Censurer un article en trollant le copyright : 25 000 $

À l’heure où la France a appliqué les premières censures administratives de sites web sans intervention d’un juge, on a besoin de bonne nouvelles. C’est chez WordPress, la célèbre plate-forme de blog basée sur le CMS éponyme, que l’on peut en trouver…

Abuser de l’arsenal judiciaire étasunien très coercitif qui permet aux ayants droit de faire plier les hébergeurs de contenus, le Digital Millenium Copyright Act (ou DMCA pour les intimes), aura coûté cher à ce troll du copyright… Et cette délibération nous prouve que la Justice sait encore faire la différence entre droits des auteurs et censure idéologique…

C’est étrange, car j’entends régulièrement un discours voulant faire des libristes des libéraux, réduisant les défenseurs des Internets à des bandits désirant une zone de non-droit… Alors que les libristes qui se battent contre les censures abusives sont, pour celles et ceux que je connais, des personnes éprises d’une chose simple : plus de justice.

Pouhiou

Image piquée à l'article "Putain de DNS menteurs" de reflets.info.
Image piquée à l’article « Putain de DNS menteurs » de reflets.info.

WordPress gagne 25 000 $ face à une demande de retrait abusive sous la loi DMCA

Traduction Framalang par : kl, r0u, KoS, simon, Omegax, Mcflyou + les anonymes
Source : torrentfreak

WordPress vient de remporter une importante victoire judiciaire contre un homme qui a abusé du DMCA pour censurer l’article d’un journaliste critique. Le tribunal a confirmé que la demande de retrait était illégitime et a accordé à WordPress environ 25.000$ de dommages et intérêts et de frais d’avocats.

Automattic, la compagnie derrière la célèbre plate-forme de blog WordPress, a fait face à une augmentation spectaculaire des demandes de retraits liées au DMCA au cours des dernières années.

La plupart des requêtes sont légitimes et ciblent bien du contenu piraté. Néanmoins, il y a également des cas où la demande de retrait est clairement abusive.

Afin d’endiguer ces requêtes frauduleuses, WordPress a décidé de saisir la justice aux côtés d’Oliver Hotham, un étudiant en journalisme qui a vu un de ses articles publié sur WordPress censuré à cause d’une demande de retrait infondée.

Hotham a écrit un article sur « Straight Pride UK » (NdT : groupuscule britannique prônant les valeurs hétérosexuelles, par opposition à Gay Pride), article incluant une réponse qu’il avait reçu de Nick Steiner, attaché de presse de cette organisation. Ce dernier, n’ayant pas apprécié l’article d’Hotham, a envoyé à WordPress une demande de retrait, au motif que celui-ci enfreignait son droit d’auteur.

WordPress et Hotham ont porté l’affaire devant une Cour fédérale de Californie, où ils ont demandé réparation pour les dommages que cet abus leur avait causé.

Cette affaire est l’une des rares où un fournisseur de services a intenté une action contre un abus DMCA. Le défenseur, toutefois, n’a pas répondu à la cour, qui a demandé à WordPress de déposer une requête pour jugement par défaut.

La compagnie a fait valoir le fait qu’elle était confrontée en tant que fournisseur de services en ligne à une responsabilité écrasante et entravante sur les droits d’auteur lorsqu’elle négligeait de retirer le contenu litigieux. Les gens comme Steiner exploitent cette faiblesse pour censurer les critiques ou les concurrents.
« L’avertissement de Steiner concernant le retrait du contenu frauduleux a obligé WordPress à enlever l’article d’Hotham sous peine de perdre la protection prévue dans les accords de sécurité du DMCA », souligne WordPress.

« Steiner n’a pas fait ça pour protéger une quelconque propriété intellectuelle légitime, mais dans le but de censurer la légitime expression critique de Hotham au sujet de Straight Pride UK. Il a forcé WordPress à supprimer un contenu totalement légal de son site internet. Le résultat est que la réputation de WordPress en a souffert. » rajoute la compagnie.

Après examen du cas, le magistrat américain Joseph Spero a écrit un rapport et une recommandation en faveur de WordPress et d’Hotham (pdf), et le juge de la cour de district Phyllis Hamilton a rendu un jugement par défaut cette semaine.
« Le tribunal a trouvé le rapport correct, bien motivé et approfondi, et l’a adopté en tous points, » écrit le juge Hamilton

« Il est ordonné et décrété que le défendeur Nick Steiner paie des dommages et intérêts à hauteur de 960.00 $ pour le travail et le temps d’Hotham, de 1,860.00 $ pour le temps passé par les salariés d’Automattic, et de 22,264.00 $ pour les frais d’avocat engagés par Automattic, pour une sanction arbitrale s’élevant au total à 25,084.00 $. »
Cette affaire est principalement une victoire symbolique, mais elle est importante. Elle devrait envoyer un signal clair aux autres détenteurs de copyright : les fausses demandes de recours DMCA ne restent pas toujours impunies.




Réédition du catalogue : 20 objets à réaliser en design libre

L’association Entropie réédite un catalogue de vingt objets à réaliser en design libre via une souscription sur la plate-forme de financement participatif Kisskissbankbank.

Un projet à l’esprit libre, à soutenir, à lire et à construire 😉

L’équipe de Framasoft est allée interviewer les membres de l’association pour en savoir plus sur leurs activités.

Cover 20 objets Design Libre

Pouvez-vous présenter les activités de l’association Entropie ?

L’association Entropie effectue des recherches sur un modèle de société plus écologique et plus démocratique basé sur la libre circulation des connaissances, l’entraide et une remise en question du système industriel.

Nous avons plusieurs axes de recherches :

  • L’autonomie politique : comment pouvons-nous nous organiser de manière plus démocratique ? Comment rétablir une équité dans la répartition des richesses ? Ces recherches ont donné lieu à la création du festival Vivre l’utopie qui a pour but de faire connaître des alternatives existantes au public étudiant.
  • Dans le cadre du pôle de recherche sur le design libre, nous créons des objets et réfléchissons à un système technique basé sur la libre circulation des connaissances.
  • Pour accompagner ce changement de système, nous avons créé des outils pédagogiques d’éducation à l’écologie et au travail manuel: ce sont les ateliers bricolo-écolo, nous y apprenons à y fabriquer des fours solaires, des éoliennes, des composteurs…Nous accompagnons également des personnes dans la construction de mobilier ou d’outil de travail adapté à leur besoin spécifique, dans le cadre des ateliers d’autoproduction accompagnée.

Nous appliquons la philosophie des logiciels libre à tous nos projets en les documentant et en les diffusant pour la plupart sous licence libre. C’est le cas des captations vidéo du festival Vivre l’utopie, des notices pédagogiques des ateliers bricolo-écolo ou des notices d’objets réalisées dans le cadre des ateliers d’autoproduction accompagnée.

Qu’est ce que vous entendez par un système technique plus démocratique ? En quoi consiste un atelier d’autoproduction accompagnée ?

La démocratisation de la technique ne consiste pas en l’autoconstruction généralisée à tout le monde : ceci, c’est le mythe du Do It Yourself, qui nie le savoir-faire des professionnels. Mais c’est plutôt donner l’accès au code source des objets pour comprendre la conception et la fabrication de l’objet à tous ceux qui en ont les compétences ou qui veulent les acquérir. Nous pensons aussi que l’usager peut participer à la conception et à la production de certains objets et acquérir des savoir-faire. Cela change le rapport entre profane et professionnel et demande un effort pédagogique. C’est ce que nous mettons en application lors des ateliers d’autoproduction accompagnée. Des usagers nous sollicitent avec un besoin, nous concevons et fabriquons avec eux un objet qui y répond, et bien sûr nous documentons cette expérience pour qu’elle rentre dans le pot commun de la connaissance.

Le fait de documenter notre travail et de le diffuser sous une licence libre permet de démocratiser les rapports entre les participants à nos projets. Par exemple si un employé de l’association est en désaccord avec les orientations de la structure et décide de partir, il peut le faire (forker comme on dit dans le monde du logiciel libre) en emportant toute la propriété intellectuelle et s’en resservir lors d’un autre projet. Dans le cas d’une entreprise classique, vous ne pouvez pas repartir avec les brevets auxquels vous avez participés.

Pouvez-vous nous présenter ce catalogue que vous rééditez ?

Ce catalogue est composé de 20 notices, chacune donnant accès au « code source » d’un objet, c’est-à-dire à la méthode de fabrication illustrée par des plans et des photos mais aussi au choix de conception qui, comme les commentaires d’un programme, permettent de mieux comprendre ces choix voire de modifier la conception. Et enfin on a rajouté une rubrique sur les avantages, les inconvénients et les optimisations possibles car, contrairement au modèle marchand où on va cacher les problèmes, on a ici intérêt à les dévoiler pour permettre à d’autres personnes de travailler dessus et de nous faire des retours pour l’amélioration de l’objet.

Le catalogue contient aussi un texte théorique sur les changements de société qui sont nécessaires pour démocratiser la technique et libérer la connaissance.

Il est possible de commander le catalogue sur la plate-forme de financement participatif, le projet court jusqu’au 30 octobre. On peut aussi se procurer l’un des objets libres conçus et réalisés par Entropie si l’on souhaite encore plus soutenir l’association.

Vous avez choisi de diffuser ce catalogue sous la licence Art Libre, pourquoi ce choix de cette licence ?

Troll !!! (rires)

Nous aurions pu aussi utiliser la licence Creative Commons BY-SA qui offre les mêmes libertés. Comme dirait Antoine Moreau, nous avons fait le choix du libre et non le libre choix. En effet sur les six licences CC, seulement deux sont libres alors que la licence Art libre est unique et libre, ce qui évite toute confusion. De plus cette licence a été rédigée en français, ce qui lui donne plus de reconnaissance par le droit français. Voilà pourquoi nous avons fait le choix de la licence Art Libre, mais cette décision est toujours en débat : nous nous penchons actuellement sur l’utilisation de la licence OHL du CERN, qui s’appliquerait sur le matériel et les solutions technologiques et non seulement sur le contenu des notices.

Jusqu’où va votre philosophie du libre, avez-vous par exemple utilisé un logiciel libre pour réaliser le graphisme du catalogue ?

C’était une des conditions du choix de notre graphiste. Nous avons travaillé avec Clara Chambon qui a accepté d’utiliser le logiciel libre de mise en page Scribus. Sachant que Clara travaillait depuis toujours sur le logiciel propriétaire Indesign, ce changement de logiciel a été un gros effort de sa part. De plus notre budget n’étant pas assez important pour qu’elle réalise l’intégralité du catalogue, elle nous a proposé une maquette et nous a formé pendant une journée à Scribus. Nous avons introduit le contenu dans cette maquette nous-même, ce qui nous a permis d’économiser 2000 euros sur les frais de graphisme.

Dans votre catalogue il y a beaucoup de notices de mobilier, est-ce que c’est un choix, avez-vous d’autres projets ?

Jusqu’à présent nos principaux clients étaient des particuliers qui avaient des besoins liés à de l’aménagement d’intérieur. Cependant nous avons eu dernièrement un projet d’un particulier qui souhaite s’installer en tant qu’apiculteur professionnel. Or pour vivre d’une activité d’apiculture, il faut un minimum de 400 ruches, ce qui représente un gros budget. Cette personne désire qu’on lui apprenne à fabriquer ses ruches ainsi que de l’outillage. Une fois les premières ruches fabriquées, elle sera autonome pour fabriquer les suivantes dans un atelier bois collectif.

Un dernier mot que vous aimeriez rajouter ?

L’entraide vaincra !!!

Cover 20 objets Design Libre




Geektionnerd : Firefox 32

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Sources sur LinuxFr :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Geektionnerd : RMLL 2014 – Fin

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Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




RMLL 2014

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Venez nombreux, ça promet d’être sympa, comme d’habitude !

La liste des conférences/ateliers/etc. organisés par des framasoftiens :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Geektionnerd : Firefox 29

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Sources :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Apprendre le Web avec Mozilla Webmaker (2)

Si vous avez raté le début : Mozilla Webmaker est un ensemble d’outils ludo-éducatifs qui permettent à chacun de comprendre et de modeler le Web. la semaine dernière nous vous avons présenté les lunettes à rayons X pour voir sous les jupes de la page Web. Cette semaine, un deuxième outil de Webmaker appelé Thimble, le dé à coudre magique.

Thimble, le HTML comme si vous y étiez

Code ou wysiwyg ? — les deux !

Il existe une longue histoire des éditeurs HTML open source qui permettent de travailler directement avec la visualisation finale (wysiwyg, acronyme de what you see is what you get, signifie littéralement : « ce que vous voyez est ce que vous obtiendrez »). Depuis le déjà ancien Amaya jusqu’au plus récent KompoZer conçu naguère par Fabien Cazenave qui forkait Nvu, on a cherché à mettre à la portée de tous la création de pages web en laissant dans les coulisses le code HTML. Encore était-il généralement accessible d’un clic dans un onglet par exemple. On pouvait donc créer et maintenir sa page web sans trop se soucier des balises, des attributs et autres CSS.

Cependant la généralisation des blogs dans les années 2000 a poussé à la mise à disposition de systèmes de publication qui ont simplifié la publication « grand public ». N’importe qui aujourd’hui peut publier avec une instance installée de Dotclear ou WordPress sans se préoccuper du HTML.

Cette facilité a un revers, c’est l’ignorance qui nous éloigne du Web tel qu’il est et donc tend à nous en occulter la plasticité. Fallait-il pour renouer avec la créativité du Web en revenir à la sècheresse d’un éditeur de texte comme les vrais développeurs le pratiquent ?

Thimble, le dé à coudre de Webmaker, permet de ne pas choisir. Il vous propose à la fois de travailler dans le code et de voir ce qu’il produit, tout en contrôlant sa validité.

Un éditeur interactif

  1. Il me présente en temps réel et en vis-à-vis le rendu de la page HTML que je suis en train de saisir, le délai de rafraîchissement est d’une fraction de seconde :
  2. thimble_page_goofy.png

  3. Il me signale instantanément par la couleur rouge et un avertissement écrit en toutes lettres que je commets une erreur de syntaxe. Un petit pointeur mobile vient même m’indiquer l’endroit précis que je devrais modifier : thimble_correction_balise.png
  4. Il peut aussi m’apprendre davantage : en cliquant sur un élément HTML je dispose d’une définition et d’un lien « plus… » qui conduit à un article plus détaillé du Mozilla Developer Network, le site de documentation pour développeurs. J’ai ainsi la possibilité de passer de la découverte à un niveau plus avancé.
  5. thimble_apprendre.png

Un éditeur infiniment ouvert

  1. À peine ma page ébauchée, je peux la publier, elle sera hébergée sur un serveur de Webmaker
  2. thimble_lien_pageperso.png

  3. Je pourrai dès lors la modifier moi-même aussi souvent que je le souhaite, mais de plus n’importe qui pourra en faire une version (d’aucuns diront un fork) en cliquant sur le bouton « Remixer »
  4. thimble_remix.png

Offrez sa page web à un proche !

Vous connaissez certainement quelqu’un, enfant, adolescent ou… bien plus âgé, qui va trouver amusant et intéressant de se fabriquer une ou des dizaines de pages. Alors hop, indiquez-lui l’adresse https://thimble.webmaker.org/. Mais pour se mettre en appétit, pourquoi ne pas commencer par remixer des pages existantes, écrire sa légende d’un lolcat, personnaliser texte et image d’une carte postale, et bien d’autres projets. Au fait, certains projets comme cette BD à faire soi-même sont littéralement des tutoriels de leur propre conception, mais sont pour l’instant en anglais. Rien ne vous empêche de les remixer pour les traduire et en faire un nouvel outil francophone.

À suivre ! -> la semaine prochaine : Popcorn, pour exploser vos vidéos sur le Web.




Popcorn Time « le pire cauchemar d’Hollywood » n’est déjà plus 2/3

Il y a quelques jours à peine nous annoncions la sortie de l’application Popcorn Time, mieux que Netflix pour voir des films en streaming via BitTorrent !

Popcorn Time y était qualifié de « pire cauchemar d’Hollywood ».

Hollywood s’est réveillé et a réagi…

L’équipe de développement nous annonce déjà le clap de fin, en restant évasif sur les explications. Mais nul doute qu’ils ont reçu des pressions. Ils disent avoir vérifié quatre fois que Popcorn Time était légal (puisqu’ils proposaient une technologie neutre, n’hébergeait rien sur leurs serveurs et ne faisant que combiner trois bases de données externes : pour les torrents, pour les informations des films et pour leurs affiches).

Cela n’a, semble-t-il, pas suffi.

Edit : il y a une suite heureuse à cette histoire !

Goodbye Popcorn Time

Adieu Popcorn Time

Goodbye Popcorn Time

L’équipe de développement – 14 mars 2014

(Traduction : Piup, aKa, Kcchouette, loicwood, Noon, lumi, Amazigh + anonymes)

Au revoir

Nous avions commencé Popcorn Time comme un défi lancé à nous-mêmes. C’est notre devise… C’est ce à quoi nous aspirons.

Nous sommes très fiers de ce projet. C’est le plus important que nous ayons construit. Nous avons constitué une équipe géniale en le faisant, avec des gens avec qui nous adorons travailler. Et pour être honnête, au moment où je vous écrit, nous sommes tous un peu écœurés et abasourdis. Nous aimons Popcorn Time et ce qu’il défend, et nous avons l’impression de laisser tomber nos géniaux contributeurs chéris. Ceux qui ont traduit l’application en 32 langues, y compris certains dont nous ne connaissions même pas l’existence. Nous sommes en admiration devant ce que la communauté libre peut faire.

Nous sommes avant tout de jeunes entrepreneurs passionnés d’informatique. Nous lisons Techcrunch, Reddit et Hacker News dont nous avons fait deux fois la une. Dans le même temps, nous avons eu des articles dans Time Magazine, Fast Comany, TechCrunch, TUAW, Ars Technica, Washington Post, Huffington Post, Yahoo Finance, Gizmodo, PC Magazine et Torrent Freak, pour ne nommer que ceux-là. Et nous sommes intervenus à la télévision et dans des émissions de radio, sans parler des nombreuses interviews, et celles que nous avons aussi déclinées en raison de l’excès de sollicitation(s) de la part des médias.

Et aucun de ces médias ne nous blâmait. Non, ils nous soutenaient. Nous étions devenus les outsiders qui se battaient pour le public et les consommateurs. Des gens que nous respections, certains de nos héros, ont dit monts et merveilles à propos de Popcorn Time, ce qui a largement dépassé nos espérances pour un projet expérimental monté en seulement quelques semaines.

En tant que projet, Popcorn Time est légal. Nous avons vérifié. Quatre fois.

Mais comme vous vous en doutez, cela est rarement suffisant. Notre soudaine popularité nous a mis en contact avec des tas de gens, des journaux aux créateurs de nombreux sites et apps, qui étaient extrêmement populaires. Nous avons beaucoup appris à leur contact. En particulier que s’opposer à une industrie obsolète, arc-boutée sur son modèle économique, a un prix. Un prix que personne ne devrait payer en aucune manière.

Vous savez quelle est la meilleure chose à propos de Popcorn Time ? Que des tas de gens se sont accordés pour reconnaître que l’industrie du cinéma avait établi bien trop de barrières et de restrictions sur le marché. Prenons l’exemple de l’Argentine : les diffuseurs de streaming, là-bas, pensent que “There’s something about Mary” (Mary à tout prix) est un film récent. Ce film est ici, aux États-Unis, tellement vieux, qu’il aurait l’âge de voter !

La majorité de nos utilisateurs n’est pas localisée aux États-Unis. Ils sont de partout ailleurs. Popcorn Time s’est installé dans chaque pays sur Terre. Même dans les deux (pays) n’ayant pas accès à Internet.

Le piratage n’est pas un problème de personnes. C’est un problème de services. Un problème créé par une industrie qui voit l’innovation comme une menace à leur recette dépassée pour ramasser la monnaie. Un problème dont ils n’ont que faire.

Mais les gens si.

L’expérience montre que les gens risquent des amendes, des poursuites judiciaires ou toute autre conséquence possible uniquement pour pouvoir regarder un film récent chez eux. Juste pour avoir le type de partage qu’ils méritent.

Il se peut que demander gentiment quelques pièces par mois pour donner l’accès à n’importe quel film soit une bien meilleure solution.

Popcorn Time ferme aujourd’hui. Pas parce que nous n’avons plus ni énergie, ni motivation, ni détermination, ni même d’alliés. Juste parce que nous avons envie de poursuivre nos vies.

Notre expérimentation nous a amenés aux portes d’un débat sans fin entre piratage et copyright, menaces légales et machinerie douteuse qui nous donne l’impression d’être en danger à cause de ce que nous aimons faire. Et ce n’est pas une bataille à laquelle nous souhaitons prendre part.

Bises
Pochoclín