussi sans scrupules. Ils peuvent difficilement se permettre de ne pas l’être.

Mais si nous pensions cela nous aurions tort. Ces pressions économiques sont la raison pour laquelle l’industrie du disque a réprimé le piratage numérique et aussi pourquoi Mastercard et Visa ont mal agi envers certains clients – tous des ennemis, tous des Anonymous attaqués pour ces mêmes raisons. Étant donné qu’Anonymous demande aux entreprises de prendre une position inconfortable mais morale contre le système auquel elles sont soumises, si eux-mêmes n’y parviennent pas, ils sont alors eux-mêmes hypocrites. (Fabriquer un masque de Guy Fawkes est plus simple à réaliser chez soi, non ?)

Est-ce important ?

Bien sûr que ça l’est. C’est vrai que les Anonymous ne sont pas les seuls hypocrites. Mais tous les hypocrites ne sont pas entièrement dépendants de leur posture morale. Le fait de punir le mauvais comportement d’autrui fait partie intégrante du message des Anonymous – ils suggèrent de les rejoindre pour être de côté des gentils. Cela signifie que le groupe repose uniquement sur son intégrité morale – et s’ils ne peuvent se permettre de jouer selon leurs propres règles, ils ne peuvent certainement pas non plus se permettre de les enfreindre.

Le dernier problème avec le masque recensé à cette date a montré son (pas si vilain) visage hier. Il s’avère que, bien que cet accessoire soit pratique pour les vendettas masquées, il l’est moins pour se mettre publiquement en valeur. Que se passe-t-il quand la marche organisée, basée sur la notion d’anonymat, attire une célébrité tel que Russel Brand parmi ses rangs ? Brand a résolu le problème en tweetant des photos de lui-même portant son masque. Encore une fois, quelle ironie…




Chapitre II — Où Pouhiou touche le nœud du truc

Avant de poursuivre vers l’ouest, le vrai, son périple scriptural et libérateur, le sémillant Pouhiou est passé par Rouen. Dans le sprint final, il a disposé facilement du régional de l’étape, un néophyte du nom de Flaubert, sponsorisé par Charpentier, Le voici maintenant moulinant du mot par milliers, un peu inquiet tout de même à l’idée de ne pas tenir la cadence. Mais qu’importe ! Retrouver un forçat de la route qui comme lui s’est donné le défi du nanowrimo lui a permis de comprendre que compter les mots n’est pas très sérieux et que beaucoup d’auteurs sont encore capables de dire : « Madame Marquet, c’est moi ».

J’irai écrire chez vous épisode 2 : Rouen (4-7 novembre)

Me voilà tout juste parti de Rouen, arrivé à Brest. Rouen, où j’ai été hébergé chez un NaNoteur : autant dire que les échanges furent riches.

J’ai écrit chez Mathias

La première chose qu’on remarque, chez Mathias, c’est son rire. Un rire franc, communicatif, un rire toujours content de se faire surprendre par la vie. J’ai connu Mathias chez Voisine (celle que je remercie à la fin de #MonOrchide). Il y couchsurfait pour pouvoir assister à un concert de Mars Volta. J’y connais rien en musique, mais je leur ai fait des pancakes avec de la pâte d’Ovomaltine. Et ça, ça facilite les échanges. Depuis, on se côtoie sur Facebook. On partage beaucoup des liens de féministes, LGBT, et autres infos qui font bondir les pensées bleu marine. Le 28 octobre, quand j’annonce que je me lance dans un NaNoWriMo, Mathias dit « cool ! on s’inscrit où ? » Et, sur un coup de tête, sans avoir la moindre foutue idée de où il va, ce mec se lance dans l’écriture d’un roman. Faut avoir une sacrée paire d’ovaires, quoi…

couverture roman de roussel

Quand je n’écris pas, je parle.

C’est un peu mon sport favori, et en côtoyant l’univers de Mathias, j’ai pu le pratiquer intensément. J’ai échangé avec Ben, dans une brasserie estudiantine, sur les radios associatives, les expériences prostatiques et les mises en scène. J’ai discuté avec JB (co-animateur de l’émission de musique de Mathias sur la radio Campus rouennaise sur la culture libre, le rôle prescripteur des bibliothécaires, les envies de mort et de bromure (sur lesquelles j’ai écrit deux pièces de théâtre librement diffusées sur http://pouhiou.com). Avec Anka, on a parlé de Roumanie, d’éducation, d’exigence et de chatons. On a rencontré Lutine, autre NaNoteuse rouennaise, qui se jugeait trop et n’arrivait plus à écrire. On lui a lancé le défi d’écrire une bonne grosse page de merde… Elle a échoué : ce qu’elle a écrit était bon. Et avec Mathias, on a partagé nos expériences de NaNoteurs…

C’est quoi être auteur ?

On avait tous deux déjà trois jours dans les pattes. Et Mathias commence à m’expliquer qu’il ressent déjà ses personnages lui échapper. Un en particulier, qui ne devait être que secondaire, une sorte de faire-valoir à son héroïne, mais qui prend de l’importance en lui et s’accapare le chapitre suivant. Moi, les voix de mes persos m’habitent. J’imagine des dialogues sous la douche puis je réalise où je suis et me demande si je n’ai pas vidé le ballon d’eau chaude. Plus tard, Mathias m’explique que le libre, c’est pas pour lui. Qu’il avait trop peur que l’on touche à son œuvre. Ça me semblait pas cohérent avec le côté avenant du gars, donc je le questionne…

— Mais tu as vraiment l’impression que c’est toi qui écris, que ça se fait dans l’effort ?

— Non… Je mets mon casque, de la bonne zique et je laisse le truc couler. J’ai un peu l’impression que l’histoire est par là et que j’en suis le scribe.

— Du coup, est-ce que ce que tu écris parle de toi ? Est-ce que ton histoire définit quel auteur, quelle personne que tu es ?

— Ah ben non, en fait… C’est juste une histoire que j’ai écrite, pas un morceau de moi…

Et là on touche le nœud du truc. Je comprends tous les auteurs qui sont d’un protectionnisme féroce avec leurs œuvres. Qui ont peur, qui ont des peurs, tant et si bien qu’ils arrivent à accepter la position de victime et celle de dragon-sur-son-tas-d’or. Des postures que le système, crée par et pour les industries de la culture, nous font prendre de manière insidieuse. Des poses que j’ai prises tant que j’ai eu peur, que j’ai eu des peurs. Des peurs qu’en touchant à mes histoires, mes contes, mes écrits… on touche à ma personne. Alors qu’aujourd’hui, ça n’a plus rien à voir…

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Le piège du WordCount

C’est bien beau de parler, rencontrer, échanger… D’aller voir Rouen qui est une ville magnifique, emplie de colombages et de toits en tuiles… Mais c’est pas ça qui va écrire le livre III. Alors j’écris. 2300 mots le lundi pour finir le premier chapitre qui développe une ambiance paisible très étrange. 1500 mots le jour suivant, ce qui me fait culpabiliser, un peu : je suis en dessous des 1667 quotidiens indispensables. 2200 mots le mercredi : ouf, on remonte et passe au dessus de la barre des 10 000, du cinquième. Sauf que Mathias est ingénieur en maths. Et que les maths sont impitoyables. On calcule : 8 chapitres d’environ 8000 mots. Je n’écrirai pas lors du Capitole du Libre (22-23 novembre sur Toulouse) ni lors des Journées Méditerranéennes du Logiciel Libre (29-30 novembre). Du coup, 64 000 mots en 26 jours, il faut écrire 2500 mots par jour (à une vache près, les maths c’est pas une science exacte). J’en suis méga loin. #MicroDéprime. C’est là que tu réalises que compter les mots, ce doit juste être un plaisir. Pas une tâche. J’écrirai ce que je peux. Si mon roman s’achève en décembre : ce n’est pas grave. Je ferai comme tous les auteurs, comme tous les NaNoteurs : de mon mieux.

Pouhiou regonflé. Des bisous, des mercis, une caresse à Kali (leur chatounette) et hop !

Co-voiturage direction Brest ! On se retrouve dans 3 jours ?

— Pouhiou.

Crédits photos :




L’école selon Microsoft : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer l’éducation privatrice et fermée

Paris, le 7 novembre 2013. Communiqué de presse.

Deux ans après la convocation d’une centaine d’inspecteurs de l’Éducation nationale au siège de Microsoft France, l’April, Framasoft, le CNLL, SavoirsCom1 et l’Aful s’étonnent d’une nouvelle entorse à la neutralité scolaire et à l’intérêt du service public d’éducation.

Le 19 novembre 2013, plusieurs responsables de l’Éducation nationale se déplacent au siège de la société Microsoft1. Michel Pérez, Inspecteur général de l’Éducation nationale, Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice générale, Directrice du Comité Stratégique pour le Numérique à l‘École ainsi que des représentations des associations de collectivités viennent découvrir une étude coordonnée par Ludovia Magazine, en association avec Microsoft, Intel et SFR2.

Le titre de l’étude se veut neutre : « Investissement des collectivités en matière de numérique à l’école ». Le dispositif de communication ne l’est pas. Par leur présence à la table ronde organisée par Microsoft, les Inspecteurs généraux légitiment l’appropriation de l’Éducation nationale par une société privée. Les signataires de ce communiqué dénoncent fermement cette nouvelle entorse à la neutralité scolaire et à la mission de service public de l’éducation nationale.

Les collectivités territoriales souhaitent-elles vraiment favoriser l’exploitation commerciale de l’école par quelques grandes sociétés pour lesquelles l’éducation est exclusivement un marché captif ?

Ce n’est pas la première fois que des responsables de l’Éducation nationale se déplacent au siège de la société Microsoft. Lors du salon Éducatec-Éducatice 2011, les inspecteurs de l’Éducation nationale chargés de mission nouvelles technologies (IEN-TICE) s’étaient vu convoqués par leur hiérarchie pour tenir leur journée annuelle au siège de la société Microsoft. L’April et Framasoft avaient déjà dénoncé « une véritable entorse à la neutralité scolaire et vivement regretté que les programmes de ces journées ne mentionnaient pas les logiciels et ressources libres3. Malgré la circulaire du premier ministre « Pour l’usage des logiciels libres dans l’administration »4.

Ce n’est pas non plus qu’un accident de parcours. Les services de l’Éducation nationale envoient depuis plusieurs mois des signaux inquiétants. Le rapport de l’Inspection générale sur « La structuration de la filière du numérique éducatif : un enjeu pédagogique et industriel »5 est très peu documenté sur les logiciels et ressources libres ou, au mieux minimise leur apport. Et le rapport n’aborde que très succinctement l’une des dispositions importantes du texte de loi pour la refondation de l’école qui recommande : « l’incitation au développement de ressources numériques se fera notamment en faveur de logiciels libres et de contenus aux formats ouverts »6. Les signataires de ce communiqué auraient pu, avec d’autres, aider les rédacteurs dans leur travail afin d’arriver à un rapport plus exhaustif.

« L’école ne doit pas être un marché captif des éditeurs privateurs du numérique. L’école que nous appelons de nos vœux, ne doit pas enseigner « avec  » le numérique sur des produits privateurs dans une approche de type B2i qui forme avant tout des consommateurs passifs » déclare Rémi Boulle, vice-président de l’April, en charge du groupe de travail Éducation. Dans la continuité des principes hérités du siècle des Lumières, elle doit former des futurs citoyens responsables, capables de réfléchir de façon libre, indépendante voire les créateurs de demain.

Stefane Fermigier, Vice-Président du CNLL, rappelle pour sa part « La place du logiciel libre dans le système éducatif français est un enjeu majeur pour la compétitivité de notre économie. Pour continuer d’être à sa place de leader mondial du logiciel libre, la France doit aussi se doter d’une politique éducative forte dans ce domaine, en privilégiant l’usage d’outils pédagogiques libres, en fondant l’apprentissage du numérique à l’École sur les logiciels libres, et en enseignant les technologies et méthodologies propres au logiciel libre dans les filières informatiques et scientifiques ».

Enseigner « avec  » le « numérique » dans toutes les disciplines nécessiterait a minima :

  • un véritable enseignement de la science informatique ;
  • d’authentiques cours de technologie qui ne seraient plus limités, en collège, à la seule étude d’objets physiques dans lesquels l’informatique qu’ils pourraient incorporer est ignorée et traitée comme une boîte noire  ;
  • un authentique apprentissage raisonné des logiciels et de l’internet qui n’est actuellement enseigné nulle part ;
  • un enseignement des technologies et méthodologies propres au logiciel libre dans les filières scientifiques et informatiques ;
  • l’utilisation de logiciels libres et la diffusion sous licence libre des ressources utilisées dans le service public de l’éducation ;
  • une réflexion opérationnelle (approfondie) sur les contenus de cet enseignement, dès l’école primaire.

C’est également enseigner l’apprentissage du travail collaboratif, incompatible avec des ressources privatrices DRMisées, des formats de fichiers non interopérables, des licences qui ne permettent pas la libre circulation et le libre partage des savoirs. L’École ne doit plus être contrainte dans des systèmes privateurs et fermés.

Nous nous tenons à la disposition de l’Inspection générale et de Mme Catherine Becchetti-Bizot pour toute information complémentaire sur les logiciels et ressources libres pour l’éducation et leur souhaitons un riche salon Éducatec-Éducatice.

À propos de l’April

Pionnière du logiciel libre en France, l’April est depuis 1996 un acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du Logiciel Libre et des standards ouverts auprès du grand public, des professionnels et des institutions dans l’espace francophone. Elle veille aussi, dans leurre numérique, à sensibiliser l’opinion sur les dangers d’une appropriation exclusive de l’information et du savoir par des intérêts privés.

L’association est constituée de plus de 3 600 membres utilisateurs et producteurs de logiciels libres.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site Web à l’adresse suivante : http://www.april.org/, nous contacter par téléphone au +33 1 78 76 92 80 ou par notre formulaire de contact.

Contacts presse :

  • Rémi Boulle, vice-président de l’April, en charge du groupe de travail Éducation, rboulle@april.org>, 06 05 03 32 30
  • Frédéric Couchet, délégué général, fcouchet@april.org +33 6 60 68 89 31
  • Jeanne Tadeusz, responsable affaires publiques, jtadeusz@april.org +33 1 78 76 92 82

À propos de Framasoft

Issu du monde éducatif, Framasoft est un réseau d’éducation populaire consacré principalement au logiciel libre et s’organise en trois axes sur un mode collaboratif : promotion, diffusion et développement de logiciels libres, enrichissement de la culture libre et offre de services libres en ligne.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site Web à l’adresse suivante : http://www.framasoft.org/ et nous contacter par notre formulaire de contact.

Contact presse :

  • Alexis Kauffmann, fondateur et chargé de mission, aka@framasoft.org +33 6 95 01 04 55

À propos du CNLL

Le Conseil National du Logiciel Libre est l’instance représentative, au niveau national, des associations et groupements d’entreprises du logiciel libre en France. Le CNLL représente 13 associations et groupements, et par leur intermédiaire plus de 300 entreprises françaises spécialisées ou avec une activité significative dans le logiciel libre.

Le CNLL a pour principale mission de représenter l’écosystème du logiciel libre auprès des pouvoirs publics et des organisations nationales et internationales existantes.

Contact Presse :

  • Amélie Vaysse, chargée de communication, relations presse. 01 41 40 11 42 – info@cnll.fr

À propos de SavoirsCom1

SavoirsCom1 est un collectif qui s”intéresse aux politiques des biens communs de la connaissance. Son action vise à faire en sorte que les politiques publiques favorisent la création, la diffusion et la mise en partage de biens communs informationnels. SavoirsCom1 défend lespositions exprimées dans son Manifeste.

Contact presse :

À propos de l’Aful

Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres, l’AFUL a pour principal objectif de promouvoir les logiciels libres ainsi que l’utilisation des standards ouverts. Ses membres, utilisateurs, professionnels du logiciel libre, entreprises ainsi que d’autres associations, sont issus d’une dizaine de pays ou de régions francophones (France, Belgique, Suisse, Afrique francophone, Québec).

Interlocuteur de nombreux médias, l’AFUL est présente sur nombre de salons, conférences et rencontres. Elle agit notamment activement contre la vente liée (site Non aux Racketiciels, comparatif bons-vendeurs-ordinateurs.info et bons-constructeurs-ordinateurs.info), pour l’interopérabilité (membre de l’AFNOR, participation aux référentiels d’interopérabilité et d’accessibilité de la DGME, site formats-ouverts.org, etc.), intervient sur les problématiques du droit d’auteur ainsi que pour la promotion de l’utilisation de logiciels et ressources pédagogiques libres pour l’éducation entendue au sens large.

Contacts presse :

Notes

1. Le Numérique à l’École : un enjeu partagé
2.Lancement de la deuxième édition de l’étude sur le numérique éducatif dans les collectivités territoriales
3.Les inspecteurs de l’éducation nationale convoqués chez Microsoft
4.Circulaire Ayrault sur le bon usage des logiciels libres dans l’administration française
5. Michel Pérez est le coordonnateur du rapport « La structuration de la filière du numérique éducatif : un enjeu pédagogique et industriel », 24/09/2013
6.Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République publiée au Journal Officiel le mardi 9 juillet 2013  : « L’incitation au développement de ressources numériques se fera notamment en faveur de logiciels libres et de contenus aux formats ouverts ».




Lettre ouverte d’une musicienne aveugle

Robert Douglass qui mène le projet Open Goldberg Variations a fait publier la lettre d’Eunah Choi ci-dessous sur Reddit.

Nous en avions parlé dans ce récent billet : L’un des plus beaux projets qui soit : libérer la musique tout en aidant les malvoyants.

Il reste deux jours pour atteindre la somme demandée sur Kickstarter. On croise les doigts…

Eunah Choi

Lettre ouverte d’une musicienne aveugle

Open letter from a blind musician

Eunah Choi – 6 novembre 2013 – Reddit
(Traduction : Asta, Peekmo, goofy, sinma, audionuma, Scailyna, barbaturc, Sphinx + anonymes)

Bonjour, je m’appelle Eunah Choi. J’ai contribué au projet Open WTC (Well-Tempered Clavier) et j’ai émis une demande pour faire une édition en braille des partitions de l’Open WTC pour les musiciens aveugles. Grâce à la générosité de tous les contributeurs Kickstarter, j’ai le plaisir d’annoncer que nous avons atteint avec succès les 30 000 $ dont nous avions besoin initialement pour ce projet. Merci !

Mais nous avons encore une chose à finir avant que la levée de fonds ne se termine, le 8 novembre. Nous avons besoin d’atteindre au minimum 50 000 $ afin de produire des partitions en braille pour les musiciens aveugles. Si nous n’y parvenons pas, le prochain pianiste aveugle sud-coréen n’aura d’autre choix que de faire ce fastidieux travail de copie manuelle à partir d’une fragile et ancienne partition en braille, à l’aide d’une ardoise et d’un stylet. Pour les musiciens voyants, recopier à la main une partition est seulement une chose démodée dont nous pouvons parler en en riant. Nous voyons des personnes recopier manuellement des partitions de musique dans des romans ou des films du XIXe siècle ou plus anciens encore. Et pourtant aujourd’hui, des malvoyants, dans le monde entier, ne peuvent obtenir la majorité des partitions dont ils ont besoin uniquement par le biais de cet antique, inefficace et long processus. Tout cela, au XXIe siècle !

C’est inacceptable, un point c’est tout. C’est ce à quoi une pénurie de partition ressemble. Or désormais, grâce à de nombreux ingénieurs et développeurs, nous disposons d’un format solide (MusicXML) et pouvons développer des logiciels pour convertir 50 000 partitions MuseScore en braille. Tout ce dont nous avons besoin, c’est une preuve de la générosité des donateurs de la campagne.

Certains se demanderont : « on m’a dit qu’il y avait des bibliothèques de braille fournissant des partitions en braille pour les personnes aveugles. » Oui, il y A des bibliothèques brailles, mais l’offre NE PEUT satisfaire la demande, c’est à dire qu’il y a beaucoup, beaucoup plus de personnes aveugles qui ont besoin de partitions en braille que ces bibliothèques peuvent en satisfaire. Et à cause des graves limitations sur le partage de fichiers sous droits d’auteur en braille entre pays, inscrites dans les lois sur le copyright, les personnes aveugles en Corée du Sud ne sont même pas autorisées à s’inscrire auprès de services de bibliothèques dans les pays soit-disant développés comme les États-Unis, le Royaume Uni ou le Canada. Donc, quand je parle de pénurie à propos des partitions de musique, je ne suis pas en train d’exagérer.

Quand j’étais au lycée, je m’apitoyais souvent sur mon sort faute de pouvoir obtenir des partitions en braille sur le site américain du NLS. Le NLS ne permet qu’aux citoyens américains aveugles de s’inscrire et de créer un profil. Je fus automatiquement rejetée de cette inscription, simplement parce que je suis née en Corée du Sud et pas aux États-Unis. J’irai jusqu’à dire que cela représente une discrimination sur la nationalité et sur le handicap, créée de manière artificielle par des lois sur le copyright !

Certains diront que les aveugles ont souvent l’oreille parfaite et peuvent se contenter d’écouter des enregistrements pour ensuite s’entraîner afin de reproduire les sons le plus fidèlement possible. On peut également penser qu’il y a des vidéos YouTube ou des émissions télé qui présentent des enfants aveugles, jouant de la musique simplement en ayant écouté l’original. Il faut regarder la réalité en face : « pouvoir écouter ne signifie pas pouvoir lire ». Tout comme les enfants qui doivent apprendre à lire et à écrire pour étudier et faire partie de la société, les musiciens aveugles ont besoin de partitions en braille pour pouvoir participer à la musique et jouer les morceaux qu’ils ont envie de jouer. Il est possible de découvrir une fraction de la musique qui vous plaît, juste en écoutant ; mais vous ne pourrez pas découvrir toutes les expressions musicales, les pensées et le processus d’écriture du compositeur juste en écoutant sa musique. Il FAUT des partitions en braille pour le faire ! Et aujourd’hui, moins de 1% de l’ensemble des partitions est disponible en version braille.

Est-ce que cela serait normal pour vous si votre enfant n’avait accès qu’à un très faible pourcentage des livres, ceux en braille ? Nous DEVONS corriger cela ! Nous POUVONS commencer à libérer toutes nos partitions du domaine public et les donner aux musiciens non-voyants dans le monde entier ! Mais, seulement si nous récoltons 50 000 $ (~37 000€) ! Et seulement si nos soutiens diffusent et propagent le message ! S’il vous plaît, essayez de penser à ceux que vous aimez et qui sont aveugles ! Ils méritent de participer à notre merveilleux héritage musical comme n’importe qui d’autre. Nous devons leur donner des partitions en braille faites pour le XXIe siècle !

À travers l’histoire, les aveugles ont trop longtemps chanté sur des accords mineurs. Il est temps de sécher nos larmes et d’offrir aux musiciens non-voyants une fin heureuse, un accord majeur, avec ces 50 000 partitions du domaine public.

Cordialement,
Eunah Choi




Oublions Powerpoint avec Reveal.js

Pour se passer de Powerpoint, il y a Impress de LibreOffice bien sûr.

Mais il existe aussi de nombreuses solutions web issues du trio gagnant : JavaScript, HTML5 et CSS3).

Nous avons choisi avec cette traduction de mettre en valeur Reveal.js, avec une méthode de geek pour assurer l’archivage et retrouver facilement les différentes versions de vos présentations.

reveal.js

Enseigner avec l’application de présentation libre Reveal.js

Teaching with open source presentation service Reveal.js

Luis Ibanez – 30 octobre 2013 – OpenSource.com
(Traduction : Penguin, Genma, audionuma, cyrille, Omegax, Garburst)

OpenSource.com a un programme pour les modérateurs de communautés, et je suis fier d’en faire partie. Nous nous sommes récemment réunis dans le centre ville de Raleigh (en Caroline du Nord). L’une de nos discussions portait sur les logiciels open source pour l’éducation, et Ruth Suehle, qui dirige l’équipe marketing de Fedora tout en conseillant et en écrivant pour Opensource.com, a attiré notre attention sur les merveilles de Reveal.js, un nouvel outil de préparation de diapositives pour les présentations.

« C’est ce que les gens cool utilisent »dit-elle. Et dieu sait qu’elle avait raison !

Un rapide détour par la page d’exemples et de présentations permet de convaincre les plus sceptiques.

Les principales caractéristiques qui sortent du lot sont :

  • Les diapositives sont créées en écrivant du simple code HTML
  • Les présentations…
    • sont des pages HTML + Javascript
    • peuvent être vues sur n’importe quel appareil : téléphones, tablettes, ordinateurs.
  • Le contenu peut être mis dans un système de contrôle de version (par exemple Git/Github).
    • Ne vous est-il jamais arrivé de regarder une présentation d’une année passée et de vous demander s’il s’agit bien de la version que vous souhaitez utiliser ? Vous êtes vous jamais demandé quelles étaient les dernières modifications ?
  • L’hébergement Git permet la collaboration de plusieurs auteurs.
    • Tout comme avec n’importe quel projet collaboratif, différents auteurs peuvent ajouter du contenu, faire des commentaires, corriger les erreurs.
    • Et en cas de désaccord, ils peuvent toujours faire une branche dérivée, un fork, de ces présentations.

Voici quelques-unes des présentations qui ont été faites lors de notre cours « Pratiques des logiciels open-source » à l’École polytechnique Rensselaer et à l’université de l’État de New-York à Albany :

Pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’écriture de code HTML, il y a un éditeur interactif : Slid.es, au sein duquel vous pouvez créer vos diapositives en utilisant une interface simple. Les présentations sont également hébergées, ainsi vous n’avez pas besoin de vous préoccuper de trouver un serveur web.

Pour ceux à qui écrire du code HTML plaît, la façon la plus facile de commencer est la suivante :

  • Consultez les nombreux exemples
    • Copiez ou forkez vos (exemples) favoris
    • Modifiez et créez le votre

La façon de faire pour du long terme est la suivante :

Enfin, le partager en retour !

Vous pouvez ajouter vos présentations en guise d’exemple pour les autres, en modifiant simplement les exemples de la page de présentation.

Remarquez que l’usage de Git (ou GitHub) n’est pas une nécessité, vous pouvez profitez de la joie d’utiliser Reveal.js comme un simple framework web. C’est juste qu’ajouter les fonctionnalités de Github tel que le contrôle de version, l’hébergement, le partage, donne une nouvelle dimension à la facilité d’usage de ce merveilleux outil.

Remarquez qu’il n’est pas nécessaire d’héberger vos présentations sur un serveur web. Vous pouvez toujours faire la présentation depuis votre pc portable en indiquant à votre navigateur web où se trouvent les fichiers HTML sur votre disque dur. Ce qui peut s’avérer très pratique quand on arrive en retard en classe, ou lorsque l’on a des changements à faire en dernière minute sur la présentation (ce qui bien sûr n’arrive jamais…:)).




Chapitre I — Où notre héros prend le RER C sans se tromper, mange un bon gâteau et rédige comme un coucou suisse

Le Pouhiou est un animal social. Il n’a nul besoin de tour d’ivoire pour s’isoler du bruit du monde et rédiger son hœuvre définitive, car ses élucubrations de Toulouzinzin se nourrissent de sa vie même. Le lecteur superficiel s’en étonnera, tant l’imaginaire des Noénautes semble débridé (non, je n’utiliserai pas déjanté, finissons-en une fois pour toutes avec cet adjectif galvaudé). Mais lisez plutôt entre les lignes de ce premier épisode, et voyez comment Pouhiou embraye, entre les nouveaux amis qui l’accueillent et les amis imaginaires qu’il accueille dans son WIP.

J’irai écrire chez vous épisode 1 : Paris (1-4 novembre)

Les trois premiers jours de mon NaNoWriMo s’achèvent. Mon premier séjour parisien aussi : ce soir, direction Rouen. Retours sur les premiers pas de cette aventure !

J’ai écrit chez Pierre & Steven

Pierre & Steven sont un couple de lecteurs. Un jour, sur mon google +, un jeune homme vient chatter avec moi et me poser quelques questions. Sur l’écriture, comment est-ce que je réussis à sortir un épisode par jour pendant 4 mois. Sur la construction, les personnages… Tant et si bien que je me demande s’il ne s’agit pas d’un journaliste. Mais non, Pierre écrit, et il est en train de lire #Smartarded. Parce que Steven, depuis qu’il a découvert ce roman sur tetu.com, est fan.

On s’est rencontrés, tous les trois, lors de la dédicace suivante, dans la librairie de Bookynette. On a bu un coup, même si Steven était intimidé. Mais bon : dès que tu me chopes en train de me curer le nez, tu peux plus trop entretenir l’image sacralisée de l’auteur… Ça tombe bien, je préfère les connaître comme amis que comme fans. Et donc, pour ce premier arrêt, j’ai découvert leur chez-eux.

Retenu de longues heures par les sbires de la NSA, Pouhiou n’en mène pas large, car il doit s’expliquer sur son plan secret de domination du monde habilement dissimulé dans son calendrier nanowrimo.

Écrire et faire la fête.

Après la journée Domaine Public à l’Assemblée Nationale, j’ai pris le RER C. Sans me tromper #AchievementUnlocked. Direction Ivry, pour poser mon gros sac à dos chez ce couple qu’on rêve tous de vivre. Chez eux, il y a du thé japonais (ils adorent cette culture et parlent mieux que moi cette langue que j’avais pourtant étudiée… dans une autre vie !). Il y a des mangas, des DVD, des goodies, du Doctor Who… Bref : le paradis d’une Madame Marquet ! Ils m’ont accueilli lors d’un week-end particulier. Après un vendredi soir où ils m’ont invité à une soirée Halloween inoubliable, nous avons fêté l’anniversaire de Pierre samedi soir. Un anniversaire avec un somptueux gâteau TARDIS et l’annonce de leur récent PACS (félicitations les amours !)… gâteau tardis

J’avais donc les journées pour écrire mon NaNoWriMo… et les soirées pour rencontrer des gens, discuter, voire offrir quelques marque-pages et livres !

Retrouver les NoéNautes

Sérieux, le 31 au soir je faisais pas mon fier. Ni le 1er au matin. Je n’avais pas peur de ne pas avoir d’intrigue… Comme ils disent sur le forum du NaNoWriMo : No plot, no problem. Je n’avais pas peur de mon manque de recherches. Et pourtant je devrais : ce roman va m’en demander bien plus que tout ce que j’ai pu écrire auparavant… Mais cette fois-ci je peux survoler les faits, juste pour m’inspirer ; puis faire du fact-checking une fois le roman achevé. Donc même pas peur.

J’avais peur que mes amis imaginaires ne soient pas au rendez-vous.

Cela fait plus de 9 mois que je n’ai pas écrit les NoéNautes. Trois mois de crowdfunding. Six mois de boulotage. Sans compter les projets annexes (dont un secret bien dissimulé), les chroniques sur le sexe dans une radio associative toulousaine, (promis d’ici Noël je les uploade sur ma chaîne YouTube), les conférences et ateliers d’écriture… 9 mois que j’ai délaissé mes personnages. Or là, j’arrive avec une histoire et une construction qui veulent bousculer tous les codes établis…

Le NaNoWriMo : une vraie découverte.

Alors me voilà devant mon clavier. J’entame un incipit, sur une des phrases qui m’ont été données lors de mon défi du nouvel an. Je me lance dans ce premier chapitre, pas très bien assuré. Aglaé a changé, madame Marquet est toujours en verve… Mais les mots prennent le temps de se choisir. Je relis des passages de MonOrchide. Fais des mind map sur les personnages, les chapitres, les effets de style du nouvelleau narrateurice (#ZéroSpoiler). Et sans calculer, j’écris juste ce qu’il faut. Je pensais qu’une fois lancé, j’exploserais le scores. Je me disais que je ferais bien plus de 1667 mots par jour. Mais non : je suis aussi régulier qu’un coucou suisse. Sans calculer mon coup, j’écris chaque jour juste ce qu’il faut. Des scènes dont je ne me croyais pas capable. Des essais stylistiques aussi amusants que les féminins/masculins de Cassandre (dans #MonOrchide). Si la mayonnaise prend, on devrait avoir, mine de rien, un opus intéressant qui donnera du corps à tout le cycle !

Pouhiou on zi internetz

J’en ai l’habitude : on parle plus de mes expériences autour des romans (la licence CC0, le crowdfunding pour rendre gratuits des livres papiers, le NaNoWriMo en sac à dos…) que des livres en eux-même. Cela ne me dérange pas. Parce que ces expérimentations sont militantes : un moyen de montrer qu’explorer de nouvelles voies c’est amusant… Et aussi que les NoéNautes trouvent leur public. Et que ce public me retrouve en ligne. J’en profite néanmoins pour faire un gros poutou à Deidre, qui en plus d’avoir chroniqué #Smartarded puis #MonOrchide, a relayé sur son blog mon dernier grain de folie. Je croyais que j’allais me déconnecter durant ce mois de novembre : c’est tout le contraire. Je réponds à plein de questions, d’emails. Je discute avec des ami-e-s qui aussi se sont lancé-e-s dans un NaNoWriMo. Je suis les avancées de Ploum que j’ai hâte de lire… L’avantage quand tu écris au vu et au su de tous, c’est que tu peux pas te sentir seul. Du coup j’ai plein de monde dans mon sac à dos.

pouhiou avec son sac à dos

Prochaine étape : Rouen !

On en reparle dans 3 jours.

— Pouhiou.

PS : Notez que vous pouvez suivre l’aventure depuis http://noenaute.fr (mon flattr y est), https://framablog.org et même depuis http://actualitte.com ! Je rappelle que Framasoft a besoin de soutiens et dons pour continuer à soutenir de libres dingueries comme les miennes.




Pouhiou dans les starting-blocks

…en fait il est déjà parti !

Diable d’hemme ! À peine a-t-il annoncé qu’il partait que Pouhiou est déjà plus loin et que voici sa toute première étape, un genre de contre-la-montre de son Tour de France (en roue libre naturellement). En guise d’EPO, des feuilles de thé, en guise de préparation, un petit tour de chauffe à l’Assemblée Nationale et maintenant, en avant ! Il va tricoter du texte sur sa bécane par-ci par-là, avec des supporters hôtes à chaque étape, un sprint quotidien pour tenir la cadence, et des billets au fil du vent de la course !

J’irai écrire chez vous — épisode 0 : Préparatifs.

Le thé est chaud. Un thé vert importé du Japon par mes premiers accueillants. C’est le matin du 1er novembre, le premier jour du NaNoWriMo. Je devrais écrire… mais je m’accorde une dernière raison de procrastiner : il faut que je raconte ces derniers jours !

Tout le monde en parle (ou presque…)

L’appel pour ce “J’irai écrire chez vous” a résonné de partout. Sur le Framablog déjà, grâce au soutien indéfectible de Framasoft, pour qui je suis fier de battre la campagne. Et voilà qu’ActuaLitté rejoint la partie. Juste après la parution de l’article sur le Framablog, je leur fais un tweet. Parce que je sais qu’ils ont un regard attentionné sur les écrivains aux projets doux et dingues (oui, je parle bien du Projet Bradbury où Neil Jomunsi nous explique que dans “piratage” il y a “partage”).

Moins d’un quart d’heure après ce tweet, je reçois un coup de fil enthousiaste de Nicolas Gary. Qui aime le projet. Va reprendre l’article appelant à m’héberger. On parle de Neil, d’Amanda Palmer. On se met d’accord pour faire passer mon journal de bord de l’aventure (donc à suivre sur noenaute.fr, framablog.org et actualitte.com : ça c’est du collaboratif !!!). On se dit que si on arrive à ça avec zéro préméditation, qu’est-ce qu’on pourrait parvenir à faire en préparant notre coup à l’avance… #ASuivre.

Tout le monde l’entend (ou pas loin)

Je dois dire que j’hallucine de voir tant de générosités et de propositions. En quelques jours, le Framadate s’est rempli d’hébergeurs volontaires des quatre coins de France, voire de Suisse et d’Espagne ! Je peux pas faire un petit mot à tout-e-s celles et ceux chez qui je n’irai pas écrire (cette fois…?) sinon je ne parviendrai jamais à me lancer dans ce roman. Mais merci à tou-te-s de démontrer (une fois de plus) qu’un rapport de confiance et d’échange fonctionne et peut remplacer un rapport commercial de méfiance.

Il a bien fallu choisir. Dans les critères se sont ajoutées des dates-clés (Lyon du 25 au 28 pour y animer un atelier d’écriture collaboratif ouvert à vous, et Nice du 28 au 30 pour les Journées Méditerranéennes du Logiciel Libre. Cela, c’est en plus du Capitole du Libre les 23 et 24 novembre à Toulouse, où j’animerai un atelier d’écriture et une conférence.

J’ai tenté de choisir en fonction des trajets (histoire que ça me prenne pas trop de temps et que ça me coûte pas ultra-cher en trains et co-voiturages) ce qui donnera :

  • du 1 au 4 : Paris (Pierre & Steven)
  • du 4 au 7 : Rouen (Mathias)
  • du 7 au 10 : Brest (Moosh)
  • du 10 au 13 : Rennes (Orianne)
  • Du 13 au 16 : re-Paris (Adrienne)
  • du 16 au 19 : Limoges (Etienne & Valérie)
  • du 19 au 22 : Foix (Kiro & Nelwynn)
  • du 22 au 25 : Toulouse (Claire)
  • du 25 au 28 : Lyon (Pyg)
  • du 28 au 30 : Nice (Gee)

Pouhiou prend son bâton de pèlerin, image de odysseuslibre

Tout le monde aime le Domaine Public (ou peu s’en faut)

Donc mercredi dernier, train Toulouse Paris. Avec des rencontres et des discussions incroyables dans mon wagon : on a juste changé le monde (ne serait-ce que dans nos crânes). J’ai pris le train avant-hier car hier, j’étais à l’Assemblée Nationale. Lionel Maurel (Calimaq) et SavoirsCom1 y avaient organisé (sur l’invitation d’Isabelle Attard) une journée d’étude sur le Domaine Public. Et on est (trop) peu d’auteurs vivant dans le Domaine Public, donc on me fait témoigner.

C’est marrant de voir comme on ne considère que l’auteur qui prend des poses de bronze mal coulé. L’auteur qui souffre et pleure quand des vilains le pressurent et trahissent son œuvre, son sang. L’auteur génie spolié par ces outrecuidants qui en le diffusant et le partageant l’empêcheront d’écrire sa prochaine livre de chair. Pour paraphraser le collègue Piérick : ne me traitez pas d’auteur, ou je vous traiterai de public !

À l’ombre du piédestal, au pied de la statue du Grand Auteur, il y a un bac à sable qui s’appelle Domaine Public. Où chaque œuvre est une pâte à modeler de nouvelles créations, de nouvelles œuvres. On est plein de créateurices à vouloir jouer là. On veut juste un peu de soleil, et protéger le bac des chiens qui viennent… marquer un territoire. Hier de nombreuses personnes l’ont compris, et j’espère que cette journée portera ses fruits légaux.

Tout le monde a peur (non : surtout moi, en fait !)

Le livre III du cycle des NoéNautes. 50 000 mots minimum en moins d’un mois. Ces derniers jours, dès que j’y songeais, j’avais la fourbe phrase « mais que diable allait-il faire dans cette galère ? » qui me venait en tête. Je suis excité et effrayé. Je veux retrouver mes amis imaginaires, les NoéNautes, mais je ne sais combien ils auront changé, ni si elles seront fidèles au rendez-vous.
J’ai préparé mes chapitres. Comme pour les autres livres : 8 hexagrammes du Yi King interprétés. Huit situations de cet « oracle de sagesse » chinois qu’il va falloir traduire en une trame narrative. Ajouter les 3 personnages des lecteurs qui ont choisi cette récompense dans le Crowdfunding #MonOrchide. Et toutes ces intuitions sur les formes que va prendre ce nouvel opus…
Quand je vois Ploum, l’auteur passionnant et passionné a qui j’ai piqué l’idée de faire le NaNoWriMo, qui est à fond sur son roman (si tu le soutiens tu reçois des nouvelles régulières de ses avancées : il y en a déjà !!!). Je suis jaloux. Moi je suis encore dans cette crainte excitée de celui qui va sauter à l’élastique… Allez, je prends une grande respiration, et on se retrouve en bas ?

À dans 3 jours… si tout va bien !

— Pouhiou.

PS : Notez que vous pouvez suivre l’aventure depuis http://noenaute.fr (même que vous pouvez y télécharger les romans et/ou participer aux frais de transport grâce aux boutons flattr et paypal dans les articles), https://framablog.org et même depuis http://actualitte.com ! Je rappelle que Framasoft a besoin de soutiens et dons pour continuer à soutenir des dingueries comme les miennes http://soutenir.framasoft.org.




Pouhiou vient écrire chez vous : 1 mois, 1 roman, 1 sac à dos !

Démarche originale (et sociale) de Pouhiou, membre émérite et hyperactif de Framasoft.

Il se propose en effet de venir écrire le tome 3 du Cycle des NoéNautes chez vous, durant tout le mois de novembre. Transformant du même coup votre maison en résidence d’artiste improvisée 😉

Vous en êtes ?

Pouhiou - Toulouse - Capitole du Libre 2012

J’irai écrire chez vous : 1 mois, 1 roman, 1 sac à dos.

J’ai déjà parlé sur mon blog du NaNoWriMo. Chaque année en novembre, une foultitude d’internautes se lancent en chœur dans un défi dingue et personnel : écrire un roman. Chacun-e a pour but son histoire de 50 000 mots minimum entre le 1er et le 30 du mois. C’est d’ailleurs ce qui m’a inspiré cette règle d’un épisode par jour du lundi au vendredi pendant 4 mois…

Mon défi : écrire le livre III en novembre

Je savais déjà que le livre III des NoéNautes allait bousculer les codes. Je ne vais pas l’écrire en direct. Il ne va pas paraître épisode par épisode, mais chapitre par chapitre. J’ai même envie qu’il paraisse au fur et à mesure que tu t’y intéresses (d’ailleurs si tu es dev php, on a besoin de ton aide pour créer un petit outil qui pourrait bien révolutionner les internetz. Nom de code : Framajauge !) J’ai su tout ça durant ces six derniers mois, mais je ne l’ai pas écrit : j’ai bossé. Un mi-temps « malheureusement » trop intéressant : il a capté mon temps de cerveau disponible.

Novembre 2013 : je me déconnecte de ma vie et je l’écris

C’est Ploum qui a fini par m’y inciter. Cet auteur dont je découvre des facettes redoutables (sa série Printeurs alterne entre le cyber-punk délicieusement paranoïaque et l’anticipation déshumanisée trash et gore… un régal !) échange avec moi, en privé, sur l’intérêt de s’imposer des contraintes d’écriture. Puis sur son envie de faire un NaNoWriMo cette année. Vous pouvez d’ailleurs le soutenir tout au long de novembre dans sa démarche en la découvrant ici ! Bref : le mec m’a donné grave envie, alors en vilain copieur des internetz, je me suis dit : et pourquoi je m’y mettrais pas, moi aussi ?

Le libre est un échange, le livre est un échange.

J’ai passé un mois d’octobre sur les routes des Villes en Biens Communs, à faire des conférences sur la culture libre, à animer des ateliers d’écriture collaborative. J’ai distribué des #Smartarded rendus gratuits par mes lecteurs dans nombre de villes et d’évènements. A Rennes j’ai rencontré des libristes, puis j’ai débattu sur les cultures et les contes LGBT. A Toulouse j’ai expliqué ma démarche de Commoner, et nos besoins pour mener à bien la FramaJauge. A Bolbec j’ai débattu avec un auteur qui souhaite qu’on ne touche pas à ses livres et qu’on les paie coûte que coûte. A Paris, j’ai assisté à une copyparty en bibliothèque avant d’aller signer des romans dans la librairie de Bookynette…

J’ai eu envie de poursuivre ces rencontres, d’aller plus loin dans l’échange.

Et pendant tout ce temps, cette idée de NaNoWriMo qui me trottait dans la tête… Jusqu’à ce que la connexion se fasse : et si j’allais écrire ce roman chez les gens ? Je le sais : me déconnecter de ma bulle, de ma colloc’ avec mes potes, ma famille, mes habitudes, etc. — c’est un très bon moyen d’être efficace ! C’est comme ça que j’ai écrit tout Tocante, que je me suis lancé dans #Smartarded ou que j’ai achevé #MonOrchide… Sans compter qu’en vivant un mois chez les gens, ça amortirait les dépenses sur mes assedics de mi-temps de smicard… Ben oui : faire le choix de ne plus bosser pour écrire, c’est aussi faire le choix de l’indigence ^^ !

Résidence d’artiste improvisée : héberge un Pouhiou !

Voilà comment m’est venue cette idée du « J’irai écrire chez vous ». Je vais donc partir un mois en sac à dos, un mois divisé en 10 lieux, à écrire un peu partout en France… En commençant par Paris, puisque je participerai (avec plein de membres de Framasoft et de SavoirsCom1) à la journée d’étude sur le Domaine Public à l’Assemblée Nationale. De plus, il y aura un passage obligé par Toulouse, vu que le 22-23 novembre je fais une conférence et un atelier (et j’aiderai à tenir le stand Framasoft) au Capitole du Libre http://2013.capitoledulibre.org/programme.html. Et on terminera à Lyon (avec là aussi un atelier d’écriture collaborative). Alors si tu veux héberger un Pouhiou, c’est simple… il te faut :

  • Un canapé pour 3 nuits chez toi (j’ai déjà le sac de couchage)
  • Une place à ta table (même que je mange plus d’animaux morts, donc je suis super économe)
  • Un peu de ton wifi (j’écris toujours sur une tablette, donc il me faut de bonnes ondes)
  • Ne pas avoir peur de me laisser seul, parfois (j’aurai pas le temps de jouer avec des allumettes, je vais écrire ^^)
  • Aller t’inscrire sur le framadate puis me contacter sur les réseaux (Pouhiou) ou par email chez framasoft point org.

Et si tu veux participer autrement qu’en m’hébergeant, tu peux…

  • Aller lire, télécharger et diffuser les 2 premiers romans.
  • Les promouvoir sur ton blog, ton forum, tes réseaux…
  • Acheter les versions papier (même que je touche des sous dessus) http://enventelibre.org/catalog/par-type-de-produit/livres
  • Flattr-er mes articles sur noenaute.fr (convertissez les gens à Flattr, ça marche !)
  • Venir aider sur Framabook (surtout si connais l’édition, le graphisme, la diffusion ou les ebooks)
  • Venir aider sur la framajauge (surtout si tu développes en php)

Suis mes aventures pendant la prochaine Campagne Framasoft

Framasoft héberge mes sites web (et m’aide grandement techniquement) en plus d’éditer mes romans (je donne du grain à moudre à nombre de correcteurices et codeureuses…) Framasoft défend nombre de projets du libre, dans le logiciel comme dans la culture, avec pour but de le rendre accessible à la « famille Michu ». Je suis très heureux d’aller battre la campagne pendant la campagne de financement de cette association (dont le top départ aura lieu en novembre également), que j’aime et dont je suis un membre actif. Tu as remarqué que je n’ai pas fait d’appel aux dons pour cette aventure… Y’a pourtant un bouton de don paypal sur mon blog, mais si tu veux donner des sous, ce serait cool que tu les donnes à Framasoft.

Soutenir Framasoft

Du coup, tu pourras suivre mes aventures de novembre sur le Framablog. J’y rendrai compte des rencontres et de mes avancées, sans aucun spoiler. Je tweeterai régulièrement le nombre de mots que j’ai atteint, et @Framasoft reprendra l’info… Parce que sincèrement, toute cette aventure, toutes ces rencontres, tous ces échanges et toutes ces histoires n’auraient pas été possibles si je n’avais pas rencontré une bande de grand malades qui se défoncent pour que de tels projets aient une chance d’être hébergés, édités, vus et reconnus. Et si tu veux me donner aussi à moi, vraiment : inscris-toi sur flattr et viens offrir une reconnaissance financière aux gens qui œuvrent sur le Net.

Allez hop, j’ai un sac à dos et un roman à préparer !

Au Plaisir,

Pouhiou.

Pouhiou à Bolbec