Comment l’Eee PC m’a montré que j’avais tort à propos de Linux

EeePC - François Schnell - CC By

Difficile de ne pas être au courant, l’Eee PC d’Asus[1] vient enfin de sortir officiellement en France.
Contrairement à Nitot et Stoehr je ne l’ai pas encore eu entre les mains[2] mais je suis de ceux qui pensent qu’avec lui, l’OLPC XO et autres CloudBook, on tient effectivement une petite révolution ou plutôt une belle librévolution.

Il y a tout d’abord son prix qui est franchement exceptionnel par rapport à ce que l’on a connu par le passé.
Ce prix casse une barrière à n’en pas douter. Il permet ainsi par exemple aux plus aisés de s’acheter un ordinateur nomade d’appoint idéal pour surfer dans les zones wi-fi, aux plus démunis de s’offrir leur premier ordinateur, aux écoles de s’équiper à moindre coût, aux parents d’en offrir un perso à leur progéniture, etc.

Il y a également son orientation internet.
Mine de rien il entérine la nouvelle donne qui voit bon nombre de nos données et ressources quitter notre disque dur pour se promener (tranquillement ?) sur internet. Si je regarde nombrilistiquement mon propre cas (messagerie Gmail, traitement de texte et tableur Google Documents, liens Del.icio.us, photos Flickr[3], actualités RSS, connaissance Wikipédia…) je m’aperçois que je n’utilise plus mon lecteur/graveur CD/DVD et qu’il me suffit de n’importe quel ordinateur connecté à internet pour pouvoir travailler (et ce quelque que soit l’OS de l’ordinateur hôte). Et si il faut tout de même conserver quelques documents, une bonne petite clé USB[4] fait fort bien l’affaire. En fait l’Eee PC c’est un peu comme un client léger relié à un drôle de serveur à savoir… internet !

Enfin, et surtout, l’Eee PC est bourré de logiciels libres à commencer par son système d’exploitation GNU/Linux (distribution Xandros adaptée[5]).
On y trouve en effet le navigateur Firefox, la messagerie Thunderbird, la suite bureautique OpenOffice.org, la messagerie instantanée Pidgin, le logiciel de dessin Tux Paint… sans oublier une icône Wikipédia d’accès direct à l’encyclopédie.

Ainsi donc tout client de l’Eee PC va se trouver au contact de ces logiciels libres et peut-être sûrement pour la première fois pour bon nombre d’entre eux. Quand bien même cet ordinateur soit loin d’être parfait et même loin d’être totalement libre, c’est ce qui me semble le plus important avec l’Eee PC : sa faculté à démontrer immédiatement non plus en théorie mais directement en pratique que Linux et les logiciels libres, ça marche et ça marche plutôt bien !

C’est pourquoi nous avons choisi de parler de l’Eee PC à la lumière d’un témoignage[6]. Celui d’un utilisateur lambda bluffé par les capacités de cet ordinateur mutant. Un utilisateur qui identifie bien la source de son étonnement : Linux et les logiciels libres. Un utilisateur qui n’hésite pas alors à revenir sur ses positions et préjugés à propos de Linux. Puissent les autres futurs utilisateurs de l’Eee PC suivre le même chemin…

Screenshot - Blorge.com

Comment le portable Asus EeePC m’a montré que j’avais tort à propos de Linux

How the ASUS EeePC showed me I was wrong about Linux

John Pospisil – 29 janvier 2008 – Blorge.com

Jusqu’à récemment je pensais que Linux était réservé aux enthousiastes et aux entreprises “près de leur sous”, qui cherchaient pour je ne sais quelle raison une alternative à Windows. Je n’avais jamais pensé que Linux pouvait contribuer à l’informatique grand public. Cependant après avoir acquis l’EeePC d’Asus, un micro-portable basé sur Linux, j’ai réalisé que j’avais tort, vraiment tort.

Je pense que le problème était que je n’avais jamais vraiment compris ce qu’était Linux.

Bien sûr je reconnaissais les lacunes de Windows et les dangers d’un monde devenu bien trop dépendant de Microsoft, mais de mon point de vue, Windows répondait très bien aux besoins d’un utilisateur moyen (de même que, dans une moindre mesure, Mac OS).

Ce n’est pas que je n’aimais pas Linux, c’est juste que je ne le prenais pas au sérieux. J’ai bien ri quand j’ai lu l’article de mon collègue expliquant que Linux était le nouvel Amiga. Nous savons tous ce qu’il est advenu d’Amiga.

Linux était mal fichu, difficile à utiliser et pas vraiment au niveau dans le domaine des jeux vidéos. Ou du moins c’est ce que je pensais à tort.

Même quand j’ai acheté le EeePC au supermarché du coin, j’ai plaisanté avec le vendeur en disant que “Pour ce que j’ai besoin de faire, je suis sûr que même Linux sera à la hauteur.”

Curieusement, le vendeur était un spécialiste de Linux et il a commencé à me faire la leçon sur les avantages de Linux.

Je me disais “cause toujours” en payant le vendeur et j’ai quitté le magasin en marmonnant au sujet des Linuxiens.

C’est vrai que je n’avais pas de grandes attentes sur Linux, donc quand j’ai commencé à jouer avec le EeePC j’ai été agréablement surpris de voir qu’il était vraiment très simple à utiliser.

Si vous avez déjà utilisé une interface graphique (que ce soit Windows, Mac ou même Amiga) il vous faudra au plus un quart d’heure pour comprendre comment utiliser le EeePC.

Je m’attendais à un cauchemar pour connecter le EeePC au réseau Wifi mais il ne m’a fallu que 2 minutes.

Je ne m’attendais pas à ce que le navigateur web fonctionne correctement, mais Firefox sur EeePC semble fonctionner aussi bien que sous Windows.

Je m’attendais à subir une régression avec le traitement de texte et le tableur de la suite OpenOffice pre-installée, mais je n’ai eu aucun problème pour travailler avec des documents Word et Excel complexes transférés depuis mon ordinateur de bureau.

Je ne m’attendais pas à pouvoir lire des fichiers vidéos, mais le logiciel fourni SMPlayer n’a aucun problème à lire les fichiers DivX.

Je m’attendais à avoir des soucis pour transférer des fichiers d’une clé USB vers le EeePC, mais une fois encore aucun problème.

Jusque-là, c’était une très bonne expérience avec Linux sur le EeePC. Evidemment le système était préinstallé et réglé pour ressembler à Windows, mais ce sont des remarques un peu hors-sujet. Il est clair que Linux fonctionne, et fonctionne bien, comme système d’exploitation d’un consommateur moyen.

Ce qui m’impressionne vraiment au sujet de Linux est qu’il permet à des machines comme le EeePC d’être fabriquées et vendues à un coût très bas :

  • Premièrement le fait que Linux soit open-source signifie évidemment que le constructeur n’a pas à payer de licence pour chaque système d’exploitation installé.
  • Deuxièmement, Linux est beaucoup moins gourmand en ressources que Windows XP ou Vista, donc il fonctionne bien avec des machines disposant de composants moins performants. Mon EeePC utilise un Celeron 900Mhz, 512MB de Mémoire vive et un disque dur de 4 Go, et Linux fonctionne sans aucun problème.

Je n’ai jamais fait le premier pas pour devenir un utilisateur de Linux, mais après avoir utilisé le EeePC, je m’imagine très bien utiliser Linux sur mon portable principal, mais probablement pas sur mon PC de bureau car il y a un grand nombre d’applications qui ne fonctionnent que sous Windows et sans lesquelles je ne pourrais tout simplement rien faire. C’est néanmoins un grand changement par rapport à mon état d’esprit d’il y a encore quelques semaines, je n’aurais même pas envisager utiliser Linux.

Peut-être que le EeePC montrera à d’autres sceptiques les possibilités offertes par Linux. Et peut-être que ceci est simplement un autre petit pas dans la lutte pour arracher des mains de Microsoft la domination du marché des systèmes d’exploitation.

Non, Linux ne va pas subitement se retrouver à prendre des parts de marché significatives à Microsoft, mais à sa façon, l’EeePC démontre que Linux est vraiment une alternative viable à Windows.

Notes

[1] Pour un petit tour promo de l’Eee PC sur le site officiel d’Asus tapez là.

[2] Notre ami François Schnell l’a également eu entre les mains comme l’illustre sa photographie qui ouvre ce billet (sous licence Creative Commons By).

[3] Une petit prière pour que Del.ico.us et Flickr, propriétés de Yahoo! ne passent pas chez Microsoft !

[4] Pour la clé USB c’est encore meilleur avec la Framakey inside !

[5] Rien ne vous empêche de changer de distribution Linux d’origine comme le montre cette vidéo de Nitot avec Xubuntu inside.

[6] Merci à toute l’équipe Framalang pour la traduction dont Coeurgan, Yostral et GaeliX.




Wikitravel : Partir à Chicago ou Singapour avec son guide de voyage libre

Screenshot - Wikitravel site

Wikitravel vous connaissez ? Pour la faire vite c’est comme Wikipédia mais pour le voyage. Ce qui donne « Wikitravel est un projet de guide touristique dont le contenu est libre et rédigé de manière collaborative sur le Web au moyen d’un wiki ». Ce projet est indépendant de Wikipédia (ne serait-ce que parce que la licence libre est différente[1]).

Je ne connais pas bien ce site pour tout vous avouer. Tout comme je ne sais pas si la version francophone est dynamique et active. Il n’en demeure pas moins que deux premiers livres ont été récemment édités par Wikitravel Press à partir du contenu de Wikitravel anglophone : Singapour et Chicago. On les trouvera en vente sur Lulu.com.

Pour nous qui tentons « le pari du livre libre » avec notre petit projet Framabook, ça fait bien plaisir de voir des livres collaboratifs sortir sous licence Creative Commons By-Sa. Outre le voyageur solitaire (et souvent loin de son foyer), l’absence de clause commerciale ou de clause de non modification permet ainsi aux offices de tourisme locaux, aux hotels, aux programmes d’échange étudiant, aux agences de voyage… d’avoir ainsi à disposition un contenu dont ils peuvent disposer librement.

Après il faut voir dans le détail ce contenu. Voir ce que cela apporte de plus ou de moins que le Guide du Bobo Routard ou le Lonely Planet par exemple. Voir aussi comment on peut être collaboratif et faire le choix objectif de tel ou tel restaurant ou hotel. Voir également si cela véhicule consciemment ou non la culture, les modes de consommation, et les clichés des sociétés occidentales dont le voyage de masse de ces trente dernières années n’a pas été sans conséquence sur l’écosystème des pays et sites visités… Mais ce n’est pas mon propos ici 😉

Un autre bémol c’est que le site Wikitravel n’est plus une association depuis avril 2006. Il a en effet été racheté par la société Internet Brands. Et cette évolution a été décidée par les fondateurs de Wikitravel et non par la communauté des contributeurs. Je vous laisse imaginer l’ambiance si pareille (més)aventure arrivait à Wikipédia ! Bien sûr le contenu demeure libre car protégé par la licence mais certains contributeurs peuvent néanmoins se sentir alors légitimement floués. Ceci dit, et je n’ai aucune information à ce sujet, c’est peut-être grâce à la société, ses moyens et ses structures que ces deux guides ont pu voir le jour.

Toujours est-il qu’avec le voyage, on se retrouve avec un nouveau champ exploratoire de cette culture libre qui n’en finit pas d’essaimer.

Notes

[1] Contrairement à Wikipédia et sa licence GFDL, la licence adoptée par Wikitravel est la licence Creative Commons By-Sa. Ils s’en expliquent sur leur site. Vous découvrirez alors peut-être pourquoi la GFDL a ses contraintes et pourquoi la récente annonce d’une compatibilité entre les deux licences est une excellente nouvelle.




Bertrand Delanoë et Bill Gates : « Comme un accord de paix »

Petit reportage vidéo du Parisien lors de la signature mardi 29 janvier du « partenariat numérique » entre Microsot et la ville de Paris.

Bill Gates à l'hôtel de ville de Paris - Le Parisien
Bill Gates à l’hôtel de ville de Paris – Le Parisien

Du moment que Fluctuat nec mergitur[1]

Notes

[1] Fluctuat nec mergitur est la devise de Paris que l’on peut traduire par « Il vogue sans jamais être submergé ».




Mon ministère me désespère… ou le fabuleux non destin du logiciel libre à l’école française

Not a happy end - Miikas - CC BySa

Un billet d’humeur péremptoire et de parti-pris qui n’engage que moi… [1]

Il était une fois un professeur qui décida d’écrire une lettre à son Ministre de l’Éducation.

En voici la conclusion : « La thèse défendue ici revient à dire à peu près ceci : en utilisant les logiciels libres, non seulement on effectue des économies spectaculaires pour le matériel, non seulement on se libère des logiques que tentent d’imposer les grandes multinationales de l’informatique, mais, en plus, on se met en relation avec l’un des foyers les plus vivants de la société qui est en train de se créer, celle de l’intelligence distribuée. Cette intelligence distribuée a déjà donné quelques résultats spectaculaires. La recherche scientifique en est l’exemple historique le plus éclatant, mais, plus près de nous, Internet, Linux, la Toile témoignent aussi de la validité du concept. Cette intelligence distribuée, en fait, ne fait que commencer à faire sentir ses effets et ils vont être majeurs. De grandes surprises attendent les instances politiques et commerciales qui ne vont pas bien en saisir les enjeux. Le maillage massif, sur des modes originaux, de centaines et de milliers d’esprits va conduire à de nouvelles formes de territoires, d’identités et donc de réalisations. Le schéma offert ci-dessus, tout en permettant de fonctionner mieux que jamais dans la société d’aujourd’hui, prépare déjà la société de demain. Or, ceci correspond exactement à l’enjeu fondamental d’une vraie politique de l’éducation. »

Ce professeur c’est Jean-Claude Guédon[2] et ce « il était une fois » est de rigueur puisque son document fut rédigé en… octobre 1998. Dix ans déjà ! Autant dire une éternité à l’échelle des temps numériques…

Certes Jean-Claude Guédon s’adressait à son propre ministre québécois et non à son homologue français. Certes il y a dix ans le logiciel libre était loin de sa maturité actuelle (et Wikipédia n’existait pas !). Il n’empêche que les arguments avancés étaient pourtant simples à comprendre. Il n’empêche que « gouverner c’est prévoir » et qu’au Ministère de l’Education nationale française, c’est bien simple, on n’a, durant cette longue période, strictement rien prévu d’envergure en faveur du logiciel libre.

Nous aurions dû montrer l’exemple et être en tête du mouvement. C’est à peine si on arrive à le suivre lamentablement.

Oh, bien sûr il s’en est passé des choses en dix ans et heureusement ! Il faut dire que l’Éducation Nationale dépasse le million de fonctionnaires qui jouissent tout de même d’une certaine liberté. De très nombreux professeurs ont adopté des logiciels libres. De très nombreux projets libres éducatifs ont vu le jour, il est vrai souvent soutenus localement par des académies (heureusement que le système est un tant soit peu décentralisé soit dit en passant). Mais tout ceci ne s’est fait au départ qu’à la base et à la marge.

Par nature et par culture, je me méfie des décrets et autres directives autoritaires venus d’en haut. Mais on aurait pu et on aurait dû être bien plus courageux et volontariste à la rue de Grenelle vis-à-vis du logiciel libre. On aurait dû encourager et accompagner avec force et conviction l’utilisation massive du logiciel libre à l’école. On aurait dû organiser des plans de migration du propriétaire vers le libre. On aurait dû soutenir réellement tous ces projets libres dont certains s’épuisent ou sont carrément morts de n’avoir pu trouver le temps et l’argent pour se développer.

Comment se fait-il qu’au sein des différents cabinets des ministres qui se sont succédés on n’ait pas remué ne serait-ce que le petit doigt vis-à-vis du logiciel libre ? Il n’y a que deux hypothèses en guise de réponse. Soit ils n’étaient pas au courant. Soit ils étaient au courant mais ont jugé que (tout faire pour) favoriser l’usage du logiciel libre à l’école n’était pas le bon choix. Soit irresponsables soit coupables en quelque sorte…

Alors voilà. Aujourd’hui on nous annonce que la Gendarmerie Nationale, après avoir fait le choix radical et unilatéral d’OpenOffice.org pour sa suite bureautique, se prépare à migrer tous ces postes clients vers GNU/Linux Ubuntu. De plus en plus de pays déploient ouvertement du Linux dans leurs écoles (le dernier en date : les Philippines). De plus en plus de pays affirment sans ambiguité que le nouveau système d’exploitation Windows Vista n’est pas bon pour l’école et qu’il convient d’utiliser des formats ouverts (le dernier en date : l’Angleterre).

Et chez nous ?

Rien.

Ah si, j’oubliais. Monsieur Darcos vient d’installer la mission « E-educ » sur les technologies de l’information et de la communication pour l’Enseignement. Extrait du communiqué de presse : « Le ministre va confier à Jean Mounet, président de SYNTEC informatique, une réflexion globale et ambitieuse visant au développement des technologies de l’information et de la communication pour l’Enseignement (TICE) au sein du monde éducatif. Cette mission, d’une durée de trois mois, rassemblera des représentants de l’Éducation nationale et des professionnels du secteur informatique. Les propositions feront l’objet d’un rapport qui sera remis à Xavier Darcos courant avril aux fins d’envisager de nouvelles actions dès la rentrée 2008. »

Pensez-vous que, comme le récent rapport Attali, le logiciel libre soit cité dans la lettre de mission ? Pensez-vous que le logiciel libre soit représenté au sein de la commission ?[3] Par contre, tiens, tiens, on y trouve non pas un, non pas deux, mais trois membres de la société Microsoft !

Il y a des jours comme cela où l’on se demande vraiment si créer Framasoft et y dépenser tant d’énergie valait vraiment le coup…

GHCA Computer lab running Gentoo Linux - Extra Ketchup - CC BySa

Notes

[1] Illustrations : Not a happy end de MiikaS et GHCA’s Computer Lab Running Gentoo Linux d’Extra Ketchup sous licence Creative Commons By-Sa.

[2] Fichtre, pas de lien Wikipédia vers Jean-Claude Guédon, il va falloir y remédier !

[3] On nous invite tout de même à nous exprimer sur un forum dédié. Si le cœur vous en dit…




Largage de liens en vrac #1

Mr JZ - CC byAyant accumulé trop de liens sur de nouveaux (ou plus anciens) logiciels libres que je juge à l’intuition intéressants, et donc futurs éventuels candidats potentiels[1] pour notre annuaire, j’ai décidé de m’en débarrasser ici en vrac (de chez vrac). En fouillant bien, vous y trouverez peut-être quelque chose d’utile… [2]

  • Wubi : Installer Ubuntu depuis Windows comme un simple programme ! Tout à fait étonnant et qui plus est bien pratique pour découvrir ou faire découvrir Ubuntu dans la mesure où l’on n’a pas besoin de partionner son disque ou d’avoir un CD d’installation à disposition. On installe Wubi (10Mo) et c’est lui qui vient chercher tout seul Ubuntu sur internet (700 Mo tout d’même !). Faut voir à l’usage quelles sont les contraintes. J’imagine déjà que c’est un poil plus lent.
  • Rockbox : Le firmware libre pour votre lecteur mp3. Alors là je suis bluffé par le boulot de cette équipe dont le firmware est supporté par de très nombreux lecteurs (iPod, iriver, Archos…). Rockbox a définitivement remplacé le firmware d’origine (qu’il n’écrase pas) sur mon iPod Nano et je me sens tout simplement libre et happy ! Fini les iTunes & compagnie. Je peux lire les .ogg et je peux même jouer à Frozen Bubble dans le métro en heure de pointe. Cf cette petite vidéo pour mieux comprendre la chose avec… Doom inside !
  • Collabtive : Petit groupware sexy à la sauce web 2.0.
  • Alfresco : « Alfresco offre une vraie alternative Open Source pour la Gestion de Contenu d’Entreprise (ECM) – Gestion de Documents, Collaboration, Gestion des Archives/Enregistrements légaux, Gestion de Contenu Web et Gestion des Documents Numérisés. » PME/PMI, à vos marques, prêts…
  • Box2D Physics Engine : Euh… je ne sais pas trop comment vous le décrire. Y’a des objets en 2D qui bougent et non seulement ça fait joli mais en plus ça semble avoir des vertus pédagogiques. Regardez un peu ce que cela donne en portage Flash. Si j’étais prof de sciences physiques je m’y mettrais tout de suite !
  • jobberBase : Plate-forme web libre d’offres et recherches d’emplois qui semble tenir parfaitement la route. Non encore francisé (il ne tient qu’à nous…). Me trompe-je mais je crois bien que la communauté francophone du logiciel libre ne possède pas de site (ouverte et indépendant) dédié à cela digne de ce nom ? Cela pourrait être pertinent de créer un tel site (avec justement jobberBase comme outil) pour mettre tout ce joli petit monde en relation. Cette idée, qui peut rapporter gros, est sous licence Creative Commons BY-SA 😉
  • No plagia : « No plagia est une application web de detection de plagiat sur internet développé dans le cadre d’un travail d’etude et de recherche à la faculté des sciences de Luminy par 3 étudiants. » Ce sont les profs de lycée qui vont être contents !
  • Open Flash Chart : Vous n’aimez pas le Flash et vous n’avez pas besoin de jolis graphiques pour votre site web ? Alors cette solution ne vous conviendra pas !
  • Processing : C’est pas vraiment une nouveauté (loin de là) et c’est pas vraiment un logiciel non plus puisqu’il s’agit d’un langage de programmation et environnement de développement tout particulièrement adapté à la création plastique et graphique interactive (en Java). Les résultats sont impressionnants et il commence à être enseigné dans les écoles d’art.
  • Parted Magic : Dans la catégorie outil de partition de disque, on avait Gparted sur CD. Parted Magic rend a priori la chose encore plus intuitive et, cerise sur le gâteau, se met facilement sur une clé USB. Peut servir par exemple pour préparer l’arrivée de GNU/Linux sur votre machine.
  • PrestaShop : « Une solution professionnelle d’e-Commerce robuste que vous pouvez télécharger, installer et utiliser gratuitement ! » Sur le papier ça a vraiment de la gueule (et c’est issu de la francophonie).
  • Magento : Une autre solution pro d’e-Commerce qui semble avoir la côte en ce moment. Le libre commence à avoir l’embarras du choix dans le domaine…
  • Pligg : Vous souhaiter faire votre propre Digg ? Alors Pligg est la meilleure solution libre à l’heure actuelle.
  • Drigg : Enfin peut-être pas la meilleure solution surtout si vous êtes un adepte de Drupal puisqu’avec ce module vous obtenez peu ou prou la même chose.
  • Elgg : Un clone de MySpace / Facebook (je n’en sais pas plus).
  • Correo : Un client de messagerie basé sur Thunderbird.
  • ClamXav : Et voici que le célèbre antivirus ClamAV se décline aujourd’hui pour Mac OS X. Vous me direz (avec un brin de suffisance) que les utilisateurs Mac n’en ont pas besoin. Certes, m’enfin si un tel portage vient de voir le jour c’est qu’il doit bien y avoir une raison 😉
  • Transmission : Un client bittorrent qui comble peut-être une lacune dans l’univers Mac.
  • MacVim : Comme son nom l’indique, un portage de Vim sous Mac OS X qui comblera les geeks.
  • Bitnami : Celui-là j’en aurais bien fait un billet blog à lui tout seul. C’est vraiment une solution pratique et originale si vous souhaitez tester en local tout plein de CMS, blogs, wikis, forums. Quel que soit votre OS, plus besoin de s’embêter avec l’installation d’un serveur AMP (Apache, MySQL, PHP) et la création de bases MySQL puisque c’est intégré à même le pack de téléchargement pour chaque logiciel choisi. Le revers de la médaille c’est qu’on aura autant de serveurs AMP que d’applications installées avec Bitnami (avec la taille du pack de téléchargement en conséquence). Mais si vous ne souhaitez travailler qu’avec une solution bien définie (comme Drupal, Joomla, WordPress, Mediawiki, Docuwiki, phpBB) alors c’est vraiment intéressant. De plus chez Windows tout peut s’installer sur un clé USB et chez Linux il vous fournit donc un serveur AMP clé en main (dès fois que vous aviez des problèmes pour en installer un).
  • PhatFusion : Un bibliothèque de javascripts qui donne un look pro (et web 2.0) à vos sites webs.
  • Shadowbox : Dans la même série on trouve ce javascript libre qui permet d’ouvrir une fenêtre pour y mettre un peu ce que l’on veut dedans (images, vidéos…).
  • Blueprint : Un framework vraiment utile pour démarrer un site web et bien organiser sa mise en page et ses CSS (cf la très pratique grille).
  • ie7-js : Un javascript qui tente (et semble pas mal réussir) à faire en sorte qu’Internet Explorer se rapproche des standards du web en corrigeant un paquet de limitations CSS / HTML. Par exemple il résoud le problème de la transparence du format .png. Il est possible que ce script devienne indispensable à tout webmaster (jusqu’à ce qu’IE disparaisse définitivement de la scène, mais on n’en est pas encore là).
  • Diferior : Un CMS de plus, orienté blog, dont la particularité est de proposer un tracker bittorrent intégré. Pour mieux partager des ressources libres bien sûr !
  • Kantaris Media Player : Une surcouche graphique au célèbre lecteur multimédia VideoLan. Uniquement pour Windows. A priori pour rendre l’interface graphique plus sexy (ou, aïe, pour le rendre plus proche de Windows Media Player).
  • Chyrp : Encore un moteur de blog. Celui-ci semble simple et joli (avec de l’Ajax inside). Mais, bon, je sais pas trop si on en a vraiment besoin avec nos WordPress et Dotclear…
  • Laser Tag 2.0 : Un projet délirant mais enthousiasmant qui permet de graffiter électroniquement n’importe quelle facade avec un simple ordinateur, une caméra et un vidéo-projecteur (cf la photo d’illustration[3] de ce billet et plus généralement cette succession de pages). Utile en période de guérilla urbaine ! On est d’ailleurs en train de se déployer place de l’Etoile pour dessiner très prochainement tout plein des manchots et des gnous sur l’Arc de Triomphe à Paname (ça nous changera de Zidane en Adidas).

Bon ben voilà, ça fait du bien. Mes bookmarks se sentent plus léger désormais. Selon les retours ce billet sera peut-être le premier d’une petite série, disons, mensuelle, de news logiciels libres.

Notes

[1] NB : Si vous lisez cet article avec un temps de retard les logiciels cités seront peut-être déjà inclus dans l’annuaire.

[2] Crédit photo : Mr JZ (Creative Commons By)

[3] Photographie de urban_data sous licence Creative Commons BY.




Tentations cinématographiques sur internet ou le clic qui pouvait donner mauvaise conscience

Préparez pop-corn, bière et pizza… aujourd’hui, dans ma grande générosité, je vous invite au cinéma !

Mais il s’agit d’un cinéma un peu particulier puisque visible d’un seul clic de souris depuis votre navigateur connecté au Net. Cette lénifiante simplicité d’usage ne peut cependant masquer une réalité plus complexe qui peut mettre à mal votre sens moral…

The Corporation - Make a Donation

Tentation cinématographique 1 : The Corporation ou la tentation du prendre sans donner

Peut-être avez-vous laissé passer en salle cet excellent film documentaire The Corporation coincé qu’il était entre deux Pirates de Caraïbes et trois Spiderman ?

Qu’à cela ne tienne séance de rattrapage pour ne pas mourir idiot.

Il vous suffit de cliquer successivement sur les trois parties ci-dessous. Easy isn’t it ? Mais attention l’entrée est libre mais pas forcément gratuite (sauf si le décidez en ne donnant… rien !).

Voici ce qu’en disait Sébastien Delahaye, le 24 novembre 2006, sur le site des Ecrans (du journal Libération) :

Sorti discrètement fin 2004 sur les écrans français, le documentaire canadien The Corporation s’apprête aujourd’hui à vivre une nouvelle vie. L’un de ses co-réalisateurs, Mark Achbar, également producteur du film, a décidé de mettre en ligne la version complète et gratuite du film. Disponible en utilisant BitTorrent, le documentaire est téléchargeable en cliquant sur ce lien. La qualité est annoncée comme équivalente à celle d’un DVD, et le film profite, en bonus, d’un entretien de 40 minute avec le scénariste du film.

The Corporation est consacré à une critique des multinationales et contient des entretiens avec Noam Chomsky, Michael Moore, Milton Friedman et Naomi Klein. En 2004, le documentaire a remporté le Prix du public du Festival de Sundance. Mark Achbar encourage les internautes téléchargeant le film à faire un petit don, afin de rembourser les frais de production. « Nous avons déjà reçu 635 dollars en contributions. Elles vont de 2 dollars à trois dons très généreux de 100 dollars. Toutes sont très appréciées. »

Du coup on retrouve aussi bien le film sur YouTube que sur Dailymotion d’où est issue cette version sous-titrée française. Et il faut reconnaître que lorsqu’il s’agit de tels documentaires, la piètre qualité d’image n’est pas trop handicapante puisque c’est avant tout l’audio qui est privilégié.

The Corporation – Partie 1

The Corporation – Partie 2

The Corporation – Partie 3

On comprend bien les motivations des auteurs qui, de par le sujet même du film, jugent à juste titre que sa diffusion passe avant son exploitation économique. Mais, tout de même, peut-on tranquillement le regarder sans rien faire (ne serait-ce qu’un mail de remerciement aux auteurs dans un anglais approximatif) alors qu’ils cherchent uniquement à rentrer dans leur frais puis éventuellement trouver des fonds pour un prochain film ?

Pour ce qui me concerne j’ai donné 5 € au nom de Framasoft.

The Corporation - Make a Donation

Tentation cinématographique 2 : Stage6 ou la tentation du voir sans se faire prendre

D’un simple clic depuis votre navigateur lancez dans la seconde, en plein écran, et en haute définition des films en version française comme Les Inflitrés, OSS 117 : Le Caire, nid d’espions, Before Sunset, Miami Vice ou encore Dead Man.

Est-ce possible ?

Réponse : Oui. Cela s’appelle Stage6, et si ça reste en l’état (ce qui m’étonnerait) ça risque de faire autant de bruit dans l’industrie cinématographique que Napster pour l’industrie musicale. Tel YouTube ou Dailymotion il s’agit d’une plate-forme vidéo de plus à ceci près que via un plugin DivX (propriétaire) le streaming est de bien meilleure qualité et permet le plein écran avec un confort plus que correct.

Est-ce légal ?

Réponse : Non (of course !). Mais à la différence du peer-to-peer vous ne risquez a priori absolument rien puisque vous visionnez une simple page web et ne conservez rien sur le disque dur votre ordinateur. Autre différence vous n’êtes pas obligé d’attendre le téléchargement intégral du film puisqu’il se charge en mémoire au fur et à mesure de la lecture.

Ajoutons que vous pouvez proposer le player vidéo intégré sur votre propre site ou blog exactement comme ce que je viens de faire avec Dailymotion et The Corporation. C’est délirant rien que d’y penser mais j’aurais donc pu carrément mettre Les Infiltrés en version française à même ce billet blog si je ne sais quelle mouche m’avait piquée !

Les coupables légaux clairement désignés sont Stage6 qui met (sciemment ?) un certain temps à effacer les fichiers incriminés (c’est tout de même pas compliqué de regarder tous les jours les gros fichiers qui ont été uploadés pour faire le tri) et les membres inscrits qui les mettent sciemment en ligne (dont je me pose la question de la motivation).

Quant aux coupables moraux ce sont vous et moi si vous vous faites spectateur d’un de ces films indûment mis en ligne. Et comme Stage6 est à ma connaissance le premier site à lever quasiment toutes les barrières de la lecture vidéo sur internet (temps, qualité et… peur du gendarme), on se retrouve en quelque sorte seul avec notre conscience. Adieu répression et bonjour éducation…

Un autre coupable ce serait peut-être moi qui sous couvert de faire de l’info se retrouve peut-être indirectement ici à verser dans, argh, l’apologie du crime ?! Pas forcément parce que c’est tout de même intéressant de faire remarquer que la technologie de lecture vidéo sur internet est proche d’une certaine maturité (il n’y manque guère plus que des formats libres). Et puis comme toujours avec ces plate-formes de partage vidéos, musicales ou autres, on n’y trouve pas que des ressources illégales ce qui interdit de jeter le bébé avec l’eau du bain.

C’est du reste avec Route 66, un road movie allemand qu’il est tout à fait légal de visionner puisque sous licence Creative Commons BY-NC-SA (un pionnier du genre !) que je vous invite à découvrir Stage6.

Et l’on est ainsi ramené à la tentation précédente puisqu’ils cherchent aussi à lever des fonds pour réaliser leur prochain film The Last Drug.

Pour ce qui me concerne j’ai là encore donné 5 € à l’équipe du film au nom de Framasoft.

Conclusion

Ce billet aurait aussi pu s’intituler « L’article qui valait 10 € ». C’est d’ailleurs la somme que je demande à ceux qui vont me contacter en privé pour que je leur donne directement les liens Stage6 des films cités ci-dessus 😉




Citation de Tocqueville

Une (longue) citation de Tocqueville entendue sur France Culture en clôture de l’émission L’Esprit Public du 26 juin dernier (merci le podcasting).

Après recherche, elle semble notoirement diffusée sur internet, surtout depuis le buzz de la campagne présidentielle. Mais pour ce qui me concerne je l’ai découverte aujourd’hui et je souhaitais malgré tout vous la faire partager.

Parce qu’en y réfléchissant bien nous ne sommes peut-être pas si hors-sujet que cela…

L’illustration est une photographie de eva101 intitulée us issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY.

us - eva101 - CC BY

« Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques.

Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes (…)

Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.

Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (…)

Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple…

Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. »

Alexis de Tocqueville
Extrait de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840




Quand le gouvernement allemand décide de participer à Wikipédia

Wolks! - Gusstav - CC BY

Une grande première qui risque de faire jurisprudence 🙂

Excellente initiative en effet que celle du gouvernement allemand qui va, via un institut, former et rémunérer des experts pour participer à Wikipédia dans le champ précis des ressources renouvelables (qui englobent les plus connues énergies renouvelables).

On notera également la mention du don conséquent de Deutsche Telekom à Wikipédia pour la bonne et simple raison qu’ils réutilisent des articles de l’encyclopédie sur leurs propres sites web.

Encore une brillante illustration du cercle vertueux du libre !

Une traduction de Framalang (Coeurgan, Daria, Olivier et Yostral).[1]

Un financement d’état pour le Wikipedia allemand

German Wikipedia receives state funding

Torsten Kleinz (trad. en. Craig Morris) – heise online – 26 juin 2007

Pour la première fois, l’édition allemande de l’encyclopédie en ligne Wikipedia recevra des fonds de l’Etat. L’Allemagne mettra en effet de côté une partie de son budget pour améliorer les articles de Wikipedia sur les ressources renouvelables. Dans les prochaines années, ce sont plusieurs centaines d’articles qui seront écrits dans cet objectif.

Dans le domaine des ressources renouvelables, "un grand nombre de mots-clés sont très bien documentés dans le Wikipedia Allemand", explique Andreas Schütte. Schütte est le directeur exécutif de l’organisme des ressources renouvelables allemand (FNR : Fachagentur Nachwachsende Rohstoffe). Cet organisme est financé par le Ministère allemand de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Protection des consommateurs pour conduire des recherches sur les ressources renouvelables dans l’idée de lancer des produits sur le marché. Schütte ajoute qu’un grand nombre de mots-clés dans le Wikipedia Allemand pointent vers de très courts articles, ne sont pas à jour ou n’existent même pas.

Les entrées sur ce sujet seront améliorées sous la direction du Nova Institut, issu du secteur privé. L’Institut prévoit de recruter des experts extérieurs pour écrire des articles sur les ressources renouvelables pour Wikipedia. Ces experts recevront d’abord une formation à Wikipedia car la collaboration à des projets communautaires peut comporter des pièges. L’Institut cherche donc quelqu’un maîtrisant bien Wikipedia, pour gérer la coordination du projet. Les partenaires du projets ont lancé un appel à candidature pour ce poste. Les experts en Wikipedia peuvent postuler immédiatement.

La difficulté sera de persuader des experts ayant réalisé de bonnes choses dans d’autres projets de s’investir dans l’encyclopédie communautaire. Comme le directeur du projet l’a dit à Heise Online, "Les articles de ces experts sont normalement écrits, publiés et édités dans les magazines normaux ou même sur d’autres sites Web. Mais Wikipedia est radicalement différent : les articles grandissent continuellement grâce aux données de différents auteurs qui souvent restent anonymes. Le produit final change fréquemment, et des tierces parties peuvent publier leurs propres textes ou même changer les vôtres." Les futurs auteurs devront donc recevoir une formation pour les aider à travailler sur Wikipedia.

Dans le même temps, les planificateurs du projet espèrent que la popularité de Wikipedia va les aider. "Il y a assez de publications papier sur ce sujet. Mais si vous voulez chercher quelque chose vous irez probablement sur Wikipedia " dit Gerlach. Des articles sur les fibres végétales, les quotas européens en biocarburant, et les fibres synthétiques qui contiennent aussi des fibres naturelles seront ajoutés à la version allemande de Wikipedia. Mais avant que les premiers articles soient écrits, les dirigeants du projet prévoient une longue période de préparation.

L’organisation Wikimedia Deutschland (composée de bénévoles assurant la promotion des projets en langue allemande hébergés par la Wikimedia Foundation) épaulera le projet, grâce à la bonne connaissance que ses membres ont de Wikipedia. Une telle collaboration est sans précédent pour l’encyclopédie libre. Même s’il n’y aura pas de participation financière aux coûteux serveurs de Wikipedia, l’organisation recevra au moins un soutien financier pour les futures améliorations du contenu de Wikipedia. Jusqu’à maintenant, Wikipedia et ses projets connexes ont principalement reçu des fonds provenant de fondations. Au mois de juin, l’organisation allemande a reçu la plus grosse contribution de son histoire quand Deutsche Telekom a donné à l’association 20 000 euros. L’entreprise de télécommunication a dit avoir fait cette donation parce que des articles provenant de Wikipedia ont été intégrés à ses propres sites Web.

Notes

[1] L’illustration est une photographie de Gusstav intitulée Wolks! issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY.