dotSUB.com ou le meilleur du pire web 2.0

Nous en savons quelque chose à Framasoft, il n’est pas toujours facile de sensibiliser le grand public aux logiciels libres. Mais il en va de même pour l’usage général d’internet où nombreux sont mes proches qui se contentent du mail et de parcourir la toile comme une grande vitrine à regarder passivement quand bien même ils se construisent leur propre parcours via les liens hypertextes.

Combien sommes-nous en effet à comprendre et utiliser les fils RSS pour faire venir l’info pertinente à nous et non plus l’inverse ? Combien sommes-nous à comprendre que derrière Wikipédia il y a un outil extraordinaire qui s’appelle un wiki (et qui sera enseigné dans quelques années à même l’école) ? Plus généralement combien sommes-nous à appréhender véritablement ce que l’on appelle le web 2.0 ou les réseaux sociaux ou le read/write web (appellez-le comme vous voulez) et qui constitue réellement une nouveauté et un progrès ?

Il y a de nombreuses causes à cette méconnaissance mais je crois qu’elle commence avec le piètre niveau d’anglais de trop nombreux francophones (dont je suis). C’est pourquoi je fus dans un premier temps très agréablement surpris de voir quelques unes des plus intéressantes petites vidéos anglophones explicatives sur le sujet enfin sous-titrées en français.

Les voici donc ci-dessous. La première concerne le RSS, la deuxième le wiki et la troisième le web 2.0 dans son ensemble. Elles sont courtes, percutantes et pédagogiquement de très bonne facture. Faites passer et diffuser…

Mais… car il y a un mais, on se retrouve avec un nouvel exemple de ce que j’appelle péremptoirement le web 2.0 mais libre 0.2 (en fait ici on est proche du libre 0.0).

Le sous-titrage nous vient du site dotSUB.com et l’outil en ligne qui permet d’obtenir cela est simple et puissant (voir cette demo pour s’en convaincre). Le hic c’est qu’on cumule pas mal de petits problèmes de liberté en utilisant leur service. D’abord il y a le format flash omniprésent et l’impossibilité de récupérer la vidéo sous-titrée dans un autre format (au format flash aussi du reste). Mais surtout la traduction effectuée est entièrement la propriété de dotSUB.com.

En effet si vous décidez de vous inscrire pour participer à une traduction (ce qui est on ne peut plus louable et généreux) il vous faut d’abord accepter les Terms of Use et la Privacy Policy (vous savez, les trucs qu’on ne lit jamais à de rares exceptions près comme ceux qui ont une forte culture du libre !). Et là ça n’a pas l’air d’être très ouvert leur truc. On vous fait miroiter qu’un jour peut-être on tirera des revenus des vidéos sous-titrées (mais on ne sait pas encore comment) mais c’est peut-être pour mieux s’accaparer votre travail.

Extrait du Terms of Use :

You understand that the film or video translation you perform is considered to be a "work made for hire" that has been specially commissioned by the contributor and dotSUB LLC, with the contributor and dotSUB LLC being deemed the sole authors of the translation and the owners of the translation and any proceeds that result from the translation. If it is determined that your translation work is not a "work made for hire," then you assign to dotSUB LLC exclusively and irrevocably, forever and anywhere in the Universe, all rights (including, without limitation, all copyrights and renewals and extensions of such copyrights) that you may have in and to your translation. You also understand that dotSUB LLC’s rights in and to the film or video translation you perform extend to every medium of storage, transmission, and display, whether past, present, or future. In return for the consideration that you receive for your translation work, you also waive any "moral rights" that you may have as an author of the translation, as well as any "rental and lending rights" that you may now have or that may be granted by law in the future.

Petite traduction du passage central : vous attribuez à dotSUB LLC exclusivement et irrévocablement, pour toujours et partout dans l’Univers tous les droits (incluant, et sans limitation, tous les droits d’auteur et renouvellements et extensions de tels droits) que vous pouvez avoir dans et sur votre traduction.

Pour toujours et partout dans l’Univers, ils ont de l’humour non ?

C’est d’autant plus étonnant que les vidéos présentées ici sous toutes sous licences Creative Commons. Faudrait mettre nos amis juristes sur le coup pour voir un peu si tout ceci est bien réglo…

Quant à la Privacy Policy, voici le dernier paragraphe intitulé Changes to policy

dotSUB reserves the right to change this Privacy Policy at anytime. In the event that we make a material change to our policy we will post a notice of the change on this page, and will notify you of the change when you log in to your dotSUB account.

Autrement dit cette Privacy Policy ne vaut pas grand chose puisqu’on peut la modifier à tout moment (mais on est gentil on vous préviendra quand même à ce moment là).

Pff… On voudrait rendre les utilisateurs captifs que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Encore un bel exemple de l’Esclavage 2.0. Le Libre n’a plus qu’à se retrousser les manches pour proposer un outil similaire à la communauté. Notre petit groupe de traducteurs Framalang en serait plus que ravi !




Richard Stallman en grande forme (conférence à l’ENST le 3 avril 2007)

Que ce soit en direct dans la salle ou en différé sur le net, je commence à avoir pas mal de conférences générales sur le logiciel libre de Richard Stallman au compteur. Il faut dire que le bonhomme pour apprécier la France y revient souvent et s’exprime dans un français plus que correct (espèce étrangère en voie de disparition ?).

A priori on a l’impression d’assister toujours à la même conférence. Et celle que nous vous présentons en vidéo ci-dessous donnée mardi 3 avril 2007 dernier à l’ENST (École nationale supérieure des télécommunications) n’échappe à la règle. Chaussures ôtées et plus beau tee-shirt exhibé, on se retrouve invariablement avec la même entame (dont je ne me lasse toujours pas) : « Je puis expliquer le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité… » (sous vos applaudissements). Idem pour la conclusion du reste (dont je commence à me lasser) : « …J’ai des autocollants, des pins et des porte-clé à vendre ». Sacré Richard !

Et pourtant, variation sur le même thème, elles ont toutes un petit quelque chose qui les distingue des précédentes. Voici ce qu’écrivait récemment un spectateur de cette conférence sur la liste de diffusion de l’APRIL. Je recopie d’autant plus volontiers cet extrait qu’il exprime bien ce que je voulais dire.

J’ai entendu RMS plusieurs fois depuis 1998. C’est toujours la même histoire mais elle est à chaque fois amendée, corrigée, complétée, modifiée, avec de nouvelles références et des éléments d’actualité…

Mardi soir il a présenté cette histoire sous un jour très nouveau et original, qui me semble intéressant pour sensibiliser le grand public (…) et lui faire comprendre concrètement l’intérêt du LL pour lui. C’était construit, tout était utile/indispensable, la boucle était bouclée. Tout cela à partir des mêmes grandes lignes de réflexion remontant à 1983/4.

Vous voulez un exemple d‘élément d’actualité de la conférence de l’ENST ? Point d’impatience, il suffit d’attendre… la deuxième phrase. Ce qui donne : « Je puis expliquer le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Trois principes que le gouvernement actuel de la France ne respecte plus…» No comment !

Toujours est-il qu’effectivement mardi soir et pour une heure environ c’était du grand Stallman (ou RMS pour les intimes). Définition et historique du logiciel libre (ou LL pour les intimes), différence avec le logiciel privateur (terme qu’il semble désormais privilégier à logiciel propriétaire), du danger des DRM et des brevets, différence entre son approche et celle de Linus Torvalds, différence entre Logiciel Libre et Open Source (quand l’un parle d’éthique et de liberté l’autre insiste plutôt sur rentabilité, efficacité et rentabilité), pourquoi il faut dire GNU/Linux et non Linux tout court, un point sur l’emploi, un autre sur l’éducation (et sa mission morale et sociale), un clin d’œil aux droits de l’homme… tout y était.

Pédagogie et vulgarisation de haute volée, une conférence que je vous invite à voir et à faire passer à vos proches qui seraient susceptibles d’être intéressés par un sujet qui dépasse en fait aujourd’hui le stricte cadre du logiciel libre pour ne pas être loin de proposer un véritable projet de société.

—> La vidéo au format webm




Flash mob à la Victoria Station de Londres le 4 avril 2007 à 18h53

Je demeure fasciné par les flash mobs, ces réunions publiques sauvages organisées à partir d’internet qui le plus souvent ne revendiquent pas grand chose d’autre que de passer un fragment de notre existence à faire collectivement quelque chose qui sorte un peu de la norme.

On notera que, comme les free hugs (qui fleurissent un peu partout en ce moment), l’institution ne sait trop qu’en faire puisque, non prévenue (c’est le jeu), elle est souvent prise au dépourvue et son trouble à l’ordre public sonne un peu faux dans ces cas là. N’attendez pas non plus que les grands médias couvrent ce non événement puisqu’eux aussi ne sont pas non plus mis au courant. Et puis de toutes les façons, je viens de le dire, c’est un non événement.

Le dernier flash mob en date d’envergure a eu lieu ce mercredi 4 avril à Londres à Victoria Station. Et c’est assez impressionnant.

Muni de son balladeur il s’agissait simplement de danser au top départ d’un décompte commun à 18h53 tapante. Il en va du défoulement collectif et de la thérapie de groupe (puis ensuite d’un certains narcissisme à se revoir sur YouTube, Flickr et consors) mais ce qui est sûr c’est que les participants ont eu l’air de bien s’amuser.

Il n’y a pas vraiment de sens à donner à tout ça sauf à constater que :

  1. c’est possible;
  2. on a envie d’en être.

Ici, c’est chacun sa musique mais libre et ensemble.

Cela ressemble quelque part à une parabole du net. Quant au rapport avec le logiciel libre je le cherche encore mais il n’est peut-être pas si loin que ça… Ah si je viens de trouver :

  1. c’est possible;
  2. on a envie d’en être.



République 2.0 – Le rapport Rocard est en ligne

Guillaume Paumier - CC by-saMichel Rocard vient de remettre son rapport à Ségolène Royal[1] et c’est du lourd !

Il était certes bien accompagné (dont François Pellegrini, Jean-Baptiste Soufron ou encore Aziz Ridouan[2]) mais je suis franchement impressionné par sa capacité à pondre aussi vite un document de 73 pages dense et pertinent (sauf à imaginer qu’il savait depuis longtemps qu’une telle tâche lui serait dévolue). En tout cas c’est aussi ça un politique et on aurait parfois tendance à l’oublier…

Les technologies numériques et internet sont mis à leur juste place, c’est à dire une place essentielle dans le monde d’aujourd’hui et de demain. Analyses et recommandations (au nombre de 94) se succèdent à un rythme effréné.

Surprise, le logiciel libre n’est finalement que peu souvent cité. Il y avait certainement là une volonté consensuelle de ne pas trop crisper les acteurs d’une économie propriétaire classique encore dominante. Du coup sa présence est beaucoup plus implicite qu’explicite. Il n’en demeure pas moins que son modèle et ses valeurs (comme par exemple le souci constant du bien commun) transparaissent un peu partout dans le rapport à commencer par son sous-titre qui donne le ton et la direction “Vers une société de la connaissance ouverte”.

Quand bien même irréaliste, un document que j’aurais bien vu moi sous la forme d’un pacte numérique de Michel Rocard (comme le pacte écologique de Nicolas Hulot) et d’inviter ensuite tous les candidats à se positionner et/ou le signer[3]. Il n’est adressé qu’à Ségolène Royal mais gageons que ceux qui pensaient voter pour elle s’en trouveront confortés.

Rapport Rocard – République 2.0 (pdf, 73 pages, 1,1 Mo)

Bon je vous laisse, je n’en ai pas encore achevé sa lecture…

Notes

[1] Crédit photo : Guillaume Paumier (Creative Commons By-Sa)

[2] François Pellegrini est Maitre de conférences en informatique et co-fondateur des Rencontres mondiales du logiciel libre (RMLL). Jean-Baptiste Soufron est juriste et ancien directeur juridique de la fondation Wikipedia. Aziz Ridouan est Président de l’Association des Audionautes,

[3] C’est un peu ce que tente de faire Candidats.fr avec son questionnaire remarquez.




Léo Ferré libéré en 2063 !

Aujourd’hui je suis retombé sur Le testament une veille chanson de Léo Ferré. Je vous l’aurais bien reproduite dans son intégralité mais les ayants droits veillent alors il est plus prudent de n’en citer que l’introduction.

Avant de passer l’arme à gauche
Avant que la faux ne me fauche
Tel jour, telle heure, en telle année
Sans fric, sans papier, sans notaire
Je te laisse ici l’inventaire
De ce que j’ai mis de côté…

Et de citer ensuite une liste d’objets simples mais chers à l’artiste comme La serviette en papier où tu laissa ta bouche ou encore Quelques stylos à bille au roulement d’espoir.

Sans fric, sans papier, sans notaire… Pas si sûr parce que du coup m’est revenu en mémoire un récent article du Figaro La folle histoire d’argent de Léo Ferré (02-12-2006) évoquant la guerre fratricide de la famille Ferré sur les droits d’auteurs de l’artiste.

Une bataille sans fin. Léo Ferré est mort en 1993, mais ses droits d’auteur et la propriété de ses créations font toujours l’objet d’un combat féroce. Celui-ci dure depuis 30 ans. Les magistrats se sont succédé et ont, au total, ordonné cinq expertises, rendu six ordonnances et trois arrêts en appel. Et ce n’est pas fini. Ceux de la Cour de cassation doivent s’y préparer à leur tour, car un pourvoi vient justement d’être déposé à leur intention au Palais de justice…

Pirotek - CC by-nc-saQue les héritiers d’un artiste se disputent ses droits d’auteurs après sa mort, c’est assez courant. Qu’il s’agisse de notre poète anarchiste national Léo Ferré c’est, comment dire, assez ana… chronique.

Heureusement on n’en a plus pour longtemps puisque les droits d’auteurs ne s’étendent en France que 70 ans après la mort de l’artiste[1].

Avec le temps, va, tout s’en va… Même certains droits pas forcément légitimes et exagérément longs…

Notes

[1] Crédit photo : Pirotek (Creative Commons By-Nc-Sa)




Projet n°23 : Framatorrent bêta 0.01

Logo web20 framatorrent

Kézako ?

Dans la série Les projets que l’on a dans nos cartons mais qu’on ne peut faire démarrer faute de moyens humains sauf si on trouve un ou des volontaire(s) prêt(s) à nous rejoindre, il y a un projet de partage de ressources libres en p2p (bittorrent). Nom de code : Framatorrent.

L’idée est simple : il s’agit de créer une sorte de legaltorrents francophone (en profitant du fait qu’il passe tout de même pas mal de monde au quotidien sur Framasoft et ses sites satellites).

Plus précisément

Applications, livres, musiques, vidéos… l’objectif c’est de profiter du réseau pour faire connaître et diffuser des ressources autour du logiciel libre et son état d’esprit (ou culture libre si l’expression vous parle) en privilégiant les documents en langue française.
Contrairement à legaltorrents on pourrait agrémenter cela d’un petit blog qui expliquerait un peu la démarche et qui ferait des fiches sur les nouvelles ressources (comprendre les torrents) mises en circulation.

Pour Framasoft cela permettrait également d’avoir en son sein un outil de diffusion de masse à disposition sans coût supérieur de bande passante. Ainsi nous pourrions proposer beaucoup plus confortablement en téléchargement nos gros fichiers comme la Framakey, les Framabooks, TheOpenCD, le futur Framadvd, etc.

Bien entendu, vu que nous nous trouvons en pleine gueule de bois d’après DADVSI, il y aurait aussi le petit message que le p2p c’est pas que pour pirater et enfreindre le copyright 😉

Pratiquement on pourrait pour ce faire prendre un outil comme Blog Torrent qui a le mérite de la simplicité (un exemple in situ).

Reste la question trollesque des licences acceptées sur le futur Framatorrent. Prendrions-nous aussi des licences de libre circulation comme la Creative Commons avec clause NC et/ou ND ? Personnellement je n’ai pas d’avis tranché sur la question si il s’agit d’œuvres non logicielles comme un livre, une musique, un film… même si je n’y suis a priori pas trop trop favorable (en tout cas au début).

Chiche ?

Quoiqu’il en soit rien n’est arrêté, le projet n’en est même pas à sa toute première phase de brainstorming. Tout se décidera avec l’équipe si équipe il y a. Parce que justement tout dépend de votre participation. Pour mener à bien ce projet et son lancement il nous faudrait un minimum de 10/15 personnes qui seraient partantes pour partager de manière permanente les fichiers (des seeders on dit je crois dans le milieu) ce qui demande une bonne connexion et un ordi (presque) toujours allumé ! Et dans cette équipe si on trouve un chef de projet prêt à piloter le bouzin (plus un graphiste pour nous faire un joli site tant qu’à faire) ben ce serait perfect.

Alors ça vous tente ?

Si tel est le cas : 1. merci 2. vous pouvez vous manifester via les commentaires sous le billet ou en nous écrivant à framatorrent.framasoft AT gmail.com.

PS : Le (faux) logo à la sauce web 2.0 a été généré par Web 2.0 Logo Creator.




Photos souvenirs Framasoft des RMLL 2006

Quelques instantanés des dernières Rencontres Mondiales du Logiciel Libre cet été à Nancy. Les différents acteurs sont ici nommés par leur pseudo du forum. Les commentaires sont la plupart du temps le fruit de mon imagination et si ils s’avéraient vrais ce ne serait que purement fortuit.

Kaneda aka Tetsuoka à aKa : "Ubuntu est un ancien mot africain qui signifie j’arrive pas à installer correctement ma Debian".

RMLL 2006 Framasoft

Pyg avec la seule machine sous Windows de toutes les RMLL (qu’il préférait cacher dans sa caisse).

RMLL 2006 Framasoft

Pseudogaëtan & aKa : the men in bob

RMLL 2006 Framasoft

Le repas du Libre avec Leviathan en avant-plan (qui met de l’eau dans son vin).

RMLL 2006 Framasoft

Pyg en pleine démonstration publique de la Framakey.

RMLL 2006 Framasoft

Frenchy en train de nous dire tout le bien qu’il pense d’AntoineP.

RMLL 2006 Framasoft

Même au café ça bosse (enfin surtout Pyg).

RMLL 2006 Framasoft

Totomatisme en tenue de soirée pour la reception à la mairie de Nancy.

RMLL 2006 Framasoft

Séance de travail bien studieuse. En arrière plan les patates au tableau sont censées illustrer la roadmap 2006-2007 de Framasoft.

RMLL 2006 Framasoft

Free like a bird sera assez content d’apparaître en compagnie de la seule fille du diaporama (en l’occurrence une charmante inconnue).

RMLL 2006 Framasoft

Un peu private joke celle-là. Je donne mon bob à celui qui arrivera à lire l’inscription au tableau (importante pourtant pour notre future évolution).

RMLL 2006 Framasoft

Bon alors qui c’est qui veut s’occuper de la maintenance et du suivi de l’annuaire des logiciels libres cette année ? Euh…

RMLL 2006 Framasoft

Pyg assez convaincant dans son militantisme StopDRM !

RMLL 2006 Framasoft

Rendez-vous l’année prochaine à Amiens…




L’Union Européenne doit poursuivre le financement des logiciels libres

Le programme de financement européen NGI est en danger, alors qu’il s’agit probablement d’une des meilleures choses qui soit arrivée au logiciel libre durant ces dernières années. En effet, cette initiative permet de soutenir financièrement des centaines de projets libres communautaires, dont certaines briques fondamentales pour notre vie numérique quotidienne. Framasoft bénéficie depuis plusieurs années de ce type de fonds, notamment sur les projets PeerTube et Mobilizon.

Pour nous et pour d’autres, il s’agit d’un véritable accélérateur pour tous les logiciels libres, et le fait que ce programme soit en danger met en péril tout l’écosystème qu’il consolide et fortifie.

Nous vous invitons à contacter vos élu·es pour les alerter des enjeux et faire perdurer ce programme.

Cette lettre a été publiée initialement par les petites singularités. Si vous souhaitez la signer, merci de la publier sur votre site et de compléter le tableau ici.

Lettre ouverte à la Commission Européenne

Depuis 2020, les programmes Next Generation Internet (NGI), sous-branche du programme Horizon Europe de la Commission Européenne financent en cascade (via les appels de NLnet) le logiciel libre en Europe. Cette année, à la lecture du brouillon du Programme de Travail de Horizon Europe détaillant les programmes de financement de la commission européenne pour 2025, nous nous apercevons que les programmes Next Generation Internet ne sont plus mentionnés dans le Cluster 4.

Les programmes NGI ont démontré leur force et leur importance dans le soutien à l’infrastructure logicielle européenne, formant un instrument générique de financement des communs numériques qui doivent être rendus accessibles dans la durée. Nous sommes dans l’incompréhension face à cette transformation, d’autant plus que le fonctionnement de NGI est efficace et économique puisqu’il soutient l’ensemble des projets de logiciel libre des plus petites initiatives aux mieux assises. La diversité de cet écosystème fait la grande force de l’innovation technologique européenne et le maintien de l’initiative NGI pour former un soutien structurel à ces projets logiciels, qui sont au cœur de l’innovation mondiale, permet de garantir la souveraineté d’une infrastructure européenne. Contrairement à la perception courante, les innovations techniques sont issues des communautés de programmeurs européens plutôt que nord-américains, et le plus souvent issues de structures de taille réduite.

Le Cluster 4 allouait 27 millions d’euros au service de :

  • « Human centric Internet aligned with values and principles commonly shared in Europe » ;
  • « A flourishing internet, based on common building blocks created within NGI, that enables better control of our digital life » ;
  • « A structured eco-system of talented contributors driving the creation of new internet commons and the evolution of existing internet common« .

Au nom de ces enjeux, ce sont plus de 500 projets qui ont reçu un financement NGI0 dans les 5 premières années d’exercice, ainsi que plus de 18 organisations collaborant à faire vivre ces consortia européens.

NGI contribue à un vaste écosystème puisque la plupart du budget est dévolue au financement de tierces parties par le biais des appels ouverts (open calls). Ils structurent des communs qui recouvrent l’ensemble de l’Internet, du matériel aux applications d’intégration verticale en passant par la virtualisation, les protocoles, les systèmes d’exploitation, les identités électroniques ou la supervision du trafic de données. Ce financement des tierces parties n’est pas renouvelé dans le programme actuel, ce qui laissera de nombreux projets sans ressources adéquates pour la recherche et l’innovation en Europe.

Par ailleurs, NGI permet des échanges et des collaborations à travers tous les pays de la zone euro et aussi avec ceux des widening countries¹, ce qui est actuellement une réussite tout autant qu’un progrès en cours, comme le fut le programme Erasmus avant nous. NGI0 est aussi une initiative qui participe à l’ouverture et à l’entretien de relation sur un temps plus long que les financements de projets. NGI encourage également à l’implémentation des projets financés par le biais de pilotes, et soutient la collaboration au sein des initiatives, ainsi que l’identification et la réutilisation d’éléments communs au travers des projets, l’interopérabilité notamment des systèmes d’identification, et la mise en place de modèles de développement intégrant les autres sources de financements aux différentes échelles en Europe.

Alors que les États-Unis d’Amérique, la Chine ou la Russie déploient des moyens publics et privés colossaux pour développer des logiciels et infrastructures captant massivement les données des consommateurs, l’Union Européenne ne peut pas se permettre ce renoncement. Les logiciels libres et open source tels que soutenus par les projets NGI depuis 2020 sont, par construction, à l’opposée des potentiels vecteurs d’ingérence étrangère. Ils permettent de conserver localement les données et de favoriser une économie et des savoirs-faire à l’échelle communautaire, tout en permettant à la fois une collaboration internationale. Ceci est d’autant plus indispensable dans le contexte géopolitique que nous connaissons actuellement. L’enjeu de la souveraineté technologique y est prépondérant et le logiciel libre permet d’y répondre sans renier la nécessité d’œuvrer pour la paix et la citoyenneté dans l’ensemble du monde numérique.

Dans ces perspectives, nous vous demandons urgemment de réclamer la préservation du programme NGI dans le programme de financement 2025.

¹ Tels que définis par Horizon Europe, les États Membres élargis sont la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la République Tchèque, l’Estonie, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. Les pays associés élargies (sous conditions d’un accord d’association) l’Albanie, l’Arménie, la Bosnie Herzégovine, les Iles Féroé, la Géorgie, le Kosovo, la Moldavie, le Monténégro, le Maroc, la Macédoine du Nord, la Serbie, la Tunisie, la Turquie et l’Ukraine. Les régions élargies d’outre-mer sont: la Guadeloupe, la Guyane Française, la Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Martin, Les Açores, Madère, les Iles Canaries.