Logiciel libre et développement durable, même combat ?

416style - CC-byAu détour d’une conférence sur les tendances 2010 de l’Open Source à l’OpenWorldForum, j’ai assisté à la présentation, captivante, des enjeux croisés de l’écologie et du logiciel libre, résumé en « FreenIT » par un duo peu ordinaire. En effet, l’un s’annonce comme journaliste et passionné d’environnement et l’autre (respectivement) comme ingénieur expert en « innovation ouverte et logiciel libre ». Leur présentation s’attachait à mettre en valeur les avantages intrinsèques des logiciels libres dans la quête d’une informatique écologiquement responsable vers laquelle l’industrie et les grandes entreprises se tournent enfin [1].

Enthousiasmé par leur démonstration, je pris contact avec eux à l’issue de la présentation, pour évoquer la possibilité de faire passer leur message jusqu’à vous chers lecteurs, dans la droite lignée de nos explorations de la société, à la recherche des applications de la culture du libre. Après les « AMAP », qui mettent de l’écologie dans les assiettes de collectifs qui s’auto-organisent pour échapper aux injonctions des grandes surfaces, voici donc le « Green IT » qui met de l’écologie derrière nos écrans.

On retrouve, dans ce texte de synthèse rédigé pour le Framablog, les notions clés du succès en matière de développement durable, tel que le fameux « penser global, agir local », que l’on retrouve dans le logiciel libre sous la forme d’un « bidouiller dans son coin, et penser aux autres », ou encore une évocation du « leadership par l’exemple » qui prévalut dès le début en matière politique sur Internet, cet espèce de laisser-faire, un peu utopique, sans laisser-aller. Enfin, je citerai encore la notion d’énergie grise, qui vient malheureusement contrebalancer les discours commerciaux des fabriquants en matière de décroissance de la consommation énergétique des nouvelles générations de composants informatiques.

Logiciel libre et Green IT : même combat ?

Frédéric Bordage et François Letellier – GreenIT.fr

Les connaissances des communautés open source et les principales caractéristiques des logiciels libres sont particulièrement bien adaptées à la profondeur et à l’urgence des enjeux du développement durable. Démonstration.

L’humanité fait face à trois problèmes environnementaux majeurs : le dérèglement climatique, l’écroulement de la biodiversité et l’épuisement des stocks de ressources non renouvelables. La prise de conscience a été (trop) longue, et l’urgence aujourd’hui est réelle : nous n’avons qu’une génération pour trouver et mettre en œuvre les solutions à ces défis. Quel rapport entre ce constat, iconifié par des personnages tels que le Commandant Cousteau, Al Gore ou Nicolas Hulot, et notre quotidien d’informaticiens ? Que peuvent les geeks face à ces enjeux planétaires ?

Toujours poussés plus loin vers les mondes virtuels, nous avons tendance à oublier qu’octets et instructions consomment substrats et énergie. Une consommation qui se traduit par des nuisances que notre écosystème ne peut pas absorber indéfiniment. Les informaticiens peuvent, s’ils le souhaitent, réduire rapidement l’empreinte de l’informatique sur l’environnement. Mais plus encore, la communauté du logiciel libre détient des savoirs transversaux qui font défaut aux acteurs du développement durable. Explication.

Freen IT as in Free & Green IT

Le courant de pensée du « Green IT » cherche à réduire l’empreinte écologique des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Pour réduire l’empreinte des TIC, il faut se concentrer sur l’essentiel. Contrairement au discours marketing des éditeurs et des constructeurs, les phases de fabrication et de fin de vie d’un ordinateur consomment plus d’énergie et génèrent nettement plus de nuisances environnementales que la phase d’utilisation. En clair : si vous décidez de remiser tous vos serveurs et postes de travail, encore fonctionnels, pour les remplacer par d’autres nettement moins énergivores… vous faites fausse route. Les constructeurs vous remercieront, pas la planète. En effet, l’énergie grise liée aux équipements informatique ne cesse de croître, quand leur consommation en fonctionnement s’affiche à la baisse.

Les deux grands défis du « Green IT » consistent à :

  • prolonger la durée d’utilisation des matériels existants;
  • et à réduire les besoins, en termes d’énergie et de ressources, sur la phase d’utilisation.

Ce qui signifie mettre le holà à la gloutonnerie des logiciels. Microsoft Office 2010 sous Windows Vista nécessite par exemple 70 fois plus de ressources qu’Office 97 sous Windows 98… Les documents produits sont-ils 70 fois plus percutants ou créés 70 fois plus vite ? Non. La gabegie logicielle est indéfendable.

Le logiciel libre à la rescousse

C’est la couche logicielle qui pilote les besoins en ressources matérielles d’un ordinateur. Or, d’un point de vue technique, les logiciels libres sont architecturés autour d’un noyau qui répond à 80% des besoins essentiels. Autour de ce noyau viennent se connecter des extensions qui répondent aux besoins moins répandus. Cet écosystème évolue. Si une fonction devient incontournable, elle est intégrée au noyau. Cette architecture modulaire et évolutive minimise les ressources matérielles (puissance processeur, mémoire vive, etc.) nécessaires. On obtient donc des logiciels performants même sur des matériels modestes ou anciens, ce qui permet d’allonger la durée d’utilisation du matériel… ou de redonner une seconde vie à un matériel d’occasion.

Généralement alliée à une gratuité d’accès, la parcimonie des logiciels libres (systèmes d’exploitation en tête) rend viable la filière du reconditionnement des équipements d’occasion. Le « Libre » apporte une réponse pragmatique, ici et maintenant, aux deux premiers défis du « Green IT » : faire durer le matériel, économiser les ressources. En outre, le découplage entre logiciel et support technique (qui peut être fourni par différents acteurs de la communauté) évite l’obsolescence programmée imposée par des éditeurs propriétaires et monopolistiques. En raccourcissant la durée de leur support technique, ces derniers poussent en effet à la consommation de nouvelles versions de logiciels plus gourmands, et donc de matériels plus puissants pour les faire tourner.

Au delà des aspects techniques, les communautés du libre reposent sur une organisation pyramidale dont les processus sont transparents. Ces deux propriétés garantissent un travail rapide et efficace qui pousse les chefs de projet et les développeurs à bien faire leur travail (un code efficace par exemple) et à prendre leurs responsabilités. Le pouvoir du créateur du logiciel est contrecarré par le pouvoir des utilisateurs. Les utilisateurs peuvent « forker » un projet du jour au lendemain. On ne peut donc pas verrouiller les utilisateurs et leur imposer un rythme de mise à jour.

D’autre part, le modèle économique du libre est quantitatif. Seule l’adhésion du plus grand nombre garantit au créateur du logiciel des revenus confortables et pérennes. Les communautés open source ont dissocié les revenus liés au service d’une part, de ceux potentiels liés à la vente de copies du logiciel d’autre part. Ainsi distribué gratuitement, et facilement localisé, les logiciels open-source peuvent toucher rapidement le plus grand nombre. Ouverture et gratuité facilitent une adoption large et rapide.

Des principes valables pour le développement durable ?

A-t-on intérêt à appliquer ces principes – architecture modulaire, méritocratie éclairée par le contre-pouvoir des utilisateurs, standardisation, découplage des revenus directs du produit, etc. – aux problématiques du développement durable ? Tout porte à le croire.

D’une part, nous n’avons qu’une génération pour diviser notre empreinte écologique par un facteur 4 [2]. Jamais l’humanité n’a fait face à un défi d’une telle ampleur. Pour tenir ce pari, nous devons aller plus vite que jamais auparavant dans l’histoire humaine. Le modèle d’adoption – très rapide – des logiciels libres doit donc être une source d’inspiration pour les acteurs du développement durable.

Que nous apprennent les communautés open source ? Sans standard, point de salut. La (presque) totalité des logiciels libres s’appuient sur des standards reconnus (qu’ils ont contribué à faire émerger et / ou à forger) pour s’assurer de la pérennité des développements. On touche ici au caractère « durable » des développements. Pour s’imposer dans le temps, les solutions du développement durable devront s’appuyer sur la même approche de standards ouverts. Et ce d’autant plus que les problématiques sont mondiales. Par exemple, pour être efficaces (c’est à dire économiser de l’énergie), les compteurs électriques intelligents devront tous parler le même protocole. Or, seul un protocole normalisé et ouvert sera adopté rapidement.

D’autre part, pour aboutir rapidement, ces standards devront être forgés par une méritocratie éclairée. L’échec de Copenhague l’a démontré, la recherche d’un consensus mondial est impossible en l’état. En revanche, rien n’empêche un ensemble de pays de proposer une solution pertinente, dont l’évolution sera dictée par toutes les parties prenantes.

Enfin, d’un point de vue plus philosophique, l’architecture technique d’un logiciel libre montre que ses créateurs sont « près de leurs ressources ». Ces « décroissants du logiciel » montrent à leur façon qu’une débauche de moyens n’est pas toujours nécessaire pour atteindre un objectif. En d’autres termes, le développement ne sera réellement durable que s’il ponctionne le strict minimum des ressources disponibles. Cette ascèse est déjà une règle fondamentale d’un grand nombre de projets open source.

Pour conclure, il nous semble évident que :

  • les logiciels libres constituent une réponse pertinente pour réduire l’empreinte environnementale des TIC;
  • que les modes d’organisations des communautés correspondent bien aux enjeux mondiaux du développement durable;
  • et que les principes fondamentaux des projets open source garantissent une adoption rapide et durable des solutions, un point clé des enjeux du développement durable.

Votre avis ?

Frédéric Bordage et François Letellier contribuent au blog collectif GreenIT.fr qui fédère la communauté francophone des acteurs du Green IT.

Notes

[1] Crédit photo : 416style – Creative Commons Paternité

[2] Voir « Facteur 4 » dans le glossaire pointé.




Quand la ville de Marseille écarte GNU/Linux en faveur de Windows 7

Elvire.R. - CC byCela fait déjà couler beaucoup d’encre sur la liste de diffusion de l’April et sur le forum d’Ubuntu-fr. La ville de Marseille, après étude comparative, a décidé cet été de faire « converger tous les postes de travail sous l’OS Windows Seven ».

C’est une bien mauvaise nouvelle qui, espérons-le, ne fera pas jurisprudence (sur l’argent de nos impôts).

Mais il est à noter que contrairement à une certaine mauvaise habitude prise dans le passé par les collectivités, la solution GNU/Linux a, semble-t-il, cette fois-ci été sérieusement évaluée.

Pour ce qui est des arguments avancés, je vous laisse juge, dans les commentaires, de leur pertinence puisque nous avons reproduit (et souligné) ci-dessous un large passage du communiqué motivant et justifiant cette décision[1].

Remarque : Il est cependant fait mention d’une migration vers OpenOffice.org, ceci venant un peu compenser cela.

Marseille dit Oui à Windows Seven et Non à GNU/Linux

DSI de Marseille – 22 juillet 2010 – Note interne (extraits)

Note à l’attention de tous les personnels de la Direction des Systèmes d’Information

Objet : Poste de travail

Dans un esprit de rationalisation et d’économie la DSI a décidé de simplifier sa politique concernant le poste de travail comme suit :

  • unicité du poste de travail sur PC, les postes Mac seront progressivement supprimés, le déploiement des Mac étant d’ores et déjà arrêté,
  • convergence de tous les postes à terme sous l’OS « Seven de Microsoft ».

Notre souci de rationaliser les technologies dont nous avons la charge ainsi que les évolutions technologiques autour du poste de travail, nous conduisent à porter une réflexion particulière au poste de travail de « demain ».

En réponse à l’objectif de rationalisation, il a été décidé de mettre fin au déploiement de postes de travail de type Apple.

En réponse à l’objectif de suivi des évolutions technologiques, il est nécessaire de qualifier l’OS qui sera installé sur les PC. Suite à la mise en place de la nouvelle organisation au sein de la DSI, le périmètre de l’étude d’opportunité sur l’OS Linux pour les postes de travail a été revu en s’orientant vers une étude comparative des OS Linux et Windows Seven.

Au regard de ces conclusions, le comité de direction du 5 juillet a acté que Windows Seven serait l’OS déployé dorénavant sur les postes de travail.

Les principales raisons de ce choix sont les suivantes :

  • la faible part de marché détenue actuellement par Linux considérée comme un risque quant à sa pérennité,
  • l’inconvénient d’amener avec Linux un changement d’usage fort pour la majorité de nos utilisateurs alors que nous les sollicitons et les solliciterons pour bien d’autres changements prévus (exemple : éradication des postes Mac, utilisation de Open Office, changement d’outil GroupWare, la politique d’impression…),
  • notre stock d’applications métiers n’utilisant pas les technologies Web indispensables à un portage sous Linux et l’analyse nous portant à penser que les éditeurs fourniront en premier lieu leur version compatible pour Seven avant de proposer celle pour Linux.

Les atouts de Linux tels que l’économie sur les licences et l’autonomie technique ont bien été considérés mais ne suffisent pas pour contrebalancer l’avantage donné à Seven dans les conclusions de notre étude.

On peut trouver ici le document scanné dans son intégralité.

Notes

[1] Crédit photo : Elvire.R. (Creative Commons By)




Associations 1901, humanitaires, ONG… Windows ne doit plus passer par vous !

Hqhuyanh - CC byVoici une veille traduction que l’on ressort du placard à la faveur de l’été et du rattrapage du travail en retard 😉

Elle évoque la campagne des « 7 péchés de Windows » menée par la Free Software Foundation au moment de la sortie de Windows 7, campagne que nous avions traduite en partenariat avec l’April.

Mais elle se concentre ici sur les organisations à but non lucratif que sont les ONG et les associations (de type 1901 chez nous en France).

Parce que, tout comme le monde de l’éducation, il est en en effet plus que malheureux de constater que ces structures utilisent encore massivement les logiciels Microsoft, quitte à se placer en contradiction avec les valeurs qu’elles souhaitent véhiculer[1]. Certes des progrès ont été accomplis ces dernières années mais il reste encore beaucoup à faire…

Parce que c’est aussi et surtout pour vous que le Libre existe et se décarcasse !

Se libérer de la dépendance aux logiciels privateurs : un appel aux organisations à but non lucratif pour refuser Microsoft Window 7

Breaking the dependency on proprietary software: A call to nonprofits to refuse Microsoft Windows 7

Peter Brown – 14 avril 2009 – FSF.org
(Traduction Framalang : Cheval boiteux, Burbumpa et Don Rico)

« Engloutir du temps et de l’argent dans les logiciels privateurs est en contradiction avec les valeurs fondamentales que sont la liberté et le progrès. »

La Free Software Foundation (FSF) a lancé à l’automne 2009 l’étape suivante de sa campagne « Windows 7 Sins » (NdT : Les 7 péchés de Windows 7) sur http://fr.windows7sins.org/, où elle s’attaque à Microsoft et au logiciel privateur en écrivant aux 500 directeurs des organisations non-gouvernementales (ONG) les plus influentes dans le monde, en leur demandant de passer à l’utilisation de logiciels libres et de contribuer à répandre largement l’idée que la liberté de choix des utilisateurs a une importance éthique.

Cette lettre alerte les « décideurs Window 7 » sur « l’absence de respect de la vie privée, de la liberté et de la sécurité » qu’ils risquent d’affronter en adoptant Windows 7. Elle défend l’idée qu’ils feraient mieux d’adopter des logiciels libres, en ciblant sept domaines majeurs dans lesquels un logiciel propriétaire comme Windows 7 est néfaste à la société : invasion de la vie privée, empoisonnement de l’éducation, verrouillage, blocage des standards, comportement monopolistique, soutien des DRM et menaces pour la sécurité des utilisateurs.

Le directeur exécutif de la FSF a déclaré : « La dépendance des organisations œuvrant au changement et au progrès social envers les logiciels détenus et contrôlés exclusivement par Microsoft mène la société vers une ère de restrictions numériques, menaçant et limitant nos libertés. À l’opposé, le logiciel libre est du côté de la liberté et de la gratuité, développé pour donner la possibilité d’étudier et de modifier le logiciel selon ses propres besoins. Aujourd’hui, nous demandons aux responsables du secteur humanitaire et associatif de migrer vers le système d’exploitation libre GNU/Linux pour tous leurs ordinateurs comme pour les besoins de leur infrastructure informatique.

Le système d’exploitation GNU/Linux est accessible sans restriction, facile à utiliser, pris en charge par de nombreux fabricants et par un communauté mondiale. Les distributions GNU/Linux sont livrées avec des centaines d’applications sous licence libre, incluant une suite logicielle complète de comptabilité et de collecte de fonds convenant aux associations.

« Les œuvres de bienfaisance, les ONG, et autres organisations à but non lucratif qui ont choisi le logiciel privateur sont engagés dans une mauvaise politique publique", précise Matt Lee, responsable des campagnes de la FSF. « Le plus souvent à cause de la désinformation ou à cause de leur incapacité à voir que leurs choix technologiques sont en lien avec leurs missions sociales. Nous espérons attirer l’attention de ces responsables sur la contribution positive qu’ils peuvent faire à la société en choisissant de basculer leurs organisations vers les logiciels libres. J’espère que ces groupes auront une politique publique d’engagement en faveur de la liberté et rejoindront la liste grandissante des organisations qui ont compris qu’engloutir temps et argent dans le logiciel propriétaire est incompatible avec les valeurs fondamentales de liberté et de progrès ».

Plus d’informations sur cette campagne, incluant le texte de la lettre et la liste de diffusion pour fournir aux abonnés une mise à jour des informations ainsi que des alertes concernant les actions de la FSF sont disponibles en ligne : http://fr.windows7sins.org.

Notes

[1] Crédit photo : Hqhuyanh (Creative Commons By)




Geektionnerd : Le Windows nouveau est arrivé !

Une planche qui fait le lien entre cette étrange (et peu inspirée) campagne de publicité « Windows 7, c’était mon idée ! » pour la sortie du nouvel OS de Microsoft, et l’acte de vandalisme métropolitain de Noël que nous avions relaté précédemment.

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Les 7 péchés de Windows parlent déjà 7 langues

Techedlive - CC by-saNous reproduisons un communiqué de l’April dans la mesure où nous sommes directement impliqués.

Il s’agit de l’annonce de la traduction en plusieurs langues de la campagne « Les 7 péchés de Windows » de la Free Software Foundation.

Nous en avions parlé ici-même à l’occasion de la sortie, il y a trois mois, de la première traduction en date, la française justement (travaillée en collaboration avec l’April, via notre groupe Framalang)[1].

Pour rappel, ces 7 péchés sont l’empoisonnement de l’éducation, l’invasion de la vie privée, le comportement monopolistique, le verrouillage, le blocage abusif des standards, le soutien des DRM, les menaces sur la sécurité de l’usager.

La campagne « Les 7 péchés de Windows »

Coup d’envoi des démarches de sensibilisation à l’échelle internationale

URL d’origine du document

BOSTON, Massachusetts, USA – Vendredi, 22 janvier 2010 – La Fondation pour le Logiciel Libre (Free Software Foundation, FSF) a annoncé aujourd’hui l’extension internationale de sa campagne Les 7 Péchés de Windows pour la défense des libertés des utilisateurs d’ordinateurs, avec des traductions et des communiqués de presse disponibles dans plus de huit langues. Des traductions dans d’autres langues sont aussi en cours.

La campagne Les 7 Péchés de Windows met en lumière sept domaines principaux dans lesquels les logiciels propriétaires, et plus particulièrement Microsoft Windows, portent atteinte à tous les utilisateurs d’ordinateurs : en envahissant la vie privée, en contaminant l’éducation, en enfermant les utilisateurs, en ne respectant pas les normes, en profitant de comportements monopolistiques, en appliquant des verrous numériques (DRM) et en portant atteinte à la sécurité des utilisateurs.

Ces éléments sont mis en avant dans un courrier que les organisateurs de la campagne ont déjà envoyé aux dirigeants des 500 plus grandes entreprises du classement Fortune ainsi qu’aux plus grandes ONG des États-Unis. Cette lettre met en garde les dirigeants concernés par Windows 7 à propos de "l’absence de sécurité, de liberté et de respect de la vie privée" à laquelle ils s’exposeraient s’ils venaient à adopter Windows 7, et elle soutient qu’ils devraient à la place adopter des solutions libres comme le système d’exploitation GNU/Linux et la suite logicielle bureautique OpenOffice.org.

La FSF demande aux citoyens qui se sentent concernés d’aider à diffuser ce message en soumettant de nouveaux dirigeants d’organisations qui sont aussi concernés par Windows 7 afin qu’ils reçoivent eux aussi une version de la lettre. Le directeur exécutif de la FSF, Peter Brown, explique que « de nombreuses personnes sont frustrées par les organisations avec lesquelles ils interagissent et par le soutien qu’elles apportent à une industrie du logiciel qui oeuvre contre les libertés des citoyens. Nos instances dirigeantes, tant au plan national que local, les ONG ainsi que les universités et les écoles publiques qui utilisent des logiciels propriétaires vont ainsi à l’encontre de l’intérêt public, le plus souvent du fait de leur méconnaissance du logiciel libre ou d’un égarement quant aux valeurs qu’elles sous-tendent. Nous espérons alerter ces décideurs de la contribution bénéfique qu’ils peuvent apporter à la société en faisant migrer leurs organisations vers le logiciel libre. »

« En traduisant Les 7 Péchés de Windows dans autant de langues que possible, nous faisons de cette campagne une mobilisation internationale pour défendre les libertés des utilisateurs d’ordinateurs », a ajouté Matt Lee, le responsable de la campagne au sein de la FSF. En plus des traductions du site web, la FSF distribue aussi ce communiqué de presse dans ces mêmes langues, aux représentants locaux de chacune des zones linguistiques concernées.

Coordonnés par les permanents de campagne de la FSF qui travaillaient avec des traducteurs bénévoles, les efforts de traduction ont été déployés au cours des derniers mois, en utilisant des logiciels libres et en collaborant au moyen de l’outil GNU Mailman. La première traduction à être publiée a été la française, traduite par les membres des associations française du logiciel libre, April et Framasoft.

Toute partie intéressée peut rejoindre les efforts de traduction en visitant http://meta.windows7sins.org. Le site a déjà été traduit de l’anglais vers l’arabe, le français, l’italien, le russe, l’espagnol et l’allemand.

« Les traductions permettent aux lecteurs non-anglophones de comprendre les enjeux de la campagne de la FSF. L’April et Framasoft encouragent leurs membres et les communautés francophones du logiciel libre à profiter de la sortie de Windows Seven pour informer leurs amis, famille, collègues, connaissances… sur les dangers du logiciel propriétaire, les pratiques abusives de Microsoft et sur l’existence du logiciel libre » ont indiqué Frédéric Couchet de l’April et Alexis Kauffmann de Framasoft.

Les volontaires qui souhaiteraient traduire dans leur langue Les 7 Péchés de Windows ainsi que d’autres documents de la FSF peuvent nous écrire.

Notes

[1] Crédit photo : Techedlive (Creative Commons By-Sa)




Viol de la licence GPL : Microsoft s’excuse et fait profil bas

Miss Rogue - CC by-saLa semaine dernière Microsoft a dû retirer de ses serveurs un logiciel qui permet d’installer Windows 7 à partir d’une image ISO, après qu’un bloggeur a découvert que le logiciel était une modification dissimulée d’un logiciel libre sous licence GPL dont Microsoft hébergeait lui-même les sources.

On attendait une réaction publique et officielle, la voici sous la plume de Peter Galli, rien moins que le « Open Source Community Manager for Microsoft’s Platform Strategy Group »[1].

Mise à jour de l’outil USB/DVD de Windows 7

Update on the Windows 7 USB/DVD Tool

Peter Galli – 13 novembre 2009 – Port 25
(Traduction Framalang : Gilles)

Comme vous avez pu le lire, et tel que cela a été indiqué ici, nous avons mené une enquête concernant l’outil de d’installation de Windows 7 depuis une clé USB, qui pouvait contenir du code sous licence GPL V2. le WUDT (NDT : Windows 7 USB/DVD Download Tool) est un outil gratuit, offert par le Microsoft Store, qui permettait à nos clients de créer une clé USB amorçable ou un DVD de sauvegarde à partir de l’édition électronique de Windows 7, disponible sous forme d’image ISO.

Après avoir analysé le code en question, nous sommes désormais en mesure de confirmer que tel était bien le cas, bien que cela n’ait pas été fait de manière délibérée. Bien que nous ayons confié cet outil à un développeur externe, nous partageons la responsabilité de cette situation; ce code est passé au travers des mailles de notre processus de revue de code. Nous avons également procédé à une revue d’autres portions de code disponibles dans le Microsoft Store, et il s’agit du seul incident que nous avons pu y découvrir.

Lorsqu’il est porté à notre attention qu’un composant de Microsoft contient du code développé par un tiers, notre objectif est de respecter les termes contractuels selon lesquels ce code est partagé. En conséquence, nous publierons le code source, ainsi que les fichiers binaires, de cet outil dès la semaine prochaine, sous les termes de la licence General Public Licence V2 (GPL V2), et prenons également des mesures pour améliorer nos futures revues de code, grâce à cette expérience

Nous nous excusons auprès de nos clients pour tout désagrément que cela a pu leur causer.

Notes

[1] Crédit photo : Miss Rogue (Creative Commons By-Sa)




Windows 7 comme les 7 « péchés » de Microsoft

Copie d'écran - Windows7Sins en françaisLe 26 août dernier la Free Software Foundation (FSF) lançait la campagne Windows7sins en vue d’alerter l’opinion sur le fait que Windows avait beau avoir changé, (le symbole du logiciel propriétaire qu’est) Microsoft demeurait toujours le même.

Grâce aux efforts communs et conjoints de Framasoft (traduction Framalang) et de l’April (relecture et mise en ligne[1]), le site de la campagne est désormais traduit en français.

Cette campagne joue sur le numéro du dernier système d’exploitation pour se décliner en sept « péchés », malheureusement « capitaux » à freiner le développement et la diffusion du logiciel libre :

  1. Empoisonnement de l’éducation
  2. Invasion de la vie privée
  3. Comportement monopolistique
  4. Verrouillage
  5. Blocage abusif des standards
  6. Soutien des DRM
  7. Menaces sur la sécurité de l’usager

Vous en trouverez quelques extraits ci-dessous mais nous vous invitons surtout à parcourir le site.

Remarque : Cette campagne a été diversement reçue par les internautes anglophones. Encore une critique de Microsoft, occupez-vous plutôt de mettre en avant les qualités du logiciel libre, envoyer une lettre aux 500 plus grandes sociétés américaines ne sert à rien[2], a-t-on ainsi pu entendre ça et là. À vous ne nous dire (avec écoute et courtoisie) dans les commentaires si nous avons néanmoins bien fait de traduire le site.

Les 7 « péchés » de Windows 7

Péché 1 : Empoisonnement de l’éducation

À ce jour, on apprend à la plupart des enfants, dont l’éducation implique des ordinateurs, à utiliser le produit d’une seule entreprise : Microsoft. Cette firme dépense de fortes sommes pour que les groupes de pression et les commerciaux corrompent les services d’éducation. Une éducation qui mise sur la puissance des ordinateurs devrait ouvrir la voie de la liberté et de l’autonomie, et non ouvrir un boulevard au monopole insidieux d’une entreprise.
Pour en savoir plus..

Péché 2 : Invasion de la vie privée

Microsoft utilise des logiciels avec des noms fallacieux comme Windows Genuine Advantage pour inspecter le contenu des disques durs de ses utilisateurs. Les termes de la licence utilisateur que l’on est obligé d’accepter avant de pouvoir utiliser Windows préviennent bien que Microsoft se réserve le droit de faire ça sans avertissement.
Pour en savoir plus..

Péché 3 : Comportement monopolistique

Pratiquement tous les ordinateurs achètés sont vendus avec Windows pré-installé, et non par un libre choix. Microsoft impose ses dictats aux revendeurs de matériel informatique, pour qu’ils ne proposent pas de PC sans Windows pré-installé, bien que de très nombreux clients le leur demandent. Même les ordinateurs disponibles avec d’autres systèmes d’exploitations pré-installés tel que GNU/Linux incluaient souvent Windows au départ.
Pour en savoir plus..

Péché 4 : Verrouillage

Microsoft essaie régulièrement de contraindre ses utilisateurs à faire des mises à jour, en supprimant le support des versions précédentes de Windows et d’Office, et en augmentant le niveau du matériel requis. Pour beaucoup de gens, cela signifie qu’ils doivent mettre leur ordinateur au rebut juste parce qu’il n’est pas à la hauteur des exigences techniques requises par les nouvelles versions de Windows.
Pour en savoir plus..

Péché 5 : Blocage abusif des standards

Microsoft a essayé de bloquer le passage au standard libre pour les formats de documents, parce que des standards comme OpenDocument Format menaceraient le contrôle exercé pour le moment sur l’utilisateur avec les formats propriétaires de Word. Elle s’est lancée dans des manoeuvres en sous-main, qui peuvent aller jusqu’à la corruption de fonctionnaires, pour essayer de stopper de telles initiatives.
Pour en savoir plus..

Péché 6 : Soutien des DRM (Digital Restrictions Management)

Avec Windows Media Player, Microsoft collabore avec les grandes firmes des médias pour imposer des restrictions sur la copie de médias avec leur système d’exploitation. Par exemple, à la demande de NBC, Microsoft est capable d’empêcher les utilisateurs de Windows d’enregistrer des émissions télévisées qu’ils ont pourtant le droit d’enregistrer légalement.
Pour en savoir plus..

Péché 7 : Menaces sur la sécurité de l’usager

Windows a une longue histoire de failles de sécurité, ouvrant la porte à la diffusion des virus et permettant à des utilisateurs distants de prendre le contrôle des ordinateurs d’autres usagers et de les transformer en robots spammeurs. Puisque le logiciel est secret, tous les utilisateurs dépendent de Microsoft pour régler ces problèmes – mais Microsoft tient à ses propres intérêts en matière de sécurité, pas à ceux de ses usagers.
Pour en savoir plus..

Extraits du site Windows7Sins en version française.

Notes

[1] Voir le communiqué de presse de l’April pour l’occasion. Sur le même site et en insistant sur la vente liée, l’April propose également un flyer de 8 pages, qu’elle s’est amusée à distribuer à l’entrée du tout nouveau Windows Café à Paris le jour de son inauguration.

[2] En fait non pas 500 mais 499 car la FSF n’a pas jugé pertinent d’écrire à Microsoft, arguant que la société ne comprendrait pas !