Domaine Public, abus et Amazon

Être auteur libriste, c’est vraiment agréable. Comme on n’est plus dans la méfiance de son lectorat, la relation devient complicité. On reçoit des tonnes d’aide pour un crowdfunding, on se fait héberger gratis pour écrire un roman (qui-est-en-retard-pas-taper ^^), on recoit des dons régulièrement… Et puis parfois y’en a qui abusent.

Le droit d’auteur, c’est pour les peureux

Mes pièces de théâtre, mes romans et même mes vidéos sont dans le Domaine Public Vivant. Par le biais de la licence CC-0, je propose un contrat à qui n’en veut : vous pouvez faire ce que vous voulez de mes œuvres. Les distribuer, les diffuser, en faire des spectacles, les modifier, traduire, adapter, remixer… et même les revendre. À chaque fois que je parle de cela, entre ami-e-s ou en conférence, me revient inlassablement la même question :

« Mais, Pouhiou, que ferais-tu si quelqu’un se mettait à vendre tes œuvres sans rien te reverser ? »

La réponse, elle est simple, et elle m’a été donnée par l’artiste-peintre Gwenn Seemel : faire des bisous à qui s’intéresse assez à mon œuvre pour vouloir la vendre, voir comment ce vendeur fait (et le copier si ça m’intéresse : il n’y a pas d’exclusivité !) ; et surtout : tout raconter de cette histoire sur les Internets.


Vidéo « L'usage commercial et l'artiste Libre » sur Youtube

Le Domaine Public Vivant des saloupiauds.

Et voilà que ça arrive. Voilà que je retrouve, par hasard sur les Internets mes deux premières pièces de théâtre vendues à moins de 4 € en ebook sur Amazon : Tocante, un Cadeau Empoisonné et sa suite AndroGame, un Sex-Toy Angélique. Un vendeur que je n’identifie pas, mais qui lui me mentionne en tant qu’auteur (quitte à faire de mon prénom une tautologie en me nommant « POUHIOU Pouhiou »).

Au départ, franchement, je me réjouis. Je n’aurais jamais pris le temps de déposer ces fichiers sur Amazon, je le considère comme un ogre sans tête ni respect.

Mais très vite, je déchante… C’est sale. C’est parfaitement légal, hein, mais c’est franchement un travail de saloupiaud. Et ce pour plusieurs raisons :

  1. Cliquez sur l'image pour télécharger Tocante depuis mon site web.
    Cliquez sur l’image pour télécharger Tocante depuis mon site web.

    Les ebooks utilisés sont les fichiers que j’ai réalisés moi-même, sans aucun ajout éditorial. Le seul « apport » est la conversion de ces fichiers au format .mobi, ce que n’importe quelle moulinette sait faire, et que les personnes enfermées par l’achat d’un Kindle peuvent réaliser à l’aide du logiciel libre Calibre.

  2. Les méta-données ont été faites selon la méthode de La Rache par un robot programmé avec les pieds. Mon nom en capslock. Les résumés de ces pièces sont en fait les premiers mots des fichiers epub… Donc un sous-titre dans le cas de Tocante, et la dédicace pour AndroGame. Cela vous place en position de vache à lait qui ne saura même pas que la première pièce est un suspense humoristique sur la mort et le suicide, et que la deuxième est une comédie confrontant un homme qui ne veut plus de son pénis et un ange qui aimerait bien en avoir un.
  3. Last but not least, c’est une arnaque pour les personnes enfermées dans le magasin Amazon. Aucun moyen de savoir que ces œuvres relèvent du Domaine Public Vivant (à moins de payer …) et encore moins de savoir qu’on peut les télécharger librement et gratuitement sur mon site.
  4. Bonus saleté : c’est une infraction claire aux Conditions Générales d’Utilisation de KDP (la plate-forme d’édition d’Amazon) qui stipulent que l’on doit fixer ses prix afin que l’ebook soit le moins cher sur le marché (or sur mon site, c’est gratuit !).

Et le saloupiaud est… Amazon itself !

Cela fait plus d’un an que je suis au courant. Plus d’un an que j’ai vu cette arnaque et que je n’ai pas pris le temps de faire quoi que ce soit, parce que je préfère créer et militer que gueuler (et tenter de gagner ma vie entre deux, parce qu’il parait qu’il le faut ^^).

Je parle souvent de cet exemple en conférence, en disant que je m’en fous. Aujourd’hui, en préparant un article blog pour Framasoft, j’en reparle avec les copaings de l’asso. On s’amuse à lâcher des commentaires sur les pages amazon de Tocante et d’AndroGame avec Framasky. Je twitte ça, content d’avoir pris le temps de troller un peu…

Jusqu’à ce que, sur Twitter, @JulioDeLaPampaS m’envoie l’identité du saloupiaud qui vend mal mes ebooks en contrevenant aux CGU d’Amazon… Je vous le donne en mille :

amazon vend mes ebooks02

Oui.

Oui.

J’ai vérifié : Amazon Media EU S. à r. l. c’est bel et bien Amazon.

Ça vous dit une shitstorm sur Amazon ?

Alors voilà, j’écris enfin cet article que je me devais de faire depuis plus d’un an.

Cliquez sur l'image pour télécharger AndroGame sur mon site web
Cliquez sur l’image pour télécharger AndroGame sur mon site web

Pour vous demander votre aide.

Parce que c’est légal ET c’est sale.

Si vous avez un compte Amazon qui traîne (je vous en supplie, n’en créez pas un pour l’occasion !) venez vous amuser à commenter et dénoncer le fait que quiconque achètera ça se fait juste pomper du fric pour rien par le deuxième A de GAFAM. Noyons ces pages sous des commentaires drôles et libres (ou sous des sujets de forums qui, eux, ne sont pas modérés ^^) que je lirai avec délices :

Si vous avez le temps et l’envie, allez télécharger mes œuvres sur mon site web et vendez-les à votre tour sur Amazon, et ailleurs, partout où vous voulez… Faites de la concurrence au robot-sagouin d’Amazon, submergez leur publication pourrie sous la marée des vôtres, en proposant un joli résumé, de belles méta-données, et gardez l’argent bien mérité (ou profitez-en pour soutenir Framasoft ^^).

Si vous êtes une librairie en ligne (ou un diffuseur d’ebook), proposez-les sur votre catalogue en montrant que vous faites un meilleur boulot que le robot-boulet d’Amazon et je promets de parler de vous.

Si vous aimez le théâtre, pensez aussi à les lire, les partager, voire à les produire sur scène (je rêve d’en être un jour le spectateur, moi qui les ai jouées si longtemps !).

Parce que c’est à Nous.

Ces œuvres sont dans notre Domaine Public. En proposant cette licence, j’ai voulu qu’elles vous appartiennent à vous comme à moi. Parce que nous sommes bien plus forts et importants qu’une multi-nationale sourde et aveugle.

Je vous fais confiance pour défendre ce qui nous appartient, et que personne, pas même le géant Amazon, ne peut tenter de s’approprier ni d’enclore impunément.

Les bisous préconisés par Gwenn Seemel, j’ai pas envie de les faire à Amazon, mais à vous.

 

EDIT 01 : Amazon est synchro, juste en publiant cet article, je reçois des emails comme quoi mes commentaires sont refusés car ils ne respectent pas les « Guidelines » du commentaire Amazon. Quelle surprise !

EDIT 02 : Sur twitter, Jiminy Panoz me signale que tous les ebooks vendus via KDP (plate-forme d’auto publication) ont « Amazon EU Sàrl » comme vendeur… et que la meilleure manière de troller c’est d’utiliser le bouton « signaler un prix inférieur » comme sur l’image ci-dessous ! Amusez-vous bien !

signaler prix inférieur




Framagames : des jeux pour changer les idées aux lycéens

Le mois de juin sent bon les différents examens. Du collégien à l’étudiant, nombre de cerveaux surchauffent.
C’est le cas de notre mascotte qui prépare son M.A.D. (Master d’Aptitude à Dégoogliser).
Le Framablog, comme tous les grands médias nationaux, se devant de faire un reportage sensationnel sur cette période de l’année, nous nous sommes entretenu avec notre pinchot.

Framasoft : Comment se passent ces révisions ?

Notre mascotte dessinée par L.L. de Mars en pleines révisions.
Notre mascotte dessinée par L.L. de Mars en pleines révisions.

Pinchot : Ça va, ça va. Je viens de finir le chapitre sur les C.G.U. des principaux services privateurs. Il ne me reste que celles sur Windows 10 et il y a de quoi lire !

Pour te permettre de te changer les idées, on te propose une petite compilation de jeux libres…

Sympa, cela va m’aérer les neurones 😉 Mais j’ai beau regarder mon cours de dégooglisation et je ne vois aucune référence à ce projet. L’iceberg était finalement trop grand et vous vous êtes rabattus sur un projet plus simple à réaliser 🙁 ?

Non rassure-toi, nous sauverons bien la galaxie entière et notre programme n’est pas bouleversé. Nous concentrons toujours toute notre énergie sur le projet dégooglisons. Au lancement de la campagne, Framagames était déjà quasiment finalisé mais nous ne trouvions pas le moment opportun pour annoncer la sortie. Avec l’arrivée des examens de fin d’année, on s’est dit que c’était une bonne idée d’offrir cette petite respiration récréative.

Soit ! Mais en première année de M.A.D. nous avons eu un TD où on a testé de superbes jeux libres : Battle for Wesnoth, Supertuxkart, OpenArena… Et là, je ne vois aucun de ces hits !

C’est normal. L’objectif est de présenter des jeux libres qui se jouent en ligne, se téléchargent sur son PC, sa tablette… et ne nécessitent aucune installation supplémentaire.

Par contre, vous manquez d’originalité, les trois premiers jeux semblent quasiment identiques !

Capture d'écran du site Framagames
Framagames : cliquez sur l’image pour aller jouer ;)

2048Frama
Fork du célébrissime 2048 aux couleurs de Framasoft.

Je crois que tu vas devoir relire ton petit Stallman illustré. C’est justement tout l’intérêt du libre : pouvoir réaliser des versions dérivées des œuvres originales. On s’est même amusé à produire un Frama2048.

Cela me donne envie d’en découvrir plus. Si je tombe sur un jeu libre, je fais comment pour qu’il apparaisse sur Framagames ?

Tu vérifies tout d’abord qu’il s’agit bien d’un jeu sous licence libre (pas de libre diffusion), qu’il ne nécessite aucune installation particulière et tu nous informes via le formulaire de contact.

Entendu ! Bon c’est pas tout, mais il faut que je retourne à mes révisions !

Détendez-vous la productivité avec www.framagames.org




#FixCopyright : le bilan du vote par Julia Reda

Hier, la commission JURI du Parlement européen s’est réunie pour voter la version finale du rapport Reda, le rapport visant à dépoussiérer et harmoniser le droit d’auteur au niveau européen) avant que de le présenter au parlement.

Julia Reda a présenté sur son blog une analyse détaillée de ce qu’est devenu le rapport après des mois de tractations afin qu’il soit accepté par l’ensemble de la commission.

L’équipe framalang, armée de cafetières et de courage, a œuvré toute la nuit pour vous fournir une traduction de cette analyse. Sachez que la directive qui résultera de ce rapport durera au moins quinze ans… D’où l’importance d’avoir fait peser nos voix dans le débat aujourd’hui (et jusqu’à la séance plénière du Parlement entérinant le rapport en une directive).

Source : blog de Julia Reda.

Traduction : pouhiou, goofy, aziliz, Jerry, Obny, ZeHiro, laust, r0u, simon, Piup, TEALBO

Le Rapport Reda est adopté : un tournant dans le débat sur le droit d’auteur.

Aujourd’hui, la commission des affaires juridiques du Parlement européen (Ndt : la commission JURI) a approuvé à une large majorité une version amendée de mon rapport d’évaluation du droit d’auteur (le texte adopté n’est pas encore disponible, je mettrai un lien vers le document dès qu’il sera mis en ligne).

Le rapport, dans sa version modifiée, a été accepté par tous les groupes politiques — les deux seuls votes contre provenant de parlementaires européens de l’extrême-droite française (Front national).

photo provenant du blog de Julia Reda, vote final de la commission JURI
photo provenant du blog de Julia Reda, vote final de la commission JURI

Au travers de ce rapport, le Parlement reconnaît qu’une réforme du droit d’auteur est d’une urgente nécessité, pas seulement pour améliorer le Marché unique numérique, mais aussi pour faciliter l’accès à la culture et à la connaissance à tous les Européens. Ce rapport appelle la Commission européenne à prendre en compte une grande variété de mesures pour permettre aux lois qui régissent le droit d’auteur de se mettre en phase avec les réalités en perpétuelle évolution du numérique ; et d’améliorer l’accès transfrontalier à la diversité culturelle européenne, en allant plus loin que les réformes annoncées depuis longtemps par les commissaires.

Ce rapport marque un tournant dans l’approche du droit d’auteur en Europe : après des décennies pendant lesquelles les lois se sont concentrées sur l’introduction de nouvelles restrictions pour protéger les intérêts des ayants droit, il s’agit de la plus forte demande à ce jour de reconsidérer les droits du public — des utilisateurs, des institutions culturelles, des scientifiques ainsi que des auteurs, qui bâtissent aujourd’hui sur les fondations d’hier. C’est un appel à la réduction du flou juridique que les Européens subissent dans leurs interactions de tous les jours avec les contenus soumis au droit d’auteur, tout en protégeant les créateurs contre l’exploitation. Les propositions émises dans ce rapport, si elles sont mises en œuvre, n’auront aucun effet négatif important sur les revenus des créateurs, mais augmenteront grandement la capacité de chacun à participer à la culture et à l’éducation.

Pour la première fois, le Parlement demande des normes minimales pour les droits du public, conservés précieusement dans une liste d’exceptions au droit d’auteur, dont l’application par les États membres a été jusqu’ici complètement facultative. Le rapport met l’accent sur le fait que l’usage de ces exceptions ne peut pas être entravé par des contrats restrictifs et que les dispositifs de gestion numérique des droits (DRM) ne peuvent restreindre votre droit à faire une copie privée d’un contenu légalement acquis.

L’introduction de nouvelles exceptions est aussi posé, nommément à savoir :

  • autoriser les bibliothèques et les archives à numériser leurs collections efficacement ;
  • permettre le prêt de livres électroniques via Internet ;
  • autoriser les analyses automatiques de grandes portions de texte et de données (exploitation de texte et de données).

Stockholm Public Library CC-BY Samantha Marx
Stockholm Public Library CC-BY Samantha Marx

Pas de majorité parlementaire pour la majorité du public

Ceci étant dit, atteindre un consensus sur ce rapport a nécessité des concessions. Il s’est avéré impossible de construire une majorité parlementaire autour de plusieurs idées relevant du bon sens et demandées par la grande majorité de ceux qui ont répondu à la consultation publique que l’Union a conduite l’an dernier, des idées qui ont été complétées par des études scientifiques et des témoignages d’experts.

Le rapport ne demande plus à ce que toutes les exceptions soient obligatoires sur l’ensemble du territoire européen, ce qui aurait empêché de fermer à la frontière les droits des Européens à interagir avec des œuvres sous droit d’auteur.

Il n’y a pas eu de majorité pour une norme flexible et ouverte, ce qui aurait permis à la législation de couvrir de futurs développements qu’on ne peut prévoir à ce jour.

Au lieu de réduire sensiblement les délais de protection du droit d’auteur, ce qui aurait résorbé l’effet « trou noir du 20e siècle » où une large partie de notre histoire culturelle récente est devenue indisponible car elle n’est plus commercialement viable, mais est encore protégée, le Parlement n’a pu se résoudre qu’à appeler à la fin des extensions des délais de protection, et à éliminer les allongements nationaux à la durée de protection, comme en France où les héros de guerre bénéficient de 30 années supplémentaires pour leurs œuvres.

Les œuvres créées par des institutions publiques vont encore être sujettes au droit d’auteur, apparemment pour les protéger du peuple souverain qui a financé leur création, on demande seulement à la Commission de simplifier leur réutilisation.

Les grands groupes politiques n’ont pas seulement tourné le dos à ces idées qui ont rencontré un immense soutien populaire, selon la consultation ; ils ont spécifiquement insisté pour que la mention du nombre sans précédent de réponses d’utilisateurs finaux soit supprimée du rapport.

Nous avons assisté à un succès sans précédent de participation à la vie politique sur ces questions de droit d’auteur — et nous devons le rappeler régulièrement à nos représentants politiques. Il est inacceptable qu’autant de voix soient ignorées.

La nécessité d’un compromis a aussi eu pour conséquence un affaiblissement significatif du langage dans le rapport. Là où mon rapport initial posait des exigences audacieuses, la version finale demande maintenant seulement à la Commission d’évaluer certaines idées. Malheureusement, cela ne permet pas de mettre le Parlement en position de force dans le débat qui va suivre sur la proposition de loi.

meet the new authors

Nous avons essuyé deux coups durs.

Sur certains points, il était impossible d’arriver à un compromis, donc cela s’est soldé par un vote :

Au sujet de la liberté de panorama, un amendement a été adopté avec le soutien du groupe S&D (Ndt : Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen), précisant que l’usage commercial d’enregistrements et de photographies d’œuvres dans des lieux publics requiert la permission des ayants droit , disposition qui menace le travail de nombreux artistes et la légalité de plateformes commerciales de partage de photos comme Instagram et Flickr. Les réalisateurs de documentaires, par exemple, devraient demander la permission de tous les architectes, ainsi que celle de tous les artistes, dont les constructions, graffitis ou statues apparaissent dans le film.

Du fait de l’abstention des deux parlementaires GUE/NGL (Ndt : Confederal Group of the European United Left/Nordic Green Left, Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique), nous n’avons pas été en mesure de faire adopter un amendement autorisant la citation audio-visuelle, de manière à ce que le droit de citation ne s’applique plus qu’aux textes, mais soit étendu à toutes les formes d’expression culturelle. Cela signifie que les YouTubers et les podcasters resteront hors-la-loi, et que des pratiques aussi communes et répandues que les détournements en GIF resteront illégales.

Mais nous avons aussi contré beaucoup de propositions néfastes

Plus de 550 amendements ont été enregistrés pour modifier mon rapport initial — parmi lesquels des douzaines qui auraient eu des effets négatifs durables sur les droits collectifs et les libertés sur Internet. Durant les négociations, j’ai pu prévenir un grand nombre de ces menaces. Quelques exemples :

Les rapporteurs fictifs représentant les groupes PPE (Ndt : European People’s Party, Parti populaire européen) et ECR (Ndt : European Conservatives and Reformists Group, groupe des Conservateurs et Réformistes européens) ainsi que onze autres députés européens ont fait enregistrer cinq amendements qui cherchaient tous à effacer toute mention positive du domaine public (des œuvres non protégées par les droits d’auteur ou dont la durée de protection a expiré). Le rapport final maintient un vigoureux appel à sauvegarder notre richesse culturelle commune et à garantir que les œuvres appartenant au domaine public restent dans le domaine public quand elles sont numérisées.

La tentative d’un membre allemand du PPE de demander l’introduction d’un droit de copie connexe pour les éditeurs de presse a aussi été rejetée. En Allemagne et en Espagne, l’introduction d’une telle loi a entraîné des restrictions importantes à l’usage des liens internet et a fait peser une énorme menace sur l’innovation sur le Web, tout en n’apportant aucun gain réel aux éditeurs d’information.

Le rapporteur fictif du PPE, accompagné de onze autres députés européens, a soumis un amendement statuant que les « solutions fondées sur le marché » étaient la réponse qui permettrait aux bibliothèques de prêter des livres numériques — rejetant le fait que les bibliothèques ont besoin d’une base légale élargie pour prêter en ligne de la même façon qu’elles en ont une pour leur travail hors-ligne. La version suivante ne contient pas ces termes, et insiste sur le fait que le chemin à suivre est une exception légale pour le prêt numérique.

Un député allemand du groupe PPE a fait enregistrer un amendement explicitement laudateur envers les verrous numériques qui empêchent souvent les utilisateurs d’exercer les droits qui leur sont conférés par les exceptions aux droits d’auteur. Le compromis, à l’inverse, proclame de façon non équivoque que le droit de faire des copies privées ne doit pas être limité par la technique.

Les verrous numériques (DRM) dans la vraie vie
Les verrous numériques (DRM) dans la vraie vie

Plusieurs amendements proposés par le rapporteur fictif du groupe ADLE (Ndt : groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) et plusieurs députés européens du groupe S&D appelaient à criminaliser le partage de liens amenant sur des pages contenant des reproductions non-autorisées d’œuvres soumises au droit d’auteur — criminalisant les liens hypertextes, la pierre angulaire sur laquelle est construite le Web. À la fin, nous avons trouvé un compromis en oubliant totalement ce sujet, ce qui garantit que le rapport n’aggravera pas la situation actuelle.

C’est une étape d’un long voyage[1]

Le combat n’est pas terminé : le 9 juillet, la séance plénière — la totalité des 751 députés — se prononcera sur le rapport. Nous pouvons encore remporter des victoires contre les parties les plus néfastes de ce texte.

Je continuerai à me battre contre les mauvaises idées qui se sont glissées dans ce rapport, et pour demander à ce que de bonnes y soient intégrées.

Je compte sur vous !

[1] la route est longue, mais la voie est libre ! 😉




Illustrer le Disque-Monde avec du logiciel libre : l’exemple allemand.

Vous aussi, vous entendez régulièrement que le logiciel libre, c’est bien gentil… mais que pour les usages professionnels, ça vaut pas les grrrrros concurrents ? Alors laissez-nous vous parler du Disque-Monde.

Ces romans de feu Sir Terry Pratchett, connus en France par une minorité d’initiés, sont un succès éditorial fracassant, depuis plus de trente ans, partout dans le monde. Le britannique a l’humour férocement intelligent a su séduire un public si large que chaque édition est un enjeu économique immense.

Or voici que l’illustratrice des éditions allemandes du Disque-Monde, Katarzyna Oleska, donne une interview au blog du logiciel libre Krita, puisque c’est ce dernier qu’elle utilise pour dessiner Rincevent, Mémé Ciredutemps, la Mort et autres personnages de ce monde fantasy et fantaisiste.

Loin d’être une libriste convaincue, c’est la qualité, l’accessibilité et l’interopérabilité du logiciel qui l’ont séduite face aux solutions propriétaires de Adobe & consorts. L’équipe de Framalang ne pouvait passer à côté d’une telle occasion de mettre ainsi en valeur un logiciel de plus créé par et pour la communauté !

Source : Krita comes to Discworld
Traduction : HgO, Piup, Obny, Framasky, Omegax, sinma, Pouhiou, KoS, Vincent, goofy, numahell, r0u + les anonymes

Krita arrive dans le Disque-monde !

Color-of-Magic-z-napisami-Katarzyna-Oleska

Nous avons découvert que les couvertures des versions allemandes du Disque-monde étaient réalisées avec Krita et avons eu le privilège de discuter de son travail avec l’artiste concernée !

Salut, mon nom est Katarzyna Oleska, je suis illustratrice et je travaille pour des éditeurs, des magazines et des particuliers. Il y a quelques mois, je suis tombée sur un logiciel de dessin gratuit nommé Krita. Mon expérience avec des logiciels gratuits n’était pas terrible, mais à ma grande surprise, Krita était différent. Au début j’ai été submergée par le nombre de panneaux et d’options de configuration, mais j’ai rapidement compris qu’ils étaient là pour une bonne raison. Je suis tellement tombée amoureuse de Krita que j’ai laissé tomber mon vieux Corel Painter et ai commencé à utiliser Krita pour dessiner mes commandes. La plupart de mes dernières illustrations pour Terry Pratchett ont été réalisées avec Krita.

Comment en es-tu venue à réaliser des illustrations et des couvertures de livres, en premier lieu ?

J’ai commencé à réaliser des couvertures en 2003 lorsque j’étudiais encore l’architecture. J’ai toujours aimé dessiner et peindre et je voulais voir mes œuvres imprimées. Alors un jour j’ai tenté ma chance et ai envoyé un e-mail à un des éditeurs pour lesquels je voulais travailler. J’ai joint quelques échantillons de mon travail et j’ai immédiatement eu un premier emploi. Plutôt chanceuse. À cette époque, je travaillais encore à l’ancienne mais, avec le temps, j’ai fini par acheter une tablette graphique et commencé à travailler de façon numérique.

Pyramids-z-napisami-Katarzyna-OleskaComment trouves-tu du travail ?

C’est très variable. Parfois les commandes viennent à moi, d’autres fois c’est à moi de les chercher. Si c’est le client qui me contacte, c’est généralement par le bouche à oreille ou parce que le client a vu mon travail en ligne. Mais j’essaie aussi de contacter de nouveaux éditeurs et leur envoie des exemples de mon travail, mon portfolio, etc.

Peux-tu choisir quels livres tu veux illustrer, ou bien est-ce-que tu te contentes de créer ce que les éditeurs te demandent ?

Malheureusement je ne peux pas me permettre de choisir ce que j’illustre. Je peux refuser poliment si je pense que je ne peux pas fournir une bonne illustration, par exemple lorsque je sens que mon style ne conviendrait pas à l’histoire. Mais les éditeurs savent, généralement, dans quel domaine je fais du bon travail, ils connaissent mon portfolio et je n’ai encore jamais vraiment refusé de couverture.

Comment est-ce que tu détermines quelle scène ou personnage montrer sur la couverture ?

Je ne peux prendre de bonne décision concernant quelle scène ou quels personnages mettre sur la couverture que si je connais l’histoire, donc à chaque fois que j’ai l’occasion de lire un livre je la saisis. Étant moi-même une passionnée de lecture, je sais à quel point il est important que la couverture reflète le contenu ; en particulier avec une série telle que les romans du Disque-monde de Terry Pratchett. J’étais déjà une grande fan de Terry Pratchett, donc ce n’était pas un problème.

Lorsque je choisis une scène à peindre, j’essaye souvent d’analyser où se situe l’action principale de l’histoire. Très souvent je suis tentée de peindre une scène qui serait géniale sur la couverture, mais je me retiens à temps en me rappelant que cette scène particulière, bien qu’incroyable, ne vendrait pas tellement l’histoire. Donc j’en choisis une qui ira mieux et aussi qui résonnera également avec le titre. Par exemple, dans Au guet ! (dont le titre allemand se traduit par « Gardes, gardes ! », NdT), le seul choix raisonnable était de peindre les policiers fuyant le dragon qu’ils essayaient de traquer. Rien d’autre n’aurait vraiment pu marcher.

Parfois, cependant, c’est impossible de lire un livre à cause d’une date limite trop proche ou de la langue dans laquelle il a été écrit. Quand cela arrive j’essaie d’en apprendre autant que je peux sur le livre en passant par l’éditeur.

Guards-Guards-z-napisami-Katarzyna-OleskaQu’est-ce qui rend Krita différent des autres outils que tu as déjà pu utiliser ?

Le premier aspect et le plus évident est que ce logiciel est gratuit. C’est beau de voir que maintenant les jeunes artistes peuvent avoir accès à d’aussi bons outils sans dépenser beaucoup d’argent. En revanche je ne conseillerais jamais un logiciel en se basant seulement sur son prix. J’ai utilisé certains logiciels gratuits que je n’ai jamais appréciés. Ils ne faisaient pas de vieux os sur mon ordinateur. Avec Krita c’est différent — je pense qu’il se présente comme une solide alternative face aux logiciels phares du marché.

La prise en main de Krita me semble très naturelle. J’avais déjà travaillé sur Photoshop et Painter et, bien que je les apprécie, j’ai toujours espéré trouver un programme se situant entre les deux. En tant qu’illustratrice, je suis principalement intéressée par les outils de peinture ou dessin. Photoshop m’a toujours semblé trop technique et pas assez intuitif. Painter, bien qu’essayant de fournir un toucher pictural, n’y arrivait pas vraiment. Avec Krita j’ai presque l’impression que je suis en train de peindre. Le nombre d’options pour les brosses peut sembler déroutant au premier abord, mais cela aide à créer de nouvelles brosses qui sont personnalisées pour mon usage spécifique. J’aime particulièrement la façon dont Krita gère les motifs pour les brosses.

En quoi Krita est-il déjà mieux, et comment pourrait-il devenir encore meilleur ?

En plus des brosses, j’aime également les outils vectoriels dans Krita. Je n’avais jamais vu auparavant un programme où les outils pouvaient changer leurs caractéristiques en fonction du type de calque sur lequel ils sont utilisés (peinture/vecteur).

J’aime aussi le fait de pouvoir choisir une couleur avec la touche Ctrl et changer dynamiquement la taille de la brosse en maintenant la touche Maj enfoncée et en déplaçant mon stylet. Je n’ai souvent qu’à utiliser mon auriculaire pour contrôler les deux.

Pivoter le canevas est facile (Maj+Espace) et je suis accro au mode miroir comme je l’utilise pour vérifier les proportions de mes peintures (l’image miroir aide à détecter des imperfections). J’adore le fait que, lorsque j’utilise deux fenêtres pour un fichier, le mode miroir n’affecte qu’une seule des fenêtres. L’outil de déformation est également super. Je ne l’utilise pas énormément, mais je l’ai essayé et j’aime la façon dont il fonctionne. « Peindre avec des brosses multiples » (Multiple Brushes) et le « mode enveloppant » (Wrap Around Mode) sont sympas aussi, ils rendent la création de motifs tellement facile. Mais l’une des choses que je préfère est que je peux choisir mon propre outil de sélection de couleur avancé (Advanced Color Setting Shape and Type) et qu’il y a tellement d’options qui l’accompagnent.

En ce qui concerne ce qui pourrait être améliorés : lorsque je remplace le pré-réglage d’une brosse, je ne peux pas garder l’ancienne icône que j’avais créée. Peut-être qu’une option pour garder l’ancienne icône pourrait être ajoutée. Cela peut paraître un détail, mais quand j’utilise beaucoup de brosses, je suis habituée à leur icône et lorsqu’elle n’existe plus, je me mets à chercher ma brosse. L’autre amélioration serait la possibilité de fusionner plusieurs calques ensemble.

Peux-tu nous donner un rapide aperçu de ta façon de travailler ?

Bien sûr. En fait, j’ai préparé une courte vidéo qui montre comment je travaille. C’est un croquis pour Trois Sœurcières de Terry Pratchett. J’utilisais alors la version antérieure de Krita mais ma méthode de travail reste la même.


Vidéo « Painting Terry Pratchett cover in Krita »

(vidéo en Anglais, des sous-titres sont disponibles sur YouTube)

Pour une couverture de livre, est-ce que tu travailles en collaboration étroite avec l’éditeur, ou est-ce que tu ne lui fournis qu’une illustration auquel cas tu ne vois le résultat final qu’une fois qu’il est publié ?

Très souvent, avant même que je ne commence le croquis, l’éditeur m’envoie la première version de l’agencement de la couverture pour que je puisse me rendre compte de l’espace avec lequel je dois travailler. Parfois, cependant, quand l’éditeur ne connaît pas l’agencement final, il me donne des indications et me laisse décider de l’espace que je veux laisser pour le titre. La plupart du temps, après que je lui ai donné le croquis initial, il peut me corriger et me demander de modifier un peu l’arrangement. Pour ce qui est de l’illustration finale, j’ai un contrôle absolu dessus jusqu’à ce que je l’envoie par e-mail à l’éditeur. Une fois qu’il a été approuvé, ce à quoi elle va ressembler une fois publiée n’est plus de mon ressort. Parfois on peut m’envoyer la version finale de la couverture pour que je puisse savoir ce à quoi elle va ressembler une fois imprimée et que je puisse faire quelques suggestions de dernière minute, mais je n’ai pas réellement de contrôle sur la couverture elle-même.

Quelles sont les contraintes (couleur, résolution, format de fichier) et défis particuliers lorsque tu travailles pour une impression ?

J’aime travailler avec des formats plus grands. Je pense qu’une peinture rend mieux lorsqu’elle est réalisée en grand format, puis réduite à la taille de la couverture, plutôt que lorsqu’elle est peinte seulement en ayant en tête le petit format final. Une grande taille me force à être plus précise sur les détails et à la fin l’image est plus nette, et de meilleure qualité. De plus, le client pourrait vouloir plus tard réutiliser le dessin pour une affiche et je sais alors que la peinture aura un très bon rendu.

J’ai l’habitude de travailler avec des fichiers psd (Photoshop Document, NDT). J’utilise beaucoup de calques et c’est pour moi le meilleur format de fichier. Lorsque j’envoie le fichier final, j’aplatis l’image et l’enregistre en tiff. C’est certainement plus lourd qu’un jpg, mais il n’y a pas de perte de qualité. Je travaille aussi en mode RVB mais je passe toujours en CMJN à la fin pour voir à quoi ça va ressembler à l’impression (il y a moins de couleurs en CMJN). Si nécessaire je corrige les erreurs que je vois.

Sorcery-z-napisami-Katarzyna-Oleska

Pour voir plus d’œuvres de Katarzyna, allez voir son site : www.katarzynaoleska.com

Maison d’édition : Piper – www.piper.de

Lettrage : Guter Punkt – www.guter-punkt.de

Exceptionnellement, toutes les illustrations de cet article sont sous copyright Piper – Katarzyna Oleska




RMLL 2015 : pré-commandez vos goodies Framasoft !

Logo RMLL
Logo RMLL 2015

Vous le savez, les RMLL se dérouleront cette année du 4 au 10 juillet à Beauvais.
Pour beaucoup d’entre vous, c’est l’occasion de venir nous rencontrer, et parfois en profiter pour acheter les différents goodies Framasoft, des T-shirts aux livres édités par Framabook, en passant par les magnifiques stickers détourés et les CD Framazik.

Pour nous, cela représente une charge logistique importante, des stocks qui sont parfois détériorés, des quantités de produits souvent très supérieures à ce qui sera vendu, pour pouvoir satisfaire tout le monde. (Certes, l’année dernière, nous avons quelque peu sous-estimé le succès de nos nouveaux T-shirts). C’est pourquoi cette année, nous allons proposer une nouvelle formule.

Stand Framasoft Limité

Nous ne tiendrons pas un stand pendant toute la durée des RMLL, mais nous comptons expérimenter une nouvelle formule. Un stand sera bien entendu tenu pendant les journées grand public, cœur de cible de la mission d’éducation populaire de Framasoft.

Mais nous serons pendant le reste des rencontres en mode plus mobile (n’hésitez pas à nous arrêter quand vous nous apercevez, nous serons ravis d’échanger avec vous, voire – si on nous y oblige – boire des bières, ou des bières). Cette année donc, nous ne viendrons pas avec autant de goodies que les années précédentes. Nous aurons de quoi présenter les différents produits et éventuellement quelques exemplaires à vendre, mais cela restera très limité, et nous renverrons sans doute majoritairement vers la boutique en ligne EnVenteLibre. Cela nous permettra de profiter d’avantage des rencontres pour discuter avec les gens présents, assister aux conférences, travailler sur nos projets, boire des bières, et sans doute bien d’autres choses.

Cependant, nous sommes conscients qu’acheter les produits sur stand permet, en plus du plaisir de pouvoir refaire le monde avec nous quelques instants, d’éviter les frais de port et profiter rapidement de tous ces goodies de vos rêves (comment ça, j’en fais trop ?) C’est pourquoi nous allons mettre en place un système de pré-réservation des produits. De cette façon, vous profitez de ce que vous voulez commander, et vous profitez deux fois plus de nous. Elle n’est pas belle, la vie ?

Stand Framsoft au RMLL 2014 de Montpellier
Stand Framsoft au RMLL 2014 de Montpellier

Comment cela va-t-il se dérouler ?

En trois temps :

  1. Vous pré-commandez les produits que vous voudrez récupérer jusqu’au 30 juin 23h42 (nous tolérerons quelques minutes de retard si vous le demandez avec un grand sourire, dans la joie et la bonne humeur), en passant par notre formulaire de contact, précisant ce que vous souhaitez commander, ainsi que votre nom et un numéro de téléphone auquel vous serez joignable pendant les RMLL.
  2. Vous pourrez alors venir retirer votre pré-commande et la régler directement sur place lors des journées grand public. Évidemment, si vous n’êtes pas présents pendant ces deux journées, précisez quelles sont vos disponibilités les autres jours. Nous essaierons de nous arranger avec vous dans la mesure du possible. Le cas de l’annulation de commande est décrit plus bas.
  3. Et voilà, il n’y a pas de 3e temps. Tout le monde est content.

Si vous ne venez pas récupérer votre pré-commande

Nous ne voulons pas mettre en place de paiement anticipé, cela compliquerait l’opération pour nous comme pour vous, et puis nous avons naturellement confiance en ceux qui passeront commande. Toutefois, merci de nous informer rapidement si vous ne pouvez pas venir retirer comme prévu votre pré-commande. Si par exemple vous pouvez la récupérer plus tard dans la semaine, il est sans doute possible de s’arranger (vous le savez, nous sommes des gens adorables).

Si vous ne l’avez pas retirée pendant les journées grand public sans nous avoir prévenu, nous ne pourrons pas garantir votre réservation, et nous serons amenés à proposer les goodies à d’autres personnes intéressées.

Besoin de conseils pour vos acquisitions ?

Alors précommander, c’est bien… Oui mais que pré-commander, nous demanderez-vous ? Eh bien on a nos petites idées.

 

Avant de dormir, CouvertureLes Framabooks à ne pas rater !

Souvent sur les RMLL, on nous demande des biographies de Richard Stalmann, afin de se les faire dédicacer… De plus on sait de source sûre que Pouhiou sera présent lors de ces RMLL, et pourra donc vous dédicacer les romans des NoéNautes… Et même si Gee ne pourra pas y être cette année, ne passez pas à côté des BD du GKND !

Sans oublier que l’équipe Framabook n’a pas chômé ces derniers mois. Outre les incontournables Histoire et Culture du Libre (un ouvrage de référence pour parfaire votre culture du monde libriste) et Option Libre (pour mieux connaître les licences libres et donc le droit d’auteur) nous avons récemment édité :

  • Libres Conseils, un recueil traduit collaborativement pour découvrir les conseils que des libristes auraient aimé recevoir avant de se lancer dans leur projet,
  • un livre de thermodynamique, pour ceux qui cherchent une application concrête à prix accessible,
  • Avant de Dormir, un roman sombre et organique de la redoutable Lilly Bouriot, à ne pas manquer pour les fans de Lovecraft ou Neil Gaiman.

Ayez la Frama-Classe durant les RMLL

ce dessin n'est pas contractuel ;p
ce dessin n’est pas contractuel ;p

Notre grrrrrrrrros succès du stand des RMLL 2014, ce sont les nouveaux T-Shirt Framasoft. Il y a le Just Sudo It, pour les sportifs du GnuNux, et le ForkMe I’m Famous, pour les clubbers de l’open source. Ces T-Shirt sont une édition limitée, donc mieux vaut vous précipiter dessus tant que nous en avons, après il sera trop tard ! Attention, veuillez noter que la version débardeur-femme (parce que chez les libristes barbus, il y a aussi des barbuEs 😉 ) taille petit, pensez à prendre une taille au dessus de ce que vous prenez histoire d’être à votre aise !
Autrement, nous avons toujours les beaux T-Shirt Framasoft, aussi disponibles en débardeurs femmes (qui là aussi, taillent une taille en dessous de vos habitudes) et les stickers détourés Framasoft pour mettre nos pingouins, euh, nos manchots… bref, nos pinchots sur votre ordinateur préféré.

 

Edit 16/06 : une erreur s’est glissée dans l’article originel, Simon « Gee » Giraudot ne pourra pas être des nôtres lors de ces RMLL… Pardon pour la fausse joie !




MyPads : point de la semaine 24

Ce n’est pas parce que l’on approche du but que nous allons oublier le point hebdomadaire. Le voici donc.

MyPadsSemaine 24 : ce qui a été fait

Avant la version bêta

  • Ergonomie
    • amélioration de la page de vue et édition du pad, en y ajoutant des liens vers les actions communes sur le pad;
    • possibilité d’ouvrir le pad dans un nouvel onglet;
    • désactivation des liens du menu non encore implémentés (modules des favoris et d’administration);
    • correction de l’affichage du statut de favori dans la vue du pad;
    • ajout des actions communes par le biais d’icônes directement sur la liste de groupes et dans la vue groupes pour les pads;
    • quelques aides en plus.
  • fonctionnel
    • traduction de l’interface de l’anglais au français;
    • langue par défaut en anglais, sauf si le navigateur de l’utilisateur est paramétré dans une autre langue et que la traduction existe;
    • ajout de la possibilité de changer de langue dans l’en-tête de MyPads;
    • choix de la langue à la création de compte et dans le profil utilisateur;
    • sauvegarde en base de données;
    • tests unitaires et fonctionnels associés.
  • Correction de l’ordre de démarrage du plugin au sein d’Etherpad et réutilisation de la session Express créée par Etherpad sous MyPads.

Une partie de ces améliorations a fait suite au lancement d’une pré-bêta en interne lundi et après les retours de membres de Framasoft.

MyPads bêta

Le serveur qui devait accueillir la bêta a été préparé pour la recevoir et un script a été écrit de manière à ce que les données soient régulièrement remises à plat. La version en ligne suit la branche de développement de MyPads et, outre le fait que cette version ne soit pas optimisée ni terminée,  il est possible d’y voir s’y glisser des anomalies plus ou moins gênantes.

L’ensemble des tâches encore à mener avant la version stable a été listée sur le Gitlab. Des bonus sont prévus dans les mois à venir et intégreront une branche develop lorsque la version stable sera publiée.

La bêta a été lancée jeudi par une annonce sur le Framablog ainsi qu’une actualité Ulule à destination des donateurs.

Durant ces quelques jours, un plantage du serveur d’applications a été éprouvé. Il était dû à une mauvaise protection au niveau de l’API dans le cadre de la vérification du mot de passe d’un utilisateur déjà authentifié. Si aucun mot de passe n’était donné, ce qui n’était pas possible sur le client Web sans modification directe du code HTML, la fonction de cryptographie lancée s’interrompait, entraînant avec elle MyPads et Etherpad. L’anomalie n’a pas été remontée par le testeur mais a pu être débusquée et corrigée. Des tests unitaires ont été écrits de manière à éviter que cela ne se reproduise dans de futures versions.

Au total, quelques centaines de personnes se sont connectées au serveur et ont testé le plugin. Nous avons eu assez peu de retours : quelques-uns en commentaires sur l’annonce, sur Framaspère ou encore directement sous Gitlab. Nous sommes conscients que la nécessité de créer un compte sous notre instance Gitlab peut être ressenti comme une contrainte mais il est important pour Framasoft d’héberger ses données. Github n’est utilisé que comme miroir et les anomalies n’y sont par conséquent pas activées. Notez cependant qu’il vous est possible de vous identifier avec un compte Github, si vous le souhaitez.

N’hésitez en tout cas pas à nous faire parvenir vos critiques, suggestions. Elles sont importantes afin de nous aider à finaliser un outil de bonne qualité. Et bien sûr, merci à celles et ceux qui ont pris le temps de tester.

Semaine 25 : ce qui doit être fait

Vous avez déjà en main la liste des éléments prévus pour ce mois mais plus précisément, ces prochains jours :

  • la localisation côté serveur des messages de l’API, et notamment les messages d’erreurs qui sont affichés directement sur le client Web;
  • le module de gestion des favoris : pads, groupes;
  • la récupération de l’identifiant utilisateur pour un usage par défaut au sein des pads créés, ainsi que la possibilité, offerte dans le profil, d’opter pour une couleur préférée;
  • les pages publiques : pour partager un groupe, un lien pourra être donné à vos contacts afin qu’ils puissent afficher directement au sein de MyPads les groues publics ou privés (dans ce cas, le mot de passe sera demandé avant toute interaction).

MyPads

MyPads : week 24

It’s not because beta version has been released that we will forget the weekly point. Here it is.

Week 24 : what have been done

Before the beta

  • User Interface
    • pad view and update module improvements with common actions on the pad;
    • a new button to open the pad edition in a new tab;
    • deactivation of menu items not yet implemented (bookmarks and admin);
    • display fix for pad view bookmarking status;
    • addition of common actions through icons from the group list view for groups and from the group details view for pads;
    • more help texts and icons.
  • Features
    • translation of the user interface from English to French;
    • English is the default language except if the user Web browser has been defined with another language and translation exists;
    • ability to update the language from MyPads header;
    • language selection at subscription and on the user profile;
    • database saving;
    • related unit and functional testing.
  • Fix the launch order of the plugin inside Etherpad; Express session share between Etherpad and MyPads.

Part of these improvements have been made after an intern pre-beta launch on Monday and Framasoft members feedbacks.

Beta

The Linux Server that powers beta version has been prepared to receive it and a script has been written for regular data wipe-out. Online demo version follows the master branch of MyPads. Besides this version is not yet optimized nor finished, you can suffer from temporary bugs or problems there.

Remaining tasks before stable version has been listed on our Gitlab. A few bonus are planned for the next months and will be slowly merged from the future develop branch to the stable one.

Beta has been launched Thursday with a Framablog news and an Ulule one, for donors.

During this couple of days, one crash has happened. Because of a bad protection of the public API, as part of password check of a already authenticated user. When no password is given, thing not possible with the Web client unless intentional modification of HTML code, the used crypto function stops, carrying MyPads and Etherpad. The bug has not been reported but we achieve to found and fix it. Some unit tests have been written in order to avoid a come back in future versions.

In total, hundreds of people go to the beta and test it. However, we’ve got few reactions : some comments at the bottom of the blog post, on Framaspere Diaspora node or on our Gitlab. We are aware that creating an account on our Gitlab instance to interact can feel like a constraint but it is important to Framasoft to host its own data. Github is only used as a mirror and so issues are not activated there. Please note you can login with your Github account if you want to.

In any case, do not hesitate to give us your criticisms, suggestions and feelings. It’s important to help us to offer you good quality software. And of course, thanks to all who take some time to test MyPads.

Week 25 : what will be done

You already have planned elements for this month but in details, these next days :

  • server side localization for API messages, especially error messages that are directly displayed in the Web client;
  • bookmarks module for pads and groups management;
  • user login usage for created pads, and the option, inside the user profile, to select a favorite color;
  • public pages : for group sharing, an URL may be sent to your contacts, allowing them to see public or private groups directly inside MyPads (in the last case, the password will be asked before any interaction).



Mozilla & Pocket : et si on montrait la force du Logiciel (vraiment) Libre  ?

On aime beaucoup la fondation Mozilla, et le plus poilu de nos navigateurs web : Firefox. Alors, forcément, parfois, on a envie d’être encore plus exigeants avec ceux qu’on aime en leur rappelant pourquoi on les aime.

Mozilla, Pocket et Framabag

Depuis quelques jours, Mozilla a poussé une mise à jour de FireFox intégrant l’application Pocket, un logiciel de lecture en différé… qui est privatif (mais pas le bout de code, intégré à Firefox 38.0.5 et suivants, qui lui est open source) et qui centralise nos données.

C’est d’autant plus dommage que des solutions réellement Libres et Open source existent, que ce soit Wallabag (dont nous avons ouvert une instance nommée Framabag) ou l’outil qui existait déjà dans Firefox (comme le rappelle Nicolas Lœuillet, un des développeurs de Wallabag, dans une discussion en anglais reproduite ici).

Alors voilà, chers ami-e-s de Mozilla, chers utilisateurs et utilisatrices de Firefox… On va pas vous faire la morale. Mozilla doit faire des choix, et à eux de savoir le prix des libertés qu’ils nous font gagner (en aidant Pocket à re-rédiger ses CGU, comme ils l’auraient fait) face à celles que l’on perdra (ensemble).

On veut juste en profiter pour démontrer, une fois de plus, les belles choses que permettent le Libre et le collaboratif.

Découvrez Framabag

Vous ne savez pas ce qu’est Pocket, Wallabag ou Framabag ? Pas de souci. Chez Framasoft, on a des bénévoles tellement swag qu’illes prennent de leur temps libre pour vous faire une présentation drôle, Libre et simple histoire d’expliquer ce qu’est une application de read-it-later à votre papé !

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Vous pouvez télécharger cette présentation à cette adresse, elle est signée Pyves sous licence CC-BY-SA (mais c’est pas parce que c’est pas sous licence Beerware que vous pouvez pas lui payer une bière à l’occasion !) et a été réalisée grâce à RevealJS… et Gégé.

 

Une présentation faite grâce à Gégé !

Gégé, c’est le GEektionerd GEnerator ! Il s’agit d’un fork du logiciel ComicGen de Chamb, qui permet de créer des images hyper simplement à partir d’une base de dessins. Cyrille, un de nos bénévoles, l’a forké en utilisant quelques dessins du geektionnerd afin que l’on puisse s’amuser avec les personnages de Gee.

Sauf que depuis que Pyves nous prépare cette belle présentation, on s’est dit que Gégé manquait de contenu ! Qu’à cela ne tienne… Un autre bénévole, Obny, est allé farfouiller dans les BD du geektionnerd pour nous aider à nourrir Gégé d’une trentaine de nouveaux dessins !

On peut donc désormais créer ses propres aventures en deux clics et trois roulés de mollette, comme ça :

troll connards

Toi aussi, viens tester Gégé ici !

Bienvenue chez les FramaColibris

La présentation de Pyves mettant en valeur l’application de Nicolas (et de son équipe), le travail de recherche d’Obny dans les dessins de Gee, le boulot d’intégration de Cyrille dans un fork du logiciel de Chamb… Voilà la force du Libre : des collaborations (et parfois des moments de poilades) rendues possibles grâce à des rencontres autour de nos claviers.

Depuis quelques mois, Framasoft a timidement ouvert aux bénévoles et bonnes volontés un forum pour demander et intégrer vos participation à l’aventure : www.framacolibri.org . Le nom est inspiré à la fois du mouvement Colibris (à découvrir et partager ^^) mais aussi de la légende… Un petit oiseau amène des gouttes du lac pour éteindre l’incendie de la forêt, car même si ça paraît insignifiant, il « fait sa part ».

framacolibri logo

C’est sur ce sujet que Pyves nous a rejoint pour proposer à framabag sa magnifique présentation. Et c’est à l’occasion de cette annonce que Obny a aidé Cyrille à trouver et intégrer plus de dessins à Gégé.

La morale de cette histoire, nous demanderez-vous…? Elle est simple :

« La route est longue, mais la voie est libre… surtout lorsque chacun-e fait sa part. »




La première démonstration de MyPads est disponible !

Framapad — un de nos services Libre, Éthique, Décentralisé et Solidaire les plus utilisés — permet de rédiger des documents collaborativement et en temps réel.

Basé sur le logiciel libre Etherpad, Framapad héberge aujourd’hui plus de 300 000 documents, grâce à vos dons qui nous permettent de maintenir le service.

Malheureusement, ce service souffre de deux manques importants :

  • l’impossibilité de regrouper les pads créés (par exemple par thèmes, ou tout simplement pour les retrouver facilement plus tard) ;
  • l’impossibilité de protéger ses pads (pour protéger des données confidentielles, des travaux scolaires, etc.).

Le crowdfunding de MyPads

Framasoft avait donc lancé un appel à financement participatif, afin de collecter une somme qui permettrait de développer un module comblant ces deux lacunes.
La somme fut récoltée en quelques semaines, et nous avions donc pu nous lancer à la recherche d’un prestataire pour effectuer ce développement.

Débuté en janvier 2015, le développement a pris un peu de retard, mais l’adage du libre ne dit-il pas : « Ça sortira quand ça sera prêt » ?

Eh bien, bonne nouvelle : une première démo est disponible !

Un exemple de groupe dans MyPads
Un exemple de groupe dans MyPads

Ceci est une première démonstration.

Alors attention, hein : dans « première démonstration », il y a « première » et « démonstration » !

« Première » car le plugin n’est pas terminé. Il devrait l’être pour l’anniversaire de la clôture de l’appel à participation, c’est-à-dire le 30 juillet prochain.
Cela signifie que beaucoup de choses vont encore évoluer dans les 50 prochains jours. Et surtout qu’il est encore loin d’être complet. Donc, ne vous étonnez pas si certaines choses ne fonctionnent pas comme vous vous y attendriez. Et inutile de nous rapporter que les couleurs ne vous plaisent pas : elles sont tout sauf définitives 😉

« Démonstration » car les comptes et les documents créés sur la démo seront régulièrement effacés. Il ne faut donc surtout pas vous en servir pour créer des documents dans un cadre professionnel, car vos contenus peuvent être effacés d’une heure sur l’autre.

Prendre le temps de bien faire

Alors, les esprits chagrins se plaindront sans doute du délai de développement d’un tel plugin. Cela s’explique principalement par le fait que le développement a réellement commencé au début de l’année 2015, et que le prestataire ne pouvait consacrer 100% de son temps à ce projet (ce qui était convenu et accepté par Framasoft).

Par ailleurs, le développement d’un tel plugin est loin d’être trivial. Plus de 60 000 lignes de codes auront été écrites lors de 200 commits.

Enfin, nous aurons fait le maximum pour vous tenir au courant de l’avancement du projet, avec plus de 20 billets blog, qui ont aujourd’hui pris un rythme hebdomadaire.

Bref, nous vous encourageons à tester le plugin, tout en gardant à l’esprit qu’il reste encore pas mal de travaux à effectuer d’ici fin juillet.

Mypads - Contenu
Exemple de contenu dans un pad protégé

D’ici là, vous pouvez aussi :

  • installer votre plugin sur votre instance d’etherpad (il faudra cloner le dépot et faire un npm install à la main, car MyPads ne sera poussé sur npmjs qu’une fois le développement considéré comme stable) ;
  • nous remonter vos remarques sur le dépôt du GitLab Framasoft (qui, rappelons le, est ouvert à tous).

 

> Tester le plugin MyPads <