Est-ce que YouTube nous entube ?

Blip.tv screenshot

Quand YouTube pose problème

Tout le monde parle de YouTube en ce moment.

D’abord pour évoquer le très spectaculaire rachat de la société par Google (ce qui semble d’ailleurs beaucoup amuser leurs fondateurs mais pour 1.600.000.000 dollars on les comprend !). Ensuite pour s’interroger sur les droits des vidéos mises en ligne.

Ainsi tout récemment YouTube a été contraint d’effacer pas moins de trente mille vidéos d’extraits télés et clips musicaux sous la pression d’une société de gestion des droits d’auteurs japonais. Google va bien être obligé de faire le ménage et/ou s’entendre avec les majors et les broadcasts parce qu’effectivement c’est un joyeux bordel.

C’est un joyeux bordel mais, comme le souligne Larry Lessig sur son blog, c’est surtout un faux service web 2.0. Pourquoi ? Principalement à cause d’une question de licences et d’une question de formats (ce qui nous ramène à la problématique des logiciels libres).

La question des licences

Absolument rien n’a été mis en place sur YouTube pour prendre connaissance de la licence d’une vidéo. Il est ainsi impossible pour l’utilisateur de savoir ce qu’il peut faire ou ne pas faire avec une vidéo présente sur le site. Difficile de ne pas penser que YouTube n’y avait pas pensé !

Parce qu’imaginez que vous demandiez à l’internaute qui importe une vidéo sur YouTube de spécifier la licence de la vidéo alors on peut émettre l’hypothèse que cela n’aurait pas permis au site d’héberger autant d’extraits cinématographiques et télévisuels (dont les clips musicaux) de manière totalement illégale.

Toujours est-il qu’en l’absence explicite de licence les vidéos se retrouvent en fait toutes par défaut avec du "copyright classique" et donc vous ne pouvez strictement rien en faire a priori. Et là où le bât blesse c’est que cette forte restriction n’est pas écrite noir sur blanc sur le site (qui en effet va lire l’indigeste Terms of Use qui ressemble fort à une licence EULA de logiciel propriétaire !)

La question des formats, du téléchargement et du partage

Pour le format et le partage ce n’est guère mieux. En fait YouTube ne vous propose rien sauf l’unique possibilité de mettre en ligne sur votre propre site non pas les vidéos mais un lecteur qui joue les vidéos directement depuis le site YouTube.

Ce lecteur est en Flash et donc le format de la vidéo également. Loin de moi l’idée de faire le procès du format propriétaire Flash sur un blog qui en use voire en abuse allégrement. Mais ce qui est fâcheux c’est que c’est le seul format proposé. Impossible de télécharger le format source et d’ailleurs impossible de télécharger tout court sur YouTube (sauf à utiliser des moyens détournés comme ici mais alors vous ne récupérez que le format Flash).

Autrement dit vous ne pouvez que voir et voir uniquement comme YouTube l’a décidé.

Blip.tv un exemple d’alternative

Regardons maintenant un site de vidéos partagés comme Blip.tv.

On retrouve les grands classiques : catégories, tags, commentaires sous les vidéos… Mais par contre chaque vidéo se voit affubler d’une licence délibérément choisie par celui qui importe la vidéo.

Blip.tv license 1

Et puis si l’auteur n’a rien spécifié, la vidéo possède alors explicitement la licence No license (All rights reserved). C’est tout de même plus transparent pour ne pas dire plus "réglo".

Blip.tv license 2

Du coup, exactement comme sur Flickr et contrairement à YouTube, on peut effectuer une recherche à partir du champ des licences. Sur la copie d’écran ci-dessous, j’ai demandé les vidéos en français, au format MPEG et sous n’importe laquelle des licences Creative Commons (mais on peut affiner en demandant uniquement l’autorisation de modification et/ou d’utilisation commerciale).

Blip.tv search

Quant aux formats, bien entendu il y a le format Flash mais on retrouve également le format source et d’autres formats que l’on peut télécharger directement d’un simple Right-click and Save.

Blip.tv download

Un exemple pour finir

Voici une vidéo "chients et chat" prise sur Blip.tv qui vaut ce qu’elle vaut (allez, j’avoue, j’ai trouvé ça drôle surtout vue du côté subjectif du chat spectateur).

Ce qu’il y a donc d’intéressant c’est la mention explicite de la licence Creative Commons BY-NC-SA qui l’accompagne. Ainsi je sais qu’avec cette vidéo je peux la télécharger (facile à faire avec Blip.tv et ici au format .wmv ou .flv), la distribuer et la modifier pourve que je respecte les termes de la licence (paternité, pas d’utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l’identique).

Nous ne sommes plus du tout dans le même modèle (ou écosystème) que YouTube. Ici la Free Culture peut véritablement s’épanouir et ce n’est pas rien.

Bon, je résume. Dans le monde de la vidéo on line il y en a qui sont assurément plus libres que d’autres. Et dès demain je ferme mon compte YouTube pour en ouvrir un chez Blip.tv 😉




Diffuz : festival de culture(s) libre(s)

Diffuz Logo

C’est à Montpellier, ça commence demain et j’enrage de ne pouvoir y être 😉

Site officiel et présentation officielle :

La « culture libre » ou plus simplement « le Libre » est à la fois un courant de pensée émergent, une approche politique visant à défendre la libre diffusion des oeuvres de l’esprit, et une pratique collaborative de la création artistique et informatique.

Ce sont toutes les facettes de cette approche et son esprit que les associations L’Avis culturel, Les Cristaux liquident et Antiblues souhaitent mettre à l’honneur lors du premier festival Diffuz qui aura lieu à Montpellier du 21 au 28 octobre 2006 dans plusieurs lieux (publics et privés) de la ville.

Durant 8 jours, le festival prendra tour à tour les formes d’expression que sont la discussion (colloque, rencontres-café, salon…), l’exposition et la démonstration (concerts, projections vidéo…).

On notera sur une page du site du projet une tentative pour définir, ou tout du moins circonscrire, certains termes et définitions.

La Culture Libre
La culture libre ou plus simplement le Libre est un courant de pensée et une approche politique pour défendre la libre diffusion des oeuvres de l’esprit, l’appropriation collective et l’approche collaborative de la création. (Source Wikipedia)

La libre diffusion
C’est le droit de base accordé au public, permettant de récupérer puis partager le contenu placé sous une licence libre.

Les licences « libres »
Elles ont toutes pour fondement d’autoriser la diffusion du contenu auquel elles sont associées. Il en existe différentes versions, permettant aux créateurs d’oeuvres de l’esprit, qu’il s’agisse de logiciel ou d’art, de disposer de textes juridiquement efficaces. Concernant la création culturelle, les plus utilisées sont la très française Licence Art Libre (LAL), la plus ouverte, et la licence Creative Commons (CC) qui a pour particularité d’être modulaire selon ce que l’auteur souhaite autoriser ou non (commerce, modification, etc…).

Le copyleft
Le terme copyleft est un double jeu de mots faisant référence d’une part au copyright traditionnel (opposition right (droit, dans le sens légal du terme) et left (gauche)) et d’autre part à l’expression copy left (copie laissée ou copie autorisée) (Source Wikipedia). Ce terme englobe l’ensemble des licences laissant tout ou partie des droits au public recevant l’oeuvre. Tous les droits ne sont pas réservés.

L’open-source
Ce terme a trait aux logiciels. Il s’agit de programmes dont le texte compréhensible par l’humain (la source), avant d’être compilé en un logiciel fonctionnel, est ouvert (open) à tous. C’est ainsi que des communautés de programmeurs peuvent travailler de concert sur ces logiciels dits « libres », puis le partager avec tous (OpenOffice.org par exemple).




Un air de famille…

Bon ben voilà, fallait bien que ce blog dérive…

Je vous présente Daphné ma petite soeur, chanteuse du groupe Etienne & moi (moi c’est elle donc).

Elle aimerait prendre sa douche avec Norman Bates (les cinéphiles apprécieront).

Elle aimerait aussi libérer sa musique sacemisée, mais ça c’est une autre histoire…

PS : Clip réalisé par France 5 dans le cadre de l’émission "Ca va pas durer" le 21 avril 2006.




Dans de beaux draps…

Tux François Schnell CC-BY

Nouvelle étape du voyage de notre ami Tux toujours fidèlement accompagné par notre autre ami frenchy.




Free Hugs : Imagine all the people…

Séquence poésie urbaine utopiste.

Tel un sourire que l’on souhaite partager, il y a une vidéo (de l’incontournable YouTube) qui fait le tour du Net en ce moment.

Sur une musique plutôt bien choisie des Sick Puppies, on y voit un homme, Juan Mann, inviter les gens, dans le cadre de sa Free Hugs Campaign, à lui donner ou se faire une accolade, ou un câlin, ou une embrassade, ou une étreinte, enfin appelez cela comme vous voulez, en anglais c’est un hug (et c’est vrai que ça fait un bien fou, un hug !).

Juan Mann, qui se définit lui-même et à juste titre comme un "serial hugger", n’est certainement qu’un de ces illuminés à la gloire numérique éphémère. Il n’empêche que son idée est simple et belle.

Tellement simple et belle qu’elle en devient subversive puisque les autorités locales, en l’occurrence de la ville de Sydney, avaient à un moment donné décidé d’interdire ces étranges manifestations publiques de leurs concitoyens pour se raviser suite à une pétition.

Et déjà l’idée fait son chemin puisque spontanément de nombreuses personnes participent de par le monde à cette drôle de campagne.

Une idée si simple et belle qu’elle en devient subversive… Tiens, ça me rappelle les logiciels libres ça 😉

Au fait ici free hugs c’est plutôt dans le sens de libre ou de gratuit ?

PS : En entrant "hug" dans Flickr, on passe aussi un bon moment.




Du marketing et de la vente liée

Dis papa, pourquoi il ne se diffuse pas plus rapidement le logiciel libre ?
Euh… tu m’en poses de ces questions toi, tu ne vois pas que je suis occupé ! Va écouter Frédéric Couchet sur le Framablog et on en reparle d’accord ?!
Pfff… d’accord.

Cette vidéo est un extrait du Temps du Libre n°1 réalisé par Lionel Allorge.
Elle est sous licence Verbatim, elle peut-être reproduite par n’importe quel moyen que ce soit, pourvu qu’aucune modification ne soit effectuée et que cette notice soit préservée.
Frédérice Couchet est Délégué Général de l’APRIL, Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre.




VLVC : Faire de la vidéo-conférence avec VLC

VLVC Logo

Doit-on encore vous présenter l’un des logiciels phares du monde du libre, le lecteur multimédia VLC (VideoLAN Client) ?

Je signale cependant deux petites choses.
Le site a fait peau neuve suite à un concours de design (je me demande si je ne vais pas essayer la même chose pour le blog) et c’est vrai que c’est bien plus zoli qu’avant.
Il existe dans notre Tribune Libre un document universitaire fort intéressant qui prend appui sur VLC pour étudier comment que ça fonctionne de l’intérieur un logicie libre Monographie d’un logiciel libre : VideoLAN.

Par contre vous n’étiez peut-être pas au courant, car c’est tout frais, du projet VLVC (Video Lan VideoConference) dont l’objectif est d’incorporer une solution de vidéo conférence au sein de l’application VideoLan Client.

VLVC Screenshot

VLVC supportera trois types différents de vidéoconférence, permettant ainsi de couvrir une grande partie des différentes utilisations possible de ce service.

Il sera ainsi possible d’utiliser la vidéoconférence en mode une personne parle, et les autres écoutent. Il y aura donc un administrateur qui lancera la vidéoconférence, et qui sera le seul à avoir la possibilité de parler. Les autres personnes se connectant pourront alors voir et entendre ce qu’il dit, sans avoir la possibilité d’interragir.

Un mode de vidéoconférence avec prise de la parole sera également mis en place. Ainsi, la personne lançant la vidéoconférence deviendra l’administrateur de cette conference, et aura alors la possibilité de décider qui peut parler. Les utilisateurs auront eux la possibilité, via l’interface, de demander à avoir la parole, et l’administrateur choisira alors de les laisser parler ou non.

Enfin, VLVC pourra etre utilisé en mode vidéoconférence où chacun sera libre de parler au moment ou il le désire. Cependant, cela fera comme dans une véritable conversation à plusieurs, et si tout le monde parle en meme temps, la conversation deviendra rapidement incompréhensible.

Je n’ai pas testé mais cela semble prometteur avec une version 0.4 déjà opérationnelle, un petit site et une petite doc dédiés, et tout, et tout.

Affaire à suivre assurément…

PS : On écrit "vidéo-conférence", "vidéo conférence" ou "vidéoconférence" ?




Windows Vista : jamais deux sans trois !

Windows Vista EULA

Il semblerait que le contrat de licence (EULA) du prochain système d’exploitation de Microsoft Windows Vista n’autorise qu’une seule réinstallation de l’OS sur un autre ordinateur. Autrement dit votre OS ne durera que le temps que dureront votre premier puis votre second ordinateur (j’imagine que pour ce faire ils ont mis un big DRM inside !).

Et puis on se retrouve avec des interdictions levées au compte-goutte en fonction des versions de l’OS. Regardez un peu ce que cela donne pour la version de base (Home Basic), c’est impressionnant !

* Can’t copy ISO to your hard drive
* Can’t install to a network server
* You may share files, printers, etc with a maximum of 5 network devices
* You MAY NOT use Remote Desktop, only Remote Assistance
* You MAY NOT use in Virtual PC | Virtual Server |VMWare

On peut faire confiance à Microsoft pour sortir l’artillerie lourde niveau marketing lors de l’inauguration officielle de Vista, mais avec Linux qui se démocratise chaque jour un peu plus (on y travaille) et les évolutions du web (cf Google Office & co), est-ce être naïf que de penser que l’édifice va finir par lentement mais sûrement se fissurer pour un jour définitivement céder ?

PS pour les courageux, les anglophones, et les juristes : voici le contrat de licence en pfd.