Dossier OLPC : 1 Présentation du projet One Laptop Per Child

Dossier One Laptop Per Child (un portable par enfant)

Nos récents articles sur l’OLPC nous ont donné envie d’une nouvelle traduction / introduction en direction d’un public plus large qui, au delà de la polémique, présente bien selon nous le projet et ses enjeux.

Merci à Yonnel pour tout le travail de traduction.

Copie d'écran - Free Software Magazine

La liberté pour tous avec le projet One Laptop Per Child

Impossible thing #6: Freedom for all with the One Laptop Per Child project

Terry Hancock – Avril 2008 – FreeSoftware Magazine

Plus les années passent et plus on s’inquiète de l’émergence d’une « fracture numérique » entre les riches et les pauvres. L’idée, c’est que ceux qui n’atteignent pas un certain seuil de revenu ne pourront pas se permettre d’investir dans des ordinateurs et une connexion internet qui rendent possible une éducation et un développement avancés. Ils seront pris au piège de leurs contingences. Avec les systèmes d’exploitation propriétaires et payants, qui imposent une sorte de plancher sur le prix des systèmes, cela pourrait bien être le cas. Mais GNU/Linux, le matériel en constante amélioration et une implication de tous pour réduire les coûts plutôt que d’améliorer le matériel, ont amené une nouvelle vague d’ordinateurs à très bas prix, à commencer par le XO d’OLPC. Ces ordinateurs à base de logiciels libres seront le premier contact à l’informatique pour des millions de nouveaux utilisateurs, et ceci annonce un avenir plus libre.

One Laptop Per Child, un portable par enfant

Kofi Annan, ancien Secrétaire Général des Nations Unies, fut à l’origine de l’idée il y a quelques années : un projet pour changer les méthodes d’apprentissage des enfants partout dans le monde. Nicholas Negroponte, professeur au MIT, a décidé de s’occuper du problème, et avec le temps, après un long examen des options possibles, une solution d’apprentissage constructiviste a été choisie : fournir aux enfants un outil pour « apprendre à apprendre » (selon les termes de l’expert de l’éducation Seymour Papert). Le type d’ordinateur sélectionné est un « portable », même si le terme doit être compris dans un sens plutôt large, car l’OLPC XO 1, étant conçu pour une mission totalement différente de celle du portable typique de l’homme d’affaires en voyage, ne ressemble à aucun design antérieur.[1]

OLPC - 1

Un des principaux critères pour le design est que le XO doit être très très peu coûteux. L’objectif était d’arriver à 100$ US. Les premiers exemplaires devraient plutôt s’approcher de 200$, même si on espère que cela baissera suivant les prix des composants et la stabilisation du design. Le projet s’est engagé à baisser les coûts plutôt que d’améliorer les performances, puisque tout l’intérêt du portable OLPC est de créer un produit que les ministères de l’éducation des pays du Tiers-Monde auront les moyens d’acquérir pour les enfants de leur pays.

« Absolument tous les composants logiciels de la machine seront sous licence libre – même jusqu’au BIOS, qui sera LinuxBIOS, écrit en langage Forth. »

Vous ne pouvez vraiment pas faire un ordinateur comme celui-ci avec des logiciels propriétaires pour plusieurs raisons. D’abord, évidemment, vous ne pouvez pas vous permettre d’acheter les licences pour 100 millions de copies de Windows – ce qui coûterait plus que le matériel ! Deuxièmement, même si des rabais importants étaient accordés pour le rendre abordable, ce choix de système serait une énorme contrainte pour le design, à cause du manque de flexibilité des logiciels basés uniquement sur des binaires. Troisièmement, puisque tout l’intérêt est d’aider les gamins dans leur apprentissage-exploration, il est contre-productif de cacher les mécanismes – l’open source pour le système d’exploitation est vraiment un élément de l’expérience d’apprentissage.

Ce ne devrait donc pas être une surprise de voir le portable OLPC tourner sous Linux. En fait, absolument tous les composants logiciels de la machine seront sous licence libre – même jusqu’au BIOS, qui sera LinuxBIOS, écrit en langage Forth. A cause de la complexité liée à la présence du code source pour tous les logiciels sur des ordinateurs si minuscules, avec de telles contraintes de stockage, l’équipe a également décidé d’écrire une énorme partie du système en Python, un langage de programmation interprété qui simplifie grandement cette exigence. En Python, la source est le programme fonctionnel, donc il n’y a en fait qu’une seule chose à distribuer ; la source est particulièrement facile à lire, même pour des élèves de secondaire ; de plus, aucun compilateur ou système pour le build n’est requis pour qu’ils utilisent ou modifient le logiciel sur l’ordinateur. Les changements se voient immédiatement, dans l’environnement d’exécution. [2]

OLPC - 2

En fait, les portables OLPC sont conçus pour faciliter autant que possible ce genre d’exploration. Le développement de logiciels est une des nombreuses « activités » qu’un enfant est invité à explorer dans Sugar, l’interface utilisateur de la machine. Chaque programme est conçu pour permettre à l’enfant d’appuyer sur une simple touche « View source » pour voir le code Python qui se cache derrière l’application (vous avez peut-être remarqué que la plupart des navigateurs web disposent d’une telle fonctionnalité, ce qui rend le HTML hautement accessible, même aux « non-programmeurs » partout dans le monde).

« Le développement de logiciels est une des nombreuses activités qu’un enfant est invité à explorer dans l’interface utilisateur de la machine Sugar. »

Les conséquences de cette décision donnent le vertige et font et rêver. Autour du monde, peut-être avant 2010 ou 2012, il pourrait y avoir jusqu’à cent millions d’enfants, de six à dix ans, qui utiliseraient un environnement de programmation Python complet et facile d’accès, ainsi qu’un système d’exploitation rempli de programmes amusants à bidouiller. Il est difficile d’imaginer un enfant qui ne serait pas attiré. [3]

OLPC - 3

Juste pour dire, imaginez qu’en fait seul un enfant sur mille soit réellement impliqué, et atteigne le point où l’on puisse légitimement l’appeler un « développeur open source ». Cela ferait cent mille personnes. Rappel : Debian GNU/Linux, dont nous avons déjà vu que la valeur peut être évaluée à dix milliards de dollars ou plus, a été produit par bien moins de développeurs.

Toujours est-il que le projet OLPC lui-même a été cité dans la presse pour des raisons moins positives. Il y eut des accusations de mauvaise gestion, et des conflits de personnalité sont apparus. Il y eut une brouille avec Intel, et une réorganisation de certains aspects de la gestion du projet est actuellement étudiée. Certains craignent que les grandioses objectifs ne soient pas atteints. Mais sur le long terme ce ne sont pas des considérations très importantes, parce que même si OLPC en lui-même échoue, le concept de la mission est déjà validé, et c’est la mission qui importe. Si ce n’est pas XO, alors une autre machine à très bas coût sera déployée de par le monde pour occuper la même niche. Certains concurrents ont déjà fait leur apparition sur ce marché.

Un marché totalement nouveau pour les ordinateurs

Assez de gens dans les pays développés ont été impressionnés par le design du XO, pour que les grands fabricants et concepteurs s’y intéressent. Clairement, il y a une demande pour un ordinateur entre 200 et 400 dollars qui fasse ce que le XO fait. Et comme les chaînes de production et de distribution pour OLPC sont en quelque sorte handicapées par les spécificités de sa mission, les développeurs commerciaux apparaissent pour occuper l’espace vide de ce marché.

Une nouvelle gamme de portables à bas coût, basés sur de la mémoire flash, des processeurs faibles, un design extrêmement rustique, et des systèmes d’exploitation GNU/Linux sont en cours de conception et de fabrication pour répondre à la demande. [4]

OLPC - 4

Par chance, ces ordinateurs auront au moins le même impact dans les pays riches que le XO en aura dans les pays pauvres : des millions et des millions de personnes seront exposées à une expérience immédiate, grâce à GNU/Linux et aux logiciels libres. De tels utilisateurs ne demanderont pas « pourquoi devrais-je passer au logiciel libre ? », mais « pourquoi est-ce que je voudrais un jour passer à quoi que ce soit d’autre ? ». La motivation du garde-ce-que-tu-connais est puissante, et cet avantage s’appliquera alors au logiciel libre.

« Des millions et des millions de personnes seront exposées à une expérience immédiate, grâce à GNU/Linux et aux logiciels libres. »

Pourtant, le plus intéressant est que, avec une telle exposition supplémentaire (et tellement de publics différents), le potentiel pour de nouvelles implications, de nouvelles idées, et de nouveaux développements de logiciels augmente également. Et bien sûr, chaque morceau grignoté entraîne dix fois plus de gens, ce qui signifie qu’il y a aussi un plus vaste bassin de ressources pour la croissance des infrastructures (plus souvent dans le cas de systèmes déployés dans des pays riches, évidemment).

Les pionniers et la nouvelle vague

Ce qui en découlera, bien sûr, est que la « culture libre » actuelle n’est vraiment que le « projet pilote ». Le vrai phénomène social est encore à venir. Et si les développeurs de logiciels libres, les hackers de matériel ouvert, et les créateurs de culture libre peuvent faire bouger le monde autant que nous l’avons déjà vu, alors il est clair que cette nouvelle vague d’un toute autre ampleur réinventera tout simplement le monde.

Notes

[1] Figure 1 : Les ordinateurs One Laptop Per Child « XO » sortant de la chaîne d’assemblage, pour leur première utilisation. Dans le sens des aiguilles d’une montre, depuis le coin en bas à gauche : les tout premiers portables qui sortent de la chaîne d’assemblage ; des enseignants lors d’un séminaire OLPC ; des enseignants à Oulan-Bator, en Mongolie ; une représentante du ministère de l’éducation mongol, lors de la cérémonie de remise des premiers exemplaires (Images : OLPC Project / CC-By 2.5).

[2] Figure 2 : les portables OLPC sont déjà déployés dans beaucoup d’endroits du monde technologiquement sous-équipés (les données de participation sont basées sur la fin de l’année 2007, depuis des informations présentes sur le site http://www.laptop.org).

[3] Figure 3 : Des enfants à la découverte de la technologie. L’OLPC, à cause de sa conception à base de logiciels libres, offre des possibilités sans précédent pour ses nouveaux utilisateurs partout dans le monde (Images : OLPC Project / CC-By 2.5).

[4] Figure 4 : Bien que OLPC vise les pays en développement, il oriente le marché et des concurrents commerciaux viennent rapidement occuper le vide dans le marché (Crédits: OLPC Project / CC-By-2.5 (XO), S2RD2@Flickr/CC-By-2.0 (Classmate), Red@Wikipedia/CC-By-3.0 (Eee), Sinomanic et ONE sont des photos provenant de communiqués de presse des entreprises respectives).




Largage de liens en vrac #4

Peasap - CC byEt c’est reparti pour un bordélique petit tour du web section actualités logicielles (subjectif et personnel). C’est pas pour dire mais dans l’tas, 41 liens mine de rien, y’a pas mal de trucs intéressants… [1]

Et pour tous les épisodes précédents et à venir c’est ici.

  • BitRock InstallBuilder : Un installateur de logiciels multi-OS qui semble d’après la très probante démo vraiment bien réalisé.
  • BitRock Custom Stacks : Des mêmes auteurs, un installateur de plateformes web pour version locale avec un serveur LAMP intégré. Pour voir ce que cela donne avec des solutions éprouvées comme Drupal, Mediawiki, WordPress…, rien de tel que de tester le service Bitnami. Comme tout est autonome et indépendant, peut sous Windows se mettre sur une clé USB.
  • Luminotes : Luminotes est une sorte de wiki WYSIWYG à la sauce Ajax pour organiser ses notes et ses idées (quand on en a). La présentation fait très web 2.0 mais contrairement à l’habitude (et c’est heureux) il y a une version serveur personnel sous licence GPL à télécharger pour l’installer où l’on veut et conserver ses données en lieu sûr.
  • Instantbird : Un client de messagerie instantanée multi-protocoles (et multiOS) qui réalise une sorte de mix entre Pidgin et les technologies Mozilla.
  • Insoshi : Même idée que le logiciel précédent (et toujours sous Ruby on Rails). Les options libres pour réaliser son petit réseau social commencent donc à fleurir (si quelque visiteur pouvait les comparer et laisser son avis dans les commentaires, ce serait enrichissant pour tout le monde).
  • Zotero : Une extension pour Firefox permettant de collecter efficacement des documents du web. C’est une sorte de Scrapbook en plus puissant (parait-il). Lire ce tutoriel pour mieux comprendre de quoi il s’agit.
  • SocialProfile : Une extension pour Mediawiki (le wiki de Wikipédia) qui nous vient de Wikia et qui apporte a priori un petit aspect réseau social à votre wiki.
  • Getboo : Pour faire votre propre petit site del.icio.us (c’est-à-dire un annuaire de liens partagés).
  • myToDoListPHP : Comme son nom l’indique. Simple et fluide grâce à un peu d’Ajax.
  • Pencil : Pas mal de récentes améliorations pour ce logiciel d’animation 2D qui s’accouple parfaitement avec une tablette graphique.
  • Strip-It : Logiciel (web) permettant de créer dynamiquement une galerie (web) pour comic-strips (web) dessinés en SVG (web, donc). Petit clin d’œil à notre ami Nojhan, émérite dessinateur de Geekscottes 😉
  • ZScreen : Petit mais costaud captureur d’écran (sic !) pour Windows avec une fonction pratique d’upload FTP à la volée.
  • WordIt : Uniquement Windows, un tout petit traitement de texte en version alpha qui semble assez prometteur (utile par exemple pour sa fonction export en PDF).
  • Sakura : Tant qu’on y est je signale aussi cet petit éditeur texte spécialisé dans le japonais.
  • StorYBook : Un utilitaire qui permet aux écrivains (ceux qui se décident à écrire quelque chose qui ressemble à un livre) de mieux gérer la masse d’information en particulier pour ce qui concerne les personnages, les lieux, etc.
  • OpenLayers : Une bibliothèque en JavaScript qui permet de faire afficher des cartes sur votre sit web un peu comme avec Google Maps.
  • Hartija : Un framework d’impression pour votre site web ou, si vous préférez, une sorte de CSS universel pour l’impression de vos pages (dont finalement assez peu de webmasteurs se soucient réellement).
  • Magical Jelly Bean Keyfinder : Un utilitaire portable permettant de retrouver vos clés et autres numéros de série égarés (comme celle de votre OS Windows mais également de pas mal d’autres programmes). Uniquement Windows.
  • RarCrack : Dans le même ordre d’idée, signalons ce petit script qui permet, sous Linux, de retrouver un mot de passe oublié dans un fichier compressé de type .rar, .zip ou .7z.
  • OpenKM : Gestionnaire de documents à orientation professionnelle avec interface web.
  • Tracks : Si vous souffrez (comme moi) de procrastination et que vous vous intéressez (comme moi… bientôt) à la méthode GDT (Getting Things Done) pour améliorer les choses, alors cette application web pourra vous être utile.
  • ThinkingRock : Même idée que le logiciel précédent. Comme il est dit en accueil du site « Si vous n’avez pas le temps pour télécharger et utiliser ThinkingRock alors ce logiciel est vraiment fait pour vous ! »
  • Spaz : Le client Windows/Mac/Linux que tout adorateur de Twitter (et du libre) attendait ? (utilise le framework AIR d’Adobe)
  • Freeway : Ce ne sont pas les plateformes d’eCommerce Open Source qui manquent actuellement. Mais si celui-ci vient s’ajouter aux autres, il y a peut-être une raison.
  • Vidnik : Seulement si vous avez un Mac et un compte YouTube !
  • Jsvi : Le célèbre éditeur Vi en Javascript !
  • Screenlets : Comme il est dit sur Ubuntu-fr, Screenlets est un programme qui permet de gérer les widgets. C’est à dire de mini programmes présents sur le bureau qui permettent par exemple de voir la météo, écrire des notes…
  • Ubuntu Brainstorm : Ubuntu Brainstorm permet aux utilisateurs de soumettre aux votes de la communauté de nouvelles idées pour améliorer la célèbre distribution GNU/Linux. Devant le succès rencontré, les développeurs ont décidé d’ouvrir le code de la plate-forme (qui repose sur Drupal) pour permettre à d’autres projets d’en faire de même.
  • Subtitle Editor : Ils en ont de la chance ceux qui sont sous GNU/Linux de posséder ce bel outil pour éditer des sous-titres à leurs vidéos.
  • Linux Wallpapers : Juste une page hébergeant des fonds d’écran aux couleurs d’une bonne vingtaine de distributions Linux (j’aime bien celui de Suse personnellement).
  • HandBrake : Ce performant rippeur de DVD en MPEG-4 (pour une sortie qui accepte les formats libres MKV et OGM) est désormais aussi disponible sous Linux et Windows.
  • Wireshark : Ethereal est mort, vive Wireshark ! Nouveau nom mais pas seulement pour ce très bon analyseur de protocole de réseau utile aux admin-sys. Signalons également dans la même catégorie Angry IP Scanner.
  • MikeOS : Un système d’exploitation qui ne dépasse pas les 400 ko et que l’on peut booter depuis nos bonnes vieilles disquettes ! Une gageure mais aussi une source d’étude pour les étudiants puisque la source d’étude propose ses sources !
  • Biniax : Encore un jeu addictif (d’après les adeptes, ce qui est logique !). Jeu de réflexion proche du concept des dominos.
  • Chumby : Ce n’est pas un logiciel mais un truc non identifié entre le robot et le radio réveil avec du Linux embarqué dedans. Permet de faire afficher plein de choses qui frisent parfois l’inutile.
  • Kysoh : Même principe que Chumby mais cette fois-ci le robot ressemble fort à un pingouin connu !
  • Open Pandora : Tant qu’on est dans le dur, un peu de buzz avec l’annonce de la sortie prochaine de l’UMPC libre Pandora qui pourrait bien être à la console de jeu (de type Nintendo DS ou PSP) ce que l’Asus Eee Pc fut pour les ordinateurs portables. Sous Linux et avec wi-fi et écran tactile siouplait !
  • Cubit and TouchKit : Et pour finir en beauté, toujours du hardware avec ce projet d’ecran tactile. Un peu comme le iPhone mais sur un gros cube, le bien-nommé Cubit ! Prometteur et potentiellement très créatif. Repose sur le TouchKit dont les sources sous licence libre seront bientôt disponibles pour la grandes joies des bidouilleurs en herbe.

Notes

[1] Crédit photo : Peasap (Creative Commons By)




Un logiciel du « domaine public » est-il un logiciel libre ?

Utilisé par Firefox, Google Gears ou Adobe, le moteur de base de données SQLite rencontre un grand succès actuellement notamment pour ses capacités à travailler hors connexion.

Or il se trouve que SQLite est dans le « domaine public ». Alors question : un logiciel du « domaine public » peut-il être considéré comme un « logiciel libre » ?

Une traduction Olivier / relecture Daria pour Framalang.

No Copyright

Le domaine public est-il open source ?

Is public domain software open-source?

Stephen Shankland – 28 février 2008 – News.com

Alors que j’écrivais un article cette semaine sur le parrainage du projet SQLite par Adobe je me suis retrouvé face à un problème complexe : les logiciels publiés dans le domaine public sont-ils également des logiciels libres ?

Mon éditeur déteste les introductions sous forme d’interrogations mais je crois bien que cette fois c’est justifié car même les experts n’arrivent pas à se mettre d’accord.

Pour rappel : si un logiciel ou tout autre œuvre de l’esprit est dans le domaine public, cela signifie qu’aucun droit d’auteur ne s’applique. Les conditions pour coller à la définition officielle de l’Open Source sont décrites par l’Open Source Initiative. Deux programmeurs, Eric Raymond et Bruce Perens, ont fondé l’OSI il y a 10 ans pour formaliser et codifier le concept de l’open source qui dérive du mouvement des logiciels libres initié par Richard Stallman dans les années 80. L’OSI compte 68 licences compatibles.

Richard Hipp, qui a créé le projet de base de données SQLite en 2000 et qui l’a placé dans le domaine public, pense qu’il peut également être considéré comme un logiciel open-source.

« J’ai tenu beaucoup de discussions à ce sujet avec des avocats d’affaire des entreprises qui utilisent beaucoup SQLite. L’idée qui s’en dégage est que le domaine public est valide et est un sous-ensemble de l‘open-source, excepté en France et en Allemagne où le concept de domaine public n’est pas reconnu » m’a-t-il dit dans une discussion par e-mail commencée avec l’histoire sur Adobe.

Mais ne sautons pas aux conclusions. Voyons l’opinion de Mark Radcliffe, avocat spécialisé en propriété intellectuelle qui est le conseiller général de l’Open Source Initiative.

Lorsque j’ai demandé à Radcliffe si le domaine public est open-source, sa réponse a été claire : « Non. Les logiciels qui appartiennent vraiment au domaine public ne sont plus protégés par le droit d’auteur et par conséquent on ne peut plus leur appliquer les conditions nécessaires pour qu’ils soient conformes à n’importe quelle licence open source. »

Louis Rosen est du même avis, il est avocat au cabinet Rosenlaw and Einschlag qui s’occupait précédemment de l’aspect légal pour l’OSI et qui y est toujours impliqué. Il m’a indiqué un document qu’il a écrit, vieux mais toujours d’actualité, sur les raisons pour lesquelles le domaine public n’est pas une licence.

« Le domaine public ne sera jamais une licence. Sa vraie signification est Pas de licence requise » affirme Rosen. « Les logiciels qui sont offerts au public ou au domaine public sont plutôt sûrs. Ce qui m’inquiète plus ce sont les gens ou les entreprises qui libèrent leurs logiciels de manière si naïve sans comprendre que les licences ou des closes légales sont bien plus efficaces et rentables. »

Même si le domaine public n’est pas une licence faisant partie de la liste officielle des licences open-source de l’OSI, Perens dit qu’il n’en est pas loin : « Les logiciels qui ont été formellement dédiés au domaine public par une déclaration écrite collent aux conditions de la définition Open Source seulement si le code source est disponible. Etonnamment on peut trouver des programmes sous forme binaire appartenant au domaine public dans certains coins reculés du Net. »

Et Raymond ajoute : « Les logiciels dans le domaine public se caractérisent par… Les utilisateurs sont assurés d’avoir tous les droits de distribution et de réutilisation que la définition de l’Open Source cherche à assurer parce qu’il n’y a pas de propriétaire pour appliquer de restrictions.»

Entre la théorie et la pratique pourtant, le projet SQLite semble plus open-source qu’autre chose. Le code source du projet est disponible sans restriction et les programmeurs qui contribuent au code doivent déclarer explicitement que leur contribution est placée dans le domaine public à jamais, ce qui semble coller au point de vue de Perens.




Dossier OLPC : 4 Le souhait de Benjamin Mako Hill

Dossier One Laptop Per Child (un portable par enfant)

Après l’intervention de Stallman et la précision de Negroponte, Nous poursuivons aujourd’hui notre petit dossier sur l’OLPC qui se trouve clairement aujourd’hui à la croisée des chemins.

Il faut dire que, sauf erreur de ma part, les grands médias francophones ne semblent pas du tout s’y intéresser (et c’est bien décevant). Les seuls qui abordent le sujet sont les sites web spécialisés en informatique alors que c’est avant tout d’éducation qu’il s’agit. Ceci n’a pas échappé à Benjamin Mako Hill[1] dont je partage totalement le point de vue[2].

Une traduction que nous devons à Simon Descarpentries pour une relecture by myself.

OLPC - Barnaby - CC-By

Libération des ordinateurs portables

Laptop Liberation

Benjamin Mako Hill – mardi 29 avril 2008

Au cours de la semaine dernière, Nicholas Negroponte donna cette malheureuse entrevue décriant « l’intégrisme du logiciel libre » (ndt, open source fundamentalism), et indiquant la possibilité d’une relation plus chaleureuse avec Microsoft. Comme on pouvait s’y attendre, cela a suscité un flux ininterrompu de commentaires sur OLPC News et sur les listes de diffusion du projet OLPC.

Quelques jours avant que la déclaration de Negroponte n’atteigne le presse, j’ai donné une conférence nommée Libération des ordinateurs portables au Penguicon où j’ai pu expliquer pourquoi je pensais que l’utilisation d’un système d’exploitation libre et l’adoption des principes du logiciel libre par le projet OLPC étaient essentiels pour le succès de l’initiative et de ces propres objectifs de réforme de l’éducation. Et cela fait un certain temps que je dit des choses similaires.

Mon propos peut se réduire à quelque chose, d’assez approprié, que Nicholas Negroponte aimait à dire quand le projet s’appelait encore le Portable à 100$ : un pc-portable extrêmement peu cher n’est pas une question de « si », mais de « quand » et « comment ». Cette technologie définira les modalités par lesquels les étudiants communiqueront, collaboreront, créeront et apprendront. Ces modalités sont dictées par ceux qui ont la capacité de changer les logiciels — ceux qui ont accès aux ordinateurs, aux sources nécessaires pour faire les changements et à la liberté de partager et de collaborer.

Le constructionnisme (la philosophie éducative de l’OLPC) consiste à mettre de puissants outils, et le contrôle sur ses puissants outils, dans les mains des étudiants. Il s’agit de l’apprentissage par l’exploration et la création, il s’agit également de façonner son propre environnement d’apprentissage. Les principes constructionnistes portent en eux des similarités non négligeables avec ceux du logiciel libre. En effet, l’engagement du projet OLPC auprès des logiciels libres ne s’est pas produit par accident. Le projet OLPC argumenta de manière convaincante qu’un système libre était essentiel à la création d’un environnement d’apprentissage qui puisse être utilisé, bidouillé et ré-inventé par ses jeunes utilisateurs. À travers ces processus, l’XO devient une force pour l’apprentissage de l’informatique, et un environnement via lequel les enfants et leur communautés peuvent utiliser la technologie suivant leurs choix, dans des conditions appropriées qu’ils auront eux-mêmes décidé.

Nous savons que les bénéficiaires d’ordinateurs portables seront avantagés de pouvoir réparer, améliorer et traduire les logiciels fournis avec leurs ordinateurs dans leur propres langues et contextes. Mais le plus important, c’est ce qui sera fait de ces ordinateurs, et que le projet OLPC n’a pas encore imaginé. L’OLPC est un puissant outil éducatif, mais le pouvoir ultime n’est que dans les mains de ceux qui peuvent librement utiliser, modifier et collaborer à la définition des modalités de leur environnement d’apprentissage. Par son engagement pour la liberté du logiciel, le projet OLPC fit le choix de ne pas être arrogant, en s’imaginant savoir comment ses bénéficiaires utiliseront leurs ordinateurs. Un environnement flexible, conçu pour l’apprentissage constructionniste, et une plate-forme de développement libre protègent de cette arrogance.

Le constructionnisme et le logiciel libre, implémentés et enseignés en classe, offrent un très fort potentiel d’exploration, de création et d’apprentissage. Si quelque chose te déranges, change-le. Si quelque chose ne fonctionne pas bien, répare-le. Le logiciel libre et le constructionnisme placent les élèves en situation d’appropriation de leur environnement d’apprentissage, de la manière la plus importante et la plus explicite possible. Ils créent une culture de l’autonomisation. La création, la collaboration et l’engagement critique deviennent la norme.

Le projet OLPC n’a pas à choisir si la technologie éducative arrive à maturité. Si nous travaillons dur pour ça, alors nous pourrons peut être influencer le « comment » et le « qui ». Les éditeurs de logiciels propriétaires tel que Microsoft veulent que le « qui » soit eux. Avec les logiciels libres, les utilisateurs peuvent être au pouvoir. L’enjeux n’est autre que l’autonomie. Nous pouvons aider à favoriser un monde où les technologies sont au service de leurs utilisateurs et où l’apprentissage se fait suivant les modalités des étudiants, un monde où tous ceux qui possèdent des ordinateurs portables sont libres car ils contrôlent la technologie qu’ils utilisent pour communiquer, collaborer, créer et apprendre.

Ceci est, pour moi, la promesse de l’OLPC et sa mission. C’est la raison pour laquelle je me suis engagé et que je supporte le projet depuis quasiment son premier jour. C’est la raison pour laquelle j’ai laissé Canonical et Ubuntu pour revenir à l’école au MIT, et être plus proche du projet indépendant qui naissait alors. C’est la raison pour laquelle l’engagement de l’OLPC dans la philosophie constructionniste est si importante à sa mission, et la raison pour laquelle sa mission a besoin de continuer à être menée avec des logiciels libres. C’est pourquoi le projet OLPC doit être sans compromis à propos de la liberté des logiciels.

En tant que conseiller et parfois contractant du projet OLPC, ce dernier n’est pas en devoir de m’écouter. Mais j’espère, pour notre bien à tous, qu’ils le feront.

Notes

[1] Pour mémoire nous avions traduit un autre article de Mako Hill : Pourquoi faire un don à Wikipédia ? (et soutenir la culture libre et ses utopies).

[2] Photographie : détail de Mexican Children with OLPC XOs par Barnaby sous licence Creative Commons By.




Dossier OLPC : 3 Quand Negroponte précise sa position

Dossier One Laptop Per Child (un portable par enfant)

Pour enrichir et faire écho au précédent billet, voici la traduction d’un email de Nicholas Negroponte[1], directeur du projet OLPC.

Ce message est adressé à sa communauté suite aux remous provoqués par les récentes déclarations du même Negroponte qui n’hésitait pas à critiquer Sugar et à envisager de s’appuyer désormais sur Windows pour le futur système d’exploitation de son ordinateur. Arguant à demi-mot qu’il ferait alors ainsi peut-être moins peur aux clients potentiels (principalement les organismes publiques des pays en voie de développement).

Pour une meilleure compréhension, précisons que, tel GNOME ou KDE, le très original Sugar est l’environnement graphique du XO, l’ordinateur développé et vendu actuellement par le projet. Voici ce qu’on en dit sur un blog québécois « L’interface graphique de Sugar diffère nettement des systèmes d’opérations conventionnels (Windows, Mac OS X, Ubuntu, etc.). En effet, la métaphore de bureau y est complètement écartée pour faire place à quatre vues toutes plus sublimes les unes que les autres. Les concepteurs n’ont certes pas omis que, comme le souligne si souvent Nicholas Negroponte, il s’agit là d’un projet pédagogique et non technologique. L’apprenant est donc plongé dans un environnement d’apprentissage polymorphe qui suscite inévitablement une prise en compte du caractère pluriel d’un environnement d’apprentissage. »

Précisions également que le Walter dont il est question est Walter Bender l’ancien responsable de la division logicielle du projet (dont Sugar justement) et qui vient de donner sa démission. Précisions enfin que le constructionnisme est une théorie d’apprentissage développé par Seymour Papert, créateur notamment du langage Logo, et qui a participé activement au projet OLPC.

Grand merci à Yonnel pour la traduction dont je me permets de glisser ici un extrait de notre correspondance sur ce travail, histoire d’alimenter le débat. « Eh bien, cet article était très excitant à traduire… on est vraiment au coeur de l’évolution du libre, et la mise en perspective par rapport à Stallman est saisissante. Purisme vs pragmatisme, libre vs open source, philosophe vs businessman, le libre par des chevaux de Troie ou directement, frontalement. En tout cas, les deux sont des évangélisateurs, mais je suspecte que ce n’est pas de la même évangélisation que l’on parle. L’OLPC est vraiment un enjeu crucial dans la croissance de la civilisation numérique. Et quand même, les Negroponte, quelle famille ! Les deux frangins sont tous les deux des experts en langue de bois et en "conduite du changement" (avec des gros guillemets), ils sont impressionnants. Le Nicholas, il veut gagner sur tous les tableaux : la collaboration du libre et le soutien de Microsoft. Alors, vertueux ou arnaqueur ? »

Negroponte - OLPC - World Economic Forum - CC-By-Sa

À propos de Sugar

on Sugar

Email de Nicholas Negroponte du 23 avril adressé aux listes devel, sugar et community-news du projet OLPC

On me pose sans cesse la question :

Oui, l’implication d’OLPC pour Sugar a changé. Nous sommes maintenant plus impliqués, et non l’inverse. Contrairement aux interférences engendrées par le départ de Walter, par la presse et par des sources vénérables telles que OLPC News, nous faisons évoluer Sugar, nous ne le faisons pas régresser. Laissez-moi vous expliquer.

Sugar est une très bonne idée, avec une mise en oeuvre loin de la perfection. J’attribue nos faiblesses à des objectifs de développement et à des pratiques manquant de réalisme. Notre mission n’a jamais changé. Elle est d’apporter des portables connectés pour l’éducation des enfants, dans les endroits les plus pauvres et les plus reculés du monde. Notre mission n’a jamais été de prêcher le modèle de l’enseignement parfait ou le pur Open Source. Je crois que le meilleur outil pour l’éducation est le constructionisme, et que la meilleure méthode de développement de logiciel est l’Open Source. Dans certains cas on y arrive mieux avec des chevaux de Troie, par opposition à une confrontation directe ou à une isolation par souci de perfection. Rappelez-vous l’expression : le mieux est l’ennemi du bien. Nous avons besoin d’atteindre le plus d’enfants possibles et s’en servir comme des leviers, des agents du changement. Cela ne fait aucun sens pour nous de rechercher le modèle d’apprentissage parfait.

Pour cette raison, Sugar a besoin d’une base plus large, d’être installé sur plus de plate-formes Linux et d’être installé sous Windows. Nous sommes en discussion avec Microsoft depuis plusieurs mois, pour explorer une version dual boot du XO. Certains d’entre vous ont vu ce que Microsoft a développé de son côté pour XO. Cela fonctionne bien, et maintenant il faut mettre Sugar par-dessus (façon de parler).

En tant qu’organisation à but humanitaire et non lucratif, OLPC est dans une position unique en son genre, depuis laquelle elle peut changer le monde pour les enfants et l’éducation. La ruée des fabricants de portables sur le marché du bas de gamme est un exemple parfait d’une sorte de réussite. Une autre réussite sera ce que les gamins feront après l’école, et avec les autres gamins dans le monde. Une troisième est ce que nous faisons.

Nous ne sommes pas une entreprise, mais nous avons besoin de ressembler plus à une entreprise : respecter les échéances, gérer les attentes et tenir les promesses. Pour ce faire, nous devons engager plus de développeurs, travailler plus ensemble et passer moins de temps à nous disputer. A cause de notre exposition au public, tout ce que nous dirons sera cité hors contexte. Nous ne pouvons nous exprimer qu’à travers nos actions, et celles-ci se résument à : un Sugar fiable et omniprésent. Cela inclut d’être nous-mêmes des ingénieurs plus collaboratifs, et de mieux engager la communauté. Nos limitations ne sont pas financières, mais elles sont d’identifier les ressources humaines nécessaires et de s’y tenir.

Ce qui nous attend est une opportunité pour un grand changement. Sugar est au coeur de ce processus. Prétendre qu’il n’en est pas ainsi serait risible. Ceci dit, nous devons démêler Sugar. J’utilise toujours l’analogie de l’omelette, qui veut que l’oeuf soit frit, avec un jaune et un blanc distincts, plutôt que d’avoir l’interface, les outils collaboratifs, la gestion de l’alimentation et les radios amalgamés dans un seul ensemble flou et amorphe. Sinon, Sugar est impossible à débugger, et sera limité au petit monde de la plate-forme matérielle XO, même si celui-ci grandit.

Alors que nous allons vers l’engagement d’une communauté plus large, un certain purisme doit se transformer en pragmatisme. Il est absurde de suggérer que cela est un abandon de l’Open Source ou une nouvelle direction dans notre mission. Les enfants seront les agents du changement, et notre travail est d’en atteindre le plus grand nombre. Ce n’est pas seulement vendre des portables, mais rendre Sugar aussi solide et largement répandu que possible.

Nicholas

Notes

[1] Illustration : World Economic Forum Annual Meeting Davos 2006 sur Flickr.com et sous licence Creative Commons By-Sa.




OOXML – Le discours d’Oslo

Le Framablog arrive un peu après la bataille pour ce qui concerne la triste nouvelle de la normalisation du format OOXML de Microsoft par l’ISO le 29 mars dernier.

Mais si nous avons perdu une bataille nous n’avons pas forcément perdu la guerre. Une guerre qui n’est pas dirigée contre Microsoft mais contre ses pratiques et pour la défense d’une certaine liberté.

C’est le sens et l’espoir porté par le discours[1] donné à Oslo juste après la normalisation par Steve Pepper accompagné de quelques manifestants légitimement scandalisés par les conditions générales du vote dont la Norvège ne fut pas la dernière à être soupçonnée d’irrégularité.[2]

OOXML Oslo Speech

Manifestation OOXML à Oslo : Le discours

OOXML demonstration in Oslo: The speech

Steve Pepper – 9 avril 2008 – Geir Isene

La manifestation a pris fin il y a à peu près une heure, nous en reparlerons (avec des photos). Je vous retranscris ici le discours que Steve Pepper a tenu durant la manifestation, il résume très bien toute l’histoire de la normalisation d’OOXML :

Amis, bloggers, codeurs libres, défenseurs des standards ouverts !

Nous ne sommes pas ici pour cracher sur Microsoft.

Nous sommes ici car nous croyons aux standards ouverts.

Nous ne sommes pas ici aujourd’hui parce que nous sommes opposés à OOXML.

Nous sommes là car nous sommes opposés à OOXML en tant que standard ISO.

Nous ne sommes pas là pour discréditer l’ISO.
Nous sommes ici parce que nous voulons défendre l’intégrité de l’ISO.

Nous ne sommes pas là pour attirer l’attention sur le comportement scandaleux des membres de Standard Norway dont le métier est de représenter les utilisateurs et les vendeurs de logiciels norvégiens.

Et nous sommes ici car nous voulons empêcher l’adoption d’un standard numérique nuisible en Norvège.

Je reviendrai à cela rapidement. Je voudrais d’abord prendre quelques minutes pour rappeler un peu le contexte aux personnes qui ne comprennent pas les tenants et les aboutissants du problème. Accrochez vous.

Ce problème ce rapporte entièrement aux documents, aux documents numériques pour être précis.

Je vous parle de la manière d’enregistrer les documents et de comment nous échangeons les documents entre nous. Je parle de ces documents que vous créez tous les jours : rapports, lettres, articles, dissertations, livres, thèses, feuilles de calculs et autres grâce à des programmes comme Microsoft Word et Excel.

Mais oublions les documents un instant et parlons plutôt de sèches-cheveux.

Voici un sèche-cheveux ordinaire que j’ai acheté dans un magasin ici en Norvège. Il a une prise. La prise a deux broches. Je peux brancher ce sèche-cheveux dans n’importe quelle prise électrique n’importe où en Norvège.

OOXML Oslo Speech

Si je peux le faire c’est parce que toutes les prises électriques sont les mêmes. Il existe un standard pour les prises électriques en Norvège.

Le même standard est utilisé dans une grande partie de l’Europe et même ailleurs dans le monde : si je vais au Danemark, je peux emmener ce sèche-cheveux, le brancher et il fonctionnera.

Ca serait pareil en Finlande, Suède, Allemagne et dans plein d’autres pays. J’ai juste à le brancher et il marche.

Mais si je vais en Angleterre je ne peux pas simplement le brancher parce que les prises électriques là-bas sont différentes. Elles ont trois broches carrées à la place de deux rondes.

Si je vais aux Etats-Unis ou au Japon je ne peux pas simplement le brancher parce que leurs prises électriques sont également différentes. Elles ont deux broches plates à la place de deux broches rondes.

Les documents sont comme les sèches-cheveux. On voudrait pouvoir les brancher dans n’importe quelle logiciel et pouvoir travailler dessus. Mais ce n’est pas possible aujourd’hui. Si vous créez un document avec Microsoft Word et que vous l’envoyez à quelqu’un d’autre, cette personne ne peut rien en faire à moins qu’elle ait Microsoft Word.

Je crois que ça n’est pas normal.

OOXML Oslo Speech

Les gens ne devraient pas avoir à donner de l’argent à Microsoft pour pouvoir lire des documents. Dans l’état actuel des choses, Microsoft a en réalité le contrôle sur les documents que vous et moi créons.

Il ne devrait pas en être ainsi.

Des standards ouverts peuvent résoudre ce problème et c’est pourquoi je crois en ces formats. C’est pourquoi j’ai passé ces 13 dernières années à représenter la Norvège en tant que volontaire dans un comité de standardisation international. J’ai travaillé sur plusieurs standards, dont SGML, XML et Topic Maps, et j’ai été Président du comité ISO norvégien depuis 1995.

Il y a deux ans, mon comité a approuvé la normalisation d’un standard ouvert pour les documents de bureau appelé ODF. ODF a été développé de manière ouverte et démocratique par une organisation appelée OASIS.

L’objet d’ODF était de proposer une alternative à ce que nous appelons les formats "propriétaires". Plutôt que des formats de documents qui sont détenus et contrôlés par une seule entreprise et qui vous obligent à utiliser un logiciel particulier, les gens à l’origine d’ODF voulaient définir un format ouvert qui permettrait de connecter vos documents à n’importe quel logiciel.

ODF a été développé, comme je l’ai dit, de manière ouverte et démocratique. Mais un membre important ne faisait pas partie du processus. Le vendeur qui domine le marché, Microsoft, a refusé d’y participer et il a refusé de supporter ODF depuis qu’il est devenu un standard.

Ils ont à la place décidé de créer un standard concurrent appelé OOXML et d’utiliser l’Ecma pour s’introduire à la dérobé dans l’ISO.

C’est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui.

OOXML Oslo Speech

Nous ne sommes pas contre OOXML en lui-même. En fait nous sommes reconnaissant envers Microsoft pour, après vingt années de domination du marché, avoir documenté son format avec des spécifications ouvertes.

Nous sommes cependant contre l’approbation par l’ISO de OOXML. La raison est simple : il n’est pas dans l’intérêt des utilisateurs comme vous et moi d’avoir deux standards pour le même objet. Ca serait un peu comme si Microsoft venait ici et commençait à installer des prises électriques à 3 broches plutôt que 2 et qu’ils nous forcent ensuite à acheter leurs sèches-cheveux.

Nous ne sommes pas contre l’ISO non plus. Non protestons contre la manière dont a été corrompu par une grande multinationale ce qui jusque là avait toujours été une organisation transparente et démocratique où chaque pays a un vote.

Je ne hais pas Microsoft. J’aimerai accueillir Microsoft dans la communauté des standards, mais uniquement si Microsoft respecte les règles et en particulier l’esprit du processus de standardisation.

Microsoft a une mauvaise réputation dans la communauté des standards. Ils représentent le grand méchant loup, tout comme IBM il y a 20 ans. Mais IBM a prouvé qu’il est possible de changer.

J’espère que Microsoft aussi changera. Je pense que c’est possible. Mais cela ne se produira que si nous, les utilisateurs, les forçons à changer.

Microsoft a besoin de notre aide. Nous devons leur dire d’arrêter de se comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Nous devons les aider à comprendre que le travaille sur les standards se fait dans la coopération, pas par le conflit. Les standards ne devraient pas être créés par la guerre. Ils devraient être créés grâce à la collaboration.

Microsoft a beaucoup à apprendre et cela prendra du temps. Ca prendra aussi du temps pour que Microsoft gagne la confiance de tous ceux dont ils ont saboté le travail durant ces vingt dernières années.

Microsoft affirme qu’ils croient maintenant aux standards ouverts. Il faut qu’ils comprennent qu’il faudra du temps avant que tout le monde ne leur fasse vraiment confiance. Ils doivent commencer par se montrer moins arrogants et plus humbles et ils doivent prouver par la pratique qu’ils pensent vraiment ce qu’ils disent.

Ils peuvent faire le premier pas en admettant s’être trompé en ne supportant pas ODF.

OOXML Oslo Speech

J’en appelle à Microsoft, qu’ils admettent que tenter de forcer OOXML par la procédure rapide de l’ISO était une erreur et j’attends d’eux qu’ils supportent ODF.

J’attends d’Ecma qu’ils retirent OOXML de l’ISO et qu’ils en gardent le contrôle. Nous en avons besoin pour les documents anciens.

J’attends de Standard Norway qu’ils admettent qu’ils ont eu tort d’outrepasser la décision de leur propre comité d’experts et qu’ils modifient le vote de la Norvège du Oui en Non.

J’attends du gouvernement norvégien qu’il se montre fort face à Microsoft et qu’il n’approuve pas OOXML comme un standard norvégien.

Finalement, j’attends des utilisateurs de part le monde qu’ils tournent leur regard vers la Norvège et qu’ils suivent notre exemple. A votre tour de manifester ! Révélez les irrégularités qui se sont produites dans votre pays ! Exigez de vos gouvernements qu’ils modifient leur vote pour qu’il reflète les intérêts des gens ordinaires et non les intérêts des monopolistes et des bureaucrates.

Kjære nordmenn, vi er ikke alene. Chers norvégiens, nous ne sommes pas seuls.

Les pays représentants la majorité de la population du monde ont voté Non à OOXML et ils ont eu raison.

OOXML Oslo Speech

Permettez moi de citer juste un exemple. Il est tiré d’un discours donné par la Ministre Sud-africaine du Service Public et de l’Administration, Mme Geraldine J. Fraser-Moleketi. Elle l’a donné à la Conference on the Digital Commons and Open Source Software à Dakar au Sénégal il y a tout juste trois semaines. Voilà ce qu’elle disait :

« L’adoption de standards ouverts par les gouvernements est un facteur clé dans la construction de systèmes d’information interopérables qui sont ouverts, accessibles, justes et qui renforcent la culture démocratique et les pratiques de bonne gouvernance.

ODF est un standard ouvert développé par un comité technique au sein du consortium OASIS. L’Afrique du Sud a rejoint les rangs grandissants des gouvernements nationaux à avoir adopté ODF l’année passée.

Il est malheureux que le numéro un sur le marché des logiciels de bureautique, qui jouit d’une domination considérable du marché, ait choisi, plutôt que de participer et de supporter ODF dans ses produits, de développer son propre standard de document concurrent.

Si ce format rencontre le succès, il est difficile d’imaginer comment le chevauchement de ces deux standards ISO va profiter aux consommateurs. Je me tourne vers les vendeurs pour leur demander d’être attentifs aux demandes des consommateurs mais aussi à celles des développeurs de logiciels libres. Je vous en prie, travaillez ensemble pour produire des standards de documents interopérables. La prolifération de standards dans ce domaine est déroutante et coûteuse. »

Madame Fraser-Moleketi : Le peuple de Norvège est avec vous et nous vous demandons pardon pour le comportement inacceptable de notre organisme de normalisation.

Notre victoire à l’ISO nous a été volée de 3 petits votes.

Sans les irrégularités en Norvège, on n’en serait plus qu’à 2 votes. On entend parler d’irrégularités similaires dans d’autres pays comme la France ou le Danemark. Changeons ces votes non-représentatifs. Evinçons OOXML de l’ISO.

Microsoft pense avoir remporté une bataille, mais je déclare que ce n’est pas encore terminé.

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué et cet ours est encore bien vivant.

OOXML Oslo Speech

Notes

[1] Une traduction Olivier (Framalang).

[2] Les photographies de la manifestation sont toutes issues du groupe OOXML du site Flickr.com.




Conversion Windows Linux en 10 étapes – Le guide de l’accompagnateur

Un article que la rédaction du blog a jugé d’autant plus pertinent de traduire (merci Olivier) qu’il correspond à l’une des marottes de Framasoft : le switch Windows GNU/Linux.

L’originalité ici c’est que l’on ne s’adresse pas directement au candidat à la migration mais à l’accompagnateur du candidat à migration. Ce qui, à n’en pas douter, décuple les chances de succès.

PS : En fait il n’y a que neuf étapes, la dernière étant récursive comme le GNU 😉

Copie d'écran - Techthrob.com

Convertir un utilisateur de Windows à Linux en 10 étapes

10 Steps to Convert a Windows User to Linux

Jonathan DePrizio – mars 2008 – Techthrob.com

Comme Linux devient plus populaire et facile à utiliser, de plus en plus de personnes l’adoptent comme système d’exploitation principal. Mais la transition d‘utilisateur de Windows à utilisateur de Linux peut être un cheminement complexe. La plupart des nouveaux utilisateurs ne restent et ne deviennent des utilisateurs à long terme que parce qu’ils ont des amis pour leur présenter Linux et pour les aider, durant les premières semaines, à essuyer les plâtres. Voilà 10 étapes pour vous aider à faire connaître Linux à quelqu’un qui ne demande qu’à être converti.

1. Choisissez votre cible

Il faut le reconnaître, Linux n’est pas fait pour tout le monde. Vos grands-parents, les gros joueurs, les technophobes, tous ceux-là ne sont pas de bons candidats à la conversion à Linux. Il faut que vous choisissiez quelqu’un qui s’intéresse à l’informatique et même quelqu’un d’au moins moyennement qualifié dans le domaine. Le candidat idéal est celui qui a entendu parler de Linux mais qui, pour une raison quelconque, pense que ça serait trop compliqué pour lui. Une autre qualité importante de votre cible sera sa motivation pour prendre un peu de temps pour passer outre la phase d’adaptation initiale à un nouveau système d’exploitation. Si un candidat ne montre pas ces qualités vous feriez mieux de chercher ailleurs.

2. Familiarisez votre cible aux logiciels libres sous Windows

Une fois que vous avez choisi votre converti potentiel, présentez-lui les logiciels libres sous Windows. Il est probable qu’il ou elle utilise déjà Firefox (si c’est un utilisateur d’IE, peut-être devriez vous choisir quelqu’un d’autre à convertir), mais il y a une chance qu’il ou elle ne réalise pas que c’est un logiciel libre. Faites allusion au processus de développement de Firefox qui est le même que celui de Linux ; reposant sur le travail d’une communauté de développeurs plutôt que sur une entreprise énorme. Expliquez pourquoi vous pensez que c’est mieux : plus d’yeux signifie moins de bogues, plus de fonctionnalités et plus de développeurs. Pour une liste complète de logiciels libres fonctionnant sous Windows rendez-vous à cette page (NdT : lien modifié vers… Framasoft !).

3. Montrez un bureau Linux

L’une des raisons qui font que les gens se disent il faut que je l’ai en parlant de Linux est l’aspect attirant des bureaux avec Compiz. Évidemment c’est très superficiel et nous savons tous que Linux représente bien plus qu’un cube qui pivote et des fenêtres qui se minimisent en faisant des flammes, mais c’est un très bon moyen de rapidement captiver l’attention de quelqu’un et pour qu’il pose des questions. Qu’est-ce que c’est ? Comment tu fais ça ? Comment est-ce que je peux l’avoir ? Vos réponses à toutes ces questions pointeront vers Linux.

4. Donnez un LiveCD à votre cible

Vous ne voulez pas voir votre futur converti se précipiter puis ensuite être frustré. C’est le plus sûr moyen de le voir revenir très vite à Windows. Donnez lui plutôt un LiveCD ; c’est une très bonne manière de le familiariser avec l’environnement Linux, l’interface et les fonctionnalités présentes à l’installation. Voyez cela comme un jouet avec lequel il peut s’amuser durant son temps libre. Ne le lui imposez pas, dites simplement Si tu veux l’essayer, tu peux démarrer sur ce CD sans toucher à ton disque dur. C’est un bon moyen pour que votre cible teste la température de l’eau.

5. La première installation

Avec un peu de chance votre cible a été impressionnée avec ce qu’elle a trouvé sur le LiveCD et est prête à faire le grand plongeon. Tant mieux pour elle ! Rassurez la en lui disant que ça n’est pas si compliqué. Assistez-la lors de l’installation et expliquer qu’elle peut conserver sa partition Windows et utiliser un dual-boot avec Linux, elle pourra ainsi choisir lequel elle veut utiliser. C’est une très bonne manière pour que les gens s’habituent en douceur à un nouveau système d’exploitation. Il faut absolument que vous soyez présent pour aider le nouvel utilisateur. La chose la plus importante à propos de Linux est l’aide de la communauté, en étant présent et en donnant un coup de main vous encouragerez votre cible à s’appuyer sur la communauté pour trouver des solutions à ses problèmes.

6. Le premier démarrage

Encore une fois il est obligatoire, obligatoire, obligatoire que vous restiez disponible pour aider même après que le système d’exploitation ait été installé, mais laissez votre nouveau converti essayer de se débrouiller par lui même. Laissez-lui le temps de s’adapter au bureau, de découvrir les programmes installés, de surfer sur le Web et de faire tous les trucs qu’il veut faire sur l’ordinateur. Votre rôle maintenant est de regarder ça de loin tout en restant disponible lorsqu’il a une question. Montrez lui comment ajouter et retirer des programmes ; recommandez des programmes si on vous demande Quel programme dois-je utiliser pour (insérer une tâche ici) ? Mais tout au long de ce processus laissez l’utilisateur faire ce qu’il veut.

7. Les premiers jours

Si tout se passe bien, le nouveau converti devrait être satisfait de sa première expérience sous Linux. Mais évidemment, il y aura des problèmes. Restez à disposition pour l’aider à surmonter les grosses difficultés et le choc initial de la nouvelle expérience, mais n’imposez pas vos conseils lorsqu’on ne vous demande rien.

8. La deuxième semaine

Le temps est arrivé d’expliquer les autres manières d’obtenir de l’aide avec Linux. L’idée est ici de rendre l’utilisateur indépendant pour ce qui est du dépannage et de la résolution des problèmes, mais restez toujours aussi disponible et utile que possible.

9. Le premier mois et au-delà

Si votre converti utilise toujours son nouveau bureau Linux vous pouvez certainement crier victoire ! Félicitations ! Vous avez converti quelqu’un à un système d’exploitation libre. Maintenant son bureau devrait être bien configuré et tous les programmes dont il a besoin devraient être installés et devraient fonctionner correctement. A ce moment vous commencerez sûrement à recevoir des questions plus pointues qu’avant ; des questions comme Comment je fais pour personnaliser telle fonction ? ou Qu’est-ce que cela signifie quand le gestionnaire de mise à jour fait ceci ou cela ? Si vous êtes chanceux vous connaitrez les réponses, mais si ce n’est pas le cas c’est l’occasion pour vous de trouver les réponses ! C’est toujours important d’en apprendre toujours plus soit-même afin de continuer avec l’étape 10.

10. Reprendre les étapes 1 à 9

Si vous avez réussi à convertir un utilisateur de Windows à Linux vous devriez vraiment retenter l’expérience avec quelqu’un d’autre ! Servez-vous de ce que vous avez appris avec lors de votre tentative précédente et adaptez-le à votre style et à votre cible. Si tout se passe bien vous devriez avoir votre propre armée personnelle de convertis à Linux en un rien de temps !




Quand Jeanne-Marie découvre le logiciel libre via l’Eee PC

Le Eee Pc tout le monde en a parlé et nous aussi. Dans cet article nous émettions l’hypothèse qu’on avait à faire avec un excellent vecteur de propagation du logiciel libre auprès du grand public. A condition de rester vigilant mais aussi d’informer les utilisateurs de cet ordinateur d’un nouveau genre qu’il repose quasi exclusivement sur du logiciel libre. Sinon ils feront, comme Monsieur Jourdain, du logiciel libre sans le savoir et ce serait bien dommage.

Grand public et information sur le logiciel libre, c’est pour cette double raison que j’ai particulièrement apprécié ce test de SVM TV auprès de Jeanne-Marie, collaboratrice au magazine.

Test ainsi présentée : Jeanne-Marie utilise un portable chaque jour pour son travail, pour ses loisirs, mais n’y connaît pas grand-chose à Linux, comme d’ailleurs près de 95 % des Français. Après avoir joué avec l’Eee PC d’Asus, son avis sur la question a complètement changé.

Vous me direz que travailler pour SVM c’est certainement être plus compétent que votre belle-mère. Certes mais, avec tout mon respect, elle joue parfaitement bien le rôle de la candide qui découvre ce nouvel objet et tente de l’apprivoiser. Quant à la conclusion, titrée Eee PC : Enfin une vitrine alléchante pour le logiciel libre ?, je ne sais pas si ils avaient répété avant mais elle méritait bien la retranscription ci-dessous.

Le vidéaste : Bon t’as paru assez étonnée du fait qu’on avait un espèce de Word sur cette machine, même un Powerpoint et un tableur qui t’ont paru assez performants. Tu m’avais l’air assez étonnée en fait.

Jeanne-Marie : Oui c’est vrai j’ai été très étonnée, je ne m’attendais pas à trouver des logiciels qui proposent autant de fonctionnalités, je pensais que ça existait pas.

Le vidéaste : T’es habituée quand même à la suite classique Word, Excel, Powerpoint…

Jeanne-Marie : Tout à fait. Et là je suis non seulement pas du tout dépaysée mais en plus je retrouve mes fonctions de base classiques dont j’ai besoin dans tous ces logiciels. Et voilà effectivrement je suis très agréablement surprise.

Le vidéaste : Ca t’a permis de découvrir une alternative à ce que propose Microsoft et tu penses que là, avec ta prochaine machine, au lieu d’installer une suite Office, tu te diras, tiens peut-être que je vais essayer d’utiliser régulièrement…

Jeanne-Marie : Ah ben complètement parce je ne m’attendais pas à trouver autant de qualité et autant de fonctionnalités. Donc oui, oui, tout à fait. Je pense que j’y réfléchirai et je pense que je sauterai le pas, si j’ai cette possibilité je pense que je le ferai.

—> La vidéo au format webm