Le nom Firefox est-il un bug de la prochaine Ubuntu ?

C’est nouveau. À la demande de Mozilla qui souhaite ainsi protéger sa marque, les utilisateurs de la prochaine version d’Ubuntu (Intrepid Ibex, sortie prévue le 30 octobre) auront désormais à accepter un CLUF, Contrat de Licence Utilisateur Final, au premier démarrage de Firefox 3.

Ce qui pose alors une triple question : celle du contenu de ce CLUF (pour y mettre quoi exactement ?), celle de sa présentation (un tel contrat n’est-il pas culturellement assimilé à l’univers Windows ?) et celle de son existence (ne pourrait-on pas s’en passer puisque le plus important demeure les licences libres du code source du logiciel ?).

Il n’en fallait pas plus pour mettre en émoi certains membres de la communauté Ubuntu dont le développeur William Grant qui a carrément décidé d’en faire le bug n°269656 sur le launchpad d’Ubuntu.

La réponse de Mark Shuttleworth himself n’a pas tardé à arriver. En voici sa traduction by Olivier from Framalang qui précise que What The Fuck? (WTF?) est difficilement traduisible en français 😉

Edit : Une première réponse de Mitchell Baker, Présidente de la Mozilla Foundation, sur son blog.

Copie d'écran - Launchpad - Ubuntu

Bug #269656 : Une licence non pertinente vous est offerte gratuitement au démarrage – Réponse de Mark Shuttleworth

An irrelevant license is presented to you free-of-chagre on startup

Mark Shuttleworth – 13 septembre 2008

Afin que nous puissions continuer à nommer le navigateur Firefox (dans Ubuntu) Mozilla Corp nous demande de la faire apparaître. Puisqu’ils possèdent la marque "Firefox", ce que nous respectons, deux choix s’offrent à nous : ou bien nous travaillons avec Mozilla pour répondre à leurs exigences ou bien nous optons pour un navigateur sans nom.

Notre préférence, et celle de la plupart des utilisateurs, est bien évidemment de conserver Firefox comme navigateur dans Ubuntu.

Je comprends parfaitement la position de Mozilla, les conditions et les règles qu’ils fixent pour l’utilisation de leur marque, nous n’agissons pas différemment pour Ubuntu et beaucoup d’autres logiciels libres font de même. Je pense même que c’est ce qu’il faut ; une marque forte sur un logiciel libre or cela implique quelques règles.

Ceci étant dit, je n’irai pas jusqu’à voir un CLUF (Contrat de Licence Utilisateur Final) comme la meilleure solution. C’est très dommage que Mozilla trouve cela absolument nécessaire, mais voilà, ils le pensent et aucun de nous n’est à même de juger la pression légale (NdT : ou juridique) que Mozilla ressent. Nous avons longuement discuté avec Mozilla pour trouver le meilleur compromis possible entre leurs exigences et la convivialité de notre système.

Si vous avez des suggestions constructives pour nous aider à respecter les exigences de Mozilla tout en continuant à améliorer le confort des utilisateurs nous sommes tout ouïe. Mais les messages du genre "WTF?" ou les inepties tout en majuscules ne sont pas considérés comme constructifs. Vos libertés logicielles reposent sur des bases légales, tout comme les droits que détient Mozilla sur la marque "Firefox". Crier qu’on viole vos droits ne ferait que montrer votre incompréhension des logiciels libres.

Il me semble que nous disposons d’un nouveau paquet dans Intrepid (Ibex) nommé abrowser, qui emploi le code de Firefox sans utiliser la marque déposée "Firefox".




Soutenir le logiciel libre au Parlement européen

Lu sur LinuxFr.

Pour être adoptée, la déclaration ci-dessous doit recueillir 393 signatures d’ici le 25 septembre 2008. Toutes les personnes qui soutiennent le Logiciel Libre en France et en Europe sont appelées à contacter leurs eurodéputés pour leur demander de signer cette déclaration lors de la session plénière de la semaine prochaine.

Copie d'écran - LinuxFr

Déclaration écrite sur l’utilisation des "logiciels libres"

19.5.2008 – 0046/2008
Échéance : 25.9.2008

déposée conformément à l’article 116 du règlement par Jean Louis Cottigny, Pierre Pribetich, Michel Rocard, Bronislaw Geremek et Daniel Cohn-Bendit sur l’utilisation des "logiciels libres"

Le Parlement européen,

– vu l’article 116 de son règlement,

A. considérant les disparités croissantes d’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication au sein de l’Union européenne, reflétées par l’établissement d’une fracture numérique, nouvelle cause de la disparité sociale contribuant à exclure une population déjà fragilisée,

B. considérant que ces nouvelles technologies sont devenues un outil essentiel dans des domaines aussi variés que l’emploi, la formation, l’information, etc…,

C. considérant aussi que les citoyens européens ont le droit inaliénable d’accéder sans contrainte aux documents et informations émanant des institutions les représentant,

D. considérant enfin que l’utilisation des "logiciels libres" apparaît comme un des moyens efficaces de réduction de cette fracture numérique et que cette solution mise en place par certains États membres au sein de leurs administrations apporte des résultats probants,

1. demande que l’Union européenne prenne les mesures nécessaires afin d’aider au financement de la recherche publique en matière de logiciels libres;

2. demande au Parlement de faire migrer l’ensemble de son réseau informatique vers ce type de logiciels;

3. charge son Président de transmettre la présente déclaration, accompagnée du nom des signataires, aux Parlements des États membres, au Conseil et à la Commission, afin qu’ils s’associent à cette démarche.




VLC Media Player en nouvelle version majeure 0.9.2 (et la Framakey est au taquet)

D’origine parisienne le lecteur multimédia VLC (notice Framasoft – article Wikipédia) est assurément l’un des logiciels phares du monde du libre.

En terme de numérotation les développeurs avancent lentement et sont modestes puisqu’on en est pas encore selon eux à la version 1.0. Il n’empêche qu’on a atteint aujourd’hui le niveau 0.9 (directement en 0.9.2 pour être précis) avec un bon paquet de nouveautés fort bien illustrées sur la vidéo ci-dessous.

Cette ergonomie d’ensemble nettement améliorée ne pourra que nous simplifier la tâche face à la concurrence non libre à formats fermés 😉

Et pour illustrer le fait qu’on ne procrastine pas toujours à Framasoft, voici déjà en test la version portable Framakey de VLC 0.9.2 !




Informatique à l’école : Tout ne va pas très bien Madame la Marquise

La France est-elle numériquement sous-éduquée ? Et si oui doit-on faire quelque chose pour modifier la donne en particulier à l’école ? Ce n’est pas tout à fait ainsi que Jean-Pierre Archambault[1] et Maurice Nivat exposent la problématique dans l’article que nous reproduisons ci-dessous mais cela y ressemble un peu.

Que l’on soit ou non d’accord avec leur exposé des faits et leurs propositions, cela mérite selon nous au moins un débat. Or, de la même manière que la présence de Microsoft à l’école n’est pas discutée, la présence d’un éventuelle discipline informatique à part entière n’est pas à l’ordre du jour (quand bien même uniquement en lycée et uniquement dans les sections scientifiques comme il est pragmatiquement suggéré dans un premier temps par nos auteurs).

Et si ce n’est pas à l’ordre du jour c’est que notre vénérable institution scolaire a fait le choix de l’informatique en tant qu’outil sur l’informatique en tant qu’objet d’enseignement en arguant que tout va très bien Madame la Marquise puisqu’existe le Brevet Informatique et Internet (B2i) décliné et distillé de l’école élémentaire jusqu’au lycée en passant par le collège.

Le problème c’est qu’on se retrouve en face d’un double échec. Le premier échec c’est que l’on passe alors à côté d’une certaine culture informatique tout en ne formant pas les développeurs de demain dont nous aurons nécessairement besoin (sauf à se mettre à tout externaliser en Asie ou ailleurs). Développeurs en général mais aussi, ça coule de source, développeurs de logiciels libres en particulier (dont on ne s’étonnera pas de trouver trace dans leur projet de programme pour les sections scientifiques des lycées).

Le second échec, et ceci n’engage que moi et ma petite expérience, c’est que le B2i est globalement une mascarade qui ne veut pas dire son nom. Des enseignants juqu’aux directions académique en passant par les chefs d’établissement, tout le monde a intérêt à dire que le B2i fonctionne dans une logique de remontée hypocrite et enjolivée des informations dont l’Éducation Nationale a le secret. Mais dans la réalité, j’en mets ma main à couper, on est loin des objectifs et on se retrouve le plus souvent avec une parodie de B2i, les élèves de plus en plus sensibilisés hors de l’école commencent d’ailleurs à s’en rendre bien compte. Vous aurez beau me sortir la dizaine d’établissements où les B2i est une réelle réussite collective (exemples toujours mis en exergue par l’institution), vous ne m’ôterez pas de l’idée que depuis le temps qu’on parle du B2i, c’est-à-dire 8 ans, ça ne marche pas bien voire pas du tout (sauf parfois en collège là où les enseignants de technologie organisent quasiment en solitaire le B2i de par la proximité des compétences à valider avec leur propres programmes d’enseignement mais alors ça ne valait pas la peine dépenser autant d’énergie pour créer le B2i). Ne reste donc-t-il plus que les blogs de profs d’en bas pour dire que le roi B2i est nu ?

Il n’est pas question de nier les problèmes liés par exemple aux emplois du temps souvent surchargés des élèves que la création d’une nouvelle discipline ne risque pas d’améliorer. Simplement il faut savoir ce que l’on veut. D’accord pour que les hommes politiques nous fassent de beaux discours sur la fracture numérique[2], les nouvelles générations à l’ère du numérique, etc. Mais alors il faudrait joindre réellement les actes à la parole en cessant quelque peu de se voiler la face.

Ulaanaatar Mongolia - OLPC - CC-By

Pour un enseignement de l’informatique et des TIC

Maurice Nivat et Jean-Pierre Archambault
1er septembre 2008t
URL d’origine sur le site de l’EPI

Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, Gérard Berry indiquait que « tout le monde le voit et le dit, notre civilisation est en train de devenir numérique », mais que « les fondements de la locution "monde numérique" restent largement ignorés du public ». Et Il ajoutait que « ce n’est pas étonnant car l’information synthétique est encore pauvre dans ce domaine qui ne repose pas sur des bases enseignées classiquement ».[3]

L’informatique est partout, dans la vie de tous les jours, au domicile de chacun, avec l’ordinateur personnel et l’accès à Internet ; dans l’entreprise où des systèmes de contrôle informatisés font fonctionner les processus industriels. Ses métiers, et ceux des télécommunications, occupent une place importante dans les services. On ne compte plus les objets matériels qui sont remplis de puces électroniques.

C’est l’informatique, pour ne prendre que ces exemples, qui a récemment fait faire de très spectaculaires progrès à l’imagerie médicale et qui permet ceux de la génétique. Elle modifie progressivement, et de manière irréversible, notre manière de poser et de résoudre les questions dans quasiment toutes les sciences expérimentales ou théoriques qui ne peuvent se concevoir aujourd’hui sans ordinateurs et réseaux. Elle change la manière dont nous voyons le monde et dont nous nous voyons nous-mêmes.

L’informatique s’invite aussi au Parlement, ainsi on s’en souvient, en 2006, pour la transposition de la directive européenne sur les Droits d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information (DADVSI), suscitant des débats complexes où exercice de la citoyenneté rimait avec technicité et culture scientifique. En effet, s’il fut abondamment question de copie privée, de propriété intellectuelle… ce fut sur fond d’interopérabilité, de DRM, de code source.

Il y a de plus en plus d’informatique dans la société, mais les entreprises ont du mal à recruter les informaticiens qualifiés dont elles ont besoin, et cela vaut pour l’ensemble des pays développés. Le Syntec se plaint du manque d’attractivité chez les jeunes pour les métiers de l’informatique. Gilles Dowek, professeur d’informatique à l’École Polytechnique, fait le constat du faible niveau en informatique des ingénieurs généralistes en France, et de « nos étudiants, comparés à leurs camarades indiens et chinois, bien entendu, mais aussi européens »[4]. Dans leur rapport sur l’économie de l’immatériel, Maurice Lévy et Jean-Pierre Jouyet citent, parmi les obstacles qui freinent l’adaptation de notre pays à cette économie nouvelle et constituent un handicap majeur pour l’innovation, « notre manière de penser », invitant à changer un certain nombre de « nos réflexes collectifs fondés sur une économie essentiellement industrielle ». Ils insistent sur le fait que, dans l’économie de l’immatériel, « l’incapacité à maîtriser les TIC constituera une nouvelle forme d’illettrisme, aussi dommageable que le fait de ne pas savoir lire et écrire ». Nous sommes manifestement en présence d’un enjeu de culture générale, correspondant aux missions traditionnelles de l’École, former « l’homme, le citoyen et le travailleur ». Il faut donc se tourner résolument vers le système éducatif.

Si un consensus s’est dégagé au fil des ans sur la nécessité de donner une culture informatique aux élèves, des divergences sérieuses subsistent quant aux modalités pour y parvenir. Pas de problème pour considérer que l’ordinateur est un outil pédagogique aux vertus et potentialités reconnues, auquel il faut recourir avec pertinence, et un outil de travail personnel et collectif de la communauté scolaire. Ou pour intégrer les évolutions engendrées dans les disciplines par l’informatique qui modifie pour une part leur « essence », à savoir leurs objets et leurs méthodes.

En revanche, à aucun moment les élèves ne rencontrent dans leur formation générale une approche conceptuelle et disciplinaire de l’informatique, sous la forme d’un enseignement en tant que tel. Les conséquences en sont pour le moins fort dommageables.

Il y a eu dans les années quatre-vingts une option dans les lycées. Elle a été supprimée par deux fois pour de mauvaises raisons. En effet, deux approches pédagogiques s’affrontent. Pour les uns, les apprentissages doivent se faire exclusivement à travers les utilisations de l’outil dans les disciplines existantes. Une discipline informatique serait inutile. Ainsi, point besoin de savoir quoi que ce soit, ou peu s’en faut, pour se servir de logiciels. Étrange propos. Depuis que l’« homo faber » fabrique des outils et s’en sert, une bonne intelligence de l’outil (matériel ou conceptuel) est considérée comme nécessaire pour une bonne utilisation, efficace, précise et raisonnée : plus on en sait mieux cela vaut, partout. Il n’y aurait que l’informatique qui échapperait à cette règle et où l’ignorance serait un avantage ! Autre argument avancé, celui selon lequel on ne va quand même pas faire de tous les enfants des informaticiens ! Comme si l’enseignement des mathématiques ou du français, dont tout le monde admet la nécessité, avait pour but de faire de tous les élèves des mathématiciens ou des écrivains.

Pour les autres, dont nous sommes, lorsqu’un champ de la connaissance est partout, il doit être quelque part en particulier dans la culture générale scolaire, pour tous les élèves, sous la forme d’une discipline, avec ses professeurs, ses contenus, ses horaires. C’est la solution la plus efficace que l’on ait trouvée, la plus rationnelle, et la plus économique. C’est le cas par exemple des mathématiques, outil conceptuel au service de l’ensemble des disciplines, omniprésentes dans la société et, à ce titre, objet d’enseignement pour elles-mêmes. Il doit en aller à l’identique pour l’informatique. La culture scolaire est ainsi faite que des disciplines apparaissent en fonction de nouveaux savoirs et des besoins de la société, d’autres disparaissent, toutes évoluent.

« Objet » et « outil » d’enseignement, loin de s’opposer, sont complémentaires et se renforcent mutuellement. L’expérience montre que l’approche exclusive par l’utilisation de l’outil ne fonctionne pas, aussi bien dans l’enseignement scolaire que dans les classes préparatoires aux grandes écoles. Or, malheureusement, le B2i (Brevet informatique et internet) relève de cette démarche : les acquisitions doivent se faire dans des contributions multiples et partielles des disciplines, à partir de leurs points de vue, sans le fil conducteur de la cohérence didactique des outils et notions informatiques. Passe encore à l’école primaire où, et c’est fondamental, il y a un enseignant unique qui maîtrise donc ses progressions pédagogiques et leurs cohérences, l’organisation du temps scolaire et qui se coordonne facilement avec lui-même ! Mais ce n’est pas le cas au collège ou au lycée : là résident pour une bonne part les difficultés constatées de mise en oeuvre du B2i. On conviendra effectivement du caractère ardu de la tâche au plan de l’organisation concrète. Ainsi, un rapport de l’IGEN soulignait-il que « si différentes circulaires précisaient les compétences devant être validées, elles laissaient néanmoins dans l’ombre de l’autonomie des établissements les modalités concrètes de mise en oeuvre »[5]. Pour se faire une idée de la difficulté de l’exercice, il suffit d’imaginer l’apprentissage du passé composé et du subjonctif, du pluriel et de la subordonnée relative qui serait confié à d’autres disciplines que le français, au gré de leurs besoins propres (de leur « bon vouloir »), pour la simple raison que l’enseignement s’y fait en français.

De plus, comment organiser des apprentissages progressifs sur la durée lorsque les compétences recherchées sont formulées de manière très générale (par exemple : « maîtriser les fonctions de base » ou « effectuer une recherche simple »), éventuellement répétitives à l’identique d’un cycle à l’autre, et que les contenus scientifiques, savoirs et savoir-faire précis permettant de les acquérir, ne sont pas explicités. Sans oublier des conditions matérielles, accès, maintenance, gestion des parcs de machines… ne répondant pas forcément aux besoins. S’ajoute une formation des enseignants insuffisante. On n’envisage pas de faire enseigner la littérature française, ou les sciences de la vie, ou l’histoire par quelqu’un dont les connaissances ne dépasseraient pas celles qu’on peut acquérir en quelques semaines ou mois de stage. C’est pourtant le cas en ce qui concerne l’informatique et les technologies de l’information et de la communication. Certes, cela rend d’autant plus méritoires les efforts de tous les professeurs d’autres disciplines qui, en plus de leur matière principale, enseignent de l’informatique, souvent avec enthousiasme. Mais ils ne sont qu’une minorité. La boucle est bouclée : on retombe sur l’absence d’une discipline scientifique et technique avec des connaissances spécifiques et des méthodes identifiées et nommées.

L’association EPI (Enseignement public et informatique) a créé au sein de l’ASTI (fédération des Associations françaises des Sciences et Technologies de l’Information) un groupe de travail, de réflexion et d’action, sur l’enseignement de l’informatique et des TIC[6]. Ce groupe a élaboré un projet de programme pour les sections scientifiques des lycées[7]. Selon l’EPI et l’ASTI, qui ont notamment été reçues à l’Élysée, à Matignon et au Ministère de l’Éducation nationale, les réponses apportées par le système éducatif en matière de culture générale informatique de l’« honnête homme du XXIe siècle » ne sont pas à la hauteur des enjeux et des exigences de la société de l’immatériel. Enseigner l’informatique est une nécessité, par ailleurs de nature à lutter contre la crise des vocations scientifiques. Il serait temps qu’en particulier cesse ce paradoxe qui voit les futurs scientifiques, les générations à venir d’ingénieurs de la société de la connaissance, ne pas rencontrer dans leur scolarité l’informatique en tant que telle : théorie de l’information, algorithmique, programmation, réseaux… et autres notions et concepts, tous indispensables à une culture informatique et TIC permettant des usages raisonnés.

Maurice Nivat
Professeur émérite à l’Université Paris 7
Membre correspondant de l’Académie des Sciences

Jean-Pierre Archambault
Professeur agrégé de mathématiques
Président de l’association Enseignement Public et Informatique (EPI)

Notes

[1] Á plus d’un an d’intervalle, c’est le deuxième article du Framablog sur le sujet. Comme quoi Jean-Pierre Archambault est persévérant et nous aussi !

[2] Crédit photo : Ulaanbaatar, Mongolia par OLPC sous licence Creative Commons BY.

[3] http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/inn_tec/p1200929441219.htm

[4] « Quelle informatique enseigner au lycée ? », intervention à l’Académie des Sciences du 15 mars 2005 http://www.lix.polytechnique.fr/~dowek/lycee.html

[5] http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/074000125/0000.pdf en page 17

[6] http://www.epi.asso.fr/blocnote/blocsom.htm

[7] http://asti.ibisc.univ-evry.fr/groupe-itic/Programme-04-03-2008.pdf




Musique : Brad Sucks et Jamison Young

Grâce aux pionniers du logiciel libre, grâce aux errances de l’industrie du disque, grâce à des sites web comme Dogmazic, Jamendo, Magnatune ou Opsound, grâce à des licences comme l’Art Libre et les Creative Commons, et enfin et surtout grâce aux… artistes de plus en plus nombreux à participer à l’aventure, le mouvement pour une musique alternative en libre diffusion est désormais lancé et bien lancé.

La qualité, la diversité mais également un certain état d’esprit (perdu depuis les années soixante ?) sont en effet déjà au rendez-vous alors même que, à mon humble avis, nous n’en sommes encore qu’au début d’une sorte de nouveau paradigme musical.

Bien que je ne sois pas, loin de là, un spécialiste (et puis le goûts, les couleurs, tout ça…), je compte puiser de temsp en temps dans cette diversité pour vous présenter ma petite sélection subjective du moment. Avec, culture Framasoft oblige, le choix assumé de se restreindre aux licences qui ne proposent ni clause non commerciale (ND) ni clause non dérivable (ND), autrement dit uniquement des oeuvres approved for free cultural works.

Merci à ces artistes d’oser de telles licences qui nous permettent d’user de leurs œuvres avec un grand degré de liberté. Mais que ceci ne nous empêche surtout pas de communiquer avec eux, de leur dire tout le bien que l’on pense de leur travail, etc. et éventuellement de les soutenir d’une manière ou d’une autre pour entretenir le cercle vertueux.

Brad sucks

Brad Sucks est présent sur Wikipédia. Je ne sais si c’est un gage de qualité mais c’est la musique qui m’accompagne en ce moment sur mon iPod trafiqué sous Rockbox. On notera que son premier album était sous CC-By-Nc-Sa alors que le dernier Out of It est sous CC-By-Sa.

« A lot’s changed since I started putting music on the Internet way back in 2001. Artist-endorsed free downloads were shocking. Flexible pricing was still an untested novelty. It was rare to find source files from artists and sharing music wasn’t encouraged by new artists. Recently I was asked if I’d do anything different this time around and I honestly couldn’t imagine why I’d do things different. The only reason I, a dude who made an album by himself in a country basement, has had any sort of success is because people took it upon themselves to share my music with their friends. They remixed it, they used it in their videos, they played it on their podcasts, they included it in software and games and it took on a life of its own. » Brad Sucks – CC blog

Jamison Young

Jamison Young j’aime bien aussi (je suis très fort pour introduire les artistes je trouve !). Une de ces chansons, Memories Child, a été choisie pour être dans le film The X-Files: Regeneration, comme quoi on peut être sous Creative Commons et dans la B.O d’un blockbuster américain…

  • Jamison Young – site officiel
  • Jamison Young sur Dogmazic et Jamendo,
  • Interview de Jamison Young sur le blog des Creative Commons (en)
  • Vidéo : Crush de l’album Shifting Sands Of A Blue Car sous CC-By

« I licensed the songs from the album “Shifting Sands Of A Blue Car” under a Creative Commons Attribution license. When I look at the amount of self published art that is used commercially compared to published content and then look at how much quality self published content is available online, less restrictions for my music makes more sense for me. Also, a lot of home creators that use a song might want to use the content in conjunction with a services like youtube or myspace, and who can say if these services are a commercial or non-commercial from the user of the contents point of view. » Jamison Young – CC blog




Appel à traduction pour un livre sur les ressources éducatives libres

Copie d'écran - WikiEducator

Dans la série Traductions Ambitieuses nous sommes déjà impliqués sur de gros chantiers comme La bio de Stallman et Producing Open Source Software (tous deux en phase de relecture d’ailleurs et donc bientôt sur framabook).

Mais puisqu’il n’y pas de raison de s’arrêter en si bon chemin et puisque c’est la rentrée des classes, que ne diriez-vous de traduire ensemble, de l’anglais vers le français, le très intéressant (et tout récent) Open Educational Resources Handbook sous licence Creative Commons BY-SA et disponible au format PDF en noir et blanc ou en couleur.

Parce que si vous voulez mon humble avis, ce serait un livre majeur à mettre entre les mains des éducateurs (au sens large) de France et de Navarre. Histoire de faire découvrir, d’informer et d’inciter afin que nous soyons toujours plus nombreux à participer à l’aventure collective de la diffusion, de la création, de la modification et du partage de ressources éducatives sous licences libres et ouvertes.

(j’ajoute, et ceci n’engage que moi, que ce ne serait pas du luxe si l’on présuppose que globalement la culture actuelle du corps enseignant dans ce domaine est encore en pleine phase d’apprentissage)

Véritable guide pratique, ce livre se décompose en plusieurs chapitres : chercher, créer, adapter, utiliser, partager et licencier de telles ressources. On peut le parcourir linéairement mais aussi le picorer en puisant dans un chapitre particulier au gré de nos besoins.

Précisons que cette traduction nécessiterait, nous semble-t-il, quelques petites adaptations locales. Il conviendrait ainsi par exemple de substituer certaines références et liens anglophones vers leurs pendants francophones si ils existent. Il conviendrait également de contextualiser juridiquement la notion anglophone de fair use qui n’existe pas chez nous. C’est un travail supplémentaire mais c’est un travail, nous semble-t-il là encore, fort enrichissant (et non réservé à des traducteurs soit dit en passant).

Précisons également que la version originale ayant été conçue dans un wiki, cela devrait grandement nous faciliter la tâche.

Voilà. Nous serions vraiment fiers et ravis d’apporter nous aussi et avec vous notre pierre à l’édifice en réussissant à mener à bien ce projet utile et enthousiasmant.

Un enthousiasme partagé ?

Cela tombe bien parce qu’avec de l’enthousiasme, un peu de réseau et des licences libres, on peut déplacer des montagnes (voire même des mammouths) !

Si vous souhaitez en être, ce dont nous vous remercions, il suffit de nous laisser un petit message à openeducation@framasoft.net. Nous commencerons pour nous compter sur une liste de discussion puis nous verrons alors ensemble comment organiser la chose.




La récursivité menace les blogs

Admettons qu’ils n’y aient que les blogueurs qui ne se déconnectent pas pendant les vacances, mais enfin quand même !

Prenez les 30 billets les plus lus sur la blogosphère francophone au mois d’août d’après Wikio.

Wikio - Top 30 - Billets blogs - Aout 2008

Enlevez les billets suivants :

  • Les billets qui parlent de leur propre blog
  • Les billets qui parlent d’autres blogs
  • Les billets qui parlent de blogueurs
  • Les billets qui parlent de référencement de blogs
  • Les billets qui parlent de logiciels de blogs
  • Les billets qui parlent de technologies utiles aux blogs

Que reste-t-il ?

Presque plus grand chose en réalité…




OpenStreetMap : Quand on partait sur les chemins…

C’est Raphaël Jacquot qui m’a fait découvrir l’extraordinaire projet OpenStreetMap il y a un an aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre d’Amiens.

Le voici arpentant les rues de sa bonne ville de Grenoble dans ce reportage de France 3 réalisé en octobre 2007.

—> La vidéo au format webm