Rencontre avec trois papas du Coding Goûter

Des kids, du code et du cake…

Le 29 septembre dernier je me suis rendu avec Adrienne Alix (Wikimédia France), Frédéric Couchet (April, de dos sur la première photo) et nos enfants respectifs à un « Coding Goûter » parisien.

Jugeant l’expérience tout à fait intéressante, et ma fille aussi (au tableau sur la seconde photo, présentant son travail sur Scratch), j’ai proposé aux organisateurs Julien Dorra, Jonathan Perret et Raphaël Pierquin un entretien pour en savoir plus et donner éventuellement envie d’essaimer.

Coding Goûter - CC by

Bonjour, pouvez-vous vous présenter succinctement ?

Julien : J’anime des communautés techno-créatives 🙂 C’est à dire que je crée les bonnes conditions pour que des personnes d’horizons différents créent avec les technologies d’aujourd’hui. Dans des universités, pour des institutions, et bien sûr avec Dorkbot Paris, Museomix, ArtGame weekend… et Coding Goûter !

Jonathan et Raphaël : Nous sommes tous les deux papas et développeurs. Nous travaillons chez /ut7, une coopérative d’agilistes. Notre métier, c’est d’aider d’autres développeurs à travailler en équipe. Nous animons aussi des ateliers de co-apprentissage avec des enfants de plus de 25 ans : nos formations, mais aussi Dojo de Développement, Agile Open, Dojo Lean Startup, soirées Cambouis…

Alors un « Coding Goûter » c’est quoi ?

Raphaël : Un Coding Goûter, c’est un rendez-vous festif avec des gâteaux, où petits et grands apprennent à programmer, ensemble.

Julien : C’est aussi un moment pour partager le plaisir de créer des choses avec du code, et d’expérimenter. Et pour les adultes qui, comme moi, ont programmé quand ils étaient enfants mais ont ensuite arrêté d’écrire des programmes – c’est une manière de réveiller une pratique qui était passé au second plan. Il y a des peintres du dimanche, je me revendique comme codeur du dimanche !

Comment l’idée est-elle donc née ?

Julien : J’ai rencontré Jonathan lorsqu’il a participé au premier – et au second ! – ArtGame weekend. Après ça, on a beaucoup discuté de ce que pouvait signifier l’éducation au code, de l’impact des nouveaux outils, à quoi pouvait ressembler un jeu de programmation.

Jonathan : Je cherchais à partager avec mes filles mon métier de développeur, mon plaisir d’écrire des programmes. J’étais frustré de ne pas trouver les moments « à la maison ». D’où l’idée d’un goûter avec des enfants, où l’on programmerait.

Julien : J’ai lancé de mon côté une petite enquête pour mieux comprendre ce que les parents (non tech inclus) pensaient du sujet. Les dizaines de réactions extrêmement diverses nous ont assez étonnés. Cela allait de l’évidence, au dégoût de l’idée même d’apprendre aux enfants à programmer !

Jonathan : Finalement, un matin de décembre 2011, j’ai réalisé que nous avions déjà toutes les cartes en main. Il suffisait de choisir une date, lancer des invitations et ouvrir les bureaux de /ut7 un samedi après-midi.

Raphaël : Quand Jonathan a évoqué son idée, j’étais enthousiaste. Ma motivation première, était de montrer à mes enfants ce qu’était mon métier. Après plusieurs séances, ce qui persiste, c’est le même plaisir que celui de jouer aux LEGO avec mon fils : s’amuser en construisant des choses ensemble.

Vous en êtes désormais à huit Coding Goûters, quel retour d’expérience en faites-vous ? Qu’est-ce qui a bien fonctionné ? Qu’est-ce qui peut être amélioré ?

Julien : On sait qu’il ne faut pas trop d’enfants, 12 c’est bien. On sait aussi que à la maison, ça marche moins bien, on est pas assez hors-contexte. Il y a plein de sollicitations, y compris pour les grands !

Raphaël : Une leçon essentielle que j’ai apprise : quand il s’agit d’apprendre, les adultes sont des enfants comme les autres. Une autre encore : c’est important de ponctuer les goûters avec des pauses où l’on prend le temps de célébrer les réalisations des participants. Une piste d’amélioration : publier un petit manuel pour aider de potentiels organisateurs de Coding Goûters à se lancer.

Est-ce facile de gérer en même temps différentes classes d’âge (quant on sait par exemple les écarts qu’il peut y avoir entre un enfant de 6 ans et de 12 ans) ?

Julien : Cela ne se pose pas dans ces termes. On vient avec nos enfants. Chacun fait.

Raphaël : Nous utilisons le même principe que dans les formations pour adultes de /ut7 : une grande variété d’activités, et la liberté pour chacun de choisir ce dont il a besoin pour apprendre. Ça marche très bien, encore mieux qu’avec des groupes sans enfant.


Julien : Séparer les classes d’âge peut sembler plus facile, mais c’est une homogénéité fictive. Les enfants d’un même âge n’ont ni le même niveau, ni les mêmes envies. Par exemple un enfant de 10 ans avait envie de créer des applications iPad, ce qui l’a motivé pendant tout un goûter pour explorer Xcode et Objective-C. Un grand de 14 ans pendant ce temps-là faisait du RoboZZle.

Plutôt que des séances « one shot » envisagez-vous d’organiser à terme des « Coding Goûter » plus réguliers tout au long de l’année avec le même groupe d’enfants-parents ? Et de ce fait pouvoir alors proposer quelque chose de plus structuré et progressif ?

Julien : Ce ne sont déjà plus des séances uniques, puisque nous avons organisé près d’un Coding Goûter par mois tout au long de 2012. Selon leurs disponibilités, les enfants et les adultes reviennent d’un goûter à l’autre. Mais derrière cette régularité, il n’y a pas de volonté de structurer l’apprentissage, ni d’introduire de la progressivité. C’est un moment d’exploration, de découverte. Le but n’est pas d’enseigner. Le but n’est pas l’acquisition de compétence en soi. De la même manière que l’on ne fait pas faire du dessin aux enfants pour qu’ils acquièrent une compétence technique précise.

Raphaël : Pour moi, le Coding Goûter est avant tout un loisir créatif, famillial et social. De fait, les familles qui participent, ponctuellement ou régulièrement forment une communauté qui crée une continuité entre chaque séance. Néanmoins, nous ne suivons pas de plan d’une séance sur l’autre, et ce n’est pas prévu.
Je me lancerai peut-être un jour dans la construction d’un programme structuré, mais ça sera en plus du Coding Goûter.

Ne pensez-vous pas que les « Coding Goûter » viennent combler une lacune, un vide de l’Education nationale ? Un déficit aussi bien dans le fond (inviter à coder, à créer) que dans la forme (le dispositif pédagogique assez novateur que vous proposez). A moins que vous jugiez que tout va bien et que chacun est à sa place ?

Raphaël : La pauvreté du programme informatique de l’école m’attriste, et le potentiel de progression est énorme. Attention néanmoins : la recette des Coding Goûters n’est pas nécessairement adaptée au contexte de l’école.

Jonathan : Je regrette également de voir que l’école ne donne plus aux enfants l’occasion de découvrir la magie de la programmation, comme nous en avons eu la chance à l’époque du plan « Informatique pour tous », mais elle ne peut peut-être pas tout faire non plus…

Julien : Au cours des prochaines années, on va à nouveau beaucoup entendre parler de l’enseignement de la programmation. La discussion est actuellement très active au Royaume-Uni, cela va revenir en France.
Et tu peux être sûr que cela sera principalement axé sur le « besoin de développeurs pour l’économie numérique ». On n’est pas du tout sur cet axe. On a envie que nos enfants programment, et oui, c’est vrai qu’ils ne le font pas à l’école et c’est dommage – car ils vont passer beaucoup de temps à l’école. Mais on ne cherche pas à fournir des développeurs aux SSII françaises dans 15 ans ! Probablement même le contraire 🙂
Est-ce qu’on comble un manque ? Avant tout, on comble un manque… pour nous et nos enfants ! Puis les enfants de nos amis, de nos collègues 😉
D’une certaine manière, on a été obligés de reconnaître qu’on répondait à un besoin fort, car nous avons des emails réguliers de parents qui veulent en organiser dans leur ville, ou être avertis du prochain goûter. À peine visibles, nous étions déjà sollicités.
Est-ce qu’on peut-être une part de la réponse aux difficultés de l’école de s’ouvrir aux changements sociaux en cours ? Pour l’instant non : on est en parallèle du système scolaire, et nous n’avons aucun lien avec les instances scolaires.

Si je vous dis que les « Coding Goûter » c’est quand même encore un « truc de bobos », vous pensez que c’est juste un gros troll ou bien une remarque valide ?

Raphaël : Quand j’avais 8 ans, dans ma campagne, il y avait un « club informatique » (MO5 rul3z !). C’était comme un Coding Goûter, mais sans les gâteaux. Ça me passionnait, je n’étais pas le seul, et personne ne s’en étonnait. On ne connaissait pas encore le mot « bobo », ni le mot « troll », d’ailleurs. Cela dit, oui, je suis bobo, et troll-proof, aussi.

Jonathan : La contrainte que nous avons mise pour l’accès au Coding Goûter, à savoir le fait de faire participer parents et enfants ensemble, crée probablement une barrière pour certaines familles où tout simplement les activités partagées ne sont pas la norme. Je ne peux qu’espérer que d’autres formats existeront pour donner à chaque enfant une chance de découvrir la programmation.

Julien : Coding Goûter est issu de parents qui apprécient la culture du code, et qui ont envie de la partager avec leur enfants. Il y a eu des réactions vaguement négatives. La ligne de partage ne semble pas être le niveau d’études, le niveau d’intellectualisme ou le revenu, mais plus la vision de la technologie comme quelque chose de positif, créatif, avec un empowerment possible ou comme un aspect négatif et enfermant de la vie contemporaine.
À ma connaissance, il y a des enfants de tout milieu qui ont envie de coder.
À l’opposé, il y a des parents de milieux aisés qui n’ont aucune motivation pour encourager leurs enfants à programmer, et même au contraire, y sont hostiles.
Maintenant, si la vraie question est « quelle diversité pour les Coding Goûter ? » on peut noter que nous avons déjà une parité fille-garçon des enfants qui est unique pour des sessions de programmation mixte (en fait, on a même toujours eu plus de filles que de garçons…).
C’est un bon signe. Il y a un effet de réseau sur les parents, c’est certain, tout simplement car on est un tout petit groupe qui grandit de proche en proche. Mais du coup, il y a peu de pression de sélection sur les enfants.

Plus concrètement, quels sont, dans le détail, les logiciels que vous proposez ? Quels sont leurs spécificités ? Pourquoi les avoir choisis ?

Julien : On a testé beaucoup de choses, et on continue de tester des nouveaux outils. Il y a des choses incroyables qui se passent du côté des outils web, dans le navigateur. J’ai adoré faire du LiveCodeLab avec des ados, en particulier.
Mais les grands classiques comme Scratch sont toujours aussi intéressants.
Le choix se fait sur la facilité de prise en main, le niveau des enfants (et des adultes !), le but (si un enfant veut faire un jeu sur tablette, on va l’orienter vers GameSalad, par exemple), et les découvertes du moment.

Raphaël : Pour les logiciels : à chaque séance, on en essaye de nouveaux, et on garde ceux qui nous plaisent.
Je choisis les logiciels en fonction du ou des participants qui programment avec moi, par exemple avec un enfant qui ne sait pas encore lire, ou avec un ingénieur, j’aime bien commencer avec RoboZZle, tandis qu’avec des enfants de 5 à 7 ans, on se raconte une histoire, et on construit un jeu petit à petit sur Scratch. Même si ils ne conçoivent qu’une petite partie de l’algo, le plaisir d’avoir créé est bien là ! En général, on arrête de programmer quand ça devient plus amusant de jouer que de créer le jeu.
Scratch est aussi idéal pour la tranche d’âge intermédiaire : souvent, des groupes de deux ou trois enfants de 8 à 50 ans se forment. Ils suffit de les mettre sur la voie, et ils parviennent à créer des programmes, en s’appuyant sur les participants les plus expérimentés (pas nécessairement les plus âgés). Et avec des garçons pré-ados, on a tenté de construire un circuit logique dans un univers virtuel (Minecraft). Pas facile de faire collaborer tous ces avatars !

Comprenez-vous ceux qui (comme nous) souhaitent que les logiciels proposés soient « le plus libre possible » ?

Raphaël : Oui. Et d’ailleurs, goûter au plaisir d’utiliser du code que l’on a écrit soi-même, c’est faire un premier pas dans les traces qui mènent au logiciel libre, non ?

Jonathan : Je trouve cela assez sain. Au quotidien, je n’utilise pas que des logiciels libres, mais quand j’en ai l’occasion j’essaie d’expliquer à mes enfants ce qu’est un logiciel libre afin qu’elles puissent plus tard faire des choix informés.

Julien : Le logiciel libre fonctionne évidemment en harmonie avec les pratiques d’appropriations collectives.
Il y a des raisons idéologiques à ça, mais il y a aussi des raisons pratiques. Un exemple très concret : les enfants français ont besoin que les interfaces, la documentation, les exemples, soient traduits en français. Un outil libre est traduisible dès que la communauté le veut.
Par exemple, j’ai pris l’initiative de traduire LiveCodeLab, les tutoriaux en particulier, car je trouvais que c’était un outil fascinant, et je voulais voir comment les enfants et les ados allaient l’utiliser. Un code ouvert et un développeur amical, et cela a pris quelques heures !
Cela dit, j’aime les contradictions. Tester tous les outils, c’est se confronter, et confronter les enfants les plus grands, aux choix de leurs outils, aux système parfaits mais propriétaires et verticaux, aux possibilités des outils ouverts d’être modifiés, aux rythme d’évolutions des outils qui ne sont pas les mêmes.
De fait, des outils payants et fermés auront bien sûr bien moins de succès dans le contexte des Coding Goûters que des outils libres. La partie grise ce sont les outils propriétaires gratuits ou freemium très bien réalisés, comme GameSalad, qui ont une position unique et intéressante. On aime GameSalad comme on aime Photoshop, ou Google Docs. Un bel outil logiciel reste un bel outil logiciel.

Est-ce que vous avez déposé le nom et le concept de « Coding Goûter » ? Comme j’imagine que non, cela signifie que tout le monde peut en organiser ! Vous connaissant un peu, j’imagine même que c’est quelque chose que vous encouragez. Quels conseils donneriez-vous donc, comment vous contacter et trouver trace des « Coding Goûter » précédents ?

Jonathan : Pas de marque déposée effectivement. L’idéal serait au contraire que le mot devienne aussi banal que « week-end » ou « pique-nique » !

Julien : On encourage tout le monde à organiser des Coding Goûters, bien sûr !
On imagine que dans quelques temps, il y aura des Coding Goûter un peu partout en France, et ailleurs, et que nos enfants pourront y participer où qu’ils soient, se faire de nouvelles copines et de nouveaux copains.
Ce qui ne doit pas arriver, c’est de laisser le concept être avalé par les habitudes antérieures, et devenir trop scolaire ou trop orienté-animateur et donc moins exploratoire et moins dirigé par les désirs créatifs des enfants.
Si vous participez avec vos enfants à un Coding Goûter, vous savez que ça ne sera pas un cours ou un tutoriel, que vous pourrez rester avec vos enfants, qu’il y aura des démo-spectacles par les enfants – et des gâteaux ! Ce sont tous ces petits détails qui comptent pour nous.
Le format est encore en évolution, on teste des choses – mais on tient énormément à l’esprit.

Un dernier mot, un prochain rendez-vous ?

Julien : Il y a des Coding Goûter presque tous les mois. Pour être averti du prochain, il suffit d’envoyer un message à contact AT codinggouter.org, ou de fréquenter notre groupe Facebook.

Raphaël : A ceux qui voudraient organiser leur Coding Goûter : lancez-vous ! Si vous ne savez pas comment vous y prendre, venez nous voir, ou mieux : demandez de l’aide à vos enfants.

Coding Goûter - CC by




Nouveau Framabook : « Au temps pour moi » tome 4 de la série BD Geektionnerd

Nous sommes tellement contents de vous présenter ce nouvel opus Framabook que nous allons le faire trois fois :

En mode « BD à la cool »

(par son auteur même, c’était bien le moins)

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

En mode « communiqué de presse »

(parce qu’on sait aussi être sérieux parfois)

Des journées portes-ouvertes dans un laboratoire de mathématiques fondamentales, ça n’a rien de très excitant. Sauf lorsqu’on y découvre un mystérieux modem temporel qui pourrait bien amener les trois amis bien plus loin qu’ils n’auraient pu l’imaginer…

Pour cette 4e aventure, Gee (Simon Giraudot) met sa verve et son humour au service d’un conte retourverslefuturiste à la morale joyeusement libertaire. Au programme : voyage dans le temps over-clocké, redémarrage de systèmes totalitaires, et compilation de piques sur les brevets et la propriété intellectuelle !

Depuis 3 ans qu’il tient le blog geektionnerd.net (sans oublier sa chronique hebdomadaire ici-même), Gee a eu le temps d’affiner sa plume. Sur son site, il alterne des planches de courtes définitions, et les longs récits publiés dans la collection Framabook. Cette 4e histoire est forte de cette expérience. Les références geeks sont présentes et pointues, tout en restant accessibles pour l’internaute lambda. Trouvant un bel équilibre entre narration et humour, le récit de Gee sort ses héros de leur quotidien, et séduit par son audace. Une BD libre à lire pour réfléchir, pour rire et pour le plaisir.

En mode « Marketing TF1 »

(avec la participation de quelques membres de Locaux Motiv’)

Locaux Motiv' - Geektionnerd Tome 4

-> Pour vous procurer l’ouvrage

-> Retrouvez toute la collection Framabook




Framalab, le laboratoire des projets Framasoft

Quoi, Framalab ? Encore un néologisme au préfixe « Frama » !

Mais cette fois-ci ce n’est pas une nouveauté proprement dite. Il s’agit de l’espace portail où nous entreposons un certains nombres de nos projets, qu’ils soient encore dans les (frama)cartons ou déjà en production mais considérés pour plusieurs raisons comme des versions « alpha » ou « bêta ».

Framalab

Si nous étions open source on pourrait parler de « lieu d’incubation », mais comme nous sommes plutôt logiciel libre on va dire que c’est notre joyeux bazar (plus ou moins) organisé 😉

Nous ne vous détaillerons pas ici les projets qui y figurent parce que le principe c’est que ça tourne tout le temps.

Certains deviendront, qui sait, de futurs grands succès de notre réseau (certains le sont même déjà un peu à notre échelle à nous). D’autres ne verront peut-être jamais le jour (surtout si on ne relève pas nos finances actuelles, rappel subtil et subliminal quant à la possibilité de nous soutenir). Et il y a tous ceux qui vont arriver dans le futur car ce ne sont pas les idées qui manquent (ce qui manque c’est… bon on ne va pas recommencer !).

Vous y trouverez des projets déjà connus, mais en descendant plus bas dans la page d’accueil, il se pourrait bien que vous fassiez quelques découvertes…

-> Visitez Framalab




Ça a débuté comme ça, par un simple tweet sur le peigne liturgique…

Aujourd’hui c’est le top départ de la désormais traditionnelle levée de fonds annuelle et internationale visant à financer et soutenir tous les projets de la fondation Wikimedia, l’encyclopédie Wikipédia en tête.

Vous ne le savez peut-être pas mais les dons collectés en France se partagent pour moitié entre la fondation et l’association Wikimédia France.

Il y a deux ans nous avions relayé un excellent reportage de la télévision suisse qui précisait la destination et illustrait l’usage des dons helvètes. Cette année nous vous proposons de mettre modestement en avant une action parmi tant d’autres de Wikimédia France : le partenariat avec le Musée de Cluny.

Je cite ce dernier (Elisabeth Taburet-Delahaye Conservateur général du Patrimoine, directrice du musée de Cluny et Claire Séguret Responsable adjointe Communication et Mécénat, musée de Cluny sur le blog du Ministère de la Culture) :

L’encyclopédie Wikipedia est aujourd’hui au cœur des pratiques quotidiennes de nos visiteurs, mais également des universitaires et des conservateurs. En mars 2012, Wikimedia Foundation se classe 5e groupe français en terme d’audience sur Internet.

En étant présent sur cette formidable plateforme, le musée répond à sa mission première de diffusion du savoir et va à la rencontre d’un large public. L’amélioration d’articles existants ou la création de nouvelles entrées sont également une possibilité pour l’établissement, au moment même de la refonte de son site, de sensibiliser ses équipes aux spécificités de l’écriture pour le web, mais aussi aux notions d’outil collaboratif ou à la question des licences libres. C’est également l’occasion d’un travail collectif au sein du musée, transcendant les habituels cloisonnements.

Et c’est ainsi que deux ateliers ont été organisés en juin dernier. Pour en savoir davantage nous vous invitons à écouter le très intéressant entretien ci-dessous (vidéo réalisée par Buzzeum).

Mais ce qui est également intéressant c’est l’originalité de la toute première prise de contact dont il est rapidement fait mention dans l’entretien : un simple tweet d’Adrienne Charmet-Alix, directrice des programmes de l’association, s’étonnant du peu d’informations concernant un objet du musée, le peigne liturgique. Et rien non plus sur Wikipédia, pas d’article !

Qu’à cela ne tienne, une fois à la maison elle s’attelle à la tâche pour réparer cette incongruité. Mais nouveau problème : l’absence d’image pour illustrer le propos, tant il est vrai qu’il y a des articles qui se bonifient grandement avec des photos ad hoc

Alors elle interpelle gentiment le compte Twitter du musée via son propre compte :

Et :

Ceci fit prendre conscience à l’animatrice du compte (en l’occurrence Claire Séguret) qu’il y avait une demande et un besoin. Et c’est ainsi que l’aventure commença…

Fin de l’histoire, Je peux désormais vous donner le lien vers l’article (illustré) Peigne liturgique de Wikipédia et vous inviter à suivre ce lien 😉




L’industrie du copyright a tout compris à Internet (et des veaux qui le peuplent)

Pendant que nous sommes tout occupés à paramétrer notre smartphones ou à répondre par un « poke » à un « poke » de nos amis Facebook, l’industrie du copyright fait pression et participe à mettre en place des lois qui dessinent les contours d’un monde assez terrifiant pour nos libertés.

Et ce n’est pas, comme on l’affirme souvent, qu’elle ne capte rien à Internet. C’est au contraire parce qu’elle a trop bien compris les dangers qui la menacent.

Un billet cinglant de Rick Falkvinge, que nous aimons beaucoup traduire par ici, et qui vient d’ouvrir une section française de son blog grâce au dynamisme de Paul Neitse et de Jean-Marc Manach. D’ailleurs, zut alors, je m’aperçois au moment de la mise en ligne que ce dernier a déjà traduit l’article en question ! Bon, tant pis, ça fera deux versions, c’est aussi cela les licences libres 😉

Thomas Leuthard - CC by

Comment l’industrie du copyright conduit à une dystopie du type Big Brother

How The Copyright Industry Drives A Big Brother Dystopia

Rick Falkvinge – 12 novembre 2012 – Blog personnel
(Traduction : Mnyo, ehsavoie, lgodard, @paul_playe, ordiclic, PostBlue)

Bien trop souvent, j’entends que l’industrie du copyright ne comprend pas Internet, ne comprend pas la génération du net, ne comprend pas à quel point la technologie a changé. Non seulement c’est faux, mais c’est dangereusement faux. Pour vaincre un adversaire, vous devez d’abord comprendre comment il pense plutôt que de le présenter comme le mal. L’industrie du copyright comprend exactement ce qu’est Internet, et qu’il doit être détruit pour que cette industrie garde un soupçon de pertinence.

Regardez les lois qui sont proposées en ce moment : écoutes téléphoniques généralisées. fichage des citoyens, exile par excommunication… Toutes ces lois poursuivent un dessein commun : elles ont pour but de recentraliser les autorisations pour publier idées, connaissances et culture, et punir avec une sévérité totalement disproportionnée quiconque se mettrait en travers du chemin des gardiens.

Être en position de gardien, ou avoir eu ce poste de gardien, apprend à quiconque ce qu’est le pouvoir, dans le pire sens du terme. Si vous pouvez décider quels seront la culture, le savoir et les idées dont pourront profiter les gens – si vous avez la position pour dire si oui ou non une idée sera publiée – alors cela va bien au-delà du pouvoir de la simple publication. Cela vous met en position de choisir. Cela vous met dans une position où vous décidez quel sera le cadre de référence pour tout le monde. Cela vous donne littéralement le pouvoir de décider ce que les gens diront, ressentiront et penseront.

La possibilité de partager idées, culture, et connaissance sans permission ou traçage est inscrite dans les fondements du net, comme c’était le cas pour le service postal lors de sa création. Quand nous envoyons une lettre par courrier, nous et nous seuls choisissons si nous nous identifions comme expéditeur sur l’enveloppe, dans le courrier pour le seul destinataire, ou pas du tout. De plus, personne n’ouvrira nos enveloppes scelées durant le voyage juste pour vérifier ce que nous envoyons.

L’internet reproduit cela. Il est parfaitement raisonnable que nos enfants y aient les même droits que ce qu’ont pu avoir leurs parents. Mais si nos enfants ont ces même droits, dans un milieu où ils communiquent, cela rend une partie de certaines industries obsolètes. C’est donc ce que l’industrie des ayant-droit essaie de détruire.

Ils font pression pour des lois qui introduisent l’identification et le traçage de nos logs de connexion. L’industrie du copyright a été l’un des plus forts soutien de la directive de rétention des données en Europe, qui impose l’enregistrement de nos communications, pas les contenus mais le journal et l’historique de nos sessions (qui avons-nous contacté ? quand ? pour quelle durée ? et ce pendant un temps significatif. Ce sont des données qu’il était absolument interdit de conserver auparavant pour des questions de vie privée. L’industrie du copyright s’est arrangée pour tourner cette interdiction en obligation.

Ils font pression pour introduire des lois impliquant la responsabilité (pénale) à tous les niveaux. Une famille de quatre personnes peut être traduite en justice par un cartel d’industries, dans un salle d’audience où la présomption d’innocence n’existe pas (en procédure au civil). Et ils militent pour que les transporteurs de courriers scellés soient responsables des messages qu’ils transportent. Cela va à l’encontre de siècles de pratique des services postaux en acceptant leurs desiderata extrajudiciaires, en dehors des salles d’audience où les gens ont encore des droits minimums à se défendre.

Ils font pression pour des lois qui introduisent les écoutes téléphoniques pour des populations entières et agissent en justice pour le droit de le faire avant que cela ne devienne la loi. Ils l’ont fait de toute façon sans le dire à personne.

Ils font pression pour des lois permettant d’envoyer des gens en exil (en leur supprimant l’accès au net), les empêchant d’exercer leur fonction dans la société, s’ils écrivent ce qu’il ne faut pas dans des lettres scellées.

Ils font pression pour des lois de censure active comme nous n’en avions plus connues depuis un siècle, utilisant la pédopornographie comme cheval de Troie (qui n’a aucun effet, bien au contraire, sur cette dernière).

Ils font pression pour des lois introduisant une traçabilité, même pour des délits mineurs, incluant spécifiquement le partage de la culture (qui ne devrait pas évidemment pas être un délit). Dans certains cas, lorsqu’il s’agit de violer la vie privée, ces lois donnent à l’industrie du copyright des droits plus forts qu’elle n’en donne aux forces de police.

Réunissons ces lois iniques et il va être enfin possible, enfin, de se de se débarrasser de notre liberté d’expression et de nos droits fondamentaux, tout ça pour soutenir une industrie non-nécessaire. Cela crée un Big Brother cauchemardesque, au delà de ce qu’auraient jamais pu imaginer les gens il y a à peine une décennie. Ma sempiternelle question est la suivante : pourquoi les gens préfèrent-ils s’accommoder de cela au lieu de fracasser la chaise la plus proche sur la tronche de ces bâtards ?

Par exemple, nous avons entendu dire que les FAI (Fournisseur d’Accès à Internet) des États-Unis d’Amérique vont commencer à se soumettre aux diktats de l’industrie du copyright dans le traitement de ses propres clients, jusqu’à les déposséder de leur citoyenneté et de leur droit à l’anonymat. Un jeu que l’on pourrait appeler : j’envoie mamie dans le box des accusés. Un cas d’école de mauvaises relations avec la clientèle dans les futurs manuels de marketing : faire en sorte que vos clients puissent être traduits en justice (et perdre) par des organisations industrielles dans un jeu truqué où ils ne sont mêmes pas présumés innocents. Sérieusement, à quoi pensent donc les FAI ?

Aujourd’hui, nous exerçons nos droits fondamentaux – le droit à la vie privée, le droit à l’expression, le droit à la correspondance, le droit de s’associer, le droit de se réunir, le droit à une presse indépendante, et bien d’autres droits – par le biais de l’Internet. Par conséquent, un accès anonyme et non censuré à Internet est devenu un droit aussi fondamental que les droits que nous exerçons à travers lui.

Si cela veut dire qu’une industrie stupide qui fait de fines galettes de plastique ne peut plus faire d’argent, peu me chaut qu’ils fassent faillite ou vendent de la mayonnaise à la place.

C’est leur problème.

Crédit photo : Thomas Leuthard (Creative Commons By)




Nous avons enfin compris pourquoi le diable s’habillait en Prada

Ce que la culture du libre dans la mode peut nous apprendre (en version originale Lessons from fashion’s free culture) , tel est le titre d’une conférence TED de Johanna Blakley.

Elle nous a tant est si bien impressionnés que nous avons décidé de l’extraire du millier d’excellentes autres interventions pour la mettre un peu en lumière ici, car elle entre souvent directement en résonance avec la ligne éditoriale de ce blog.

« Dans le secteur de la mode, il n’existe que très peu de protection de la propriété intellectuelle. Il y a la protection de la marque commerciale, mais pas de protection du droit d’auteur, et aucune véritable protection sous brevet. La seule vraie protection est celle de la marque commerciale. Cela implique que n’importe qui peut copier n’importe quel vêtement porté par n’importe qui dans cette pièce et le vendre comme sa propre création. La seule chose qui ne puisse pas être copiée, c’est l’étiquette de la marque commerciale attachée au vêtement. »

Il en résulte un dynamisme propice à l’échange, au partage et à l’innovation. alors que dans le même temps, et nous le savons bien, c’est un secteur souvent très lucratif.

« Ma proposition, c’est que la mode peut être un bon point de départ pour chercher un modèle pour les secteurs créatifs à l’avenir. »

Et pour aller plus loin : De la mode à l’impression 3D : petit voyage dans les angles morts du droit d’auteur sur le blog S.I.Lex.

Johanna Blakley: Lessons from fashion’s free culture

Licence Creative Comonns By-Nc-Nd

Transcription

J’ai entendu une histoire incroyable sur Miuccia Prada. C’est une créatrice de mode italienne. Elle va dans une boutique vintage à Paris avec une amie. Elle fouille. Elle trouve une veste Balenciaga. Elle l’adore. Elle l’examine sous tous les angles. Elle regarde les coutures. Elle regarde la confection. Son amie lui dit « Mais achète-là. » Elle répond, « Je vais l’acheter, mais je vais aussi la reproduire. » Bon, les universitaires dans le public doivent se dire « C’est du plagiat, ça. » Mais en réalité, pour une fashionista, c’est le signe du génie de Miuccia Prada : elle peut fouiller dans l’histoire de la mode et choisir LA veste qui n’a pas besoin de changer d’un iota, et qui est actuelle, pile dans l’esprit du moment.

On peut aussi se demander si c’est illégal pour elle de faire cela. En fait, ce n’est pas illégal. Dans le secteur de la mode, il n’existe que très peu de protection de la propriété intellectuelle. Il y a la protection de la marque commerciale, mais pas de protection du droit d’auteur, et aucune véritable protection sous brevet. La seule vraie protection est celle de la marque commerciale. Cela implique que n’importe qui peut copier n’importe quel vêtement porté par n’importe qui dans cette pièce et le vendre comme sa propre création. La seule chose qui ne puisse pas être copiée, c’est l’étiquette de la marque commerciale attachée au vêtement. C’est une des raisons pour lesquelles on voit des logos affichés sur tous ces produits. C’est parce que c’est beaucoup plus dur pour les copieurs de copier ces créations parce qu’ils ne peuvent pas copier le logo. Mais si vous allez dans Santee Alley (NdT : un quartier de Los Angeles connu pour la contrefaçon), oui. Oh, oui. Dans Canal Street (NdT : une rue commerçante de New York), je sais. Et parfois c’est sympa, n’est-ce-pas.

Donc, la raison de tout cela, la raison pour laquelle le secteur de la mode n’a pas de protection du droit d’auteur c’est parce que les tribunaux ont décidé il y a longtemps que les vêtements ont un caractère trop utilitaire pour être éligible à la protection du droit d’auteur. Ils ne veulent pas qu’une poignée de créateurs détiennent les éléments de base de notre habillement. Sinon tous les autres devraient payer une licence pour un poignet ou une manche parce Machin Bidule en est propriétaire. Mais trop utilitaire ? C’est comme ça que vous qualifiez la mode ? C’est du Vivienne Westwood. Non. On peut éventuellement dire que la mode est trop bête, trop inutile.

Mais, ceux d’entre vous qui connaissent bien le raisonnement derrière la protection du droit d’auteur, qui est que sans droit de propriété, il n’y a pas de moteur à l’innovation, peuvent être réellement surpris par, à la fois, le succès critique du secteur de la mode ainsi que sa réussite économique. Ce que je vais vous présenter aujourd’hui est que parce qu’il n’y a pas de protection du droit d’auteur dans le secteur de la mode, les créateurs de mode ont en fait eu la possibilité d’élever la création utilitaire, des choses pour couvrir nos corps nus, à une chose perçue comme un art. Comme il n’y a pas de protection du droit d’auteur dans ce secteur, il y a un système de créativité très ouvert et créatif.

Contrairement à leurs cousins dans la création, les sculpteurs, les photographes, les réalisateurs ou les musiciens, les créateurs de mode peuvent piocher dans toutes les créations de leurs pairs. Ils peuvent prendre n’importe quel élément de n’importe quel vêtement dans l’histoire de la mode et l’intégrer à leur propre création. Ils sont également célèbres pour, vous savez, surfer sur l’air du temps. Et là, je les soupçonne d’avoir été influencés par les costumes d’Avatar. Peut-être un tout petit peu. Impossible aussi de déposer les droits sur un costume.

Donc, les créateurs de mode possèdent la palette la plus large qu’on puisse imaginer dans le secteur de la création. Cette robe de mariée, là, est faite de fourchettes jetables. Et cette robe est faite d’aluminium. J’ai entendu dire que cette robe fait un bruit de carillon éolien quand on marche. Donc, l’un des effets secondaires magiques d’une culture de la copie, ce qui est le cas ici en fait, c’est que des tendances se mettent en place. Les gens pensent que c’est magique. Comment ça se fait ? Eh bien, c’est parce que les gens ont le droit de se copier les uns les autres.

Certains croient que quelques personnes au sommet de la chaîne alimentaire de la mode dictent, en quelque sorte, ce que nous allons porter. Mais si on parle à un créateur de n’importe quel niveau, y compris ces créateurs de haut vol, ils disent toujours que leur principale source d’inspiration, c’est la rue, où les gens comme vous et moi refont à notre sauce personnelle nos propres looks vestimentaires, et c’est véritablement là qu’ils trouvent une bonne part de leur inspiration créatrice. Donc, c’est un secteur où le haut comme le bas dictent la tendance.

Maintenant, les géants de la mode à consommer ont probablement le plus bénéficié de l’absence de protection du droit d’auteur dans la mode. Ils sont réputés pour reproduire des créations de luxe et les vendre à très bas prix. Et ils ont dû subir beaucoup de procès, mais en général, les créateurs ne gagnent pas ces procès. Les tribunaux ont répété encore et encore, « Vous n’avez pas besoin d’une protection de propriété intellectuelle supplémentaire. » Quand on voit des copies comme celle-là, on se demande, mais comment les marques de luxe arrivent-elles à survivre ? Si on peut avoir ça pour 200 euros, pourquoi en payer mille ? C’est une des raisons pour laquelle nous avons fait une conférence ici, à l’USC (NdT : University of Southern California – Université de Californie du Sud), il y a quelques années. On a invité Tom Ford. La conférence était intitulée : « Prêts à partager : la mode et la propriété de la créativité. » Et nous lui avons posé cette question, mot pour mot. Voilà sa réponse. Il venait de faire un passage réussi chez Gucci en tant que créateur principal, au cas où vous ne le saviez pas.

Tom Ford : « Et nous avons découvert après une recherche extensive pas si extensive que ça en fait, une recherche assez simple, que le client de la contrefaçon n’était pas notre client. »

Imaginez. Les clients des boutiques de Santee Alley ne sont pas ceux qui vont faire du shopping chez Gucci. (Rires) C’est un segment très différent. Et vous savez, une contrefaçon, ce n’est jamais pareil qu’une création originale de luxe, du moins en termes de matières, les matières sont toujours moins chères. Mais parfois, même une version moins chère peut avoir des côtés charmants, peut inspirer encore un peu de vie dans une tendance à l’agonie. La copie a beaucoup de qualités. L’une d’elles, soulignée par de nombreux critiques culturels, est que nous disposons maintenant d’un éventail de choix bien plus large que jamais auparavant dans les créations. En fait, c’est surtout grâce à la mode à consommer. Et c’est une bonne chose. Nous avons besoin d’un large éventail de choix.

La mode, que vous le vouliez ou non, vous aide à projeter votre identité face au monde. A cause de la mode à consommer, les tendances mondiales s’établissent bien plus vite qu’auparavant. Et en fait, c’est bon pour les faiseurs de tendance. Ils veulent que les tendances soient en place afin de pouvoir changer de produit. Les fashionistas veulent garder un temps d’avance sur la mode. Elles ne veulent pas porter la même chose que tout le monde. Ainsi, elles veulent passer à la prochaine tendance dès que possible.

Je vous le dis, pas de répit pour les modeux. A chaque saison, ces créateurs doivent lutter pour trouver la nouvelle idée formidable que tout le monde va adorer. Et ça, laissez-moi vous le dire, c’est très bon pour les bénéfices. Maintenant, bien sûr, il y a un tas d’effets secondaires provoqués par la culture de la copie sur le processus créatif. Stuart Weitzman est un créateur de chaussures qui a beaucoup de succès. Il s’est beaucoup plaint du fait que les gens le copient. Mais dans une interview que j’ai lue, il a dit que ça l’a vraiment forcé à améliorer sa production. Il a dû trouver de nouvelles idées, de nouvelles choses difficiles à copier. Il a trouvé ce talon compensé Bowden qui doit être fabriqué en acier ou en titane. Si on le fabrique à partir d’un matériau moins cher, il va se fissurer en deux. Ca l’a forcé à être un peu plus innovant.

Et en fait, ça m’a rappelé ce grand du jazz, Charlie Parker. Je ne sais pas si vous avez entendu cette anecdote, mais moi si. Il a dit que l’une des raisons pour lesquelles il avait inventé le be-bop c’est qu’il était quasiment sûr que les musiciens blancs ne sauraient pas reproduire la sonorité. Il voulait que ça soit difficile à copier. C’est ce que les créateurs de mode font tout le temps. Ils essayent de construire un look caractéristique, une esthétique, qui reflète leur identité. Quand d’autres le copient, tout le monde le sait parce qu’ils ont fait défiler ce look sur le podium, et que c’est une esthétique cohérente.

J’adore ces créations de Galliano. Ok, on passe à la suite.

C’est assez semblable au monde des comiques. Je ne sais pas si vous saviez que les blagues ne peuvent pas être non plus déposées sous droit d’auteur. Donc, quand les phrases drôles étaient vraiment à la mode, tout le monde se les piquait. Mais maintenant, nous avons un autre type de comique. Ils développent un personnage, un style caractéristique, vraiment comme les créateurs de mode. Et leurs blagues, comme les créations d’un créateur de mode, ne marchent vraiment que dans cette esthétique. Si quelqu’un vole une blague à Larry David (ndlr : un humoriste américain), par exemple, ce n’est pas aussi drôle.

Ce que font aussi les créateurs de mode pour survivre dans la culture de la copie, c’est d’apprendre à se copier eux-mêmes. Ils se copient tout seuls. Ils concluent des accords avec les géants de la mode à consommer, et ils trouvent un moyen de vendre leur produit à un tout nouveau segment du marché, le marché des clients de la contrefaçon.

Bon, certains créateurs de mode vont dire, « Il n’y a qu’aux Etats-Unis qu’on ne nous respecte pas. Dans les autres pays, il existe une protection pour nos créations artistiques. » Mais si on se penche sur les deux autres marchés majeurs du monde, il s’avère que la protection offerte est inefficace en réalité. Au Japon, par exemple, qui est le troisième marché, je crois, ils ont une loi sur les créations qui protège les vêtements mais le niveau pour prétendre à la nouveauté est si élevé qu’il faut prouver que le vêtement n’existait pas du tout auparavant. Il doit être totalement unique. C’est à peu près le niveau d’originalité d’un brevet aux Etats-Unis, que les créateurs de mode n’atteignent jamais, n’atteignent que rarement ici aux Etats-Unis.

Dans l’Union Européenne, ils ont choisi la direction opposée. Un niveau de nouveauté très bas, tout le monde peut déposer quelque chose. Mais même si c’est le foyer du secteur de la mode à consommer et qu’on y trouve beaucoup de créateurs de luxe, en général, ils ne déposent pas leurs vêtements, et il n’y a pas beaucoup de procès. Il s’avère que le niveau d’originalité est trop bas. Quelqu’un peut débarquer, prendre la robe de quelqu’un d’autre, couper sept centimètres en bas, aller en U.E. et le déposer en tant que création nouvelle et originale. Donc ça n’arrête pas les artistes de la contrefaçon. En fait, si on regarde le registre, bon nombre des créations qui y sont déposées sont des t-shirts Nike quasi identiques les uns aux autres.

Mais ça n’a pas découragé Diane von Furstenberg. Elle est la présidente du Comité des créateurs de mode d’Amérique, et a dit à ses électeurs qu’elle allait obtenir la protection du copyright pour les créations de mode. Cependant, les revendeurs ont pulvérisé ce concept. Je ne pense pas que la législation aboutisse à grand-chose. Parce qu’ils comprennent à quel point il est difficile de faire la distinction entre une création piratée et quelque chose qui fait partie d’une tendance mondiale. Qui est le propriétaire d’un look ? Il est très difficile de répondre à cette question. Pour cela, il faut beaucoup d’avocats et beaucoup de temps devant les tribunaux. Et les magasins ont décidé que ce serait bien trop cher.

Vous savez, le secteur de la mode n’est pas le seul à ne pas bénéficier la protection du droit d’auteur. Beaucoup d’autres secteurs n’ont pas de telle protection y compris le secteur alimentaire. On ne peut pas déposer légalement sur une recette de cuisine parce que c’est une série d’instructions, ce sont des faits. Et on ne peut pas déposer légalement l’apparence et la saveur d’un plat, aussi unique soit-il. Pareil pour les automobiles. Peu importe leur apparence déjantée ou cool, impossible de déposer légalement la création de la carrosserie. C’est un utilitaire, voilà pourquoi. Pareil pour le mobilier. C’est trop utilitaire. Les tours de magie, je crois que ce sont des instructions, un peu comme des recettes. Pas de protection du droit d’auteur non plus. Pour les coiffures, pas de protection aussi. Pour le logiciel en open source, les codeurs ont décidé qu’ils ne voulaient pas de la protection du droit d’auteur. Ils se sont dits qu’ils seraient plus innovants sans ça. C’est très dur d’obtenir une protection pour des bases de données. Les tatoueurs, ils n’en veulent pas ; ce n’est pas cool. Ils partagent leurs créations. Les blagues, pas de protection. Les feux d’artifice. Les règles des jeux. L’odeur d’un parfum, non. Et certains de ces secteurs peuvent vous paraître un peu en marge, mais voici les chiffres de vente bruts des secteurs avec une propriété intellectuelle faible, des secteurs avec très peu de protection du droit d’auteur. Et voilà les chiffres bruts des films et des livres. (Applaudissements) C’est pas beau à voir.

(Applaudissement)

Donc, on parle aux gens de la mode et ils font « Chut ! » Ne dites à personne qu’on a le droit de se voler nos créations. C’est gênant.« Mais vous savez quoi, c’est révolutionnaire. Et c’est un modèle que beaucoup d’autres secteurs, comme ceux qu’on vient juste de voir avec les toutes petites barres, ces secteurs pourraient y réfléchir, parce qu’en ce moment, ces secteurs fortement protégés par le droit d’auteur fonctionnent dans une atmosphère où il semble qu’ils n’aient aucune protection. Et ils ne savent pas quoi faire.

Quand j’ai découvert que tout un tas de secteurs n’étaient pas protégés, j’ai pensé : quelle est exactement la logique sous-jacente ? J’ai besoin d’une image, les avocats ne donnent pas d’image. Donc je m’en suis faite une. Voici les deux principales oppositions, en quelques sortes binaires, dans la logique du droit d’auteur. C’est plus complexe que ça, mais cette image fera l’affaire. Premièrement, l’objet est-elle un objet d’art ? Alors il mérite d’être protégé. Est-ce un objet utilitaire ? Alors non, il ne mérite pas d’être protégé. C’est une opposition binaire difficile et instable.

L’autre, c’est : est-ce une idée ? Est-ce une chose qui a besoin de circuler librement dans une société libre ? Pas de protection. Ou est-ce sur un support matériel, une expression d’une idée, une chose faite par quelqu’un, qui mérite de la posséder à un moment et de gagner de l’argent avec. Le problème est que la technologie numérique a complètement changé la logique de ce concept « support matériel contre idée. » De nos jours, on ne reconnaît pas vraiment un livre en tant qu’objet sur une étagère ou la musique comme une chose étant un objet matériel qu’on tient dans les mains. C’est un fichier numérique. C’est à peine reliée à une réalité matérielle dans notre esprit. Et ces choses, comme nous pouvons les copier et les transmettre si facilement, circulent dans notre culture beaucoup plus comme des idées que comme des objets ayant une substance matérielle.

Maintenant, les questions conceptuelles sont réellement profondes quand on parle de créativité et de propriété et je vous le dis, il vaut mieux que nous ne laissons pas les avocats, seulement, en décider. Ils sont malins. Je sors avec un avocat. C’est mon ami. Il est très bien. Il est malin. Il est intelligent. Mais il faut qu’une équipe interdisciplinaire analyse la question, tente de comprendre quel est le type de propriété dans un monde numérique, qui entraînera plus d’innovation. Ma proposition, c’est que la mode peut être un bon point de départ pour chercher un modèle pour les secteurs créatifs à l’avenir.

Si vous voulez en savoir plus sur ce projet de recherche, visitez notre site web : ReadyToShare.org. Et je remercie sincèrement Veronica Jauriqui pour cette présentation très mode.

Merci beaucoup.




Un dessin pour un soutien – L.L. de Mars

Après le dessin-soutien de Gee voici celui, inédit, de L.L. de Mars[1] qui a une place à part dans l’histoire déjà longue de Framasoft.

Il illustre (malheureusement) assez bien la situation !

Et donc pour ajouter quelques briques, c’est par ici 😉

L.L. de Mars - Licence Art Libre - Soutenir Framasoft

Séquence flashback

Je me souviens du temps où j’étais tout seul en ces lieux et je me disais que ce serait pas mal de donner un visuel graphique à Framasoft. Sauf que, problème majeur, je ne savais pas dessiner ! (je vous rassure, c’est toujours le cas)

J’ai eu alors la chance de tomber par hasard (ou sérendipité) sur le site de L.L. de Mars, qui a bien mérité son article Wikipédia car il est présent depuis 1996 sur le Web et qu’il a fait très tôt le choix d’une licence qui nous est chère, la Licence Art Libre.

Du coup, copyleft oblige, il était autorisé (et même favorisé) de copier et modifier les œuvres pourvu que la licence soit respectée et conservée. C’est ce que je fis avec l’album Pingouins et notamment la planche ci-dessous que vous serez peut-être surpris(e) de découvrir en l’état d’origine 😉

L.L. de Mars - Licence Art Libre

La mascotte de Framasoft était née…

Merci L.L. de Mars et merci la Licence Art Libre !

Notes

[1] Pour les curieux : L.L. de Mars est le diminutif de Laurent le Lièvre de Mars, en référence à un personnage du roman Alice au pays des merveilles.




Hacker le vote électronique américain ? Un jeu d’enfants !

Nous imaginant technophiles béats, les gens sont souvent surpris de la prise de position de la grande majorité des partisans du logiciel libre en défaveur du vote électronique (quand bien même on ait accès au code source qui pilote la machine et le processus, ce qui semble être du bon sens mais non partagé).

Ce n’est pas l’expérience ci-dessous, au moment même où se déroulent les élections présidentielles américaines, qui risque de nous faire changer d’avis.

Steve Jurvetson - CC by

Comment j’ai hacké une machine de vote électronique

Roger Johnston (raconté par Suzanne LaBarre) – 5 novembre 2012 – PopSci.com
(Traduction : Zii, ehsavoie, plink, KoS, aKa, lgodard, MF, Ag3m, greygjhart)

How I Hacked An Electronic Voting Machine

De quoi avez-vous besoin pour truquer une élection ? Des connaissances basiques en électronique et 30 dollars d’équipement de RadioShack suffisent, révèle le hackeur professionnel Roger Johnston. La bonne nouvelle : nous pouvons empêcher cela.

Roger Johnston est à la tête de la « Vulnerability Assessment Team » au Laboratoire National d’Argonne. Récemment, lui et ses collègues ont lancé une attaque de sécurité sur des machines de vote électronique pour montrer la facilité déconcertante avec laquelle quelqu’un peut trafiquer les votes. Encore plus surprenant : les versions de ces ordinateurs seront présentes dans les bureaux de vote de toute l’Amérique ce mardi. Le magazine Harper a rapporté recemment que l’écran tactile Diebold Accuvote-TSX va être utilisé par plus de vingt-six millions de votants dans ving États et que l’ordinateur de vote à bouton pressoirs Sequoia AVC va être utilisée par presque neuf millions de votants dans quatre États. Dans cet article, Johnston révèle comment il a hacké ces machines — et que c’est à la portée du premier venu, du lycéen à la grand-mère de 80 ans.

La Vulnerability Assessment Team du Laboratoire National d’Argonne scrute une large variété d’équipements électroniques — serrures, sceaux, tags, contrôle d’accès, biometrie, sécurité des cargaisons, sécurité nucléaire — pour tenter de trouver des vulnérabilités et repérer des solutions potentielles. Malheureusement, on n’alloue pas assez de budget à l’analyse de la sécurité des élections dans ce pays. Alors nous nous sommes penchés dessus, histoire de nous occuper, un samedi après-midi.

On appelle cela une attaque de l’homme du milieu. C’est une attaque classique sur les appareils de sécurité. On implante un microprocesseur ou un autre appareil électronique dans la machine de vote, et cela vous permet de contrôler le vote et de tricher ou non. Basiquement, on interfère avec la transmission de l’intention du votant.

Nous avons utilisé un analyseur logique. La communication digitale est une série de zéros et de uns. Le voltage augmente, diminue. Un analyseur logique rassemble les voltages oscillants entre haut et bas et vous présentera ensuite les données digitales dans une variété de formats. Mais il y a plein de manières de faire. Vous pouvez utiliser un analyseur logique, un microprocesseur, un ordinateur — en gros, n’importe quoi qui vous permette de voir l’information qui est échangée et ensuite vous laisse comprendre ce qu’il faut faire pour imiter l’information.

Nous avons donc espionné les communications entre le votant et la machine. Dans un cas, le votant appuie sur des boutons (c’est une machine à voter avec des boutons poussoirs) et dans l’autre, il interagit avec un écran tactile. Puis, nous avons écouté les communications entre le logiciel de la machine et le votant. Disons que je veux que Jones gagne l’élection, et que vous votez pour Smith. Alors, mon microprocesseur va dire à la machine de voter pour Jones si vous essayez de voter pour Smith. Mais si vous votez pour Jones, je n’interviendrai pas dans les communications. Parfois on bloque les communications, parfois on les déforme, parfois on ne fait que les regarder et les laisser passer. C’est ça l’idée. Deviner quels sont les échanges en cours, puis les modifier si besoin est, y compris ce qui sera présenté au votant.

Nous pouvons faire ceci car la plupart des machines, autant que je sache, ne sont pas chiffrées. C’est simplement un format de communication standard. Il est donc très simple de deviner les informations échangées. N’importe quelle personne qui fait de l’électronique numérique — un amateur ou un fan d’électronique — peut le deviner.

Le dispositif que nous avons intégré dans la machine à écran tactile valait en gros 10 $. Si vous voulez une version de luxe où vous pouvez le contrôler à distance jusqu’à environ 800 mètres, il vous en coutera 26 $. Ce n’est pas très cher. Vous pouvez trouver ça chez RadioShack. Je suis allé à des salons scientifiques dans des lycées où les gosses avait des projets avec des processeurs plus sophistiqués que ceux nécessaires pour truquer ces machines.

Parce qu’il n’y a pas de financements pour ce genre de tests de sécurité, il faut compter sur des gens qui achètent des machines d’occasion sur eBay (dans ce cas l’écran tactile Diebold Accuvote TS Electronic Voting Machine et la machine à boutons Sequoia AVC Advantage Voting Machine). Ces deux machines étaient un peu vieilles, et nous n’avions pas de manuel ou de schéma de circuits. Mais, dans le cas du Sequoia AVC, nous avons deviné comment elle marchait en moins de deux heures. En deux heures nous avions une attaque viable. L’autre machine nous a pris un peu plus de temps car nous ne comprenions pas comment l’affichage sur un écran tactile fonctionnait. Nous avons dû donc apprendre, mais ce n’était qu’une question de jours. C’est un peu comme un tour de magie, vous devez le pratiquer beaucoup. Si nous avions pratiqué longtemps, voir mieux, si quelqu’un de très bon avait pratiqué pendant deux semaines, nous aurions mis 15 à 60 secondes pour exécuter ces attaques.

Les attaques nécessitent un accès physique à la machine. C’est facile pour les personnes en interne qui les programment pour une election ou les installent. Et nous pouvons supposer que ce n’est pas si difficile pour des personnes extérieures. Beaucoup de machines à voter gisent dans la cave de l’église, le gymnase ou le préau de l’école élémentaire, sans surveillance pendant une semaine ou deux avant l’election. Généralement elles ont des serrures très bon marché que n’importe qui peut ouvrir ; quelquefois elles n’en ont même aucune. Personne ne s’identifie auprès des machines quand il prend son poste. Personne n’est chargé de les surveiller. Leurs scellés ne sont pas si différents des dispositifs anti-fraude sur les paquets de nourriture et les médicaments en libre service. Falsifier un produit alimentaire ou un médicament, vous pensez que c’est difficile ? Ça ne l’est vraiment pas. Et un grand nombre de nos juges d’élections sont de petites vieilles à la retraite, et, Dieu les garde, c’est grâce à elles que les élections marchent, mais elles ne sont pas forcement fabuleusement efficaces pour détecter des attaques subtiles de sécurité.

Formez les personnels chargés de la vérification des scellés, et ils auront une chance de détecter une attaque raisonnablement sophistiquée. Faites des vérifications sur les personnes en interne et cette menace sera bien moins sérieuse. Dans l’ensemble il manque une bonne culture de la sécurité. Nous avons beau avoir des machines de vote avec des défauts, avec une bonne culture de la sécurité nous pouvons avoir des élections sans fraude. D’un autre côté, on peut avoir des machines fabuleuses, mais sans une culture de la sécurité à la hauteur, cela ne servira à rien. Il faut vraiment prendre du recul. Notre point de vue est qu’il sera toujours difficile d’arrêter un James Bond. Mais je veux faire avancer les choses jusqu’à un niveau où au moins ma grand-mère ne puisse pas truquer les élections, et nous en sommes encore loin.

Crédit photo : Steve Jurvetson (Creative Commons By)