Eee PC : It’s Better With Windows (dans le monde des bisounours)

Qu’il est loin le temps où nous nous enthousiasmions pour la sortie l’Eee PC dont les premières versions vendues tournaient exclusivement sous GNU/Linux !

Avec Jeanne-Marie et John, nous y voyions en effet à l’époque une belle opportunité pour faire découvrir les logiciels libres à un large public et témoigner de leurs récents et spectaculaires progrès.

Mais devant l’énorme succès rencontré dès le départ par ce pionnier des netbooks, Microsoft n’a pas tardé à réagir. Impossible d’y mettre le trop lourd Windows Vista ? Qu’à cela ne tienne, bradons notre Windows XP et surtout négocions avec Asus et les distributeurs pour faire en sorte que l’offre sous GNU/Linux disparaisse peu à peu des étalages.

Et aujourd’hui cela donne le site dédié It’s Better With Windows qui se résume pour le moment en la présence d’une unique vidéo, que je n’ai pas résisté à vous reproduire ci-dessous.

Attention, un grand moment de marketing ! J’en eu envie de danser avec les protagonistes et de contacter illico mes proches pour leur demander de leurs nouvelles 😉

Les bras m’en tombent !

Doit-on réagir ? Créer nos propres publicités (avec les moyens du bord) ? Décrypter le message, faire connaître les alternatives et « éduquer » les gens à ce qu’ils cessent de gober de telles lénifiantes inepties ?

Ou bien alors, passer outre, ne pas s’en soucier et tranquillement continuer à cultiver notre « Jardin du Libre »…




Largage de liens en vrac #16

Pitel - CC by-saNouvelle fournée des liens en vrac autour des (supposées ou avérées) nouveautés logicielles. Si il fallait lui donner une note, je dirais… 16/20.

J’en profite pour lancer un appel à participation parce qu’à Framasoft nous croulons sous le boulot en ce moment.

Y aurait-il de gentils volontaires prêts à maintenir avec moi cette rubrique des Liens en vrac ? Et pourquoi pas aussi pousser la chose plus loin, en effectuant un véritable test lorsque le logiciel semble vraiment intéressant ? Test qui pourrait faire l’objet d’un billet à part entière ici.

Pour le dire autrement, un peu comme sur Facebook, je veux me faire des amis pour ne plus être seul[1] avec cette rubrique qui je sais rend service mais qui prend pas mal de temps à rédiger à chaque fois.

Si vous voulez « être mon ami », il suffit de m’envoyer un message via notre formulaire.

Et c’est parti, mon kiki…

  • SRWare Iron : Justement, à propos de Chrome, la principale raison de ne pas y passer c’est… Google. Voici donc la tentative allemande d’un Chrome sans Google (à partir des sources de Chromium, la version libre de Chrome, je sais c’est compliqué). Toutes les qualités de Chrome moins les problèmes de privacy ?
  • The Open Video Player Initiative : « The Open Video Player Initiative is a community project dedicated to sharing player code and best practices around video player development and monetization. » Pas besoin de traduire non ? Il y a Adobe et Microsoft dans les partners. Doit-on alors se méfier ?
  • Dogma Player : Codé en Flex, un player musical (encore en bêta) pour avoir accès à tout le catalogue Dogmazic.
  • Pixie : Un site web permettant de créer des sites web ! Intituitif et sexy.
  • Papillon : Outil en ligne de réservation de ressource et d’affichage de disponibilité. Un Doodle libre à surveiller de près.
  • Open Font Library : Une sorte de forge spécialement dédiée aux polices de caractères très bien présentée. Piochez mais aussi créez et partagez vos polices libres et ouvertes ! (Mozilla est impliquée dans le projet)
  • LMMS : Acronyme de Linux Multi Media Studio. Sorte d’alternative libre à Cubase (mais à vérifier, je suis pas très calé en création musicale). On pourra lire ce tutoriel sur Linux MAO.
  • Sockso Personal Music Server : Hadopi appréciera moyennement cet outil pour se créer sur son ordi son petit serveur musical que l’on peut partager avec ses amis sur le Net (Java inside)
  • UltraStar Deluxe : Un logiciel de karaoke libre inspiré de Singstar (Playstation).
  • Thematic : Pour que le webmaster blogueur en herbe se fasse un WordPress aux petits oignons.
  • AlbanEye : Un JavaScript qui déroule un coin de page terrifiant sur l’œil de Moscou Christine Albanel. Peut resservir pour d’autres occasions.
  • Monkey Smileys : Des smileys mais sous forme de tête de singe, par notre ami Poupoul2.
  • Circos : Pour visualiser le génome mais par extension toutes sortes de données, le tout dans un cercle dont les points sont liés par des courbes de couleurs. Un truc un peu mutant mais très très joli (si quelqu’un veut nous en dire plus dans les commentaires…).
  • ICEpdf : Ce lecteur de PDF en Java vient de passer Open Source.
  • jsPDF : Pour générer du PDF uniquement en JavaScript (et donc à partir de votre navigateur si vous le souhaitez).
  • Flot : Utilise toujours l’excellente bibliothèque JavaScript jQuery pour faire de bien jolis graphiques.
  • FullCalendar : Encore avec jQuery, j’ai relevé ce calendrier à mettre sur son site web.
  • jCart : Et pour en finir avec jQuery, la petite boutique de vente en ligne avec panier et tout et tout (intègre Paypal).
  • Cinecode : Si j’ai bien compris un encodeur permettant de convertir d’un simple glisser/déposer n’importe quel fichier vidéo (ou presque) en Flash (.flv).
  • Appetizer : Un esthétique lanceur d’applications (ou dock) pour Windows. Existe en version portable.
  • Open Paint : Qui n’a pas connu le logiciel Paint de Windows ? (à l’école, les élèves continuent de l’utiliser dès qu’on a le dos tourné). On tient ici une tentative de clonage Open Source de Paint déjà bien aboutie.
  • Miro Adoption : Miro propose ses lignes de code à l’adoption. Une manière originale de lancer une campagne de dons.
  • Le Wecena ? : Je le signale car j’ai trouvé le mot intéressant (contraction si j’ai bien compris de web et mécénat). « Le wecena met au service de projets d’intérêt général la créativité et le savoir-faire technologiques des meilleurs ingénieurs et informaticiens de la profession. Le wecena, c’est le mécénat de compétences en informatique. »
  • TaskJuggler : Un logiciel de gestion de projet (vous n’en saurez pas plus !)
  • Web Optimizer : Ensemble d’applications permettant de réduire le temps de chargement de vos pages web.
  • Ulteo Virtual Desktop : Philippe Scoffoni nous annonce la sortie en version 1.0 de la solution de bureau virtuel Ulteo Virtual Desktop (je n’arrive pas à comprendre si le projet Ulteo, de Gaël Duval, ex-fondateur de Mandrake, est un espoir ou une déception, vous avez un avis ?).

Notes

[1] Crédit photo : Pitel (Creative Commons By-Sa)




Avec le temps, va, tout s’en va…

Salut l’ami Léo, toi le poète, l’insoumis, l’anarchiste… Regarde un peu ce que tes « ayant-droits » ont fait de toi. Je te préviens, c’est pas beau à voir et c’est difficile à entendre (dans tous les sens du terme). De quoi se retourner plusieurs fois dans sa tombe, surtout en présence de l’innocence des enfants.

Résumons calmement (si possible) la petite histoire[1].

La célèbre chanson Avec le temps de Léo Ferré figure cette année au programme musique de baccalauréat. Du coup la très officielle et vénérable institution scolaire SCÉRÉN-CNDP nous a proposé à la rentrée 2008 le service suivant ainsi présenté (rappelons pour la forme la signification des acronymes : SCÉRÉN pour Services, culture, éditions, ressources pour l’Éducation nationale, et CNDP pour Centre national de documentation pédagogique) :

Chansons au baccalauréat 2009-2010

Le SCÉRÉN-CNDP et le Hall de la chanson s’associent pour proposer un nouveau site de téléchargement légal des chansons inscrites au programme musique du baccalauréat 2009. Candidats, professeurs et parents trouveront ici, non seulement les chansons dans des interprétations de référence, mais aussi, progressivement, d’autres versions et d’autres mises en musique qui enrichiront la connaissance des œuvres.

En savoir plus : www.chansons-baccalaureat.fr

Pour ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas Le Hall de la Chanson :

Le Hall de la Chanson, Centre National du Patrimoine de la Chanson, des Variétés et des Musiques actuelles, association de la loi 1901 établie à la Villette, est soutenu par le Ministère de la Culture et la SACEM.

Son objectif est de valoriser un patrimoine méconnu, oublié, parfois injustement négligé, et d’en raconter l’histoire.

Cela part donc d’un bon sentiment. Mais rendons-nous donc sur ce « site de téléchargement légal des chansons inscrites au programme musique du baccalauréat 2009 ».

Si l’on veut obtenir notre si belle chanson de Ferré, il nous en coûtera 0,99 euros.

Mais en fait il nous en coûtera beaucoup plus car le service est complètement verrouillé par le « choix Microsoft », en utilisant une technologie que l’on croyait définitivement enterrée : les DRM !

C’est écrit noir sur blanc sur la page de téléchargement : WMA DRM (protégé) – Compatible uniquement Microsoft Windows.

Chansons au Baccalauréat 2009-2010 - Copie d'écran

Il y a des Conditions Générales de Vente. Extrait :

Le service de vente de musique s’adresse aux internautes qui possèdent un ordinateur compatible PC équipé d’un processeur cadencé à 450MHz ou plus, de 64Mo de mémoire vive et de 640Mo d’espace disque disponible au minimum , d’un Système d’exploitation: Microsoft Windows 98SE ou plus récent et d’une carte son reconnue par Windows.

Il est optimisé pour Internet Explorer 6 ou ultérieur et nécessite Windows Media Player 9 (celui fourni avec Windows XP) ou ultérieur pour l’écoute, la gravure et le transfert vers les baladeurs numériques compatibles.

Et plus loin, conséquence directe des DRM, des fois qu’il vous viendrait l’idée de vouloir lire vos fichiers sous autre chose que Windows et son affreux Media Player :

Le Client s’engage également à ne pas essayer de contourner ou de modifier les logiciels nécessaires à l’utilisation du service.

Sans oublier, pour que le tableau soit complet, l’interdiction de liens (je rappelle que l’idée de départ c’est a priori de rendre service aux élèves qui passent le BAC) :

La société Starzik interdit à tout tiers de placer un lien hypertexte pointant sur une ou plusieurs pages du SITE sans son autorisation expresse et préalable.

Oups, c’est déjà fait ! (Starzik étant, à ce que j’ai compris, la société qui a mis en place le site)

Mais c’est l’Aide en ligne qui devient parfois totalement orwellienne. Morceaux choisis :

Attention ! pour que vos phonogrammes PROTEGES PAR DRM soient utilisables, il est indispensable que toutes ces opérations soient réalisées avec le Logiciel Windows Media Player de Microsoft version 10 ou 11 A JOUR (l’utilisation d’un autre lecteur tel que WinAmp, peut vous avoir fait consommer vos licences pour rien).

(…) Pour écouter le titre, démarrer l’application Lecteur Windows Media, dans le menu Fichier, sélectionnez "Ouvrir", et naviguez jusqu’au dossier où vous avez enregistré le fichier lors de son téléchargement. Ouvrez ce fichier et le lecteur Windows média player, après avoir récupéré la licence associée à ce titre (ou l’album dont il est issu si vous l’avez acquis entièrement) se mettra automatiquement à lire le morceau choisi.

(…) Lors de la première écoute d’un morceau acheté au détail, ou lors de l’écoute du premier titre tiré d’un album acheté en tant que tel, le Lecteur Windows Media à besoin d’acquérir une licence d’utilisation sur le site de Hall de la chanson – Sceren – CNDP. Vous devez donc être connecté ou établir une connexion à internet lors de cette première écoute. Une partie des informations de sécurité qui composent une licence sont stockées sur nos serveurs, voilà pourquoi il vous est nécessaire d’être connecté à Internet lors de la première écoute.

(…) La licence ainsi obtenue permettra l’écoute illimitée du phonogramme sur votre ordinateur, sa gravure (7 fois), et son transfert sur baladeur numérique compatible (5 fois). Cette license n’est utilisable que sur l’ordinateur sur lequel elle a été acquise. En cas de perte de celle-ci, une seconde et dernière license pourra vous être délivrée (une deuxième fois).

(…) A cette fin, vous devez posséder un baladeur numérique compatible avec le format WMA, et respectant le standard SDMI (système de protection des droits d’auteur DRM, qui permet à l’ensemble des artistes ayant contribué à la création des œuvres que vous avez téléchargées, d’être rétribués). Une liste de ces baladeurs est disponible sur le site de Microsoft à cette adresse. Attention, pour être pris en compte par le lecteur Windows Media Player, la plupart des baladeurs nécessitent l’installation préalable d’un ‘driver ou plugin’ sur la machine. Celui-ci est généralement fourni avec votre baladeur, veuillez donc vous référer à la notice d’utilisation jointe à celui-ci.

(…) Il peut arriver quelques fois que vous ne parveniez pas sur votre page de téléchargement. Les causes peuvent être multiples et n’entrent pas dans le propos de cette section.

Et le reste est à l’avenant. Je n’ai pas bien compris au juste ce qu’ils appelaient un « phonogramme ». Mais si il n’y avait que cela que je n’avais pas bien compris…

On notera qu’ils ne sont pas dénués d’humour, puisqu’après le véritable parcours du combattant de la gravure et du transfert sur baladeur, on a droit à lire respectivement ceci en guise de récompense : « Profitez maintenant de vos dernières acquisitions dans votre salon… » et « Profitez maintenant de vos dernières acquisitions en promenade… »

Et pour finir en beauté, les Inspecteurs s’en mêlent et s’emmêlent (lu sur le site de l’Académie de Poitiers) :

Remarque de l’inspection générale : ce modèle économique novateur a été difficile à mettre en place. Si sa réussite est avérée et le nombre de téléchargements significatifs, de nouvelles perspectives s’offriraient pour apporter de la ressource documentaire aux professeurs à tous les niveaux de l’enseignement.

Conclusion 1 (blasée) : Votons l’Hadopi et les moutons seront bien gardés !

Conclusion 2 (plus constructive) : Et si nous proposions un autre dispositif pour l’année prochaine ?

PS aux lycéens : Avec le temps sur Dailymotion.

Notes

[1] J’ai glané cette (mauvaise) nouvelle sur la liste de discussion des adhérents de l’April. D’ailleurs, il ne manque plus grand monde pour atteindre l’objectif fixé des cinq mille membres. Encore un petit effort 😉




Windows 7 SE : et Microsoft inventa l’OS limité à trois applications simultanément !

Orangeacid - CC byEdit du 30 mai : Microsoft a finalement renoncé à implémenter cette restriction (sous la pression de la blogosphère ?) mais rien que le fait d’y avoir fortement pensé est significatif.

Il convient d’être prudent avant de pousser des cris orfraie, mais Windows 7 « Starter Edition », la déclinaison d’entrée de gamme du prochain système d’exploitation de Microsoft, aura a priori pour principale limitation de ne pouvoir faire tourner que… 3 applications en même temps !

Une fois ouverts, par exemple, votre navigateur, votre client de messagerie et votre suite bureautique, impossible d’ouvrir un nouveau programme, sauf à décider der fermer l’un de ceux précédemment lancés.

Il semblerait que cette version OEM, du prochain OS Windows soit avant tout destinée au marché des netbooks, où il est vrai on utilise rarement plus de trois applications à la fois. On peut aussi faire remarquer que désormais, on peut quasiment presque tout faire à partir de notre navigateur, avec l’essor des applications en ligne. Enfin, d’après un test sur ZDNet, Microsoft semble considérer que l’antivirus, l’installation (de nouveaux programmes), et tout ce qui touche à l’environnement Windows (explorateur, panneau de configuration, fenêtres de contrôle, etc.) ne soient pas considérés comme des applications entrant dans le décompte.

Il n’empêche qu’on mesure bien tout ce qu’il y a de non naturel à brider ainsi un système d’exploitation, pour le faire entrer au forceps dans les différentes cases marketing qui sont censées correspondre à autant de différents prix pour de différents clients[1].

Heureusement que GNU/Linux existe, sinon il aurait fallu l’inventer pour ne pas nous habituer à cette approche de l’informatique…

Windows 7 Starter Edition - Copie d'écran

Windows 7 Starter Edition : pas plus de 3 programmes à la fois

Windows 7 Starter Edition Only Runs 3 Applications At Once

Vivek Gite – 21 avril 2009
(Traduction Framalang : Balzane)

Une raison supplémentaire d’utiliser un système d’exploitation libre.

Microsoft Windows 7 Starter Edition ne peut exécuter que 3 applications à la fois. Pire que les limitations de MS-Dos. Est-ce que Windows est cinglé ? Si vous installez Ubuntu vous pouvez faire tourner autant de programmes que vous le désirez, pour Internet ou pour la bureautique.

Cette version est destinée aux pays pauvres et émergents d’Asie ou d’Afrique. D’après le communiqué de presse de Microsoft :

Nous sommes conscient des besoins propres aux pays émergents et nous allons proposer Windows 7 Home Basic uniquement sur ces marchés, pour les clients disposant d’un PC standard qui cherchent à mettre un pied dans l’univers Windows.

Nous allons également continuer à proposer Windows Starter Edition qui ne sera disponible que pré-installé en version OEM. Windows Starter Edition sera disponible dans le monde entier. Cette version ne sera proposée qu’en OEM sur des machines neuves et aux caractéristiques matérielles spécifiques

Facilitez vous la vie : choisissez un système d’exploitation libre et pleinement fonctionnel comme Fedora ou Ubuntu. N’utilisez pas de logiciels bridés.

Notes

[1] Crédit photo : Orangeacid (Creative Commons By)




Largage de liens en vrac #15

Arturo de Albornoz - CC by-saCe n’est pas parce que la loi Création et Internet est passée que nous allons nous laisser abattre ! D’autant qu’il y a pas mal de choses intéressantes dans ce nouveau déballage du sac de nos liens en vrac.

Quant à ceux qui se demandent ce que vient faire cette photo ici, qu’ils sachent que je suis tout autant choqué qu’eux. Il va falloir que je fasse le ménage dans les droits d’accès à ce blog car visiblement certains comptes abusent de la situation[1].

  • TinyVid : Un site qui convertit à la volée en ligne mais surtout en Ogg les vidéos de YouTube et Vimeo. Utile pour se retrouver avec des vidéos au format libre et ouvert (en plus ça nous prépare à la prochaine version de Firefox tout ça).
  • xPUD : Une distribution GNU/Linux qui pèse moins de 50 Mo et qui boote en quelques secondes avec juste un navigateur et un lecteur multimédia (+ quelques autres petits trucs comme un éditeur texte et un client… bittorrent !). Si il ne s’agit que de voir un film ou surfer sur le Web, pourquoi effectivement lancer votre gros et lourd Windows ou Ubuntu ? (démo sur YouTube).
  • MuseScore : Un éditeur libre et WYSIWYG de partitions musicales tout à fait séduisant sur le papier. Partie française bien développée. Concurrent du propriétaire Final NotePad.
  • GroundOS : Le Framablog lui a consacré un article dédié. Il s’agit d’envisager un cloud computing libre et fier de l’être 😉
  • MindRaider : Un espèce de mix entre le bloc-notes et le mind mapping. Les idées sont liées et taggées les uns aux autres pour faciliter la prise de notes. Si vous connaissez merci de laisser un petit commentaire parce que cela semble fort intéressant (démo vidéo).
  • Open Design : C’est à ma connaissance l’une des premières tentatives d’incursion du Libre dans le design. C’est encore timide (avec un choix de licence Creative Commons avec clause NC) mais on a bien le format source (en DXF) et puis c’est assez joli ma foi.
  • Handy Tweaks To Make GIMP Replace Photoshop : Les premières choses à faire si vous êtes un utilisateur avancé de Photoshop mais que vous souhaitez néanmoins migrer vers GIMP. Les pros n’ont plus d’excuses ?
  • Sumo Paint : C’est pas du tout libre et c’est dans les nuages (comprendre une application en ligne), mais c’est juste pour témoigner du fait que de plus en plus de logiciels de qualité peuvent être déportés sur le Web.
  • LiteFlick : Une alternative à la recherche de photos sur le site de Flickr plutôt agréable (allez sur recherche avancée et sélectionnez les licences Creative Commons si vous souhaitez utiliser des ressources en libre diffusion).
  • Sockso : Le concept serait, si j’ai bien compris, d’avoir son propre serveur audio et partager sa musique en ligne avec ses amis. Mais ce n’est pas hadopiquement correct tout ça ! Dans la même veine n’oublions pas le similaire mais plus ambitieux Subsonic.
  • Clicky Gone : Comme disent avec malice les américain c’est un Boss Key programme, c’est-à-dire un logiciel qui permet de cacher vos fenêtres ouvertes par une combinaison de touches au clavier quand le patron passe à l’improviste dans votre bureau. Mais contrairement aux autres qui se contentent de tout fermer brutalement, celui-ci le fait avec subtilité. Uniquement Windows (et j’ai un doute sur la licence libre, vous confirmez ?).

Notes

[1] Crédit photo : Arturo de Albornoz (Creative Commons By-Sa)




Quand le Cned confond formation bureautique avec formation Microsoft

Sailor Coruscant - CC byNous sommes en mars 2009. Vous êtes un organisme public souhaitant offrir à son personnel une formation bureautique à distance. Comment vous y prendriez-vous ?

On pourrait définir et présenter les différentes fonctionnalités du traitement de texte, du tableur, du logiciel de présentation. Puis insister sur l’importance d’utiliser des formats ouverts. Et illustrer le tout avec des logiciels libres disponibles gratuitement pour tous les systèmes d’exploitation, comme la suite OpenOffice.org (qui a justement la bonne idée de produire un format ouvert, l’Open Document)[1].

Ce n’est visiblement pas l’option retenue par le Centre national d’enseignement à distance (plus connu sous l’acronyme Cned), dont l’un des enseignants à qui s’adresse cette formation, nous a fait parvenir le courriel suivant (c’est moi qui souligne) :

From: XXX
Date: 17 mars 2009
Subject: Formation bureautique à distance

Mesdames, Messieurs,

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de formation 2008/2011 de l’établissement, la Direction des ressources humaines de la Direction générale procède au recensement des besoins en formation bureautique à distance.

Vous avez la possibilité de suivre une formation aux logiciels Microsoft Outlook, Word, Excel et PowerPoint en ligne ou par le biais d’un CD-Rom.

Vous trouverez dans le document joint « organisation des formations » les différentes modalités des formations, des versions, en ligne ou sur CD-Rom.

Si vous êtes intéressé par l’une de ces formules, vous voudrez bien renseigner le formulaire joint et le renvoyer avant le 15 avril 2009, auprès de votre institut de rattachement.

La Direction des ressources humaines reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Cordialement,

XXX
Direction des ressources humaines
Cned – Direction générale

Ce mail était donc accompagné d’une pièce-jointe au format .doc où l’on peut lire explicitement les informations suivantes :

  • « Pendant votre formation, vous travaillez directement dans l’environnement Microsoft correspondant au logiciel étudié. »
  • « Les formations ne sont pas compatibles Mac et Linux. »
  • « Formation demandée (2 au maximum) : Word – Excel – PowerPoint – Outlook. »

Pour rappel, il s’agit d’un « plan de formation 2008/2011 »…

On pourra toujours m’objecter que le Cned ne fait que s’adapter à la demande puisque tous ses enseignants travaillent sur la suite Microsoft Office. D’abord cela reste à prouver mais admettons que ce soit bien le cas (n’oublions pas qu’il y a une véritable machine de guerre économique déployée dans les coulisses pour qu’il en soit ainsi). Est-ce une raison suffisante pour ne pas adopter et faire adopter de bonnes pratiques, surtout lorsque l’on se définie comme une institution éducative de formation ?

Pensez une seconde aux conseils que ces enseignants ainsi « formés » prodigueront aux élèves dont ils ont la charge à distance ! Vont-ils eux aussi confondre « Word » avec « traitement de texte » ? Qu’adviendra-t-il lorsqu’ils recevront un fichier .doc ? Et bonjour le fracture numérique, puisque tous ces élèves n’ont pas forcément l’OS Windows et la suite MS Office (dûment achetés) à disposition !

La noble mission de service public du Cned ne doit pas s’arrêter aux portes de la formation numérique.

Notes

[1] Crédit photo : Sailor Coruscant (Creative Commons By)




Largage de liens en vrac #14

Azalea Long - CC byOn ne change pas une formule qui gagne ! Voici donc le dernier numéro du mag des liens logiciels en vrac dont le pourcentage de d’informations intéressantes est impossible à évaluer tant il dépend de vos propres attentes, sachant que, il faut bien le dire, vous êtes parfois difficile à contenter.

Le deux derniers liens posent deux questions à commentaires : l’évolution de Microsoft vis-à-vis de l’Open Source et le succès croissant de l’App Store d’Apple (pour l’iPhone) qui n’est pas très « logiciel libre dans l’âme »[1].

  • The Free Culture Game : Un jeu tout à fait original. D’abord pour son thème choisi (que le Framablog connait bien) : la lutte que se livrent la free culture et le copyright, mais aussi dans ses règles du jeu puisqu’il n’y a pas vraiment de début ni de fin. Il s’agit de créer, partager et défendre les biens communs contre les privatiseurs et de libérer les consommateurs passifs du marché ! Une manière intéressante de faire prendre conscience que nous avons ici l’une lignes de fracture les plus importantes de notre époque. Le jeu est sous Licence Creative Commons By-Nc-Sa et vous en saurez plus en parcourant cet article (en français) où je l’ai découvert.
  • Penguin Blood Ninja Fiasco : Un autre jeu, beaucoup plus trivial celui-là (et dans le plus pur look premiers jeux des années 90). Vous êtes un manchot ninja et vous devez faire attention aux costard-cravates qui veulent vous faire signer brevets et contrats propriétaires. Pas très subtile mais je le signale quand-même pour faire écho au lien précédent.
  • Synergy Plus : Synergy est un logiciel bien pratique permettant de partager un même clavier/souris entre plusieurs ordinateurs (par exemple pour passer de Windows à GNU/Linux). N’étant plus mis à jour depuis 2006, il méritait bien un fork qui est plutôt une continuation en l’occurrence.
  • GMFoto : Un script php (valide xhtml et css) tout léger pour présenter vos photos sur le Web.
  • CC PDF converter : Un utilitaire Windows permettant d’accoler une licence Creative Commons à vos documents (avec logo et tout et tout) tout en les convertissant en PDF. Pratique si vous êtes par exemple resté sous World, Excel, etc. mais que vous souhaitez néanmoins participer à la culture libre en offrant ainsi la libre circulation de vos fichiers (je pense tout particulièrement aux enseignants ici).
  • XtraUpload : RapidShare & co vous connaissez ? Si oui, je préfère ne pas vous demandez pourquoi ! (sauf si, of course, il ne s’agit que de partager des ressources sous licences libres ou ouvertes) Toujours est-il qu’en voici un clone libre vous permettant d’offrir à vos visiteurs le même service mais hébergé sur vos serveurs cette fois-ci.
  • 10+ Best Firefox Addons for Security and Privacy : On ne le dira jamais assez mais l’une des grandes forces de Firefox ce sont ses extensions permettant de vous construire un navigateur sur mesure correpondant à vos besoins. Ici on s’intéresse à la sécurité et à la privacy.
  • ecoder : Un très impressionnant éditeur (texte, code, html…) en ligne. Un exemple de plus de la faculté qu’ont désormais nos applications préférées à se déporter en ligne.
  • Presto : C’est pas un logiciel libre mais comme souvent avec Xandros (auteur notamment de la distribution de base des premiers Eee PC), ça tourne autour en utilisant un noyau Linux. Il s’agit pour les utilisateurs Windows de démarrer (très très vite, en quelques secondes) non plus sur Windows mais sur… Presto justement (qui fait ici office de mini-OS) dont l’interface épurée est orientée Web (Firefox, IM, lecteur multimédia, Skype…) et bureautique (OOo). Il y aurait comme une sorte de concurrence forte en ce moment sur ce terrain-là si on pense au projet Jolicloud de Tarik Krim (qui tarde à sortir non ?) ou encore gOS. A noter que Presto n’a pas besoin de partition dédiée pour fonctionner et s’installe directement sur celle de Windows.
  • Top 10 Projects To Revive : Les dix jeux Open Source dont le développement est arrêté et que même que c’est bien dommage et que comme c’est libre ce serait bien de reprendre le code pour continuer l’aventure.
  • Midori : Un navigateur très léger et très rapide (GTK, basé sur WebKit) qui pourrait bien devenir bientôt un candidat sérieux notamment sur les netbooks où Firefox patine un peu parfois.
  • Calibre : Un e-book management utile en cette période où l’on parle de plus en plus de livres électroniques (le plus simple est d’en voir tout de suite les copies d’écran).
  • Video Monkey : N’oublions pas le Mac qui fait de plus en plus d’adeptes chez les geeks. Ici il s’agit d’un encodeur vidéo simple, libre et pratique.
  • Synapse : Un nouveau client Linux de messagerie instantanée fort bien présenté sur le site officiel. Remplacera-t-il Pidgin (ou un autre) ? LinuxFr en doute un peu (ps : je ne savais pas que les terminaisons .im existaient !)
  • MakerBot Industries : robots that make things : Nous avions dédié un billet à cette assez extraordinaire machine replicante permettant potentiellement de se fabriquer toutes sortes d’objets. Voici donc sa déclinaison industrielle créée par les auteurs même du projet Open Source. Je serais étudiant un peu bricoleur que je rêverais d’en posséder une chez moi.
  • The OpenBerry : Restons dans le hardware avec cet étonnant projet de Blackberry Open Source, juste un peu plus gros, carré et moins fonctionnel que l’original 😉

Notes

[1] Crédit photo : Azalea Long (Creative Commons By)




Linux a évolué… et vous ?

Fazen - CC byBien qu’il soit désormais prêt à partir à la conquête de nos ordinateurs, les mythes (et préjugés) autour du GNU/Linux continuent d’avoir la vie dure.

C’est ce que nous raconte ici Bruce Byfield en passant en revue une dizaine de légendes urbaines qui demanderaient à être quelque peu réactualisées.

Et de se demander en conclusion, qui de GNU/Linux ou de l’utilisateur est le moins préparé à ce que cette rencontre ait bel et bien lieu[1].

9 mythes sur GNU/Linux

The GNU/Linux Desktop: Nine Myths

Bruce Byfield – 16 mars – Datamation
(Traduction Framalang : Olivier et Don Rico)

Mac OSX est-il prêt pour le bureau ? Personne ne se pose la question. L’adopter demande pourtant de s’adapter à de nouvelles habitudes, de nouveaux outils et à un nouveau bureau, mais peu importe. On dit qu’il est facile d’accès, et il est soutenu par une entreprise propriétaire, tout comme Windows.

Pour GNU/Linux, en revanche, c’est une autre histoire. Depuis des années, les éditorialistes et les blogueurs nous expliquent que GNU/Linux n’est pas prêt pour le grand public et malgré les progrès accomplis au cours de ces dix dernières années, les arguments n’ont pas beaucoup évolué. Ils sont même de plus en plus obsolètes, quand ils ne reflètent pas une profonde ignorance. En fait, j’ai souvent l’impression que tous ceux qui répandent ces poncifs à propos des insuffisances de GNU/Linux ne l’ont jamais essayé.

Les critères de facilité d’utilisation sont souvent subjectifs. Ce que sera un bogue au yeux de l’un sera une fonctionnalité aux yeux d’un autre : par exemple, devoir ouvrir une session d’administrateur pour installer un programme est un désagrément pour les utilisateurs les moins expérimentés, tandis que les connaisseurs y voient un gage de sécurité.

Ce qu’on reproche souvent à GNU/Linux, aussi, c’est de ne pas être pas exactement comme Windows. On passera sur le fait que, s’il n’existait aucune différence entre les deux, on n’aurait aucune raison de vouloir changer de système d’exploitation. Quant à ceux qui s’attendent à utiliser un nouveau programme ou un nouveau système d’exploitation sans période d’adaptation, ils sont sacrément gonflés. Aux yeux de certains critiques, le simple fait que GNU/Linux ne corresponde pas en tout point à ce qu’ils connaissent déjà suffit à le vouer aux gémonies.

Viennent ensuite les critiques à géométrie variable. Par exemple, certains déclarent que GNU/Linux ne sera jamais prêt pour le grand public tant qu’il n’offrira pas certaines fonctions, puis quand on leur montre qu’elles existent ou qu’elles sont en développement, ils changent de cible et insistent sur le caractère indispensable d’une autre fonction. On ne peut contrer ce genre d’argument, car les critères qui les sous-tendent ne sont jamais les mêmes.

Enfin, pour compléter le tableau, on trouve les arguments qui se contredisent eux-mêmes car ils sont faux, incomplets, ou déformant la réalité. Voici neufs des contre-vérités les plus répandues.

1. Les trop nombreuses distributions compliquent la tâche des développeurs

Voilà une affirmation populaire chez les concepteurs de logiciels pour expliquer pourquoi ils ne proposent pas de version de leur produit pour GNU/Linux. Ils affirment en effet que toutes les distributions n’ont pas la rigueur du Linux Standards Base et qu’elles utilisent une hiérarchisation différente. Les distributions, qui plus est, utilisent toutes sortes de paquets, ce qui signifie qu’un support universel implique la création de paquets dans différents formats.

Ces problèmes existent bel et bien, mais cette affirmation exagère les problèmes qui en découlent. Des installeurs universels comme InstallBuilder et Install Anywhere proposent aux concepteurs des installations similaires à ceux de Windows. En ce qui concerne la création de différents paquets, si ça ne pose pas de problème à des projets communautaires, pourquoi est-ce que ça devrait en poser à une entreprise spécialisée ?

Mais au fond, le plus grave problème posé par cet argument, c’est qu’il tente d’imposer un point de vue « à la Windows » à un système existant. Dans GNU/Linux, les créateurs d’applications ne prennent pas en charge les différentes distributions ou formats de paquets, c’est la distribution qui s’en charge.

Si ça fonctionne, c’est parce qu’avec les logiciels libres la distribution peut apporter les changements nécessaires au bon fonctionnement du logiciel. Ça ne pose problème qu’aux concepteurs de logiciels propriétaires. S’ils ne souhaitent pas se conformer au système et libérer leur code c’est leur choix, mais alors qu’ils ne se plaignent pas que le système n’est pas adapté.

2. Aucun outil de migration n’est disponible

Effectivement, ça ne ferait pas de mal à GNU/Linux s’il existait un assistant pour importer depuis Windows les e-mails, les marques pages dans le navigateur, les canaux IRC et autres informations personnelles. Mais on peut faire le même reproche à Windows. Au moins GNU/Linux co-existe avec les autres systèmes d’exploitation et peut lire leurs formatages spécifiques, aussi peut-on importer manuellement certaines de ces informations.

3. Le matériel n’est pas reconnu

Par le passé, le support matériel sur GNU/Linux laissait à désirer. Et dans la plupart des cas, on devait la reconnaissance du matériel aux efforts de la communauté, et non aux fabricants, mais cela restait insuffisant.

Au cours de ces trois ou quatre dernières années, cependant, les pilotes mis au point par la communauté se sont améliorés et les fabricants proposant des pilotes pour GNU/Linux, et plus seulement pour Windows et Mac, sont plus nombreux. Les pilotes des fabricants ne sont pas toujours libres, mais ils sont gratuits.

Aujourd’hui, les incompatibilités pour le matériel commun comme les disques durs, les claviers ou les cartes ethernet, si elles ne sont pas encore éradiquées, restent rares. Les secteurs qui posent plus problème sont ceux des périphériques comme les scanners, les imprimantes, les modems ou les cartes réseau sans fil. On peut néanmoins se couvrir en adoptant de bonnes pratiques comme acheter une imprimante postscript, qui fonctionnera forcément avec le pilote postscript générique, ou en achetant des produits Hewlett-Packard, qui prend en charge l’impression sous GNU/Linux depuis très longtemps.

Certains vont même jusqu’à dire que GNU/Linux, qui conserve en général une compatibilité descendante, reconnait en fait plus de matériel que Windows. Je n’irai pas jusque là, mais, globalement, les problèmes de pilotes sous GNU/Linux semblent être à peine plus fréquents que ceux que j’ai pu rencontrer avec différentes versions de Windows.

De nos jours, on peut même s’affranchir complètement du problème de la reconnaissance du matériel en achetant des ordinateurs neufs préinstallés avec GNU/Linux par des entreprises comme Acer ou Dell.

4. La ligne de commande est indispensable

Cette affirmation est à la fois un souvenir du passé, à l’époque où la ligne de commande sur GNU/Linux était presque indispensable, et des réticences bien compréhensibles des utilisateurs de Windows à utiliser la ligne de commande DOS. C’est pourtant tout à fait faux.

Le bureau sur GNU/Linux est largement opérationnel depuis plus de dix ans. De nos jours, les dernières versions de l’environnement GNOME n’ont pas à rougir de la comparaison avec Windows et, dans ses dernières versions, KDE est l’un des environnement les plus novateurs. Même les outils d’administration sont bien présents sur le bureau.

On peut certes utiliser la ligne de commande, et nombreux sont les utilisateurs qui préfèrent y recourir, surtout les administrateurs, car c’est souvent le plus efficace. Mais pour l’administration ou le travail quotidiens, l’utilisation des lignes de commande relève des préférences personnelles, pas d’une obligation. Elles sont aussi bien plus simples d’utilisation que les lignes de commandes du DOS.

5. Il n’y a pas de logiciel

Il faut en général comprendre par là qu’on ne retrouve pas les logiciels habituels de Windows : pas de MS Office, d’Internet Explorer ou de Photoshop. Mais une simple recherche succincte permet de découvrir des logiciels équivalents qui correspondent plus ou moins, à condition de prendre le temps de s’y adapter.

Neuf fois sur dix, lorsque l’on étudie d’un peu plus près quelqu’un qui critique l’un de ces équivalents (The GIMP par exemple) ou affirme qu’il n’est pas prêt pour un usage professionnel, on se rend compte que cette personne n’a pas exploré le programme ou a été désarçonné par le changement de nom ou d’emplacement dans les menus d’une fonction. Souvent, celui qui se plaint n’a même jamais essayé, ou essayé récemment, le programme qu’il critique.

Pour un usage bureautique ou en productivité, GNU/Linux offre de nos jours une solution complète. Beaucoup de projets de logiciels libres fonctionnant sur différentes plateformes, il se peut même que vous ayez déjà utilisé ces applications sous Windows, comme Firefox ou OpenOffice.org. Il reste du chemin à parcourir, par exemple dans les jeux ou dans les applications spécialisées comme la reconnaissance optique de caractères (ROC). Le problème, ce n’est pas que les alternatives n’existent pas, mais plutôt qu’elles se développent trop lentement.

6. L’apparence des logiciels laisse à désirer

Il y a encore quelques années, sur GNU/Linux, la fonctionnalité primait sur l’ergonomie. Mais puisque les fonctionnalités de bases n’étaient pas toutes présentes, il pouvait difficilement en être autrement.

Mais tous les logiciels les plus couramment employés ont mûri et s’attaquent désormais à l’ergonomie. Une modernisation de l’interface ne ferait pas de mal à certains, mais la plupart ne sont pas pire que leurs équivalents sous Windows – honnêtement, si quelqu’un peut supporter une plateforme où Outlook et Windows Media Player sont jugés acceptables, il ne peut vraiment pas se plaindre de l’apparence des logiciels sur une autre plateforme.

7. Le service est inexistant

C’est à l’ère d’Internet que GNU/Linux a vraiment commencé à sortir des cercles d’initiés. À l’époque, le manque de service posait problème – si l’on parle de contrats de services traditionnels en tout cas. Mais, même il y a dix ans, il était déjà possible de signer un contrat de service avec une entreprise comme Red Hat.

De nos jours, le choix de l’assistance traditionnelle est bien supérieur. Si vous ne souhaitez pas faire appel à un fabricant de logiciel qui propose une distribution, vous trouverez sans doute un fournisseur de service proche de chez vous dans n’importe quelle grande ville d’Europe ou des États-Unis.

Mais il existe depuis toujours une meilleure source d’information : les listes de diffusion des projets communautaires ou d’entreprises. Même si ces listes offrent une assistance différente, elles ne sont néanmoins pas inférieures. Non seulement elles sont gratuites, mais ceux qui les fréquentent sont souvent plus prompts à répondre et vous fourniront une assistance plus détaillée que n’importe quel service payant auquel j’ai eu affaire.

8. Les options sont trop nombreuses

Comparé à Windows, GNU/Linux est un système d’exploitation qui offre bien plus de choix. Comme aucune entreprise ne le conçoit, il est plus libre dans sa réalisation. Comme ses développeurs pensent beaucoup en individualiste, ils offrent aux utilisateurs les moyens de faire les choses à leur façon.

Par conséquent, contrairement à Windows, GNU/Linux existe en plusieurs distributions, propose plus d’un environnement de bureau, quasi rien n’est unique. C’est ce que ses utilisateurs préfèrent.

Je vous accorde que les options, sans parler de leur nom ou des acronymes, peuvent dérouter les nouveaux venus. La confusion, cependant, découle surtout du contraste avec Windows. Pour l’utilisateur, au fond, les différences entre les distributions les plus populaires ne sont pas si énormes.

Une petite recherche vous permettra de faire le choix le plus adapté, et dans tous les cas l’installation se fait simplement, avec une intervention minimale de votre part, assistée qui plus est. Une fois la distribution installée, libre à vous de profiter de toutes les options pour vraiment personnaliser votre bureau ou de vous satisfaire des réglages par défaut et de ne modifier que le fond d’écran.

En d’autres termes, les options sont destinées aux utilisateurs avancés. Les débutants peuvent très bien les ignorer.

9. L’installation des logiciels est trop compliquée

Ce mythe se présente sous deux formes. Dans la première, celui qui se plaint parle de compilation à partir du code source (je ne vois pas où est la difficulté de décompresser une archive et de suivre les instructions pour taper les commandes configure, make et make install, mais admettons que l’inconnu puisse en effrayer certains). Dans la deuxième, les gens se plaignent de ne pas pouvoir normalement se rendre sur le site du fabricant de matériel ou de logiciel pour télécharger un binaire à exécuter pour l’installer, comme on le fait sous Windows.

Ceux qui expriment ces griefs n’ont pas compris que GNU/Linux fonctionne différemment. Chaque distribution entretient ses propres dépôts de logiciels, tous prêts à l’emploi pour une distribution précise. Sauf besoin particulier, tous les logiciels dont qu’il vous faut se trouvent dans ces dépôts, et il ne vous reste plus qu’à utiliser l’installateur graphique ou son équivalent en ligne de commande.

Si vous vous en tenez aux dépôts de votre distribution, l’installation de logiciels sous GNU/Linux est en fait largement plus simple que sous Windows. Vous n’avez pas besoin d’aller au magasin, tous les logiciels sont disponibles en ligne. Vous n’avez pas besoin de payer, de vous enregistrer ni de les activer.

S’il vous faut soudain un nouveau logiciel pour une tâche précise, vous pouvez l’identifier et l’installer en quelques minutes. Si vous voulez tester plusieurs alternatives, libre à vous. Pour bénéficier de ce confort, il suffit de prendre le temps de comprendre le fonctionnement du système d’exploitation plutôt que de partir bille en tête en vous appuyant sur des « on-dit » ou sur vos connaissances antérieures.

GNU/Linux et le bureau : les vraies raisons ?

De tels arguments en disent plus long sur leurs auteurs que sur GNU/Linux. Au pire, ce sont des signes d’ignorance des dernières avancées de GNU/Linux, au mieux, c’est un ensemble de préjugés ou d’habitudes.

Mais alors, concrètement, pour quelles raisons GNU/Linux n’est-il pas plus populaire ? L’argument classique du monopole est certainement la première raison. Puisque Windows est pré-installé sur la plupart des ordinateurs et que vous devez faire l’effort de chercher pour trouver des ordinateurs avec GNU/Linux pré-installé, le problème semble assez évident.

Mais la résurrection d’Apple au cours de ces cinq dernières années laisse à penser qu’un monopole n’est pas inattaquable. La raison est peut-être plus simple encore. Malgré leurs plaintes, les gens sont habitués à Windows et ne savent même pas que GNU/Linux ou d’autres alternatives existent. Ils ne l’ont jamais testé pour de bon et se reposent sur des on-dit ou sur l’avis du copain d’un copain d’un ami qu’il leur est impossible d’évaluer.

Les prétextes qu’ils avancent montrent très clairement qu’ils ne connaissent pas GNU/Linux. Ils ont beau dire que GNU/Linux n’est pas prêt pour eux, l’inexactitude de leurs arguments laisse plutôt à penser qu’en fait, ce sont eux qui ne sont pas prêts pour GNU/Linux.

Notes

[1] Crédit photo : Fazen (Creative Commons By)