Geektionnerd : Dépêches Melba XVI

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Sources sur Numerama :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Linagora ou Blue Mind ? Framasoft ne se prononcera pas sur des allégations

Début 2014, nous avions annoncé dans un billet publié ici-même que nous allions « manger la pâtée de [notre] chien » et remplacer progressivement les outils Google que nous utilisions par des outils libres. C’est ainsi que, le 1er février, nous avons terminé notre migration depuis Gmail pour adopter la solution proposée par Blue Mind. Les raisons de notre choix ? Elles sont présentées dans cet autre billet : une solution libre adaptée à nos besoins, présentant des avantages en matière de gestion et d’administration, mais aussi en termes d’ergonomie. D’autres que nous, avec d’autres besoins et d’autres priorités, pourraient faire des choix différents, et nous n’avons pas d’autre(s) intérêt(s) à promouvoir notre démarche que celui de promouvoir des outils libres et de montrer qu’il est possible de se passer de Google.

Il se trouve que, comme de nombreux libristes le savent peut-être déjà, la société Linagora a lancé une action en justice contre la société Blue Mind. Et si de nombreux libristes le savent déjà, c’est que la société Linagora mène depuis le début d’année civile une campagne de communication intense en direction de la communauté du Libre visant à promouvoir « sa » vérité. Nous avons été interpellés, nommément, à plusieurs reprises[1] . De notre côté, nous avons estimé qu’il était urgent de ne pas nous positionner dans un combat qui ne nous concernait pas et qui n’était pas de notre ressort : dès lors qu’un litige était en cours, nous n’avions pas à nous prononcer sur la véracité des accusations, c’est là le travail du juge. Nous n’avions donc aucune raison de réagir.

Cependant, lors des RMLL qui viennent d’avoir lieu à Montpellier, la présentation de notre expérience, intitulée « Quitter Google ? L’expérience de l’association Framasoft » a été l’occasion d’être à nouveau interpellés nommément et publiquement sur cette affaire par la société Linagora[2].

En tant qu’acteurs de l’écosystème depuis 2001, nous sommes tout à fait légitimes à considérer et apprécier la qualité et l’éthique des logiciels libres que nous rencontrons. En tant qu’utilisateurs, nous n’aimons pas trop être infantilisés, et nous apprécions encore moins d’être instrumentalisés. Puisque nous ne souhaitons pas qu’une absence de réponse soit interprétée comme une incapacité à comprendre ces enjeux voire une approbation, nous avons rédigé ce court billet qui a pour objectif, une fois pour toutes, de répondre à ce harcèlement.

Rappel des faits : la croisade contre Blue Mind

Depuis quelque temps, la société Linagora s’est engagée dans une croisade contre Blue Mind. Blue Mind est une société qui développe un groupware éponyme directement concurrent d’OBM, produit phare de Linagora acquis lors du rachat de la société Aliasource en 2007. La plupart des membres de l’équipe d’Aliasource (y compris les fondateurs historiques) ont progressivement quitté le navire et, plusieurs années après, se sont rejoints pour certains au sein du projet BlueMind. Estimant que Blue Mind contrefaisait son logiciel OBM, Linagora a assigné Blue Mind en justice en 2012. Dans une première ordonnance rendue en avril 2014 (juge de la mise en état), le juge a rejeté « les demandes [de Linagora] tendant à faire interdiction provisoire à la société Blue Mind de poursuivre toute utilisation, exploitation et diffusion des œuvres logicielles OBM SYNC et OPUSH et du code source de ces œuvres logicielles » et a ordonné une nouvelle expertise (l’affaire étant renvoyée au 11 décembre 2014 pour le suivi des opérations d’expertise). Cette action s’est accompagnée d’une campagne de dénigrement contre son concurrent « à grande échelle » et sous toutes les formes : communication lors des salons, distribution de tracts et communiqué de presse, achat d’encart A4 dans la presse spécialisée, création d’un site laveritesurbluemind.net sur lequel est commentée (avec un biais frappant) l’actualité juridique (et sont communiquées quelques pièces saisies minutieusement choisies), envoi de mails aux clients pour les alerter de la procédure et des sanctions, etc. Lors du salon Solutions Linux, l’un des temps forts annuels du Logiciel Libre en France, on a ainsi pu assister à une diffusion massive de tracts aux visiteurs pour communiquer sur ce litige et le risque en termes de contrefaçon et de recel : superbe image.

C’est un comportement que l’on rencontre malheureusement parfois dans le monde des affaires, mais qui est beaucoup plus surprenant et bien moins acceptable au sein d’un écosystème comme le nôtre qui veut partager une certaine éthique et favoriser la tolérance et le respect plutôt que pratiquer des logiques claniques ou d’exclusion.

Les clients et les différents acteurs du Libre se retrouvent pris en otage dans ce combat qui n’est pas le leur, pris à partie, voire remis en cause dans leur capacité à choisir la solution qui leur convient. Par courrier et réseaux sociaux, un accompagnement, juridique et technique est même proposé à ces clients et utilisateurs de BlueMind pour qu’ils dénoncent leurs contrats et passent chez OBM.

Une communauté prise à partie et manipulée

On assiste ainsi à un appel à la communauté, sommée de réagir contre un éditeur (Blue Mind) qui ne respecterait pas les licences, aurait des comportements que nous devrions dénoncer (ainsi que sa solution logicielle qui ne serait « pas vraiment libre »), et qui nuirait in fine à nos principes, nos valeurs et notre éthique. Il faudrait que la communauté s’en mêle, qu’elle se positionne, qu’elle consacre son énergie pour agir contre une société qui, finalement et objectivement, produit un bon logiciel, le diffuse sous licence libre et qui s’entend très bien avec tout le monde. Mais alors pourquoi ?

Nous prend-on réellement pour des imbéciles incapables de comprendre que la bataille n’est qu’accessoirement juridique et que la vraie raison à tout ce raffut n’est autre que de faire tomber un concurrent qui fait (trop) mal ? Nous prend-on pour des imbéciles naïfs qui ne voient pas que cette présence médiatique a pour seul objectif de retenir des clients trop craintifs ou déboussolés qui pourraient risquer d’aller voir ailleurs ? Croit-on vraiment que nous avons « besoin d’être aidés » pour faire des choix et prendre des positions qui nous semblent réellement conformes à l’esprit du Libre et aux libertés que nous souhaitons pour tous les utilisateurs de logiciels ? Quel est même le rapport entre cette croisade et le Libre ?

Si c’est une question de licences, alors la solution est plutôt simple : OBM est sous GNU Affero GPL v3, BlueMind aussi. S’il fallait vraiment mobiliser la communauté sur une licence ou une pratique, sur des sujets qui touchent effectivement aux libertés des utilisateurs, peut-être que Linagora ferait mieux de revoir ses propres pratiques et notamment l’ajout d’exceptions à rallonge qui créent de l’insécurité dans l’usage même de la licence GNU Affero GPL v3 au détriment de ses utilisateurs. En effet, la licence en question, intitulée GNU Affero GPL — for OBM (voir http://obm.org/content/obm-license) détourne la notion d’« attribution raisonnable » pour imposer l’ajout de messages commerciaux ou encore la possibilité offerte d’« interdire l’usage d’une marque » pour imposer l’usage de celles de Linagora (voir l’article 7 de la GNU Affero GPL v3). Ça, c’est un sujet sur lequel nous pouvons effectivement avoir un rôle. Mais ce n’est pas du tout ce qui est discuté en l’occurrence. Une action juridique est en cours ? Un expert a été nommé ? Très bien ! Laissons les parties argumenter, les juges et l’expert faire leur travail. Nous n’avons que faire d’une affaire d’égo et de gros sous. Faisons confiance aux juges pour condamner et réparer ce qui doit l’être.

Une campagne de désinformation nuisible au Libre & à l’Open Source

Si encore ces querelles permettaient de nous renseigner et donc de nous faire une idée sur d’autres bases que des sous-entendus… Mais non ! À la lecture des billets, analyses et autres commentaires laissés sur nos blogs, on constate une campagne de mésinformation qui n’a pour objectif que de forcer la communauté à soutenir l’action de Linagora. STOP ! En plus d’être bruyante et usante, cette campagne est nuisible pour le Libre 

  • Les clients de Blue Mind seraient des receleurs. Heureusement que non ! Est-il utile de rappeler que depuis les années 1990, les licences GNU (dans toutes leurs variantes et versions — de la GNU GPL v1 à la GNU GPL v3) offrent une sécurité juridique aux utilisateurs pour éviter de telles situations malsaines pour le Libre ? La mécanique est simple : si l’un des licenciés perd le bénéfice de la licence, tous les autres utilisateurs subséquents continuent à bénéficier de la licence. Ce serait différent pour OBM ? Linagora aurait trouvé un nouvel argument juridique que tous les opposants au Libre ont jusqu’à aujourd’hui ignoré ? Non, et ce serait bien que Linagora arrête de le faire croire – au risque sinon de réussir à faire perdre la confiance dans le système là où tous les détracteurs du Libre commençaient à manquer de force. Donc, quelle que soit l’issue, les utilisateurs (clients ou partenaires) continueront à pouvoir utiliser la solution et cela sans aucun risque juridique.
  • Le manquement à la licence devrait enclencher nécessairement une action en contrefaçon ? Heureusement, non ! Toutes les nouvelles licences comportent des clauses qui permettent à un licencié d’être réintroduit dans ses droits automatiquement s’il corrige ses erreurs (c’est notamment le cas pour les licences d’OBM et de BlueMind), mais, de fait, même pour les licences qui n’ont pas de telles clauses, personne n’a jamais cherché à attaquer à la moindre faille ou irrespect. L’éthique du logiciel libre conduit à agir pour défendre les libertés des utilisateurs, non à sauter sur la moindre hypothétique violation pour utiliser l’arsenal de l’action en contrefaçon. En l’occurrence, s’il y a eu manquement, ce dernier ne serait semble-t-il qu’un prétexte puisque la critique arrive après correction et dans le seul objectif d’agir. Là aussi, c’est un comportement nuisible pour notre système et pour la confiance que l’on construit depuis de nombreuses années.
  • Une politique de désinformation systématique. Pour ne mentionner qu’un exemple, examinons le commentaire de la dernière décision intitulé « Blue Mind perd son procès pour faire fermer ce blog ! ». Une lecture rapide permet de constater que toute la défense de Linagora a porté sur la procédure : incompétence du juge et erreur d’assignation. À aucun moment et contrairement à ce que laisse penser Linagora, le juge ne s’est penché sur la demande de Blue Mind relative à l’obtention d’une mesure d’urgence pour faire fermer le blog de Linagora. Pour rappel, en droit, le bien-fondé d’une demande n’a pas vocation à être envisagé dès lors que l’on se heurte à l’irrecevabilité. Cette pratique de transformation de la vérité et d’instrumentalisation de la justice n’est fidèle ni à l’esprit ni même à l’image que l’on souhaite donner au Libre.

Conclusion

Arrêtons ça ! OBM est un logiciel qui vaut certainement mieux que ça. Toute cette énergie dépensée ne fait que nuire à son image et à celle du Libre et de l’Open Source dans son ensemble. Continuez à développer votre logiciel, diffusez-le sous une vraie licence libre (sans tous ces ajouts), et peut-être qu’un jour nous l’utiliserons.

L’équipe Framasoft

Notes :

[1]  Il existe même une catégorie « Framasoft » sur le site lancé par Linagora.

[2https://twitter.com/alex_zapolsky/status/487555623698305024


Mise à jour du 22/09

Le 22 septembre 2014, Framasoft a reçu par courrier électronique une réponse de la société Linagora. Nous remercions Linagora de cette réponse, mais comme nous le disions en conclusion de ce billet : « Arrêtons ça !». Framasoft souhaitait s’exprimer et l’a fait (par ce billet). Nous ne poursuivrons probablement pas la discussion.
La réponse de Linagora à Framasoft peut être lue en ligne. Et les commentaires du Framablog restent ouvert au débat (courtois, cela va de soi 🙂 ) à ceux qui souhaiteraient poursuivre la discussion (sans nous).




RMLL 2014

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Venez nombreux, ça promet d’être sympa, comme d’habitude !

La liste des conférences/ateliers/etc. organisés par des framasoftiens :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Free Software, Free Society : la conférence TEDx de Richard Stallman avec slides !

Dans le billet présentant « La route est longue mais la voie est libre », ma propre conférence TEDx à Genève en avril dernier, j’avais évoqué la présence (intimidante) de Richard Stallman qui intervenait lui aussi ce jour-là.

Outre le fait que c’était sa première conférence TED, l’originalité venait aussi du fait que c’était la toute première fois qu’il utilisait des diapositives. Et certaines sont particulièrement signifiantes et savoureuses 😉

Pour réaliser les slides, les organisateurs avait mis la veille à sa disposition deux étudiants graphistes (à gauche sur mon horrible selfie). Bravo pour leur patience et leur courage, parce que Stallman fut, as usual, particulièrement pointilleux ce jour-là 😉

Alexis Kauffmann - Selfie - Richard Stallman

Appel à participation : La conférence est donc en anglais. Nous invitons les lecteurs à la transcrire sur un pad. Ensuite nous la traduirons et la soumettrons à Stallman pour approbation avant sous-titrage officiel (car tout écrit de Stallman est sous licence CC By-Nd). Merci

Alexis Kauffmann (aKa)




Éolienne urbaine sous licence libre, par Aeroseed

Aeroseed - Ulule

Lors de l’événement Vosges Opération Libre, nous avons eu le plaisir de rencontrer Théophile, du bureau d’étude vosgien Aeroseed, qui a récemment développé les plans d’une micro-éolienne libre présentée à cette occasion à Gérardmer.

Convaincu par le modèle open source de l’innovation, Aeroseed a décidé de proposer un financement participatif pour la construction de son éolienne urbaine, via la plateforme Ulule.

Il est assez rare de voir de jeunes ingénieurs prometteurs se lancer dans ce type de modèle de co-financement pour leurs projets, et particulièrement dans un secteur aussi compétitif que l’énergie renouvelable. Mais passer par une plateforme de financement participatif a un double avantage : d’abord, il s’agit de lever des fonds en toute transparence pour des projets avec un fort impact social, ensuite le fait de réussir une telle levée de fonds, en mobilisant l’attention du public, permet aussi de valider l’intérêt social du projet. Le pari est déjà en partie gagné puisque depuis peu de jours, ce projet d’éolienne en est à 124% de l’objectif initial. Mais en réalité, c’est parce qu’une seconde étape est visée, encore plus ambitieuse : normaliser l’éolienne et même produire des kits.

Pour en savoir plus, nous avons interviewé Théophile…

Aeroseed - Logo

Christophe Masutti (Framasoft) : Bonjour Théophile. Alors, AeroSeeD, c’est qui ? c’est quoi ?

Théophile Bresson : AeroSeeD, c’est un bureau d’étude industriel spécialisé en simulation numérique (fluide, thermique et résistance des matériaux). Il a été créé grâce à la volonté de monsieur Vincent Mauvady d’industrialiser la micro-éolienne que j’ai inventée il y a 7 ans.

AeroSeeD à donc deux activités parallèles :

  1. Un service de recherche et développement au service des entreprises régionales, nationales et internationales ;
  2. Un projet de micro-éolienne à axe vertical à voilure tournante sous licence libre.

Peux-tu présenter le projet de micro-éolienne en quelques mots ?

Ce projet de micro-éolienne est le fruit d’une succession d’étapes étalées dans le temps :

  • 2007 : l’idée a germé suite à une discussion entre amis.
  • de 2007 à 2010 : début des calculs de recherche et d’optimisation pour caractériser les performances de l’éolienne.
  • mi-2010 : étude de marché et création de la société AeroSeeD pour porter ce projet jusqu’à son industrialisation
  • de 2010 à 2012 : demande de subvention auprès des différents organisme publics (rencontre avec l’ancien vice-président du Conseil Régional, Agence de Mobilisation Économique du Conseil régional, CCI, pôle de compétitivité, divers services du Conseil Régional, ISEETECH…) pour un partage des risques sur la validation de l’éolienne grâce à un prototype.
  • 2012 : La grande désillusion ; Lorraine terre d’innovation mon œil ! Les personnes étaient toutes très enthousiastes, mais nous n’avons au final pas reçu 1 € (euro) d’aide. Il faut savoir que rien que le dépôt de brevet en France nous aurait couté 10 000€, une protection européenne 50 000€ et une protection monde est de l’ordre de 200 000 à 500 000 €.
  • mi-2012 : discussion avec David Vantyghem (association GOALL) à propos des licences libres. Changement de stratégie, abandon du brevet et choix de la licence libre.
  • 2013-2014 : tels des aventuriers, nous avons eu à défricher le terrain de la licence libre dans le domaine de l’open hardware pur !
  • de 2010 à 2014 : développement du prototype grâce aux outils du bureau d’étude (CAO, outils de calcul par éléments finis)
  • début 2014 : fabrication du prototype mécanique ; jusque-là, AeroSeeD a dû tout financer en fonds propre grâce à son activité de bureau d’étude.
  • Enfin, arrive mi-2014 à nous avons décidé de lancer un appel à don pour :
    • 1ere étape : nous aider à financer la partie automatisme et mise sur mât du prototype
    • 2ème étape (20 000 €) : nous permettre d’envisager la conception d’un kit aux normes pour le proposer aux écoles, hackerspaces et autre bidouilleurs sans oublier les pays émergents.

Peux-tu en dire plus à propos de l’impact économique et l’intérêt pour les populations ?

L’éolienne AeroSeeD vient combler un vide technologique de la production d’énergie à partir du vent dans les zones urbaines.

Elle a été conçue et optimisée pour que son rendement soit le maximum possible en présence de vent tournant. Situation dans laquelle les éoliennes actuelles, quelles qu’elles soient, ne produisent pas ou avec des rendements très médiocres.

Notre éolienne n’est par contre pas concurrente des micro-éoliennes à axe horizontal dans les milieux très bien dégagés comme les grandes plaines ou les zones côtières. En effet les éoliennes conventionnelles (axe horizontal) sont alors parfaitement capables de produire efficacement.

Finalement, pourquoi avez-vous décidé de placer votre projet en Open source / libre ?

La réponse est multiple :

  • impossibilité de trouver des financements ne serait-ce que pour le dépôt de brevet.
  • impossibilité pour une petite structure d’envisager la défense de ce brevet face à des entreprises internationales (américaines, japonaises, chinoises…)
  • La possibilité de pouvoir relocaliser l’emploi en France grâce à l’ouverture de l’idée. Exemple : une petite entreprise X de Lorraine qui n’aurait pas pu produire et vendre ce type d’éolienne si nous avions déposé un brevet, se voit maintenant dans la possibilité de le faire.
  • La capacité de ne plus envisager un concurrent comme une entité à abattre mais plutôt comme un partenaire. En effet, il peut être à l’autre bout de la France ou du monde et participe donc à l’augmentation du marché en faisant connaître ce produit. Il peut être proche de chez nous et développer une activité connexe de service (type éolienne communicante) que nous proposons directement à nos clients (via une commission). L’entreprise peut même être dans la région messine et vendre la même éolienne, c’est alors une présence motivante et qui nous permet, par réaction, de faire évoluer le produit plus rapidement.

Quelle(s) licence(s) libre(s) comptez-vous utiliser et pourquoi ?

Les licences libres autorisent légalement et encouragent la copie, l’étude, la modification et la redistribution des logiciels et des modèles de conception (plan mécanique 2D et 3D, dessin, notice, schéma électronique…). Nous avons choisi des licences libres incluant une clause de Copyleft. Ces licences libres imposent aux contributeurs qui vont distribuer gratuitement ou vendre des produits dérivés de diffuser à leur tour leurs travaux sous les mêmes licences libres. Par exemple, les licences de la Free Software Foundation pour les logiciels, manuels, notices, documentations, articles, publications, dictionnaires, les licences TAPR et CERN pour la conception matérielle (dessin industriel, plan, schéma…), les licences Art Libre et Creative Commons Attribution – Partage dans les mêmes conditions pour les œuvres artistiques ou de divertissement (roman, dessin artistique, musique, effet sonore, vidéo, photographie, animation…).

La plupart de ces licences incluent aussi une clause de défense contre les entreprises qui utiliseraient des brevets pour attaquer notre antériorité, en leur interdisant toute commercialisation des produits dérivés.

Vous faites appel aujourd’hui à un financement sur Ulule : qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Ce choix a été motivé par la cohérence de la licence libre avec l’appel à don, mais également par ce manque de financement auquel nous avons fait face. Cet appel à don a également eu pour effet de nous retourner une véritable étude du marché fiable et quantifiable. Nous avons eu un retour quantitatif de personnes non seulement suffisamment intéressées par notre projet pour faire un don, mais en plus qui souhaitent être tenues au courant de la date de sortie des kits car ils souhaitent en acheter.

Rétrospectivement, le financement participatif était pour nous le meilleur choix.

En avez-vous déjà parlé avec vos partenaires industriels habituels? Ils en pensent quoi ?

Nos partenaires industriels n’ont pas été mis au courant de manière systématique. On pourrait parler de discussion sélective avec des personnes intéressées qui sont accessoirement nos partenaires. Ils envisagent cette stratégie de la licence libre avec intérêt non sans appréhension. Il est vrai que ce mode d’action est radicalement différent du mode protectionnisme qui nous est proposé par le brevet, et qui nous est infusé pendant nos études.

Pour ma part il s’est agit d’un véritable reboot cérébral avec mise à jour du firmware… 😉

Sur le long terme, pensez-vous créer une communauté d’utilisateurs/contributeurs autour de ce projet d’éolienne ?

C’est exactement notre volonté depuis fin 2012

Existe-t-il d’autres projets open source hardware dans la Région Lorraine ? Pensez-vous faire un rapprochement ?

Il y a la FoldaRap, une imprimante 3D open source pliante qui est commercialisée à Folschviller, un projet de four verrier, un standard téléphonique avec un ERP et de la visioconférence, conçu et commercialisé par des Vosgiens.

Il y a aussi des projets uniquement logiciels comme par exemple un logiciel d’aide à la saisie au clavier développé au laboratoire LITA à Metz, le logiciel d’hébergement d’images Lutim.

Il existe certainement plein d’autres projets libres à détecter.

Avez-vous d’autres projets en stock ?

Oui, notamment dans le domaine de la production d’algues, mais pour l’instant nous souhaitons voir aboutir ce projet d’éolienne avant de tenter l’aventure du libre sur nos autres projets.

Merci et bonne chance !

-> Éolienne urbaine : Une source d’énergie renouvelable sous licence libre




La surveillance de la NSA révélée par Snowden : un an après, on récapitule ?

Faire le point sur un an de révélations que nous devons à Snowden permet de comprendre comment nous sommes passés peut-être définitivement dans l’ère de la défiance. Quand la machine ubiquiste de surveillance de masse nous considère tous comme des suspects potentiels, nous ne pouvons faire autrement que de soupçonner à priori le plus vertueux des opérateurs téléphoniques ou des fournisseurs d’accès à l’internet d’être bon gré mal gré un complice de la NSA et de lui remettre les clés de nos vies privées, de nos engagements politiques etc. sans même parler de l’espionnage des grands de ce monde .

Cette liste tire sa force accusatrice de sa sècheresse factuelle. Chaque élément y est toutefois documenté par un lien (en anglais en général) vers un article de presse en ligne.

65 choses sur la surveillance par la NSA que nous savons maintenant mais que nous ignorions il y a un an

Article original sur le site de l’Electronic Frontier Foundation

par Nadia Kayyali et Katitza Rodriguez

Traduction Framalang : hack, Diab, teromene, r0u, Thérèsegoofy, mrtino

Voilà un an que le journal The Guardian a publié pour la première fois le Foreign Intelligence Surveillance Court order, révélé par Edward Snowden, ex-sous-traitant de la NSA. Le document démontrait que la NSA avait mené des opération de surveillance généralisée sur des millions de personnes innocentes. Depuis lors, toute une vague de révélations choquantes, de divulgations, d’aveux partiels des autorités gouvernementales, d’appels aux lois qui garantissent la liberté de l’information, et de poursuites judiciaires, a déferlé sans interruption. Pour l’anniversaire de cette première révélation, voici 65 choses sur la surveillance par la NSA que nous savons maintenant mais que nous ignorions il y a un an.

1. Nous avons vu un exemple des décisions de justice qui autorisent la NSA à récolter potentiellement tout appel téléphonique aux USA – ce qui veut dire qui vous appelez, qui vous appelle, quand, pendant combien de temps et quelquefois même où.

2. Nous avons découvert les diaporamas en Powerpoint de la NSA qui détaillent comment est menée la récolte « en amont », par la collecte d’informations captées directement dans l’infrastructure des opérateurs de télécoms.

3. La NSA a conçu une vaste « drague du Web » en s’assurant qu’elle peut intercepter non seulement les communications d’une cible lorsqu’elle fait partie d’une communication mais aussi celles qui « concernent une cible, même si la personne ciblée ne participe pas à une communication ».

4. La NSA a confirmé qu’elle recherche des données collectées selon les clauses de la section 702 des amendements à la FISA (FISA Amendments Act) pour avoir accès sans mandat aux communications des citoyens des USA, grâce à ce que le sénateur Ron Wyden a appelé « le vide juridique de la recherche via porte dérobée ».

5. Même si la NSA a déclaré de façon répétée qu’elle ne ciblait pas les citoyens des États-Unis, ses propres documents montrent que les fouilles de données menées sous l’égide de la section 702 sont conçues pour déterminer avec un degré de confiance de 51% seulement si la cible est étrangère.

6. Si la NSA n’établit pas l’origine étrangère d’une cible, elle ne va pas arrêter d’espionner cette cible pour autant. Au lieu de ça, la NSA va présumer que la cible est étrangère tant qu’elle ne peut être « identifiée positivement comme une personne des États-Unis ».

7. Un audit interne de la NSA révélé par une fuite a donné les détails de 2776 violations de règles ou de décisions judiciaires en une seule année.

8. Les hackers de la NSA ciblent les administrateurs systèmes, indépendamment du fait que ces administrateurs systèmes peuvent eux-mêmes être totalement innocents de tout acte répréhensible…

9. La NSA et la CIA ont infiltré des communautés de jeu en ligne comme World of Warcraft et Second Life pour récolter des données et mener leur surveillance.

10. Le gouvernement a détruit des preuves dans des procès pour espionnage intentés par l’EFF contre la NSA. Comble de l’ironie, le gouvernement a également prétendu que les clients de l’EFF avaient besoin de ces preuves pour établir la recevabilité de leur plainte.

11. Le directeur du renseignement national, James Clapper, a menti au Congrès lorsqu’il a été interrogé directement par le sénateur Ron Wyden pour savoir si la NSA était en train de rassembler des données de quelque nature que ce soit sur des millions d’habitants des USA.

12. Microsoft, comme d’autres sociétés, a collaboré étroitement avec le FBI afin de permettre à la NSA de « contourner le chiffrement pour avoir accès aux données des utilisateurs ».

13. Pendant la seule année 2013, le budget du renseignement était de 52,6 milliards de dollars — ce chiffre a été révélé par la fuite d’un document, et non par le gouvernement. Sur ce budget, 10,8 milliards de dollars ont été attribués à la NSA. Cela équivaut approximativement à 167 dollars par personne résidant aux Etats-Unis.

14. La Cour fédérale de la surveillance et du renseignement (Foreign Intelligence Surveillance Court) a rendu des décisions qui autorisent la NSA à partager des données brutes — non expurgées des informations permettant d’identifier les personnes — avec le FBI, la CIA et le Centre national de lutte antiterroriste (National Counterterrorism Center).

15. Conformément à un protocole d’accord (memorandum of understanding), la NSA partage régulièrement des données brutes avec Israël sans en expurger les informations personnelles permettant d’identifier les citoyens des USA.

16. Les divulgations de Snowden ont montré clairement que l’administration Obama avait induit la Cour suprême en erreur à propos de questions clés dans le procès intenté par l’ACLU à la NSA pour espionnage, Clapper v. Amnesty International, ce qui a conduit à un renvoi de l’affaire pour manque de preuves.

17. La NSA « a pénétré le système de communication interne d’Al Jazeera ». Les documents de la NSA font état de ce que « les cibles sélectionnés avaient un “fort potentiel en tant que sources de renseignement” ».

18. La NSA a utilisé des cookies soi-disant anonymes de Google comme balises de surveillance, aidant ainsi à pister les utilisateurs individuels.

19. La NSA « intercepte “des millions d’images par jour” – dont environ 55 000 “images de qualité suffisante pour la reconnaissance faciale” » et les traite avec de puissants logiciels de reconnaissance faciale.

20. Le programme de reconnaissance faciale de la NSA « peut maintenant comparer les photos des satellites d’espionnage avec les photos personnelles interceptées prises en extérieur, pour déterminer leur localisation ».

21. Bien que la réforme de la NSA se soit essentiellement focalisée sur la Section 215 du PATRIOT Act, et que la plupart des magistrats aient également poussé à réformer la Section 702 du FISA Amendments Act, certains des pires espionnages de la NSA ont été effectués conformément au décret 12333, que le président Obama pourrait abroger ou modifier dès aujourd’hui.

22. La NSA a collecté les informations de localisation des téléphones mobiles des citoyens des USA durant deux ans sous couvert d’un projet pilote ayant pour but de voir comment pourraient être analysées de telles informations dans ses énormes bases de données.

23. Au cours du seul mois de mars 2013, la NSA a rassemblé 97 milliards de renseignements en provenance de réseaux informatiques du monde entier, dont 3 milliards de renseignements des réseaux propres aux USA.

24. La NSA a ciblé Tor, un ensemble d’outils qui permet aux internautes de naviguer sur le net de manière anonyme.

25. Le programme MUSCULAR de la NSA infiltre des liens entre les data centers mondiaux des sociétés technologiques comme Google et Yahoo. De nombreuses sociétés ont répondu à MUSCULAR en chiffrant le trafic sur leur réseau interne.

27. Le programme XKEYSCORE analyse les courriers électroniques, les conversations en ligne et l’historique de navigation de millions de personnes n’importe où dans le monde.

28. À travers BULLRUN, la NSA sabote les outils de chiffrement auxquels se fient les utilisateurs ordinaires, les entreprises et les institutions financières, cibles ou non, dans un effort sans précédent visant à affaiblir la sécurité des utilisateurs d’Internet, vous y compris.

28. L’opération Dishfire a collecté 200 millions de textos par jour à travers le globe, qui peuvent être utilisés pour extraire des informations intéressantes sur vous : localisation, contacts, données de carte de crédit, appels manqués, alertes d’itinérance (qui indiquent que vous franchissez une frontière), cartes de visite électroniques, informations sur vos paiements par carte, alertes aux voyageurs, et renseignements sur vos réunions.

29. À travers l’opération CO-TRAVELER, les États-Unis collectent des informations de localisation provenant de relais de téléphonie mobile GSM, d’émetteurs Wi-Fi et de concentrateurs GPS, qui sont ensuite analysées en fonction du temps pour déterminer entre autres avec qui une cible voyage.

30. Un mémo de 2004 intitulé DEA – The “Other” Warfighter (DEA – « l’autre » combattant) montre que la NSA et la DEA « profitent d’échanges réciproques d’information ».

31. Quand la DEA agit sur les renseignements que sa division « Opérations spéciales » reçoit de la NSA, ils cachent la source de l’information à travers une « construction parallèle », une mascarade recréant une enquête imaginaire destinée à cacher la source de l’indice, non seulement au défenseur, mais à la Cour. Il s’agit de faire en sorte qu’aucun tribunal ne rende de décision sur la légalité ou la finalité de l’usage qui sont faits des données de la NSA dans les enquêtes ordinaires.

32. Le produit de la surveillance de la NSA finit régulièrement entre les mains de l’IRS (NdT : le fisc des États-Unis). Tout comme la DEA, l’IRS utilise la « construction parallèle » pour dissimuler l’origine de l’indice.

33. Même le Conseil de surveillance de la vie privée et des libertés civiles (Privacy and Civil Liberties Oversight Board), dont les membres sont triés sur le volet par le président des États-Unis, a recommandé que le gouvernement fasse cesser la collecte massive des enregistrements téléphoniques autorisée par la section 215 [NdT : du PATRIOT Act], cette collecte étant inefficace, illégale, et probablement anticonstitutionnelle.

34. La NSA a des projets pour infecter potentiellement des millions d’ordinateurs en y implantant des malwares dans le cadre du programme Tailored Access Operations (opérations d’accès personnalisé).

35. La NSA a eu un contrat secret de 10 millions de dollars avec la société de sécurité RSA pour créer une « porte dérobée » dans ses produits de chiffrement, largement utilisés par les entreprises.

36. « Dans le cadre d’une proposition visant à salir la réputation de ceux dont l’agence pense que les discours incendiaires radicalisent les autres », la NSA a surveillé leurs accès aux contenus pornographiques et rassemblé d’autres informations d’ordre explicitement sexuel.

37. La NSA et ses partenaires exploitent les applications mobiles, comme le jeu populaire Angry Birds, pour accéder à des informations privées sur les utilisateurs comme la localisation, l’adresse personnelle, le genre, et plus encore.

38. Le Washington Post a révélé que la NSA récolte « des centaines de millions de carnets d’adresses provenant de comptes personnels de courriel ou de messagerie instantanée du monde entier, dont beaucoup sont des citoyens des USA ».

Beaucoup de révélations de Snowden ont concerné les activités de la NSA à l’étranger, ainsi que les activités de certains des plus proches alliés de la NSA, comme son homologue britannique le GCHQ. Certaines de ces activités ont été des entreprises coopératives. En particulier, les « Cinq Yeux » – les États-Unis, la Nouvelle Zélande, l’Australie, le Royaume-Uni et le Canada – se communiquent mutuellement les données concernant leurs citoyens, constituant ainsi des failles susceptibles de saper la législation nationale.

39. La NSA a versé à son homologue britannique, le GCHQ, 155 millions de dollars ces trois dernières années « pour sécuriser l’accès aux programmes de collecte du renseignement britannique et les influencer ».

40. The Guardian a rapporté ceci : « Sur une période de six mois en 2008, [le GCHQ] a collecté les l’images de webcam – y compris une quantité importante de communications explicitement sexuelles – de plus d’1,8 millions de comptes utilisateurs Yahoo à l’échelle mondiale. »

41. Le GCHQ a utilisé des logiciels malveillants pour compromettre des réseaux appartenant à l’entreprise belge de télécommunications Belgacom.

42. Les principales entreprises de télécommunications, y compris BT, Vodafone, et Verizon business ont fourni au GCHQ un accès illimité à leurs câbles de fibre optique.

43. Le GCHQ a utilisé des attaques DDoS et autres méthodes pour interrompre les communications des Anonymous et de LulzSec, y compris les communications de personnes qui n’étaient accusées d’aucun délit.

44. La station Bude du GCHQ a surveillé des dirigeants de l’Union européenne, de l’Allemagne et d’Israël. Elle a également ciblé des organisations non gouvernementales comme Médecins du monde.

45. Partenaires de la NSA aux antipodes, les services de l’Australian Signals Directorate, ont été impliqués dans des violations de communications entre avocat et client couvertes par le secret professionnel, remettant en question un principe fondamental de notre système de justice pénal commun.

46. Les agents du renseignement australien ont espionné les téléphones mobiles du cabinet ministériel indonésien et du président Susilo Bambang.

47. En 2008, l’Australie a offert de partager les données brutes concernant ses citoyens avec ses partenaires du renseignement.

48. Le CSEC a aidé la NSA à espionner les dirigeants politiques durant le sommet du G20 au Canada.

49. Le CSEC et le CSIS ont été récemment réprimandés par le juge d’une cour fédérale pour l’avoir induit en erreur dans une demande de réquisition faite il y a 5 ans, à propos de l’utilisation des ressources des Cinq Yeux pour pister les Canadiens à l’étranger.

Ironie du sort, certaines opérations de la NSA ont ciblé des pays qui avaient collaboré directement avec l’agence en d’autres circonstances. Et certaines semblaient simplement non indispensables et disproportionnées.

50. Les documents de la NSA montrent que tous les gouvernements ne sont pas transparents sur leur propre niveau de coopération avec la NSA. Comme le rapporte The Intercept : « Peu de dirigeants élus ont connaissance de cet espionnage, voire aucun ».

51. La NSA intercepte, enregistre et archive chaque communication de téléphone mobile des Bahamas.

52. La NSA a surveillé les communications téléphoniques d’au moins 35 chefs d’États.

53. La NSA a espionné des diplomates français à Washington et aux Nations Unies.

54. La NSA a piraté les réseaux de l’entreprise chinoise Huawei et volé les sources de son code.

55. La NSA a posé des mouchards dans les ambassades de l’Union européenne à New York et à Washington. Elle a copié des disques durs dans les bureaux de l’UE à New York, et a mis sur écoute le réseau informatique interne des ambassades de Washington.

56. La NSA a collecté les métadonnées de plus de 45 millions d’appels téléphoniques italiens sur une période de 30 jours. Elle a également entretenu des stations de surveillance à Rome et à Milan.

57. La NSA a stocké les données d’approximativement 500  millions de connexions des systèmes de communication allemands chaque mois.

58. La NSA a collecté les données de plus de 60 millions d’appels téléphoniques espagnols sur une période de 30 jours, fin 2012 et début 2013, et a espionné des membres du gouvernement espagnol.

59. La NSA a collecté les données de plus de 70 millions d’appels téléphoniques français sur une période de 30 jours, fin 2012 et début 2013.

60. The Hindu, sur la base de documents de la NSA, a rapporté que « Sur une liste exhaustive des pays espionnés par les programmes de la NSA, l’Inde est en cinquième place. »

61. La NSA a pénétré le compte officiel de courriel de l’ancien président mexicain Felipe Calderon.

62. D’après The Guardian : « La NSA a, pendant des années, systématiquement écouté le réseau des télécommunications brésiliennes et et a intercepté, collecté et stocké sans discrimination les courriels et enregistrements téléphoniques de millions de Brésiliens ».

63. La NSA a surveillé les courriels, les appels téléphoniques et les textos de la présidente brésilienne Dilma Rousseff et de ses plus proches collaborateurs.

64. Les agences du renseignement allemand ont coopéré avec la NSA et ont implémenté le programme de la NSA XKeyscore, tandis que la NSA était en train d’espionner les dirigeants allemands.

65. Le quotidien norvégien Dagbladet a rapporté que la NSA a acquis des données sur 33 millions d’appels de téléphones mobiles norvégiens sur une période de 30 jours.

Il ne fait aucun doute que les relations internationales qu’Obama s’était engagé à restaurer, de même que la confiance du peuple des États-Unis dans le respect de sa vie privée et de ses droits constitutionnels, ont été sapées par la surveillance tous azimuts de la NSA. Mais un an après, le gouvernement des USA aussi bien que les gouvernements d’autres pays n’ont pas pris les mesures nécessaires pour faire en sorte que cette surveillance cesse. C’est pourquoi chacun doit se mobiliser – contactez votre député, rejoignez Reset the Net, et apprenez comment la loi internationale s’applique à la surveillance états-unienne aujourd’hui.

Toutes les images sous licence CC BY 2.0, par EFF, JeepersMedia et Richard Loyal French,




Framasoft lance un crowdfunding pour améliorer Framapad/Etherpad

Campagne Framapad

Framapad est l’un des services plus dynamiques du réseau Framasoft (plus de vingt mille pads voient le jour actuellement tous les mois). Il repose sur l’application libre Etherpad. Nous avons décidé de mener une campagne de financement participatif pour créer un plugin Etherpad fortement demandé par la communauté.

Ce plugin, baptisé « MyPads », permettra d’avoir un compte personnel pour gérer de manière fine ses pads, les grouper et les partager avec d’autres.

Nous proposons déjà, et ce depuis le début, la possibilité d’avoir des groupes privés. Mais cette fonctionnalité repose sur une ancienne version d’Etherpad qui n’est plus développée et qui pose de très nombreux problèmes techniques. C’est parce que nous sommes contraints de devoir fermer bientôt ce service, pourtant plébiscité par nos utilisateurs, que nous avons décidé de lancer cette campagne. Il s’agit donc de continuer à offrir ce service, en y ajoutant au passage de nombreuses améliorations. Mais il s’agit également d’apporter collectivement notre propre pierre au développement d’Etherpad.

Pour de plus amples informations nous vous invitons à vous rendre sur Ulule où est hébergée la campagne (vidéo et gif animé inside).

L’objectif est fixé à dix mille euros, somme qui servira à créer et maintenir le plugin « MyPads » en finançant son développement. En cas de succès nous aurons un Etherpad à forte valeur ajoutée. Nous témoignerons également que nos utilisateurs sont soucieux de son caractère libre et participent à son développement au bénéfice de tous.

Nous espérons l’implication de nombreuses organisations (sociétés, associations, collectivités…), utilisatrices de Framapad/Etherpad et attachées à l’écosystème du Libre et à ses modèles économiques originaux. Nous comptons aussi — voire surtout — sur votre participation, qu’elle soit directe par une contribution financière et/ou indirecte en relayant massivement cette campagne.

Framapad/Etherpad est un service gratuit mais surtout libre. Il permet de faire l’expérience du travail collaboratif. Il permet à chacun de l’installer sur son propre serveur. Il permet de décentraliser le Web en offrant une alternative à Google & consorts et en ayant le souci de la vie privée et du respect de nos données personnelles. Il est important de prendre soin de telles applications.

-> Améliorons ensemble Etherpad/Framapad

NB : Il y a des paliers pour la participation mais vous pouvez également soutenir avec un montant libre (avec ou sans contreparties) en cliquant sur le gros bouton bleu Contribuez en haut à droite.

NB2 : Cette campagne se décline également en anglais (si vous avez des relais dans la sphère anglophone…).

Merci.




Une déclaration de Snowden : le 5 juin on redémarre le Net !

Texte original paru le 4 juin 2014 sur le portail de l’opération Reset The Net. Au bas de la page d’accueil figurent les liens vers les objectifs et initiatives, ainsi que les logos des entreprises et organisations qui soutiennent ce mouvement. On y trouve pêle-mêle le parti Pirate et Google, Mozilla et l’Electronic Frontier Foundation, Piwik et Amnesty international…

snowden Au fait, avez-vous signé la pétition pour réclamer le droit d’asile en France pour Edward Snowden ?

Edward Snowden a publié cette déclaration par l’intermédiaire de son avocat pour soutenir l’initiative Reset The Net, que l’on peut traduire par Réinitialiser le Net.

Il y a un an, nous avons appris que l’Internet est sous surveillance, que nos activités sont surveillées pour créer des dossiers permanents sur nos vies privées — peu importe si nos vies sont celles de gens ordinaires qui n’ont rien à se reprocher…

Aujourd’hui, nous pouvons commencer à agir efficacement pour arrêter la collecte de nos communications en ligne, même si le Congrès des États-Unis ne parvient pas à l’obtenir. C’est pourquoi je vous demande de vous joindre à moi le 5 Juin pour la Réinitialisation du Net, quand les gens et les entreprises du monde entier vont se concerter pour concevoir des solutions technologiques qui pourront mettre un terme aux programmes de surveillance de la masse de n’importe quel gouvernement. C’est le début d’une période où nous les peuples commençons à protéger nos droits universels humains avec des lois naturelles[1] plutôt qu’avec les lois des nations.

Nous avons la technologie : adopter le chiffrement est la première mesure efficace que tout le monde peut prendre pour mettre fin à la surveillance de masse. C’est pourquoi je suis très heureux pour l’opération Réinitialiser le net — il marquera le moment où nous nous transformerons une expression politique en action concrète et où nous nous protégerons en agissant à grande échelle.

Rejoignez notre action le 5 Juin, et ne demandez pas le droit à votre vie privée. Reprenez-le.

— Edward Snowden

reset the net carrés promo

Notes

[1] En V.O : …where we the people begin to protect our universal human rights with the laws of nature rather than the laws of nations. Perplexité de ma part pour la traduction de ces “laws of nature”. S’agit-il de « nature… humaine » ? si quelqu’un a une idée…