Geektionnerd : Firefox 29

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Sources :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Fin du support XP, un collège espagnol migre vers Ubuntu

Migrer vers Ubuntu pour un utilisateur habitué à Windows est aujourd’hui une opération relativement aisée, en particulier parce que l’on bénéficie de l’aide de la communauté à chaque étape (n’hésitez pas à rejoindre l’Ubuntu party à la Villette et des évènements libristes partout en France). Cependant, le seul fait de changer d’habitudes demeure un peu délicat et demande un temps d’adaptation à chacun. Imaginez ce que doivent être ces petites difficultés lorsque une communauté scolaire entière franchit le pas : institution, enseignants, élèves, matériels… autant d’écueils sur la voie Libre qu’un collège espagnol est en train de franchir, grâce à un activiste convaincu et passionné.

Choisir la migration c’est d’abord lutter contre une inertie de l’institution, plus prompte à conclure des contrats léonins avec Microsoft qu’à s’embarrasser de scrupules. C’est aussi s’efforcer d’échapper à une alternative pénible : être soumis à l’obligation de payer de coûteuses licences ou inviter les utilisateurs à l’illégalité en les piratant plus ou moins discrètement.

Les conditions de cette migration, telles qu’évoquées dans l’article ci-dessous, sont probablement tout à fait similaires de notre côté des Pyrénées. N’hésitez pas à nous livrer votre expérience, nous le publierons ici en commentaire ou pourquoi pas sous forme d’un autre témoignage : faire connaître les difficultés et les réussites est aussi un bon moyen d’avancer sur la voie du Libre.

Interview : migration d’un collège de Windows XP à Ubuntu

Source : Entrevista: Migración de un colegio desde Windows XP a Ubuntu

Traduction Framespagnol : Diab, TV, rou, Omegax + anonymes [rejoindre ce groupe de traduction]

La fin du support de Windows XP met certaines institutions informatiques et leur système informatique face à un vrai dilemme. Un système éducatif à l’avant-garde se doit de passer à Ubuntu.

Fernando Lanero, pour ceux qui ne le connaissent pas, est professeur et responsable TIC du collège des Augustins à León (España). Un activiste du logiciel libre qui s’est attelé à la migration d’un collège de 1200 élèves vers le système d’exploitation Ubuntu. Je vais discuter avec lui pour qu’il nous raconte de première main où en est cette intéressante eXPérience, dont les enjeux sont multiples.

Marcos Costales : Bonjour Fernando. Comment vas-tu ? Raconte-nous comment tu as débuté dans le petit monde de l’informatique et quand est née ta prise de conscience pour les logiciels libres et plus particulièrement pour Ubuntu…

Fernando Lanero : Bonjour ! Alors, j’ai commencé dans le monde passionnant de l’informatique avec un ordinateur 8086 que m’ont acheté mes parents en CM1 pour avoir réussi tous mes examens. C’était un Olivetti qui devait avoir 16Ko de RAM, un disque dur de 20Mo, un écran monochrome vert fourni avec MS-DOS que j’ai supprimé moins d’un mois après sans le faire exprès (del *.* dans le répertoire racine, tu vois ce que je veux dire). À partir de là j’ai eu des amis avec des ordinateurs et je suis devenu accro, vous imaginez facilement combien d’heures j’y ai passé.

En ce qui concerne le logiciel libre j’ai commencé en 1997 ou 1998. Années où il y eu un boom pour Linux, avec une grande quantité de revues qui incluaient un CD avec des distributions. Là, j’avais un pentium cadencé à 120 Mhz. Mes tentatives d’installation furent un désastre complet, j’étais encore à l’école, il n’y avait pas internet et tout ce que je pouvais faire était de lire et relire la revue et essayer d’en tirer quelque chose qui tienne debout. Mes débuts en ligne de commande, bien que je vienne de MSDOS, furent aussi un désastre complet. Au final, oui, j’ai pu en installer une, je serais maintenant incapable de te dire laquelle. Probablement Slackware ou Fedora.

Ensuite je l’ai abandonnée et suis retourné du côté obscur avec Microsoft et son Windows 98. Dix ans plus tard, aux alentours de 2007, je suis revenu à Linux par le biais de Ubuntu, grâce aux bonnes indications et commentaires de Ricardo Chao, professeur et camarade de classe et grand ami.

Vous avez déjà commencé la migration ?

Pas encore, nous allons attendre la version définitive d’Ubuntu 14.04. Nous faisons actuellement des tests, au départ avec les versions alphas et maintenant avec les bêtas.

Quel système d’exploitation utilisez-vous actuellement et pourquoi avez-vous décidé d’en changer ?

Au collège tous les ordinateurs sont actuellement équipés de Windows, 90% sont sous Windows XP et les plus récents tournent sous Windows 7. Celui du Directeur est sous Windows 8 car c’est le dernier qui ait été acheté. La raison pour laquelle ce logiciel est utilisé est uniquement due au fait qu’il était pré-installé.

De combien d’ordinateurs parlons-nous et quelles sont leurs caractéristiques ?

Il y a deux ordinateurs, ceux du Secrétariat, que nous ne migrerons pas pour des raisons administratives mais nous allons migrer les 98 ordinateurs restants. En réalité, de mon point de vue, c’est un nombre de machines considérable vu qu’il s’agit d’un environnement comme la province de León, une région dépourvue de grandes entreprises technologiques de pointe.

A quoi servent ces 98 ordinateurs ?

Ils sont utilisés pour des activités pédagogiques en classe, pour l’usage des professeurs lors de projections vidéos, de tableaux numériques, pour le dessin technique etc. Il y a également 60 ordinateurs répartis entre la salle informatique et les salles de langues.

Quels programmes utilisez-vous aujourd’hui avec les élèves? As-tu une idée approximative du coût de ces programmes pour le centre?

Le programme phare est Microsoft Office sans aucun doute. Et nous devons renouveler les licences de cette suite logicielle chaque année, comme un loyer. Le coût annuel de renouvellement des suites Office avoisine les 3000€ à 4000€ pour l’ensemble des ordinateurs.

Crois-tu que les élèves puissent utiliser ces programmes chez eux en payant eux-mêmes leur licence ?

C’est bien le problème. Ça c’est le piège du logiciel privatif. Dans tes cours tu enseignes avec le logiciel dont tu as besoin pour ton activité d’enseignement. Mais que se passe-t-il ? Si tu enseignes à l’élève à travailler avec un programme privatif, au jeune tu lui apprends à maîtriser ce programme, et ce que tu fais c’est que tu crées un utilisateur de ce programme pour le compte de cette entreprise (car il devient un client potentiel). la contrepartie logique de ce processus c’est que tu risques de l’inciter à pirater ce programme et du coup, à aller à l’encontre de la loi lorsqu’elle ne lui convient pas (tu en fais un délinquant potentiel). Il n’y a pas d’alternative possible à ces deux options avec le logiciel privatif.

classe avec ordis

Tu formes des consommateurs pour une multinationale ou des pirates informatiques, en apprenant aux élèves à enfreindre les lois lorsqu’elles ne conviennent pas. C’est le plus gros danger. Les gens se plaignent en Espagne de cette culture de la tricherie ou du vol dans notre société. Et c’est pourtant ce qui se fait dans de nombreuses écoles, enseigner à tricher de manière indirecte à travers les logiciels privatifs. Si par exemple tu enseignes Photoshop, le centre dispose d’une licence achetée, parfait. Mais, l’élève va-t-il acheter le programme pour faire ses devoirs à la maison ? Impossible ! Et que va-t-il se passer ? Ou tu le lui passes sous la table ou tu l’encourages à aller le télécharger avec un crack. Tu es déjà en train de créer des délinquants, parce que tu les incites à outrepasser la loi.

As-tu vérifié s’il existe des logiciels libres susceptibles de remplacer les logiciels privateurs que vous utilisez actuellement ?

À 100%. Pour Photoshop et MS Office nous pouvons passer à Gimp et LibreOffice sans problème. Nous avons aussi commencé à entrer en contact avec les éditeurs. Maintenant tous les manuels scolaires sont accompagnés d’un logiciel de soutien pour les classes numériques. Ainsi tu travailles avec les élèves de la classe de manière interactive, surtout avec les manuels de langues, d’histoire, dans les cycles maternelle et primaire. Que se passe-t-il ? Elles ont toutes un logiciel pour Windows, mais aucun pour Linux. En discutant avec eux, je leur ai expliqué que nous allions migrer sous Linux et que si leur logiciel ne fonctionnait pas sous Linux nous changerions les manuels scolaires pour d’autres qui nous faciliteraient leur utilisation ou simplement qui disposeraient de logiciels multi-plateformes. Ou ils se démènent pour que leurs produits fonctionnent sous Linux ou nous chercherons des alternatives.

As-tu détecté d’autres problèmes d’utilisation de Windows XP à part le coût des licences ?

Oui, le principal problème de la migration est l’administration de Castilla León. Que se passe-t-il ? Le conseil de Communauté autonome a signé en 2011 un accord avec Microsoft pour utiliser leurs logiciels pendant 5 ans (bien entendu sans appel d’offres d’aucune sorte). La nouvelle a été publiée par les médias, la directrice de Microsoft Iberia est venu, il y a eu une réunion avec Bill Gates…

Le problème de cet accord est que toutes les applications web qui sont développées doivent fonctionner avec des logiciels de Microsoft et sont uniquement accessibles avec Internet Explorer. Ce qui est un énorme problème ; c’est notre principal inconvénient et la raison pour laquelle nous ne migrons pas les deux ordinateurs du secrétariat, parce que c’est notre seule manière de communiquer avec le conseil de communauté autonome : via Internet Explorer, lequel ne fonctionne bien entendu que sur les systèmes Windows.

Quand tu as envisagé la migration suite à l’obsolescence de Windows XP, je suppose que tu as envisagé la possibilité de passer au système d’exploitation Windows 8. As-tu subi un quelconque type de pression de la part du collège ou du conseil pour que, parmi les différentes alternatives envisagées, tu optes pour Windows 8 ? La question vaut aussi pour Windows 7.

Le processus de migration s’est décidé lors de l’annonce de la fin du support et des mises à jour de Windows XP de la part de Microsoft pour cause d’obsolescence. Au collège le principal problème au niveau de la sécurité concerne la transmission des malwares via des dispositifs amovibles de stockage, parce que les gens fonctionnent principalement avec des clefs USB pour le transfert de documents, c’est un authentique incubateur de virus. Il y a quelques années nous avons eu un grave problème dû à un malware qui se transmettait par les clés USB et qui avait échappé aux mailles de l’antivirus de notre collège ; ça a été la folie jusqu’à ce que nous arrivions à tout éradiquer.

Je n’ai pas subi de pression, j’ai eu beaucoup de liberté et en me demandant quelle direction prendre face au problème qui se présentait à nous, je leur ai dit qu’on ne pouvait plus continuer avec XP. Mon premier choix a été de changer pour Windows 7 qui fonctionnait bien, ils m’ont donné leur accord et nous avons demandé un devis. La surprise a été que Windows 7 avait déjà été supprimé du catalogue et que Microsoft ne fournissait déjà plus de licences pour ce logiciel.

On ne peut déjà plus l’acheter ?

Tu ne peux plus l’acheter, Windows 7 n’est plus en vente. Et bien sûr en version piratée tu ne peux pas l’installer pour toutes les raisons que j’ai citées précédemment, au delà des questions légales. Nous avons donc demandé au fournisseur un devis pour la migration vers Windows 8, qui s’est avéré complètement hors de prix : environs 12.000€ pour changer toutes les licences, c’est à dire la moitié du budget du collège pour toute l’année scolaire. C’est ingérable pour un centre éducatif. Et ce prix inclut la remise de 50% pour l’éducation.

L’interface en mosaïque proposée par Windows 8 avec Métro n’est pas non plus adéquate pour un environnement d’enseignement. L’interface avec laquelle tu travailles qui te met la météo de la région de León, l’horoscope et les dernières nouvelles. Cela n’a aucun sens au sein d’une classe. Windows 8 pour l’éducation n’est absolument pas viable selon moi. Il ne me paraît pas utile. De plus les ordinateurs n’ont pas la capacité de faire tourner cette version de manière fluide et en ajoutant la mise à jour du matériel pour migrer avec succès aux nouvelles versions de Windows 8, le budget aurait pu tranquillement monter à 25.000€. Le collège était disposé à le financer si nous n’avions aucun autre recours et c’est là que je leur ai proposé de passer au logiciel libre.

Combien coûte une seule licence Windows 8 pour le collège ? Il pratiquent des remises?

120 € avec la remise de 50% pour l’éducation. Incroyable.

Beaucoup d’administrations d’Espagne appuient et promeuvent le logiciel libre, tu connais la position du conseil de la communauté autonome de Castilla León à ce sujet ? ” Le conseil appuie le logiciel libre à 0 %. Ils ne veulent rien savoir là-dessus. Nous sommes David contre deux Goliath : le conseil de Castilla León et Microsoft.

Quelles autres alternatives as-tu étudiées pour la migration ?

Au vu du matériel, j’ai aussi testé Xubuntu et Lubuntu. Lors de la publication par Canonical de la première version Alpha de Ubuntu 14.04, je l’ai essayé sur l’ordinateur le plus ancien, Unity étais complètement fluide alors j’ai installé Ubuntu 14.04 sur les autres.

Quel est le plus gros avantage d’utiliser Ubuntu au collège ? Pourquoi Ubuntu et pas d’autres distributions ?

Le plus grand avantage c’est que dans le collège toute la communauté associe déjà le logiciel libre à Ubuntu, tous connaissent Ubuntu et en ont entendu parler à un moment ces dernières années.

L’autre grand avantage est le support de pilotes que propose Ubuntu. J’ai essayé beaucoup de distributions et aucune ne propose un support aussi important. Pour une centaine d’ordinateurs de configurations matérielles diverses on ne voulait pas avoir de problème avec le fonctionnement de la carte graphique, de la carte audio, de la connexion réseau… Nous avions besoin d’une distribution qui fonctionne à 100% dès le début sur tous les ordinateurs.

As-tu rencontré un problème concret pour choisir Ubuntu ?

Oui, les gens. Les gens sont réticents à changer pour Linux. Ils sont réticents à changer en général. « Et ça comment ça va m’affecter ? » Je leur réponds que ça ne va pas fondamentalement les affecter, qu’ils vont pouvoir continuer à effectuer leurs tâches de la même façon, voire de façon plus efficace. La suite bureautique LibreOffice peut leur donner quelques problèmes parce que tout le monde fonctionne avec Microsoft Office et lors de l’import de documents des dernières versions l’apparence change et ça les rends fous. Mais ça ne me préoccupe pas beaucoup, nous avons un bon support au collège !

un libriste espagnol qui migre son collège vers ubuntu

Quel sera le coût économique de migrer vers Ubuntu ? Vous avez envisagé de payer le support officiel de Canonical ? Pourquoi ?

Pour le moment nous ne pensons pas payer le support officiel, même si cela pourrait être une bonne option. Le coût réel est de 0€, vu que nous allons l’installer nous-mêmes.

100 ordinateurs représentent beaucoup d’équipements. Auront-ils tous la même configuration ? Comment allez-vous faire ?

Nous allons faire une ISO spécifique pour le collège en unifiant certaines choses. Pour ceux qui sont sur le même réseau, nous les installeront par le réseau… et ceux qui ne le sont pas, nous les installerons un par un.

Combien de temps va prendre la migration ?

Environ 2 mois.

Avez-vous des problèmes de pilotes avec les tableaux numériques interactifs ?

Oui, nous avons des problèmes, mais Hitachi nous donne le code source et c’est beaucoup plus simple. Il y a un groupe d’un autre collège de Barcelone emmené par Francisco Javier Teruelo qui nous aide beaucoup sur ce sujet avec l’idée finale de créer un paquet d’installation pour tout automatiser.

En plus du gain économique, que gagneront le corps professoral, les élèves et les parents avec Ubuntu? Y a-t-il un avantage par rapport à l’utilisation de Windows 8 ?

Ce qu’ils vont gagner c’est la tranquillité à 100%, surtout en supprimant tous les malwares qui pullulaient, ce qui au collège devient une véritable paranoïa. La conversation typique du collège ressemble à ceci :

— Tous les ordinateurs sont remplis de virus. — mmmh attends, avec ton ordinateur à la maison, depuis combien de temps tu n’as pas actualisé l’antivirus ? — Je ne sais pas. J’ai acheté l’ordinateur et l’antivirus était livré avec, je n’y ai plus jamais touché. — Et il a quel âge ? — Six ans — Ok, donc d’où viennent tous les virus du collège ? De ton ordinateur.

Au collège nous avons un antivirus totalement actualisé et même comme ça nous avons le problème dont je te parlais de contagion par USB.

Plus d’avantages ? La rapidité du réseau. Suite à la récente migration à la fibre optique et la configuration du réseau en Gigabit, tout va être beaucoup plus rapide et encore plus avec Linux. Parce que sincèrement, je ne sais pas ce que fait Windows, mais il ralentit n’importe quel réseau de 10% à 15% en comparaison d’un réseau fonctionnant avec Linux. Ou alors la NSA nous espionne…

On nous a dit que les professeurs étaient un peu réfractaires au changement, les élèves aussi ?

Les élèves sont intéressés. Les enfants sont curieux par nature. Parmi eux il y a une culture pro-Linux. Au fil des ans j’ai réussi à faire germer l’idée que Linux « déchire », qu’il est utilisé par les gens qui ont un réel intérêt pour l’apprentissage et la connaissance du fonctionnement réel des choses et les jeunes sont très attirés par cette idée. Ils ne sont en rien réfractaires au changement. Ils recherchent la nouveauté et le changement.

On dirait que l’initiative citoyenne a des années-lumière d’avance sur l’administration, surtout en lisant des nouvelles qui disent que l’Administration migrera vers Windows 8 sans appel d’offre. Que dirais-tu à tous ceux qui disent qu’une migration vers Ubuntu est complexe, aussi onéreuse que vers Windows 8, non viable ou mille autres boniments ?

Boniment, tu l’as dit. La phrase exacte est « boniments vendus par la propagande des grandes multinationales ». Ces circonstances que tu viens de citer c’est ce que te vend Microsoft, qui a fait une publicité subliminale impressionnante pour te faire voir que ce qui est bien c’est Windows. Windows m’a apporté mille problèmes pendant des années sur les ordinateurs du collège avec son manque de support pour les vieilles cartes ATI. Avec Linux, tu as beaucoup plus de compatibilité sur du vieux matériel. Tout est plus simple.

En ce qui concerne le coût, qu’ils ne viennent pas nous en parler. Nous sommes passé de 12.000€ à 0€. Parce que nous l’installons nous-mêmes, et si nous ne l’avions pas installé il aurait fallu faire appel à une société pour l’installation, mais celle-ci ne nous aurait pas facturé 12 000€ pour l’installation, loin de là.

S’il avait fallu employer une entreprise ça aurait également créé de l’emploi local.

Tout à fait. Beaucoup mieux. Tu aurais des gens qui travaillent dans ton entourage et pas qui touchent des aides par manque d’emploi.

La fin du support a-t-elle servi à se demander quelles seront les prochaines technologies qui seront utilisées, avec l’objectif d’être plus ouvertes et moins dépendantes d’une société en particulier ?

C’est sûr. Tout est bon pour envisager d’autres alternatives technologiques. Un article dans le Quotidien de León sur cette migration a suscité beaucoup d’intérêt dans notre entourage. Voir qu’il existe d’autres alternatives. Bien supérieures et avec une philosophie ouverte du partage d’égal à égal. Linux a commencé à s’associer à l’avant-garde… grâce au travail de toute la communauté. Android a aussi fait beaucoup de bien à Linux. Bien que ce ne soit pas une alternative 100% libre, les gens entendent parler de LINUX. Leur téléphone fonctionne très bien et ça c’est bien !

Quand j’étais petit, il y avait un ordinateur par foyer, avec de la chance. J’avais une vraie passion pour les films comme WarGames, Internet n’existait pas et je lisais avec ferveur les peu de revues qui racontaient comment les vrais hackers volaient du temps de travail pour programmer les gros ordinateurs de leurs universités… Maintenant nous avons facilement 2 ordinateurs par personne, une tonne de documentation, un accès bien plus facile à la technologie… Les vrais natifs numériques sont les élèves d’aujourd’hui… Ont-ils cet intérêt que nous avions dans le temps pour l’informatique ? Tu les crois passionnés par Ubuntu ? Ils l’utilisent chez eux ?__

Oui. C’est vrai que maintenant beaucoup plus de gens se servent de l’informatique et c’est beaucoup plus accessible, mais le niveau d’utilisation est plus superficiel. Quand nous étions petits nous approfondissions beaucoup plus, je me souviens que j’avais un manuel de 300 pages sur MS-DOS avec les commandes et je l’étudiais parce que j’adorais ça. Maintenant c’est impensable. La majorité des enfants utilisent surtout les réseaux sociaux, il ne s’agit pas de l’intérêt pour l’informatique en soi que nous avions. C’est un intérêt focalisé sur les applications. Je dois reconnaître qu’avec le 8086 je jouais à Monkey Island, mais si tu avais un problème avec le son tu devais te débrouiller pour trouver ce qu’il se passait. Maintenant si quelque chose ne fonctionne pas, ils changent d’appareil.

Disons qu’avant ils étaient là par choix et qu’aujourd’hui ils sont là par obligation…

Aujourd’hui c’est parce qu’ils l’ont et comme ils l’ont, ils l’utilisent. Nous avons un peu perdu l’esprit des « pionniers » que nous avons connu.

J’ai pourtant vérifié in situ avec le Linux & Tapas à León où beaucoup de tes élèves sont venus, qu’ils ont une réelle passion pour le logiciel libre…

Oui, c’est vrai qu’à eux autant qu’à d’autres j’ai toujours essayé de montrer les bienfaits de l’utilisation de systèmes libres… de leur faire voir que la voie, c’est le partage avec les autres, l’entraide. La philosophie Ubuntu dans un système éducatif est fondamental. A la fin de l’année scolaire, j’ai toujours une dizaine d’élèves qui l’installent pour leur propre compte, autant que je sache.

Merci beaucoup Fernando d’avoir partagé avec nous cette expérience et bonne chance pour la migration.

Article sous licence Creative Commons CC BY-SA 3.0




clibre.eu : un (autre) annuaire de logiciels libres

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Il existe de nombreux annuaires francophones de logiciels libres. Celui de Framasoft, renommé Framalibre depuis que le réseau s’est diversifié, évidemment. Mais il est loin d’être le seul.

Nous pourrions citer par exemple jesuislibre.org, qui a sensiblement le même âge que Framasoft (c’est-à-dire près de 15 ans !). Et bien entendu, les annuaires spécialisés. Par exemple celui de l’Adullact, celui de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, le Pack Logiciels Libres de l’entreprise, etc. Sans oublier, bien évidemment, l’article Liste de logiciels libres de l’incontournable encyclopédie libre Wikipédia.

Il faut bien reconnaître, pour citer Cyrille Borne, que l’annuaire logiciel de Framasoft est devenu bien poussiéreux ces dernières années. Nous en sommes bien conscients et travaillons à une refonte totale de Framalibre. Comme ce projet va encore nous prendre quelques mois, nous avons même publié framastart.org, un annuaire simplifié, afin de répondre à la demande des personnes souhaitant n’avoir qu’une sélection réduite à l’indispensable à avoir sur son poste de travail.

Cependant, des initiatives méritent d’être saluées en particulier lorsqu’elles font l’objet d’un travail sérieux et réfléchi. C’est donc avec une curiosité amicale que nous avons posé quelques questions à l’un des sympathiques créateurs d’un nouvel entrant : cLibre.eu

Aux esprits chagrins qui pourraient trouver dommage que les énergies soient réparties sur de multiples sites, et non sur un seul qui pourrait les fédérer[1], nous répondrons qu’il en va sans doute avec les annuaires de logiciels comme avec les logiciels eux-mêmes : la liberté de faire le sien doit être préservée, et même encouragée. Cela afin de préserver l’innovation, d’éviter les projets sclérosés, et d’inviter à la création de nouvelles communautés.

Bonjour Hervé, peux-tu te présenter ?

Rien de spécial. Centre d’intérêt nombreux et variés des activités de montagne à la méditation en passant encore par un fort investissement dans les associations.

Vous venez de publier clibre.eu, un annuaire de logiciel libre “allégé”. Quelles sont ses spécificités, notamment par rapport à Framalibre, l’annuaire de Framasoft ?

En fait cela fait 2 ans qu’il existe, mais nous n’avons jamais pris le temps de communiquer autour.

Nous avons donc mis un certain nombre de critères :

  • Pour le grand public, assos, TPE (pas pour les geek)
  • Support aux débutants (tutoriels, présentation, forums)
  • En français dans le texte
  • Les domaines les plus demandés (bureautique, internet, graphisme…)
  • Un nombre restreint de logiciels (qui ne devraient pas dépasser la centaine)
  • Une fiche (pas de notice ni de commentaires) avec plein de liens (téléchargement, forum…)
  • Mise à jour régulière
  • Facilité le passage final de Windows ou Mac vers Linux
  • Tout éthique (pas de diffusion de violence, discrimination …)
  • Gratuit ou peu cher à l’utilisation

Un premier mini moteur de recherche (http://www.clibre.eu/alternatives/) est mis en place. Il permet de trouver une alternative en saisissant uniquement le mot d’une utilisation (internet, photo…) ou le nom d’un logiciel propriétaire.

Nous avons aussi une approche qui intègre l’évolution libre qui n’est plus seulement de favoriser des distributions Linux ou des logiciels, mais des aussi applications ou services en ligne qui ont des fonctionnalités équivalentes.

Autre approche similaire avec vous, c’est l’indispensable éducation par rapport à la gratuité. C’est souvent l’élément déclencheur pour l’adoption des logiciels libres par le grand public. C’est à nous après de les amener progressivement à s’imprégner du fonctionnement et des valeurs du libre qui dépassent de plus en plus le cadre des logiciels libres.

D’emblée nous n’avions pas voulu faire un doublon de l’annuaire framalibre. Nous n’en avions ni les moyens mais surtout pas l’envie que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur de Framasoft. C’est dans ce sens ou je t’avais rencontré pour bien fixer les différences.

Ce n’est pas un fork et nous espérons bien qu’il y ait un jour un annuaire qui comporte des milliers de référence du Libre. S’il y a un intérêt évident d’avoir un annuaire le plus exhaustif possible, il est aussi intéressant de promouvoir le libre pour un milieu spécifique : association, éducation, entreprise… Chacun à son propre code culturel et des logiciels plus adaptés…

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Pourquoi avoir créé ce projet ? Et comment vois-tu son évolution dans les mois qui viennent ?

C’est parti d’un besoin personnel (comme souvent ;-)). Je fais partie de nombreuses associations et nous sommes nombreux à avoir été confrontés à un problème d’interopérabilité. Un bien grand mot pour expliquer les pertes de caractères, mises en page entre logiciels parfois de la même société bien connue. Certains adhérents avaient des PC ou des Macs. J’utilisai des mots et des explications qui n’aboutissaient pas souvent aux résultats escomptés. Du côté de l’utilisateur, il était aussi plus simple de continuer à fonctionner avec ses habitudes.

L’intérêt des campagnes précédentes des adeptes du libre, c’est d’avoir permis petit à petit d’acquérir notoriété et crédibilité. Les associations l’ont adopté de plus en plus souvent pour leurs besoins fondamentaux. D’autre part les logiciels libres les plus connus font d’énormes progrès pour intégrer l’expérience utilisateur et s’adapter à celui-ci plutôt que le contraire. J’ai dû faire la même chose dans mes explications en m’adaptant. Avec la généralisation de l’utilisation d’internet, il est devenu de plus en plus facile de faire des liens vers les ressources et quelques tutoriels.

Mais on est encore loin d’un basculement massif vers les systèmes libres en raison de l’intégration des systèmes d’exploitation et de logiciels lors de l’achat d’ordinateurs, tablettes ou autres et du poids du freeware.

Nous faisons le constat qu’il manque encore des outils de promotion et vulgarisation, que ce soit sous forme d’annuaire, vidéos ou autres pour des non-informaticiens.

www.cLibre.eu est un nouvel outil qui va dans ce sens avec notamment le mini moteur de recherche qui permet de trouver plus facilement un équivalent à son logiciel propriétaire.
Gain personnel: je gagne en efficacité et en temps pour faire autre chose, par exemple pour le libre. J’ai juste à mettre un lien dans une phrase et l’envoyer par mail en signature.

Les non informaticiens ont maintenant tous les éléments en main pour basculer petit à petit leur logiciel. La situation est mature maintenant pour aider à un basculement plus massif vers une informatique totalement libre, vers des distributions Linux. C’est l’objectif qui suit une fois que nous avons adopté des logiciels sur notre Windows ou Mac et que l’on retrouve les mêmes sur sa distribution Linux.
C’est le chemin que j’ai pris et nous sommes nombreux à avoir fait.

Personnellement je n’avais jamais contribué au code ou au financement de logiciels libres, c’est une manière pour moi de remercier tout le travail fait par d’autres (promoteur, développeur…)

Peux-t-on y participer ? Comment ?

Pour l’instant c’est encore difficile (toujours ce temps qui nous file entre les doigts), cela fait partie des évolutions du site qui sont programmées dans les prochains mois. Il faut au préalable que l’on réfléchisse sur les besoins, les cadres et les fonctionnalités pour favoriser l’intégration de nouvelles personnes ou tout simplement faire un outil réellement participatif. Cela arrivera d’autant plus vite que nous aurons, après cet interview, un retour positif et un soutien de la part de la communauté du libre aussi bien pour ce site que pour la réalisation d’une vidéo.

Vous pouvez déjà nous aider :

  1. en faisant la promotion de ce site dans votre entourage, sur vos sites et réseaux
  2. en répondant, en se mettant dans la peau d’une personne de votre connaissance sans compétence informatique
  3. si vous avez un peu plus de temps Waouh 🙂 , en suivant le lien nous aider
    1. vérifier le tableau http://www.clibre.eu/alternatives/ (qui est le point d’entrée le plus important) en vérifiant/proposant des noms de catégories ou marques propriétaire susceptibles d’être très recherchées par les non-informaticiens
    2. vérifier chaque fiche logiciel sur les liens, texte de présentation, voir en l’enrichissant. (Nous contacter d’abord pour savoir ceux qui n’ont pas été pris et qui vous intéressent)
    3. tout type de travaux graphiques (logo, picto, bandeau pub…)
    4. animation pédagogique multimédia (vidéo, prezi)

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Avez-vous d’autres projets en cours ?

Oui. Faire une vidéo pour promouvoir les logiciels libres. L’intérêt a été discuté avec plusieurs interlocuteurs de plusieurs associations, sites du libre et cela fait unanimité.

Le monde du libre a besoin de ressources ludiques, cool, sympa pour amorcer le basculement dans nos milieux spécifiques (assos, éducation, TPE …) ou nos proches non informaticiens. Les critères sont donc à peu près les mêmes que pour le site. L’objectif étant que cette vidéo puisse être réutilisé (librement !) sur tout type de site comme introduction. A chacun ensuite de proposer les outils ou liens spécifiques. Exemple : en dessous de la vidéo, il serait possible d’insérer des liens vers framapack, libreassociation, annuaire grand public …

Là aussi nous avons des besoins urgents car nous souhaiterions lancer une campagne de financement participatif qui doit être terminée courant juin.

Vous pouvez participer comme association ou personnellement avec l’une des options suivantes :
A/ En tant qu’asso nous trouvons le projet sympathique et nous sommes prêts à parrainer cette initiative. Nous autorisons cLibre.Eu à mettre notre beau logo dans cette campagne ;
B/ Personnellement pour être tenu au courant de ce projet, je m’inscris sur la lettre d’infos www.clibre.eu ;
C/ Je relaie la campagne sur ma liste de contacts, lettre d’infos … dès son lancement ;
D/ Je communique des contacts pour la réalisation vidéo, graphisme… ou de structures, sites web… afin de mener à bien ce projet en leur relayant l’infos ;
E/ J’ai des compétences pour faire quelques graphismes (image campagne, logo, bandeau pub …), une animation Prezi, aider pour les relations presse ;
F/ J’ai un peu de temps pour réfléchir au synopsis, contenu de la campagne. Je veux bien recevoir quelques mails par mois et participer à la rédaction du texte de campagne et d’après-campagne.

Merci Hervé ! Un petit mot pour la fin ?

En fait le combat du libre doit rejoindre celui d’un changement beaucoup plus profond de la société.
Sur l’internet cela passe par trouver et mettre en place des alternatives face à l’hégémonie de Google.
Framasoft nous montre le chemin en développant des applications en ligne libre.
Merci à vous, merci à toi.

Le chemin est long, mais que de chemin parcouru déjà 😉

Notes

[1] Et dans les ténèbres les lier ? 😉




Vers un espace numérique libre ? Une lecture philosophique de Véronique Bonnet

Le 19 avril dernier Véronique Bonnet était à Bar-le-Duc pour y donner une conférence à la Médiathèque Jean Jeukens intitulée : « Vers un espace numérique libre ? Une lecture philosophique. »

L’espace numérique qui s’édifie est-il le digne héritier des idéaux des Lumières, de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, notamment de son article 11, et de la Déclaration Universelle des droits de l’homme ?

La devise des Lumières, « ose savoir », peut-elle s’accomplir plus que jamais, dans nos pratiques informatiques très ostensiblement émancipatrices, portails numériques, écritures échangées, confrontées,et collaboratives, exercices qui forment tant le citoyen que le citoyen du monde ?

L’affaire Snowden appelle à une vigilance analogue à celle que préconisait Kant, attentif dans Qu’est-ce que les Lumières ? à la ruse de certains despotes éclairés. Ceux-ci prétendaient que leurs peuples n’était pas mûrs pour la liberté pour les placer sous surveillance, les infantiliser, en vue de les assujettir encore davantage, sous prétexte de les préparer à devenir majeurs.

Depuis trente ans, l’éthique du free software, mouvement initié par Richard Matthew Stallman, invite à une prise en mains effectivement autonome, par chacun, de son informatique. Pour déjouer les dispositifs privateurs et aller, sans ambiguïté ni spoliation, vers un authentique espace numérique libre.

Voir aussi sur le Framablog : Richard Stallman, Rousseau et Kant

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Captation vidéo réalisée par la Médiathèque Jean Jeukens, le 19 avril 2014, sous licence Creative Commons By-SA.




Geektionnerd : Heartbleed

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Sources :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Méninges Frites : 6 jours pour propulser un poète dans le domaine public

La culture n’a pas attendu le logiciel pour expérimenter le Libre. Si l’on traîne dans les petits milieu du théâtre, de la chanson… bref : du spectacle vivant (presque) sans subventions, on découvre tout un tas d’artistes aux idées fondamentalement proches du Libre. Tels Monsieur Jourdain, ils font du Libre sans le savoir. Néanmoins, Stallmann et ses 4 libertés fondamentales nous ont apporté un regard neuf, en le recentrant sur l’utilisateur (le public). Le logiciel libre a prouvé qu’il existe d’autres modèles économiques permettant de nourrir les créateurs… Aujourd’hui, des artistes relient les derniers points de la boucle en s’emparant des outils et licences nés du logiciel libre…

J’ai rencontré Léopold dans mon ancienne vie, quand j’étais comédien. Acteur, poète, dessinateur… il touche à tout avec brio et propose ses créations de manière punk, brute, pour que le public s’en empare. Aujourd’hui, il propose de crowdfunder l’écriture d’un recueil de poésie populaire. De financer à la source cette production, afin de pouvoir l’élever dans le Domaine Public Vivant. Et là, quand on me parle d’éducation populaire à la poésie et de CC-0, je ne peux qu’adhérer. Et soutenir la démarche, en la faisant connaître. Voici donc un petite interview de celui qui veut intituler son recueil « Méninges Frites ».

Méninges Frites

Interview de Léopold Sauve


Bonjour Léopold. Tu peux te présenter ainsi que ton parcours auprès des lecteurs et lectrices du Framablog ?

Avec plaisir. Je m’appelle Léopold Sauve, je n’ai aucune référence convenable à afficher. Je suis un poète passionné, formé par l’autodidaxie la plus acharnée.

Bac scientifique en poche dans un lycée aux horaires aménagé pour futurs sportifs, je quitte le système scolaire sur ordonnance médicale. S’en suit plusieurs autres tentatives dans la marine marchande, les lettres modernes, le génie bio, et puis surtout, le théâtre. C’est en conservatoire de théâtre (Paris) que je découvre réellement la littérature et la poésie et que je m’y abandonne. Pour vivre de l’écriture, à 20 ans (il y a plus de dix ans), je comprends qu’il faut d’abord apprendre à être pauvre ; alors je m’y applique et vit dans plusieurs squats alternatifs. C’est dans ce cadre, et par la nourriture artistique choisie, que je fais de mon plaisir une activité naturelle et permanente : la création poétique.

Les années passent, avec elles les voyages, les rencontres, les lectures et tout ce qu’on peut faire avec une vie.

Aujourd’hui je suis auto-entrepreneur dans l’enseignement artistique. J’enseigne le théâtre partout ou je peux, j’écris les pièces pour mes élèves toujours volontiers. J’enseigne même la poésie de façon plus spécifique sur des cours en école de théâtre professionnelle (ça, c’est un gage de confiance plus valeureux qu’une maîtrise en caca sur toile). J’aime mon activité et m’amuse même à démarcher des structures comme le stade toulousain, à faire des représentations subversives dans des structures militaires… Je m’amuse aussi de mon travail.

Le site qui diffuse tes œuvres se nomme Collectif Tout Seul… Qu’est-ce qui se cache derrière cette invitation un poil schizophrène ?

La question, sans le savoir, traite déjà du CC0 et du crowdfunding. J’ai créé ce site il y a bientôt 6 ans. À l’époque, c’était pour être lu. Je savais que ce que je faisais avait de la valeur, et je m’étais confronté au monde de l’édition comme beaucoup de jeunes auteurs. Les retours étaient tous semblables : Très belle écriture, belle pensée, beau style, philosophique et artistique mais… pas assez fiable pour l’économie du livre (l’édition). J’ai décidé de m’éditer tout seul sur un site internet. L’évidence est que je n’aurais jamais eu autant de lecteur par l’édition papier. Ce qui était clair depuis le début, c’est que la poésie ne fait pas vivre son poète (mais elle donne une grande valeur à ses actions !).

La schizophrénie se trouve surtout dans le contenu. Au début j’avais besoin d’un monstre pour porter les montagnes à ma place, détourner les fleuves et créer des orgasmes symphoniques : C’était, et c’est toujours, Gustare Suave. Depuis plein d’autres types louches sont venus habiter mon hôtel cortical, certains dessinent, d’autres essaient la musique. Il y en a même qui font des enfants. Le site n’a aucune licence parce que le style et l’imaginaire sont des marques de fabrique inimitables et infalsifiables. C’est une signature imbriquée, même si un nom permet de savoir plus facilement où trouver d’autres textes semblables.

Tu proposes, sur Ulule, un projet de recueil de poésie nommé Méninges Frites. On est loin de l’image ampoulée du poète à écharpe qui met des trémolos dans ses alexandrins, je me trompe ?

C’est possible oui. Mais pourquoi pas. Ce qui est encore plus sûr, c’est que tout doit être intelligible, tout doit être possible à comprendre et que tout doit avoir un intérêt. Pas de mot pour le mot, pas de souffrances illégitimes, pas d’art pour le concept.

Du voyage, de l’esthétique, de la poésie qui aime être partagée, une vraie sorcellerie !

Imaginez-vous un sorcier qui met des sweets à capuche, pour se cacher, pour vous protéger de ses sorts.

J’aime bien ta phrase « Vous aimez la poésie », souvent couplée à cette idée que la poésie est, ou peut être quelque chose de populaire… C’est de l’éducation populaire à la poésie ?

Elle sera populaire oui, mais pas populiste. Mon but est clairement d’écrire des sensations, des sentiments qui plairont à n’importe quel lecteur. Surtout, il doit être un texte initiatique sur la poésie par la poésie.

Le poème n’est pas seulement un objet littéraire.

La poésie n’est pas partout, mais elle se pratique dans tout les domaines de l’exercice vivant et nous y sommes tous confrontés au quotidien. Nous aimons tous la poésie parce que c’est elle qui nous enseigne l’esthétique et qui nous aide à définir la beauté. L’éducation scolaire nous a donné une image psycho-rigide de la pratique poétique ; et donc une erreur diffusé en masse et sur des générations. Les chanceux qui sont un jour arrivés à toucher consciemment les plaisirs poétiques sont une minorité. Je veux participer à renverser cette tendance, parce que naturellement, nous sommes tous conçus pour vibrer la poésie.

Vous aimez la poésie, c’est sûr, je saurai rendre cela évident.

La licence CC-0, le fait de verser de ton vivant ce recueil dans le Domaine Public, c’est pour désacraliser la place du poète ou pour livrer l’oeuvre entre les mains de son lectorat ?

C’est parce que ce texte a pour réel vocation d’être lu, et si la gratuité peut provoquer l’accident de la lecture, alors ici elle a beaucoup de valeur.

Niveau « modèle économique », cela me fait penser à Nick de www.commonly.cc qui proposait avec des amis du monde du jeu vidéo de financer à la source la création de jeux, images, sons, etc… afin de les libérer ensuite dans le domaine public. Tu ne veux donc pas exploiter tes poèmes ad vitam ?

Pas celui-là. Je parle de ma culture alors je la partage. Mon langage est le langage poétique alors je poétise. L’exploitation de mon texte sera d’une autre nature, plus idéologique : Quand les gens qui m’entourent créeront de l’esthétique, alors je pense que le monde que j’habiterai sera plus intelligent, plus amoureux, plus agréable parce que plus vivant.

Mes revenus sont vivants.

Au delà de ça, la comparaison avec le monde de la programmation m’amuse. Une des définitions qu’on peu donner à la poésie, c’est qu’elle est avant tout un univers cohérent, et le poème est une fenêtre avec vue sur cet univers. Finalement, Les programmeurs font de la poésie, en tout cas ils baignent dedans au point où ils ont même inventé plusieurs langues (C+, python, java… etc). Le geek est un gros consommateur de poésies numériques, c’est un fait.

Si je te laisse le mot de la fin, tu en fais quoi ?

Une bonne nuit de sommeil.

Il ne reste quelques jours pour soutenir ce projet de recueil et permettre à Léopold de l’élever dans le domaine public… Rendez-vous sur sa page Ulule.

Méninges Frites




Prototypo : vos polices sur mesure

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En marge de la préparation d’un événement organisé sur Lyon par la communauté Mozilla (dont on vous reparlera bientôt), nous avons eu le plaisir de rencontrer l’un des développeurs de Prototypo, un logiciel libre de dessin typographique, à l’usage très innovant.

Une soirée de présentation du logiciel ayant lieu ce soir (Lyon 7ème)[1], nous avons souhaité poser quelques questions aux créateurs du projet, afin qu’ils nous présentent le parcours de ce logiciel, qui sera bientôt disponible.

Faisons un peu connaissance : pouvez-vous vous présenter ?

Yannick, 28 ans. Depuis maintenant 4 ans je dessine et intègre des sites webs, des interfaces et parfois je touche un peu au papier. J’ai commencé à toucher au code durant ma dernière année des Arts Décoratifs de Strasbourg lorsque j’ai réalisé la version Alpha de Prototypo, développée en Processing. Après une année passée en agence à Paris, j’ai décidé de me lancer en freelance, à Lyon, et j’essaie depuis de me perfectionner dans tout ce qui m’intéresse, c’est-à-dire le dessin de caractère, le développement et le design interactif en général.

Louis-Rémi, 27 ans, développeur web indépendant depuis trois ans. Je suis tombé dans le logiciel libre en même temps que je suis tombé dans le web : sur le tard (en 2007), et très naturellement, parce le web et le libre étaient déjà largement entremêlés à cette époque. J’ai participé il y a quelques années au développement de la branche 1.X de jQuery et créé quelques plugins assez populaires. Et je suis un Mozillien depuis six ans, j’ai participé à “Jetpack / addon SDK”, à la documentation sur MDN. Aujourd’hui je développe Prototypo avec Yannick tout en essayant de rendre ce “logiciel libre de niche” viable financièrement.

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Alors, Prototypo, c’est quoi ?

Prototypo est un logiciel de dessin typographique, il permet de créer de nouvelles polices des caractère qui seront utilisées dans le design graphique (affiches, sites web, jeux vidéo, etc.). Dans Prototypo, le dessin démarre en modifiant une vingtaine de paramètres qui vont changer l’apparence de toutes les lettres de l’alhabet en même temps. Alors que dans les autres logiciels (Fontlab, Glyphs, Robofont et l’alternative libre Fontforge) on dessine chaque caractère un à un. L’intérêt c’est qu’on démarre plus vite, même avec des connaissances limités dans cette discipline exigeante, et que l’on peut explorer de nouvelles formes et proportions en quelques clics.

Comment vous est venu cette idée ?

Y. : En étant graphiste papier à la base, l’intérêt pour la typographie m’est venu tout naturellement, car c’est une pierre d’angle de la création graphique quelque soit son envergure et ses objectifs. Assez rapidement, j’ai essayé de créer moi-même un caractère typographique que je pourrais utiliser en petit corps (corps de labeur) dans mes projets. Mais dessiner un caractère de qualité requiert un investissement important et n’est pas du tout une tâche accessible si l’on n’y consacre tout son temps. Il existe une multitude de règles optiques, de dessin, à respecter (et avant tout à connaître) pour que le caractère soit fonctionnel. Étant donné que beaucoup de ces règles sont récurrentes et mesurables, je me suis dit qu’il serait possible de les systématiser et donc de les coder. Prototypo est né de cette idée : permettre à l’utilisateur de se concentrer sur le design et laisser la machine s’occuper des tâches répétitives et gérer ces micro-corrections.

LR. : moi j’ai découvert la vidéo de la première version développée par Yannick il y a à peu près un an. Visuellement c’était bluffant, et comme j’ai une écriture manuscrite déplorable, j’ai peut-être vu inconsciemment en Prototypo un moyen à ma porté d’avoir une écriture personelle ET lisible. Quoi qu’il en soit j’ai contacté l’auteur de cette vidéo pour savoir où en était le projet. Il aurait pu habiter aux US, il aurait pu ne jamais me répondre ou être passé à autre chose… Mais non, il habitait à Lyon, à trois kilomètres de moi, il avait envie de redémarrer le projet avec des technos web et il était prêt à me rencontrer (plus tard on s’est apperçu qu’on s’était croisé dans son école et à un déménagement sans le savoir). On a commencé à travailler sur notre temps libre et à voir que ça marchait, puis on s’est dits qu’on voulait faire les choses en grand, qu’on travaillerait à temps plein un mois ou deux avant de tenter une campagne de financement participatif.

Selon vous, quels sont les publics d’une telle application ?

Les logiciels de dessin typographique s’adressent aux graphistes et typographes. Prototypo est utile aux amateurs et étudiants pour s’initier de manière ludique, ainsi qu’aux professionnels, particulièrement pendant la phase de recherche graphique. Mais nous espérons aussi rendre cette discipline accessible aux novices qui veulent une police sur mesure pour leur site, leur jeu vidéo, ou toute autre création qui utilise du texte.

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Pourquoi avoir choisi une licence libre ?

LR. : Cétait une évidence. J’ai toujours publié le code que j’écrivais sur mon temps libre sous licence libre, parce que j’ai toujours développé avec du logiciel libre. Et Yannick s’était initié au développement principalement sur Processing dont la communauté est très encline au partage. Mais cette fois-ci il y avait un vrai défi : gagner sa vie en créant un logiciel libre.

Y. : J’ai aussi fait mes premiers pas avec des CMS comme SPIP et la communauté m’a beaucoup apporté. Depuis tout ce temps, j’ai beaucoup reçu mais jamais donné; avec Prototypo c’était l’occasion ou jamais.

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Parlons du financement : vous avez travaillé à plein temps dessus pendant plusieurs mois, vous ne viviez que de 0 et de 1 ?

Presque. Le plan initial était d’arriver rapidement à un prototype qui prouverait que le concept marchait aussi dans un navigateur, en plus de créer de la nouveauté pour les personnes qui suivaient le projet depuis plusieurs années. Et ensuite de lancer très tôt une campagne de financement participatif pour vérifier l’intérêt du public et la viabilité du projet. Dans les faits ça a pris beaucoup de temps. Nous rallongions contamment la liste des “fonctionnalités essentielles” et avons mis cinq mois à être satisfaits, puis encore un mois à lancer la campagne sur Kickstarter. À l’origine nous pensions donc devoir vivre deux ou trois mois sur nos économies (ce qui est tout à fait envisageable tant qu’on n’habite pas Paris). Finalement il a fallu se serrer la ceinture les trois derniers mois et accepter des petits contrats.

Vous avez lancé une campagne Kickstarter. Où en est-elle ?

La campagne visait à rassembler 12.000£ (15.000€) en un mois, pour financer les cinq mois de travail nécessaire à la sortie de la version 1. Nous avons atteint cet objectif en trois jours, et au bout de deux semaines nous en sommes à presque 20.000£ (24.000€). Cela va nous permettre d’ajouter des fonctionnalités avancées telles qu’un éditeur intégré permettant d’importer ses propres polices pour les rendre paramétrables, ou des extensions de navigateur pour prévisualiser en temps réel la police dans des pages web.

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C’est le résultat d’une longue préparation, entamée dès le début de notre collaboration : nous avons animé un blog et des comptes sur les réseaux sociaux, et aussi mis en place un formulaire pour s’abonner à notre newsletter, sur notre site principal. En six mois 10.000 personnes s’y sont inscrites, dont la moité après un effet boule de neige démarré par un simple tweet de Smashing Magazine. C’est grâce à ces inscrits que la campagne a connu un bon démarrage. Désormais nous sommes occupés à plein temps par son animation : nous répondons aux questions des utilisateurs, sollicitons des blogs pour des interviews (big up au Framablog), et participons à des évènements autour du design et de la typographie.

Et après ? Envisagez-vous d’autres modèles de financement pour ce projet ?

Pendant la campagne et par la suite, nous vendons un abonnement qui permet d’utiliser le logiciel sur nos serveurs pendant un an. Pour nous c’est un moyen d’obtenir un revenu régulier qui nous permette de nous consacrer à temps plein à l’amélioration du logiciel. Pour les utilisateurs, c’est la possibilité de bénéficier instantanément de tous les avantages d’une web-app (applications et données disponibles partout, toujours à jour), en gardant la possibilité d’installer l’application en local. Nous sommes aussi en discussion avec des éditeurs de solutions hébergées qui souhaitent intégrer Prototypo à leurs applications.

Techniquement, quelles solutions avez-vous retenues ?

Nous utilisons les languages de base du web : HTML, SVG, JS et SCSS (CSS avec des variables et règles imbriquées). Cela nous permet d’être le plus ouvert aux contributions externes. Pour structurer notre application et simplifier le développement de l’interface utilisateur nous avons choisi AngularJS, qui est très activement développé et dispose d’une bonne documentation et d’une forte communauté de développeurs. Pour que l’application fonctionne de manière “hors-ligne par défaut” nous utilisons Hoodie, un projet encore perfectible mais très activement développé par une équipe expérimenté et ambitieuse. Pour gérer les interactions tactiles et à la souris de manière unifiée nous utilisons la librairie PointerEvents, qui est un sous-projet de Polymer, développé par Google. Et nous utilisons encore jQuery, parce que les navigateurs modernes ont et auront toujours des bugs, que son API conserve des avantages par rapport à celle du DOM (chaînages des méthodes, délégation d’évènements), et qu’elle intègre des optimisations internes (différents caches et utilisation de fragments DOM). Enfin, nous nous sommes rapprochés d’autres développeurs de webapps libres de dessin typographique pour créer une librairie capable de générer des fichiers de polices binaires (.otf) directement dans le navigateur.

Par ailleurs, nous créons petit à petit notre propre language afin de créer les “caractères paramétrables” qui sont au coeur de Prototypo : des caractères qui se transforment lorsque l’utilisateur interragit avec les paramètres de l’interface. À la base c’était un mélange de SVG et de JS mais nous permettons de rajouter des contraintes (un point placé à une interection par exemple), et d’inclure dans un tracé des composants réutilisables. C’est en évolution constante et très spécifique à notre usage, mais nous espérons bien que les utilisateurs s’en saisiront pour enrichir les possibilités du logiciel. Quelle est la suite des évènements ? (annoncer entre autre l’apéro)

Nous allons encore être occupé à plein temps par la campagne pendant ses 15 derniers jours. Nous organisons mardi soir un Apéro Prototypo sur Lyon (chez KolleBolle) auquel nous convions tous nos amis, mais aussi les graphistes et libristes qui voudraient essayer la version de développement du logiciel et discuter avec nous autour d’un verre. Les 6 et 7 Mai nous seront au Automatic Type Design organisé par l’ANRT à Nancy. Une fois que la campagne sera finie nous nous remettrons enfin au dévelopement et essayerons de créer les conditions favorables à l’accueil de contributeurs externes. La version de travail sera accessible fin Mai et la version 1.0 devrait être disponible en Septembre prochain. Nous continuerons à développer Prototypo aussi longtemps que notre trésorerie le permettra.

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Merci à vous deux ! Un petit mot pour la fin ?

On remercie toutes les personnes qui nous ont soutenu jusqu’ici, en donnant de leur temps, en participant à la campagne de financement, en affichant leur soutien sur Twitter et Facebook, en nous inviant dans leurs colonnes, et on remercie par avance toutes les personnes qui vont le faire. Dès le début Prototypo a été un projet passionnant, maintenant grâce à vous c’est un projet exaltant.

Notes

[1] Oui, je sais, on prévient “un peu” tard :-/




Framasoft présente : Vosges Opération Libre, le 17 et 18 mai à Gérardmer

Vosges Opération Libre - Logo

Le samedi 17 mai et le dimanche 18 mai à Gérardmer se déroulera un événement inédit dans la région Grand Est : Vosges Opération Libre. Il est ouvert à tous et orienté à la fois vers le grand public et les professionnels.

Cette opération libre est à l’initiative de Framasoft et d’autres d’associations d’envergure nationale ayant une grande expérience dans le Libre, l’ouverture des données, les licences libres et le libre accès.

Vosges Opération Libre - Presse

Il s’agit de la seconde Opération Libre se déroulant sur le territoire français. La première ayant eu lieu à Brocas (Aquitaine) en 2013. Les Opérations Libres visent à rassembler, le temps d’un week-end, des acteurs du Libre en vue d’initier la démarche open data dans les petites villes et villages en présentant les outils disponibles, notamment des logiciels libres. Elles invitent les habitants à participer à l’ouverture et à la diffusion des données de leur territoire. Elles proposent aussi d’engager les citoyens dans un rapport différent avec leur territoire en montrant que le partage des connaissances leur permet d’être collectivement valorisées.

Cette initiative portera aussi sur les usages numériques, leur appropriation, leur potentiel de créativité et leur économie. Cette manifestation vise à promouvoir la culture libre et l’ouverture des données en organisant des actions thématiques formulées en stands, ateliers de formation, conférences, projection permanente de films libres, débats, etc.

Il s’agit d’un événement culturel et participatif où le logiciel libre et ses principes sont conçus comme autant de moyens au service des activités pratiques proposées à destination du grand public. Un travail préalable précédant la manifestation a été mené avec les acteurs de la vie culturelle locale, en particulier la médiathèque de Gérardmer (soirées Wikipédia, ateliers et conférence).

Le programme de la manifestation est disponible à l’adresse vosges.operation-libre.org. Il comprendra :

Vosges Opération Libre - Affiche

Vosges Opération Libre - Programme