MyPads : point de la semaine 24

Ce n’est pas parce que l’on approche du but que nous allons oublier le point hebdomadaire. Le voici donc.

MyPadsSemaine 24 : ce qui a été fait

Avant la version bêta

  • Ergonomie
    • amélioration de la page de vue et édition du pad, en y ajoutant des liens vers les actions communes sur le pad;
    • possibilité d’ouvrir le pad dans un nouvel onglet;
    • désactivation des liens du menu non encore implémentés (modules des favoris et d’administration);
    • correction de l’affichage du statut de favori dans la vue du pad;
    • ajout des actions communes par le biais d’icônes directement sur la liste de groupes et dans la vue groupes pour les pads;
    • quelques aides en plus.
  • fonctionnel
    • traduction de l’interface de l’anglais au français;
    • langue par défaut en anglais, sauf si le navigateur de l’utilisateur est paramétré dans une autre langue et que la traduction existe;
    • ajout de la possibilité de changer de langue dans l’en-tête de MyPads;
    • choix de la langue à la création de compte et dans le profil utilisateur;
    • sauvegarde en base de données;
    • tests unitaires et fonctionnels associés.
  • Correction de l’ordre de démarrage du plugin au sein d’Etherpad et réutilisation de la session Express créée par Etherpad sous MyPads.

Une partie de ces améliorations a fait suite au lancement d’une pré-bêta en interne lundi et après les retours de membres de Framasoft.

MyPads bêta

Le serveur qui devait accueillir la bêta a été préparé pour la recevoir et un script a été écrit de manière à ce que les données soient régulièrement remises à plat. La version en ligne suit la branche de développement de MyPads et, outre le fait que cette version ne soit pas optimisée ni terminée,  il est possible d’y voir s’y glisser des anomalies plus ou moins gênantes.

L’ensemble des tâches encore à mener avant la version stable a été listée sur le Gitlab. Des bonus sont prévus dans les mois à venir et intégreront une branche develop lorsque la version stable sera publiée.

La bêta a été lancée jeudi par une annonce sur le Framablog ainsi qu’une actualité Ulule à destination des donateurs.

Durant ces quelques jours, un plantage du serveur d’applications a été éprouvé. Il était dû à une mauvaise protection au niveau de l’API dans le cadre de la vérification du mot de passe d’un utilisateur déjà authentifié. Si aucun mot de passe n’était donné, ce qui n’était pas possible sur le client Web sans modification directe du code HTML, la fonction de cryptographie lancée s’interrompait, entraînant avec elle MyPads et Etherpad. L’anomalie n’a pas été remontée par le testeur mais a pu être débusquée et corrigée. Des tests unitaires ont été écrits de manière à éviter que cela ne se reproduise dans de futures versions.

Au total, quelques centaines de personnes se sont connectées au serveur et ont testé le plugin. Nous avons eu assez peu de retours : quelques-uns en commentaires sur l’annonce, sur Framaspère ou encore directement sous Gitlab. Nous sommes conscients que la nécessité de créer un compte sous notre instance Gitlab peut être ressenti comme une contrainte mais il est important pour Framasoft d’héberger ses données. Github n’est utilisé que comme miroir et les anomalies n’y sont par conséquent pas activées. Notez cependant qu’il vous est possible de vous identifier avec un compte Github, si vous le souhaitez.

N’hésitez en tout cas pas à nous faire parvenir vos critiques, suggestions. Elles sont importantes afin de nous aider à finaliser un outil de bonne qualité. Et bien sûr, merci à celles et ceux qui ont pris le temps de tester.

Semaine 25 : ce qui doit être fait

Vous avez déjà en main la liste des éléments prévus pour ce mois mais plus précisément, ces prochains jours :

  • la localisation côté serveur des messages de l’API, et notamment les messages d’erreurs qui sont affichés directement sur le client Web;
  • le module de gestion des favoris : pads, groupes;
  • la récupération de l’identifiant utilisateur pour un usage par défaut au sein des pads créés, ainsi que la possibilité, offerte dans le profil, d’opter pour une couleur préférée;
  • les pages publiques : pour partager un groupe, un lien pourra être donné à vos contacts afin qu’ils puissent afficher directement au sein de MyPads les groues publics ou privés (dans ce cas, le mot de passe sera demandé avant toute interaction).

MyPads

MyPads : week 24

It’s not because beta version has been released that we will forget the weekly point. Here it is.

Week 24 : what have been done

Before the beta

  • User Interface
    • pad view and update module improvements with common actions on the pad;
    • a new button to open the pad edition in a new tab;
    • deactivation of menu items not yet implemented (bookmarks and admin);
    • display fix for pad view bookmarking status;
    • addition of common actions through icons from the group list view for groups and from the group details view for pads;
    • more help texts and icons.
  • Features
    • translation of the user interface from English to French;
    • English is the default language except if the user Web browser has been defined with another language and translation exists;
    • ability to update the language from MyPads header;
    • language selection at subscription and on the user profile;
    • database saving;
    • related unit and functional testing.
  • Fix the launch order of the plugin inside Etherpad; Express session share between Etherpad and MyPads.

Part of these improvements have been made after an intern pre-beta launch on Monday and Framasoft members feedbacks.

Beta

The Linux Server that powers beta version has been prepared to receive it and a script has been written for regular data wipe-out. Online demo version follows the master branch of MyPads. Besides this version is not yet optimized nor finished, you can suffer from temporary bugs or problems there.

Remaining tasks before stable version has been listed on our Gitlab. A few bonus are planned for the next months and will be slowly merged from the future develop branch to the stable one.

Beta has been launched Thursday with a Framablog news and an Ulule one, for donors.

During this couple of days, one crash has happened. Because of a bad protection of the public API, as part of password check of a already authenticated user. When no password is given, thing not possible with the Web client unless intentional modification of HTML code, the used crypto function stops, carrying MyPads and Etherpad. The bug has not been reported but we achieve to found and fix it. Some unit tests have been written in order to avoid a come back in future versions.

In total, hundreds of people go to the beta and test it. However, we’ve got few reactions : some comments at the bottom of the blog post, on Framaspere Diaspora node or on our Gitlab. We are aware that creating an account on our Gitlab instance to interact can feel like a constraint but it is important to Framasoft to host its own data. Github is only used as a mirror and so issues are not activated there. Please note you can login with your Github account if you want to.

In any case, do not hesitate to give us your criticisms, suggestions and feelings. It’s important to help us to offer you good quality software. And of course, thanks to all who take some time to test MyPads.

Week 25 : what will be done

You already have planned elements for this month but in details, these next days :

  • server side localization for API messages, especially error messages that are directly displayed in the Web client;
  • bookmarks module for pads and groups management;
  • user login usage for created pads, and the option, inside the user profile, to select a favorite color;
  • public pages : for group sharing, an URL may be sent to your contacts, allowing them to see public or private groups directly inside MyPads (in the last case, the password will be asked before any interaction).



La thermodynamique peut-elle casser des briques ?

L’équipe Framabook est très fière de vous annoncer la sortie de son premier manuel scolaire : Thermodynamique de l’ingénieur. Ce manuel universitaire, à destination des étudiant-e-s comme de leurs enseignant-e-s, est signé Olivier Cleynen, et disponible sous la licence CC-BY-SA…

L’occasion d’une rencontre drôle et intéressante avec cet auteur qui a fait le pari du livre Libre !

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Bon, Olivier, je serai honnête, on se demande comment tu as pu en arriver là. Tu n’es pas un poussin de l’année qui découvre le monde du Libre : si j’en crois ton ancien blog, dès ton premier billet en 2007 tu déclares ta flamme au logiciel libre, en établissant du reste un lien très net entre logiciel libre et société libre. Pourrais-tu te présenter succinctement et évoquer ta trajectoire de libriste ?

Ma trajectoire n’est en fait pas réellement exceptionnelle. Je suis ingénieur aéronautique de formation et j’ai découvert le logiciel libre et son univers pendant mes études. Il y a des gens pour qui ça « prend » plus que pour d’autres… en 2006 j’ai co-fondé puis dirigé à plein temps pendant deux ans une association à but non-lucratif de promotion du logiciel libre qui ressemblait un peu à Framasoft. J’ai essayé sans succès d’en vivre, puis, je suis devenu prof en école d’ingénieurs : c’est là que j’ai commencé ce livre. J’effectue maintenant une thèse de doctorat dans l’espoir de me faire une petite place dans l’enseignement supérieur.

Question No124 (mais, à la demande d’Olivier, la voici en 2e position) : pourrais-tu résumer la thermodynamique en un tweet (140 signes) ?

Bon, je tente l’expérience, mais j’ai droit à plusieurs essais, alors…

« Tiens, je me demande comment le frigo fait pour refroidir le pack de bières alors qu’il est déjà plus froid que dehors… »

« Comment ça, le moteur de voiture n’a que 30% d’efficacité ? On est obligés de rejeter 70% de la chaleur par le pot d’échappement ? »

« @JamesPrescottJoule Au fait, c’est quoi, chaud ? Une sorte de fluide bizarre invisible ? Est-ce qu’on peut fabriquer du chaud ? »

« @WilliamThomsonKelvin Et 40°C, c’est deux fois plus chaud que 20°C ? Et si oui, alors qu’est-ce qui est deux fois plus chaud que -10°C ? »

« @LudwigEduardBoltzmann Pourquoi ma tasse de thé chaud va toujours se refroidir toute seule, et jamais se réchauffer ? HEIN, POURQUOI ???? »

La réponse à chacun de ces tweets demande de comprendre ce que c’est que la chaleur, comment on la fabrique, comment on la détruit, comment on la transforme. C’est ce qu’on appelle thermodynamique. De là, les physiciens enchaînent sur tout un tas de questionnements : la notion d’échelle microscopique ou macroscopique, la notion d’état, d’équilibre, le sens des transformations, etc. Les ingénieurs (le camp dont je fais partie) cherchent plutôt à bidouiller la chaleur dans des machines, et se servent de la thermodynamique pour comprendre les moteurs et les rendre plus efficaces, ou plus puissants, ou plus réactifs, etc. Quoi qu’il en soit, c’est passionnant : on commence par étudier de petits ballons de gaz, et on finit par prédire la fin de l’univers ! Ah zut, la réponse fait plus de 140 caractères !

trop facile à comprendre après la lecture de la Thermodynamique de l'Ingénieur (CC-BY-SA Olivier Cleynen)
trop facile à comprendre après la lecture de la Thermodynamique de l’Ingénieur
(CC-BY-SA Olivier Cleynen)

Pourquoi avoir choisi de porter tout ton effort et pendant si longtemps (plusieurs années tout de même !) sur ce manuel de thermodynamique ? Les livres existants n’étaient pas suffisants ?

Il y deux faces à la réponse. D’une part, je trouve la plupart des livres français de thermodynamique terriblement tristes et ennuyeux. Je trouve dommage de se casser la tête à résoudre des équations qu’on comprend à peine pendant deux semestres, si c’est pour ressortir de la thermodynamique sans jamais avoir étudié le fonctionnement d’un turboréacteur. J’avais envie de faire un cours « pour futur-es ingénieur-es curieux-ses », et avec le temps le cours a pris la forme d’un livre.

Mais la plus grande motivation est que je n’ai rien trouvé de libre à me mettre sous la dent ! La thermodynamique de l’ingénieur est terminée depuis 150 ans et les technologies que l’on y étudie aujourd’hui ont toutes au moins 50 ans : un livre de thermo, c’est donc essentiellement un remix. C’est dur de voir que ces équations, ces raisonnements et ces schémas qui font partie du patrimoine scientifique et public au sens large, sont affublés d’une mention « reproduction interdite ». Dans certains livres, c’est même écrit à toutes les pages…

De ce point de vue, non, les livres existants n’étaient pas suffisants. Je trouve que ce n’est pas assez bien de pousser des étudiants à acheter un livre vendu quarante euros (un par matière…) qui leur défend solennellement d’en repiquer le contenu. C’est triste de voir un éditeur distribuer les JPG des figures aux seuls profs qui engendreront quarante ventes d’un livre. Et c’est frustrant, lorsqu’on débute un cours, de devoir tout ré-écrire et dessiner depuis zéro, du premier diagramme pression-volume jusqu’au dernier schéma de turbine.

J’ai construit le livre que j’avais envie de trouver quand j’ai commencé. Tu peux le copier, le reprendre, le ré-utiliser. Un schéma t’intéresse ? Tu télécharges le PDF, tu cliques sur la légende, et te voilà face au fichier source sur Wikimedia Commons, que tu peux modifier selon tes besoins. Tu préfères un format « polycopié » du chapitre 8 avec des grandes marges ? Tu pointes ton navigateur sur http://thermodynamique.ninja/ et tu imprimes. Tu veux reprendre une série d’équations en LaTeX sans les retaper, ou tu veux soumettre un patch pour corriger une erreur ? La même page web te pointe vers le dépôt git du projet. Tout ça se fait sans demander de permission, il suffit de respecter les termes de la licence Creative Commons : BY-SA pour le texte et la plupart des figures, et CC-0 pour les schémas les plus simples.

Dis-donc je l’ai parcouru ton ouvrage, d’accord il est parfaitement bien rangé dans des tiroirs avec un sommaire et des sous-parties aux petits oignons mais tout de même ça déborde de partout : histoire des sciences, biographies de quelques savants, une série de cours progressifs, des schémas et des croquis, des trucs pour aller plus loin… et surtout des exercices avec des cas de figure qui impliquent l’étudiant… brr ça fait un peu peur tout ça non ?

Alors, il ne faut pas avoir peur : c’est un gros livre, on n’est pas obligé de tout lire ! On s’y retrouve facilement, il est construit pour qu’on puisse aussi le survoler rapidement.

En ce qui concerne les exemples résolus et les exercices, j’admets que c’est parfois un peu riche, mais c’est le prix à payer pour qui veut étudier des cas concrets, car il faut plus de contexte. Six années d’enseignement en école d’ingénieurs ont fait le tri : les exercices qui « percutent » sont aussi ceux pour lesquels il faut un peu s’impliquer. Et puis je trouve juste plus cool d’avoir sous les yeux une photo de l’hélicoptère dont je calcule la consommation de carburant.

Les parties historiques (une par chapitre) sont, elles, parfaitement accessoires. Le but est de se construire une culture d’ingénieur/e et de scientifique : comprendre que pendant longtemps, on comprenait à peine ce que l’on faisait en thermodynamique, et voir aussi comment la technologie des moteurs a chamboulé le monde. Philippe Depondt, enseignant-chercheur en physique (à qui je voue une admiration sans fin pour avoir écrit le génial L’entropie et tout ça), a accepté d’écrire la moitié d’entre elles, et j’ai complété l’autre moitié. Peut-être est-ce que nous nous sommes laissé emporter ? Mais regrette-t-on d’apprendre, après avoir étudié un chapitre difficile, que la première personne à avoir montré que la chaleur n’a pas de poids a aussi été agent secret, architecte, instituteur et ministre de guerre philanthrope ? Ou qu’un geek thermodynamicien frustré s’est construit sa propre turbine à vapeur pour pouvoir ridiculiser toute la Royal Navy avec son bateau ?

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et maintenant (roulements de tambour) dis-nous pourquoi c’est devenu un framabook, pourquoi cet éditeur ? tu es grillé chez les éditeurs classiques ? Travailler avec des gens qui n’avaient jamais fait de thermodynamique, ça ne t’a pas posé problème ?

Je n’ai pas eu l’occasion de chercher d’autres éditeurs, mais dans la mesure où la publication sous licence libre a toujours fait partie intégrante du projet, j’imagine que je n’aurais pas eu beaucoup de succès. Je suis et soutiens la progression de Framasoft depuis longtemps, et je suis très honoré que le comité ait accepté de produire un Framabook pour étudiants ingénieurs.

Quant au processus d’édition, il n’y a pas que les connaissances en thermodynamique qui comptent. Le comité m’a encouragé pour trouver un confrère, Nicolas Horny, qui veuille bien relire le livre sous son aspect technique (qu’il en soit remercié…). Mais je compte surtout le travail incroyable de Mireille Bernex, qui est à l’origine de centaines d’améliorations de langage et de clarifications dans le livre, et de beaucoup d’autres contributeurs que je n’ai pas la place de citer ici. Enfin, après quinze mois d’édition, je ne suis toujours pas venu à bout de la patience de Christophe Masutti, qui coordonne le projet Framabook. Bref, le plus important est de partager le désir de produire un manuel de qualité, et de ce point de vue, je suis comblé.

On dit souvent que le Libre et l’éducation portent plusieurs valeurs communes. Pour toi, quel est l’intérêt pour les enseignants et les étudiants de disposer d’un ouvrage sous licence libre ?

L’avantage pratique du livre libre est bien sûr sa gratuité. L’étudiant/e et l’enseignant/e peuvent le télécharger à tout moment, sur n’importe quel équipement, et s’en servir, en repiquant/reprenant/remixant le contenu du livre, sans demander la permission à qui que ce soit ni rentrer dans l’illégalité.
Il me semble que cette gratuité est un point important. Dans l’enseignement, le véritable ajout de valeur économique se fait dans la transmission, la réappropriation, et la création du savoir et des connaissances : en classe, en amphithéâtre, pendant le travail de groupe ou le travail personnel. En revanche, il n’y a aucune valeur économique intrinsèque à l’accès à la connaissance : sinon, il suffirait de s’acheter des livres pour devenir ingénieur ! Je préfère donc que l’argent dans l’éducation, privée ou publique, soit consacré aux activités (payer cher les profs et l’environnement de travail) plutôt que l’accès à l’information (faire chuter le coût des livres et ouvrir l’accès aux bibliothèques).

L’utilisation de contenus sous licence libre est aussi, selon moi, une démarche intellectuelle plus claire et pérenne. Lorsqu’un/e prof ou étudiant/e reprend une image du site internet d’Airbus, par exemple, il y a toute une liste de restrictions associées à sa réutilisation : on ne peut s’en servir que pour dire du bien d’Airbus, on ne peut pas la modifier comme on le veut, les conditions de l’utilisation commerciale sont floues, et la permission peut être retirée à tout moment. La reprise de documents dans le cadre de la courte citation française, ou du fair use américain, ou des innombrables accords particuliers passés par l’un ou l’autre éditeur avec tel ou tel gouvernement, est un véritable casse-tête juridique et laisse beaucoup d’incertitudes. Je préfère dire : tiens, reprends mon beau schéma de centrale à vapeur pour en faire ce que tu veux : les termes de la licence CC-BY-SA sont clairs et elle est irrévocable. C’est un bon ingrédient pour cuisiner quelque chose qui, fondamentalement, n’est qu’un remix des connaissances humaines actuelles.

Un autre schéma qui devient évident une fois qu'on a lu le manuel… si, si ! (CC-BY-SA Olivier Cleynen) Un autre schéma qui devient évident une fois qu’on a lu le manuel… si, si !
(CC-BY-SA Olivier Cleynen)

Pour vendre beaucoup d’exemplaires, j’espère que tu feras comme certains profs d’université et que ton cours sera incompréhensible si tes étudiants n’achètent pas ton livre…

Ce serait sournois, n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est une pratique courante dans les universités aux États-Unis : beaucoup de cours sont ancrés sur un livre particulier, que les étudiants doivent absolument avoir sous la main s’ils veulent réussir.

Avant de nous indigner, il faut comprendre le pourquoi du comment de la chose. Construire un cours universitaire, c’est un travail pharaonique. Structurer un corps de connaissances, le sectionner en morceaux de 120 minutes digestes, ré-exprimer des notions complexes, illustrer tout cela, et construire des exercices intéressants : on peut y consacrer un temps infini, que les profs n’ont pas. Ancrer un cours sur un manuel en particulier, et donc sur une « recette » déjà éprouvée, permet à un/e prof de se consacrer au véritable apport de valeur qu’il/elle doit générer : rendre un cours passionnant, créer un environnement de travail où les étudiants vont se prendre au jeu et s’épanouir. On ne peut tout de même pas demander à chaque prof de ré-écrire toute la thermodynamique !

En enjoignant tous les étudiants à travailler sur un seul livre, le problème de l’accès à l’information est réglé dès le premier cours du semestre, et le reste du temps est consacré à l’exploration, l’appropriation des connaissances. L’alternative classique à la française, le tableau à craie et le maigre polycopié, n’a rien de mirobolant. Qui aurait cru qu’en 2015, l’apprentissage de la thermodynamique puisse encore se faire en recopiant au stylo sur du papier l’information qu’un prof trace avec un caillou blanc poussiéreux sur un mur noir devant 200 personnes ?
En parallèle, les revenus importants qui découlent de ces ventes poussent les éditeurs et les auteurs à produire des manuels de très haute qualité. Nous parlons de pavés de 500 ou 1000 pages, magnifiquement illustrés, soigneusement structurés, hyper accessibles, bref, de vrais outils de travail et de découverte qui donnent immédiatement envie de s’y plonger. On se prend vite de passion pour n’importe quelle discipline avec cela !

Le revers de la médaille est le prix supporté par les étudiants, en termes économiques et de libertés.

L’argent, d’abord : à 200 dollars le livre, l’accès à l’information indispensable au suivi d’un cours devient un obstacle très important à franchir, quel que soit le mode de financement (état, bourses, fonds propres ou emprunts).

En termes de libertés, le coût est plus subtil. Les éditeurs et distributeurs ont tout intérêt à restreindre le marché du livre d’occasion, et font mettre à jour les livres à un rythme effréné ; à chaque fois, la numérotation et l’énoncé de nombreux exercices est modifié (ce qui décourage l’utilisation d’anciennes éditions en cours). Les livres sont couramment proposés en location, sous forme papier (par Amazon notamment) mais aussi sous forme numérique. Voilà des livres dans le nuage, qui ne marchent que lorsqu’on est connecté sur le campus, ou bien seulement pendant un semestre. Certains livres en ligne sont financés avec de la publicité, et on peut imaginer que l’ensemble des données personnelles recueillies à propos des lecteurs est exploité. On retrouve les éditeurs dans les tribunaux et au Congrès, où ils tentent de faire interdire la revente aux USA des livres qu’ils commercialisent au quart du prix en Inde. Bref, on retrouve là l’ensemble des problèmes éthiques et sociétaux associés à un système de distribution fermé, et qui s’immisce dans les ordinateurs et les tablettes des étudiants.

Vu d’ici le problème peut sembler être très étatsunien, mais je suis convaincu que la recherche d’une meilleure qualité d’enseignement nous y confrontera tous tôt ou tard (en fait, à l’instant même où nous abandonnerons cette cochonnerie de tableau à craie…). Je pense que la publication de livres universitaires libres peut être une partie de la réponse. Un programme d’études où tu peux télécharger, remixer, imprimer librement tous les livres ? — Vous pensez, c’est comme construire toute une pile de logiciels libres qui fonctionne sur n’importe quel ordinateur, ou bien écrire toute une encyclopédie sous licence libre : c’est totalement impossible…

Se procurer l’ouvrage




Avons-nous vendu notre âme aux Gafam ?

Attaqué par les pouvoirs d’État redoutant la liberté qu’il donne à chacun, Internet est aussi l’objet d’une constante mise en coupe réglée par les puissances économiques qui exploitent notre paresseuse inertie. Car c’est bien notre renoncement qui leur donne un énorme pouvoir sur nous-mêmes, ce sont nos données et nos secrets que nous leur livrons prêts à l’usage. Et ceci tandis que le futur redouté est en somme déjà là : les objets connectés sont intrusifs et démultiplient un pistage au plus près de notre intimité qui intéresse les GAFAM. Voici un échantillon de nos petites lâchetés face aux grandes manœuvres, extrait du livre récemment paru d’un grand spécialiste en sécurité informatique.

Comment nous avons vendu nos âmes – et bien davantage – aux géants de l’Internet

par BRUCE SCHNEIER
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Cet article paru dans The Guardian est une adaptation de Data and Goliath, publié chez Norton Books.

Traduction Framalang :  KoS, Piup, goofy et un anonyme

De la télévision qui nous écoute à la poupée qui enregistre les questions de votre enfant, la collecte de données est devenue à la fois dangereusement intrusive et très rentable. Est-il temps pour les gouvernements d’agir pour freiner la surveillance en ligne ?

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L’an dernier, quand mon réfrigérateur est tombé en panne, le réparateur a remplacé l’ordinateur qui le pilotait. J’ai pris alors conscience que je raisonnais à l’envers à propos des réfrigérateurs : ce n’est pas un réfrigérateur avec un ordinateur, c’est un ordinateur qui garde les aliments au froid. Eh oui c’est comme ça, tout est en train de devenir un ordinateur. Votre téléphone est un ordinateur qui effectue des appels. Votre voiture est un ordinateur avec des roues et un moteur. Votre four est un ordinateur qui cuit les lasagnes. Votre appareil photo est un ordinateur qui prend des photos. Même nos animaux de compagnie et le bétail sont maintenant couramment équipés de puces ; on peut considérer que mon chat est un ordinateur qui dort au soleil toute la journée.

Les ordinateurs sont intégrés dans toutes sortes de produits qui se connectent à Internet. Nest, que Google a racheté l’an dernier pour plus de 3 milliards de dollars, fait un thermostat connecté à Internet. Vous pouvez acheter un climatiseur intelligent qui apprend vos préférences et optimise l’efficacité énergétique. Des appareils qui pistent les paramètres de votre forme physique, tels que Fitbit ou Jawbone, qui recueillent des informations sur vos mouvements, votre éveil et le sommeil, et les utilisent pour analyser à la fois vos habitudes d’exercice et de sommeil. Beaucoup de dispositifs médicaux commencent à être connectés à Internet et ils collectent toute une gamme de données biométriques. Il existe – ou il existera bientôt – des appareils qui mesurent en permanence nos paramètres vitaux, les humeurs et l’activité du cerveau.

Nous n’aimons pas l’admettre, mais nous sommes sous surveillance de masse.

Cette année, nous avons vu apparaître deux nouveautés intéressantes dans le domaine des technologies qui surveillent nos activités : les téléviseurs Samsung qui écoutent les conversations dans la pièce et les envoient quelque part pour les transcrire – juste au cas où quelqu’un demande à la TV de changer de chaîne – et une Barbie qui enregistre les questions de vos enfants et les revend à des tiers.

Tous ces ordinateurs produisent des données sur leur activité et une majeure partie sont des données de surveillance. C’est la localisation de votre téléphone, à qui vous parlez et ce que vous dites, ce que vous recherchez et écrivez. C’est votre rythme cardiaque. Les entreprises recueillent, stockent et analysent ces données, souvent à notre insu, et généralement sans notre consentement. En se basant sur ces données, ils tirent des conclusions sur les choses avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord, ou auxquelles nous sommes opposés et qui peuvent affecter nos vies profondément. Nous n’aimons pas l’admettre, mais nous sommes sous surveillance de masse.

La surveillance sur Internet a évolué en une architecture scandaleusement vaste, robuste et rentable. Vous êtes traqué à peu près partout où vous allez, par de nombreuses entreprises et intermédiaires : 10 entreprises différentes sur un site, une douzaine sur un autre. Facebook vous traque sur tous les sites possédant un bouton Like (que vous soyez connecté ou non), tandis que Google vous traque sur tous les sites avec un bouton Google+ ou qui utilisent Google Analytics pour analyser leur trafic.

La plupart des entreprises qui vous traquent ont des noms dont vous n’avez jamais entendu parler : Rubicon Project, AdSonar, Quantcast, Undertone, Traffic Marketplace. Si vous voulez voir qui vous traque, installez un de ces plug-ins qui vérifient vos cookies sur votre navigateur web. Je vous garantis que vous serez étonné. Un journaliste a découvert que 105 entreprises différentes traquaient ses utilisations d’Internet sur une période de 36 heures. En 2010, le site a priori anodin qu’est Dictionary.com a installé installait plus de 200 cookies pisteurs dans votre navigateur quand vous le visitiez.

Ce n’est pas différent sur votre smartphone. Les applications vous traquent aussi. Elles traquent votre localisation et parfois téléchargent votre carnet d’adresses, votre agenda, vos favoris et votre historique de recherche. En 2013 le rappeur Jay Z et Samsung se sont associés pour offrir la possibilité aux personnes qui téléchargeaient une application d’écouter son nouvel album avant la sortie. L’application demandait la possibilité de voir tous les comptes du téléphone, de traquer la localisation et les personnes en contact avec l’utilisateur. Le jeu Angry Birds collecte votre localisation même lorsque vous ne jouez pas. Ce n’est plus Big Brother, ce sont des centaines de « little brothers » indiscrets et bavards.

La surveillance est le modèle économique de l’Internet

La plupart des données de surveillance d’Internet sont anonymes par nature, mais les entreprises sont de plus en plus capables de corréler les informations recueillies avec d’autres informations qui nous identifient avec certitude. Vous vous identifiez volontairement à un grand nombre de services sur Internet. Vous le faites souvent avec un nom d’utilisateur, mais de plus en plus les noms d’utilisateur sont liés à votre nom réel. Google a essayé de renforcer cela avec sa « politique du vrai nom », qui obligeait les utilisateurs de Google Plus à s’enregistrer avec leur nom légal, jusqu’à ce qu’il l’abandonne en 2014. Facebook exige aussi des vrais noms. À chaque fois que vous utilisez votre carte de crédit, votre vraie identité est liée à tous les cookies mis en place par les entreprises impliquées dans cette transaction. Et toute la navigation que vous faites sur votre smartphone est associée à vous-même en tant que propriétaire du téléphone, bien que le site puisse ne pas le savoir.

La surveillance est le modèle économique de l’Internet pour deux raisons principales : les gens aiment la gratuité et ils aiment aussi les choses pratiques. La vérité, cependant, c’est qu’on ne donne pas beaucoup le choix aux gens. C’est la surveillance ou rien et la surveillance est idéalement invisible donc vous ne devez pas vous en soucier. Et tout est possible parce que les lois ont échoué à faire face aux changements dans les pratiques commerciales.

En général, la vie privée est quelque chose que les gens ont tendance à sous-estimer jusqu’à ce qu’ils ne l’aient plus. Les arguments tels que « je n’ai rien à cacher » sont courants, mais ne sont pas vraiment pertinents. Les personnes qui vivent sous la surveillance constante se rendent rapidement compte que la vie privée n’est pas d’avoir quelque chose à cacher. Il s’agit de l’individualité et de l’autonomie personnelle. Il faut être en mesure de décider à qui vous révélez et dans quelles conditions. Il faut être libre d’être un individu sans avoir à se justifier constamment vis-à-vis d’un surveillant.

Cette tendance à sous-estimer la vie privée est exacerbée délibérément par les entreprises qui font en sorte que la vie privée ne soit pas un point essentiel pour les utilisateurs. Lorsque vous vous connectez à Facebook, vous ne pensez pas au nombre d’informations personnelles que vous révélez à l’entreprise ; vous discutez avec vos amis. Quand vous vous réveillez le matin, vous ne pensez pas à la façon dont vous allez permettre à tout un tas d’entreprises de vous suivre tout au long de la journée ; vous mettez simplement votre téléphone portable dans votre poche.

Ces entreprises sont analogues à des seigneurs féodaux et nous sommes leurs vassaux

Mais en acceptant les modèles économiques basés sur la surveillance, nous remettons encore plus de pouvoir aux puissants. Google contrôle les deux tiers du marché de la recherche des États-Unis. Près des trois quarts de tous les utilisateurs d’Internet ont des comptes Facebook. Amazon contrôle environ 30% du marché du livre aux États-Unis, et 70% du marché de l’ebook. Comcast détient environ 25% du marché du haut débit aux USA. Ces entreprises ont un énorme pouvoir et exercent un énorme contrôle sur nous tout simplement en raison de leur domination économique.

Notre relation avec la plupart des entreprises d’Internet dont nous dépendons n’est pas une relation traditionnelle entreprise-client. C’est avant tout parce que nous ne sommes pas des clients – nous sommes les produits que ces entreprises vendent à leurs vrais clients. Ces entreprises sont analogues à des seigneurs féodaux et nous sommes leurs vassaux, leurs paysans et – les mauvais jours – leurs serfs. Nous sommes des fermiers pour ces entreprises, travaillant sur leurs terres, produisant des données qu’elles revendent pour leur profit.

Oui, c’est une métaphore, mais c’est souvent comme cela qu’on le ressent. Certaines personnes ont prêté allégeance à Google. Elles ont des comptes Gmail, utilisent Google Calendar, Google Docs et utilisent des téléphones Android. D’autres ont prêté allégeance à Apple. Elles ont des iMacs, iPhones et iPads et laissent iCloud se synchroniser automatiquement et tout sauvegarder. D’autres encore ont laissé Microsoft tout faire. Certains d’entre nous ont plus ou moins abandonné les courriels pour Facebook, Twitter et Instagram. On peut préférer un seigneur féodal à un autre. On peut répartir notre allégeance entre plusieurs de ces entreprises ou méticuleusement en éviter une que l’on n’aime pas. Malgré tout, il est devenu extrêmement difficile d’éviter de prêter allégeance à l’une d’entre elles au moins.

Après tout, les consommateurs ont beaucoup d’avantages à avoir des seigneurs féodaux. C’est vraiment plus simple et plus sûr que quelqu’un d’autre possède nos données et gère nos appareils. On aime avoir quelqu’un d’autre qui s’occupe de la configuration de nos appareils, de la gestion de nos logiciels et du stockage de données. On aime ça quand on peut accéder à nos courriels n’importe où, depuis n’importe quel ordinateur, et on aime que Facebook marche tout simplement, sur n’importe quel appareil, n’importe où. Nous voulons que notre agenda apparaisse automatiquement sur tous nos appareils. Les sites de stockage dans le nuage font un meilleur travail pour sauvegarder nos photos et fichiers que si nous le faisions nous-mêmes ; Apple a fait du bon travail en gardant logiciels malveillants en dehors de son app store. On aime les mise à jours automatiques de sécurité et les sauvegardes automatiques ; les entreprises font un bien meilleur travail de protection de nos données que ce que l’on n’a jamais fait. Et on est vraiment content, après avoir perdu un ordiphone et en avoir acheté un nouveau, que toutes nos données réapparaissent en poussant un simple bouton.

Dans ce nouveau monde informatisé, nous n’avons plus à nous soucier de notre environnement informatique. Nous faisons confiance aux seigneurs féodaux pour bien nous traiter et nous protéger de tout danger. C’est le résultat de deux évolutions technologiques.

La première est l’émergence de l’informatique dans le nuage. Pour faire simple, nos données ne sont plus ni stockées, ni traitées par nos ordinateurs. Tout se passe sur des serveurs appartenant à diverses entreprises. Il en résulte la perte du contrôle de nos données. Ces entreprises accèdent à nos données – aussi bien le contenu que les métadonnées – dans un but purement lucratif. Elles ont soigneusement élaboré des conditions d’utilisation de service qui décident quelles sortes de données nous pouvons stocker sur leurs systèmes, et elles peuvent supprimer la totalité de notre compte si elles soupçonnent que nous violons ces conditions. Et elles livrent nos données aux autorités sans notre consentement, ni même sans nous avertir. Et ce qui est encore plus préoccupant, nos données peuvent être conservées sur des ordinateurs situés dans des pays dont la législation sur la protection des données est plus que douteuse.

Nous avons cédé le contrôle

La seconde évolution est l’apparition d’appareils grand public sous le contrôle étroit de leur fabricant : iPhones, iPad, téléphones sous Android, tablettes Kindles et autres ChromeBooks. Avec comme conséquence que nous ne maîtrisons plus notre environnement informatique. Nous avons cédé le contrôle sur ce que nous pouvons voir, ce que nous pouvons faire et ce que nous pouvons utiliser. Apple a édicté des règles concernant les logiciels pouvant être installés sur un appareil sous iOS. Vous pouvez charger vos propres documents sur votre Kindle, mais Amazon a la possibilité d’effacer à distance les livres qu’ils vous ont vendus. En 2009, ils ont effacés des Kindles de leurs clients certaines éditions du roman de George Orwell 1984, en raison d’un problème de copyright. Il n’y a pas de façon plus ironique pour illustrer ce sujet.

Amazon is watching what you read
Amazon is watching what you read

Ce n’est pas qu’une question de matériel. Il devient difficile de simplement acheter un logiciel et de l’utiliser sur votre ordinateur comme vous en avez envie. De plus en plus, les distributeurs de logiciels se tournent vers un système par abonnement (c’est ce qu’a choisi Adobe pour le Creative Cloud en 2013) qui leur donne beaucoup plus de contrôle. Microsoft n’a pas encore renoncé à son modèle de la vente, mais s’arrange pour rendre très attrayant l’abonnement à MS Office. Et il est difficile de désactiver l’option d’Office 365 qui stocke vos documents dans le cloud de Microsoft. Les entreprises nous incitent à aller dans ce sens parce que cela nous rend plus rentables en tant que clients ou utilisateurs.

Compte tenu de la législation en vigueur, la confiance est notre seule possibilité. Il n’existe pas de règles cohérentes et prévisibles. Nous n’avons aucun contrôle sur les actions de ces entreprises. Je ne peux pas négocier les règles concernant le moment où Yahoo va accéder à mes photos sur Flickr. Je ne peux pas exiger une plus grande sécurité pour mes présentations sur Prezi ou ma liste de tâches sur Trello. Je ne connais même pas les fournisseurs de cloud chez lesquels ces entreprises ont délocalisé leurs infrastructures. Si l’une de ces entreprises supprime mes données, je ne ai pas le droit d’exiger qu’on me les restitue. Si l’une de ces entreprises donne au gouvernement l’accès à mes données, je n’ai aucun recours. Et si je décide d’abandonner ces services, il y a de grandes chances que je ne puisse pas emporter facilement mes données avec moi.

Les données, c’est le pouvoir, et ceux qui ont nos données ont du pouvoir sur nous.

Le politologue Henry Farrell observe : « Une grande partie de notre vie se déroule en ligne, ce qui est une autre façon de dire que la majeure partie de notre vie est menée selon les règles fixées par les grandes entreprises privées, qui ne sont soumises ni à beaucoup de règlementation, ni à beaucoup de concurrence réelle sur le marché. »

La bonne excuse habituelle est quelque chose comme « les affaires sont les affaires ». Personne n’est obligé d’adhérer à Facebook ni d’utiliser la recherche Google ni d’acheter un iPhone. Les clients potentiels choisissent de se soumettre à des rapports quasi-féodaux en raison des avantages énormes qu’ils en tirent. Selon ce raisonnement, si ça ne leur plaît pas, ils ne devraient pas y souscrire.

Ce conseil n’est pas viable. Il n’est pas raisonnable de dire aux gens que s’ils ne veulent pas que leurs données soient collectées, ils ne devraient pas utiliser les mails, ni acheter en ligne, ni utiliser Facebook ni avoir de téléphone portable. Je ne peux pas imaginer des étudiants suivre leur cursus sans faire une seule recherche sur Internet ou Wikipédia, et encore moins au moment de trouver un emploi, par la suite. Ce sont les outils de la vie moderne. Ils sont nécessaires pour une carrière et une vie sociale. Se retirer de tout n’est pas un choix viable pour la plupart d’entre nous, la plupart du temps ; cela irait à l’encontre de ce que sont devenues les normes très réelles de la vie contemporaine.

À l’heure actuelle, le choix entre les fournisseurs n’est pas un choix entre la surveillance ou pas de surveillance, mais seulement un choix entre les seigneurs féodaux qui vont vous espionner. Cela ne changera pas tant que nous n’aurons pas de lois pour protéger à la fois nous-mêmes et nos données de ces sortes de relations. Les données, c’est le pouvoir, et ceux qui ont nos données ont du pouvoir sur nous.

Il est grand temps que le gouvernement intervienne pour rééquilibrer les choses.

*  *  *  *  *

Crédit image : « Amazon is watching you » par Mike Licht, Licence CC BY 2.0




#FixCopyright : deux visions d’une journée au Parlement Européen

Nous poursuivons notre série d’articles sur le rapport Reda avec le récit de la journée « Meet the New Authors » par deux créateurs de contenu différents. Cette journée, organisée par l’eurodéputée Julia Reda et son cabinet, avait pour but de montrer la création qui se fait par et pour internet, et de donner voix à ces artistes qui ne veulent pas que l’on emprisonne des pirates et entérine une guerre au partage « en leur nom ».

Étrangement, voici deux créateurs qui ne se connaissent pas, qui ont vécu une expérience différente de cette journée, et qui pourtant en repartent avec la même réserve…

Auteur et éditeur (au sein de la maison d’édition numérique Walrus ebooks qui offre de belles nuits blanches à bien des membres de l’asso), Neil Jomunsi expérimente régulièrement autour de l’écriture numérique et incite fortement les auteurs à publier sous licence Creative Commons. Le bilan qui suit est donc CC-BY-SA Neil Jomunsi et a été originellement publié sur son blog « Page 42. »

Neil et Pouhiou, des auteurs très à l'aise avec les selfies.
Neil et Pouhiou, des auteurs très à l’aise avec les selfies.

Meet the New Authors : petit bilan

Le lundi 20 avril dernier a eu lieu au Parlement européen de Bruxelles un évènement organisé par l’eurodéputée Julia Reda et son équipe. Intitulée « Meet the New Authors », la journée donnait la parole aux artistes, journalistes, philosophes qui mettent le Web au centre de leur processus de création et qui, pour la plupart, voient dans les propositions du rapport Reda une manière d’engager un dialogue nécessaire sur l’évolution du droit d’auteur au regard des défis qui s’offrent à nous — qu’il s’agisse de la baisse de revenu des artistes, du piratage, des nouveaux moyens de financement et de diffusion, des restrictions territoriales ou de l’essor d’une culture indépendante et diversifiée. J’avais la chance d’être invité à m’exprimer aux côtés de l’écrivain Cory Doctorow, de la réalisatrice Lexi Alexander, du youtubeur et écrivain Pouhiou, du cyberphilosophe Alexander Bard, de Brit Stakston et de Martin Shibbye du projet journalistique Blank Spot, du photographe Jonathan Worth et du réalisateur Nicolas Alcala — autant de créateurs et d’innovateurs aux parcours très instructifs. Autant dire que la journée a été pour moi très inspirante.

À notre arrivée, un déjeuner avait été préparé dans un salon du Parlement. Autour de la table, Julia Reda, son équipe et les invités, mais aussi quelques eurodéputés — certains acquis aux idées du rapport, d’autres plus sceptiques — invités à partager un moment de discussion informelle. Cory Doctorow engage une conversation animée avec la députée assise à côté de moi. Il parle vite, et même si je considère avoir un niveau d’anglais assez correct, certaines phrases m’échappent. Je participe à l’échange, qui devient vite une tentative de convaincre la députée du bien-fondé de certaines idées. Elle est ouverte à la discussion, écoute nos arguments, semble en prendre note. À ma droite, Brit Stakston et Martin Shibbye m’expliquent comment ils ont sorti un journal de ses ennuis financiers grâce au crowdfunding. Un peu plus tard, dans le panel dans lequel elle s’exprime, Brit Stakston expliquera, entre autres choses passionnantes, qu’il faut toujours si possible faire coïncider la fin d’un crowdfunding avec une fin de mois — le moment où les internautes reçoivent leur salaire, et où ils sont donc plus enclins à la générosité. Pas bête. Un peu plus loin, Pouhiou est en grande discussion avec l’excentrique cyberphilosophe, qui lors du tour de présentation a affirmé être plus riche que nous ne pourrions jamais en rêver. Je ne comprends pas le thème de leur discussion, mais je crois entendre que ça parle de sexe et que c’est très animé. D’une manière générale, quand il s’empare d’un sujet, ça s’énerve assez vite. Le cinquantenaire — crâne rasé, barbe de hipster et short d’écolier — aime catalyser l’attention.

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Avant le dessert, nous partons avec Cory Doctorow et Lexi Alexander pour une conférence de presse. La salle n’est pas bondée, mais les journalistes attentifs. Face à mon hésitation entre utiliser Julien Simon et mon nom d’auteur, Lexi Alexander me suggère de toujours me présenter en tant que Neil Jomunsi — question d’image et de marketing. Je sais qu’elle a raison, mais autant je n’ai aucun mal à utiliser mon nom de plume par écrit, j’ai encore un peu de mal à l’employer à l’oral. Va pour Neil, donc. Après une introduction de Julia Reda, nous expliquons en deux mots la raison de notre présence et notre vision du problème face aux journalistes. Cory Doctorow et Lexi Alexander sont beaucoup plus rompus que moi à l’exercice — d’ailleurs, je ne savais même pas qu’on m’inviterait à la conférence de presse et je n’avais rien préparé. Heureusement, il y a des traducteurs : je peux m’exprimer en français. J’improvise. Première vraie conférence de presse pour moi, ça se passe mieux que je le pensais, mais c’est impressionnant. La session est chronométrée, nous devons partir à 14h pour les panels.

Le grand amphithéâtre est plutôt bien rempli quand nous arrivons. Je m’installe sur la scène à côté de Pouhiou, déjà assis, de la modératrice Jennifer Baker, du cyber-philosophe Alexander Bard et de la réalisatrice Lexi Alexander. Nous expliquons pourquoi nous sommes favorables à telle réforme ou à tel point du rapport, expliquons les problèmes que nous rencontrons et les solutions que nous aimerions voir mises en place. Le ton monte vite, s’accélère, s’envenime même un peu. Je ne suis pas très à l’aise quand il s’agit de hausser la voix, je préfère des discussions posées, pas facile de trouver le rythme. La salle, remplie en partie de membres du Parti Pirate, est acquise à la cause et applaudit sitôt qu’une pique est adressée à l’industrie culturelle. Quand le président d’une société d’auteurs prend la parole lors des questions du public, les pannelistes le rembarrent. D’une manière générale, j’ai l’impression que le débat autour du droit d’auteur manque de nuances : soit on est pour une réforme, soit on est contre. Quand on est pour, c’est qu’on veut « supprimer le droit d’auteur » selon ceux qui s’opposent à toute réforme. Quand on ne veut rien changer, c’est qu’on est un « vieux con passéiste qui n’a rien compris à internet » selon les partisans de la réforme. Il n’y a pas d’entre-deux et je trouve ça assez dommage, ça me fait penser à ces discussions sur l’allaitement où chacun campe sur ses positions. À la fin du panel, j’ai l’impression que tout le monde a dit ce qu’il avait à dire, mais que le débat n’a pas vraiment avancé. C’est une des choses que je retiendrai de cette journée : il faut de la nuance, tout le temps et le plus possible. Discuter avec tout le monde. Nous avons à apprendre des deux côtés. D’ailleurs, à la fin de la session, je vais discuter avec le représentant de la société d’auteurs. Le dialogue est franc, plutôt cordial une fois qu’il constate que je n’ai rien d’un ayatollah. On s’accorde à dire qu’il faudrait davantage de discussions posées entre les différents « camps », peut-être loin du public et des caméras qui ne font qu’exacerber les tensions.

J’écoute le second panel, celui auquel participe Cory Doctorow, avec grande attention. Le ton est plus posé, moins revendicatif, moins énervé aussi, du coup je le trouve beaucoup plus intéressant. Cory Doctorow a l’habitude de participer à de tels évènements : on sent qu’il a de l’expérience. Chaque phrase qu’il prononce donne l’impression d’être tirée d’un puits de bon sens, une punchline toutes les minutes, la salle écoute, oreilles grandes ouvertes. Ce type est passionnant. Quand je lui demande plus tard quel est son secret, il m’explique qu’il suffit de participer à ce genre de conférence des dizaines de fois par an et que l’habitude fait le reste. C’est un auteur très accessible, un « pro », qui fait le boulot et reste d’égale humeur tout du long. Les anglo-saxons savent faire ressentir une certaine proximité là où beaucoup d’auteurs européens que j’ai rencontrés n’y arrivent pas. C’est un truc que j’aimerais bien apprendre — surmonter ma timidité surtout, qui peut vu de l’extérieur ressembler à une certaine froideur. Doctorow a sorti un livre l’année dernière « Information doesn’t want to be free », que j’avais dévoré en numérique à sa sortie. Il nous en explique quelques axes forts. Les crowfunders suédois poursuivent la discussion, suivis du photographe Jonathan Worth qui publie une partie de ses images sous licence Creative Commons et de Nicolas Alcala, auteur du projet transmedia et sous Commons « Le Cosmonaute ». Ce dernier semble assez désabusé, presque déçu, de son expérience. Mais il nous expliquera au dîner que même si cela avait été dur, il a encore beaucoup de projets à venir.

Nous terminons la journée par une présentation plus complète du livre de Cory Doctorow par l’auteur lui-même, qui se termine en séance de dédicace. L’équipe — qui a fait du super boulot tout au long de la journée — a prévu des dizaines d’exemplaires gratuits à distribuer, que l’écrivain dédicace à tours de bras au terme des questions-réponses. On prend quelques photos, puis nous terminons la soirée dans un bar-restaurant près du Parlement. Nous sommes une bonne cinquantaine et l’atmosphère bruyante n’est pas forcément propice à la réflexion : pas grave, nous en profitons pour causer et rire autour d’une bière — il faut dire que la pression retombe. Des mails sont échangés, des pseudos Twitter aussi, et tout le monde se quitte sur les coups de 23h-minuit. Bruxelles bruisse de politique en permanence, mais elle semble plutôt calme une fois la nuit tombée.

J’ai trouvé cette journée vraiment enrichissante, et elle m’a beaucoup inspiré pour les semaines et les mois à venir. Je remercie Julia Reda et son équipe de m’y avoir convié, et j’aurai l’occasion d’expliquer plus en détails les conséquences directes des réflexions dans lesquelles elle m’a plongé. En attendant, je ne peux que vous conseiller de lire (ou de relire, ce que je suis en train de faire) le livre de Cory Doctorow. Cet ouvrage est un phare dans la brume des questions nébuleuses qui se posent à nous autour d’une éventuelle réforme positive du droit d’auteur et j’invite chacun à en prendre  connaissance.

Neil Jomunsi

NotaBene : le bilan en vidéo

Benjamin Brillaud est le créateur de NotaBene, une chaîne YouTube sur la thématique de l’Histoire. Il est aussi à l’origine du collectif des Vidéastes d’Alexandrie (des vidéos à thématique culturelle sur YouTube). Il a surtout été très enthousiaste dès que l’idée a circulé sur les réseaux de faire une vidéo soutenant le rapport REDA, et c’est lui qui s’est chargé de monter/réaliser cette vidéo « Nos Créations sont Hors la Loi » (en travaillant au passage à rassembler les troupes et les énergies).

Tous les vidéastes ont été invités à assister à cette journée Meet The New Authors. Finalement, seuls Fujixguru (le papa de l’internet), lui et moi avons pu nous y rendre. Il tire de cette journée un reportage vidéo (attention c’est sur YouTube et non-libre ^^) très intéressant ainsi qu’une conclusion en demi-teinte…


Vidéo « Nota Bene - bilan de la journée au parlement européen » sur Youtube

 




MyPads point de la semaine 17

Comme annoncé la semaine dernière, c’est désormais un point hebdomadaire qui émaillera le travail autour de MyPads. Cette semaine n’aura pas été de tout repos et les avancées visibles sont malheureusement peu nombreuses. Explications.


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Les travaux

La mise en place des tests fonctionnels client, simulant une navigation réelle, a occupé les premiers jours de développement. Ensuite MyPads a subi quelques modifications pour fonctionner avec la version 4 d’Express, le cadre de développement sur lequel repose Etherpad et donc MyPads. Cette migration a été initiée par le tout premier contributeur externe au plugin, et a été rendue nécessaire par la migration d’Etherpad une semaine plus tôt.

Cette migration a été l’occasion de tester à nouveau la compatibilité de MyPads avec Eherpad. Cela peut sembler étonnant, mais MyPads est développé de manière autonome vis à vis d’Etherpad et est régulièrement testé en tant que plugin Etherpad, pour les raisons suivantes :

  • accélérer le développement et éviter de devoir relancer Etherpad voire réinstaller le plugin à chaque modification;
  • permettre les tests unitaires et fonctionnels serveur, très difficile sinon à partir d’un plugin Etherpad, isoler une base de tests du reste de l’instance;
  • conserver une forme d’indépendance vis à vis du cœur d’Etherpad : afin de ne pas nécessiter des modifications d’Etherpad lui-même et de limiter les régressions en cas de changements internes de ce dernier.

Malheureusement le fonctionnement de MyPads s’est révélé erratique : parfois correct, parfois non. Pour les techniciens, seules les méthodes GET et HEAD sont autorisées et toute autre méthode HTTP est refusée. Le problème, nouveau, est intimement lié au logiciel intermédiaire (middleware) yajsml, lequel est employé par Etherpad afin d’optimiser les requêtes des fichiers dits statiques (scripts, images, styles etc). En théorie, les requêtes prises en charge par MyPads ne devraient pas être impactées par ce logiciel intermédiaire, mais pour une raison mal comprise, elles le sont parfois.

Le problème, c’est que MyPads fonctionne autour d’une interface de programmation standard, une API HTTP REST, sur laquelle se connecte le client Web, et qui permettra à d’autres clients ou à des outils tiers de voir le jour. La résolution du soucis n’est pas aisée : l’anomalie intervient de manière aléatoire. Peu de plugins sont touchés car la plupart ne définissent pas leurs propres routes HTTP. Même si yajsml est modifié pour résoudre le soucis, il faudra que la fondation Etherpad accepte le patch et l’intègre avant de pouvoir retrouver une fonctionnement correct de MyPads. Or, il semble que yajsml sera bientôt remplacé par une technologie plus standard.

D’autres résolutions ont été envisagées, du fait de la situation de yajsml, et entre autres :

  1. Substituer, comme certains plugins le font,  l’API HTTP REST par une API basée sur socket.io, la technologie employée par Etherpad pour la collaboration en temps réel et qui repose en premier lieu sur le standard WebSocket. Cette voie a été expérimentée cette semaine mais représente une charge considérable de travail et la réécriture de nombreux modules. De plus, il ne s’agit pas d’un remplacement propre : MyPads y perd une méthode de communication plus standard ainsi que son système d’authentification, lequel avait été choisi pour permettre à terme une connexion depuis des comptes externes ou encore un annuaire LDAP, OpenID etc
  2. Faire de MyPads une application indépendante, de fait non plus un plugin, qui gèrerait les accès des utilisateurs aux pads en fonction des groupes définis. Le problème de cette solution est de complexifier l’installation de MyPads et de risquer des incompatibilités avec certains autres plugins. Aussi, nous sortirions de fait du cadre du cahier des charges initial.

Il a été décidé que la dernière piste ne serait à employer qu’en cas de dernier recours et c’est la migration vers socket.io qui a été d’abord privilégiée. Néanmoins, à la vue du travail nécessaire et surtout des pertes fonctionnelles que cela risque d’amener, cette solution ne sera pas poursuivie.

La semaine prochaine

Le travail va reprendre sur la version HTTP REST standard qui a été développée jusqu’ici. Il est prévu :

  • qu’étant donné que la suppression du yajsml n’arrivera qu’à un terme inconnu, il faudra dépister l’anomalie et la résoudre, ou au moins proposer un contournement simple;
  • de poursuivre le développement, moins actif que prévu cette semaine, avec notamment
    • le passage d’une authentification en propre classique vers JSON Web Token, dont le travail a commencé cette semaine avec le test de socket.io, de manière à renforcer la sécurité des échanges de données chiffrées entre serveur et client;
    • les groupes et pads, évidemment.

Rendez-vous jeudi prochain pour le point de la semaine 18.

MyPads week 17

As announced last week, we now give some news about MyPads development weekly. Last couple of days haven’t been picnic and few enhancements are visible. Explanations below.

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Work

Frontend functional testing setup, aiming to simulate real navigation, has filled the first days. Then MyPads has been updated to work with Express version 4. Express is the framework which powers Etherpad and so MyPads. This migration has been introduced by the very first MyPads external contributor, and was necessary because of the Etherpad migration a week earlier.

These modifications were a good moment to test MyPads’compatibility towards Eherpad. That can be surprising but MyPads has been programmed independently from Etherpad and is regularly tested as an Etherpad plugin, here’s why :

  • speeding up the development and avoiding Etherpad reboot or plugin re-installation at each update;
  • allowing unit and functional server testing, quite hard from an Etherpad plugin, and isolate a test database from the whole node;
  • retaining a distance regarding Etherpad core in order to avoid need of Etherpad updates and limit regressions in case of internal modifications of it.

Sadly MyPads behavior becomes erratic : sometimes correct, sometimes buggy. For technicians : only GET and HEAD HTTP verbs were allowed and all other method has been forbidden. This problem seems to be linked to the yajsml middleware, used by Etherpad in order to optimize static files requests (scripts, images, styles etc). In theory, MyPads handled routes should not be impacted by this middleware, but for an misunderstood reason, they sometimes are.

Problem is that MyPads is based on a standard home-defined HTTP REST API, which the Web client connects to. This interface may allow other clients and third party tools to be created more easily. Debugging the problem is not an easy task, due to the randomness of the behavior. Few plugins should be concerned because most of them don’t define their own routes. Even if yajsml is updated to fix the issue, the Etherpad developers will have to accept the patch and merge it before we have MyPads working correctly. Now it seems that yajsml will be soon replaced by a more standard technology.

Others resolutions have been considered, regarding to yajsml situation :

  1. Replace, as others plugins do, the HTTP REST API by a socket.io one. socket.io is the technology used by Etherpad for realtime collaboration, that use as a first class citizen the WebSocket protocol. This approach has been tried this week but requires a considerable amount of work and many modules rewriting. Moreover, it’s not a proper replacement : MyPads loses its more standard communication method but in addition its authentication system, which have been chosen to allow, later, connection through external accounts,  LDAP directory, OpenID etc
  2. Move MyPads from a plugin to a standalone application, which handle user access according to created groups and pads. Problem with this solution : harden the MyPads installation, risks of incompatibilities with some other plugins. Also, making a standalone app won’t conform to the initial specifications.

We have decided to follow the last proposition only as a last resort. The migration to socket.io has been preferred but, with the light of required work and moreover functional looses, it won’t continue.

Next week

Work will be resumed on the HTTP REST version, the one developed until now. We expect :

  • because yajsml removal won’t happen before an unknown time, it will be important to find and fix the bug, or at least to provide a simple workaround;
  • move forward, with
    • migration from a classical authentication to JSON Web Token, which has been partially done this week as part of socket.io test, in order to harden encrypted data exchanges between client and server;
    • groups and pads, obviously.

See you next Thursday for week 18 point.




La mère Zaclys : petite asso et grands services !

Notre campagne degooglisons a vocation non à se substituer aux initiatives mais à en inciter l’émergence et à mettre en avant celles qui existent. C’est pourquoi, chez Framasoft, on pourrait être un peu jaloux de la mère Zaclys, mais on est surtout admiratifs de la réussite et de l’esprit qui anime cette petite association.

Comme vous allez le lire dans l’interview que nous ont accordée ses responsables, cette association déjà ancienne et bien implantée a récemment « décollé » et gagné en visibilité jusqu’à compter aujourd’hui plus de 12 000 utilisateurs et presque 1200 adhérents.
Nous avons voulu en savoir plus et comprendre ce qu’elle propose, comment elle fonctionne et où elle veut aller. La Mère Zaclys a accepté de répondre à nos 42 questions.

 

1. Bonjour, pouvez-vous vous présenter brièvement ? C’est qui, la mère Zaclys ? Pourquoi ce nom bizarre ?

Bonjour ! Pour présenter la Mère Zaclys, je serais tenté de reprendre les termes que l’on peut trouver sur notre page d’accueil :

zaclys_accueil

Nous proposons un ensemble de services alternatifs tels que le partage de photos, l’envoi de gros fichiers, l’hébergement cloud… et même une boîte mail depuis le début de cette année.

Concernant le nom « Zaclys », nous le tenons d’une vieille dame qui vivait dans un moulin perdu au cœur des forêts de Haute-Saône, avant la guerre. La légende dit qu’elle remontait au village pour faire les veillées traditionnelles de Franche-Comté, et qu’une nuit d’hiver elle serait rentrée chez elle trop alcoolisée et qu’elle se serait endormie dans un fossé. À cette époque nous cherchions un nom international à la Yahoo, Google, Ebay et tous ces mots qui font gagner au Scrabble 🙂

2. Vous existez depuis plusieurs années, comment avez-vous évolué depuis les débuts ?

Nous avons créé en 1998 une première association, « Zacly Multimédias », dont l’objet était :

« la promotion et la sauvegarde du patrimoine culturel de nos 5 villages des bois chargés d’histoire, et le développement des nouvelles technologies ».

La mère Zacly (la vraie, celle dont je viens de conter l’histoire) symbolisait bien le patrimoine et surtout les 5 villages des bois (5 villages de Haute-Saône). C’était l’emblème parfait, une légende mythique de nos forêts au centre géographique des villages concernés. Et le nom composé « Zacly Multimédias » présentait bien les deux parties a priori contradictoires de l’objet de cette association : l’authenticité locale, les racines, et de l’autre le multimédia, Internet, etc.

Au milieu des années 2000, nous avons eu envie de créer un site internet, dont le but était le partage des savoir-faire. Du cercle des 5 villages, nous voulions passer à quelque chose de plus vaste pour toucher plus de monde, mais toujours en gardant les notions de partage et de solidarité. C’est ainsi que Zaclypedia.com est né (c’est aujourd’hui le service « Astuces » de Zaclys.com) et mis en ligne en novembre 2008. Dans les faits, chacun pouvait (et peut encore) créer des articles pratiques pour partager un savoir-faire.

zaclys-gégé
Le point déterminant pour la suite, c’est que nous avions créé une « médiathèque personnelle », une sorte de galerie où l’on pouvait stocker des images, et cela pour illustrer les articles en question. Suite à cela, nous avons constaté que les membres n’utilisaient pas leur médiathèque pour illustrer des articles, mais bien pour stocker et partager des photos. Cela nous a étonnés, sachant qu’il existait déjà un certain nombre de (gros) sites pour faire cela. Nous avons alors commencé à comprendre que beaucoup de gens cherchaient des alternatives à ce qui existait déjà, particulièrement des solutions françaises et pratiques. Nous avons donc développé Album, et ouvert de nouveaux services par la suite.

En 2013, nous nous sommes dit qu’il fallait vraiment actualiser nos statuts, ceux de 1998 étaient pour le moins obsolètes 🙂 Mais au lieu de tout modifier, nous avons préféré créer une nouvelle association, qui était une évolution de l’association initiale. Nous avons gardé le nom de la vieille dame lors du choix du nom de domaine zaclys.com, déjà parce que tous nos membres connaissaient ce nom, mais aussi et surtout pour les mêmes raisons qu’en 1998. « La Mère Zaclys » colle toujours aussi bien à l’esprit qui anime l’association actuelle : l’alternatif, la liberté et le « libre », l’authenticité, la simplicité, le partage, l’artisanal, le local, l’intemporel, etc.

17. Des adhérents et des services qui se sont multipliés, mais combien de bénévoles actifs pour s’occuper de tout ça ? qui est derrière en termes techniques ?

Notre équipe est constituée d’un nombre impressionnant de personnes : 3 😉
Le bureau de l’association est constitué des mêmes personnes qui assurent le suivi technique de cette chère mère Zaclys. Pour présenter les choses simplement, nous avons un programmeur/administrateur système, un comptable/support aux membres/référent cloud, et un graphiste/référent communication. Un grand nombre de domaines sont couverts, parfois de manière transversale, par cette équipe petite mais très motivée.
Ensuite, nous avons aussi des membres actifs. Ils nous écrivent des tutoriels, participent à l’entraide sur le forum, font partie des bêta-testeurs lors du lancement de nouveaux services…
Nous les en remercions d’ailleurs chaleureusement.

23. Vous proposez un tas de services… pourquoi vous faites tout ça, vous voulez être le Google de la Haute-Saône et bientôt maîtres du monde ?

Devenir calife à la place du calife ? Non merci. On n’aime pas les califes, ils abusent trop souvent de leur autorité 😉
Même si, dès le début, nos valeurs sont celles de la liberté et du partage, c’est dans notre cheminement que nous avons constaté que beaucoup de gens cherchaient de l’alternatif et de la confidentialité. Nous n’avons donc fait que de nous développer dans cette voie, complètement compatible avec la nôtre. D’ailleurs c’est souvent en étant à l’écoute des utilisateurs, en répondant à des besoins réels que nos évolutions se font, en douceur. Que demander de plus ?
Ah si, ce que l’on pourrait demander de plus, c’est que l’information circule davantage : oui on peut se passer des services des géants du web, qui sont, certes très performants, mais aussi très dangereux au niveau liberté et confidentialité.
Alors pour répondre à votre question, voilà notre but : proposer des services alternatifs, et puisque le choix est inutile si on ignore qu’on l’a, avoir la meilleure visibilité possible pour qu’un maximum de personnes puissent choisir. On a beau avoir de bonnes intentions, on ne peut pas faire beaucoup de choses quand on est petit. À ce propos merci de nous donner la possibilité de nous exprimer ici.
De plus nous avons eu, depuis le début, l’objectif de proposer des services faciles et simples, que même nos grand-mères doivent pouvoir utiliser. Des services accessibles : gratuits pour les fonctions de base, et moins de 10 euros par an pour toutes les fonctions, parce qu’être membre d’une association, ça change tout. Nous voulions qu’un maximum de gens puissent échanger les photos de famille, avec la grand-mère à l’autre bout de la France, qui n’a qu’un clic à faire pour voir l’album, et cela sans créer de compte.
Nous privilégions également l’éducation et la création, en offrant l’adhésion annuelle à toutes les écoles primaires et à tous les fablabs qui en feraient la demande.

24. Selon vous, qu’est-ce qui vous a récemment propulsés ?

Même si c’est dans des proportions encore bien modestes, nous avons en effet bien progressé ces deux dernières années. La satisfaction de nos membres est selon toute vraisemblance la première cause à cela. Nous n’avons jamais fait de publicité pour nos services, mais nos membres parlent de nous autour d’eux, écrivent à notre sujet sur des forums. Ils trouvent nos services utiles, et ont un contact « humain » avec l’équipe. Ils sont donc satisfaits, et c’est cela notre meilleure publicité.
De plus, notre gamme de services commence à devenir bien étoffée. Cela convient à ceux qui veulent se passer complètement des services des géants, mais également à ceux qui ont juste besoin d’un cloud, ou d’une adresse mail, ou d’un hébergement pour les photos.

8. Et ces services, ils sont libres ? open source ? On peut les installer sur un serveur perso ?

Nous avons commencé avec les services Astuces, Album et Envoi, qui sont des services « maison ». Puis nous avons étoffé notre offre de services en utilisant des projets open source reconnus, comme ownCloud (pour le service «Cloud ») ou Roundcube (pour le service « Mail »). L’important pour nous est que nos services puissent être utilisés sur la plupart des plateformes, et avec la plupart des outils libres, depuis n’importe quel navigateur, depuis n’importe où. Par ailleurs, ce sont des outils dont le développement est très suivi. Ils évoluent donc rapidement et n’ont rien à envier aux solutions propriétaires. Enfin, on peut avoir un contact avec les développeurs et se faire entendre lorsqu’il y a un point à améliorer. On peut même contribuer à leur développement. Chacun peut choisir de s’installer son cloud ou son mail sur son propre serveur. En revanche ça demande du temps et des compétences. C’est pourquoi beaucoup préfèrent se tourner vers notre solution intermédiaire : les serveurs ownCloud dédiés. Ils ont alors leur propre serveur, on leur prépare tout et on les aide en cas de besoin pour l’administration de leur Cloud.

33. Bon si j’adhère je peux profiter de vos services, mais qu’est-ce qui me garantit que mes données personnelles seront protégées des intrus de tous poils ? Bénédicte Dupuis-Morizeau se tient au courant et elle va vous demander si ses données seront chiffrées sur vos serveurs etc. Quelles précautions prenez-vous ?

Quand on parle de protection, il faut déjà penser aux intrusions « internes ». Vous voyez ce que je veux dire. Une entreprise privée américaine attirera plus de sollicitations en tout genre ou même de malveillance qu’une association à but non lucratif française, on n’a pas les mêmes acteurs en présence, les risques de ce côté-là ne sont pas du tout les mêmes. Pas de revente de nos données à des partenaires commerciaux par exemple. Pour se faire une idée, il suffit de comparer nos conditions d’utilisation avec celles des géants, et vous aurez tout de suite compris.
Quant au niveau de la sécurité vis-à-vis de « l’extérieur », eh bien on peut se vanter d’avoir un administrateur système, très compétent en la matière, qui fait tout ce qu’il faut pour sécuriser au maximum toute l’infrastructure.

Nous avons le souci extrême de la confidentialité des données de nos membres. Par exemple, chaque accès aux photos, et même aux vignettes ou pochettes d’album, est vérifié systématiquement. À l’instant où l’auteur modifie les règles de partage de son album ou les listes des invités, chaque accès à chaque fichier est immédiatement bloqué.
Nous améliorons en permanence les règles de sécurité, en fonction de l’actualité, des technologies et des retours utilisateurs. Des sondes et des alertes automatiques surveillent en permanence l’activité des serveurs, et nous réactualisons régulièrement nos firewalls et plusieurs technos de défense que je ne citerai pas.
Tous les échanges avec nos services sont chiffrés sous ssl/tls. Depuis ce début d’année 2015 où nous avons investi dans des serveurs plus récents et plus performants, tous nos services sont mêmes passés au dessus de 80% au test Calomel SSL, certains à 90, d’autres à 100, et nous allons encore améliorer ça dans les mois à venir .

Concernant le chiffrement, non, les données ne sont pas chiffrées sur les serveurs. C’est à l’étude et vous pouvez déjà le faire sur l’offre cloud dédié. Cela dit, les données sont tout de même anonymisées (aucun nom de fichier sur le service Album par exemple) et mises sur des espaces de stockage avec des liens sécurisés. Les disques durs sont triplés depuis 2015 en RAID 1, ce qui est rare aussi, et nous doublons avec des sauvegardes déportées quotidiennes sous trois technos différentes.

Pour terminer au sujet de la sécurité, il faut savoir que le risque majeur, c’est d’abord la boite mail de l’internaute. Si vous utilisez un mot de passe trop simpliste, ou si vous le tapez sur un ordinateur infecté par un virus, un pirate peut d’une manière ou d’une autre gagner l’accès de votre boite mail. Ça lui donne l’accès à tous vos services en ligne : dans votre boite traînent des mails avec vos identifiants. Et même sans cela, il peut utiliser votre boite mail pour demander en ligne un rappel ou un changement de mot de passe, et cela sur la plupart des sites internet que vous utilisez. Alors il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa, sinon on ne fait plus rien. Mais il faut faire attention à ce qu’on fait, c’est vrai pour nous comme pour les utilisateurs.

41. C’est le moment d’aborder la question critique pour toutes les associations, celle du financement. Comment fonctionnez-vous matériellement ? Parce que des serveurs de plus en plus costauds, ça n’est pas gratuit…

Oh non ce n’est pas gratuit ! Ça l’est d’autant moins que nous avons, en février, fait largement évoluer notre infrastructure qui commençait à devenir insuffisante. Et nous avons aussi multiplié nos frais d’hébergement.
Pour supporter les frais, nos revenus dépendent en très grande partie des cotisations de nos adhérents. Sans ça, nous ne pourrions tout simplement pas fonctionner.
Nous avons également les revenus tirés de la location/infogérance de serveurs cloud dédiés. Ce service, assez jeune mais prometteur, a pour cible les associations et les petites structures ayant besoin d’un serveur Cloud administrable.
Nous avons, dans une moindre mesure, un partenariat avec Photobox pour des tirages photos qui peuvent être commandés directement depuis le service Album, mais ça reste marginal.

musicienJaloux du succès de son épouse, le père Zaclys lance un service de musique live on demand

(photo Will Langenberg https://stocksnap.io, licence CC0)

Enfin, nous avons des revenus d’affiliation d’Amazon, ainsi que la publicité Adsense (pour les non-membres). Les revenus sont insignifiants, et nous abandonnerons ces deux partenariats dès que des annonceurs locaux se manifesteront à nous. Avis aux amateurs : bandeaux à 30€/mois pour les premiers à contribuer ! Quoi qu’il arrive, nous allons nous couper de ces sociétés qui ont une philosophie à l’opposé de la nôtre. À la place nous étudions actuellement la possibilité de demander certaines subventions pour booster le développement de nos services. Chose que nous n’avons jamais faite jusqu’à présent, pour avoir une totale liberté à la création de l’association.

42. Et demain, si tout va bien ? Vous envisagez comment la suite de la mère Zaclys ? Vous resterez associatif ou bien vous allez créer une entreprise ? Vous cherchez des recrues ? c’est le moment de lancer un appel à contributions…

Notre objectif premier est de pouvoir nous salarier au sein de l’association. Nous travaillons actuellement sur notre temps libre, et nous en manquons cruellement ! Pouvoir se salarier, cela voudrait dire pouvoir passer tout notre temps à gérer et développer les services proposés. Nous pourrions alors concrétiser tous nos projets, et améliorer de manière significative tout ce que nous proposons actuellement.
Et si tout va très très bien, pourquoi pas nous tourner dans le futur vers une SCOP (société coopérative et participative) par exemple. Nous garderions notre même philosophie, tout en élargissant nos possibilités de développement.
Mais nous n’en sommes pas encore là 🙂

Concernant des recrues, nos avons des besoins oui, et ils sont multiples. Je dirais que nous avons besoin de tout ce que font nos membres actifs en ce moment, mais de manière plus soutenue : compléter nos documentations en créant des tutoriels, des vidéos, participer à notre forum, et surtout parler des services de la Mère Zaclys autour de soi et dans les forums. Nous sommes présents sur Diaspora* depuis peu grâce aux recommandations de nos membres et sur les autres réseaux. C’est peut-être le meilleur vecteur pour faire connaître nos services.
Et bien sûr, adhérer à l’association. Les adhésions font vivre le site et ses services, et nous remercions encore une fois nos membres de nous soutenir dans cette belle aventure !
Puisse-t-elle se prolonger longtemps, et que mille mères Zaclys fleurissent !

 




Framapad : le renouveau

Depuis le lancement de Framapad en 2011, son succès ne s’est pas démenti. Pour preuve, nos serveurs s’écroulent ! C’est pourquoi, depuis maintenant près de 2 ans, nous multiplions les instances d’Etherpad afin de garder un service réactif.

Les soucis à répétition sur notre infrastructure qui ont eu lieu pendant les deux premiers mois de 2015 ont monopolisé notre attention. Du coup, la dernière instance de Framapad, lite5, s’est retrouvée à héberger près de 90 000 pads ! Depuis son lancement à la mi-octobre, cela fait quand même 18 000 pads par mois, soit 600 nouveaux pads par jour, ou 25 pads par heure !

La nouvelle instance, lite6.framapad.org, mise en place il y a peu n’est pas hébergée sur le même serveur que les autres, ce qui devrait permettre de proposer des framapads plus réactifs et moins soumis aux plantages.

Évolution du nombre de pads sur lite6, en semaines :

Nombre de pads créés (lite6)
Évolution du nombre de pads créés, par semaine.

Les problèmes… et leur réponse !

Les pads vides

Un souci que nous rencontrons est la création de pads vides, jamais utilisés. Il s’agit le plus souvent d’une erreur de frappe dans l’adresse du pad lorsque l’on souhaite s’y rendre. Si ces pads ne prennent pas vraiment de place dans la base données, ils la polluent cependant : l’index de celle-ci grossit… pour rien !

C’est pourquoi Luc, notre gentil adminSys/codeur/râleur a codé un plugin Etherpad qui supprime automatiquement les pads vides.

Les pads qui ne servent plus

La base de données enfle toujours plus, alors que de nombreux pads ne sont plus utilisés. Nous recevons aussi de temps en temps des demandes de suppression de pads pour diverses raisons. Notre réponse ? Des pads temporaires !

Le plugin Etherpad Delete after delay, toujours codé par Luc nous permet maintenant de proposer des pads qui s’autodétruiront 24 heures, 7 jours, 31 jours ou 365 jours après la date de la dernière édition (pas la date de création, attention !).

Pour accéder aux framapads temporaires, vous pouvez vous rendre sur :

Ces différentes instances sont également proposées sur https://framapad.org.

creer un pad

Quand à l’instance https://beta.framapad.org elle porte bien son nom, puisqu’elle nous permet de tester certains plugins (commentaires, tableaux…) qui seront ajoutés sur les instances suivant leur intérêt et leur stabilité.

Les vieilles instances

Lite, lite2, lite3, lite4 et lite5 fonctionnent toujours, mais nous ne permettons plus la création de nouveaux pads dessus, étant donné l’instabilité régulière de ces instances (la chanson de JcFrog a bien failli achever le serveur, en lui amenant plein de nouveaux utilisateurs).

Afin de soulager notre infrastructure, nous passerons prochainement ces instances en mode lecture seule : vous pourrez toujours accéder (et télécharger) au contenu des pads, mais ceux-ci ne seront plus éditables. Ce passage en « read-only » sera effectué grâce au logiciel Padro créé par le bouillant Luc (encore lui !) pour répondre à nos besoins. Il faut dire que comme c’est lui qui s’occupe principalement des serveurs, il fait tout pour avoir le moins de problèmes possible !

Vous pourrez également, lorsque la prochaine version d’Etherpad sera sortie, accéder aux révisions sauvegardées de vos pads via Padro.

EDIT : la nouvelle version d’Etherpad est sortie (la 1.5.2) entre la rédaction et la publication de ce billet. Ce n’est donc plus qu’une question de disponibilité de Luc.

Et MyPads ?

Comme indiqué dans l’article publié récemment le développement du plugin de pads « privés » MyPads se poursuit.

Vous devriez pouvoir d’ici quelques jours tester une version alpha du plugin, et nous visons toujours une sortie officielle et un déploiement sur Framapad d’ici quelques semaines.

 

Mais alors, Framasoft fait du code ?

Non, toujours pas. L’inoxydable Luc a codé les plugins et Padro pour répondre à nos besoins et résoudre les problèmes que nous rencontrons, comme tout adminSys en telle situation 🙂

Et MyPads fait suite à notre campagne de financement participatif : Framasoft a pu passer un contrat pour faire développer MyPads grâce à ce financement, mais ce n’est pas Framasoft qui produit le code.




les rencontres Framasoft à venir

Exceptionnellement, cet article est sous licence Beerware. Car les membres de Framasoft, non content d’être hyperactifves du clavier en s’attaquant à une montagne de projets, aiment bien ces moments de rencontres, conférences, papotes, etc… que nous réservent les festivités AFK.

Stand Framsoft au RMLL 2015 de Montpellier
Stand Framasoft aux RMLL 2014 de Montpellier

Ainsi, si vous venez à notre rencontre dans les prochaines dates, et si vous aimez ce que l’on fait, vous avez désormais légalement le droit (et non le devoir) de nous payer une bière ou autre… Car oui : il y a des membres de Framasoft qui boivent autre chose que de la bière.

Voici donc quelques dates où vous pourrez nous retrouver, discuter, découvrir voire rejoindre les humains qui agissent derrière leurs claviers…

  • Ce week-end (les 28 et 29 mars) de nombreux membres de Framasoft seront présent-e-s au JDLL de Lyon. Pierre-Yves y donnera une conférence Degooglisons Internet, mais vous pourrez aussi y retrouver Kinou, Quentin, Lamessen, Fabien, Framartin, Flaburgan, Fat115, Pouhiou… bref, on y sera en force. Et vous pourrez aussi y retrouver un certain Tristan Nitot ou encore Louis Pouzin (un des papas d’Internet)
  • Et comme nous serons nombreuxses sur Lyon, on pourra même participer au Coding Goûter organisé de 14 à 17 heures à Locaux Motiv à Lyon le samedi 28 mars.
  • Mais le samedi 28 Mars, nous serons aussi à Paris où Fred fera une conférence gourmande et Libre, en collaboration avec Modzilla et l’April au ReSIC organisées par Ingénieurs Sans Frontières.
  • Et toujours le samedi 28 mars, ce sera Luc (notre Framasky favori) qui nous représentera aux Journées du Libre de Nancy avec une conférence Degooglisons Internet.
  • Les 24 et 25 avril à Bruxelles, Luc nous représentera à Associalibre pour une conférence Degooglisons Internet.
  • Le 5 mai, Pyg participera à un « Café éthique » sur le sujet de la vie privée organisé par l’École centrale de Lyon.
  • Le 7 mai, Pyg (dans sa tournée des écoles ^^) sera à l’école Isara où il donnera une conférence Logiciel Libre et Développement Durable.
  • Enfin les 23 et 24 mai, Fred et Pouhiou se sont faits inviter par Bookynette au festival Geekopolis (dans le village du Libre tenu par Parinux et Ubuntu-fr) où ils feront une conférence Dégooglisons Internet le samedi (pour Fred) et une sur le droit d’auteur le dimanche (pour Pouhiou).

Voilà pour les prochaines rencontres… Il y a de nombreuses demandes sur notre page de contact (on essaie d’y répondre au mieux selon les disponibilités de nos bénévoles).

Si vous ne pouvez pas nous payer une bière (ou un jus de fruits ^^) lors de ces rencontres, sachez que vous pouvez toujours soutenir Framasoft par vos dons, mais que vous pouvez aussi participer en venant proposer vos talents sur notre nouveau forum des bénévoles 😉