Le journal d’un novice ou THE feuilleton de l’été

Illustration exemplaire et grand public des trois slogans historiques de Framasoft : « Partir de Windows pour découvrir le Libre », « Les aventures d’un peuple migrateur » et « La route est longue mais la voie est libre ». Un billet qui aurait pu s’intituler « Pas de pièges au pays des bisounours ! »

Copie d'écran - Journal d'un novice - Erwan Cario

Quand bien même la communauté du logiciel libre porte depuis longtemps un certains discours, il est toujours non seulement agréable mais également fort utile de le voir repris, expérience concrète à l’appui, par certains de nos Grand Médias sous la plume de journalistes qui, excusez mon outrecuidance, ont la bonne idée de faire leur métier.

Faire le métier c’est ici partir à la découverte de Linux[1] sans a priori, sans taire les difficultés rencontrées, mais en mettant réellement les mains dans le camboui. C’est également être capable de raconter l’épopée dans un style simple, clair, précis et non dénué d’un certain humour à la Candide qui ne gâche rien.

Tout ça pour dire (péremptoirement) qu’Erwan Cario nous livre avec sa chronique de l’été Linux : Le journal d’un novice un témoignage précieux à marquer d’une pierre blanche. Témoignage dont l’objectivité est assurément le meilleur avocat du logiciel libre, le tout sur un site à forte audience[2] (en l’occurrence les Écrans de Libération).

À faire passer à son voisin… histoire de montrer à ce dernier qu’il n’y a pas que les pro-libres qui sont enthousiasmés par le libre. Histoire de lui montrer également plus prosaïquement que Linux ça marche et ça marche pour tout le monde vu que même un utilisateur Windows 15-ans-d’âge arrive fort bien à se dépatouiller avec. Histoire de lui montrer qu’en attendant l’abolition de la vente liée il n’y a pas que l’alternative Mac à la (bien réelle) déception Vista. Histoire de lui montrer in fine qu’avec Linux vous avez Linux plus peut-être un petit supplément d’âme que certains appellent liberté…

Conclusion : merci Monsieur Erwan Cario 🙂

Copie d'écran - Journal d'un novice - Erwan Cario

Et pour vous donner envie d’aller y voir de plus près[3], voici quelques (parfois savoureux) morceaux choisis.

Extrait de l’introduction :

« Je n’ai jamais eu de religion en ce qui concerne les systèmes d’exploitation. Du coup, j’ai toujours utilisé Windows. Par défaut. (…) C’est d’ailleurs pour cette dernière raison que mon PC de bureau personnel tourne actuellement sous Vista. Encore un choix par défaut lors de l’achat de la machine. »

« Mais ça va changer. La révolution est en marche. Je me suis acheté un ordinateur portable… sous Linux. Pourquoi ? Pas vraiment un acte militant, en fait. Je me suis rendu compte que l’énorme majorité des logiciels que j’utilise quotidiennement sont soit libres (…), soit accessibles via un navigateur (…). Il y a encore quelques exceptions (…) mais rien d’insurmontable. Dans ces conditions, il paraît presque saugrenu de vouloir payer une licence pour un système d’exploitation. Et puis, il faut l’avouer, partir à l’inconnu, c’est plutôt excitant. Le seul danger : finir en t-shirt avec un pingouin dessus. Mais je prends le risque. »

Extrait de l’épisode 1 :

« L’utilisateur de Windows que je suis n’est pas vraiment perdu. (…) Presque trop familier tout ça. (…) Il doit y avoir un piège. Si c’était vraiment aussi simple, plus personne n’utiliserait Windows. »

Extrait de l’épisode 2 :

« Mais pourquoi ça n’avance plus ? Tout semblait aller pour le mieux, et puis là, plus rien depuis dix minutes. »

Extrait de l’épisode 3 :

« Maintenant, je pourrai dire que j’utilise Bittorent pour récupérer des distributions Linux. »

Extrait de l’épisode 4 :

« Ça fait vraiment une impression étrange d’être étonné à ce point après tant d’années passées devant un écran d’ordinateur. Je n’ai rien eu à aller chercher. Rien à télécharger sur le bureau, à dézipper, à exécuter, à choisir entre « Installation standard » ou « Installation personnalisée », à valider trois fois, à supprimer les fichiers d’installation qui ne servent plus à rien. Rien de tout ça. Vlc est là, dans le menu « Applications », n’attendant qu’un clic de ma part pour se lancer. »

Extrait de l’épisode 5 :

« A ce point de l’expérience, j’ai un ordinateur qui fonctionne très bien, avec 95% des programmes nécessaires à son utilisation quotidienne. Ce n’était pas bien sorcier, vous l’aurez remarqué. Presque un peu décevant. Passer à Ubuntu n’est même pas un défi, c’est juste un choix. Mais arrive forcément un moment où la bidouille et la découverte un peu au hasard de fonctionnalités (…) trouvent leurs limites. (…) La solution la plus évidente, c’est l’ami qui-s’y-connaît. (…) Sous Linux, en fait, il y a mieux. Il y a la communauté qui-s’y-connaît. C’est sans doute un des trucs les plus impressionnants de l’univers du libre : la solidarité et l’entraide. (…) »

« Sur ubuntu-fr, il y a généralement déjà la réponse à la question qu’on se pose, c’est assez magique. (…) On cherche d’abord dans la documentation (…) Sinon, on recherche dans les forums. Et là, c’est dingue le nombre de gens qui ont déjà eu le même souci ! Et plusieurs bons samaritains auront déjà expliqué comment s’en sortir. (…) Je suis conscient que cette description ressemble un peu à « L’informatique au pays des bisounours », mais ça n’en est pas si éloigné. Bon, les bisounours en question parlent un langage étrange, sont quelque fois un petit peu sectaires et souvent sur-motivés par leur sujet de prédilection, quand ils ne finissent pas par s’engueuler pour des raisons obscures. Mais pour le novice, c’est l’assurance de pouvoir réussir ses premiers pas dans l’univers d’Ubuntu. »

Extrait de l’épisode 6 :

« Croyez-le ou non, si j’avais voulu, j’aurais pu ouvrir un terminal et taper « sudo apt-get install myfreetv ». Mais ça aurait été pour faire mon intéressant. Je préfère quand même cliquer sur des boutons. Il est trop tôt encore pour en être sûr, mais je commence à croire qu’on peut utiliser Ubuntu sans avoir à taper une ligne de commande. Et c’est sans doute un des plus grand progrès des dernières années. N’en déplaise aux bisounours puristes. »

Extrait de l’épisode 7 :

« On ne rigole pas, avec Linux. Attention, C’est du sérieux ! C’est une philosophie, même, qui trouve ses racines en 1984 avec le lancement par Richard Stallman du projet GNU. Donc, si Linux (oups, GNU/Linux) est austère, c’est normal. Quand des développeurs du monde entier réunissent leurs forces pour réaliser un système libre en face de multinationales puissantes qui dépensent des milliards pour la même chose, on peut se réjouir d’avoir quelque chose de stable et d’efficace. L’interface bling bling de Vista, avec ses fenêtres qui virevoltent dans tous les sens, on n’en a pas besoin, sous Linux. On est au dessus de ça. »

« Sous Linux, on peut travailler sur différents bureaux virtuels. Un bureau virtuel, c’est un peu comme si vous aviez plusieurs écrans avec à chaque fois un bureau utilisable, ce qui permet d’avoir plusieurs espaces de travail. Et avec Compiz-Fusion, on peut basculer très simplement d’un bureau à l’autre grâce à un cube qui tourne. Ca ne sert pas à grand-chose, certes, mais qu’est-ce que c’est classe ! (…) Evidemment, rien de tout ceci n’est vraiment capital, mais c’est presque obligatoire pour ouvrir le système Linux au grand public. »

Extrait de l’épisode 8 :

« On ne va pas tarder à en voir le bout, de ce journal. Maintenant que j’ai un Linux qui tourne (au sens propre comme au figuré), je ne vais pas continuer indéfiniment à raconter comment j’ai enfin réussi à traiter une image sur The Gimp, ou comment le système de mise à jour fonctionne au quotidien (…) Une fois le contrat rempli, on se fout un peu de savoir comment s’appelle le système. Bon, en fait non. Il reste toujours cette petite fierté (bien compréhensible tant qu’elle ne tourne pas au snobisme) de tourner sur un système libre. C’est vrai que c’est quand même agréable.. »

« Mais j’ai encore quelques détails à régler. Matériels, entre autres. (…) Jean-Baptiste Théou débarque dans les commentaires de ce journal et explique : « J’ai vu aussi vos soucis avec votre webcam. Je vous propose sans prétention ma modeste participation. Je développe actuellement un logiciel, Easycam, qui a pour but de faciliter l’installation de webcams sous Ubuntu. Ce logiciel s’oriente véritablement pour le débutant. Ce logiciel détecte pour le moment un peu moins de 500 webcams. La vôtre sera peut-être dans le lot. Si elle ne l’est pas, je ferai en sorte de la rendre compatible, si possible. » Fichtre. Je veux quand même préciser que je n’ai pas fait ce journal pour bénéficier d’une assistance à domicile, mais depuis le début de l’aventure, je suis impressionné par la solidarité et la gentillesse des quelques fondu(e)s de Linux qui traînent dans le coin. Et là, j’avoue que j’en suis resté un peu bouche bée. »

Extrait de l’épisode 9 :

« Aujourd’hui, j’ai travaillé toute la journée sur mon portable sous Ubuntu. Ça se passe plutôt très bien. C’est vrai que le fait de s’occuper d’un site web, et donc de passer son temps sur un navigateur web simplifie grandement les choses. La boutade de Tristan Nitot, président de Mozilla Europe, s’applique très bien à mon cas : « le système d’exploitation n’est qu’une collection de drivers qui sert à faire tourner un navigateur ». Mais bon, j’ai quand même mis The Gimp sur un bureau et Firefox sur un autre rien que pour le plaisir de faire tourner le cube. »

« Bref, aucun problème durant cette journée de travail. Si, j’en vois un poindre à l’horizon : je ne vais pas ramener tous les jours mon portable à Libé, et je vais donc continuer à travailler sous Windows. Et si je m’habitue trop à Ubuntu, et à tous ces sympathiques petits bidules, mon cerveau risque peut-être d’avoir du mal à supporter la transition quotidienne. »

Extrait de l’épisode 10 :

« Si j’avais fait une liste des trucs à faire avant de déclarer mon ordinateur comme étant complètement fonctionnel, avec des cases à cocher en face de chaque élément, je pense que je viendrais de cocher la dernière. »

Extrait de l’épisode 11 :

« Je sais bien que tout ne sera jamais parfait. Il y aura toujours ces petits trucs pénibles. Même sous Ubuntu. Mais je les avais déjà avant. En bien pire, souvent. Pour l’instant, la simplicité d’accès au quotidien et tous ces petits trucs qui simplifient la vie font que je ne suis pas prêt de lâcher mon héron. »

Extrait de l’épilogue :

« Il est donc temps de conclure ce journal. Si vous avez lu les différents épisodes, vous aurez compris que se mettre à Linux n’a rien d’éprouvant. C’est même une expérience plutôt amusante faite de découvertes et de surprises. Je n’avais pas, c’est vrai, de grandes craintes avant de m’attaquer à ce nouveau système. Mais quand même. Je ne m’attendais pas à autant de convivialité. Je pensais tomber sur quelque chose de plus rugueux. Un système sans doute très intéressant au bout de quelques semaines d’utilisation, mais nécessitant un certain apprentissage, surtout pour l’utilisateur de Windows que je suis. Et puis, finalement, non. J’ai tout de suite eu l’impression d’être en territoire ami. »

« S’il reste un obstacle pour passer à Linux, c’est sans doute la peur des ordinateurs. Elle n’est pas liée à Linux, évidemment. Elle existe aussi pour Windows. Il ne faut pas avoir peur de la machine pour partir à la découverte d’un système (…) Si j’ai pu réussir cette transition, c’est que je n’ai pas eu peur de me planter, de cliquer sur le mauvais bouton, de faire des erreurs. Et que je connais plutôt bien les ordinateurs (par rapport à la moyenne, pas vraiment en comparaison de quelques linuxiens qui ont commenté les épisodes de ce journal !). Dans ces conditions, passer à Ubuntu est un jeu d’enfant. Même s’il faut lire quelques modes d’emploi de temps en temps. »

« S’il fallait aujourd’hui que j’installe un système pour un ami qui n’est pas fondu de jeux vidéo, je pense qu’Ubuntu serait le choix le plus judicieux. »

Rien à ajouter 😉

Notes

[1] L’option choisie est donc ici la distribution GNU/Linux Ubuntu. On aura beau dire (et nous verrons ce que donneront les commentaires de ce billet) mais c’est effectivement selon moi le meilleur des choix possibles à l’heure actuelle. Bien moins à cause des qualités intrinsèques d’Ubuntu que du dynamisme intrinsèque de la communauté aggregée autour du site Ubuntu-fr.org, qui n’a clairement pas d’équivalent dans le monde francophone et qui aura été partie prenante dans l’aventure d’Erwan Cario.

[2] Pour ce qui concerne cette forte audience, il n’y a qu’à voir le nombre impressionnant de commentaires présents sous chaque épisode !

[3] On notera qu’il existe un autre fort intéressant feuilleton estival sur Ecran.fr : invitation à l’intérieur de Wikipédia pour voir un peu « comment un projet aussi pharaonique peut fonctionner au quotidien ».




A Bamako je m’abreuve à La Source

—> La vidéo au format webm

En mai dernier paraissait une info très intéressante sur DLFP, titrée Une borne de distribution de logiciels libres à Bamako, dont on possède désormais deux petits reportages vidéos que nous vous présentons ci-dessus et ci-dessous.

L’association Kunnafoni et l’équipe Ubuntu Mali présentent La Source, un distributeur de contenus numériques : logiciels libres mais aussi d’autres ressources comme des livres, l’encyclopédie Wikipedia, des documentaires, des ressources éducatives et des clips vidéo d’artistes locaux.

Le fonctionnement est simple. Conçu comme un kiosque l’utilisateur se déplace dans les menus à l’aide de trois boutons et choisit le contenu qu’il veut transférer sur sa clé USB.

La Source répond à un besoin de diffusion de contenus qui soit bon marché et accessible au plus grand nombre. Si les connexions internet se démocratisent au Mali, elles restent inaccessibles au plus grand nombre et la seule alternative est d’utiliser les cyber cafés, et télécharger une distribution Ubuntu, ou les 500 Mo qui constituent Wikipedia dans un cyber n’est pas à la portée de toutes les bourses. De plus bien souvent les personnes ne savent pas qu’il existe des logiciels et des ressources libres et de bonnes qualité qui sont disponibles. Ce sont ces freins à la diffusion des ressources libres que La Source entend supprimer.

—> La vidéo au format webm




Il était une fois un développeur de logiciel libre

« Beaucoup d’utilisateurs étaient vraiment sympathiques, ils me remerciaient et m’encourageaient ! À chaque fois, cela ensoleillait toute ma journée… »

Ainsi s’exprime Laurent Cohen dans ce court mais enthousiaste témoignage d’un développeur de logiciel libre[1].

Et puis, loin de moi l’idée d’idéaliser les choses[2], mais pas une fois il n’est question d’argent. Parce qu’il est clair que, quand bien même de nombreux projets libres aient fortement besoin de soutiens financiers, ce n’est ni une fin en soi ni la principale source de motivation. La vérité est ailleurs, n’en déplaisent à certains…

Got milk? - OLD SKOOL Cora - CC-By-Nc-Sa

Que signifie être un développeur Open Source ? Une histoire vécue de l’intérieur

What does it mean to be an Open Source author? A story from the inside

Laurent Cohen – 23 juin 2008 – JPPF Blog

J’entends parler tous les jours des projets Open Source, du modèle économique de l’Open Source, de ce que cela signifie en terme de liberté, de choix, de risques, d’investissements, etc. Ce dont je n’entends pas souvent parler, c’est à quoi ressemble la vie de ceux qui contribuent réellement et vouent une partie de leur vie à l’Open Source.

Je ne prétends pas comprendre comment cela se passe pour la plupart des contributeurs ou dire qu’il y a des modèles à suivre. Mais je crois sincèrement qu’il y a des histoires qui valent le coup d’être racontées. Voici la mienne, je vous laisse l’apprécier… ou pas 🙂

Tout d’abord, le projet s’appelle JPPF (Java Parallel Processing Framework) et c’est tout ce que j’en dirai. Cet article ne parle pas du projet lui-même, mais de ce qui lui est particulier et des conséquences que cela a sur la vie de gens, y compris la mienne.

La Génèse

Il était une fois un geek, avec une idée et un bout de code. Il se disait, « Hé, ça a l’air chouette, pourquoi est-ce que je ne mettrais pas ça à disposition des autres librement/gratuitement ? » (NdT : toujours la même ambigüité sur le mot « free », je vous laisse choisir !)

C’est une de ces idées farfelues qui vous viennent l’esprit sans raison.

Ainsi, le projet était né, et dûment enregistré sur Sourceforge. Cela semblait déjà fort passionnant à l’époque, et vous savez quoi ? Après trois ans de travail parfois harassant, c’est plus passionnant que jamais.

Le travail en solitaire

Longtemps, il n’y eut qu’un seul gars dessus, travaillant seul, faisant ce qu’il avait envie de faire, un électron libre qui n’avait qu’une vague idée de son objectif et une vision bien à lui de ce qu’était le temps libre.

C’était une époque où les heures étaient longues, les réveils matinaux, les couchers tardifs, les weekends qui passaient sans que je m’en aperçoive, les cigarettes et les cafés nombreux. Mais depuis j’ai élargi mon horizon, et je bois aussi du thé au jasmin.

Enfin voilà, c’était moi. J’adorais coder, j’aime toujours ça et j’aimerai toujours.

De 0 à plus d’1 utilisateur

Puis vint l’époque du codage, de la mise à disposition, du codage, de la mise à disposition. Le projet prenait un peu d’ampleur, et une petite communauté commençait à l’utiliser. Il était beaucoup question de « mais pourquoi ça ne marche pas dans ce cas-là ? », « pourquoi n’y a-t-il pas cette fonctionnalité ? » ou « comment pourrais-je faire ceci et cela ? » etc. Vous voyez le genre…

Et là je me suis dit : « Mon dieu, il va falloir interagir avec d’autres gars ! Comment m’y prendre ? »

Ce fut le début d’une période (brève, heureusement) d’intense introspection existentielle. Quel était le but de ce projet ? Pourquoi l’avais-je mis en Open Source ? Je résolvais le problème en décidant unilatéralement qu’il serait libre, pour tous ceux qui seraient suffisamment intéressés pour s’y pencher dessus. J’ai aussi décidé qu’il serait de ma responsabilité d’aider ces braves gens à utiliser ce projet, et tant qu’à faire, que ce soit une expérience positive pour eux.

Des utilisateurs qui participent

J’ai donc commencé à communiquer avec les autres, et j’ai vraiment été bluffé. Ces gens sont formidables ! Je ne peux pas vous dire à quel point ils ont été importants pour le projet. Voici, brièvement, en quoi :

  • Ils viennent de tous les coins de la planète, c’est cool non ? J’ai eu des questions, des commentaires et des critiques des cinq continents;
  • Chaque question posée correspondait à une fonctionnalité potentielle, et est souvent devenue une fonctionnalité réelle;
  • Chaque bug découvert a participé à l’amélioration du projet;
  • La plupart des demandes d’éclaircissement sont devenues des rubriques de la documentation;
  • Beaucoup d’utilisateurs étaient vraiment sympathiques, ils me remerciaient et m’encourageaient ! À chaque fois, cela ensoleillait toute ma journée.

Très chers utilisateurs, vous êtes l’unique raison pour laquelle ce projet existe encore. Si ce projet a eu une importance quelconque dans votre vie, n’ayez aucun doute qu’il en a eu une énorme dans la mienne. Je vous aime.

D’un gars à une équipe

Un autre des effets merveilleux de l’interaction avec les utilisateurs, c’est que certains sautèrent le pas et passèrent de contributeur à membre actif. Je n’étais plus seul sur scène. Je n’étais plus libre de faire tout ce que je voulais et était responsable, non seulement envers moi-même, mais aussi envers chaque membre de l’équipe. Cela a généré du travail supplémentaire : nous avons du mettre en place quelques procédures, partager des idées sur l’architecture, la conception et l’implémentation, la montée en compétence des nouveaux venus etc.

Presque immédiatement, le flot d’idées a influencé ce qu’il était possible de faire avec le projet, pas seulement dans le futur, mais ici et maintenant. Le projet grossissait, en même temps que la vision que nous en avions. En conséquence, l’équipe s’est agrandie, ce qui a généré son lot de problèmes et de questions…

La question du leadership

La notion d’équipe et de communauté est intimement liée à celle du leadership. Qu’est-ce qu’un meneur ? Voici la définition que j’ai employée : « un meneur, c’est quelqu’un qui est capable de pousser les gens à agir en les faisant adhérer à une idée, de telle façon qu’ils seront touchés, émus et inspirés par cette idée ».

Avec cette définition, je dois honnêtement avouer que j’ai connu de nombreux succès mais aussi beaucoup d’échecs. Il y a deux échecs que je n’ai pas encore surmontés :

  • J’ai échoué à garder une équipe motivée et inspirée. À l’heure actuelle je suis le seul contributeur actif et je n’ai pas entendu parler des autres depuis des mois. Quelle qu’en soit la raison, je dois l’accepter. Chaque membre de l’équipe aura toujours sa place au sein du projet, et je vous remercie les gars pour tout ce que vous avez fait, je vous remercie mille fois;
  • J’ai échoué à trouver un autre meneur pour le projet. Ou est-ce juste que je n’ai pas réussi à me mettre suffisamment de coté ? En tout cas, je trouve ça effrayant de penser que le projet pourrait tout simplement s’arrêter, si je faisais un accident cérébral, par exemple, qui détruirait mon dernier (et unique) neurone restant.

Présenter une vitrine au monde

Ce projet est hebergé et vit sur le net. Cela veut dire qu’il doit y avoir un site web pour le présenter, expliquer ce qu’il fait, le documenter, aider les utilisateurs etc. Et aussi, pour attirer de nouveaux utilisateurs et fidéliser ceux qui le sont, ce site doit être sexy, confortable et facile à parcourir.

Je suis un développeur, et franchement… pas un concepteur de site web ! Oui, je connais le HTML, CSS et un peu de PHP. Oui, j’ai développé mes propres templates pour les pages qui rendent la maintenance du site plus facile. Mais comment cela ce fait-il que les différentes versions du site que j’ai pu faire aient toujours été nulles, moches, ennuyeuses voire plus souvent les trois en à la fois ? Bah… Je n’ai définitivement pas de talent artistique, et j’ai besoin d’une aide professionnelle dans ce domaine.

Je n’ai pas eu à chercher très loin : ma sœur est conceptrice graphique de profession et en quelques heures elle m’a conçu un site à des années lumière de ce que j’aurais pu faire en plusieurs semaines (voire mois, voire années… je n’ai tout simplement pas ce talent). Isa : merci pour ta générosité et pour avoir partagé ton talent !

Promotion, marketing, relations publiques, publication

Ok ! Le projet est vivant, il a un beau site web, beaucoup de documentations et des forums d’aide. Mais à quoi bon, si personne n’est au courant ?

C’est là que le concept de promotion d’un projet entre en jeu. Comment est-ce que cela marche ? Je ne pense pas que cela soit un secret : on doit savoir quel contenu les rédacteurs aiment lire. Cela prend du temps, il faut faire des essais, des erreurs, trouver les bons canaux de communication, et parfois … être courageux et audacieux. Vous ne saurez jamais si la grande nouvelle sur votre projet peut être publiée, tant que vous ne l’aurez pas soumise à ceux dont le métier est de publier ce genre de chose.

Voici quelques-uns des canaux de communications avec lesquels j’ai eu du succès :

  • Les magazines en ligne;
  • Les blogs;
  • Les sites qui traitent de technologie;
  • Les web-séminaires;
  • Les présentations que j’ai effectuées moi même.

Je ne saurais trop insister sur combien ce travail de promotion permet à un projet de décoller et de faire la différence, et ce à tous les niveaux.

Très chers éditeurs en ligne et journalistes, merci pour le travail épatant que vous faites en écrivant sur les gens, la technologie et l’Open Source. Je vous aime également.

Remerciements

Je tiens à remercier :

  • Toi, très cher lecteur, de m’avoir lu jusqu’ici ;
  • Tous ceux qui travaillent ou contribuent aux logiciels Open Source. Garder la flamme vivante !
  • Tous ceux qui utilisent l’Open Source. Sans vous les gars, il n’y aurait rien à utiliser.

Restez à l’écoute…

Notes

[1] Merci à GaeliX et Siltaar pour la traduction Framalang. Choix a été fait de conserver tout du long l’expression Open Source, conformément à l’article d’origine.

[2] Crédit photo : Got milk? par OLD SKOOL Cora sous licence Creative Commons By-Nc-Sa.




Vista et MS Office 2007 – Rapport Becta – Extraits et Recommandations

Rapport Becta - CouvertureNous avons tout récemment mis en ligne notre traduction du Rapport Becta dont nous espérons beaucoup comme cela a été dit dans le billet de présentation.

Il ne s’agit nullement de faire une sorte de guerre à Microsoft aussi puérile que contre-productive. Il s’agit de faire en sorte que, comme en Grande-Bretagne, l’école française se pose de bonnes questions.

  • Mon établissement scolaire a-t-il réellement besoin de migrer vers Vista ? vers MS Office 2007 ?
  • Les coûts d’une telle opération seront-ils compensés par la qualité de ces nouveaux produits ? A l’échelle nationale, les coûts globaux d’une telle opération ne pourraient-ils pas être épargnés et affectés ailleurs ?
  • Un parc hétérogène Windows XP et Windows Vista ne va-t-il pas créer de la confusion chez mes utilisateurs ? ne va-t-il compliquer la tâche de l’administrateur du réseau ?
  • Si je me retrouve avec MS Office 2007, dois-je utiliser par défaut le nouveau format de Microsoft Open XML (OOXML) ?
  • Est-ce que tout a été fait pour garantir une bonne interopérabilité ? Est-ce je facilite la vie numérique de mes élèves dans leur liaison école/domicile ?
  • La collectivité territoriale qui me fournit en machines neuves a-t-elle prévue d’intégrer nativement une suite bureautique libre ? A-t-elle prévue que je puisse sans entraves lire et écrire par défaut au format OpenDocument ODF ?
  • Si Windows Vista et MS Office 2007 ne sont pas recommandés, n’est-il pas temps d’évaluer sérieusement si Linux (associé à OpenOffice.org) pourrait constituer une réelle alternative ?

Voici, entre autres, quelques question d’importance qu’aborde ce rapport.

Et pour vous en faire tout de suite une meilleure idée, et donner envie d’en savoir en plus en parcourant l’intégralité du rapport, nous vous proposons ci-dessous quelques extraits.

Rapport Becta - Recommandations

Les recommandations

p.18 – § 4.29 « Les nouvelles fonctions de Vista apportent une certaine valeur ajoutée mais, si l’on prend en compte les coûts de déploiement et les bénéfices potentiels, une mise à jour généralisée du parc informatique des écoles et des universités n’est pas recommandée. »

p.19 – § 4.31 « Le mélange des systèmes d’exploitation peut très bien se faire dans les écoles ou le réseau informatique fonctionne déjà avec plusieurs systèmes d’exploitation comme Windows, Mac et Linux quand cette mixité est adaptée. Nous recommandons cependant que les écoles et universités ayant un parc informatique cohérent sous Windows XP faisant l’acquisition de systèmes avec Vista préinstallé exercent, lorsque c’est possible, leur droit du choix du système d’exploitation et maintiennent la cohésion de leur installation avec Windows XP. »

p.20 – § 4.32 « Les écoles et les universités ne devraient envisager le passage à Vista seulement s’il est question d’installer un nouveau parc informatique complet et ne devraient pas envisager la mise à jour des systèmes existants ou faire cohabiter les deux environnements. »

p.21 – § 4.36 « Aucun déploiement de grande ampleur de Office 2007 ne devrait avoir lieu tant que les écoles et les universités ne sont pas certaines d’avoir mis en place tous les mécanismes permettant l’interopérabilité et permettant d’éviter toute fracture numérique possible comme celles citées plus tôt dans ce rapport. »

p.21 – § 4.37 « Les écoles et les universités qui envisagent le passage à Microsoft Office 2007 ne devrait le faire que dans un contexte de renouvellement complet pour n’utiliser qu’une seule version de la suite bureautique dans un établissement/environnement donné. »

p.35 – § 6.15 « Quand cela est possible, les écoles et les universités devraient s’assurer que les étudiants, les professeurs et les parents connaissent l’existence de l’ensemble des suites bureautiques "libres d’utilisation" disponibles, qu’ils savent comment se les procurer et comment les utiliser. Les écoles et les universités devraient configurer les outils de bureautique de manière à ne pas créer d’obstacles pour les élèves, les enseignants et les parents qui utilisent ces produits alternatifs (y compris les produits "libres d’utilisation") à domicile. »

p.36 – § 6.17 « Les entreprises des TIC devraient prendre les devants et configurer les produits qu’ils envoient aux écoles et aux universités pour faciliter l’accès à une suite bureautique « libres d’utilisation », idéalement une suite sous licence libre. Lors de l’achat de nouveaux systèmes, les écoles et les universités devraient normalement exiger qu’une suite bureautique capable d’ouvrir, d’éditer et de sauvegarder les documents au format standard international ODF soit installée et que ce format soit configuré par défaut. De tels produits devraient être choisis avec comme critère la possibilité pour les étudiants, les professeurs et les parents de s’en procurer une version sans avoir à payer de frais de licence supplémentaire. Les écoles et les universités devraient être prudentes lorsqu’elles utilisent une version d’essai d’un logiciel commercial, particulièrement lorsque les étudiants, les professeurs et les parents peuvent avoir l’impression que la seule manière pour eux d’accéder aux fichiers créés est d’acheter une copie du logiciel. »

Rapport Becta - Extraits

Morceaux choisis

p.3 – § 1.2 « Les nouvelles fonctionnalités de Microsoft Vista présentent certes un intérêt, mais ne justifient pas une implantation immédiate dans le domaine de l’éducation : les coûts seraient élevés et les avantages loin d’être évidents. »

p.3 – § 1.2 « Office 2007 n’apporte aucune fonctionnalité indispensable et il faudrait que Microsoft présente une étude d’impact bien étayée pour justifier son implémentation dans le secteur de l’éducation. »

p.3 – § 1.2 « Il existe des problèmes d’incompatibilité concernant Office 2007 ; de plus, Microsoft devrait assurer au plus vite la compatibilité de sa suite bureautique avec le format OpenDocument (ODF). »

p.4 – § 1.4 « Dans notre rapport intermédiaire nous exprimions le souhait que Microsoft facilite la conduite de quelques activités pilotes permettant de mettre plus en évidence les avantages du déploiement de Vista dans un établissement scolaire et de mieux appréhender le coût qu’aurait ce déploiement. Becta n’a pas eu connaissance d’une telle analyse de rentabilité effectuée par Microsoft.. »

p.4 – § 1.8 « Alors qu’on estime à 66% le nombre de machines du parc informatique scolaire pouvant fonctionner avec Vista (d’après la définition de Microsoft), nous estimons quant à nous à 22% le nombre de machines répondant aux critères pour faire fonctionner Vista de manière correcte. »

p.5 – § 1.10 « Notre rapport intermédiaire recommandait que Microsoft présente une étude d’impact bien étayée pour justifier l’implantation d’Office 2007 dans l’éducation nationale en Grande-Bretagne. Aucun document de ce type n’a été porté à notre connaissance. Le rapport final confirme que son déploiement n’est pas absolument nécessaire. Il confirme également que l’utilisation d’Office 2007 pourrait avoir un effet pervers sur l’interopérabilité entre l’école ou l’université et le domicile. »

p.5 – § 1.11 « Nous conseillons de ne pas effectuer de déploiement massif d’Office 2007 avant que les écoles et les universités ne soient certaines d’avoir mis en place tous les mécanismes nécessaires pour assurer l’interopérabilité et éviter un potentiel « fossé numérique » mis en évidence lors des tests. Agir à l’encontre de ce conseil entraînerait des difficultés inutiles et restreindrait le choix offert aux étudiants, aux professeurs et aux familles qui doivent échanger des documents entre le domicile et l’école. De plus, cela imposerait également aux parents une contrainte financière. »

p.5 – § 1.13 « une standardisation de fait (par l’utilisation généralisée de produits d’un même fournisseur) peut être néfaste pour la concurrence et le choix, ce qui revient à augmenter les coûts. De plus en plus, les gouvernements, les entreprises et le système d’éducation refusent de voir leurs informations contrôlées par un fournisseur unique. Il en résulte un mouvement qui tend à délaisser les formats de fichiers propriétaires pour s’intéresser aux nouveaux formats de fichiers, plus ouverts, sous le contrôle d’un organisme de normalisation efficace. »

p.5 – § 1.14 « Nous avons identifié un certain nombre de points critiques concernant les capacités d’interopératibilité d’Office 2007. Ces points sont les suivants : l’adoption par Office 2007 d’un nouveau format de fichier qui n’est compatible avec aucun autre produit, et le manque de prise en charge du format de document standard international (ODF) qui est de plus en plus utilisé par les produits concurrents. »

p.6 – § 1.16 « Microsoft n’a rien fait pour répondre aux demandes concernant l’interopérabilité exprimées dans notre rapport intermédiaire. Office 2007 ne gère toujours pas efficacement le format de document standard international ODF. Microsoft a continué à chercher à obtenir la normalisation de son format de fichier Office 2007, ce qui ferait cohabiter deux formats standards. Cette opération a soulevé une importante controverse. »

p.6 – § 1.18 « Nous ressentons une certaine incompréhension vis-à-vis de l’approche adoptée pour le support de l’ODF dans Office 2007. Alors que le produit permet de lire quasiment tous les autres formats attendus nativement, les manipulations à effectuer pour utiliser les fichiers ODF sont vraiment fastidieuses. Nous avons dénombré 10 étapes qu’un utilisateur devrait suivre pour trouver et installer le convertisseur permettant à Office 2007 d’accéder aux fichiers ODF et nous avons également noté que les procédures pour ouvrir ou enregistrer des fichiers ODF dans Microsoft Office 2007 ne sont pas intuitives car elles diffèrent des procédures familières aux utilisateurs. D’après nous, ces procédures présentent suffisamment de difficultés techniques pour la plupart des utilisateurs pour qu’ils soient découragés d’utiliser des produits concurrents, ce qui pourrait affaiblir la compétition. »

p.6 – § 1.20 « Nous pensons que les obstacles que Microsoft a placés sur le chemin des utilisateurs qui voudraient utiliser le format de fichier qui devient de plus en plus commun dans les produits de la concurrence auront pour effet de limiter l’utilisation de ces produits. La compatibilité que Microsoft propose dans Office 2007 avec les produits concurrents est moindre que celle qu’il offre pour sa propre famille de produits. Nous nous sommes plaints à l’Office of Fair Trading (OFT) du risque que cela fait courir à la concurrence et que cela constitue un abus de position dominante par Microsoft. Notre plainte est considérée par l’OFT. »

p.7 – § 1.21 « Si les établissements scolaires devaient faire la mise à jour vers Office 2007 maintenant, nous ne pensons pas que cela apporterait un plus au niveau de l’interopérabilité (indépendamment des standards) mais, au contraire, cela se ferait au détriment de l’interopérabilité et que cela introduirait des difficultés supplémentaires dans le travail quotidien. La mise en œuvre de l’interopérabilité dans un usage à domicile et à l’école ne peut pas être considéré comme facile, que ce soit pour une utilisation directe ou après configuration des éléments nécessaires (packs de compatibilité, modifications des formats de fichiers par défaut ou extensions ODF). »

p.7 – § 1.24 « Sans faire de jugement sur les avantages techniques du format de document standard international (ODF) ou du deuxième format de document proposé pour devenir un standard international (OOXML), nous pensons toujours que la cohabitation de plusieurs normes internationales incompatibles offrant globalement les mêmes fonctionnalités n’est pas dans l’intérêt des utilisateurs. Cela ne fera qu’apporter confusion et complexité et introduira un surcoût inutile. Cela constituera une formidable occasion manquée qui sera préjudiciable au marché, au monde de l’enseignement et au concept lui-même de norme internationale. »

p.9 – § 1.33 « Nous recommandions que les fournisseurs facilitent le choix aux écoles en s’assurant que les ordinateurs pour ce marché soient proposés avec un choix de suites bureautiques et que ces offres devraient idéalement comprendre une solution en logiciels libres. Nos entretiens avec l’industrie ont confirmé qu’il n’y a pas de raison concrète pour que la mise à en œuvre de cette proposition pose problème. »

p.9 – § 1.34 « Nous proposons que les écoles et les universités, lorsqu’elles établissent le cahier des charges, devraient insister pour que leurs fournisseurs leur proposent une suite bureautique capable d’ouvrir, d’éditer et de sauvegarder des documents au format ODF et permettant de définir l’ODF comme format de fichier par défaut. »

p.14 – § 4.4 « Les essais ont confirmé qu’Office 2007 fonctionne toujours bien sous Windows XP, ce qui veut dire qu’il n’est pas absolument nécessaire de migrer vers Vista avant une mise à jour vers Office 2007. »

p.15 – § 4.9 « Office 2007 introduit un nouveau format de fichier par défaut et, comme le souligne notre rapport intermédiaire, cette évolution pose quelques problèmes de compatibilité. L’interopérabilité entre Office 2007 et les versions précédentes de Microsoft Office ainsi qu’avec les suites bureautiques d’autres fournisseurs n’est pas satisfaisante. »

p.17 – § 4.22 « Le coût total du déploiement de Vista dans les écoles anglaises et galloises se situe autour de 175 millions de livres sterling (environ 230 millions d’euros). Si cette estimation n’inclut pas les cartes graphiques supplémentaires nécessaires au fonctionnement de l’interface Aero (ce qui augmenterait nettement le montant minimum) elle tient compte des mises à niveau matérielles nécessaires, du coût des licences, des tests ainsi que du coût de la configuration et du déploiement. Environ un tiers de cette somme est imputable au prix des licences Microsoft. »

p.17 – § 4.23 « Le coût d’une mise à jour de Vista sur tout le parc informatique d’une école primaire typique serait de l’ordre de £5000 (environ 6500€) (environ £125 (160€) par machine). Pour un lycée, le coût d’une mise à jour semblable serait de l’ordre de £24000 (31200€), ce qui revient à un coût par machine d’environ £75 (98€). »

p.19 – § 4.30 « Nous suggérons que les nouvelles machines achetées avec Windows Vista pré-installé soient remises sous Windows XP en attendant que tout le réseau puisse être mis à jour. »

p.19 – § 4.31 « L’interface utilisateur différente de Vista par rapport à Windows XP peut impliquer que le personnel et les élèves aient besoin d’un entraînement ou d’une familiarisation avec le nouveau système d’exploitation. Cela pourrait être source de confusion si un cours ou un enseignement clé utilise les deux systèmes. »

p.19 – § 4.31 « Les machines sous Vista pourraient ne fonctionner qu’avec une autre version d’une application voir même seulement avec des produits différents. Cela peut être source de confusion si le personnel ou les élèves doivent travailler avec les deux systèmes d’exploitation. Il pourrait aussi être nécessaire de dupliquer le travail pour certaines leçons ou pour certains projets pour les adapter à Windows Vista et Windows XP. »

p.21 – § 4.36 « Il est important de ne pas placer d’obstacles inutiles sur le chemin des élèves, des professeurs et des familles lorsque des documents doivent faire le va-et-vient entre le domicile et l’école ou l’université. De tels obstacles pourraient restreindre l’utilisation de systèmes utilisant des formats de documents différents ou aboutir à des contraintes financières inutiles. »

p.22 – § 5.2 « Une véritable interopérabilité entre documents réduit les coûts, améliore la productivité des utilisateurs et permet d’éviter de se retrouver piégé par une technologie. »

p.23 – § 5.6 « Microsoft n’a pas cherché à remédier aux préoccupations relatives à l’interopérabilité que nous avions identifiées quant au support de la norme internationale existante. Au contraire, Microsoft a continué à rechercher l’approbation pour la création d’une seconde norme internationale de documents (Office Open XML) basée sur ses propres formats de fichiers Office 2007. »

p.23 – § 5.10 « L’approche actuelle de Microsoft pour assurer l’interopérabilité avec le standard ODF est de faciliter le développement par de tierces parties de modules ou de convertisseurs pour Office 2007 plutôt que réaliser le développement elle-même et de l’intégrer complètement dans son produit. Cette approche soulève des questions en ce qui concerne les utilisateurs béotiens, comment vont-ils accéder à la fonctionnalité nécessaire et quel va être son niveau d’ergonomie. »

p.23 – § 5.11 « Sous certaines conditions, inhérentes à la date de l’étude, les utilisateurs devaient aller sur un site web tiers et effectuer une série de tâches techniques avant de pouvoir de manière satisfaisante ouvrir, modifier et enregistrer des documents au format de fichier ODF. »

p.25 – § 5.14 « Nous pensons que ces bricolages pour accéder et utiliser la possibilité d’interopérer avec les produits concurrents de Microsoft Office 2007 présentent des difficultés techniques. Ces difficultés sont susceptibles de rendre les utilisateurs moins enclins à se servir des produits concurrents et donc de fausser la compétition. »

p.26 – § 5.19 « L’interoperabilité entre Microsoft Office 2007 et des versions antérieures de Microsoft Office n’est pas supporté de façon native. Malgré tout, Microsoft a publié une mise à jour de l’ensemble de ses modules de compatibilité qui devrait permettre aux versions antérieures de Microsoft Office d’ouvrir les formats de fichiers Office 2007. Cette solution est la plupart du temps suffisante mais, en fonction de l’application bureautique utilisée et dans certaines circonstances, elle va provoquer divers degrés de dégradation ou de perte de fidélité. »

p.28 – § 5.28 « Si l’on n’intervient pas, ces évolutions vont créer, pour les utilisateurs béotiens, une vision de l’intéropérabilité des documents qui sera complexe et partisane, ce qui serait un échec de l’objectif initial d’aller vers des standards ouverts. Microsoft a une position dominante sur le segment des systèmes d’exploitation pour PC et cette position risque d’être renforcée par son approche actuelle des standards de documents ouverts. »

p.30 – § 5.33 « Les utilisateurs d’Office 2003 ou antérieur devraient installer le pack de compatibilité afin de pouvoir ouvrir n’importe quel document OOXML Office 2007. Ils ne devraient pas enregistrer leurs documents dans le format OOXML. Comme les utilisateurs d’Office 2007, ils devraient les enregistrer dans les anciens formats Microsoft (.doc pour les documents texte, .xls pour les tableurs et .ppt pour les présentations). »

p.30 – § 5.34 « Les utilisateurs d’OpenOffice.org ou de Star Office (ou d’ailleurs de n’importe quelle suite bureautique basée sur les standards libres) auront plus besoin d’être conscients de la technologie utilisée par la personne à qui ils destinent leur document pour pouvoir tenir compte des limitations d’Office 2007. Pour permettre la compatibilité, ces utilisateurs devraient toujours enregistrer leurs documents dans les anciens formats Microsoft car c’est le plus petit dénominateur commun, entre ces produits disparates, qui peut permettre l’interopérabilité . »

p.30 – § 5.36 « Les fournisseurs doivent développer des applications qui sont capables de traiter toutes les normes internationales pertinentes, en laissant aux utilisateurs le choix de savoir quel sera leur format "par défaut". »

p.31 – § 5.38 « Nous ne sommes pas convaincus que le développement de plusieurs standards internationaux traitant essentiellement du même champ d’activité soit de l’intérêt du milieu éducatif. Comme nous l’avons précédemment exprimé, nous estimons qu’une telle approche va introduire confusion, complexité et coûts inutiles. Elle constitue une formidable occasion manquée qui risque de perturber le marché, la communauté éducative et le concept même de standards internationaux. »

p.32 – § 6.4 « Ces évolutions mettent en avant le nombre grandissant de concurrents dans le domaine des suites bureautiques et montrent que des systèmes innovants basés sur des alternatives à Windows commencent à voir le jour. »

p.32 – § 6.5 « Cependant, afin que ces innovations se développent sur le marché de l’éducation il ne faut pas que des barrières réduisent la concurrence, que ce soit par des restrictions liées aux licences ou par des obstacles liés à l’interopérabilité. Ainsi, par exemple, Becta considère qu’un arrangement par lequel un appareil fonctionnant sous Linux est sujet à un paiement annuel à Microsoft selon les termes d’un programme de licence Accord School, même si cet appareil n’utilise aucun logiciel de Microsoft, n’est pas acceptable. De tels arrangements font partis des pratiques qui font l’objet de notre plainte à l’OFT. »

p.33 – § 6.9 « Contrairement à d’autres secteurs ou la demande pour des solutions en logiciels libres est visible et croissante, les estimations dans le secteur éducatif montrent une demande faible, Becta est vu comme un facteur clé dans l’instauration de cette demande. »

p.34 – § 6.11 « Au cours des douze prochains mois Becta prendra un certain nombre de mesures pour encourager un choix plus efficace dans le cadre d’un usage éducatif. Ce travail inclura la publication d’un programme de travail dont le but sera de :
– fournir plus d’informations sur le site de Becta sur ce qu’est un logiciel libre et quels sont ses avantages pour l’éducation en Grande-Bretagne
– compléter la base de recherche actuelle qui recense les usages des logiciels libres dans le secteur éducatif et identifier des déploiements modèles de logiciels libres. Cela engloberait également l’esquisse d’un tableau national des usages des logiciels libres dans les écoles et les universités
– travailler avec la communauté du logiciel libre pour établir un catalogue en ligne des logiciels libres appropriés pour l’usage dans les écoles de Grande-Bretagne. Parmi les informations disponibles on retrouvera les moyens d’obtenir une assistance dédiée à ces logiciels et comment contribuer à leur développement futur. Ce catalogue sera publié sous une licence Creative Commons afin que les fournisseurs puissent le modifier pour leur propre usage
– donner des indications aux sociétés de services en logiciels libres pour qu’elles puissent efficacement participer dans de nouvelles structures compétitives et pour qu’elles puissent proposer des logiciels libres via la structure de fournisseurs existante de Becta »

p.34 – § 6.12 « Le point de vue de certaines écoles et universités est qu’elles doivent utiliser des logiciels propriétaires particuliers car ces produits sont les plus utilisés dans l’industrie et le commerce et que, d’après cet argument, les élèves doivent se familiariser avec ce qu’ils rencontreront dans la "vraie vie". »

p.34 – § 6.13 « Les étudiants aujourd’hui sont cependant en général à l’aise avec les TIC et ils sont capables d’utiliser une large gamme de logiciels à l’école ou à l’université et certainement plus encore à leur domicile. Ils peuvent également passer sans problème de l’ordinateur de l’école à celui à la maison ou celui de la bibliothèque de quartier ou encore à celui du cybercafé. Il est très peu probable qu’ils se retrouvent démunis devant une suite bureautique particulière après leurs études parce qu’ils auront été habitués à utiliser, par exemple, OpenOffice.org à l’école. »

p.35 – § 6.14 « En résumé, l’argument de la "familiarité" est recevable pour les élèves des années 80 et 90 mais moins pour ceux du 21ème siècle. Ce serait en effet un triste constat pour l’éducation aujourd’hui en matière de TIC si, dès qu’ils s’éloignaient de leur apprentissage, les élèves n’étaient pas capables d’utiliser des programmes basiques (comme les suites bureautiques ou les navigateurs) simplement à cause de différences de fonctionnement ou entre les interfaces utilisateurs. Posséder des compétences multiples devrait faciliter la recherche d’emploi au 21ème siècle, pas la compliquer. »

Rapport Becta - Standards




Le débat sur Windows Vista et MS Office 2007 à l’école aura-t-il lieu ?

Alessandro Pucci - CC byLe Becta (British Educational Communications and Technology Agency) est une agence du Department for Children, Schools and Families du Royaume-Uni qui n’a pas d’équivalent en France[1]. Il fait office d’organe principal du gouvernement britannique pour la stratégie et le développement des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) auprès duquel il joue un rôle de conseil et de prescripteur.

En janvier 2008 le Becta publiait une étude détaillée sur Windows Vista et MS Office 2007. Avec son aimable autorisation, Framasoft vous en propose aujourd’hui sa traduction intégrale dont vous trouverez de larges extraits dans ce billet.

Pourquoi avons-nous pris le temps et le soin d’effectuer (bénévolement et collectivement) un tel travail[2] ?

  • Parce que nous sommes en présence d’un document dense, rigoureux et objectif, qui émane d’un organisme officiel et non d’un repaire de « libristes intégristes » comme le Framablog 😉
  • Parce que ce document n’est pas une énième pièce à charge contre Microsoft mais une étude pragmatique qui tente d’évaluer les conséquences de l’adoption de Vista et MS Office 2007 dans le contexte scolaire pour en tirer de justes recommandations.
  • Parce qu’au délà de Microsoft, ce rapport passe en revue quelques questions majeures que tout acteur du monde éducatif un tant soit peu impliqué dans les TICE devrait se poser. Parce que, enseignants, administrations, collectivités, parents d’élèves, etc. nous estimons qu’il en va de la responsabilité de chacun de se positionner sur ces questions et de faire ses choix en toute connaissance de cause.
  • Parce qu’en France, le Ministère de l’Education n’a pas jugé opportun de mener une telle étude et ne communique pas sur le sujet. Nous ne comprenons pas un tel silence. Nous pensons a contrario que ces questions sont d’importance et que les conditions d’un véritable débat sont réunies.
  • Parce que Microsoft se montre en ce moment très entreprenant à l’école. Dernier exemple en date : La mise à disposition gratuite de MS Office pour tous les enseignants. Lisez le rapport et vous comprendrez aisément le pourquoi du comment d’un tel « cadeau ».
  • Parce que plus nous serons nombreux à être informés et vigilants et plus nous aurons de chance de voir Microsoft modifier non pas ses prix mais ses pratiques. Dernier exemple en date : L’annonce de l’intégration du format ODF dans MS Office 2007 pour le premier semestre 2009, dont « Microsoft assure que sa décision n’est pas liée à la récente plainte déposée auprès de Bruxelles par l’agence gouvernementale britannique Becta » (source ZDNet).
  • Parce que tout comme le Becta nous ne sommes pas convaincus par la pertinence du format OOXML de Microsoft dont la récente standardisation ISO a posé plus de questions qu’elle n’en a résolues.
  • Parce que s’interroger sérieusement sur l’opportunité de Windows Vista et de MS Office à l’école amène à évaluer sérieusement les alternatives que proposent les logiciels libres.
  • Parce que nombreux sont les éléments exposés ici pour l’école qui valent également en dehors de l’école.
  • Parce qu’il n’y aucune fatalité à voir notre école accepter passivement une situation qui la voit simultanément dépenser inutilement ses deniers publics et prendre le risque de devenir toujours plus dépendante d’un unique éditeur de logiciels (et de formats) propriétaires. Parce que, sauf cas particuliers, les raisons qui la poussent à adopter aujourd’hui Windows Vista et MS Office 2007 ne résistent pas à l’analyse. Parce que, osons l’expression, nous ne souhaitons pas qu’elle vienne nous dire dans quelques années qu’elle ne savait pas.
  • Parce qu’il n’est pas trop tard et que nous y voyons un prétexte à enfin lancer un véritable débat en France. Parce qu’avec la magie d’internet (comprendre votre soutien et votre relai) nous avons l’espoir de sortir de notre communauté pour toucher un maximum de monde, décideurs scolaires et politiques inclus.
  • Parce que nonobstant la technicité du sujet, ce rapport demeure fort agréable à lire (si, si, je vous assure).

C’est pourquoi nous vous invitons à parcourir ce document[3], à l’évaluer pour éventuellement le partager, le diffuser (sites, blogs, listes, mails…), le rendre disponible en salle des professeurs, l’évoquer avec les enseignants de vos enfants, en parler autour de vous, etc.[4]

La période, proche des vacances, est peu propice, mais on se retrouvera à la rentrée. Et en attendant nous proposons à tous ceux qui voudraient porter ce débat avec nous de s’inscrire à une liste de diffusion spécialement créée pour l’occasion[5].

Quand bien même nous serions en phase avec les recommandations du rapport Becta, nous ne souhaitons pas vous convaincre de la pertinence de son contenu. Nous souhaitons simplement que les arguments avancés ici soient enfin discutés sérieusement sur la place publique, sachant que l’éducation nous concerne tous.

Merci de votre attention et bonne lecture…

Télécharger la traduction du rapport Becta (PDF, 370 Ko, 38 pages)

PS : Il sera beaucoup question de cette traduction lors de mon intervention intitulée « Windows Vista, accélérateur du Libre à l’école ? » qui aura lieu aux prochaines Rencontres Mondiales du Logiciel Libre de Mont de Marsan, le jeudi 3 juillet à 16h.

Notes

[1] Crédit photo : Alessandro Pucci (Creative Commons By)

[2] Cette traduction est une œuvre collaborative (et de longue haleine) de notre groupe de travail Framalang. Qu’ils en soient tout ici remerciés comme il se doit et tout particulièrement Olivier, GaeliX, Bruno, Daria, Burbumpa et enfin Vincent Lozano pour la mise en forme.

[3] Si vous manquez un peu de temps, vous pouvez retrouver de larges extraits du rapport dans ce billet.

[4] Si vous pouviez en profiter pour éventuellement évoquer au passage l’existence de Simple comme Ubuntu et Changer pour OpenOffice.org, deux livres libres de notre collection Framabook qui nous semblent être liés au sujet, nous vous en serions forts reconnaissants. Sur ce modèle, et en partenariat avec notre éditeur In Libro Veritas, nous pourrions du reste proposer une version livre du rapport si le besoin s’en faisait sentir.

[5] Pour s’inscrire à la liste de discussion et porter ce débat avec nous, il suffit d’envoyer un mail à rapport-becta@framasoft.net.




code_swarm : et le logiciel libre se construit sous vos yeux ébahis

Les programmes de gestion de versions sont indissociables des (gros) projets de logiciels libres. Ils permettent aux développeurs de coordonner leur travail et de suivre au jour le jour qui a fait quoi dans le projet.

En suivant ces programmes, Michael Ogawa a mis au point un modèle graphique de visualisation chronologique de l’élaboration d’un logiciel libre. Il appelle cela code_swarm (essaim de code), qui utilise dans sa conception le moteur libre Processing.

Le résultat est fascinant, un véritable objet mutant aussi bien esthétique que pédagogique.

Pour le moment figurent dans le catalogue : Eclipse, PostgreSQL, Apache et Python. Comme le suggère l’auteur, j’ai choisi de reproduire[1] ce dernier comme exemple d’illustration parce qu’on voit bien comment au départ et pendant plusieurs années le créateur du fameux langage de programmation Python, Guido van Rossum (alias guido), travaille quasiment seul jusqu’à l’an 2000 où le projet sort de sa niche et explose littéralement.

Pour ce que soit un peu plus clair, nous avons traduit[2] ci-dessous les explications données par Michael Ogawa sur la page présentant le projet.

code_swarm

Michael Ogawa – juin 2008

« J’étudie les projets de développement logiciel depuis un petit moment maintenant. Pas la programmation, mais les gens, la façon dont ils interagissent à travers leurs collaborations et leurs communications. Mes investigations ont toujours été visuelles : J’ai bâti des applications qui créent des images de ce qui se passe au cours de l’élaboration des projets logiciels. Mais ils ont toujours eu une structure rigide. La visualisation d’information organique, inventée par Ben Fry, est une approche différente de la visualisation de l’information. Elle évite les confinements traditionnels d’information dans l’espace, et laisse les éléments jouer librement ensemble d’une manière aléatoire.

Cette visualisation, appelée code_swarm, montre l’historique des commits d’un projet de développement logiciel. Un commit intervient lorsqu’un développeur effectue des changements dans le code ou les documents et les transfère au dépôt central du projet. Les développeurs et les fichiers sont ici représentés par des éléments mobiles. Lorsqu’un développeur commite un fichier, celui-ci s’illumine et vole en direction du développeur concerné. Si des fichiers ou des développeurs ne sont pluss actifs, ils s’estompent peu à peu. Un histogramme, au bas de la visualisation, vient rappeler ce qui s’est passé précédemment. »

Notes

[1] Les vidéos sont présentées au format flash .flv sur Vimeo.com, on peut les télécharger au format .mov en s’inscrivant sur le site.

[2] Merci à Simon Descarpentries pour la traduction.




Libérons les logiciels à l’école – 6 ans déjà…

Dans la série « La route est longue mais la voie est libre ».

Un peu d’histoire… Le 18 juin 2002, il y a 6 ans jour pour jour (et jour symbolique), j’avais activement participé via la liste de discussion dédiée à l’éducation de l’AFUL à une petite opération Libérons les logiciels libres à l’école en réaction à un courrier de promotion que Microsoft avait réussi à mettre dans les casiers des collègues enseignants.

Aujourd’hui Microsoft offre sa suite MS Office à tous les enseignants et le fait savoir en grandes pompes via son canal de diffusion préféré que constitue désormais son partenaire du Café Pédagogique. Et ceux qui œuvrent pour développer, faire connaitre et diffuser le logiciel libre à l’école continuent leur travail de fourmis mais ont toujours du mal à se faire entendre en haut lieu.

Il n’empêche que beaucoup de choses ont bougé en 6 ans, à commencer par la qualité des logiciels évoqués dans l’appel. Aucune raison d’être défaitiste même si on peut constater lucidement que les choses avancent peut-être plus lentement que prévu.

Copie d'écran - Framasoft

Libérons les logiciels à l’école

18 juin 2002

Des acteurs du monde éducatif font de la résistance en invitant les enseignants à "libérer" les logiciels.

Cher collègue,

En cette fin d’année scolaire, nous sommes nombreux à avoir reçu dans nos casiers une brochure publicitaire non sollicitée de la société Microsoft. Sur la couverture, cette simple phrase : "Vous faites tout pour économiser du temps et de l’argent… …voici une opportunité pour en gagner !"

Nous ne ferons pas de commentaires ici sur la manière de faire ni sur le contenu de l’offre, mais il est assez symptomatique que cette société aborde l’école en lui parlant avant tout d’argent.

Dans ce contexte, il nous paraît urgent d’informer plus encore la communauté éducative que de réelles et crédibles alternatives existent parmi la dynamique catégorie des LOGICIELS LIBRES.

Ces derniers, qui se préoccupent beaucoup moins d’argent que de liberté, participent au développement d’une informatique ouverte et pluraliste. Et nous ne pouvions rester insensibles au fait que, de part leur mode original de production et de distribution, ils abordent l’école en lui parlant plutôt de mutualisation, de travail collaboratif, d’intelligence partagée et de transmission réciproque des savoirs.

Ainsi rien qu’avec les trois logiciels OpenOffice.org, Mozilla et The Gimp, vous tenez en version française une suite bureautique complète, une remarquable panoplie d’outils pour le web et un puissant éditeur graphique, que vous pouvez en toute légalité installer sur votre ordinateur personnel et distribuer sur cédérom à vos collègues et vos élèves. Et, quand bien même nous l’appellerions de nos voeux, il n’est pas nécessaire d’être sous le système d’exploitation libre Linux pour les utiliser puisqu’ils se trouvent être également disponibles pour le système d’exploitation propriétaire Windows.

Pour les expérimenter au quotidien, nous pensons que leur utilisation est pertinente dans nos établissements scolaires et permet en outre de s’affranchir d’une logique économique qui n’est pas la nôtre. Si vous ne les connaissez pas encore nous vous invitons vivement à les essayer. Et, n’ayant pas, c’est le moins que l’on puisse dire, les moyens marketing de la société précédemment citée, nous vous invitons également à nous soutenir en relayant cette information sur le Net mais aussi en imprimant la simple page ci-dessous pour l’afficher dans votre salle des professeurs.

Bien cordialement.

Cette lettre et la feuille à imprimer qui l’accompagne ont été rédigées à plusieurs mains par des abonnés de la liste de diffusion "Linux et logiciels libres dans l’éducation" hébergée par l’AFUL.




Firefox : Et 1, et 2, et 3.0 !

Le titre de ce billet est inversement proportionnel aux qualités de la très attendue nouvelle version de Firefox (d’autant que ce n’est pas forcément le moment d’abuser des références footballistiques). J’aurais peut-être mieux fait de choisir un plus classique Firefox 3, très bientôt sur vos écrans !

Toujours est-il que demain (soir) c’est donc la sortie officielle et planétaire de Firefox 3.0. Un évènement majeur qui méritait bien un passage en revue détaillé des principales nouveautés.

Et comme on n’avait pas envie de réinventer la roue, il s’agit d’une nouvelle traduction Framalang (Yonnel, relecture assurée par Olivier et Yostral).

Firefox 3

Petit guide de Firefox 3

Field Guide to Firefox 3

Deb Richardson – 12 juin 2008 – Dria.org

Nous y voilà. Firefox 3 sera lancé dans très peu de temps. Avant cet événement tant attendu, les membres de la communauté Mozilla ont beaucoup écrit à propos des nouvelles fonctionnalités et des améliorations que vous allez voir avec ce navigateur. Les nouvelles fonctionnalités sont pour certaines énormes et innovantes et pour d’autres si subtiles que vous ne les remarquerez peut-être pas avant de vous dire que l’utilisation de Firefox est d’une certaine manière plus simple et plus performante. La gamme des fonctionnalités améliorées est tout aussi large, des pans entiers de traitement des données ont été repris à zéro, alors que des fonctionnalités ont été légèrement modifiées ou redéfinies dans de petites proportions. Globalement le résultat est la version de Firefox la plus rapide, la plus sûre, la plus légère et la plus facile à utiliser qui soit. Nous espérons qu’il vous plaira.

Voici la liste des fonctionnalités traitées dans ce guide :

Gestionnaire de modules complémentaires

Firefox 3

Le gestionnaire de modules complémentaires dans Firefox 3 a été étendu pour inclure un nouvel onglet "Catalogue" où vous pouvez voir les modules complémentaires recommandés, en chercher de nouveaux, voir les descriptions et les notes, mais aussi installer des modules complémentaires d’un simple clic. Le gestionnaire de modules complémentaires est maintenant complètement intégré au site addons.mozilla.org (AMO), ce qui rend plus facile que jamais la recherche et l’expérimentation de nouvelles extensions et de nouveaux thèmes pour votre navigateur.

Pour en savoir plus Get Add-ons in Firefox 3 de Madhava Enros.

Marque-pages

Firefox 3

Firefox 3 introduit de nouvelles fonctionnalités pour les marque-pages qui les rend beaucoup plus faciles à utiliser, plus utiles en général et beaucoup plus utiles pour les cancres de l’organisation. Les trois principales fonctionnalités sont les étoiles de marque-pages, les tags de marque-pages et les dossiers de marque-pages intelligents.

Les étoiles sont une façon facile et rapide de marquer une page en un simple clic. Les tags sont une façon d’ajouter "plus" d’informations à un marque-page, ce qui vous permet de les organiser de manière beaucoup plus flexible qu’avec les dossiers à l’ancienne. Les dossiers intelligents sont les "recherches sauvegardées" qui sont automatiquement mis à jour quand vous ajoutez de nouveaux items qui correspondent à cette recherche dans vos marque-pages.

Pour en savoir plus Firefox 3: Bookmarks de Deb Richardson.

Feuilles de style (CSS)

Firefox 3

Un grand nombre d’améliorations pour les CSS ont été apportées à Firefox 3 dont le support de : inline-block et inline-table, font-size-adjust sur toutes les plate-formes, la pseudo-classe :default, les soft-hyphen HTML (­) (barre de césure semi-automatique), la propriété ime-mode, la valeur pre-wrap de l’attibut white-space, ainsi que la mise à jour dynamique des sélecteurs tels :first-child, :only-child, :last-child et :empty. Le Mozilla Developer Center a une liste complète et une documentation pour tous les changements de CSS de Firefox 3, que vous trouverez ici : CSS improvements in Firefox 3.

Pour en savoir plus Some new CSS features in Firefox 3 de David Baron.

Support des profils de couleurs

Firefox 3

Firefox 2 n’inclut pas le support des profils de couleurs, donc le navigateur interprète les couleurs du mieux qu’il peut, sans adaptations spéciales selon le système ou les profils de couleurs personnalisés. Firefox 3 supporte parfaitement les profils de couleurs, ce qui donne une gamme de couleurs plus riche et plus vivante affichée par le navigateur. Toutefois, pour nombre de raisons, le support des profils de couleurs est désactivé par défaut, il doit être activé dans les préférences du navigateur. Il est probable que dans une future version de Firefox, cette fonctionnalité sera activée par défaut, ce qui devrait faire plaisir à tous les photographes et graphistes.

Pour en savoir plus Firefox 3: Color profile support de Deb Richardson.

Gestionnaire de téléchargements

Firefox 3

Le gestionnaire de téléchargements a pas mal changé pour Firefox 3 et peut maintenant, comme on nous l’a souvent réclamé, mettre les téléchargements en pause et les reprendre, manuellement ou automatiquement. Parmi les autres changements, on note l’ajout d’un indicateur de statut de téléchargement dans la barre de statut en bas de fenêtre, la possibilité de faire une recherche dans les fichiers téléchargés, un affichage amélioré des fichiers qui inclut des informations plus détaillées et la possibilité de retourner sur la page originale du téléchargement par un clic droit sur le fichier dans le gestionnaire de téléchargements.

Pour en savoir plus Download Manager in Firefox 3 de Madhava Enros.

Rendu des polices et des textes

Firefox 3

Lorsque les développeurs de Mozilla ont décidé d’incorporer le sous-système Cairo et de repartir de zéro pour une nouvelle couche graphique, ils ont aussi décidé de retravailler complètement le système qui affiche le texte dans le navigateur. Le résultat est que Firefox 3 supporte mieux le crénage des polices, les ligatures, les textes internationaux, les ligatures partielles, les indices pour afficher les caractères, l’anti-crénelage, les types et la sélection de polices. Firefox 3 représente un énorme pas en avant dans le support des polices et le rendu des textes et les développeurs de Mozilla travaillent déjà sur de nouvelles améliorations pour les versions futures.

Pour en savoir plus Firefox 3: Fonts and text de Stuart Parmenter et Deb Richardson.

Zoom plein écran

Firefox 3

Le zoom a été complètement retravaillé pour Firefox 3 et inclut maintenant à la fois le zoom plein écran et le zoom texte seulement.

Le zoom plein écran agrandit à l’échelle la mise en page et la structure de la page tout en permettant de garder parfaitement le contrôle sur la taille du contenu affiché. Par contre, le zoom uniquement sur le texte laisse les images et la mise en page telles quelles.

Une fonctionnalité nouvelle et extrêmement utile du zoom de page est que Firefox garde maintenant automatiquement en mémoire le niveau de zoom que vous avez réglé site par site. Une fois que vous agrandissez (ou que vous réduisez) une page d’un site, Firefox s’en rappellera et restaurera ce niveau de zoom la prochaine fois que vous vous rendrez sur toute page qui fait partie de ce site.

Pour en savoir plus Full Page Zoom de Seth Bindernagel.

Historique

Firefox 3

Firefox 3 rend l’historique du navigateur incroyablement utile. Non seulement l’historique est une source essentielle d’information pour la nouvelle barre de navigation intelligente, mais il a été amélioré de plusieurs autres façons. L’historique garde maintenant les favicons des sites (des petits logos identifiants) ainsi que les autres données de localisation, pour rendre beaucoup plus aisées la recherche et l’identification des entrées de l’historique. Le panneau d’historique et le menu ont aussi été modifiés et une toute nouvelle bibliothèque d’historique a été ajoutée à la bibliothèque de Firefox (autrefois le gestionnaire de marque-pages). Dans l’ensemble, Firefox 3 a fait passer l’historique d’occasionnellement utile à absolument essentiel dans l’usage quotidien du navigateur.

Pour en savoir plus Firefox 3: History de Deb Richardson.

Canvas HTML

Firefox 3

L’implémentation du canvas HTML de Firefox 3 a été améliorée et comprend maintenant une interface expérimentale d’affichage du texte. Cette interface est décrite en détail dans l’article Dessiner avec canvas du Mozilla Developer Center (MDC). Une autre nouveauté est le support des méthodes de transformation transform() et setTransform() dont la documentation fait partie du fantastique Tutoriel canvas du MDC. La performance en deux dimensions de canvas a également été améliorée, le résultat est plus rapide sur toutes les plate-formes.

En voici deux excellents démonstrations : John Resig’s Processing.js et Aza Raskin’s Algorithm Ink.

Pour en savoir plus HTML Canvas in Firefox 3 de Vlad Vukicevic.

Support UTF-8 dans la barre de navigation

Firefox 3

Ceux qui utilisent principalement le web US-ASCII ne remarqueront peut-être pas un des gros changements de la barre de navigation de Firefox 3 : le support multi-octets de l’UTF-8. C’est une très grande victoire en termes d’accessibilité, parce que les URI en langue non-ASCII étaient du code machine illisible dans Firefox 2, alors que maintenant dans Firefox 3 ils sont interprétés comme des polices lisibles.

Pour en savoir plus Firefox 3: UTF-8 support in location bar de Gen Kenai.

Protection contre les malwares

Firefox 3

Les "malwares" sont notre appellation pour les sites web qui essaient d’installer des logiciels non souhaités ou encore faire des choses non autorisées sur votre ordinateur. Firefox 3 garde une trace de tous les sites sur lesquels ont été vus des malwares et vous protège en les bloquant avant même que les pages ne soient chargées pour s’assurer que votre ordinateur ne courre jamais un risque. Vous pouvez ignorer les avertissements si vous le voulez, c’est votre navigateur, après tout, mais nous espérons que cette sécurité supplémentaire aidera à protéger les utilisateurs et à rendre le Web plus sûr pour tous.

Pour en savoir plus Mal-what? Firefox 3 vs. Bad People de Johnathan Nightingale.

Interface microformats

Firefox 3

Les microformats sont des formats simples, avec des données ouvertes, construits sur des standards existants. Firefox 3 inclut une nouvelle interface de microformats (API) qui peut être utilisée pour construire des greffons, mais sinon ils ne sont pas montrés dans l’interface utilisateur de Firefox 3.

Pour en savoir plus Use the new microformats API in Firefox 3 extensions du site d’IBM et Where are the microformats in Firefox 3? de Mike Kaply.

Support des applications web hors connexion

Firefox 3

Firefox 3 implémente des événements online et offline selon la spécification 1.0 des applications Web WHATWG. Cela signifie que les développeurs Web peuvent créer de nouvelles applications Web qui fonctionneront dans Firefox même quand l’ordinateur n’est pas connecté. Dans le mode "offline", les données d’une application Web sont stockées localement sur votre ordinateur qui est ensuite synchronisé avec le serveur quand la connexion est rétablie.

Pour en savoir plus Online and offline events, Offline resources in Firefox et Firefox 3: Offline App Demo de Mark Finkle et Offline Web Applications de Robert O’Callahan.

Gestionnaire de mots de passe

Firefox 3

Dans Firefox 3, les fonctionnalités du gestionnaire de mots de passe sont significativement améliorées et beaucoup mieux pensées. La boite de dialogue qui vous demande si vous voulez que Firefox sauvegarde un mot de passe est complètement remplacée, au lieu d’un pop-up auquel vous êtes forcé(e) de répondre avant que le login ait réussi, Firefox 3 donne le choix d’enregistrer un mot de passe donné grâce à une barre d’information qui se déroule depuis le haut de l’écran après que vous ayez entré votre mot de passe. Cette barre d’information n’est pas modale, vous pouvez donc continuer à utiliser le web normalement sans avoir à la supprimer préalablement. Cette barre restera jusqu’à ce que vous lui disiez que faire ou que vous quittiez le site sur lequel vous êtes.

En plus, le gestionnaire de mots de passe vous offre la possibilité de filtrer et de rechercher ce qui rend significativement plus facile de trouver et de gérer les mots de passe pour des sites particuliers. Ces changements sont relativement subtils, mais si vous avez des centaines de mots de passe stockés au bout du compte ces petits changements peuvent faire une énorme différence.

Pour en savoir plus Firefox 3: Password Management de Deb Richardson.

Améliorations de performance

Firefox 3

Firefox 3 est la version la plus rapide et la plus légère de Firefox à ce jour. Les tests de vitesse montrent une amélioration d’un facteur 2 à 4 par rapport à Firefox 2 et d’un facteur 9 par rapport à Internet Explorer 7. Les tests d’utilisation mémoire montrent que Firefox est 2 fois plus efficace que Firefox 2 et 4,7 fois plus efficace que IE7. L’accent a vraiment été mis sur les performances pour cette version et d’incroyables efforts ont été consacrés à l’obtention de ces chiffres.

Pour en savoir plus Firefox 3 Memory Usage de Stuart Parmenter.

Protection contre le phishing

Firefox 3

En plus de la nouvelle protection contre les malwares qui a été ajoutée à cette version, Firefox 3 protège également mieux contre le phishing. Les sites identifiés comme phishing sont maintenant bloqués tout de suite, avant même que les pages ne soient chargées, pour que votre navigateur ne soit jamais en danger. Firefox 2 chargeait la page, mais vous prévenait que c’était un site identifié comme dangereux en le mettant en gris et en affichant un message d’avertissement. La méthode de Firefox 3, qui correspond au comportement de protection contre les malwares, est plus sûre et vous expose à globalement moins de risques.

Pour en savoir plus Mal-what? Firefox 3 vs. Bad People de Johnathan Nightingale.

Plugins

Firefox 3

Les plugins sont de petits programmes de tierce-parties qui peuvent être ajoutés à Firefox pour gérer du contenu que Firefox ne gère pas lui-même. Sans le plugin Flash, par exemple, vous ne pourriez pas regarder des vidéos de YouTube. Firefox 3 propose une nouvelle fonctionnalité faisant partie du gestionnaire de modules complémentaires remanié que vous pouvez utiliser pour voir, activer et désactiver tout plugin que vous avez installé. Vous pouvez aussi utiliser l’affichage des plugins pour visiter la page d’origine du plugin (si elle est spécifiée) en faisant un clic droit sur le nom du plugin et en sélectionnant "Visiter la page Web".

De la même façon que d’autres greffons de Firefox 3, si un plugin est détecté comme contenant une vulnérabilité, Firefox le désactivera automatiquement et vous dira où obtenir une version à jour. C’est une amélioration de sécurité significative pour Firefox qui auparavant n’avait aucun moyen pour vous dire que vous aviez installé des plugins dangereux.

Pour en savoir plus Firefox 3: Plugins de Deb Richardson.

Bouton d’identification de site

Firefox 3

S’assurer que les utilisateurs sont en sécurité, à l’abri et protégés lorqu’ils naviguent sur le web est l’un des plus grands défis pour les concepteurs de navigateurs. Firefox 3 présente une nouvelle fonctionnalité de sécurité extrêmement importante, connue sous le nom de bouton d’identification de site. Ce bouton remplace et s’appuie sur l’omniprésente icône de "cadenas" qui était depuis si longtemps le premier indicateur de sécurité utilisé par les navigateurs. Plutôt que d’afficher simplement un petit cadenas quelque part, Firefox trouve tout ce qu’il peut sur le site que vous visitez et rend ces informations facilement accessibles grâce à un bouton à l’extrêmité gauche de la barre de navigation.

Firefox 3

Le bouton peut être dans une des trois couleurs – gris, bleu ou vert – et affiche le nouveau message d’identification de site quand on clique. Le message inclut une icône correspondante "Passport Officer" en gris, bleu ou vert et affiche un sommaire des informations disponibles sur l’identité du site. Maintenant, au lieu d’avoir un seul indicateur de l’état de cryptage (le cadenas), Firefox 3 vous fournit beaucoup plus de renseignements sur un large panel de niveaux de sécurité et de situations.

Pour en savoir plus Firefox 3: Site Identification button de Deb Richardson.

Barre d’adresse intelligente

Firefox 3

Dans Firefox 3 la barre d’adresse a été complètement refondue de manière extrêmement excitante. Surnommée affectueusement "AwesomeBar" (NdT : "Barre Géniale"), la nouvelle barre d’adresse intelligente vous laisse utiliser le champ d’URL de votre navigateur pour faire une recherche sur un mot clé dans votre historique et vos marque-pages. Vous n’avez plus à vous souvenir du nom de domaine de la page que vous cherchez, la barre d’adresse intelligente affichera les URL, les titres de pages et les tags de vos marque-pages et de votre historique correspondants à ce que vous tapez (même en plusieurs mots !) et trie les résultats selon un algorithme qui combine la fréquence et la nouveauté.

Les résultats montrent également les favicons des pages, les titres en entier, les URL et si vous avez marqué ou tagué le site précédemment. Alors que le passage de Firefox 2 à Firefox 3 peut être un petit peu dérangeant pour certains, une fois que vous aurez utilisé la barre d’adresse intelligente un moment vous vous demanderez comment vous faisiez pour vivre sans.

Pour en savoir plus AwesomeBar is awesome de Deb Richardson ainsi que ce petit screencast de Mike Beltzner.

Onglets

Firefox 3

Les onglets n’ont pas tant changé que ça entre Firefox 2 et 3 sauf en ce qui concerne l’ajout de nouvelles animations de défilement doux. Lorsque vous faisiez défiler votre barre d’onglets dans Firefox 2, les onglets changeaient un à un. Cela rendait le défilement un petit peu haché et brouillon. Avec le défilement doux, il est beaucoup plus facile de comprendre le mouvement et où les onglets vont. Cela se voit très clairement avec un film de démonstration, j’en ai donc créé un rapide, que vous pouvez voir ici : Smooth tab scrolling (.swf).

Thèmes

Firefox 3

Un des premiers buts du rafraîchissement visuel de Firefox 3 était de mieux intégrer le navigateur sur chaque plate-forme, tout en conservant une identité visuelle et une présence uniques. Firefox 2 ressemblait plus ou moins à la même chose sous Windows, Mac et Linux, mais ce n’est pas le cas de Firefox 3. Il y a quatre nouveaux thèmes distincts pour Firefox 3 – un pour Linux, Mac OS X, Windows XP et Windows Vista – et le changement touche chaque aspect de l’application. Chaque bouton, fenêtre, onglet, icone et boite de dialogue s’intègre maintenant à la plate-forme native, ce qui donne l’impression que Firefox fait naturellement partie de l’environnement de votre ordinateur.

Pour en savoir plus Firefox 3 Themes de Alex Faaborg et Firefox 3 for theme developers de Gavin Sharp..

Flux vidéo et audio

Firefox 3

Firefox 3 comprend une page améliorée de prévisualisation de flux qui détecte et affiche maintenant le contexte à côté des entrées de blog associées. De plus, Firefox 3 peut associer les podcasts vidéo avec une application, les podcasts audio avec une autre et tous les autres types de flux avec une troisième. Ces modifications sont relativement subtiles, mais fantastiquement utiles une fois que vous commencez à en tirer avantage.

Pour en savoir plus Firefox 3 and enclosures de Will Guaraldi.

Support des contrôles parentaux de Vista

Firefox 3

Windows Vista inclut des contrôles parentaux qui vous aident à gérer ce que vos enfants ont le droit de faire sur l’ordinateur. Firefox 3 inclut le support de ces contrôles parentaux, le gestionnaire de téléchargements est informé des situations où le contenu est bloqué par des proxys et les téléchargements bloqués déclenchent maintenant les bons messages de l’interface pour indiquer ce qui s’est produit. Cette fonctionnalité n’est disponible que sur la plate-forme Vista et sera développée et améliorée dans les futures versions de Firefox.

Pour en savoir plus Firefox 3: Parental controls de Jim Mathies et Mark Finkle.

Gestion des protocoles par des applications web

Firefox 3

La gestion des protocoles par des applications web est une nouvelle fonctionnalité de Firefox 3 qui donne plus de puissance aux applications web. Lorsque vous cliquez sur un liens avec un protocole spécifique Firefox peut maintenant envoyer les informations de ce lien à une application Web définie si cette application web dispose de cette fonctionnalité. Par exemple, les liens "mailto:" peuvent maintenant être gérées par une application web comme Yahoo! mail à la place du client de messagerie par défaut de votre ordinateur. Parmi d’autres protocoles actuellement supportés, on trouve "webcal:", "tel:" et "fax:".

Les développeurs qui sont intéressés par l’ajout du support de protocoles par des applications web devraient lire l’article Gestionnaires de protocoles web du Mozilla Developer Center.

Pour en savoir plus Firefox 3: Web protocol handlers de Mark Finkle.

Conclusion

Et voilà, un large tour du propriétaire (en aucun cas exhaustif) des nouvelles fonctionnalités et des améliorations de Firefox 3, des gestionnaires de modules complémentaires à la gestion de protocoles par des applications Web. Presque toutes les parties du navigateur ont été améliorées d’une manière ou d’une autre.

Firefox 3 a été développé sur approximativement trois ans en définitive et des milliers de développeurs, de designers, de localisateurs, de testeurs, de marketeurs et d’auteurs de documentation y ont contribué autour du monde. Le navigateur Firefox est produit par une des plus grandes communautés open source du monde et nous en sommes tous extrêmement fiers et enthousiastes d’enfin le mettre entre les mains de millions de gens.

Si vous ne l’avez pas encore fait vous devriez aller sur le site du Firefox Download Day pour aider à établir un nouveau record du monde Guinness. Une fois que c’est fait, rendez-vous sur le Mozilla Party Central pour trouver ou organiser un événement. Nous espérons que vous nous rejoindrez tous pour aider à fêter la sortie du meilleur Firefox de tous les temps.

Cet article (et ses copies d’écran) sont sous licence Creative Commons By-Sa.

Firefox 3 - Download Day

Cette dernière illustration est extraite de l’opération Download Day 2008 qui vise lors de la sortie de Firefox 3 à établir un nouveau record du monde Guinness du logiciel le plus téléchargé en 24h. J’avoue ne pas être un grand fan de ce type de marketing à l’américaine. Par contre parcourir la carte du monde de ceux qui se sont déjà enregistrés pour participer a quelques chose de fascinant. Ainsi ils sont déjà 61 au Tadjikistan. United Colors of a Free Software World en quelque sorte…