Edvige, Hadopi, Paquet Télécom… se non è vero, è ben trovato !

Dreammaker182 - CC by-saFichier Edvige, Loi Hadopi, Paquet Télécom… Il y a une sorte de mail viral qui circule en ce moment sur le réseau français, certains allant même jusqu’à se demander si l’association « Parents pour la Société de l’Information et de la Communication » (PSICO) existe réellement (les mêmes en gros qui acceptent les valises virtuelles bourrées de dollars issues du Nigéria).

Je le recopie ici parce que comme disent mes amis italiens : « se non è vero, è ben trovato ! »

Il ne manquait plus que l’interdiction du logiciel libre comme cancer de la nouvelle économie marchande (permettant qui plus est de contourner les protections et les surveillances) et nous avions la totale 😉

Ce qui m’offre l’occasion de rappeler au passage l’existence de la Quadrature du Net, véritable balise éclairante pour moi (pour nous ?) sur tous ces sujets parfois complexes et techniques mais fondamentaux pour l’avenir de nos sociétés numériques c’est-à-dire, qu’on le veuille ou non, de nos sociétés tout court ![1].

Lettre ouverte au Président de la République Nicolas Sarkozy

Un communiqué de l’association « Parents pour la Société de l’Information et de la Communication » (PSICO)

Nous nous permettons de nous adresser à vous à la veille de l’adoption par le Parlement de la loi dite « Paquet Telecom » pour soutenir votre politique de la manière la plus vigoureuse.

Etant parents de jeunes consommateurs, nous faisons comme vous le constat que l’Internet devient une zone de non-droit et qu’il convient d’y mettre de l’ordre. Tout doit être mis en oeuvre afin que nos enfants respectent les oeuvres protégées par le droit d’auteur et ne nuisent en aucun cas aux intérêts des artistes, des industries culturelles, des opérateurs de télécommunications et des investisseurs qui sont la source même du progrès économique de notre pays.

Aussi nous soutenons les mesures promulguées par le projet de loi :

1 – Mise en place par les industriels et les opérateurs de télécommunication d’une police privée dotée de moyens de surveillance du réseau adaptés à la menace qu’ils subissent.

2 – Généralisation sur tous les ordinateurs personnels des citoyens français de logiciels d’écoute permettant à cette police de vérifier à distance la légalité des usages.

3 – Encouragement de la diffusion de dispositifs anti-copie sur tous les produits numériques et pénalisation de auteurs de logiciels qui pourraient permettre de les contourner.

4 – Rappel à l’ordre des contrevenants par un courriel d’avertissement suivi de mesures graduelles de répression par les agents de l’Etat.

5 – Pénalisation des auteurs de logiciels permettant éventuellement l’échange non sécurisé d’oeuvres soumises au droit d’auteur.

En tant que parents responsables, nous avons décidé de nous mobiliser, non seulement pour montrer à nos enfants le bienfondé de ces mesures, mais aussi pour faire tout ce qui est en notre pouvoir pour favoriser leur pleine et entière application. C’est pourquoi, notre association entend :

1 – Mettre en place une permanence téléphonique pour conseiller et venir en aide aux parents d’enfants contrevenants.

2 – Editer des manuels en ligne permettant aux parents de vérifier le bon fonctionnement des mesures de protection et d’écoute sur les ordinateurs de leurs enfants.

3 – Mobiliser nos enfants pour qu’ils fassent connaître les faits délictueux de leur camarades à notre cellule de recoupement de l’information.

4 – Transmettre les cas constatés aux services de l’Etat, en particulier au service du fichier Edvige pour les enfants de plus de 13 ans.

5 – Effectuer une veille citoyenne et un suivi sur l’application de la loi afin que, dans le respect de l’Egalité républicaine, tous les contrevenants subissent effectivement les conséquences de leurs actes délictueux.

Ainsi, nous Parents, unis avec les industriels de la culture et les services de l’Etat, nous réussirons ramener l’ordre sur le réseau et à éduquer nos enfants dans le respect de la Création, de la Culture, du Commerce et du Droit. Ainsi nous aurons contribué à ce que la Technologie reprenne la place qu’elle n’aurait jamais du quitter, celle du contrôle de l’application de nos valeurs fondamentales !

Soyez certain, Monsieur le Président de la République de notre soutien entier et inconditionnel.

Pour l’Association des Parents pour la Société de l’Information et de la Communication (PSICO), son Président, Adolf Bit-Torride

Notes

[1] Crédit photo : Dreammaker182 (Creative Commons By)




Lessazo ou le rayon de soleil musical sous Licence Art Libre

Hamed Saber - CC byLe groupe Lessazo, c’est JosephK qui vient de me le faire découvrir et qu’il en soit ici chaleureusement remercié parce qu’il s’agit selon moi d’une véritable perle de la culture libre francophone.

Voici ce qu’on peut lire sur le site officiel : « Les oeuvres musicales proposées sont sous Licence Art Libre. Vous avez ainsi la liberté de copier, diffuser et transformer les œuvres sous conditions de garantir ces mêmes libertés. Cette licence permet d’appliquer les principes essentiels à la création artistique. » Comme dirait l’autre, c’est leur choix et on ne s’en plaindra pas 😉

Avec l’album « Soleil d’hiver »[1], vous voici en effet parti pour un beau voyage de plus de deux heures entre l’Afrique et le France. Un voyage qui… mais cessons séance tenante le bavardage et découvrons ensemble, par exemple la chanson « Ikaso (la maison tremble) »[2] :

Ou encore « Moussa » :

Les voici rapidement présentés dans ce reportage vidéo de Rue Léon TV :

—> La vidéo au format webm

Rendez-vous au prochain concert…

Notes

[1] Crédit photo : Hamed Saber (Creative Commons By)

[2] L’album « Soleil d’hiver » est en vente chez 12 BD Production (qui propose d’autres sélections musicales sous Licence Art Libre soit dit en passant).




Quand Stanford alimente à son tour les Open Educational Ressources

La célèbre université de Stanford emboîte le pas d’autres vénérables institutions éducatives telle le MIT et propose elle aussi désormais des Open Educational Ressources avec le lancement d’un site dédié : Stanford Engineering Everywhere dont nous avons traduit ci-dessous la page d’accueil (merci Olivier).

Pour le moment une dizaine de cours sont disponibles en informatique, intelligence artificielle et robotique.

Tout comme le programme MIT OpenCourseWare, les ressources proposées sont sous licence Creative Commons BY-NC-SA (signifiant par là-même que tout un chacun est libre de les utiliser, les diffuser, les distribuer et, point important quand il s’agit d’éducation, de les modifier et les adapter à ses propres besoins, tant qu’aucune exploitation commerciale n’est en jeu).

En France on est apparemment encore très frileux sur le sujet (à comparer avec l’Espagne par exemple) mais gageons que nous saurons rapidement rattraper notre retard (du moins l’espère-je).

Je me souviens des conditions plus que difficiles des étudiants de l’université de Bangui (Centrafrique) lorsque je faisais ma coopération là-bas. C’était certes il y a longtemps (aux premiers temps d’internet pour être plus précis) et la situation à dû certainement évoluer favorablement depuis mais quelle chance tout de même que de parfaire désormais sa formation avec ces supports de cours toujours plus nombreux mis à disposition par les plus prestigieuses universités d’Amérique ou d’ailleurs.

Copie d'écran - Stanford - Engineering Everywhere

Stanford Engineering Everywhere

Stanford Engineering Everywhere

Pour la première fois de son histoire, l’université de Stanford (Californie) met gratuitement à disposition des étudiants et enseignants du monde entier ses cours d’ingénierie les plus populaires. Le programme Stanford Engineering Everywhere (SEE) ouvre l’expérience de Stanford en ligne aux étudiants et professeurs. Tout ce dont vous avez besoin est un ordinateur et une connexion Internet. Vous avez accès aux vidéos des cours, aux polycopiés, vous pouvez passer les quizz et les tests et communiquer avec d’autres étudiants SEE comme vous le souhaitez.

Cet automne, SEE inaugure son programme en vous offrant l’un des enseignements les plus populaires à Stanford : son cours en trois parties d’introduction à l’informatique, auquel assiste la majorité des élèves préparant un diplôme à Stanford, en plus de sept autres cours plus spécialisés sur l’intelligence artificielle et l’ingénierie électrique.

Stanford Engineering Everywhere vous propose :

  • Des vidéos de cours entiers disponibles en streaming ou en téléchargement où vous voulez, quand vous voulez
  • Tous les supports de cours, ce qui comprend les programmes, les polycopiés, les devoirs ainsi que les examens
  • La possibilité de se connecter avec d’autres étudiants SEE
  • Le support des PC, Mac et des appareils communiquants

Stanford encourage tous les professeurs à faire usage des outils pédagogiques mis à disposition pour leurs propres cours. Une licence Creative Commons permet l’usage libre et ouvert, la réutilisation, l’adaptation et la distribution des ressource présentes sur Stanford Engineering Everywhere.




Mozilla travaille à corriger le bug Firefox dans Ubuntu

Qualifié par certains de tempête dans un verre d’eau, le bug 269656 d’Ubuntu concernant l’apparition d’un CLUF à valider au premier démarrage de Firefox a suscité de nombreux commentaires.

La traduction[1] de ce billet issu du blog de la Présidente de la Mozilla Foundation Mitchell Baker montre que Mozilla est conscient du problème et travaille à le corriger.

Il témoigne également au passage du fait que Mozilla sait être réactif et à l’écoute.

Copie d'écran - Mitchell Baker

Ubuntu, Firefox et les problèmes de licence

Ubuntu, Firefox and License Issues

Mitchell Baker – 15 Septembre

Ubuntu a récemment développé un correctif qui fait apparaître un Contrat de Licence Utilisateur Final (CLUF) dans Firefox. Cela a soulevé quelques interrogations. La première touche le contenu du contrat, une autre concerne la présentation et la troisième questionne l’utilité d’une telle licence.

Nous devons reconnaître au préalable que oui, les termes du contrat de licence ne sont pas corrects. On devrait y lire que le code est régi par les licences des logiciels libres, on ne devrait pas y trouver le jargon habituel des CLUFs comme c’est le cas dans la version actuelle. Nous avons mis au point une licence qui renvoie aux licences des logiciels libres, mais en ne la communiquant pas à Ubuntu et aux autres distributeurs et en ne la rendant pas publique nous avons fait une énorme erreur. Une erreur que nous corrigerons dès que possible.

Ensuite, la présentation de la licence pose problème aux gens. Je pense qu’avec le bon contenu cette présentation n’est si mauvaise en soi. Elle doit rappeler que le logiciel est basé sur les licences de logiciels libres auxquels nous sommes très attachés. Mais quand bien même, la présentation peut continuer à poser problème. Soyez sûr que nous travaillons sur ce point. Nous le ferons de manière transparente. Vous retrouverez rapidement des messages à ce propos.

Et il reste la troisième question, celle des services. La licence de logiciel libre couvre-t-elle aussi les services auxquels vous avez accès ? Nous pensons que ce n’est pas toujours le cas et la licence l’établira clairement. Le code est soumis aux licences de logiciels libres et nous aurions dû l’affirmer plus distinctement.

Ce qui nous amène à une autre question : est-il pertinent de montrer aux gens les termes relatifs aux logiciels et aux services à leur disposition ? Quelques commentaires remettent en question l’utilité de ces termes. Là encore, si le contenu de notre licence avait été pertinent le problème ne se poserait peut-être pas car on devrait y trouver référence aux licences de logiciels libres. Nous (c’est-à-dire Mozilla) nous sommes tirés une balle dans le pied avec le contenu obsolète et incorrect (de la licence). J’espère donc que nous pourrons débattre sur ce sujet, mais je crois que nous devons en priorité régler les autres problèmes.

Nous prenons ce problème à cœur et travaillons d’arrache-pied pour le corriger.

Notes

[1] Traduction non officielle d’Olivier (Framalang).




Soutenir le logiciel libre au Parlement européen

Lu sur LinuxFr.

Pour être adoptée, la déclaration ci-dessous doit recueillir 393 signatures d’ici le 25 septembre 2008. Toutes les personnes qui soutiennent le Logiciel Libre en France et en Europe sont appelées à contacter leurs eurodéputés pour leur demander de signer cette déclaration lors de la session plénière de la semaine prochaine.

Copie d'écran - LinuxFr

Déclaration écrite sur l’utilisation des "logiciels libres"

19.5.2008 – 0046/2008
Échéance : 25.9.2008

déposée conformément à l’article 116 du règlement par Jean Louis Cottigny, Pierre Pribetich, Michel Rocard, Bronislaw Geremek et Daniel Cohn-Bendit sur l’utilisation des "logiciels libres"

Le Parlement européen,

– vu l’article 116 de son règlement,

A. considérant les disparités croissantes d’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication au sein de l’Union européenne, reflétées par l’établissement d’une fracture numérique, nouvelle cause de la disparité sociale contribuant à exclure une population déjà fragilisée,

B. considérant que ces nouvelles technologies sont devenues un outil essentiel dans des domaines aussi variés que l’emploi, la formation, l’information, etc…,

C. considérant aussi que les citoyens européens ont le droit inaliénable d’accéder sans contrainte aux documents et informations émanant des institutions les représentant,

D. considérant enfin que l’utilisation des "logiciels libres" apparaît comme un des moyens efficaces de réduction de cette fracture numérique et que cette solution mise en place par certains États membres au sein de leurs administrations apporte des résultats probants,

1. demande que l’Union européenne prenne les mesures nécessaires afin d’aider au financement de la recherche publique en matière de logiciels libres;

2. demande au Parlement de faire migrer l’ensemble de son réseau informatique vers ce type de logiciels;

3. charge son Président de transmettre la présente déclaration, accompagnée du nom des signataires, aux Parlements des États membres, au Conseil et à la Commission, afin qu’ils s’associent à cette démarche.




Largage de liens en vrac #7

Marcodede - CC byQuelques petites news logicielles qui ont retenu mon attention cette semaine. Rappel : si vous voulez toute la série, c’est ici[1].

Cet article fait partie de la série Softs en Vrac, sorte d’antichambre de l’annuaire Framasoft.

  • OpenGoo : Projet très ambitieux, puisqu’il s’agit d’une suite bureautique complète en ligne (traitement de texte, tableur…). Un Google Docs ou Zoho mais en version libre que l’on peut installer sur son propre serveur (histoire de garder aussi ses fichiers en sécurité). Il est fort opportun d’occuper aussi ce terrain-là histoire de ne pas laisser s’imposer lentement mais sûrement une situation Google everywhere.
  • Zimplit : Un exemple de ce que seront peut-être nos futurs CMS : pas d’interface admin, pas de php/mysql (pas de base de données), édition ultra simple à même la page, ajax à tous les étages. C’est assez impressionnant. Petit bémol avec la présence d’une licence commerciale dont le principal intérêt serait d’ôter toute référence à Zilmplit.
  • Indywiki : Une manière non seulement originale mais à l’usage fort pratique de lire, rechercher et se promener sur Wikipédia. Dans plusieurs fenêtre différentes on voit ainsi textes, photos, liens, etc …. se rapportant à votre recherche, après analyse des liens sortants et entrants de l’article en cours.
  • Circular Application Menu (CAM) : Comme son nom l’indique un spectaculaire menu circulaire pour votre bureau GNOME. Entre le magnifique gadget et la réelle utilité, mon cœur chavire.
  • Jubler : Une application Java pour faire du sous-titrage vidéo. Encore jeune mais à suivre d’autant plus que le libre est assez peu présent dans ce domaine.
  • Plex : Pour Mac OS X, un media center libre (basé sur XBMC) qui fera la joie de votre télécommande et viendra avantageusement remplacer Apple Front Row.
  • Sweetcron : Un CMS, pour l’instant en état de buzz, spécialisé dans le lifestreaming c’est-à-dire permettant d’agréger tous vos fils RSS, toutes vos photos Flickr, vos liens delicious, vos vidéos YouTube, votre profil Facebook et que sais-je encore. Un peu comme Netvibes mais chez vous.
  • How-To: Install Ubuntu Linux With No Optical Drive : Si vous êtes fatigué de graver des CD pour installer Ubuntu, voici comment faire pour s’en passer et n’utiliser qu’une clé USB. Pratique lorsque l’on passe chez sa belle-mère et qu’on souhaite lui faire voir un peu de liberté.
  • Code Reuse in Google Chrome Browser : Instructif petit passage en revue des nombreux petits bouts de code utilisés par Google pour son nouveau navigateur. Comme il est rappelé dans l’article : "good coders code, great reuse".
  • VRMS : Pour ceux, comme Stallman (d’où l’hommage dans le nom), qui recherchent la liberté absolue sur leur ordinateur. Un petit script qui va chercher vos paquets qui ne respectent pas la liberté au sens du Contrat Social Debian. Pour Debian donc et ses dérivés comme Ubuntu.

Notes

[1] Crédit photo : Marcodede (Creative Commons By)




La Framakey fait sa rentrée

La Framakey fait elle aussi sa rentrée, et comme tout élève, elle grandit et murit.

Ainsi, la taille du pack est aujourd’hui plutôt destinée aux clés de 1Go (5 à 10€ dans toutes les bonnes crémeries), mais pour ce poids là, vous trouverez non plus 6 mais 35 logiciels !

OpenOffice.org et Firefox sont bien entendu de la partie, mais aussi Gimp (retouche photo), Inkscape (dessin vectoriel), InfraRecorder (gravure de CD/DVD), Audacity (manipulation sonore), SumatraPDF (visualisation de PDF) ou MoneyManagerEx (comptabilité) et bien d’autres (jeux, utilitaires, P2P, outils d’accessibilité, etc).

À découvrir et télécharger depuis http://www.framakey.org/Pack/PackFull

Cette version ouvre aussi la voie vers la Framakey 2.0, prévue pour la fin de l’année (enfin, si les moyens sont là !) qui proposera (qui a dit enfin ?) un outil simple pour choisir vous-même les logiciels que vous souhaitez avoir dans votre clé, sans passer par un navigateur web.

En moins de 5 clics, vous pourrez installer, légalement et gratuitement, plusieurs centaines de logiciels d’un seul coup, mais aussi des applications web prêtes à l’emploi (par exemple Dotclear, WordPress, Drupal, Spip, Joomla ou Mediawiki), ainsi que des contenus libres (video, musique, textes…).

« La Framakey, c’est une arme de diffusion massive de contenus et logiciels libres. » C’est ainsi que s’amuse parfois à la qualifier son principal pygmalion Pierre-Yves Gosset, à qui nous devons cette présentation vidéo[1] qui donne plus détails sur tous ces changements présents et à venir.

Téléchargement de la vidéo au format AVI (30 Mo)

Notes

[1] Vidéo réalisée avec les moyens du bord, mais uniquement à base de logiciels libres.




10 différences fondamentales entre Linux et Windows

Ce n’est pas la première fois que le Framablog verse dans les différences Windows/Linux.

On croit avoir déjà tout dit. Et pourtant on arrive encore (selon nous) à trouver des articles apportant un éclairage si ce n’est nouveau en tout cas bien construit et argumenté.

10 différences fondamentales entre Linux et Windows

10 fundamental differences between Linux and Windows

Jack Wallen – 26 août 2008 – TechRepublic.com
(Traduction Framalang : Yonnel et Daria)

Cela fait maintenant plus de 10 ans que je suis dans la communauté Linux. Depuis le tout début, je sais qu’il y a des différences basiques entre Linux et Windows qui les distinguera toujours. Cela ne veut pas dire, pas le moins du monde, que l’un est meilleur que l’autre. Cela veut dire qu’ils sont fondamentalement différents. Beaucoup, selon la perspective d’un système d’exploitation ou de l’autre, ne saisissent pas vraiment les différences entre ces deux moteurs. J’ai donc décidé qu’il pourrait être bien utile pour le public de faire la liste des différences primaires entre Linux et Windows.

1. Accès total vs pas d’accès

L’accès au code source est probablement LA différence la plus significative entre Linux et Windows. Le fait que Linux soit sous licence publique GNU garantit que les utilisateurs (de tout type) peuvent avoir accès (et droit de modification) au code jusqu’au noyau qui sert de fondement au système d’exploitation Linux. Vous voulez jeter un coup d’œil au code de Windows ? Bonne chance. À moins d’être membre d’un groupe trié sur le volet (et pour beaucoup une élite), vous ne verrez jamais le code qui constitue le système d’exploitation Windows.

Vous pouvez interpréter ceci depuis chaque rive du fleuve. Certains disent que le fait de donner un accès public au code ouvre le système d’exploitation (et les logiciels qui s’y exécutent) aux développeurs mal intentionnés qui se serviront de chaque faille qu’ils trouveront. D’autres disent que le fait d’avoir un accès total au code aide à générer des améliorations et des corrections de bugs plus rapides pour empêcher à ces développeurs mal intentionnés de venir à bout du système. Occasionnellement, je me suis plongé dans le code de quelques applications Linux, et au bout du compte, j’ai été heureux du résultat. Est-ce que j’aurais pu le faire avec une application Windows sans accès aux sources ? Non.

2. Liberté de licences vs restriction de licences

Avec l’accès au code, nous avons la différence entre les licences. Je suis sûr que chaque professionnel de l’informatique pourrait parler des heures des licences de logiciels pour PC. Regardons juste les aspects clés des licences (sans rentrer dans le jargon juridique). Avec un système d’exploitation Linux à licence GPL, vous êtes libre de modifier ce logiciel et de l’utiliser, même de le republier ou de le vendre (tant que vous mettez le code à disposition). Également, avec la GPL, vous pouvez télécharger une seule copie d’une distribution (ou application) Linux et l’installer sur autant de machines que vous le souhaitez. Avec la licence Microsoft, vous ne pouvez faire aucune de ces choses. Vous êtes limité au nombre de licences que vous achetez, donc si vous achetez 10 licences, vous ne pouvez légalement installer ce système d’exploitation (ou cette application) que sur 10 machines.

3. Support en ligne assuré par des groupes d’utilisateurs vs support payant

C’est un point qui fait fuir la plupart des entreprises. Mais ce n’est vraiment pas nécessaire. Avec Linux, vous avez du support grâce à une énorme communauté, via des forums, les moteurs de recherche, et plein de sites web spécialisés. Et bien sûr, si vous en ressentez le besoin, vous pouvez acheter des contrats de support à une des grosses entreprises Linux (par exemple Red Hat ou Novell).

Il est vrai que, quand vous utilisez le support de la communauté inhérent à Linux, vous y perdez pas mal de temps. Vous pourriez avoir un problème quelconque, poster sur une liste de diffusion ou sur un forum, et en dix minutes être noyé sous les suggestions. Ou alors ces suggestions pourraient prendre plusieurs heures avant d’arriver. Parfois, cela semble ne dépendre que du hasard. Mais, quand même, généralement, la plupart des problèmes avec Linux ont déjà été rencontrés, et sont documentés. Il y a donc beaucoup de chances pour que vous trouviez votre solution assez rapidement.

Côté face, le support pour Windows. Oui, vous pouvez prendre le même chemin avec Microsoft et vous fiez aux utilisateurs pour trouver des solutions. Il y a juste autant de sites d’aide/listes/forums pour Windows qu’il y en a pour Linux. Et vous pouvez acheter du support à Microsoft-même. La plupart des responsables d’entreprise sont des proies faciles pour le filet de sécurité apporté par un contrat de support. Mais la plupart des responsables n’ont pas eu à faire appel au dit contrat de support. Des diverses personnes que je connais, et qui ont utilisé soit un contrat de support payant Linux soit un contrat de support payant Microsoft, je ne peux pas affirmer que les uns étaient plus satisfaits que les autres. Cela amène bien sûr la question « pourquoi tellement de gens disent-ils que le support pour Microsoft est meilleur que celui pour Linux ? »

4. Support matériel complet vs partiel

Un point qui peu à peu tend à disparaître est le support matériel. Il y a des années, si vous vouliez installer Linux sur une machine, il vous fallait vous assurer de bien sélectionner chaque pièce, sinon votre installation n’aurait pas fonctionné à 100%. Je me souviens, vers 1997, d’avoir essayé de comprendre pourquoi je n’arrivais pas à détecter mon modem avec Caldera Linux ou Red Hat Linux. Après bien des recherches, j’ai découvert que j’étais l’heureux propriétaire d’un Winmodem. J’ai donc dû aller acheter un modem externe US Robotics, parce que c’était le seul modem dont je savais qu’il fonctionnerait. Ce n’est plus aussi fréquent à présent. Vous pouvez prendre un PC (ou un portable) et il y a toutes les chances qu’une ou plusieurs distributions Linux puisse s’installer et fonctionner presque à 100%. Mais il reste toujours des exceptions. Par exemple, la fonction hiberner/suspendre reste problématique sur beaucoup de portables, même si cela s’est beaucoup amélioré.

Avec Windows, vous savez que quasiment tout le matériel fonctionnera avec le système d’exploitation. Bien sûr, parfois (et je n’arrête pas d’en faire l’expérience) vous vous retrouvez à passer la majeure partie de la journée à la recherche des bons pilotes pour ce matériel dont vous n’avez plus le disque d’installation. Mais vous pouvez aller acheter cette carte Ethernet à dix centimes, en sachant qu’elle fonctionnera sur votre machine (pour autant que vous ayez ou que vous trouviez les pilotes). Vous pouvez aussi être assuré que quand vous achetez cette carte graphique incroyablement puissante, vous pourrez probablement l’exploiter au maximum.

5. Ligne de commande vs pas de ligne de commande

Peu importe ce qu’est advenu le système d’exploitation Linux et que l’environnement graphique de bureau soit désormais si extraordinaire, la ligne de commande sera toujours un outil précieux pour qui a besoin d’administrer sa machine. Rien ne remplacera jamais mon éditeur de texte préféré, ssh, et n’importe quel outil de ligne de commande donné. Je n’imagine pas l’administration d’une machine Linux sans la ligne de commande. Mais pour l’utilisateur de base il en va différemment. Vous pourriez utiliser une machine Linux des années sans jamais toucher à la ligne de commande. Pareil pour Windows. Vous pouvez quand même utiliser la ligne de commande dans Windows, mais très loin des possibilités sous Linux. De plus, Microsoft a tendance à cacher à ses utilisateurs l’invite pour utiliser la ligne de commande. Sans aller dans Exécuter et taper cmd (ou command, ou je ne sais trop quoi maintenant), l’utilisateur ne saura même pas que l’outil de ligne de commande existe. Et si un utilisateur réussit à atteindre la ligne de commande Windows, que pourrait-il vraiment en faire ?

6. Installation des applications centralisée vs non centralisée

Le titre de ce point pourrait vous laisser complètement baba. Mais réfléchissons-y une seconde. Sous Linux vous avez (avec presque toutes les distributions) un endroit central, où vous pouvez rechercher, ajouter ou supprimer des logiciels. Je parle des systèmes de gestion de paquets, comme Synaptic. Avec Synaptic, vous pouvez ouvrir un outil, chercher une application (ou un groupe d’applications), et installer cette application sans avoir à chercher quoi que ce soit sur le web (ou à acheter quoi que ce soit).

Sous Windows, rien de la sorte. Vous devez savoir où trouver le logiciel que vous voulez installer, le télécharger (ou mettre le CD dans votre machine), et exécuter setup.exe ou install.exe grâce à un simple double clic. Pendant longtemps, on pensait qu’il était de loin plus facile d’installer des applications sous Windows que sous Linux. Et pendant longtemps, on pensait bien. Plus vraiment maintenant. L’installation sous Linux est simple, sans effort, et centralisée.

7. Flexibilité vs rigidité

Je compare toujours Linux (surtout le bureau) et Windows à une pièce dont le plancher et le plafond sont soit fixes soit mobiles. Sous Linux, vous avez une pièce où vous pouvez rehausser ou abaisser le plancher et le plafond, à volonté, aussi haut ou bas que vous le voulez. Sous Windows, impossible de bouger ce plancher et ce plafond. Vous ne pouvez pas aller plus loin de ce que Microsoft a jugé nécessaire.

Prenez, par exemple, le bureau. À moins que vous ne soyez prêt à payer et à installer une application non-Microsoft qui peut changer l’apparence du bureau, sous Windows vous êtes coincé dans ce que Microsoft a déclaré être le meilleur bureau pour vous. Sous Linux, vous pouvez pratiquement adapter l’apparence et le comportement de votre bureau exactement à ce que vous voulez/ce dont vous avez besoin. Vous pouvez avoir autant ou aussi peu sur votre bureau que vous le voulez. D’un Fluxbox simple et plat à une expérience 3D Compiz extrême, le bureau Linux est l’environnement le plus flexible qui soit sur un ordinateur.

8. Les fans vs les entreprises

Je voulais ajouter ceci parce que même si Linux a dépassé de beaucoup ses racines universitaires, les utilisateurs de Linux ont tendance à être des fans qui occupent la tribune et sont prompts à débiter toutes sortes de raisons de choisir Linux plutôt que Windows. Je m’en rends coupable quotidiennement (je fais de mon mieux pour recruter de nouveaux fans), et c’est une étiquette que je revendique. Bien sûr, cela est perçu par certains comme moins professionnel. Après tout, pourquoi est-ce que quelque chose qui est désormais de digne d’un environnement d’entreprise a ou aurait besoin de pom-pom girls ? Le logiciel ne devrait-il pas se diffuser massivement tout seul ? De par la nature ouverte de Linux, celui-ci doit se débrouiller sans l’aide des budgets marketing et du gros portefeuille de Microsoft. En conséquence, les fans ont besoin de prêcher la bonne parole. Et le bouche à oreille est le meilleur allié de Linux.

Certains associent ce fanatisme au chahut universitaire qui confine Linux aux sous-sols des réunions de LUGS. Permettez-moi d’être en désaccord. Une autre entreprise, grâce à son simple lecteur de musique et à son téléphone, est tombée dans le même fanatisme, et pourtant l’image de cette entreprise n’a pas été écornée par ce fanatisme. Windows n’a pas ces fans. À la place, Windows a un bataillon d’administrateurs officiels qui croient au battage médiatique des parts de marché, des chiffres trompeurs qui les rassurent qu’ils seront employés jusqu’à la nuit des temps.

9. Médias amovibles automatiquement vs pas automatiquement

Je me souviens de cette époque où il vous fallait monter sa disquette pour pouvoir l’utiliser, et la démonter pour la sortir. Eh bien, ces jours sont presque terminés (mais pas complètement). Un problème qui nuit aux nouveaux utilisateurs est l’utilisation des médias amovibles. L’idée d’être obligé de « monter » manuellement un lecteur de CD pour accéder au contenu du disque est complètement étrangère aux nouveaux utilisateurs. Il y a une raison pour que ce soit ainsi. Parce que Linux a toujours été une plate-forme multi-utilisateurs, on pensait qu’en forçant un utilisateur à monter un média pour l’utiliser, cela empêcherait les fichiers de cet utilisateur d’être remplacés par un autre utilisateur. Pensez-y : sur un système multi-utilisateurs, si tout le monde avait instantanément accès à un disque qui venait d’être inséré, qu’est-ce qui les empêcherait de supprimer ou de remplacer un fichier qui venait juste d’être ajouté au média ? Les choses ont maintenant évolué au point que les sous-systèmes de Linux sont paramétrés pour pouvoir utiliser un périphérique amovible de la même façon que sous Windows. Mais ce n’est pas la norme. Et en plus, qui refuse d’éditer manuellement le fichier /etc/fstab ?

10. Les niveaux d’exécution superposés vs un seul niveau d’exécution

Je n’ai pas pu trouver un meilleur titre pour ce point, c’est donc une description. Ce dont je parle est la capacité inhérente à Linux de s’arrêter sur différents niveaux d’exécution. Ainsi, vous pouvez travailler soit en ligne de commande (niveau d’exécution ou runlevel 3) soit avec l’interface graphique (runlevel 5). Cela peut vraiment sauver votre chemise, quand votre serveur graphique est vraiment bien dézingué, et que vous devez régler le problème. Vous pouvez y arriver en démarrant sur le niveau d’exécution 3, en vous identifiant en tant que propriétaire du système, pour identifier/résoudre le problème.

Sous Windows, vous vous contentez d’une ligne de commande en mode sans échec, et là vous n’êtes pas sûr d’avoir les utilitaires qu’il vous faut pour régler le problème. Sous Linux, même en runlevel 3, vous pouvez quand même réussir à installer un utilitaire pour vous aider (tapez apt-get install application-de-votre-choix via la ligne de commande). Il y a de plus une autre utilité. Mettons que la machine en question est un serveur web ou un serveur de mails. Vous voulez lui allouer toute la mémoire dont vous disposez, donc vous ne voulez pas que la machine démarre sur une session graphique. Toutefois, il y a des moments où vous voulez vraiment l’interface graphique pour l’administration de votre machine (même si vous pouvez pleinement administrer un serveur Linux depuis la ligne de commande). Parce que vous pouvez exécuter la commande startx depuis la ligne de commande en runlevel 3, vous pouvez tout de même démarrer votre serveur graphique et avoir également votre interface habituelle. Sous Windows, vous êtes coincé sur une session graphique, à moins de rencontrer un gros problème.

C’est vous qui voyez…

Ce sont là 10 différences fondamentales entre Linux et Windows. À vous de décider si ces différences avantages l’un ou l’autre système d’exploitation. Moi ? Eh bien je pense être précédé par ma réputation (et mes opinions), je n’ai donc probablement pas besoin de dire que je suis convaincu que la balance penche du côté de Linux.