Chapitre IX — Où le Philippidès de l’écriture monte sur Lyon, descend du Mont d’Or et parle boutique

Foin des clichés touristico-cuculinaires (rosette-traboules-gastronomie-bouchon-capitale-des-gaules-fourvière-croix-rousse-canuts-guignol-part-dieu), Lyon est une étape importante pour le marathon de notre tapuscribe car il y retrouve la chaleur amicale de Pierre-Yves (le bon-gentil-géant-chauve-et-barbu qui est le cœur battant de la framatrice) et ses potes. Loin d’être en terre inconnue, il est en terrain connu, littéralement chez Framasoft qui a son siège et sa permanence chez Locauxmotiv.

Le voici donc déterminé à mener un ultime contre-la-montre, anticipant déjà sur les classiques d’arrière-saison (relectures, hibernation, rumination sur le tome suivant de la saga…).

J’irai écrire chez vous épisode 9 : Lyon

On pourrait croire que j’ai bouffé du Lyon, mais non : c’était du Mont d’Or. Quoi qu’il en soit, entre de belles rencontres et de grandes discussions, je suis revenu dans la course avec des mots par milliers. Ça tombe bien : nawel approche !

Mon secret d’écrivain ? Le retard SNCF

Départ de Toulouse, revigoré et reposé, mais légèrement culpabilisant. J’ai six jours d’écriture dans les dents : autant dire que le seuil des 50 000 mots paraît loin. Alors je peux arguer qu’avec tous les billets de blog écrits, il y a facilement 10 000 mots de plus. Je peux mégoter : 50 000 mots ne suffiront pas à boucler ce livre III, donc ce seuil ne fait pas sens. Mais, alors que je pars pour Lyon, je me dis que ça le ferait bien. Pour la beauté du geste, atteindre même sur le fil la symbolique barre placée là par Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley. Saint Christophe, patron des voyageurs, doit m’avoir à la bonne. Comme j’étais bien inspiré dans ce train, il m’a ajouté 1h40 de bonus-retard. J’écris ma plus grosse journée aux côtés d’un pote retrouvé par hasard dans le wagon. La classe américaine, quoi.

Pyg, la fourmi framasoftienne qui aime les cigales

L’enthousiasme de PYG, historique salarié de Framasoft, pour ce « J’irai écrire chez vous » fait chaud au cœur. C’est, je trouve, la personne qui définit le mieux ce qui est au cœur du principe : « Tu vois Pouhiou, même si je sais qu’un don c’est participer, là c’est encore mieux. Car en t’invitant chez moi, à ma table, je participe — même à la marge — à ton processus d’écriture de manière encore plus… personnelle. Je sais que ce qu’on va vivre va t’inspirer à un moment ou à un autre, et j’ai vraiment l’impression que tu m’inclus dans le truc. » Voilà. Pas mieux. C’est ça l’idée. Vous demander de participer… personnellement. Trouver comment appliquer les astuces de Miss Amanda Palmer quand on ne tourne pas en concert. À priori : ça marche.

<— Photo par Ana_Rey licence CC-BY-SA 2.0

J’ai donc écrit chez Pierre-Yves

Pierre-Yves est quelqu’un< de généreux, et cela se voit dans son attention. Il est de ces gens qui tentent d’écouter ce que tu veux dire, et d’y répondre de manière réfléchie, constructive. De ces potes qui ont toujours un gentil mot, une bonne bière et de la belle boustifaille à partager avec toi. Quelqu’un qui sait être là tout en te laissant disponible l’espace dont tu as besoin. J’ai bien écrit chez Pyg. J’ai bouclé le chapitre V qui pourtant au départ me donnait bien du mal. Il me tarde vraiment d’entamer mes premières relectures de décembre car ce livre-là peut être un délire assez casse-gueule… C’est un exercice à la fois exigeant et qui demande beaucoup d’abandon. Mais si ça fonctionne, ce sera redoutable (c’est très dur de ne pas détailler pour ne pas vous spoiler, j’ai l’impression d’être méga flou !).

Boutique Frama et atelier d’écriture

Bon le petit truc pas classe, c’est qu’en m’invitant, ben le Pierre-Yves il s’est retrouvé du boulot qui l’attendait le soir à la maison. Car le soir on a — aussi — parlé boutique : Framasoft. Si Framasoft peut se permettre de payer ses salariés, qui communiquent, animent, refondent l’infrastructure, se tapent l’administratif, accueillent et assurent la technique de sites web tels que noenaute.fr ou geektionnerd.net… C’est grâce à vos dons. Et on a besoin que ça continue, car ces projets on veut les poursuivre, tout en montant ceux qui sont dans les frama-cartons. Par exemple, cet atelier d’écriture qui n’a pas pu se faire à Lyon, ben avec un peu de temps salarié et d’huile de coude, ça pourrait devenir un atelier d’écriture… en ligne. Pour l’instant on en rêve, mais on est pas si loin d’y arriver…

Les copaings d’abord

C’est marrant le nombre de personnes que j’aime à Lyon. Il y a Thomas que j’ai vu sur Toulouse et dans le train. Il y a Muche que je râle d’avoir ratée cette fois-ci. J’ai eu le plaisir de faire goûter mes outrageous cookies à Mathias, avec qui j’aime tant rire… Puis Pyg a organisé une soirée « Mont d’Or ». Le Mont d’Or est un petit fromage serti dans du bois qui, une fois passé au four et posé près de patates chaudes, se partage entre amis avec une bonne bouteille de vin et des chouteurs de rhum. Et là, tu deviens le témoin privilégié d’une bande de potes qui sont juste heureux d’être ensemble. De partager, de revisiter le monde en allant à fond dans la collaboration cuisinière, coquetaillière, philosophique et amicale. Ils sont l’essence du libre sans même s’en rendre compte, la table et les oreilles toujours grandes ouvertes.

Philosophie de l’estomac

Dans sa vidéo The Art of Asking[1], Amanda Palmer se questionne quand elle voit que les gens qui hébergent son groupe pour le couchsurfing du soir se serrent dans une chambre pour LUI faire de la place… Est-ce que je mérite cela ? Comment se fait-il que l’on m’offre autant de choses, qu’est-ce que j’apporte en retour ? Elle trouve bien vite la réponse : elle apporte ce que les gens y trouvent. La possibilité d’échanger avec quelqu’un qui essaie de mettre ses tripes sur la table, qui essaie de s’exprimer avec sincérité. C’est peut-être à ça que ça sert, d’écrire des fariboles… À partager des fromages chauds, des pensées évanescentes et des amitiés.

Photo par traaf licence CC BY-SA 2.0

Déjà se pose la question de partager le livre IV… Mais pour l’instant, j’ai un défi à relever !

À dans trois jours,

— Pouhiou.

Notes

[1] Pour lire la transcription en français, cliquer sur Show transcript en bas à droite et choisir français




GNU/Linux dans l’éducation : il n’y a plus d’excuses là !

On nous en voudra peut-être, pour ne pas dire sûrement, d’avoir traduit ci-dessous un communiqué de Canonical faisant la promotion d’offres Ubuntu[1] de son partenaire Asus sur Amazon (uniquement aux US), mais il s’agit surtout de souligner que GNU/Linux est aujourd’hui totalement mûr pour être dans les ordinateurs de nos établissements scolaires (payés par le contribuable).

Franchement il n’y a plus d’excuses là (d’autant que le support de Windows XP c’est bientôt fini et qu’il reste des milliers d’ordinateurs dans nos écoles sous cette version du système d’exploitation de Microsoft).

Pour les puristes, on pourra préférer l’offre de ThinkPenguin.com avec la distribution Trisquel dedans par défaut, certifiée 100% libre par la FSF 😉

Et en France, dans toute la francophonie, que conseillez-vous actuellement comme distributeurs d’ordinateurs avec GNU/Linux par défaut dedans (voire rien du tout pour évoquer la question de la vente liée) ?

Sur Racketiciel.info (Aful) il y a cette page qui est intéressante.

Asus Ubuntu

Asus et Ubuntu fournissent des ordinateurs portables abordables à l’éducation américaine

Asus and Ubuntu deliver affordable world-class laptops to USA Education

Canonical – 26 novembre 2013 – Ubuntu.com
(Traduction : Jeff_, Dimitri, chr, MFolschette, Catalaburro, Penguin, ttoine, P + anonymes)

Une révolution silencieuse est en train de se dérouler dans le monde de l’éducation : de plus en plus d’institutions et d’étudiants découvrent l’intérêt du système d’exploitation Ubuntu.

Aux USA, le partenaire d’Ubuntu, ASUS, a rajouté des modèles à sa longue liste de PC portables sous Ubuntu. Les X201E et 1015E sont d’excellents portables sous Ubuntu, avec un rapport qualité prix/performance parfait pour l’éducation.

Comme Ubuntu et tous les logiciels inclus sont libres et gratuits (NdT : free en anglais), il n’y a pas de coût d’acquisition de licence dans le prix d’achat, ce qui réduit considérablement les coûts. C’est idéal pour les étudiants et les institutions, car les deux peuvent avoir des budgets serrés.

LibreOffice regroupe les applications de bureautique. Faciles d’utilisation, elles offrent toutes les fonctionnalités nécessaires pour les étudiants, et sont complètement compatibles avec les fichiers de la suite propriétaire leader du marché. Il y a d’autres applications incluses pour le courriel et la navigation web.

En plus de ces applications de base, des milliers d’autres applications libres et gratuites sont disponibles pour répondre à des besoins plus spécifiques comme la retouche d’image, l’animation 3D, les antivirus ou la comptabilité.

Nous connaissons l’importance des ordinateurs pour les étudiants et les institutions, c’est donc vraiment intéressant pour nous de travailler avec nos partenaires pour proposer au secteur de l’éducation ces solutions performantes à bas coûts.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur Amazon.com ou sur d’autres sites web de vente de matériel en ligne.

Notes

[1] On notera qu’ils ne citent jamais Linux dans l’article, c’est Ubuntu tout seul 🙁




Renault ZOE : une voiture avec DRM est-elle encore une voiture ?

Lorsque nos voitures ressembleront définitivement à des iPhones, nous ne pourrons les conduire que sur des autoroutes Apple…

Renault Zoé

Renault verrouillera à distance ses voitures électriques

Renault will remotely lock down electric cars

Gerloff – 31 octobre 2013 – FSFE Blog
(Traduction : Jeff_, Dimitri, chr, MFolschette, Catalaburro, Penguin, ttoine, P + anonymes)

Longtemps, les voitures ont été un symbole de liberté et d’indépendance. Plus maintenant. Dans sa voiture électrique Zoe, le fabricant automobile Renault a apparemment la possibilité d’empêcher à distance la batterie de se recharger. Et c’est plus inquiétant qu’il n’y paraît.

Lorsque vous achetez une Renault Zoe, la batterie n’est pas incluse. Au lieu de ça, vous signez avec le constructeur un contrat de location pour la batterie. Sur un forum de possesseurs de Zoe, l’utilisateur Franko30 dénonce le fait qu’une clause de ce contrat donne le droit à Renault d’interdire à la batterie de se recharger lorsque la durée de location contractuelle prend fin. D’après un article du journal Der Spiegel, le constructeur peut aussi le faire en cas de défaut de paiement de votre part.

Cela signifie que Renault a les moyens de contrôler à distance le processus de rechargement de la batterie. Selon le même article, la Zoe (et la plupart des autres voitures électriques) collecte une multitude de données concernant votre utilisation du véhicule, et les envoie au constructeur à votre insu. Ces données indiquent au constructeur où vous allez, quand et à quelle vitesse, où vous rechargez la batterie, et plein d’autres choses encore. Nous savions déjà que Tesla faisait cela depuis la prise de bec publique avec un journaliste qui avait publié une critique de leurs voitures dans le New York Times. Voir un constructeur grand public comme Renault faire la même chose révèle à quel point cette pratique est dangereuse.

Ce genre de choses cadre bien avec le tableau dystopique que brossait Cory Doctorow dans son discours de 2011 « La guerre imminente contre nos libertés d’utilisateurs » (que vous devriez absolument regarder, si ce n’est pas déjà fait, d’autant que traduit en français par le Framablog NdT), au cours duquel il dit que « nous n’avons plus de voitures, mais des ordinateurs que l’on peut conduire ». La question est alors de savoir qui contrôle cet ordinateur. Vous, le constructeur, ou quelqu’un d’autre ?

S’il y a un mécanisme qui permet de contrôler à distance ce que fait votre voiture, certains feront usage de ce mécanisme à un moment donné. Il pourrait s’agir du constructeur qui verrouille votre voiture car vous ne pouvez pas poursuivre la location de la batterie parce que vous avez perdu votre emploi, ce qui signifie qu’il devient plus difficile pour vous de trouver du travail. Il pourrait s’agir du gouvernement, qui forcerait le constructeur à faire ce qu’il lui demande. Dans son post sur le forum, Franko30 prédit que les gouvernements pourraient simplement demander aux constructeurs de voitures de bloquer le rechargement des batteries à proximité d’événements politiques controversés (un sommet du G8 par exemple) afin d’empêcher la participation à des manifestations. Sans oublier la possibilité pour une personne malveillante d’obtenir l’accès à ce mécanisme en soudoyant un employé de chez Renault.

Le seul moyen de se prémunir de tout cela est de se tenir éloigné des voitures et autres ordinateurs que vous ne pouvez pas totalement contrôler, et de créer des systèmes qui responsabilisent les utilisateurs. À la Free Software Foundation Europe, nous soutenons les personnes qui créent des systèmes donnant le contrôle à l’utilisateur.




Framasoft invité au bal de l’école par l’Hadopi : on y va ou pas ?

Nous avons tout récemment reçu le mail ci-dessous envoyé par l’Hadopi.

Il s’agit d’une invitation à participer, dans des établissements scolaires, à des ateliers « pour sensibiliser le jeune public au droit d’auteur et à la création » (une dizaine de dates sont programmées aux quatre coins de la France pour le premier trimestre 2014).

« Parmi les éclairages divers que nous souhaiterions apporter aux élèves, le regard de Framasoft nous semblerait évidemment très intéressant. »

L’Hadopi agit là dans le cadre de ses missions puisqu’il est explicitement dit dans la loi : « Les élèves reçoivent une information sur les dangers du téléchargement et de la mise à disposition illicites d’œuvres ou d’objets protégés par un droit d’auteur ou un droit voisin pour la création artistique (…) Cette information porte également sur l’existence d’une offre légale d’œuvres ou d’objets protégés par un droit d’auteur ou un droit voisin sur les services de communication au public en ligne. »

Première réaction, presque instinctive, au sein de notre association : sourire narquois, méfiance et forte propension à décliner (gentiment) l’invitation. Pas envie de se faire récupérer et servir de caution ou d’alibi.

Il fait dire que quelques ateliers ont déjà eu lieu et qu’à lire les articles suivants de PC INpact, cela incite à une certaine prudence (litote) : Avec la Hadopi, les sites PUR investissent les salles de classe et On a testé la journée portes ouvertes fermées de la Hadopi.

Non, donc, a priori très peu pour nous.

Hadopi

D’un autre côté, c’est tout de même contrariant de laisser des Hadopi, ou pire encore des Calysto et Microsoft, avoir le champ libre (sic) pour pénétrer ainsi l’école et y tenir un discours pas forcément en phase avec le nôtre (nouvelle litote).

Serait-ce une bonne idée d’y aller quand même, sous certaines conditions et en avançant groupés ?

Dans les conditions préalables, il pourrait y avoir l’assurance de disposer d’un réel temps d’intervention dans une totale liberté de parole (avec droit de distribuer quelques petits flyers aux élèves à la fin) ainsi que de pouvoir en toute objectivité relater la journée sur nos sites. Et avancer groupés, cela signifie contacter tous nos petits amis : April, AFUL, La Quadrature du Net, SavoirsCom1, etc. pour se coordonner et être présents à toutes les journées.

Telle est la question que nous vous posons dans les commentaires.

Mail d’invitation de l’Hadopi

Bonjour,

Pour sensibiliser le jeune public au droit d’auteur et à la création, l’Hadopi anime des ateliers auprès des élèves de collège-lycée, en collaboration avec les rectorats.

Ces ateliers visent à informer les élèves sur le droit d’auteur et les mécanismes de la création afin d’encourager la responsabilité et l’esprit critique face aux pratiques culturelles sur Internet. Ils visent également à initier les élèves à la création de façon concrète et ludique et à leur permettre de découvrir un univers culturel.

Pour cela, des artistes et des professionnels sont invités à apporter leur témoignage, leur expertise et leur savoir-faire. Parmi les éclairages divers que nous souhaiterions apporter aux élèves, le regard de Framasoft nous semblerait évidemment très intéressant. Aussi, nous serions ravis que vous puissiez participer à un atelier dans les mois à venir.

Pourrions-nous convenir d’une rencontre prochaine pour vous apporter plus de précisions et – je l’espère – pour envisager ensemble les contours d’une participation ?

Vous trouverez ci-joint un calendrier prévisionnel pour les ateliers des mois à venir, nous vous remercions de nous indiquer si vous pourriez être intéressés par une participation à l’un d’entre eux.

Dans l’attente de votre retour, je me tiens à votre entière disposition.

Mail d’un lycéen

Et pour conclure ce billet sur un son de cloche différent, voici un autre message que nous reçu il y a deux semaines.

Bonjour, je suis élève de Terminale Scientifique et engagé comme beaucoup dans la promotion du logiciel libre. Je vous laisse consulter mon profil sur Wikipédia pour connaitre mes actions.

J’ai proposé à l’animateur culturel de mon lycée d’organiser trois séances de débats sur trois sujets qui me semblent important : les logiciels libres, Internet, le travail collaboratif et les licences libres.

J’aurais aimé savoir si vous aviez des informations à me fournir pour débuter mon travail : dépliants, documents, affiches que je pourrais acheter à l’association et qui permettraient aux intervenants de ces sessions de discussion de repartir avec quelque chose. Il est bien évident que je fournirai un don à l’association[1].

Un travail collaboratif entre les membres de la communauté sur ces sujets pourrait aussi grandement m’aider, pour ne rien omettre et trier les informations les plus importantes. L’idée étant d’intervenir de façon pertinente sur ces sujets et de laisser aux invités le message du débat. D’avance, merci beaucoup de l’aide que vous pourriez m’apporter.

Nous lui avons conseillé de prendre contact avec le Groupe d’utilisateurs de Logiciels libres[2] de son département .

Ce qui fut fait : « ils m’ont tous assuré de leur soutien pour l’écriture et la relecture de mes travaux. Ils m’ont aussi proposé de venir intervenir au sein du lycée. »

Notes

[1] Petit PS en passant à l’Hadopi puisque le lycéen évoque les dons. Framasoft est en campagne de soutien actuellement. Si vous êtes capables de dépenser 3,2 millions d’euros pour une campagne de communication, vous pouvez bien faire un petit geste, non ? 😉

[2] Pour rappel : la liste des GULL francophones sur le site de l’AFUL.




Bienvenue à la version 4.0 des licences Creative Commons

Sortie d’une nouvelle version majeure des fameuses licences Creative Commons, assouplissant le droit d’auteur et mieux adaptées au partage de la culture sur Internet.

Pour célébrer l’événement comme il se doit nous ne vous proposons pas une mais deux traductions issues du site officiel des Creative Commons.

Dans la mesure où le sujet et les notions sont fortement juridiques, il est possible que notre traduction soit parfois sujette à caution. Nous vous invitons à signaler les potentielles améliorations dans les commentaires.

PS1 : On notera que la question du droit moral, chère à la législation française, est évoquée mais nous n’arrivons pas à voir si cette nouvelle version l’impacte réellement chez nous. Un expert pour nous éclairer ?

PS2 : Que ceci ne nous fasse pas oublier la Licence Art Libre (d’ailleurs Antoine Moreau nous annonce une excellent nouvelle sur Twitter : la compatibilité en vue entre la LAL et la CC By-Sa 4.0 !)

PS3 : L’occasion peut-être aussi de relire notre article : La « politique » Framabook et les licences libres.

Creative Commons 4.0

Des licences CC de nouvelle génération — Bienvenue à la version 4.0 !

CC’s Next Generation Licenses — Welcome Version 4.0!

Diane Peters – 25 novembre 2013 – Creative Commons Blog
(Traduction : Peekmo, Frash – omjcinfo, MFolschette, lamessen, Tr4sK, goofy, Spanti Nicola, P, NotAnAnonymousAnymore, M0tty)

Nous sommes fiers de vous présenter nos licences 4.0, maintenant prêtes à être adoptées dans le monde entier. Ces licences 4.0 — il a fallu plus de deux ans pour les élaborer — sont à ce jour les plus globales et les plus solides légalement que les CC aient proposées. Nous leur avons intégré des dizaines d’améliorations qui rendent le partage et la réutilisation de ressources sous licences CC plus faciles et plus sûrs que jamais.

Nous avions en tête des objectifs ambitieux lorsque nous nous sommes lancés dans le processus de versionnage à l’issue du sommet mondial des CC de Varsovie en 2011. Les nouvelles licences atteignent ces objectifs et vont même au-delà. Les licences 4.0 sont très bien adaptées à une utilisation par les gouvernements et les services publics d’information, en particulier ceux de l’Union Européenne. Cela vient de l’extension du champ d’application des licences, qui couvre maintenant les droits sur les bases de données sui generis existantes sur ce continent et dans une poignée d’autres pays.

Parmi les autres nouvelles caractéristiques on trouve les améliorations qui portent sur la lisibilité et l’organisation, l’attribution de bon sens ainsi qu’un nouveau mécanisme qui permet à ceux qui auraient violé les termes d’une licence par inadvertance de retrouver leurs droits si leur erreur est rectifiée d’une manière appropriée (NdT : Vous avez par exemple 30 jours pour ne plus publier une photo ayant une clause ND modifiée par vous sans autorisation).

Vous pouvez trouver les résumés des améliorations les plus importantes sur notre site (NdT : page traduite juste ci-dessous !), suivre le cours de la discussion publique et l’évolution des brouillons de la licence sur la page wiki 4.0, et consulter un récapitulatif des décisions principales qui ont été prises au cours du processus de gestion des versions.

Le processus de versionnage de la 4.0 a été un véritable travail collaboratif au sein du réseau de nos brillants et dévoués experts mais également avec la communauté, ouverte, participative et qui s’exprime. Les licences 4.0, le processus de développement de la licence et l’organisation Creative Commons se sont trouvés renforcés par l’implication continue de tous les participants.

Avec la publication des licences 4.0, nous allons tourner notre attention vers les traductions officielles du code juridique en partenariat avec notre réseau associé et une communauté plus large. Les traductions de nos nouvelles actions sont également en cours, un nombre significatif d’entre elles sont déjà achevées.

Merci, et félicitations à tous ceux qui ont permis à la version 4.0 d’exister !

Les nouveautés de la 4.0

What’s New in 4.0

Creative Commons travaille depuis plus de 2 ans à développer la prochaine génération de licences CC : la version 4.0. Ces nouvelles licences sont plus user-friendly et plus robustes que jamais à l’échelle internationale.

Nous avons apporté des dizaines d’améliorations aux licences. La plupart ne vont pas être remarquées par beaucoup d’utilisateurs de CC, que ce soit ceux qui les concèdent ou ceux qui les acceptent, mais un certain nombre méritent une attention particulière.

Visitez également notre wiki pour une vision plus approfondie des décisions qui se concrétisent dans les versions 4.0.

Une licence plus globale

Durant les six dernières années, Creative Commons a œuvré avec des centaines de volontaires du monde entier — à proprement parler, quelques-un(e)s des plus brillant(e)s juristes spécialisé(e)s dans le copyright et les licences libres au monde — pour traduire et adapter la 3.0 et les licences antérieures aux lois locales dans plus de 60 juridictions (ce que nous appellons « le portage »). Dans ce processus, nous avons beaucoup appris de la manière dont nos licences sont utilisées internationalement et comment elles ont été impactées par les diverses juridictions locales.

Nous avons profité de cette expérience dans le processus de développement de la version 4.0. Nous avons travaillé d’une manière rapprochée avec notre vaste réseau d’affilié(e)s, d’innombrables autres expert(e)s et les parties prenantes pour faire des licences CC 4.0 l’ensemble le plus internationalement applicable à ce jour. Les licences 4.0 sont prêtes à l’emploi à travers le monde, sans portage.

Les nouvelles licences emploient une terminologie qui est mieux comprise internationalement. Avec la sortie de la version 4.0, nous proposons également des traductions officielles des licences CC, afin que toute personne sur la planète utilisant une licence CC puisse la lire et la comprendre entièrement dans sa langue d’origine.

Droits hors du champ du copyright

D’autres droits au-delà du copyright peuvent compliquer la réutilisation de travaux sous CC. Dans la mesure où ces droits ne sont pas directement inclus dans un copyright, la situation pour les utilisateurs des œuvres peut être confuse. La version 4.0 répond à ce défi en identifiant les droits qui pourraient (si non licenciés) interférer avec la réutilisation de l’œuvre. Prendre en compte ces droits et d’autres encore qui auraient été oubliés permettra aux utilisateurs de travaux sous licence CC une meilleure réutilisation, en respectant aussi bien leurs souhaits que ceux de l’auteur d’origine.

En particulier, le fait que les droits concernant les bases de données sui generis ne soient pas explicitement couverts par les licences 3.0 non migrées (NdT unported) a créé une confusion dans les juridictions qui reconnaissent ces droits. La version 4.0 lève les doutes, incorporant carrément des droits sui generis applicables dans le champ de la licence, à moins que ça ne soit explicitement exclu par le concédant. Cela permet également au fournisseur de la base de données d’utiliser les licences CC pour explicitement licencier ces droits.

L’ensemble des licences 4.0 permet à l’auteur de renoncer de façon uniforme et explicite à ses droits moraux, lorsque c’est possible, et dans la limite de ce que permet la réutilisation du contenu tel que stipulé par la licence. Même si l’abandon de ces droits était globalement compris lors de l’utilisation des licences 3.0 et précédentes, la version 4.0 insiste sur son aspect volontaire.

Attribution de bon sens

La version 4.0 comporte un léger changement concernant les conditions d’attribution, pour mieux correspondre aux pratiques courantes. Les licences permettent explicitement de remplir la condition d’attribution à l’aide d’un lien vers une page différenciée contenant les informations de la licence. C’était déjà une pratique répandue sur internet et déjà possible dans les versions antérieures des licences, et la version 4.0 dissipe les doutes à ce propos.

Permettre plus d’anonymat, lorsqu’on le souhaite

La version 3.0 présentait une clause autorisant le concédant à demander à ce que la personne cessionnaire supprime l’attribution de son adaptation, si elle ne souhaitait pas que son nom lui soit associé. La version 4.0 étend cette clause dans la mesure où celle-ci s’applique non seulement aux adaptations mais aussi aux reproductions verbatim (telles quelles) d’une œuvre. Les licences sont maintenant particulièrement adaptées aux situations dans lesquelles les concédants ne souhaitent pas être associés aux usages de l’œuvre qu’ils désapprouvent, même si leur travail n’a pas été modifié ni publié avec d’autres œuvres.

Une fenêtre de 30 jours pour corriger les violations de la licence

Toutes les licences CC se terminent et ne s’appliquent plus quand une personne réutilisant du contenu sous licence CC n’en respecte pas les termes, mais sous la 4.0 les droits de cette personne sont rétablis automatiquement si elle corrige le problème dans un délai de 30 jours après l’avoir découvert. Cette période de résolution prend exemple sur d’autres licences libres et reflète mieux la façon dont les conflits de licence devraient être réglés en pratique. Elle donne aussi la garantie aux utilisateur de pouvoir continuer à utiliser des travaux sous licence CC, sans la peur d’avoir définitivement perdu tout droit de réutilisation, sous réserve qu’ils réagissent rapidement.

Lisibilité accrue

L’ensemble de licences 4.0 est manifestement plus facile à lire et plus compréhensible que les versions précédentes, mais les licences sont aussi bien plus courtes et mieux organisées. La structure simplifiée des licences et l’utilisation d’un langage clair, quand c’est possible, améliorent la probabilité que les concédants et les réutilisateurs comprennent correctement leurs droits et obligations. Cela améliore l’applicabilité des licences et réduit la confusion et les désaccords sur la façon dont elles fonctionnent.

Clarification à propos des adaptations

Les licences BY et BY-NC 4.0 sont plus claires concernant les termes sous lesquels doivent être placées les adaptations, ce qui pouvait être une source de confusion avec les versions précédentes. Maintenant, ces licences précisent que l’on peut utiliser n’importe quelle licence pour ses contributions, dans la mesure où celle-ci n’empêche pas les utilisateurs de la version modifiée de se conformer à la licence originale. Même si c’est ainsi que l’on comprend les versions 3.0 et les précédentes, les licences 4.0 sont plus claires sur ce point et permettront à ceux qui les réutilisent de mieux comprendre leurs obligations.




La NSA et la surveillance sur Internet pour les nuls

« Ces révélations ont changé notre Internet à jamais. La vie privée a-t-elle seulement un avenir ? »

L’excellent journal The Guardian, très actif dans l’affaire Snowden, a récemment mis en ligne une vidéo simple et percutante sur la NSA et la problématique de la surveillance en ligne.

Nous vous en proposons sa transcription traduite ainsi que le fichier .SRT de sous-titrage en français disponible ci-dessous (merci Cartido)

Une vidéo à voir et à faire voir tant elle fait peur et démontre que nous avons changé de paradigme dans une indifférence presque générale.

—> La vidéo au format webm
—> Le fichier de sous-titres

La NSA et la surveillance… rendu facilement compréhensible pour tous

URL d’origine du document

Scott Cawley, Jemima Kiss, Paul Boyd et James Ball – 26 novembre 2013 – The Guardian
(Traduction : Goofy, Mounoux, T, Paul + anonymes)

Maintenant que nous sommes presque tous en ligne, et connectés d’une façon ou d’une autre, les espions ne ciblent plus une ou deux personnes mal intentionnées. Au lieu de cela, les gouvernements du Royaume-Uni et des États-Unis pratiquent tous deux une collecte massive d’informations sur ce que nous faisons avec nos téléphones et sur Internet.

Comment font-ils ?

Deux grandes méthodes sont utilisées pour récupérer ces informations.

La première, c’est de travailler avec les entreprises qui font fonctionner les réseaux et « d’écouter » les câbles qui sont essentiels pour faire circuler toute cette information. Ils s’installent au beau milieu de l’énorme flux de données, moissonnent tout ce qui circule puis le stockent dans d’immenses bases de données.

La deuxième technique implique d’utiliser leurs relations privilégiées avec les entreprises high-tech (Google, Facebook, Microsoft…) pour s’emparer de nos informations comme les courriers électroniques en les captant directement sur les services basés aux USA.

Que font-il avec ?

Les agences d’espionnage jettent la plupart des contenus qu’ils collectent. Ils les gardent sur leur système pendant trois jours environ et rejettent tout ce qui ne provient pas d’une de leurs cibles.

Il en va autrement pour les métadonnées. Qui a envoyé un message ? pour qui ? quand ? bien d’autres détails encore. Les services secrets conservent presque toutes les métadonnées collectées pendant environ un mois au Royaume-Uni et jusqu’à un an aux États-Unis. Cela leur permet de créer les profils de millions de gens. Qui parle à qui ? qui connaît qui ? et, si nécessaire, où sont localisés les gens ?

Ces révélations soulèvent un certain nombre de questions.

Où se situe la frontière entre notre droit à la vie privée et le devoir des autorités de nous protéger ? Les gouvernements en Amérique du Nord et au Royaume-Uni prétendent que ces programmes de surveillance aident à nous prémunir du terrorisme.

Mais que se passerait-il si vous étiez injustement accusé ? Et doit-on accepter le fait que désormais Internet est un endroit bien différent de ce qu’il a été, dirigé par des entreprises et des gouvernements qui peuvent le surveiller quand et comme ils le veulent ?

Maintenant que vous savez que vous êtes surveillé, votre comportement va-t-il changer ? Comment allez-vous parler à vos amis et jusqu’à quel point allez-vous faire confiance au monde qui vous entoure ?

Ces révélations ont changé notre Internet à jamais. La vie privée a-t-elle seulement un avenir ?




Agritux : histoire d’une (belle) rencontre entre un agriculteur et un artisan du libre

À l’occasion de notre présence lors des RMLLd sur l’île de la Réunion, voir cet article, nous avons eu l’occasion de rencontrer Jean-Noël Rouchon, qui fait partie de ces « artisans du libre » de plus en plus nombreux, sa structure (Mithril) proposant de nombreux services autour du logiciel libre.


Mais Jean-Noël est aussi le développeur du logiciel de gestion pour le suivi d’exploitations agricoles Agritux. Et l’histoire de la naissance de ce logiciel étant plutôt intéressante, nous souhaitions vous la faire partager.

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Bonjour Jean-Noël, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jean-Noël Rouchon, j’ai 32 ans et je vis à Saint-Joseph, sur l’île de la Réunion. Je suis passionné d’informatique depuis tout jeune ce qui m’a poussé à en faire mon métier. J’ai découvert Linux et monde du logiciel libre quand j’étais étudiant en 2000 avec une mandrake (la 7.2 si je me souviens bien) et j’ai très vite été happé par cet univers-là et la philosophie qui en découle.

Après ma maîtrise, j’ai travaillé pour une entreprise spécialisée dans le logiciel de gestion, mais je ne me trouvais pas à l’aise dans le monde du logiciel propriétaire. J’ai donc fini par créer ma petite entreprise, Mithril Informatique.

Quelles sont les activités principales de Mithril ?

Je travaille sur trois grands axes en même temps :

  • la maintenance de parc informatique, il s’agit principalement de mettre en place et de maintenir des serveurs Linux pour diverses utilisations (serveur de fichiers, base de données, mails, contrôleur de domaine, virtualisation, proxy, portail captif, etc.)
  • le développement d’applications : je me suis spécialisé dans deux langages, le C et le Ruby. J’utilise principalement le C pour des applications multimédias et le Ruby pour des applications métiers (soit application web, soit interface en Gtk)
  • la formation : je complète mon offre par de la formation sur divers sujets (bureautique, distribution Linux, logiciels de gestions, etc.)

L’ensemble des mes prestations est consultable sur le site.

Tu es le développeur d’Agritux, mais… c’est quoi Agritux ?

Agritux est un logiciel de gestion pour le suivi d’exploitations agricoles.

Il permet de faire le suivi par parcelles et par cultures de la production de cultures végétales en gardant une trace des intrants et de la main d’oeuvre utilisée.

Le but étant surtout de pouvoir éditer un « cahier de culture », document officiel qui peut être demandé lors d’un contrôle de l’exploitation par exemple. Il est développé en Ruby avec une interface en Gtk, il fonctionne sous Linux et Windows (et probablement Mac OS aussi mais je n’ai pas eu l’occasion de le tester). Il est bien sûr sous licence libre (GPLv3) et le code source est téléchargeable sur gitorious.

Comment est né ce logiciel ?

L’idée du logiciel a commencé à naître lors des RMLLd de 2011 à St-Joseph. J’ai participé à ces premières Rencontres Mondiales du Logiciel Libre décentralisées en tant que membre d’un GUL de la Réunion (Libre974) et j’ai eu l’occasion de rencontrer pas mal de monde et en particulier plusieurs agriculteurs faisant le parallèle entre les semences libres et le logiciel libre. J’ai pu longuement discuter avec un agriculteur bio, venu là par curiosité.

L’idée du logiciel libre lui a trotté dans la tête un bon moment puisqu’au début de cette année 2013, il me rappelle pour lui installer une distribution Linux sur son ordinateur et pour lui créer un logiciel de suivi d’exploitation agricole, qu’il n’arrive pas à trouver parmi les logiciels libres déjà existants. Les premières lignes de code d’Agritux sont écrites en avril 2013.

J’ai pu constater qu’Agritux interessait pas mal d’agriculteurs (et d’enseignants de lycée agricoles) à la Réunion. Mais sais-tu si le logiciel interesse des publics similaires en métropole ou à l’étranger ? Comment envisages-tu l’avenir d’Agritux ?

Il y a eu en effet un intérêt certain pour Agritux lors des dernières RMLLd, plus que je ne l’imaginais. J’en déduis que ce type de logiciel correspond à un besoin réel de beaucoup d’agriculteurs.

Depuis ces dernières rencontres, j’ai eu plusieurs contacts de la Réunion mais aussi de la métropole et de Madagascar m’apportant des idées pour la suite.

Le logiciel est encore très jeune, et il y a plein de pistes à explorer pour l’améliorer. Dans le désordre :

  • les statistiques économiques
  • la gestion de l’élevage
  • la gestion de la météo
  • la gestion de rotation de cultures
  • la traduction du logiciel

Pour mutualiser les coûts de développement, je pense essayer de faire financer les futures évolutions en passant par du crowdfunding et en particulier par la plateforme Openfunding qui est spécialisée dans le financement de logiciels libres.

Étant le seul développeur, il n’y a pas pour le moment de communauté autour de Agritux, juste quelques utilisateurs qui me font parfois des remontées par mail, bien qu’un bug tracker soit disponible.

Si d’autres développeurs sont intéressés pour m’aider à faire évoluer Agritux, ils seront accueillis à bras ouverts !

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La Réunion, de par son éloignement avec la métropole, est-elle un terrain propice au développement du logiciel libre, ou des structures comme la tienne sont-elles complètement marginales ?

Je ne connais pas bien la situation du développement de logiciels libres en métropole, mais il me semble que la Réunion est plus propice au développement de petits logiciels spécifiques créé par de petites structures. D’abord parce que les entreprises préfèrent généralement avoir à faire à des prestataires locaux et ensuite parce qu’il y a peu de grosses entreprises et donc peu d’intérêt pour de grosses sociétés d’édition de logiciel d’être présentes ici.

Le souci du coup, c’est que nous devons travailler avec plein de petites entreprises, très différentes les unes des autres, ce qui nous oblige à nous diversifier (ou même nous éparpiller dans mon cas ;)).

C’est pour cette raison qu’un groupement de prestataires de logiciels libres a été créé sur l’île. Il s’agit ici de fédérer nos compétences tout en restant indépendants et de proposer un site web répertoriant un maximum de prestations autour des logiciels libres à la Réunion. Ce groupement s’appelle Prestalibre et l’annuaire est disponible sur le site.

Un petit mot pour la fin ?

Concernant Agritux, toutes remontées de bugs, demandes, propositions, critiques (même mauvaises) sont les bienvenues. De même si des personnes sont intéressées pour participer au développement, à la traduction ou aux tests du logiciel, vous pouvez me contacter à mail AT mithril.re. Agritux a besoin de vous ;) !




Contactons nos sénateurs pour une TVA différente selon la présence ou non de DRM dans les livres numériques !

Il y a peu nous publiions un communiqué commun avec SavoirCom1, Vecam, l’April et la Quadrature du Net : Livre numérique : DRM gouvernemental contre l’amendement Attard !

Nous réitérons ici pour faire en sorte que l’amendement supprimé à l’Assemblée soit redéposé puis voté lors du passage imminent de la loi au Sénat, le vendredi 29 novembre prochain.

Livre numérique : pour une TVA différente selon la présence ou non de DRM !

Dans le cadre du projet de loi de finances, les députés d’Europe Écologie-Les Verts avaient déposé un amendement n° 22 imposant une TVA pleine pour tous les livres numériques verrouillés.

Actuellement, tous les livres, quel que soit leur support, sont soumis à un taux de TVA réduit (5,5%). Les députés proposaient de faire la distinction entre les livres dont l’acheteur a la pleine propriété, c’est-à-dire les livres sans DRM et dans un format ouvert, où l’utilisateur dispose des mêmes droits que pour les livres papiers (possibilité de les prêter, de les lire autant de fois qu’il le souhaite, de les lire partout, …), et les livres pour lesquels les consommateurs n’ont que des droits limités. Seuls les premiers seraient considérés comme des livres à part entière et pourraient donc bénéficier de la TVA à taux réduit. Les livres numériques verrouillés se verraient appliquer le taux en vigueur pour les services (19,6%).

Le texte de l’amendement n° 22 :

I. – Le 3° du A de l’article 278-0 bis du code général des impôts est complété par les mots suivants : « sauf si le ou les fichiers comportent des mesures techniques de protection, au sens de l’article L331-5 du code de la propriété intellectuelle ou s’il ne sont pas dans un format de données ouvert, au sens de l’article 4 de la Loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique. »

II. – Le présent article s’applique à compter du 1er janvier 2015.

Cet amendement a d’abord été adopté par l’Assemblée nationale en séance publique le jeudi 14 novembre 2013 avant d’être supprimé le lendemain par un amendement du gouvernement. Le gouvernement a utilisé comme argument un supposé risque juridique pour masquer une absence de volonté politique de lutter contre les systèmes qui enferment les utilisateurs et les rendent captifs. L’argument étant que l’amendement des Verts risquerait de fragiliser la négociation que mène la France auprès de la Commission européenne pour généraliser le taux réduit de TVA à tous les livres numériques. La députée Isabelle Attard a par la suite publié une réponse montrant qu’au contraire, cette proposition de TVA différenciée peut ouvrir une piste de conciliation avec la Commission..

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la déclaration commune de SavoirsCom1, Framasoft, April, Vecam et La Quadrature du Net Livre numérique : DRM gouvernemental contre l’amendement Attard ! Cette déclaration commune a été communiquée aux sénateurs, afin que l’amendement soit réintroduit et fasse à nouveau l’objet d’un véritable débat.

Vous pouvez agir sur ce dossier.

Agir : contactez les sénateurs

Vous pouvez déjà agir en signant la pétition lancée par un citoyen (voir également sa proposition de lettre au gouvernement et aux parlementaires).

Vu l’imminence du vote, le meilleur moyen d’agir efficacement est de contacter dès maintenant par courriel les sénateurs voire (et/ou) de les appeler au téléphone. Le projet de loi sera en effet examiné vendredi 29 novembre en séance publique au Sénat. Contactez les sénateurs pour qu’ils redéposent l’amendement n°22 ou pour qu’ils votent en faveur de cet amendement si celui-ci est redéposé.

Tous les sénateurs ne participeront pas forcément aux débats et aux votes. Mais n’hésitez pas à contacter le rapporteur (Christian ECKERT) et/ou votre sénateur de circonscription et/ou les secrétariats groupes politiques et/ou les sénateurs qui ont participé au rapport pour avis de la commission des affaires culturelles ou tout autre sénateur.

Le site NosSénateurs.fr et celui du Sénat vous permettent de trouver les informations utiles (courriel, téléphone) sur les sénateurs. Vous pouvez également appeler directement le standard du Sénat au 01 42.34.20.00 pour être mis en relation avec un sénateur. Le site NosSénateurs.fr propose aussi la liste des principaux orateurs sur le dossier.

Un appel téléphonique est beaucoup plus efficace qu’un courriel. Un coup de fil est plus personnel et beaucoup plus dur à éviter. Une bonne technique consiste à envoyer un courriel, puis appeler quelques heures après pour demander s’il a bien été reçu, poser des questions à son sujet, demander ce que le sénateur compte faire. Un courriel copié/collé à partir d’un courriel type a un impact négatif : cela affaiblit le contenu et le fait ressembler à du spam. Il vaut toujours mieux envoyer des courriels personnalisés, même et surtout s’ils sont écrits dans un style personnel.

Si vous avez des questions ou si vous souhaitez nous remonter les réactions des sénateurs, vous pouvez nous contacter par courriel (contact@april.org) ou sur le canal de discussion #april sur irc.freenode.net pour des échanges instantanés ( accès via webchat).