28 ans d’existence du World Wide Web : vous reprendrez bien un peu d’exploitation ?
À l’occasion du 28e anniversaire du World Wide Web, son inventeur Tim Berners-Lee a publié une lettre ouverte dans laquelle il expose ses inquiétudes concernant l’évolution du Web, notamment la perte de contrôle sur les données personnelles, la désinformation en ligne et les enjeux de la propagande politique.
Aral Balkan, qui n’est plus à présenter sur ce blog, lui répond par cet article en reprenant le concept de Capitalisme de surveillance. Comment pourrions-nous arrêter de nous faire exploiter en coopérant avec des multinationales surpuissantes, alors que cela va à l’encontre de leurs intérêts ? Réponse : c’est impossible. À moins de changer de paradigme…
Traduction Framalang : Dark Knight, audionuma, bricabrac, dominix, mo, Jerochat, Luc, goofy, lyn, dodosan et des anonymes
Aral Balkan est un militant, concepteur et développeur. Il détient 1/3 de Ind.ie, une petite entreprise sociale qui travaille pour la justice sociale à l’ère du numérique.
Nous n’avons pas perdu le contrôle du Web — on nous l’a volé
12 mars 2017. Le Web que nous avons fonctionne bien pour Google et Facebook. Celles et ceux qui nous exploitent ne respectent pas nos vies privées et en sont récompensé·e·s chaque année par des chiffres d’affaires atteignant des dizaines de milliards de dollars. Comment pourraient-ils être nos alliés ?
Pour marquer le vingt-huitième anniversaire du World Wide Web, son inventeur Tim Berners-Lee a écrit une lettre ouverte distinguant trois « tendances » principales qui l’inquiètent de plus en plus depuis douze mois :
1. Nous avons perdu le contrôle de nos données personnelles
2. Il est trop facile de répandre la désinformation sur le Web
3. La propagande politique en ligne doit être transparente et comprise
Il est important de noter qu’il ne s’agit pas seulement de tendances et que ce phénomène est en gestation depuis bien plus de douze mois. Ce sont des symptômes inextricablement liés à l’essence même du Web tel qu’il existe dans le contexte socio-technologique où nous vivons aujourd’hui, que nous appelons le capitalisme de surveillance.
C’est le résultat d’un cercle vicieux entre l’accumulation d’informations et celle du capital, qui nous a laissé une oligarchie de plateformes en situation de monopole qui filtrent, manipulent et exploitent nos vies quotidiennes.
Nous n’avons pas perdu le contrôle du Web — on nous l’a volé
Google et Facebook ne sont pas des alliés dans notre combat pour un futur juste : ils sont l’ennemi.
Tim dit que nous avons « perdu le contrôle de nos données personnelles ».
C’est inexact.
Nous n’avons pas perdu le contrôle : la Silicon Valley nous l’a volé.
Ceux qui nous exploitent, les Google et les Facebook du monde entier, nous le volent tous les jours.
Tim touche au cœur du problème dans son billet : « Le modèle commercial actuel appliqué par beaucoup de sites Web est de vous offrir du contenu en échange de vos données personnelles. » (1)
En revanche, aucun exemple ne nous est donné. Aucun nom. Aucune responsabilité n’est attribuée.
Ceux qu’il ne veut pas nommer – Google et Facebook – sont là, silencieux et en retrait, sans être jamais mentionnés, tout juste sont-ils décrits un peu plus loin dans la lettre comme des alliés qui tentent de « combattre le problème » de la désinformation. Il est peut-être stupide de s’attendre à davantage quand on sait que Google est un des plus importants contributeurs aux standards récents du Web du W3C et qu’avec Facebook ils participent tous les deux au financement de la Web Foundation ?
Ceux qui nous exploitent ne sont pas nos alliés
Permettez-moi d’énoncer cela clairement : Google et Facebook ne sont pas des alliés dans notre combat pour un futur juste, ils sont l’ennemi.
Ces plateformes monopolistiques font de l’élevage industriel d’êtres humains et nous exploitent pour extraire jusqu’à la moindre parcelle qu’ils pourront tirer de nous.
Si, comme le déclare Tim, le principal défi pour le Web aujourd’hui est de combattre l’exploitation des personnes, et si nous savons qui sont ces exploiteurs, ne devrions-nous pas légiférer fermement pour refréner leurs abus ?
Le Web, à l’instar du capitalisme de surveillance, a remarquablement réussi.
La Web Foundation va-t-elle enfin encourager une régulation forte de la collecte, de la conservation et de l’utilisation des données personnelles par les Google, Facebook et consorts ? Va-t-elle promouvoir une forme de réglementation visant à interdire la privatisation des données du monde entier par ces derniers de façon à encourager les biens communs ? Aura-t-elle le cran, dont nous avons plus que jamais besoin, de rejeter la responsabilité à qui de droit et de demander à contrer les violations quotidiennes de nos droits humains perpétrées par les partenaires du W3C et de la Web Foundation elle-même ? Ou est-il insensé de s’attendre à de telles choses de la part d’une organisation qui est si étroitement liée à ces mêmes sociétés qu’elle ne peut paraître indépendante de quelque manière que ce soit ?
Le Web n’est pas cassé, il est perdu.
Le Web est perdu mais il n’est pas cassé. La distinction est essentielle.
Le Web, tout comme le capitalisme de surveillance lui-même, a réussi de façon spectaculaire et fonctionne parfaitement pour les entreprises. En revanche, la partie est perdue pour nous en tant qu’individus.
Google, Facebook, et les autres « licornes » multimilliardaires sont toutes des success stories du capitalisme de surveillance. Le capitalisme de surveillance est un système dont, comme le cancer, la réussite se mesure à la capacité d’évolution rapide et infinie dans un contexte de ressources finies. Et tout comme le cancer à son paroxysme, le succès du capitalisme de surveillance aujourd’hui est sur le point de détruire son hôte. D’ailleurs, là encore comme le cancer, non sans nous avoir volé d’abord notre bien-être, notre pouvoir et notre liberté. Le problème est que parmi les critères de réussite du capitalisme de surveillance ne figurent absolument pas notre équité, notre bien-être, notre capacité d’action ni notre liberté individuelle. Nous ne sommes que du bétail à exploiter, une source infinie de matières premières.
Le Web que nous avons n’est pas cassé pour Google et Facebook. Ceux qui nous exploitent sont récompensés à hauteur de dizaines de milliards de chiffre d’affaires pour s’être introduits dans nos vies. Comment pourraient-ils être nos alliés ?
Tim suggère que « nous devons travailler avec les entreprises du Web pour trouver un équilibre qui redonne aux personnes un juste niveau de contrôle de leurs données. »
Quoi de plus naïf que de nous suggérer de travailler avec les plus gros exploiteurs du Web pour leur rendre cette tâche plus difficile et donc réduire leurs bénéfices ? (2)
Quelle raison Google ou Facebook pourraient-ils avoir de réparer le Web que nous avons alors qu’il n’est pas cassé pour eux ? Aucune. Absolument aucune.
Tim écrit : « Pour construire le web, il a fallu notre participation à tous, et c’est à nous tous, désormais, de construire le web que nous voulons – pour tous. »
Je ne suis pas d’accord.
Il a fallu la Silicon Valley (subventionnée par le capital-risque et suivant le modèle commercial de l’exploitation des personnes) pour construire le Web que nous avons.
Et maintenant c’est à nous, qui n’avons aucun lien avec ces entreprises, nous qui ne sommes pas de mèche ou qui ne sommes pas sponsorisé·e·s par ces entreprises, nous qui comprenons que le Big Data est le nouveau nerf de la guerre, de faire pression pour une réglementation forte, de contrer les abus des exploiteurs et de jeter un pont entre le Web que nous avons et celui que nous voulons : du capitalisme de surveillance vers un monde de souveraineté individuelle et de biens communs.
(1) Le problème est que même si vous payez effectivement pour des produits ou des services, il est très probable qu’ils violeront tout de même votre identité numérique, à moins qu’ils ne soient conçus par éthique pour être décentralisés et/ou amnésiques.^^
(2) Avant de vous laisser croire que je m’en prends à Tim, je précise que ce n’est pas le cas. Par deux fois je l’ai rencontré et nous avons discuté, je l’ai trouvé sincèrement honnête, passionné, humble, attentionné, quelqu’un de gentil. Je pense réellement que Tim se soucie des problèmes qu’il soulève et veut les résoudre. Je pense vraiment qu’il veut un Web qui soit un moyen d’encourager la souveraineté individuelle et les communs. Je ne crois pas, néanmoins, qu’il soit humainement possible pour lui, en tant qu’inventeur du Web, de se détacher assez du Web que nous avons afin de devenir le défenseur du Web que nous voulons. Les entreprises qui ont fait du Web ce qu’il est aujourd’hui (un poste de surveillance) sont sensiblement les mêmes qui composent le W3C et soutiennent la Web Foundation. En tant que leader des deux, les conflits d’intérêts sont trop nombreux pour être démêlés. Je ne suis pas jaloux de la position peu enviable de Tim, dans laquelle il ne peut pas délégitimer Google et Facebook sans délégitimer les organisations qu’il conduit et au sein desquelles leur présence est si importante.
En outre, je crois sincèrement que Tim pensait avoir conçu le Web en lien avec sa philosophie sans réaliser qu’une architecture client/serveur, une fois immergée dans un bain de culture capitaliste, aurait pour résultat des pôles (les serveurs) se structurant verticalement et s’unifiant — pour finalement devenir des monopoles — comme les Google et Facebook que nous connaissons aujourd’hui. A posteriori, tout est clair et il est facile de faire la critique de décisions d’architecture qui ont été prises 28 ans plus tôt en soulignant les défauts d’un système que personne n’aurait cru capable de grandir autant ni de prendre un rôle central dans nos vies. Si j’avais conçu le Web à l’époque, non seulement j’aurais été un prodige, mais j’aurais probablement pris exactement les mêmes décisions, sans doute en moins bien. Je ne possède rien qui ressemble au cerveau de Tim. Tim a suivi son intuition, et il l’a fait de façon très élégante en élaborant les choses les plus simples qui pourraient fonctionner. Cela, ainsi que le fait de l’avoir partagé avec le monde entier, et sa compatibilité avec l’architecture du capitalisme, ont été les raisons du succès du Web. S’il y a une leçon à retenir de cela, c’est que les protocoles sociaux et économiques sont au moins aussi importants que les protocoles réseau et que nous devons leur consacrer autant de réflexion et de notoriété dans nos alternatives.^^
Les anciens Léviathans I — Le contrat social fait 128 bits… ou plus
Qu’est-ce qui fait courir Framasoft ? De la campagne Dégooglisons à l’initiative C.H.A.T.O.N.S quelles idées ont en tête les acteurs et soutiens de l’association ? Vous reprendrez bien une tranche de Léviathan ?
Pour vous inviter à aller au-delà des apparences (la sympathique petite tribu d’amateurs gaulois qui veut modestement mettre son grain de sable dans la loi des entreprises hégémoniques) nous vous proposons non seulement un moment de réflexion, mais pour une fois une série de considérations nourries, argumentées et documentées sur l’état de bascule que nous vivons et dans lequel nous prétendons inscrire notre action avec vous.
Jamais le logiciel libre et les valeurs qu’il porte n’ont été autant à la croisée des chemins, car il ne s’agit pas de proposer seulement des alternatives techniques, c’est un défi économique et politique qu’il doit relever.
Entre les États qui nous surveillent et les GAFAM qui nous monétisent, jamais le refuge du secret, celui de l’intime, n’a été aussi attaqué ni menacé. Pour représenter le monstre à plusieurs têtes, Christophe Masutti qui est l’auteur de cette série de réflexions, a choisi la figure emblématique du Léviathan, forgée déjà par Hobbes en particulier pour désigner l’État toujours plus avide de domination.
C’est donc une série de Léviathans nouveaux et anciens que nous vous invitons à découvrir par étapes, tout au long de cette semaine, qui vous conduiront peut-être à comprendre et adopter notre démarche. Car une fois établies les sources du mal et posé le diagnostic, que faire ? Les perspectives que nous proposons seront peut-être les vôtres.
Note de l’auteur :
Chiffrer nos données est un acte censé protéger nos vies privées. Dans le contexte de la surveillance massive de nos communications, il devient une nécessité.
Mais peut-on mettre en balance la notion de vie privée et la paix entre tous que le contrat social est censé nous garantir ? Le prétendu choix entre liberté et sécurité tendrait à montrer que le pouvoir de l’État ne souffre aucune option. Et pourtant, les anciennes conceptions ont la vie dure.
Quand Manuel Valls s’exprime
Dans un article de RUE 89, le journaliste Andréa Fradin revenait sur une allocution du premier ministre M. Valls, tenue le 16 octobre 2015 à l’occasion de la présentation de la Stratégie nationale pour la sécurité numérique. Durant son discours, M. Valls tenait ces propos :
Mais – s’il était nécessaire de donner à nos services de renseignement les outils indispensables pour assumer leurs missions dans la société numérique – mon gouvernement reste favorable à ce que les acteurs privés continuent de bénéficier pleinement, pour se protéger, de toutes les ressources qu’offre la cryptologie légale.
Et le journaliste de s’interroger sur la signification de ce que pourrait bien être la « cryptologie légale », dans la mesure où le fait de pouvoir chiffrer des communications ne se pose pas en ces termes. Sur son site, l’ANSSI est très claire :
L’utilisation d’un moyen de cryptologie est libre. Il n’y a aucune démarche à accomplir.
En revanche, la fourniture, l’importation, le transfert intracommunautaire et l’exportation d’un moyen de cryptologie sont soumis, sauf exception, à déclaration ou à demande d’autorisation.
Si M. Valls s’adressait essentiellement aux professionnels des communications, une telle déclaration mérite que l’on s’y arrête un peu. Elle résonne particulièrement fort dans le contexte juridique, social et émotionnel très particulier qui a vu se multiplier l’adoption de lois et de procédures qui mettent fortement en danger les libertés de communication et d’expression, sous couvert de lutte contre le terrorisme, ainsi que l’illustrait le Projet de loi renseignement au printemps 2015.
On note que M. Valls précise que les moyens de « cryptologie légale » sont laissés au libre choix des acteurs privés « pour se protéger ». En effet, comme le rappelle l’ANSSI, le fait de fournir un moyen de chiffrer des communications doit faire l’objet d’une déclaration ou d’une autorisation. C’est uniquement dans le choix des systèmes préalablement autorisés, que M. Valls concède aux acteurs privés qui en ressentent le besoin d’aller piocher le meilleur moyen d’assurer la confidentialité et l’authenticité de leurs échanges ou des échanges de leurs utilisateurs.
C’est sans doute cela qu’il fallait comprendre dans cette phrase. À ceci près que rappeler ce genre d’éléments aussi basiques à des acteurs déjà bien établis dans le secteur des communications numériques, ressemble bien plutôt à une mise en garde : il y a du chiffrement autorisé et il y a du chiffrement qui ne l’est pas. En d’autres termes, du point de vue des fournisseurs comme du point de vue des utilisateurs, tout n’est pas permis, y compris au nom de la protection de la vie privée.
La question du choix entre respect de la vie privée (ou d’autres libertés comme les libertés d’expression et de communication) et l’intérêt suprême de l’État dans la protection de ses citoyens, est une question qui est à l’heure actuelle bien loin d’être tranchée (si elle peut l’être un jour). Habituellement caricaturée sur le mode binaire du choix entre sécurité et liberté, beaucoup ont essayé ces derniers temps de calmer les ardeurs des partisans des deux camps, en oubliant comme nous le verrons dans les prochaines sections, que le choix datait d’au moins des premiers théoriciens du Contrat Social, il y a trois siècles. L’histoire de PGP (Pretty Good Privacy) et du standard OpenPGP est jalonnée de cette dualité (sécurité et liberté) dans notre conception du contrat social.
Autorité et PGP
La première diffusion de PGP était déjà illégale au regard du droit à l’exportation des produits de chiffrement, ce qui a valu à son créateur, Philip Zimmermann quelques ennuis juridiques au début des années 1990. La France a finalement suivi la politique nord-américaine concernant PGP en autorisant l’usage mais en restreignant son étendue. C’est l’esprit du décret 99-200 du 17 mars 1999, qui autorise, sans formalité préalable, l’utilisation d’une clé de chiffrement à condition qu’elle soit inférieure ou égale à 128 bits pour chiffrer des données. Au-delà, il fallait une autorisation jusqu’au vote de la Loi sur l’économie numérique en 2004, qui fait sauter le verrou des 128 bits (art. 30-1) pour l’usage du chiffrement (les moyens, les logiciels, eux, sont soumis à déclaration1).
Si l’on peut aisément mettre le doigt sur les lacunes du système PGP2, il reste qu’une clé de chiffrement à 128 bits, si l’implémentation est correcte, permet déjà de chiffrer très efficacement des données, quelles qu’elles soient. Lorsque les activités de surveillance de masse de la NSA furent en partie révélées par E. Snowden, on apprit que l’une des pratiques consiste à capter et stocker les contenus des communications de manière exhaustive, qu’elles soient chiffrées ou non. En cas de chiffrement, la NSA compte sur les progrès techniques futurs pour pouvoir les déchiffrer un jour où l’autre, selon les besoins. Ce gigantesque travail d’archivage réserve en principe pour l’avenir des questions de droit plutôt inextricables (par exemple l’évaluation du degré de préméditation d’un crime, ou le fait d’être suspect parce qu’on peut établir que 10 ans plus tôt Untel était en relation avec Untel). Mais le principal sujet, face à ce gigantesque travail d’espionnage de tout l’Internet, et d’archivage de données privées lisibles et illisibles, c’est de savoir dans quelle mesure il est possible de réclamer un peu plus que le seul respect de la vie privée. Pour qu’une agence d’État s’octroie le droit de récupérer dans mon intimité des données qu’elle n’est peut-être même pas capable de lire, en particulier grâce à des dispositifs comme PGP, il faut se questionner non seulement sur sa légitimité mais aussi sur la conception du pouvoir que cela suppose.
Si PGP a finalement été autorisé, il faut bien comprendre quelles en sont les limitations légales. Pour rappel, PGP fonctionne sur la base du binôme clé publique / clé privée. Je chiffre mon message avec ma clé de session, générée aléatoirement à 128 bits (ou plus), et cette clé de session est elle-même chiffrée avec la clé publique du destinataire (qui peut largement excéder les 128 bits). J’envoie alors un paquet contenant a) le message chiffré avec ma clé de session, et b) ma clé de session chiffrée par la clé publique de mon destinataire. Puis, comme ce dernier possède la clé privée qui va de pair avec sa clé publique, lui seul va pouvoir déchiffrer le message. On comprend donc que la clé privée et la clé publique ont des rôles bien différents. Alors que la clé privée sert à chiffrer les données, la clé publique sert contrôler l’accès au contenu chiffré. Dans l’esprit du décret de 1999, c’est la clé de session qui était concernée par la limitation à 128 bits.
PGP a donc été autorisé pour au moins trois raisons, que je propose ici à titre de conjectures :
parce que PGP devenait de plus en plus populaire et qu’il aurait été difficile d’en interdire officiellement l’usage, ce qui aurait supposé une surveillance de masse des échanges privés (!),
parce que PGP est une source d’innovation en termes de services et donc porteur d’intérêts économiques,
parce que PGP, limité en chiffrement des contenus à 128 bits, permettait d’avoir un étalon de mesure pour justifier la nécessité de délivrer des autorisations pour des systèmes de chiffrement supérieurs à 128 bits, c’est-à-dire des chiffrements hautement sécurisés, même si la version autorisée de PGP est déjà très efficace. Après 2004, la question ne se pose plus en termes de limitation de puissance mais en termes de surveillance des moyens (ce qui compte, c’est l’intention de chiffrer et à quel niveau).
En somme c’est une manière pour l’État de retourner à son avantage une situation dans laquelle il se trouvait pris en défaut. Je parle en premier lieu des États-Unis, car j’imagine plutôt l’État français (et les États européens en général) en tant que suiveur, dans la mesure où si PGP est autorisé d’un côté de l’Atlantique, il aurait été de toute façon contre-productif de l’interdire de l’autre. En effet, Philip Zimmermann rappelle bien les enjeux dans son texte « Pourquoi j’ai écrit PGP ». La principale raison qui justifie selon lui l’existence de PGP, est qu’une série de dispositions légales entre 1991 et 1994 imposaient aux compagnies de télécommunication américaines de mettre en place des dispositions permettant aux autorités d’intercepter en clair des communications. En d’autres termes, il s’agissait d’optimiser les dispositifs de communication pour faciliter leur accès par les services d’investigation et de surveillance aujourd’hui tristement célèbres. Ces dispositions légales ont été la cause de scandales et furent en partie retirés, mais ces intentions cachaient en vérité un programme bien plus vaste et ambitieux. Les révélations d’E. Snowden nous en ont donné un aperçu concret il y a seulement deux ans.
Inconstitutionnalité de la surveillance de masse
Là où l’argumentaire de Philip Zimmermann devient intéressant, c’est dans la justification de l’intention de créer PGP, au delà de la seule réaction à un contexte politique dangereux. Pour le citer :
[…] Il n’y a rien de mal dans la défense de votre intimité. L’intimité est aussi importante que la Constitution. Le droit à la vie privée est disséminé implicitement tout au long de la Déclaration des Droits. Mais quand la Constitution des États-Unis a été bâtie, les Pères Fondateurs ne virent aucun besoin d’expliciter le droit à une conversation privée. Cela aurait été ridicule. Il y a deux siècles, toutes les conversations étaient privées. Si quelqu’un d’autre était en train d’écouter, vous pouviez aller tout simplement derrière l’écurie et avoir une conversation là. Personne ne pouvait vous écouter sans que vous le sachiez. Le droit à une conversation privée était un droit naturel, non pas seulement au sens philosophique, mais au sens des lois de la physique, étant donné la technologie de l’époque. Mais avec l’arrivée de l’âge de l’information, débutant avec l’invention du téléphone, tout cela a changé. Maintenant, la plupart de nos conversations sont acheminées électroniquement. Cela permet à nos conversations les plus intimes d’être exposées sans que nous le sachions.
L’évocation de la Constitution des États-Unis est tout à fait explicite dans l’argumentaire de Philip Zimmermann, car la référence à laquelle nous pensons immédiatement est le Quatrième amendement (de la Déclaration des Droits) :
Le droit des citoyens d’être garantis dans leurs personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n’est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou affirmation, ni sans qu’il décrive particulièrement le lieu à fouiller et les personnes ou les choses à saisir.
En d’autres termes, la surveillance de masse est anticonstitutionnelle. Et cela va beaucoup plus loin qu’une simple affaire de loi. Le Quatrième amendement repose essentiellement sur l’adage très britannique my home is my castle, c’est à dire le point de vue de la castle doctrine, une rémanence du droit d’asile romain (puis chrétien). C’est-à-dire qu’il existe un lieu en lequel toute personne peut trouver refuge face à l’adversité, quelle que soit sa condition et ce qu’il a fait, criminel ou non. Ce lieu pouvant être un temple (c’était le cas chez les Grecs), un lieu sacré chez les romains, une église chez les chrétiens, et pour les peuples qui conféraient une importance viscérale à la notion de propriété privée, comme dans l’Angleterre du XVIe siècle, c’est la demeure. La naissance de l’État moderne (et déjà un peu au Moyen Âge) encadra fondamentalement ce droit en y ajoutant des conditions d’exercice, ainsi, par exemple, dans le Quatrième Amendement, l’existence ou non de « présomptions sérieuses ».
État absolu, soif d’absolu
Le besoin de limiter drastiquement ce qui ressort de la vie privée, est éminemment lié à la conception de l’État moderne et du contrat social. En effet, ce qui se joue à ce moment de l’histoire, qui sera aussi celui des Lumières, c’est une conception rationnelle de la vie commune contre l’irrationnel des temps anciens. C’est Thomas Hobbes qui, parmi les plus acharnés du pouvoir absolu de l’État, traumatisé qu’il était par la guerre civile, pensait que rien ne devait entraver la survie et l’omnipotence de l’État au risque de retomber dans les âges noirs de l’obscurantisme et du déchaînement des passions. Pour lui, le pacte social ne tient que dans la mesure où, pour le faire respecter, l’État peut exercer une violence incommensurable sur les individus qui composent le tissu social (et ont conféré à l’État l’exercice de cette violence). Le pouvoir de l’État s’exerce par la centralisation et la soumission à l’autorité, ainsi que le résume très bien Pierre Dockès dans son article « Hobbes et le pouvoir »3.
Mais qu’est-ce qui était irrationnel dans ces temps anciens, par exemple dans la République romaine ? Beaucoup de choses à vrai dire, à commencer par le polythéisme. Et justement, l’asylum latin fait partie de ces conceptions absolues contre lesquelles les théoriciens du contrat social se débattront pour trouver des solutions. L’État peut-il ou non supporter l’existence d’un lieu où son pouvoir ne pourrait s’exercer, en aucun cas, même s’il existe des moyens techniques pour le faire ? C’est le tabou, dans la littérature ethnologique, dont la transgression oblige le transgresseur à se soumettre à une forme d’intervention au-delà de la justice des hommes, et par là oblige les autres hommes à l’impuissance face à cette transgression innommable et surnaturelle.
À cet absolu générique s’opposent donc les limitations de l’État de droit. Dans le Code Civil français, l’article 9 stipule : « Chacun a droit au respect de sa vie privée. Tout est dans la notion de respect, que l’on oublie bien vite dans les discussions, ici et là, autour des conditions de la vie privée dans un monde numérique. La définition du respect est une variable d’ajustement, alors qu’un absolu ne se discute pas. Et c’est cette soif d’absolu que l’on entend bien souvent réclamée, car il est tellement insupportable de savoir qu’un ou plusieurs États organisent une surveillance de masse que la seule réaction proportionnellement inverse que peuvent opposer les individus au non-respect de la vie privée relève de l’irrationnel : l’absolu de la vie privée, l’idée qu’une vie privée est non seulement inviolable mais qu’elle constitue aussi l’asylum de nos données numériques.
Qu’il s’agisse de la vie privée, de la propriété privée ou de la liberté d’expression, à lire la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, elles sont toujours soumises à deux impératifs. Le premier est un dérivé de l’impératif catégorique kantien : « ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse » (article 4 de la Déclaration), qui impose le pouvoir d’arbitrage de l’État (« Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi ») dans les affaires privées comme dans les affaires publiques. L’autre impératif est le principe de souveraineté (article 3 de la Déclaration) selon lequel « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ». En d’autres termes, il faut choisir : soit les règles de l’État pour la paix entre les individus, soit le retour à l’âge du surnaturel et de l’immoralité.
À l’occasion du vote concernant la Loi Renseignement, c’est en ces termes que furent posés nombre de débats autour de la vie privée sous l’apparent antagonisme entre sécurité et liberté. D’un côté, on opposait la loi comme le moyen sans lequel il ne pouvait y avoir d’autre salut qu’en limitant toujours plus les libertés des individus. De l’autre côté, on voyait la loi comme un moyen d’exercer un pouvoir à d’autres fins (ou profits) que la paix sociale : maintenir le pouvoir de quelques uns ou encore succomber aux demandes insistantes de quelques lobbies.
Mais très peu se sont penché sur la réaction du public qui voyait dans les révélations de Snowden comme dans les lois « scélérates » la transgression du tabou de la vie privée, de l’asylum. Comment ? Une telle conception archaïque n’est-elle pas depuis longtemps dépassée ? Il y aurait encore des gens soumis au diktat de la Révélation divine ? et après tout, qu’est-ce qui fait que j’accorde un caractère absolu à un concept si ce n’est parce qu’il me provient d’un monde d’idées (formelles ou non) sans être le produit de la déduction rationnelle et de l’utilité ? Cette soif d’absolu, si elle ne provient pas des dieux, elle provient du monde des idées. Or, si on en est encore à l’opposition Platon vs. Aristote, comment faire la démonstration de ce qui n’est pas démontrable, savoir : on peut justifier, au nom de la sécurité, que l’État puisse intervenir dans nos vie privées, mais au nom de quoi justifier le caractère absolu de la vie privée ? Saint Augustin, au secours !
À ceci près, mon vieil Augustin, que deux éléments manquent encore à l’analyse et montrent qu’en réalité le caractère absolu du droit à la vie privée, d’où l’État serait exclu quelle que soit sa légitimité, a muté au fil des âges et des pratiques démocratiques.
Dialogue entre droit de savoir et droit au secret
C’est l’autorité judiciaire qui exerce le droit de savoir au nom de la manifestation de la vérité. Et à l’instar de la vie privée, la notion de vérité possède un caractère tout aussi absolu. La vie privée manifeste, au fond, notre soif d’exercer notre droit au secret. Ses limites ? elles sont instituées par la justice (et particulièrement la jurisprudence) et non par le pouvoir de l’État. Ainsi le Rapport annuel 2010 de la Cour de Cassation exprime parfaitement le cadre dans lequel peut s’exercer le droit de savoir en rapport avec le respect de la vie privée :
Dans certains cas, il peut être légitime de prendre connaissance d’une information ayant trait à la vie privée d’une personne indépendamment de son consentement. C’est dire qu’il y a lieu de procéder à la balance des intérêts contraires. Un équilibre doit être trouvé, dans l’édification duquel la jurisprudence de la Cour de cassation joue un rôle souvent important, entre le droit au respect de la vie privée et des aspirations, nombreuses, à la connaissance d’informations se rapportant à la vie privée d’autrui. Lorsqu’elle est reconnue, la primauté du droit de savoir sur le droit au respect de la vie privée se traduit par le droit de prendre connaissance de la vie privée d’autrui soit dans un intérêt privé, soit dans l’intérêt général.
En d’autres termes, il n’y a aucun archaïsme dans la défense de la vie privée face à la décision publique : c’est simplement que le débat n’oppose pas vie privée et sécurité, et en situant le débat dans cette fausse dialectique, on oublie que le premier principe de cohésion sociale, c’est la justice. On retrouve ici aussi tous les contre-arguments avancés devant la tendance néfaste des gouvernements à vouloir automatiser les sanctions sans passer par l’administration de la justice. Ainsi, par exemple, le fait de se passer d’un juge d’instruction pour surveiller et sanctionner le téléchargement « illégal » d’œuvres cinématographiques, ou de vouloir justifier la surveillance de toutes les communications au nom de la sécurité nationale au risque de suspecter tout le monde. C’est le manque (subi ou consenti) de justice qui conditionne toutes les dictatures.
Le paradoxe est le suivant: en situant le débat sur le registre sécurité vs. liberté, au nom de l’exercice légitime du pouvoir de l’État dans la protection des citoyens, on place le secret privé au même niveau que le secret militaire et stratégique, et nous serions alors tous des ennemis potentiels, exactement comme s’il n’y avait pas d’État ou comme si son rôle ne se réduisait qu’à être un instrument de répression à disposition de quelques-uns contre d’autres, ou du souverain contre la Nation. Dans ce débat, il ne faudrait pas tant craindre le « retour à la nature » mais le retour à la servitude.
Le second point caractéristique du droit de savoir, est qu’on ne peut que lui opposer des arguments rationnels. S’il s’exerce au nom d’un autre absolu, la vérité, tout l’exercice consiste à démontrer non pas le pourquoi mais le comment il peut aider à atteindre la vérité (toute relative qu’elle soit). On l’autorise alors, ou pas, à l’aune d’un consentement éclairé et socialement acceptable. On entre alors dans le règne de la déduction logique et de la jurisprudence. Pour illustrer cela, il suffit de se pencher sur les cas où les secrets professionnels ont été cassés au nom de la manifestation de la vérité, à commencer par le secret médical. La Cour de cassation explique à ce sujet, dans son Rapport 2010 :
[…] La chambre criminelle a rendu le 16 février 2010 (Bull. crim. 2010, no 27, pourvoi no 09-86.363) une décision qui, entre les droits fondamentaux que sont la protection des données personnelles médicales d’une part, et l’exercice des droits de la défense d’autre part, a implicitement confirmé l’inopposabilité du secret au juge d’instruction, mais aussi la primauté du droit de la défense qui peut justifier, pour respecter le principe du contradictoire, que ce secret ne soit pas opposable aux différentes parties.
Au risque de rappeler quelques principes évidents, puisque nous sommes censés vivre dans une société rationnelle, toute tentative de casser un secret et s’immiscer dans la vie privée, ne peut se faire a priori que par décision de justice à qui l’on reconnaît une légitimité « prudentielle ». Confier ce rôle de manière unilatérale à l’organe d’exercice du pouvoir de l’État, revient à nier ce partage entre l’absolu et le rationnel, c’est à dire révoquer le contrat social.
La sûreté des échanges est un droit naturel et universel
Comme le remarquait Philip Zimmermann, avant l’invention des télécommunications, le droit à avoir une conversation privée était aussi à comprendre comme une loi physique : il suffisait de s’isoler de manière assez efficace pour pouvoir tenir des échanges d’information de manière complètement privée. Ce n’est pas tout à fait exact. Les communications ont depuis toujours été soumises au risque de la divulgation, à partir du moment où un opérateur et/ou un dispositif entrent en jeu. Un rouleau de parchemin ou une lettre cachetée peuvent toujours être habilement ouverts et leur contenu divulgué. Et d’ailleurs la principale fonction du cachet n’était pas tant de fermer le pli que de l’authentifier.
C’est pour des raisons de stratégie militaire, que les premiers chiffrements firent leur apparition. Créés par l’homme pour l’homme, leur degré d’inviolabilité reposait sur l’habileté intellectuelle de l’un ou l’autre camp. C’est ainsi que le chiffrement ultime, une propriété de la nature (du moins, de la logique algorithmique) a été découvert : le chiffre de Vernam ou système de chiffrement à masque jetable. L’idée est de créer un chiffrement dont la clé (ou masque) est aussi longue que le message à chiffrer, composée de manière aléatoire et utilisable une seule fois. Théoriquement impossible à casser, et bien que présentant des lacunes dans la mise en œuvre pratique, cette méthode de chiffrement était accessible à la puissance de calcul du cerveau humain. C’est avec l’apparition des machines que les dés ont commencés à être pipés, sur trois plans :
en dépassant les seules capacités humaines de calcul,
en rendant extrêmement rapides les procédures de chiffrement et de déchiffrement,
en rendant accessibles des outils puissants de chiffrement à un maximum d’individus dans une société « numérique ».
Dans la mesure où l’essentiel de nos communications, chargées de données complexes et à grande distance, utilisent des machines pour être produites (ou au moins formalisées) et des services de télécommunications pour être véhiculées, le « droit naturel » à un échange privé auquel faisait allusion Philip Zimmermann, passe nécessairement par un système de chiffrement pratique, rapide et hautement efficace. PGP est une solution (il y en a d’autres).
PGP est-il efficace ? Si le contrôle de l’accès à nos données peut toujours nous échapper (comme le montrent les procédures de surveillance), le chiffrement lui-même, ne serait-ce qu’à 128 bits « seulement », reste à ce jour assez crédible. Cette citation de Wikipédia en donne la mesure :
À titre indicatif, l’algorithme AES, dernier standard d’algorithme symétrique choisi par l’institut de standardisation américain NIST en décembre 2001, utilise des clés dont la taille est au moins de 128 bits soit 16 octets, autrement dit il y en a 2128. Pour donner un ordre de grandeur sur ce nombre, cela fait environ 3,4×1038 clés possibles ; l’âge de l’univers étant de 1010 années, si on suppose qu’il est possible de tester 1 000 milliards de clés par seconde (soit 3,2×1019 clés par an), il faudra encore plus d’un milliard de fois l’âge de l’univers. Dans un tel cas, on pourrait raisonnablement penser que notre algorithme est sûr. Toutefois, l’utilisation en parallèle de très nombreux ordinateurs, synchronisés par internet, fragilise la sécurité calculatoire.
Les limites du chiffrement sont donc celles de la physique et des grands nombres, et à ce jour, ce sont des limites déjà largement acceptables. Tout l’enjeu, désormais, parce que les États ont montré leur propension à retourner l’argument démocratique contre le droit à la vie privée, est de disséminer suffisamment les pratiques de chiffrement dans le corps social. Ceci de manière à imposer en pratique la communication privée-chiffrée comme un acte naturel, un libre choix qui borne, en matière de surveillance numérique, les limites du pouvoir de l’État à ce que les individus choisissent de rendre privé et ce qu’ils choisissent de ne pas protéger par le chiffrement.
Conclusion
Aujourd’hui, la définition du contrat social semble passer par un concept supplémentaire, le chiffrement de nos données. L’usage libre des pratiques de chiffrement est borné officiellement à un contrôle des moyens, ce qui semble suffisant, au moins pour nécessiter des procédures judiciaires bien identifiées dans la plupart des cas où le droit de savoir s’impose. Idéalement, cette limite ne devrait pas exister et il devrait être possible de pouvoir se servir de systèmes de chiffrement réputés inviolables, quel que soit l’avis des gouvernements.
L’inviolabilité est une utopie ? pas tant que cela. En 2001, le chercheur Michael Rabin avait montré lors d’un colloque qu’un système réputé inviolable était concevable. En 2005, il a publié un article éclairant sur la technique de l’hyper-chiffrement (hyper encryption) intitulé « Provably unbreakable hyper-encryption in the limited access model », et une thèse (sous la direction de M. Rabin) a été soutenue en 2009 par Jason K. Juang, librement accessible à cette adresse. Si les moyens pour implémenter de tels modèles sont limités à ce jour par les capacités techniques, la sécurité de nos données semble dépendre de notre volonté de diminuer davantage ce qui nous sépare d’un système 100% efficace d’un point de vue théorique.
Le message de M. Valls, à propos de la « cryptologie légale » ne devrait pas susciter de commentaires particuliers puisque, effectivement, en l’état des possibilités techniques et grâce à l’ouverture de PGP, il est possible d’avoir des échanges réputés privés à défaut d’être complètement inviolables. Néanmoins, il faut rester vigilant quant à la tendance à vouloir définir légalement les conditions d’usage du chiffrement des données personnelles. Autant la surveillance de masse est (devrait être) inconstitutionnelle, autant le droit à chiffrer nos données doit être inconditionnel.
Doit-on craindre les pratiques d’un gouvernement plus ou moins bien intentionné ? Le Léviathan semble toutefois vaciller : non pas parce que nous faisons valoir en droit notre intimité, mais parce que d’autres Léviathans se sont réveillés, en dehors du droit et dans une nouvelle économie, sur un marché dont ils maîtrisent les règles. Ces nouveaux Léviathans, il nous faut les étudier avec d’autres concepts que ceux qui définissent l’État moderne.
On peut se reporter au site de B. Depail (Univ. Marne-La-Vallée) de qui expose les aspects juridiques de la signature numérique, en particulier la section « Aspects juridiques relatifs à la cryptographie ».↩
Jonathan Riddell est développeur KDE et Kubuntu, actuellement employé par Canonical. Quand il n’est pas devant un ordinateur, il fait du canoë sur les rivières d’Écosse.
Il y avait un bogue dans le code. Un bien méchant en plus : un plantage sans enregistrement des données. C’est bien là le problème dès qu’on regarde le code, on trouve des trucs à réparer. C’est facile de s’impliquer dans le logiciel libre ; le plus dur est d’en sortir. Après le premier bogue réparé, il y en a d’autres, et de plus en plus, tous à portée de main. Les corrections de bogues mènent à l’ajout de fonctionnalités, ce qui mène à la maintenance de projet, ce qui mène à faire fonctionner une communauté.
Tout a commencé en lisant Slashdot, cette masse d’actualité geek et technique peu filtrée avec des commentaires de quiconque peut recharger assez vite pour être en haut de liste. Chaque actualité était intéressante et excitante, apportait un éclairage nouveau sur le monde de la technologie qui finissait par me fasciner. Je n’avais plus à accepter ce qui m’était donné par de grandes entreprises de logiciels, je pouvais voir là, dans la communauté du logiciel libre, le code se développer devant moi.
En tant qu’étudiant, il était possible de finir les exercices donnés par les professeurs très rapidement. Mais les exercices ne sont pas des programmes terminés. Je voulais savoir comment appliquer les compétences basiques qu’ils m’avaient données dans le monde réel en écrivant des programmes résolvant des problèmes réels pour les gens. J’ai donc recherché du code, qui n’était pas difficile à trouver, il se trouvait là, sur Internet, en fait. En regardant le code des programmes que j’utilisais de plus près, j’y ai décelé de la beauté. Non pas parce que le code était parfaitement soigné ou bien structuré, mais parce que je pouvais le comprendre avec les concepts que j’avais déjà appris. Ces classes, méthodes et variables étaient bien en place, me permettant de résoudre les problèmes pertinents. Le logiciel libre est le meilleur moyen de franchir le pas entre savoir comment finir ses exercices de cours et comprendre comment de vrais programmes sont écrits.
Tous les étudiants en informatique devraient travailler sur du logiciel libre comme sujet de leur mémoire. Sinon, vous avez de grandes chances d’y passer six mois à un an pour qu’il finisse au sous-sol d’une bibliothèque sans être jamais plus consulté. Seul le logiciel libre permet d’exceller en faisant ce qui va de soi : vouloir apprendre comment résoudre des problèmes intéressants. À la fin de mon projet, des programmeurs de la NASA utilisaient mon outil de création de diagrammes en UML (NdT : langage de modélisation unifié) et il reçut des prix au cours de réceptions somptueuses. Avec le logiciel libre, on peut résoudre de vrais problèmes pour de vrais utilisateurs.
La communauté des développeurs est remplie de personnes formidables, passionnées et dévouées à leur travail, sans espoir autre de récompense qu’un programme d’ordinateur couronné de succès. La communauté des utilisateurs est également incroyable. Il est satisfaisant de savoir qu’on a aidé quelqu’un à résoudre un problème. Et j’apprécie les messages de remerciement que je reçois.
Après avoir écrit un logiciel utile, il faut le mettre à la disposition du plus grand nombre. Le code source ne va pas fonctionner pour la plupart des gens, il doit être compilé. Avant d’être impliqué, je trouvais que le fait de compiler était une manière un peu paresseuse de contribuer au logiciel libre. Vous vous attirez la plus grande partie de la reconnaissance sans rien avoir à coder. C’est, quelque part, quelque chose d’injuste. De même, la gestion de la communauté nécessaire pour porter un projet de logiciel libre peut aussi être vue comme une façon de s’attirer la reconnaissance sans faire de code.
Les utilisateurs dépendent beaucoup des packagers (NdT : les « empaqueteurs » qui préparent et maintiennent les paquets logiciels). Il est nécessaire que leur travail soit à la fois rapide, pour satisfaire ceux qui veulent la dernière version, et fiable, pour ceux qui veulent la stabilité (autant dire tout le monde). La partie la plus délicate, c’est que cela implique de travailler avec les logiciels des autres, qui sont toujours « cassés ». Une fois que le logiciel est lâché dans la nature, commencent à emerger des problèmes qui n’étaient pas repérables sur l’ordinateur de l’auteur. Il est possible que le code ne puisse pas être compilé avec une version de compilateur différente, peut-être que la licence n’est pas claire et ne permet pas de le copier, peut-être que la gestion des versions est incohérente et qu’une mise à jour mineure est incompatible, ou encore que la taille de l’écran est différente, les environnements de bureau peuvent aussi l’affecter, quelquefois, des bibliothèques tierces nécessaires ne sont pas encore à jour. De nos jours, le logiciel doit pouvoir tourner sur différentes architectures. Les processeurs 64 bits ont occasionné pas mal de problèmes quand ils sont devenus courants. Aujourd’hui, ce sont les processeurs ARM qui déjouent les calculs des codeurs. Les packagers doivent régler tous ces problèmes pour donner aux utilisateurs quelque chose qui fonctionne de façon fiable.
Nous avons une règle chez Ubuntu selon laquelle les paquets avec des tests unitaires doivent inclure ces mêmes tests dans le processus de la création des paquets. Souvent, ils échouent et l’auteur du logiciel nous dit que les tests sont uniquement à son usage. Malheureusement, quand il s’agit de logiciel, il n’est jamais assez fiable de le tester soi-même, il doit aussi être testé par d’autres. Un test unique est rarement suffisant, il faut une approche à plusieurs niveaux. Les tests unitaires du programme original devraient être le point de départ, ensuite, le packager les teste sur son propre ordinateur, il faut ensuite que d’autres personnes les testent aussi. L’installation automatique et les tests de mise à jour peuvent être scriptés assez correctement sur les services d’informatique dans le nuage. L’envoyer dans la branche de développement d’une distribution permet d’effectuer plus de tests avant de le voir distribué en masse quelques mois après. À chaque étape, des problèmes peuvent être et seront découverts, ils devront être corrigés, puis ces correctifs eux-mêmes devront être testés. Il n’y a donc pas forcément à écrire beaucoup de code, mais il y a pas mal de travail pour passer le logiciel de 95 % à 100 % prêt. Ces 5 % sont la partie la plus difficile, un lent et délicat processus qui demande une grande attention pendant tout son cours.
Vous ne pouvez pas faire de paquets sans une bonne communication avec les développeurs en amont. Quand des bogues se produisent, il est vital de pouvoir trouver la bonne personne à laquelle parler rapidement. Il est important d’apprendre à bien les connaître comme des amis et des collègues. Les conférences sont vitales pour cela, car rencontrer quelqu’un apporte beaucoup plus de contexte à un message sur une liste de diffusion qu’une année entière de messages.
Une des faces cachées du monde du logiciel libre réside dans la communication par les canaux IRC privés utilisés par les principaux membres d’un projet. Tous les grands projets en ont. Quelque part, Linus Torvalds a un moyen de discuter avec Andrew Morton et les autres sur ce qui est bon et sur ce qui est mauvais dans Linux. Ils sont plus sociaux que techniques et, quand on en abuse, ils peuvent être très antisociaux pour la communauté en général. Mais pour les moments où on a besoin d’un canal de communication rapide sans bruit parasite, ils fonctionnent bien.
Tenir un blog est un autre moyen de communication important dans la communauté du logiciel libre. C’est notre principale méthode pour promouvoir à la fois le logiciel que nous produisons et nous-mêmes. Non pas que ce soit utilisé éhontément pour de l’auto-promotion (il est inutile de prétendre que vous sauverez des vies avec votre blog…), mais parler de votre travail sur le logiciel libre aide à construire une communauté. Cela peut même vous valoir de trouver un travail ou d’être reconnu dans la rue.
Ces histoires venant de Slashdot, à propos de développements de nouvelles technologies, ne concernent pas des personnalités éloignées que vous ne rencontrerez jamais comme dans la presse people. Elles concernent des personnes qui ont trouvé un problème et qui l’ont résolu en utilisant l’ordinateur qu’elles avaient en face d’elles. Pendant quelques années, j’ai édité le site d’informations de KDE, trouvant les personnes qui résolvaient des problèmes, créaient des idées novatrices, s’acharnaient longuement à améliorer un logiciel jusqu’à ce qu’il soit d’une qualité suffisante, et j’en parlais au monde entier. Je n’ai jamais été à court d’histoires à raconter ni de personnes à présenter à tout le monde.
Mon dernier conseil est de conserver de la diversité. Il existe une telle richesse de projets intéressants à explorer, qui vous permettent d’apprendre et de progresser. Mais une fois que vous avez atteint une position de responsabilité, il peut être tentant d’y rester. Après avoir aidé à créer une communauté pour Kubuntu, je repars temporairement vers un travail sur Bazaar, un projet très différent, orienté sur les développeurs plutôt que sur des utilisateurs novices en technologies. Je peux à nouveau apprendre comment le code devient une réalité utile, comment une communauté communique, comment la qualité est maintenue. Ce sera un défi amusant et j’ai hâte de m’y attaquer.
De StarOffice à LibreOffice 28 années d’histoire
Qu’on les aime ou qu’on les déteste, les suites bureautiques se sont imposées ces derniers lustres comme indispensables dans le paysage logiciel. La suite numéro un, Microsoft Office, est devenue une référence et un incontournable. En langage courant, on ne parle plus de présentations ou de transparents, on dit tout simplement « un PowerPoint ».
Microsoft Office n’étant pas disponible sur les systèmes libres comme Linux, il est évident qu’une alternative viable se devait d’exister. Vous la connaissez certainement, il s’agit d’OpenOffice. Et, depuis quelques mois, on entend parler de LibreOffice. Mais n’est-ce pas juste un changement de nom ? Tout cela est un peu confus.
J’avais déjà tenté de faire une courte clarification. Essayons de voir en détail ce qu’il en est.
Les débuts de StarDivision
Nous sommes en 1984. Un très jeune programmeur allemand fonde la société StarDivision afin de vendre son logiciel de traitement de texte StarWriter. Celui-ci est destiné principalement aux ordinateurs Zilog Z80 et Amstrad CPC. Nous sommes dans les tous débuts de l’informatique à destination du grand public. Ni Microsoft Office ni même Windows n’existent encore.
Après quelque temps, StarDivision adapte son logiciel aux systèmes DOS, OS/2. D’autres composants se rajoutent à StarWriter : StarBase, un logiciel de base de données, StarDraw, un logiciel de dessin vectoriel. Le tout est empaqueté sous le nom global de StarOffice, en faisant une des premières suites bureautiques.
Avec le support de Windows 3.1, StarOffice gagne un nouveau composant, StarCalc, un tableur.
StarOffice dans le giron de Sun
Faisons un bond en avant et propulsons nous en 1999. À cette époque, Microsoft règne sans partage sur les ordinateurs individuels grâce à Windows 95 et Windows 98, sans oublier Windows NT dans les entreprises. Dans ces dernières, Microsoft Office 97 s’est imposé comme la suite office indispensable. Son plus gros concurrent est… Microsoft Works ! Eh oui, Microsoft se paie le luxe d’être son propre concurrent et d’avoir deux suites bureautiques qui sont difficilement interopérables (utilisant des formats propriétaires différents).
Sun travaille sur son système d’exploitation Solaris et espère en faire un concurrent à Windows. Le problème est que Solaris ne dispose pas d’une suite bureautique et que chacun des 42.000 employés de Sun doit garder deux ordinateurs : un sous Solaris et un sous Windows pour faire tourner Microsoft Office.
Stratégiquement, avoir une suite bureautique sous Solaris est indispensable. Sun se met en chasse et rachète StarDivision pour 73.5 millions de dollars. Rien que le prix économisé dans les licences Microsoft (42.000 licences Windows + 42.000 licences Office) permettrait de rentabiliser l’achat en quelques années.
Sun travaille donc à partir de la suite StarOffice et la porte sous Solaris.
Naissance d’OpenOffice
À peine un an plus tard, en 2000, Sun se rend compte que le seul ennemi capable d’affaiblir la toute-puissance de Microsoft, alors à son apogée, est le monde Open Source. Et selon l’adage « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis », Sun décide de doter la communauté OpenSource d’un concurrent à Microsoft Office.
Une version Open Source de StarOffice est donc libérée sous le nom OpenOffice, qui deviendra OpenOffice.org, le nom OpenOffice étant déjà déposé dans certains pays.
Derrière ce mouvement se cache bien entendu une stratégie marketing. Sun espère qu’OpenOffice gagnera le cœur des étudiants, des particuliers, des hackers mais que les entreprises souhaitant un support professionnel se tournent vers StarOffice. Certaines fonctionnalités de StarOffice ne sont d’ailleurs pas présente dans OpenOffice.
Cela a pour conséquence que toute personne souhaitant contribuer au code d’OpenOffice doit céder ses droits à Sun, afin que celui-ci puisse le réutiliser dans StarOffice.
Sun OpenOffice, l’incontournable
De 2001 à 2010, OpenOffice va devenir incontournable chez les libristes et les utilisateurs de système Linux. Sa gratuité est également un atout indéniable dans les entreprises et les services publics. Certains évangélistes du libre y voient un cheval de Troie pour introduire le libre un peu partout et en font une promotion éhontée.
Cependant, tout n’est pas rose. Le développement n’est pas très rapide. Les contributions ne sont pas toujours acceptées par Sun. Le logiciel, vieillissant, acquiert une réputation de lenteur et de non-ergonomie.
Microsoft Office, de son côté, fait des progrès fulgurants avec les éditions 2003 et 2007. Malgré un succès d’estime, OpenOffice peine à sortir du cadre des geeks barbus.
Lotus Symphony, IBM rentre dans la danse
IBM, géant de l’informatique, est célèbre pour n’avoir jamais compris l’importance du logiciel et de la micro-informatique. Inventeur du PC, ils n’ont pas perçu le marché pour ce type de machine et ont laissé Microsoft fournir le système d’exploitation DOS. Se rendant compte de leur erreur, ils tenteront d’imposer OS/2 sans jamais y parvenir.
La même histoire se répète avec les suites bureautiques. Se rendant compte de l’importance de ce type de logiciel, IBM produira Lotus Symphony, une suite bureautique pour DOS. Cette suite sera complètement abandonnée en 1992.
Ce n’est qu’en 2007, à la mode des carabiniers d’Offenbach, qu’IBM décidera de relancer dans une suite de productivité qui comportera son client mail Lotus Notes, très populaire en entreprise et détenteur du titre de logiciel le plus haï par ses utilisateurs. IBM va donc reprendre OpenOffice et en modifier l’interface afin de créer IBM Lotus Symphony.
IBM Lotus Symphony est synchronisé avec OpenOffice mais aucun code n’est contribué au projet. En ce sens, IBM est vu comme un mauvais joueur par la communauté.
Oracle Open Office, la fin d’une époque
Sun ne va pas très bien. Solaris n’a jamais réellement percé. Le matériel Sun, d’excellente facture mais extrêmement cher, voit une concurrence rude tirer les prix vers le bas. Beaucoup d’investissements ont été faits comme le rachat de MySQL. Des questions se posent. C’est alors qu’arrive Oracle.
Oracle est un géant de l’informatique qui a fait sa fortune sur la gestion des bases de données. Ils aimeraient avoir un peu plus d’expertises dans le matériel (afin de vendre des serveurs liés à leurs bases de données) et contrôler un dangereux concurrent OpenSource qui est de plus en plus populaire : MySQL, justement racheté par Sun.
En 2009, Oracle rachète donc Sun pour 7,4 milliards de dollars. Seulement, Oracle n’a que faire de StarOffice ou d’OpenOffice. C’est le cadeau bonus venu avec l’achat et ça les ennuie plus qu’autre chose. De plus, contrairement à Sun, Oracle a montré de nombreuses fois qu’il se poste en ennemi acharné du logiciel libre.
En 2010, inquiets, les membres de la communauté OpenOffice créent donc la Document Foundation, une fondation sans but lucratif dont le but est de promouvoir et de continuer le développement d’OpenOffice, sans dépendre d’Oracle.
LibreOffice, la première suite communautaire
Il ne reste qu’un petit détail à régler : le nom, OpenOffice, appartient toujours à Oracle. La fondation fait une demande officielle à Oracle, Ô Oracle, vous qui êtes si puissant, si beau, si fort et qui n’avez que faire de ce misérable nom, cédez le nous et vous serez mille fois béni.
C’est à ce moment que les requins de chez Oracle lèvent les sourcils. Si ce nom est demandé, il a peut-être une certaine valeur. IBM met son grain de sel : si Oracle cède le nom à la fondation, IBM peut très bien ne plus pouvoir intégrer le code d’OpenOffice dans son Lotus Symphony qui est propriétaire, la Document Foundation soutenant des licences cancérigènes comme la LGPL !
Oracle refuse donc de céder le nom. La mort dans l’âme, la Document Foundation décide d’accepter la mort d’OpenOffice et de faire renaître le projet sous le nom LibreOffice.
Au final, ce changement de nom se révèle bénéfique. Comme le passage de XFree86 à X.org, il marque la transition. L’engouement communautaire est tel qu’en moins d’une année LibreOffice gagne des dizaines de contributeurs, un nombre impressionnant de lignes de code est changé et une première conférence rassemblant la communauté à lieu à Paris en octobre 2011. Conférence au cours de laquelle il est annoncé notamment le désir de porter LibreOffice sur Androïd. Les participants assistent également à une première démonstration de LibreOffice Online, une version web de la suite bureautique.
Apache Open Office, papy fait de la résistance
Mais il serait faux de penser qu’Oracle en resterait là. Tout aurait pu être tellement simple. Mais il ne faut jamais sous-estimer la nuisance qu’une confusion dans l’esprit du public peut apporter.
Peu après l’annonce de la création de LibreOffice, Oracle décide de donner le projet OpenOffice, y compris le nom, à la fondation Apache. À charge pour elle de continuer le développement de ce projet.
À la Document Foundation, tout le monde est un peu surpris. Surtout que la licence Apache choisie permet à LibreOffice de reprendre du code de chez Apache OpenOffice mais le contraire n’est lui pas possible. En juillet 2011, IBM annonce sa volonté de contribuer au projet Apache OpenOffice et, début 2012, annonce même arrêter complètement IBM Lotus Symphony pour se concentrer uniquement sur Apache OpenOffice.
OpenOffice ou LibreOffice, lequel choisir ?
Pour beaucoup, Apache OpenOffice n’est donc qu’un homme de paille, un projet IBM, qui sert les intérêts d’IBM et non ceux de la communauté. Après quelques mois, il faut se rendre à l’évidence: le projet Apache OpenOffice dispose de dix fois moins de contributeurs. Comparer le nombre de modifications du code entre les deux projets est également sans appel : LibreOffice est un projet libre, communautaire et OpenOffice est une anecdote poussée à contre-cœur.
La majorité des distributions Linux sont d’ailleurs passées à LibreOffice. Des grands projets se mettent en place: la région Île-de-France travaille à offrir un LibreOffice intégré avec sa solution Cloud à tous ses étudiants. Un écosystème de sociétés a rejoint la Document Foundation afin d’offrir du support professionnel sur LibreOffice, depuis les grands pontes comme Suse, partie de Novell, au petites structures comme Lanedo, employeur de votre serviteur.
Si l’offre est là, la demande est elle en pleine confusion. Des clients de Sun, payant pour le support d’OpenOffice, se sont retrouvés sans maintenance du jour au lendemain. Le changement de nom fait craindre une migration lente et coûteuse, beaucoup ne comprenant pas qu’il s’agit essentiellement du même logiciel.
Si l’avenir de LibreOffice semble radieux, beaucoup ne le saisissent pas encore. Mais, maintenant, si jamais on vous pose la question de savoir la différence entre OpenOffice et LibreOffice, vous pourrez répondre : « Assieds-toi, je vais te raconter une histoire… ».
PeerTube v7 : offer a complete makeover to your video platform !
With its brand new design, PeerTube‘s new interface isn’t just prettier (although it is). It is also simpler, easier to use and understand and more accessible. Welcome to a new era of this software that empowers creators to get, control and connect their own video platforms.
🎈Framasoft is 20 years old🎈 : Contribute to finance a 21st year!
Thanks to your donations (66% tax-free), the Framasoft association has been working for 20 years to advance the ethical and user-friendly Web.Find out more about some of our actions in 2024 on the Support Framasoftwebsite .
Let’s reflect the growth of the PeerTube Ecosystem
Seven year ago, PeerTube was mainly a tool that tech-savvy FOSS enthusiasts were happy to toy with. Then it became popular among content creators that wanted a self-hosted mirror of their YouTube/Twitch channels; and among communities who wanted to create and regulate their safe space (deaf people, queer people, etc.)
Nowadays, PeerTube is experiencing increasing success among content creators who publish original content (or exclusive content for their community), alternative media, and institutions: colleges, ministries of education, national television and radio archives, etc.
Public structures often need to share video content without attention-grabbing mechanisms or data exploitation.
To us, this is a new step in the evolution of PeerTube‘s audiences.
That is why this year, we’ve asked La Coopérative des Internets to lead a thorough UX research (complete with interviews, tests, etc.) and help us start a top to bottom redesign of the interface. Our goal was to improve on PeerTube so it would better fit the need of those new audiences. We were clear that everything was on the table : colors, vocabulary, layout…
Well, we are proud to release this v7 of PeerTube, that lays the ground to a complete remodeling of the interface.
PeerTube design, color schemes, vocabulary, etc. has been constructed over seven years, as we went along, learning, getting help from the community. This new design was an opportunity to take a step back an get some intentions behind the interface.
The new Light/beige default theme is calmer, easier on the eye than the original Black & orange one. We also added a Dark/brown theme into the core for the dark mode aficionados. Both aims to facilitate video browsing.
Creating those new themes was an opportunity to clean up and simplify how the interface is coded (specifically: clean up the CSS, with a focus on the variables), while limiting breakages with preexisting customized themes. It is now really easier to create new themes for PeerTube, and we hope you’ll share your creations!
We also updated the PeerTube lingo. There is a reason we are now using the work « platform(s) » to talk about all the servers where PeerTube has been installed.
Yes, calling them « instance(s) » has been the norm in the tech savvy-world of activity-pub enthusiasts. But, to those not privileged enough to know about the fediverse and its protocol, the word platform is self-explanatory, and facilitates inclusion.
There are lots of informations to display on any PeerTube page. The layouts and menus grew organically during seven years of development… and needed some pruning! We remodeled those menus and pages to bring forward relevant informations, and present a more intuitive way to find out what you are looking for.
For exemple, content creators used to access their channels and uploaded video in their library (where any PeerTube user can get to their playlists, history, etc. of the videos they watched). Now in PeerTube v7, there is a new section called « video space » specific for video uploaders’ needs.
In the same way, « admin » pages for PeerTube platforms administrators have now been separated into an Overview page (to get more info about users, hosted videos, etc.), a Moderation one (to manage abuses, blocking, registrations), and a Settings one (to access configurations, runners, etc.)
The several pages that presented the videos on a PeerTube platform (Recently added, Local videos, Trending) have been merged into a « Browse videos » page, that includes quick filters to display the same selections of content in a more forward way.
The same intent has driven the new layout of the « Discover videos » page we hope it will empower curious users.
Obviously, the left bar and header menus have been reorganized to reflect those changes and make navigation even more intuitive. You can now access your account settings and notifications from the header menu, as it is customary on other websites.
Displaying relevant information to show video diversity
A big feedback from new users was that the old interface was confusing, that is was hard for a user to know where they were, and where the videos came from.
That is why, in PeerTube v7, we have added more ways for platforms owners to customize and identify their platforms: easily add a banner (used on pages, mobile app exploration, and our search engine SepiaSearch) and a platform icon (used by the mobile application) More, the name and description of their platform is now displayed to non-registered users in the left hand menu.
We have also changed how video miniatures appear in all pages that lists videos. Channel avatar are always displayed so it’s easier to identify creators, titles are highlighted, the date and viewcount of the video are present but toned down. Those changes make pages that lists videos easier to read, and facilitate identifying the video you want to watch.
The redesign was also the opportunity to prioritize the interface accessibility (for impaired people). In 2023, we prepared the code and worked on what we knew… so the planned 2024 full accessibility audit (thanks to the NGI Entrust consortium) would bring as much new and detailed improvements as possible.
Thanks to the audit, we have improved on so many issues: we fixed color contrats and themes, progress bar, several components, and various screen reader issues. We added missing labels on interactive elements, « skip menu » links, underlining to links. We also improved keyboard navigation, and re-implemented components of a non-accessible dependency.
We sincerely think that PeerTube have caught up with accessibility issues and should be up to standards… but we know, now, that there is always room for improvement, and for learning directly from those who are concerned.
With the brand new remote transcoding tool we introduced last year, getting a transcription or subtitles for your video is easier than ever. But the caption editing tool was… hum… let’s say « barebone ». We are now introducing a new modal that makes editing captions really convenient.
We welcomed and integrated upstream a community contribution on SEO (search engine optimization), to help promote PeerTube-hosted-content on search engines. A platform avatar now appears in the opengraph tags, empty accounts and channels are hidden from the sitemap, while additional video tags are now present there.
Last, PeerTube has been translated into Slovak.
We really want to take time to thank the community that contributes to translations of PeerTube, we would never have thought that our software would one day be available in more than 38 languages.
We still have more work planned from this whole interface remodel. We hope to deliver it in the firsts months of 2025. First, we are currently finishing the translation of the UX research report from La Coopérative des Internets and we will publish it in the hope that it will help the whole fediverse community.
We will also wait a bit for PeerTube administrators to update their platforms, and then update the PeerTube documentation with new screenshots, and the new menus pathways.
Our next interface changes will focus on streamlining the channels & videos management experience for content creators (where several tools and menus added to the pile over the years). We also plan on fine-tuning the categorization of NSFW videos.
We obviously have many more items to our 2025 roadmap, but are still trying to secure funds to realize them: we’ll keep you informed as soon as we know more!
About funds, we really want to thank the NGI0 Entrust program for their grant that funded most of the work on this new version (and on the PeerTube mobile app we released last week). The NLnet team has been a great partner on the management of this grant, and the accessibility audit from the consortium has really made a huge difference.
The challenge: 20,000 times €20 donations for Framasoft’s 20th anniversary!
Even though those new developments has been funded, maintaining PeerTube, offering great (and free) support, integrating contributions, etc. happens on our own dime. And Framasoft isn’t an IT company: we’re a non-profit advocating on digital emancipation.
Framasoft is funded by your donations! Every €20 you donate will be a new balloon to celebrate 20 years of adventures and help us continue and take off for a21st year.
Framasoft is a model of solidarity:
8,000 donors in 2023 ;
over 2 million beneficiaries every month;
your donation can benefit 249 other people.
To date, we have raised €110,619 of our campaign target. We still have 14 days to convince our friends and raise enough money to get Framasoft off the ground.
PeerTube v7 : offrez un nouveau look à votre plateforme vidéo !
Dotée d’un tout nouveau design, la nouvelle interface de PeerTube n’est pas uniquement plus esthétique. Elle est aussi plus simple, plus facile à utiliser et à comprendre, et plus accessible. C’est une nouvelle ère pour ce logiciel qui permet aux vidéastes d’avoir leurs propres plateformes de vidéo, de les modérer et de les connecter entre elles.
🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21e année !
Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.
Il y a sept ans, PeerTube était principalement un outil connu uniquement des passionnés de logiciels libres à la pointe de la technologie. Il est ensuite devenu plus populaire parmi les créatrices et créateurs de contenus qui voulaient auto-héberger un miroir de leurs chaînes YouTube/Twitch et parmi les communautés qui voulaient créer et modérer un espace inclusif (personnes sourdes, personnes queers, etc.).
Aujourd’hui, PeerTube connaît un succès croissant auprès de vidéastes qui publient du contenu original (ou du contenu réservé à leur communauté), de médias alternatifs et de diverses institutions : universités, ministère de l’éducation, archives de la télévision et des radios nationales, etc.
Les structures publiques ont souvent besoin de partager des contenus vidéo sans avoir recours à des mécanismes qui attirent l’attention ou qui exploitent les données.
Pour nous, il s’agit d’une nouvelle avancée dans l’évolution de l’audience de PeerTube.
Cette année, nous avons donc demandé à La Coopérative des Internets de mener une étude UX approfondie (avec entretiens, tests, etc.) et de nous aider à entamer une refonte complète du design. Notre objectif était d’améliorer PeerTube pour qu’il réponde au mieux aux besoins de ces nouveaux publics. Nous leur avons clairement donné carte blanche pour tout remettre en question : les couleurs, le vocabulaire, la mise en page…
Nous sommes fiers de vous présenter cette v7 de PeerTube, qui pose les bases d’une refonte complète du logiciel et de son design.
Petit aperçu : des thèmes, des nouvelles couleurs et du vocabulaire
Le design de PeerTube, ses couleurs, son vocabulaire… Tout s’est construit au cours des sept dernières années, au fur et à mesure de notre apprentissage sur le tas et de l’aide apportée par la communauté. Ce nouveau design a été l’occasion de prendre un peu de recul et de donner un sens, des intentions à l’interface.
Le nouveau thème par défaut, beige clair, est plus chaleureux et plus agréable à l’œil que le thème original, noir et orange. Un thème brun est aussi disponible, pour qui préfère les affichages sombres. Ces deux thèmes ont pour but de faciliter la navigation dans les vidéos.
La création de ces nouveaux thèmes a été l’occasion de nettoyer et de simplifier le code de l’interface (en particulier : nettoyer les CSS, en se concentrant sur les variables), tout en limitant les ruptures avec les thèmes personnalisés préexistants. Il est maintenant beaucoup plus facile de créer de nouveaux thèmes pour PeerTube. Nous espérons d’ailleurs que vous nous partagerez vos réalisations !
Le glossaire de PeerTube a également été mis à jour. Ce n’est pas pour rien que nous utilisons désormais le terme « plateforme(s) » pour parler de tous les serveurs sur lesquels PeerTube a été installé. Les appeler « instance(s) » est la norme dans le monde technique des enthousiastes d’activity-pub. Mais pour celles et ceux qui n’ont pas le privilège de connaître le Fediverse et son protocole, le mot plateforme est plus explicite, et facilite l’inclusion.
Il y a beaucoup d’informations à afficher sur une page PeerTube. Les présentations et les menus se sont développés au fil du temps durant sept années de développement… et avaient bien besoin d’être révisés ! Ces nouveaux menus et pages ont été complètement retravaillées pour mettre en avant les informations importantes et permettre de trouver plus facilement le contenu que l’on recherche.
Par exemple, les créateurs et créatrices de contenus accédaient à leurs chaînes et aux vidéos téléchargées dans leur bibliothèque (où tout utilisateur de PeerTube peut accéder aux listes de lecture, à l’historique, etc. des vidéos visionnées). Désormais, dans PeerTube v7, il existe une nouvelle section appelée « Espace vidéo » spécifique aux besoins des créateurs de contenus.
De la même manière, les pages « Admin » pour qui administre leur propre plateforme PeerTube ont été séparées en une page « Aperçu » (pour obtenir plus d’informations sur les utilisateurs, les vidéos hébergées, etc.), une page « Modération » (pour gérer les abus, les blocages et les inscriptions), et une page « Paramètres » (pour accéder à la configuration, les runners, etc.).
Les différentes pages qui affichaient les vidéos d’une plateforme PeerTube (Récemment ajoutées, Vidéos locales, Tendances) ont été fusionnées en une page « Parcourir les vidéos », qui inclut des options de filtres rapides pour afficher les mêmes sélections de contenus d’une manière plus directe.
La nouvelle disposition de la page « Découvrir des vidéos » a été conçue dans le même esprit. Nous espérons qu’elle satisfera même les utilisateurs les plus curieux.
Enfin, la barre de gauche et les menus de l’en-tête ont été réorganisés afin d’illustrer ces changements et rendre la navigation encore plus intuitive. Vous pouvez désormais accéder aux paramètres de votre compte et aux notifications à partir du menu d’en-tête, coutume courante sur d’autres sites web.
L’un des principaux retours de personnes découvrant PeerTube était que l’ancienne interface était confuse, qu’il était difficile pour une utilisatrice de savoir où il se trouvait et d’où provenaient les vidéos.
C’est pourquoi, dans PeerTube v7, nous avons ajouté plus de moyens pour les propriétaires de plateformes de personnaliser et d’identifier leurs plateformes : ajouter facilement une bannière (utilisée sur les pages, l’exploration de l’application mobile, et notre moteur de recherche SepiaSearch) et une icône de plateforme (utilisée par l’application mobile). De plus, le nom et la description de leur plateforme sont maintenant affichés pour les utilisateurs non-enregistrés dans le menu de gauche.
La manière dont les miniatures vidéo apparaissent a également été modifiée dans toutes les pages qui listent des vidéos. Les avatars des chaînes sont mis en avant afin de faciliter l’identification des créateurs, les titres sont mis en évidence, la date et le nombre de vues de la vidéo sont présents mais atténués. Ces changements rendent les pages qui répertorient les vidéos plus lisibles et simplifient l’identification de la vidéo que vous souhaitez regarder.
La refonte nous a également permis de donner la priorité à l’accessibilité de l’interface (pour les personnes handicapées). En 2023, nous avions préparé le code et avancé à l’aide de nos connaissances… pour que l’audit complet d’accessibilité prévu en 2024 (grâce au consortium NGI Entrust) apporte autant d’améliorations nouvelles et détaillées que possible.
Grâce à l’audit, de nombreux points ont pu être améliorés : les contrastes de couleurs et les thèmes, la barre de progression, plusieurs composants et divers problèmes liés aux lecteurs d’écran ont été corrigés. Les labels manquants sur les éléments interactifs ainsi que des liens « passer le menu » ont été ajoutés, les liens sont soulignés. La navigation au clavier a été perfectionnée et les composants d’une dépendance non accessible ont pu être réimplémentés.
Nous pensons sincèrement que PeerTube a rattrapé son retard en matière d’accessibilité et devrait maintenant être conforme aux normes… mais nous savons aussi qu’il est toujours possible de s’améliorer et d’apprendre directement des personnes concernées.
Édition de sous-titres, promotion des vidéos et plus encore…
Grâce au nouvel outil de transcription introduit l’année dernière, il est désormais très simple d’obtenir une transcription ou des sous-titres pour votre vidéo. Mais l’outil d’édition des transcriptions/sous-titres était… hum… disons sommaire. Une nouvelle fenêtre modale a été introduite, pour rendre l’édition des sous-titres beaucoup plus aisée.
Nous avons accueilli et intégré en amont une contribution de la communauté sur le SEO (optimisation pour les moteurs de recherche), pour aider à promouvoir le contenu hébergé sur PeerTube dans les moteurs de recherche. Un avatar de la plateforme apparaît désormais dans les balises opengraph, les comptes et canaux vides sont masqués dans le plan du site, tandis que des balises vidéo supplémentaires y sont désormais présentes.
Enfin, PeerTube a été traduit en slovaque.
Nous voulons vraiment prendre le temps de remercier la communauté qui contribue aux traductions de PeerTube, jamais nous n’aurions pensé que notre logiciel serait un jour disponible dans plus de 38 langues.
Un grand merci à vous tous, personnes merveilleuses, qui avez pris le temps et le soin de contribuer à notre outil de traduction : vous êtes incroyables !
D’autres chantiers sont prévus dans le cadre de cette refonte de l’interface. Nous espérons les livrer dans les premiers mois de 2025. Tout d’abord, la traduction du rapport de recherche UX de La Coopérative des Internets est en voie d’être terminée. Nous le publierons dans l’espoir qu’il aidera l’ensemble de la communauté du Fediverse.
Une fois que les administratrices de PeerTube auront le temps de faire la mise à jour de leurs plateformes, nous mettrons à jour la documentation de PeerTube avec de nouvelles captures d’écran, et les chemins des nouveaux menus.
Les prochaines évolutions seront dédiées à la simplification de la gestion des chaînes et des vidéos pour les créateurs de contenus (où plusieurs outils et menus ont été ajoutés au fil des ans). La catégorisation des vidéos NSFW devrait également être affinée.
Évidemment, beaucoup d’autres projets sont prévus pour notre feuille de route 2025, mais nous attendons de voir si nous allons obtenir des fonds pour les réaliser : nous vous tiendrons informées dès que nous en saurons plus !
En ce qui concerne les fonds, nous tenons à remercier le programme Entrust du NGI0 pour sa subvention qui a permis de financer la majeure partie du travail sur cette nouvelle version (et sur l’application mobile PeerTube que nous avons lancée la semaine dernière). L’équipe NLnet a été un excellent partenaire dans la gestion de cette subvention, et l’audit d’accessibilité du consortium a vraiment fait une énorme différence.
Le défi : 20 000 fois 20 € de dons pour les 20 ans de Framasoft !
Même si ces nouveaux développements ont pu être financés, la maintenance de PeerTube, le support (gratuit), l’intégration des contributions, etc. se font sur nos propres ressources. Et Framasoft n’est pas une grande entreprise de la tech : nous sommes une association à but non lucratif qui milite pour l’émancipation numérique.
Or Framasoft est financée par vos dons ! Chaque tranche de 20 euros de dons sera un nouveau ballon pour célébrer 20 années d’aventures et nous aider à continuer et décoller une 21e année.
Framasoft, c’est un modèle solidaire :
8000 donatrices en 2023 ;
plus de 2 millions de bénéficiaires chaque mois ;
votre don (défiscalisable à 66 %) peut bénéficier à 249 autres personnes.
À ce jour, nous avons collecté 110 619 € sur notre objectif de campagne. Il nous reste 14 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.
PeerTube mobile app : discover videos while caring for your attention
Today, at Framasoft (bonjour!), we publish the very first version of the PeerTube Mobile app for android and iOS. A lot of care went into its conception, to help a wider audience watch videos and discover platforms, while not getting their attention (and data) exploited.
🎈Framasoft is 20 years old🎈 : Contribute to finance a 21st year!
Thanks to your donations (66% tax-free), the Framasoft association has been working for 20 years to advance the ethical and user-friendly Web.Find out more about some of our actions in 2024 on the Support Framasoftwebsite .
Even though we have been developing and maintaining the PeerTube software for 7 years, we, at Framasoft, are far from being an IT company. First because we are a not-for-profit (funded through donations, you can support us here), and then because our goal is, actually, to help others educate themselves on digital issues, surveillance capitalism, etc. and to give them tools that helps them get digitally emancipated.
Developing PeerTube has been, to us, an (happy) accident. We wanted to show that with one paid developer (for the first six years, then two), very little means (~ €650,000 over 7 years) and lots of community contributions, we can create a radical alternative to YouTube and Twitch. It also took a lot of patience. From the get go, we knew we needed to aim for a slow but steady pace of growth for the software, the network of video platforms it federates, the whole ecosystem and the audiences it reached.
Videos and live-streams are increasingly watched on mobile devices. We knew the next step to widen the audience of the PeerTube network of platforms was to develop a mobile client. Last year, we decided to hire Wicklow (who completed his last internship, before graduating, here with us), to train him on mobile technologies, develop a mobile app, while continuing to get familiar with PeerTube’s core code.
This was (and still is) a big decision: a new hire needs to be funded (our huge thanks to NLnet and the NGI0 Entrust program!), and we want to stay a small structure, so we don’t have lots of room in our team. In hindsight, though, we believe it was the right one.
We surrounded ourselves with Zenika, to get help on architecture and experience on mobile strategy. We soon realized that peer-to-peer video sharing wouldn’t be a wise strategy on mobile devices. After benchmarking different technologies, Wicklow picked Flutter for the development.
La Coopérative des Internets (French design workers-owed-company), helped us pinpoint the relevant user experience and design an app fit for videos on the fediverse. We decided, for the first release, to limit the scope of the app to the « spectator use-case »: browsing and watching videos.
We plan to share all their reports soon (early 2025), as soon as we put in the final touches. We hope that sharing this expertise and experience will help other FLOSS initiatives in their endeavor.
This preparatory work helped us realize that a mobile client was an amazing opportunity to simplify the PeerTube experience. PeerTube is not a video platform: it’s a network of video platforms, each with their own rules, means and focus, that can choose to federate with others (or not).
It is, by design, more complex than a centralized platform. One of the main feedback we got from video enthusiasts was
« I don’t know where to get an account. I don’t know where to search & find videos » (even though we maintain SepiaSearch).
Local account
Within a mobile client, we can create some kind of local account, directly on your device, so you get your watch-list, playlists, faves, etc. It saves you the hassle of finding a platform where you’d need to create an account if you just want to enjoy video content.
Explore platforms
We can also include a search engine and an interface to explore the federation of PeerTube platforms and find videos suited to your interest. Not everyone knows SepiaSearch (and other fediverse search engines) exists: you get it from the get go, in your pocket.
Highlighting platforms’ diversity
Finally, we can present content in a way that highlights the platforms, and show you where the videos/channels you watch are hosted. Differentiating platforms is a practical, visual way of introducing the concept of federation to a wider audience.
Humility check: a small French nonprofit will never have Google’s workforce nor Amazon’s money (and vice versa). But we have an edge: we are not constrained by surveillance capitalism rules, and its captology models.
Neither PeerTube nor the mobile app have any interest into grabbing your attention, force-feeding you ads and milking behavioral and personal data from you.
That is how we freed the design from toxic design patterns such as doom scrolling, curated feeds, needy notifications and so on.
It might sound obvious, but it takes real effort to conceive an interface cleaned from what has unfortunately became the new normal. Even more if you need to keep it familiar enough so it says easy to use.
A very first build, limited by (play & i) stores
We knew beforehand that fitting into Google’s PlayStore and Apple AppStore would be a challenge. They clearly weren’t ready to host a client for (not-a-platform but) a network of autonomous video-sharing platforms, published by a small French nonprofit, funded through its independent donation website.
To get through Apple’s (and, in a lesser way, Google’s) validation processes, we had to present the mobile app with a curated « allowlist » of PeerTube platforms that meet their standards.
Here is the state of those limitations right now:
Apple AppStore: limited to a very strict allowlist. Truth be told, a week before release, we are still unsure of being validated. Once we manage it, we’ll see how to widen the list & let users add platforms they want ;
Google Play Store: limited allowlist, but users can already add the platforms they want. We plan to widen the allowlist next ;
F-Droid (coming soon) and direct download apk: all PeerTube platforms we have indexed on SepiaSearch are available. If an instance isn’t declared to our index or is moderated, you can add it manually.
We cannot stress enough how their stores are not ready for independent solidarity-oriented networks. For exemple, a small « support us » donation link in our website footer or even on one of the allowed platforms triggered a « nope » from Apple.
And that’s consistent: as seen in their fight with Epic (owners of Fortnite) Apple take their share in every in-app purchases. They have an economic interest to keep your expenses enclosed in their ecosystem. Please, please: consider getting your freedom back ;).
Coming soon, in the PeerTube App
Fitting into Apple’s (and Google’s) very small boxes took time and energy, more than what we expected. We decided to release a first (incomplete) version of the app in December anyway, and gradually improve on it.
Here are the features we plan to develop and share for the PeerTube app:
Soon (early 2025)
Finalize and publish design and mobile strategy reports
Publish documentation
Play video in background
Log in to one’s account, gets subscriptions, comment videos
next video recommandation
improve on the limited platforms list situation
Then (mid 2025 (if funded))
adapt to tablets
adapt to TVs (well: AndroidTV… as for AppleTV, it will depend on their limitations)
Watch offline (for downloadable content)
Right now, we are still waiting to secure funding for those mid-2025 features (for which we have requested a NGI0 Commons grant to NLnet).
Depending on the app success and usage, we would love to add the content creator usecase to the app. But that’s a big one: upload and publish a video, manage one’s content, create a livestream, etc. We are still wondering where, when and how to get funds for this undertaking.
Care, Share and Contribute!
This is the part where we need you.
We hope you will enjoy this app, download and use it, and share it with your friends. This is a new gateway to promote PeerTube content, get audience to fabulous content creators, entice them to share more and boost that virtious loop.
This app is also a way of showcasing how media could be presented, when they are made with care for your agency and attention. More than ever: sharing is caring.
Obviously, we plan to maintain the app, add translations, implement bugfixes and security updates when needed: but this has a cost. We need to secure Framasoft’s 2025 budget to make Wicklow’s position permanent in our team (which is a priority to us). Our donation campaign is active right now, you can add your support here (and thanks!).
The challenge: 20,000 times €20 donations for Framasoft’s 20th anniversary!
Framasoft is funded by your donations! Every €20 you donate will be a new balloon to celebrate 20 years of adventures and help us continue and take off for a21st year.
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8,000 donors in 2023 ;
over 2 million beneficiaries every month;
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PeerTube sur mobile : un univers de vidéos qui prend soin de votre attention
Aujourd’hui, chez Framasoft, nous publions la toute première version de l’application PeerTube Mobile pour android et iOS. beaucoup de soin a été apporté à sa conception, afin d’aider un public plus large à regarder des vidéos et découvrir des plateformes, sans exploiter les attentions (ni les données).
🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21e année !
Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.
Bien que nous développions et maintenions le logiciel PeerTube depuis 7 ans, nous, chez Framasoft, sommes loin d’être une entreprise d’informatique. D’abord parce que nous sommes une association à but non lucratif (financée par des dons, vous pouvez nous soutenir ici), et ensuite parce que notre but est, en fait, d’aider les autres à s’éduquer sur les questions numériques, le capitalisme de surveillance, etc. et de leur donner des outils qui les aident à s’émanciper numériquement.
Le développement de PeerTube a été, pour nous, un (heureux) accident. Nous voulions montrer qu’avec un développeur rémunéré (pendant les six premières années, puis deux), très peu de moyens (~ 650 000 € sur 7 ans) et beaucoup de contributions de la communauté, nous pouvons créer une alternative radicale à YouTube et Twitch. Il a également fallu beaucoup de patience. Dès le départ, nous savions que nous devions viser un rythme de croissance lent mais régulier pour le logiciel, le réseau de plateformes vidéo qu’il fédère, l’ensemble de l’écosystème et le public qu’il atteint.
Les vidéos et les flux en direct sont de plus en plus regardés sur des appareils mobiles. Nous savions que la prochaine étape pour élargir l’audience du réseau de plateformes PeerTube était de développer un client mobile. L’année dernière, nous avons décidé d’embaucher Wicklow (qui a effectué son dernier stage chez nous avant d’obtenir son diplôme), pour le former aux technologies mobiles et développer une application mobile, tout en continuant à se familiariser avec le code de base de PeerTube.
C’était (et c’est toujours) une décision importante : une nouvelle embauche doit être financée (un grand merci à NLnet et au programme Entrust du NGI0 !), et nous voulons rester une petite structure, donc nous n’avons pas beaucoup de place dans notre équipe. Avec le recul, nous pensons que c’était la bonne décision.
Nous nous sommes entourés de Zenika, pour obtenir de l’aide sur l’architecture et de l’expérience sur la stratégie mobile. Nous nous sommes vite rendu compte que le partage de vidéos en peer-to-peer n’était pas une stratégie judicieuse sur les appareils mobiles. Après avoir comparé différentes technologies, Wicklow a choisi Flutter pour le développement.
La Coopérative des Internets (une scop des designers) nous a aidés à identifier l’expérience utilisateur pertinente et à concevoir une application adaptée aux vidéos sur le fediverse. Nous avons décidé, pour la première version, de limiter le champ d’application de l’app au « cas d’utilisation spectateur » : parcourir et regarder des vidéos.
Nous prévoyons de partager tous les rapport prochainement (début 2025), dès que nous aurons mis les dernières retouches à l’application. Nous espérons que le partage de cette expertise et de cette expérience aidera d’autres initiatives FLOSS dans leurs efforts.
Ce travail préparatoire nous a permis de réaliser qu’un client mobile était une formidable opportunité de simplifier l’expérience PeerTube. PeerTube n’est pas une plateforme vidéo : c’est un réseau de plateformes vidéo, chacune avec ses propres règles, moyens et objectifs, qui peuvent choisir de se fédérer avec d’autres (ou non).
Il est, de par sa conception, plus complexe qu’une plateforme centralisée. L’un des principaux commentaires que nous avons reçus de la part des passionnés de vidéo est le suivant
« Je ne sais pas où ouvrir un compte. Je ne sais pas où chercher et trouver des vidéos » (même si nous maintenons SepiaSearch).
Compte local
Dans un client mobile, nous pouvons créer une sorte de compte local, directement sur votre appareil, afin que vous puissiez accéder à votre liste de visionnage, à vos listes de lecture, à vos favoris, etc. Cela vous évite d’avoir à trouver une plateforme sur laquelle vous devez créer un compte si vous voulez simplement profiter du contenu vidéo.
Explorer les plateformes
Nous pouvons également inclure un moteur de recherche et une interface pour explorer la fédération des plateformes PeerTube et trouver des vidéos adaptées à vos centres d’intérêt. Tout le monde ne connaît pas l’existence de SepiaSearch (et d’autres moteurs de recherche fédérés) : vous l’avez dès le départ, dans votre poche.
Mise en évidence de la diversité des plateformes
Enfin, nous pouvons présenter le contenu d’une manière qui mette en évidence les plateformes et vous montrer où sont hébergées les vidéos/chaînes que vous regardez. La différenciation des plateformes est un moyen pratique et visuel d’introduire le concept de fédération auprès d’un public plus large.
Restons humbles : une petite association française n’aura jamais la force de travail de Google ni l’argent d’Amazon (et vice versa). Mais nous avons un avantage : nous ne sommes pas contraints par les règles du capitalisme de surveillance et ses modèles de captologie.
Ni PeerTube ni l’application mobile n’ont intérêt à capter votre attention, à vous gaver de publicités et à vous soutirer des données comportementales et personnelles.
C’est ainsi que nous libérons le design des conceptions toxiques tels que le « doom scrolling », la curation de flux, et les notifications omniprésentes.
Cela peut sembler évident, mais il faut un réel effort pour concevoir une interface débarrassée de ce qui est malheureusement devenu la nouvelle norme. D’autant plus qu’il faut la rendre suffisamment familière pour qu’elle soit facile à utiliser.
Une toute première version, limitée par les (play et i) stores
Nous savions à l’avance que l’intégration dans le PlayStore de Google et l’AppStore d’Apple serait un défi. Ils n’étaient manifestement pas prêts à héberger un client pour (non pas une plateforme mais) un réseau de plateformes autonomes de partage de vidéos, édité par une petite association française à but non lucratif, financée par son site web de dons indépendant.
Pour passer les processus de validation d’Apple (et, dans une moindre mesure, de Google), nous avons dû présenter l’application mobile avec une « liste autorisée » de plateformes PeerTube répondant à leurs normes.
Voici l’état de ces limitations à l’heure actuelle :
L’AppStore d’Apple : limité à une liste d’autorisation très stricte. À vrai dire, une semaine avant la sortie, nous n’étions toujours pas sûrs d’être validés. Une fois les premières mises à jours passées, nous verrons comment élargir la liste et permettre aux utilisateurs d’ajouter les plateformes qu’ils souhaitent.
Google Play Store : liste limitée, mais les utilisateurs peuvent déjà ajouter les plateformes qu’ils souhaitent. Nous prévoyons d’élargir la liste ensuite.
F-Droid (bientôt) et téléchargement direct de l’apk : toutes les plateformes PeerTube que nous avons indexées sur SepiaSearch sont disponibles. Si une instance n’est pas déclarée dans notre index ou est modérée, vous pouvez l’ajouter manuellement.
Nous n’insisterons jamais assez sur le fait que leurs magasins ne sont pas prêts à accueillir des réseaux indépendants axés sur la solidarité. Par exemple, un petit lien de donation « soutenez-nous » dans le pied de page de notre site web ou même sur l’une des plateformes autorisées a déclenché un « non » de la part d’Apple.
Et c’est cohérent : comme on l’a vu dans leur combat avec Epic (propriétaire du jeu Fortnite) Apple prend sa part dans chaque achat in-app. Ils ont un intérêt économique à garder vos dépenses enfermées dans leur écosystème. S’il vous plaît, s’il vous plaît : pensez à récupérer votre liberté ;).
Bientôt, dans l’application PeerTube
Entrer dans les très petites cases d’Apple (et de Google) a demandé du temps et de l’énergie, plus que ce imaginions. Nous avons décidé de publier une première version (incomplète) de l’application en décembre, et de l’améliorer progressivement.
Voici les fonctionnalités que nous prévoyons de développer et de partager pour l’application PeerTube :
Bientôt (début 2025)
Finaliser et publier les rapports sur le design et la stratégie mobile
Publier la documentation
Lire une vidéo en arrière-plan
Se connecter à son compte, s’abonner, commenter des vidéos
Prochaine recommandation de vidéo
Améliorer la situation de la liste des plateformes limitées
Ensuite (mi 2025 (si financé))
Adaptation aux tablettes
Adaptation aux téléviseurs (AndroidTV… AppleTV dépendra de leurs limitations)
Regarder hors ligne (pour les contenus téléchargeables)
Pour l’instant, nous attendons toujours le financement de ces fonctionnalités pour la mi-2025 (pour lesquelles nous avons demandé une subvention NLnet).
En fonction du succès et de l’utilisation de l’application, nous aimerions ajouter le cas d’utilisation du créateur de contenu à l’application. Mais ce n’est pas une mince affaire : télécharger et publier une vidéo, gérer son contenu, créer un livestream, etc. Nous nous demandons encore où, quand et comment obtenir des fonds pour cette entreprise.
Prendre soin, partager et contribuer !
C’est ici que nous avons besoin de vous.
Nous espérons que vous apprécierez cette application, que vous la téléchargerez et l’utiliserez, et que vous la partagerez avec vos amis. Il s’agit d’un nouveau moyen de promouvoir le contenu de PeerTube, d’attirer le public vers de fabuleux créateurs de contenu, de l’inciter à partager davantage et de relancer la boucle virale.
Cette application est également un moyen de montrer comment les médias peuvent être présentés, lorsqu’ils sont conçus avec soin pour votre agentivité et votre attention. Plus que jamais : partager, c’est prendre soin.
Évidemment, nous prévoyons de maintenir l’application, d’ajouter des traductions, de corriger les bogues et d’effectuer des mises à jour de sécurité lorsque cela est nécessaire : mais cela a un coût. Nous avons besoin de sécuriser le budget 2025 de Framasoft pour pérenniser le poste de Wicklow dans notre équipe (ce qui est une priorité pour nous). Notre campagne de dons est active en ce moment, vous pouvez apporter votre soutien ici (et merci !).
Le challenge : 20 000 dons de 20€ pour les 20 ans de Framasoft !
Framasoft est financé par vos dons ! Chaque tranche de 20 € que vous donnerez sera un nouveau ballon pour fêter 20 ans d’aventures et nous aider à continuer et à décoller pour une 21e année. Framasoft est un modèle de solidarité :
8 000 donateurs en 2023 ;
plus de 2 millions de bénéficiaires chaque mois ;
votre don peut bénéficier à 249 autres personnes.
À ce jour, nous avons collecté 84 217 € sur l’objectif de notre campagne. Il nous reste 21 jours pour convaincre nos amis et récolter suffisamment d’argent pour faire décoller Framasoft. Alors, défi relevé ?