10 choses à savoir sur Wikipédia

Quartermane - CC byVoici la traduction d’un article anglais intitulé 10 things you did not know about Wikipedia qui nous a semblé intéressant en ce qu’il permet d’après nous de rapidement comprendre et appréhender l’encyclopédie (et de dissiper tout de suite quelques éventuels malentendus).

C’est aussi une manière pour nous (et nos traducteurs de chez Framalang) de rendre hommage au projet en apportant notre toute petite pierre à l’édifice.

Précisons qu’il ne s’agit pas d’un « texte officiel » de Wikipédia mais d’une simple initiative d’un des ses auteurs anglophones[1].

Au fait, si vous d’aventure vous jugiez la traduction perfectible[2] rendez-vous sur… Wikipédia où nous avons bien entendu reproduit l’article[3].

10 choses à savoir sur Wikipédia

Ceci est un essai. Il ne s’agit ni d’une ligne officielle ni d’une série de directives, mais d’un texte qui reflète seulement certaines opinions de ses auteurs.

10 choses à savoir sur Wikipédia est une liste de considérations sur Wikipédia spécifiquement destinée à ceux qui ont une connaissance préalable limitée de ce projet, par exemple certains journalistes, nos nouveaux contributeurs ou nos nouveaux lecteurs. Ces explications ne surprendront guère les wikipédiens chevronnés mais nous espérons qu’ils aideront tous les autres à se forger une opinion éclairée de notre travail.

1. Nous ne sommes pas à vendre.

Si vous vous attendez à ce que Wikipedia soit rachetée par quelque sympathique géant de l’Internet, rassérénez-vous. Wikipedia est administrée par la Fondation Wikimedia, une association à but non lucratif dont le siège se trouve à St. Petersburg, en Floride. Notre financement repose sur des donations et des subventions et notre mission consiste à apporter des connaissances libres à l’ensemble du globe.

Pour plus d’informations : http://wikimediafoundation.org/wiki/Accueil

2. Nos travaux appartiennent à tous.

Wikipédia a emboîté le pas au système GNU/Linux et au navigateur Mozilla Firefox et s’est affranchie des restrictions imposées par le régime traditionnel de la propriété intellectuelle. Nous avons préféré opter pour ce que l’on appelle une « licence de contenu libre » : tout un chacun est et restera toujours libre de copier, modifier et redistribuer l’ensemble des textes et des images mis en ligne par nos utilisateurs. Notre seule exigence : que vous citiez l’auteur de l’oeuvre concernée et que vous ne soumettiez celle-ci ou l’amélioration que vous y apportez à aucune restriction nouvelle.

Pour plus d’informations : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Copyright

3. Nous parlons le banyumasi.

…et environ 250 autres langues. Certes, seules une soixantaine de ces versions locales de Wikipedia contiennent actuellement plus de 10.000 articles — mais ce n’est pas faute d’y consacrer nos efforts. La Fondation Wikimedia s’appuie sur un réseau grandissant de branches indépendantes, présentes dans déjà sept pays, qui concourrent à nous faire connaître à l’échelle locale. Dans de nombreux pays, y compris les Etats-Unis, Wikipedia figure parmi les dix sites Internet les plus visités.

Pour plus d’informations :
http://meta.wikimedia.org/wiki/Liste_des_Wikip%C3%A9dias et
http://www.alexa.com/data/details/traffic_details?q=&url=wikipedia.org (en)

4. Vos modifications dans Wikipedia n’ont rien d’irréversible.

Wikipédia est une base de données pourvue d’une mémoire éternelle. A chacune de vos interventions, vous créez en fait une version modifiée de l’article et choisissez tacitement de la mettre à disposition de ses futurs lecteurs. Aucune version existante n’est plus jamais retouchée, ce qui nous permet de revenir en arrière à l’envi et d’annuler les modifications qui ne nous conviennent pas. En tant que lecteur, vous pouvez même citer la version spécifique de l’article que vous êtes en train de consultez. Il vous suffit pour cela de renvoyer à l’article en cliquant sur le lien « adresse de cette version » dans le coin en bas à gauche de l’écran et votre lien dirigera le lecteur vers une page dont le contenu ne sera jamais modifié.

Pour plus d’informations : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wiki

5. Nous sommes très attentifs à la qualité de nos travaux.

Wikipedia est régie par une palette complète de règles à respecter et de procédés de contrôle de qualité. Nos éditeurs ont la possibilité de suivre les modifications au fur et à mesure qu’elles sont effectuées, de surveiller des sujets précis sur lesquels ils sont compétents, de suivre l’historique des contributions d’un utilisateur, d’étiqueter des articles problématiques pour que d’autres éditeurs y remédient et de débattre des mérites de chaque article avec d’autres utilisateurs. Les pages qui posent problème sont marquées pour être supprimées, quant aux meilleures, elles sont distinguées par l’estampille « article de qualité ». Les WikiProjects se concentrent sur l’amélioration d’une famille d’informations spécifique. Nous tenons à offrir un travail de qualité et nous sommes sans cesse en train de réfléchir à de nouveaux moyens d’y parvenir.

Pour plus d’informations : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil

6. Nous ne voulons pas que vous nous accordiez une confiance aveugle.

Pour un projet en mouvement permanent tel que Wikipédia, c’est inévitable : alors que certains articles sont d’une excellente qualité, d’autres, il faut en convenir, ne valent pas un clou. Nous nous efforçons bien sûr de faire en sorte que le pourcentage d’articles excellents soit toujours le plus élevé possible et de trouver des moyens utiles de vous indiquer l’état d’avancement d’un article. Même au meilleur de ce qu’elle peut offrir, Wikipédia reste une encyclopédie et non une source primaire, avec toutes les limites qui en découle. Nous vous prions donc de ne pas condamner Wikipédia, mais de l’utiliser en connaissance de cause.

Pour plus d’informations :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Avertissements_g%C3%A9n%C3%A9raux

7. Nous ne sommes pas seuls.

Wikipédia fait partie d’un mouvement promouvant les Connaissances Libres, qui commence à se répandre au sein des milieux scientifique et scolaire. La Fondation Wikimédia travaille directement sur huit projets frères étroitement liés à l’encyclopédie : Wiktionary (ou Wiktionnaire – dictionnaire et thésaurus), Wikisource (bibliothèque de documents source), Wikimedia Commons (dépôt d’archives multimédia riche de plus d’un million d’images, de vidéos et de fichiers audio), Wikibooks (ou Wikilivres – collection d’ouvrages pédagogiques et de manuels), Wikiversity (espace pédagogique virtuel), Wikinews (portail expérimental de journalisme citoyen), Wikiquote (collecte de citations) et enfin Wikispecies (recensement des toutes les formes de vie). Comme Wikipédia, tous ces projets sont sous licence libre et ouverts aux contributions de tous.

Pour plus d’information : http://wikimediafoundation.org/wiki/Nos_projets

8. Nous ne faisons que collecter des informations.

Les articles de Wikipédia ne sont pas signés et leurs auteurs sont des collaborateurs bénévoles. Que vous vous présentiez comme professeur diplômé, sous votre véritable nom, ou sous couvert d’anonymat, les modifications que vous apportez ou les arguments que vous avancerez seront jugés selon leur pertinence. Nous exigeons que les auteurs citent leurs sources pour toutes les théories exposées et nous n’autorisons pas les éditeurs à publier leurs conclusions personnelles lorsqu’ils rédigent un article. Les Wikipédiens doivent toujours respecter une neutralité de point de vue rigoureuse et ne collecter que des opinions pertinentes provenant de sources fiables.

Pour plus d’informations :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Principes_fondateurs

9. Nous ne sommes pas une dictature.

La Fondation Wikimédia est dirigée par son Conseil d’administration, dont les membres doivent, selon le règlement, être issus de la communauté. Les membres du Conseil d’administration et de la Fondation Wikimedia n’interviennent jamais dans les questions éditoriales, les différents projets de la Fondation sont autonomes et conduits de façon collégiale. Le fondateur de Wikipedia, Jimmy Wales, joue parfois le rôle de médiateur final au sein de la Wikipédia anglophone, mais son influence repose sur le respect et non sur le pouvoir – il n’intervient que dans les cas où la communauté n’y voit pas d’inconvénient. Wikipédia fonctionne de façon transparente et pratique l’auto-critique. Les points qui sont sujets à controverse sont débattus de façon ouverte et même signalés dans les pages de Wikipédia lorsqu’ils atteignent un certain niveau d’intérêt.

Pour plus d’informations : http://en.wikipedia.org/wiki/Criticism_of_Wikipedia (en)

10. Nous sommes partis pour durer.

Nous voulons que Wikipédia existe encore dans des centaines d’années, à moins qu’elle mute en un projet d’une envergure plus grande encore. Tout dans Wikipédia tend vers vers cet objectif : les licences de nos contenus, notre organisation et notre système d’administration, notre ouverture internationale, notre stratégie de collecte de fonds, notre choix d’utiliser des logiciels libres et nos efforts acharnés pour accomplir notre rêve. Nous voulons vous faire entrevoir un monde où chaque être humain pourra partager ses connaissances et profiter de la somme du savoir universel. Tel est notre engagement –– et pour y parvenir, nous avons besoin de vous.

Pour plus d’informations : http://wikimediafoundation.org/wiki/Accueil

Notes

[1] Crédit photo : Quartermane (Creative Commons By)

[2] À commencer par le titre qui nous a un peu posé problème, Notre choix s’est porté sur 10 choses à savoir sur Wikipédia mais nous avions aussi retenu Dix choses que vous ne savez pas sur Wikipédia ou encore Dix choses que vous devriez savoir sur Wikipédia.

[3] L’illustration est un détail d’une image de jem intitulée Wikipedia, London Bomb Blasts update issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY. Il s’agit d’une copie d’écran de l’historique des modifications de l’article dédié aux attentats de Londres de l’été 2005. Elle illustre la réactivité et le dynamisme des lecteurs contributeurs de l’encyclopédie qui, le jour même de l’attentat ajoutaient des éléments d’information toutes les trente secondes environ !




Traduction : lettre de menace de la RIAA aux étudiants

RIAA Keep your Hands Off My iPod - _nickd - CC-BY

Fin février la Recording Industry Association of America (ou RIAA), association qui défend les intérêts des fameuses majors (c’est-à-dire plus de 90% de l’industrie du disque), a convaincu les administrations de plusieurs universités américaines de lui permettre d’adresser des lettres de menaces de poursuites judiciaires à quatre cents de leurs étudiants "déviants".

Nous avons tenu à traduire l’une d’entre elles[1] parce nous trouvons la méthode, le style et le ton particulièrement édifiants.[2]

Madame / Monsieur

Nous avons demandé à votre Fournisseur d’Accès Internet de vous faire parvenir ce courrier en prévision d’un procès que nous allons intenter contre vous devant la Cour Fédérale pour infraction aux lois sur le copyright. Nous représentons un certain nombre de grandes compagnies de l’édition musicale, incluant EMI Recorded Music, SONY BMG MUSIC ENTERTAINMENT, Universal Music Group and Warner Music Group, ainsi bien que toutes leurs filiales et partenaires (« l’industrie du disque »), en nous chargeant des poursuites pour infraction aux lois sur le copyright contre des individus qui ont illégalement téléchargé et mis à disposition des enregistrements sonores sur des réseaux pair-à-pair.

Nous avons recueilli les preuves que vous aviez violé les copyrights détenus par ces compagnies. Nous joignons à cette lettre un échantillon sonore des enregistrements dont nous avons la preuve que vous les avez distribués par l’intermédiaire du réseau pair-à-pair AresWarezUS (Ares). Au total, il est prouvé que vous avez mis à disposition 321 fichiers audio, dont un nombre substantiel sont des enregistrements sonores propriété de « l’industrie du disque ».

La raison pour laquelle nous vous envoyons cette lettre avant le début des poursuites est de vous donner l’occasion de trouver un arrangement dès que possible. Si vous nous contactez dans les vingt (20) prochains jours, nous vous offrirons un arrangement financier pour un montant sensiblement inférieur comparé à ce que nous demanderons après le début du procès ou comparé à ce que la cour pourra réclamer contre vous. Si vous êtes intéressé à résoudre cette affaire rapidement de cette manière, veuillez entrer en contact avec notre service juridique ou, alternativement, veuillez régler la somme immédiatement en ligne chez www.p2plawsuits.com, en utilisant l’identifiant CASE ID# qui apparaît en haut de cette lettre.

Dans votre réflexion pour savoir si vous souhaitez régler cette affaire, voici quelques éléments que vous devriez prendre en considération :

  • la Loi sur le copyright impose une gamme de dommages statutaires pour les infractions. Les dommages minimum en vertu de la loi sont de $750 pour chaque enregistrement dont les droits d’auteur ont été violés (« partagé »). La demande de réparation peut être beaucoup plus élevée. En plus des dommages, vous pouvez être également chargé de payer les honoraires légaux que nous débourserons pour les poursuites, et pouvez être sujet à une injonction écrite contre vous pour vous empêcher de poursuivre ces infractions.
  • Maintenant que vous êtes averti qu’un procès peut être engagé contre vous, vous avez obligation de préserver les preuves liées aux poursuites contre vous. Ce qui dans le cas présent signifie, a minima, que vous devez conserver la totalité des enregistrements que vous avez mis à disposition pour le téléchargement, ainsi que tous les enregistrements que vous avez téléchargés. De plus, vous ne devez surtout pas essayer de supprimer les programmes de pair-à-pair de votre système – même si vous êtes dans l’obligation de ne plus les utiliser. Pour plus d’information sur la manière de faire ceci, allez visiter le site www.musicunited.org.

Ceci est une affaire sérieuse et si vous avez des questions, nous vous encourageons fortement à nous contacter pour nous les poser. Pour finir, si vous voulez plus d’informations concernant le téléchargement de musique/partage et les réseaux pair-à-pair, veuillez visiter www.p2plawsuits.com.

SI NOUS N’AVONS PAS DE VOS NOUVELLES DANS MOINS DE VINGT (20) JOURS CALENDAIRES A PARTIR DE LA DATE MENTIONNEE EN HAUT DE CETTE LETTRE, NOUS INTENTERONS UN PROCÈS CONTRE VOUS DEVANT LA COUR FÉDÉRALE.

Nous ne sommes pas vos avocats, et nous ne sommes pas en train de vous donner des conseils légaux. Nous vous encourageons à consulter un avocat immédiatement pour vous conseiller sur vos droits et vos responsabilités.

Sincèrement,
Donald J. Kelso

Notes

[1] Big thanx aux traducteurs GaeliX et Olivier du groupe de travail Framalang.

[2] L’illustration est un détail d’une photographie de _nickd intitulée RIAA Keep your Hands Off My iPod issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY.




SIALLE : pour autant que leur valeur pédagogique aura été reconnue

DSC00732 - ps_paris5e - Creative Commons BY

« Je considère qu’il faut encourager l’introduction à l’école de logiciels libres pour autant que leur valeur pédagogique aura été reconnue. »

Telle est la réponse donnée par Ségolène Royal à une lettre de l’association Enseignement Public et Informatique (EPI) où l’on pouvait lire ce pertinent paragraphe : « Il faut faire davantage place aux logiciels et ressources libres, dans une perspective de pluralisme technologique. C’est un facteur significatif de baisse des coûts et d’indépendance. Le libre est en phase avec les missions du système éducatif et la culture enseignante. »[1]

Réponse de normand de la candidate à l’élection présidentielle française ? Un peu oui quand même, puisque l’affirmation est corrélée à la reconnaissane de leur valeur pédagogique.

Quel sont les logiciels le plus utilisés dans nos écoles ? Tout d’abord le… système d’exploitation (sic !). Puis dans l’ordre très certainement le navigateur web et le traitement de texte. Ils n’ont strictement aucune valeur pédagogique intrinsèque. C’est l’usage qu’en font les enseignants et leur élèves au cas par cas qui détermine ici l’éventuelle valeur pédagogique.

Autrement dit je ne vois pas très bien comment GNU/Linux, Firefox ou OpenOffice.org vont pouvoir être pédagogiquement évalués alors même que ce serait une bonne idée d’encourager leur introduction massive (en lieu et place de Windows, Internet Explorer et MS Office).

Alors soit, restreignons-nous aux logiciel purement éducatifs. Le ministère à créé depuis un petit bout de temps déjà une marque RIP destinée, je cite, « à guider les enseignants dans le monde du multimédia pédagogique. Un logo permet d’identifier les logiciels et les créations multimédias qui, après expertise par un public d’enseignants et de spécialistes du domaine et par décision de la commission multimédia, répondent aux besoins et aux attentes du système éducatif ».

L’intention est louable même si personnellement j’avoue ne pas faire attention à la présence du label lorsque je décide d’utiliser tel ou tel logiciel. Je fais beaucoup plus confiance aux témoignages de mes pairs et surtout à l’expérimentation effective en classe (avec de vrais élèves inside). Ainsi en va t-il des deux logiciels que j’utilise le plus en collège actuellement en tant que prof de maths : les exerciciels Mathenpoche et le traceur géométrique dynamique Geogebra.

Les deux logiciels cités plus haut sont, vous vous en doutez, libres. Ils n’ont pas le label RIP. D’ailleurs, à ma connaissance, le seul logiciel libre RIP sont les Ateliers de Géométrie, dont nous avions évoqué avec enthousiasme la libération sur Framasoft.

Un seul logiciel libre sur plus d’un millier logiciels RIP ? Pourquoi une telle absence ? Ce n’est pas à moi de répondre à cette question.

Les logiciels libres semblent être en tout cas pour le ministère quelques chose de bien particulier dans le monde des logiciels. Un monde à part qu’il faudrait donc traiter à part. C’est alors l’occasion pour moi de vous présenter le très officiel SIALLE qui a priori semble répondre à la demande de reconnaissance pédagogique préconisée par Ségolène Royal.

SIALLE, Service d’Information et d’Analyse des Logiciels Libres Éducatifs, vous connaissiez ? Sans doute pas et ce n’est pas vraiment étonnant parce qu’on ne peut pas vraiment dire que le ministère en fasse une publicité effrénée.

J’en recopie ici la présentation :

SIALLE est une sélection de logiciels libres destinés à la communauté éducative.
SIALLE est basé sur un service d’appréciation de logiciels sélectionnés en amont, sur des critères stricts :

– Le réseau académique repère en premier lieu un logiciel éducatif potentiellement intéressant.
– Selon son thème et son niveau, un groupe d’experts disciplinaires l’examine et donne un premier avis. Le logiciel est ensuite soumis à des analyses technique et juridique pour vérifier qu’il ne présente pas d’anomalies majeures dans ces domaines.
– Le logiciel retenu est ensuite soumis à évaluation par les enseignants : il est mis en ligne et peut être téléchargé.
– Après identification, l’utilisateur peut donc tester le logiciel à loisir et, grâce à une interface adaptée, saisir directement ses conclusions dans l’espace de travail, et attribuer une note au logiciel.
– La notation s’effectue selon trois axes : la pédagogie, la qualité scientifique du contenu et l’aspect technique.
– À terme, une synthèse des différents avis, où seuls seront retenus les logiciels ayant obtenu au moins la moyenne, permettra de les intégrer aux systèmes d’information du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Pourquoi SIALLE ?

De nombreux logiciels destinés à des usages pédagogiques sont produits par des enseignants, des chercheurs, des communautés d’intérêt, etc. Ces logiciels, disséminés sur des sites web institutionnels ou non institutionnels, à tous les niveaux (central, académique, départemental, établissement ou université), personnels ou associatifs, constituent un corpus foisonnant mais hétérogène. C’est pourquoi le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a souhaité qu’un service d’information et d’analyse de ces productions soit mis en place, afin de mieux connaître les réalisations de qualité.

Quels logiciels y trouve-t-on ?

Les logiciels présents sur la plate-forme SIALLE sont des logiciels éducatifs destinés à un usage en classe. Ils permettent aux élèves d’être en situation de découverte, de structuration, d’entraînement et d’évaluation de connaissances disciplinaires grâce à une présentation de contenus sonores, visuels et/ou textuels interactifs en conformité avec les programmes et respectant la plus grande rigueur scientifique.

À qui s’adresse SIALLE ?

SIALLE est destiné aux enseignants, aux formateurs, aux corps d’encadrement et d’inspection, mais l’information sur la qualité des logiciels pédagogiques est accessible à tous. La partie exclusivement réservée à la communauté éducative concerne le téléchargement des logiciels mis à disposition, ainsi que l’analyse et le vote qui en découlent.

Ouvert à la rentrée 2006, on trouve pour le moment 13 logiciels libres Windows dans la base (et toujours pas mes Mathenpoche et Geogebra).

Quel dynamisme !

Notes

[1] L’illustration est un détail d’une photographie de ps_paris5e issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY.




Montrez-nous le code !

Puisque M. Steve Ballmer persiste à diffuser le FUD l’idée que Linux exploite la propriété intellectuelle de Microsoft, le site Show Us The Code vient de voir le jour avec ce simple objectif : demander à Microsoft de nous montrer le code en question, histoire que nous soyons fixés sur la véracité du propos.

Une traduction de GaeliX (pour Framalang).[1]

running a trace - losiek - CC-BY - flickr

Lettre ouverte à Steven Ballmer

Les propos que vous avez tenus, encore et encore, sur le fait que Linux viole la propriété intellectuelle de Windows, ont beaucoup retenu l’attention de la communauté Linux. Et ce n’est pas seulement ça, puisqu’il est rapporté que Microsoft a convaincu des entreprises de payer pour une licence Linux que vous ne pouvez fournir.

Par conséquent, ce site va servir de réponse à cette accusation, et servir de support à une requête. Une requête toute simple, puisque vous, Microsoft, assurez être sûrs de votre bon droit. Montrez-nous le Code.

Si les développeurs Linux sont mis au courant de l’existence de ce code, alors ce code peut être oublié et Linux peut re-écrire les parties impactées de son noyau ou de son système d’exploitation. C’est une requête assez simple et d’une banale courtoisie. Pourquoi faire autant de vagues avec des menaces de procès, menaces qui coûteront au tribunal autant à Microsoft qu’aux défendeurs ? Cela manque de logique, surtout quand on sait que de nombreux développeurs de par le monde se feraient un plaisir d’aider Microsoft à résoudre ce problème. Ne devez-vous pas, vis-à-vis de vos actionnaires, travailler avec d’autres pour leur garantir que leur propriété intellectuelle n’est pas violée ?

En outre, nous avons l’impression que vous souhaitez travailler avec la communauté Open-Source. C’est à cela que sert le Port 25[2], n’est-ce pas ? C’est de cela qu’il s’agit dans l’accord avec Novell, n’est-ce pas ? C’est votre chance. Si vous avez raison, vous allez faire taire des milliers et des milliers de défenseurs de l’Open-Source et inciter vos concurrents à retourner ciel et terre pour ne pas toucher à votre propriété intellectuelle.

Les membres de la communauté Linux ne veulent pas de votre code. Nous ne recherchons pas les procès. Nous ne voulons pas de code non-libre. Et plus, pour votre consternation, nous ne voulons pas de code spécifique à Microsoft.

C’est cela que nous demandons. Nous demandons l’appui de la communauté Linux. Nous en appelons à Richard Stallman, Linus Torvalds, Larry Page, Sergey Brin, Dr. Eric Schmidt, Mark Shuttleworth, Kevin Carmony, and Matthew Szulik, ainsi qu’à tous les développeurs de chaque distribution Linux et à toutes les entreprises qui se sentent menacées par vos procès inexistants :

Faire le maximum de publicité pour demander à Microsoft de montrer le code Linux qui viole sa propreté intellectuelle avant le 1er Mai 2007.

Combien de sociétés, combien d’organismes, combien de membres de la communauté, vont dénoncer votre bluff, Steven ?

Nous ne sommes pas les premiers (1, 2) à vous demander cela, mais nous voulons passer au cran supérieur. Si vous ou Microsoft ne pouvez pas répondre avant la date mentionnée, d’aucuns comprendront que vos menaces et allégations étaient sans fondement et diffamatoires. Et toute personne attentive aux marchés financiers devra en faire de même.

Bonne chasse au code. Le moteur de recherche de brevet Google peut peut-être vous dépanner.

Notes

[1] L’illustration est un détail d’une photographie de losiek intitulée running a trace issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY.

[2] NDT : le port utilisé pour l’envoi des mails.




Un modèle approuvé

01 Informatique Spécial Libre couverture

l’Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre (APRIL) fête ses 10 ans.

L’occasion pour le magazine 01 Informatique de réaliser un numéro « Spécial Libre » et de consacrer toutes ses rubriques à ce phénomène dont l’attrait ne cesse de grandir.

Je me suis permis d’en recopier ci-dessous l’édito du directeur de la rédaction Luc Fayard.

Le dada des chevelus fauchés devenu l’épouvantail de Microsoft : c’est dire si le logiciel libre a changé de look ! Pourtant, il en a mis du temps à s’imposer comme challenger… Ses adeptes furent longtemps considérés comme des farfelus, voire des pirates. Il faut dire qu’ils se baptisaient eux-mêmes « hackers » : « hacker », dans le jargon du libre, cela veut simplement dire coder de manière créative ! Pas de stabilité, pas de sécurité, pas de suivi… Le libre fut accusé de tous les maux. Ici, on le traita de « cancer » ; ailleurs, de « secte ».

Mais au vu de ses atours, beaucoup de positions acquises finirent quand même par se sentir menacées. Finalement, comme le suggère Philippe Davy, notre journaliste expert qui a impulsé ce numéro spécial, c’est peut-être davantage l’attrait du modèle communautaire que la qualité – réelle – de ses réalisations qui a fait le succès du libre. On pourrait s’attarder sur des benchmarks détaillés entre Microsoft Office et Open Office, ou bien entre SAP et ERP 5. On finira, de toute façon, par trouver que les solutions se ressemblent étrangement.

La seule différence réside bien dans le modèle de développement et de contribution à l’innovation. D’un côté, des personnes soudées par l’intérêt économique de leur entreprise. De l’autre, des communautés aux motivations diverses, mais réelles de partage. Là, l’avantage est sans conteste dans le camp de l’open source. L’entreprise, la société sont désormais irriguées de cet esprit collaboratif qui est le vrai signe de la modernité. C’est une démarche juste que de partager les connaissances pour en faire profiter le plus grand nombre. C’est même aujourd’hui, dans un contexte de resserrement des budgets et des délais, une vraie voie de développement. Reste à peaufiner le modèle économique et la qualité des services.

01 Informatique Spécial Libre April




Est-ce que YouTube nous entube ?

Blip.tv screenshot

Quand YouTube pose problème

Tout le monde parle de YouTube en ce moment.

D’abord pour évoquer le très spectaculaire rachat de la société par Google (ce qui semble d’ailleurs beaucoup amuser leurs fondateurs mais pour 1.600.000.000 dollars on les comprend !). Ensuite pour s’interroger sur les droits des vidéos mises en ligne.

Ainsi tout récemment YouTube a été contraint d’effacer pas moins de trente mille vidéos d’extraits télés et clips musicaux sous la pression d’une société de gestion des droits d’auteurs japonais. Google va bien être obligé de faire le ménage et/ou s’entendre avec les majors et les broadcasts parce qu’effectivement c’est un joyeux bordel.

C’est un joyeux bordel mais, comme le souligne Larry Lessig sur son blog, c’est surtout un faux service web 2.0. Pourquoi ? Principalement à cause d’une question de licences et d’une question de formats (ce qui nous ramène à la problématique des logiciels libres).

La question des licences

Absolument rien n’a été mis en place sur YouTube pour prendre connaissance de la licence d’une vidéo. Il est ainsi impossible pour l’utilisateur de savoir ce qu’il peut faire ou ne pas faire avec une vidéo présente sur le site. Difficile de ne pas penser que YouTube n’y avait pas pensé !

Parce qu’imaginez que vous demandiez à l’internaute qui importe une vidéo sur YouTube de spécifier la licence de la vidéo alors on peut émettre l’hypothèse que cela n’aurait pas permis au site d’héberger autant d’extraits cinématographiques et télévisuels (dont les clips musicaux) de manière totalement illégale.

Toujours est-il qu’en l’absence explicite de licence les vidéos se retrouvent en fait toutes par défaut avec du "copyright classique" et donc vous ne pouvez strictement rien en faire a priori. Et là où le bât blesse c’est que cette forte restriction n’est pas écrite noir sur blanc sur le site (qui en effet va lire l’indigeste Terms of Use qui ressemble fort à une licence EULA de logiciel propriétaire !)

La question des formats, du téléchargement et du partage

Pour le format et le partage ce n’est guère mieux. En fait YouTube ne vous propose rien sauf l’unique possibilité de mettre en ligne sur votre propre site non pas les vidéos mais un lecteur qui joue les vidéos directement depuis le site YouTube.

Ce lecteur est en Flash et donc le format de la vidéo également. Loin de moi l’idée de faire le procès du format propriétaire Flash sur un blog qui en use voire en abuse allégrement. Mais ce qui est fâcheux c’est que c’est le seul format proposé. Impossible de télécharger le format source et d’ailleurs impossible de télécharger tout court sur YouTube (sauf à utiliser des moyens détournés comme ici mais alors vous ne récupérez que le format Flash).

Autrement dit vous ne pouvez que voir et voir uniquement comme YouTube l’a décidé.

Blip.tv un exemple d’alternative

Regardons maintenant un site de vidéos partagés comme Blip.tv.

On retrouve les grands classiques : catégories, tags, commentaires sous les vidéos… Mais par contre chaque vidéo se voit affubler d’une licence délibérément choisie par celui qui importe la vidéo.

Blip.tv license 1

Et puis si l’auteur n’a rien spécifié, la vidéo possède alors explicitement la licence No license (All rights reserved). C’est tout de même plus transparent pour ne pas dire plus "réglo".

Blip.tv license 2

Du coup, exactement comme sur Flickr et contrairement à YouTube, on peut effectuer une recherche à partir du champ des licences. Sur la copie d’écran ci-dessous, j’ai demandé les vidéos en français, au format MPEG et sous n’importe laquelle des licences Creative Commons (mais on peut affiner en demandant uniquement l’autorisation de modification et/ou d’utilisation commerciale).

Blip.tv search

Quant aux formats, bien entendu il y a le format Flash mais on retrouve également le format source et d’autres formats que l’on peut télécharger directement d’un simple Right-click and Save.

Blip.tv download

Un exemple pour finir

Voici une vidéo "chients et chat" prise sur Blip.tv qui vaut ce qu’elle vaut (allez, j’avoue, j’ai trouvé ça drôle surtout vue du côté subjectif du chat spectateur).

Ce qu’il y a donc d’intéressant c’est la mention explicite de la licence Creative Commons BY-NC-SA qui l’accompagne. Ainsi je sais qu’avec cette vidéo je peux la télécharger (facile à faire avec Blip.tv et ici au format .wmv ou .flv), la distribuer et la modifier pourve que je respecte les termes de la licence (paternité, pas d’utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l’identique).

Nous ne sommes plus du tout dans le même modèle (ou écosystème) que YouTube. Ici la Free Culture peut véritablement s’épanouir et ce n’est pas rien.

Bon, je résume. Dans le monde de la vidéo on line il y en a qui sont assurément plus libres que d’autres. Et dès demain je ferme mon compte YouTube pour en ouvrir un chez Blip.tv 😉




Laissez les recettes de cuisine tranquille !

Pasta multietnica - oloap20032002 - CC-BY

Je ne sais pas si Framasoft est "politique" mais ce qui est sûr c’est qu’on se retrouve de plus en plus souvent sur la défensive face à ceux qui tentent de proposer toujours plus de contrôle et de protection à des fins avant tout mercantiles.

Dans la vision des deux mondes d’un Philippe Aigrain, d’un Christian Paul ou d’un François Bayrou, il n’est pas très difficile de nous situer 😉

Dernière tentative d’infiltration de Captain Copyright : les recettes de cuisine. Cet article au titre évocateur Keep recipes free suggère en effet que certains chefs seraient prêts à envisager de recourir aux brevets.

C’est contrariant tout ça. D’autant que les recettes de cuisine c’est justement la métaphore préférée de ceux qui tentent d’expliquer le logiciel libre aux non initiés.

Illustration : Pasta multietnica par oloap20032002 sous licence Creative Commons BY (Flickr).




Les deux mondes de François Bayrou

—> La vidéo au format webm

François Bayrou a su s’attirer les sympathies de nombreux sympathisants du logiciel libre et son état d’esprit (en particulier lors du passage de projet de loi DADVSI à l’Assemblée).

A écouter cet extrait de la table ronde politique qui a eu lieu le 6 juillet dernier dans le cadre des Rencontres Mondiales du Logiciels Libre à Nancy, on se demande bien pourquoi 😉

Morceaux choisis :

Il y a ceux qui pensent que tout est marchand et tout est appelé à être marchand et qui bâtissent tout un raisonnement sur le fait que tout progrès est marchand, que tout œuvre de l’esprit merite un contrôle, une possession, un verrou et c’est ainsi que pour eux le monde avance.

(…)

Moi je vois au contraire les principes d’un modèle de développement d’une humanité différente, dans le fait qu’un certains nombres de gens, non pas empêchent les autres d’avoir recours au domaine marchand si ils le souhaient, mais considèrent qu’il est de leur droit, comme un droit de l’homme, de défendre l’idée que l’on peut faire une œuvre de l’esprit en la partageant avec les autres, d’une certaine manière par une demarche, je ne sais pas comment vous le dire, mutualiste, coopérative, libre… enfin autour de ces mots là. Et ceci est pour moi un très grand espoir pour l’humanite.

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Il m’arrive souvent quand les gens viennent me voir et me demandent ce que je trouve de bien dans le monde d’aujourd’hui je dis “logiciels libres et univers wiki”. Parce que l’idée qu’on puisse bâtir ensemble une œuvre qui depasse la possession, le vérouillage, qu’on puisse la mettre en commun, la partager, c’est quelque chose qui recèle, me semble-t-il, un modèle de développement pour nos sociétés.

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Voilà pourquoi en nous battant contre les anomalies de la loi DADVSI, nous ne nous sommes pas seulement intéressés à l’objet de la loi mais au modèle de société que recélait l’objet de la loi.