Framasoft présente : Vosges Opération Libre, le 17 et 18 mai à Gérardmer

Vosges Opération Libre - Logo

Le samedi 17 mai et le dimanche 18 mai à Gérardmer se déroulera un événement inédit dans la région Grand Est : Vosges Opération Libre. Il est ouvert à tous et orienté à la fois vers le grand public et les professionnels.

Cette opération libre est à l’initiative de Framasoft et d’autres d’associations d’envergure nationale ayant une grande expérience dans le Libre, l’ouverture des données, les licences libres et le libre accès.

Vosges Opération Libre - Presse

Il s’agit de la seconde Opération Libre se déroulant sur le territoire français. La première ayant eu lieu à Brocas (Aquitaine) en 2013. Les Opérations Libres visent à rassembler, le temps d’un week-end, des acteurs du Libre en vue d’initier la démarche open data dans les petites villes et villages en présentant les outils disponibles, notamment des logiciels libres. Elles invitent les habitants à participer à l’ouverture et à la diffusion des données de leur territoire. Elles proposent aussi d’engager les citoyens dans un rapport différent avec leur territoire en montrant que le partage des connaissances leur permet d’être collectivement valorisées.

Cette initiative portera aussi sur les usages numériques, leur appropriation, leur potentiel de créativité et leur économie. Cette manifestation vise à promouvoir la culture libre et l’ouverture des données en organisant des actions thématiques formulées en stands, ateliers de formation, conférences, projection permanente de films libres, débats, etc.

Il s’agit d’un événement culturel et participatif où le logiciel libre et ses principes sont conçus comme autant de moyens au service des activités pratiques proposées à destination du grand public. Un travail préalable précédant la manifestation a été mené avec les acteurs de la vie culturelle locale, en particulier la médiathèque de Gérardmer (soirées Wikipédia, ateliers et conférence).

Le programme de la manifestation est disponible à l’adresse vosges.operation-libre.org. Il comprendra :

Vosges Opération Libre - Affiche

Vosges Opération Libre - Programme




Framasoft accueille un troisième permanent

Après Pyg et aKa nous avons décidé d’entreprendre une troisième embauche en cette rentrée pour faire face à la croissance continue de notre réseau.

Pour illustrer l’état actuel de Framasoft, une image parfois vaut mieux qu’un long discours.

Framasoft - Infographie

Nous sommes fiers de ce résultat, parce que derrière ces chiffres se cache la réalité de notre action de promotion et diffusion du Libre. Mais le revers de la médaille c’est que le support, la maintenance technique et les tâches administratives sont devenus de plus en plus lourds à gérer. Tant et si bien que les bénévoles et les salariés doivent s’y employer au quotidien, trop souvent au détriment de la pérennisation et du développement de nos projets.

Ainsi par exemple, le secteur de nos libres services en lignes (Framapad, Framadate, Framacalc…) est en pleine effervescence actuellement et connaît un succès qui nécessite un redoublement d’attention.

C’est avant tout pour cela que nous avons décidé d’accueillir un troisième permanent. Pour fluidifier les processus, résoudre un maximum de petits détails et faire ainsi en sorte que les autres se dégagent plus de temps pour mieux se consacrer à leurs missions sur les projets.

Bienvenue à Aymeric donc, plus connu chez nous sous le pseudo JosephK !

Nous espérons que sa venue se traduira rapidement par un impact visible sur l’amélioration de nos projets.

L’équipe Framasoft




Framasoft, un coup d’œil sur la communauté – Interview aKa

Dans cette semaine consacrée à l’accueil et aux nouveautés déjà là et imminentes, prenons un temps pour faire le point sur la communauté qui irrigue littéralement Framasoft de son énergie active. Car au-delà de l’association et des outils web, Framasoft est avant tout une communauté… Alexis, notre éleveur de lolcats plus connu dans les bas-fonds du Web sous le sobriquet de aKa, nous parle de ces gens de l’ombre qui œuvrent tant et tant pour partager librement et faire de la culture libre un idéal en marche, résolument.

— Pouhiou


Framablog : Comment une communauté s’est-elle construite autour de Framasoft ? Quels outils aviez-vous il y a dix ans ?

Il y a dix ans j’avais ma bite, mon couteau et Internet. Aujourd’hui Internet est toujours là (même si on le menace), le couteau a un peu changé de forme mais il a toujours la même fonction, quant au reste pas la peine de s’appesantir dessus.

Mais tentons de répondre plus sérieusement à la question de la communauté. Le phénomène est assez classique dans le Libre : petit à petit des gens sont venus me rejoindre parce qu’ils trouvaient que ce que j’avais initié était original et intéressant. De là à parler de « communauté »…

Disons que c’est un mot pratique, à la mode et connoté positivement mais il me serait assez difficile d’en définir les contours. Toute personne qui a un jour participé de près ou de loin à nos projets peut avoir la carte de membre (qui n’existe pas). J’irai même plus loin en élargissant à toute personne qui promeut et diffuse le Libre d’une manière ou d’une autre, ce qui fait du coup une bien vaste communauté 😉

J’imagine qu’aujourd’hui les moyens de communication ont changé… Mon petit chat m’a dit que tu gazouillais beaucoup ?

J’y suis allé un peu à reculons sur les réseaux sociaux mais c’est vrai que, pour ce qui concerne le microblogging, j’ai fini par me prendre au jeu, aussi bien pour le compte Framasoft, que je gère, que pour mon compte personnel, que je gère aussi (étonnant, non ?). Le compte Twitter de Framasoft vient de dépasser les dix mille abonnés soit dit en passant et il n’y a pas que des lolcats dedans !

Tu peux me faire un portrait-type du contributeur / de la contributrice ? Qu’ont en commun ces personnes qui donnent de leur temps et de leur savoir-faire sur un projet ?

Le dénominateur commun c’est de penser que le Libre au sens large apporte quelque chose à la société actuelle. Pour ce qui est du portrait-type, la question est difficile puisque je n’ai souvent d’elle ou de lui que les traces écrites de son travail et de sa communication autour du travail (d’ailleurs parfois on ne devinera jamais si c’est « elle » ou « lui » derrière son pseudo). Pour en savoir plus il faudrait aller plus loin dans l’intime et nous sommes des gens pudiques nous Môssieur ! Heureusement il y a les rencontres dans la vraie vie, avec des vrais verres de bière autour d’une vraie table, qui autorisent parfois certains confidences…

D’ailleurs, peut-on dire qu’il y a une communauté Framasoft, ou une communauté par projet ? (framalang, framabook, github, framalibre, etc.)

Là aussi cela dépend où l’on place le curseur. Disons que Framasoft c’est un peu comme l’Europe, et les projets les pays qui composent l’Europe. Ah zut, on me dit dans l’oreillette que l’Europe va mal actuellement et que j’aurais pu trouver une autre métaphore.

À quoi faut-il faire attention pour conserver le soutien d’une communauté ? Qu’est-ce qui te semble indispensable quand tu chapeautes un groupe de contributeur-trice-s ?

Bonne ambiance et pertinence sont les deux mamelles d’une communauté qui va vivre heureuse, avoir beaucoup d’enfants et continuer à nous soutenir. Il convient bien moins de « chapeauter » que d’être présent, à l’écoute, reconnaître le travail des autres, et communiquer son enthousiasme.

Exercice difficile… sans démagogie, qu’est-ce qu’on ne dit pas assez à la FramaCommunauté ?

Ce n’est pas difficile du tout et ça n’est pas démagogique : on ne lui dit pas assez souvent… qu’on l’aime <3 ! Parce que venir bénévolement (et parfois anonymement) se joindre et donner un peu de son temps libre à un projet libre, c’est précieux et généreux.




Framasoft rembobine, bientôt l’avance rapide

C’est la semaine FramAccueil. Une semaine où, chaque jour, on vous présentera un peu plus les coulisses de notre nouvelle page d’accueil. Car revenir sur cette présentation de toute la galaxie Framasoft, c’est surtout revenir sur plus de 10 ans d’aventures clavistes et AFK, de sites et outils web, de travail collaboratif au service du Libre au sens large. Avec la nouvelle page d’accueil de Framasoft, toute la galaxie Frama est accessible en quelques roulements de molette.

Cette semaine est l’occasion pour nous de mieux communiquer sur l’ensemble des services proposés, grâce à vos dons, à vos apports, à notre travail commun. De faire le point sur le présent avant de mieux se tourner vers l’avenir.

Nous avons donc demandé à Christophe, le président de l’association, de répondre à quelques questions pour faire l’historique de l’association et de ses projets…

— Pouhiou

Framablog : Christophe, quand on entre dans l’association Framasoft, il y a toujours quelqu’un pour dire : « Tu vas voir : avant de connaitre tous les projets qui existent et de comprendre tout ce qui s’est fait, t’en as au moins pour un an. » Tu confirmes ?

Après un an et demi de présidence, j’en suis encore là. À ma décharge, je précise que certains framasoftiens sont beaucoup plus anciens que moi dans l’asso… Ce que d’aucuns pourraient voir comme une pléthore d’activités est en réalité le reflet du foisonnement Framasoftien. Au fil des rencontres, Alexis a su tisser des liens plus ou moins solides avec d’autres acteurs du Libre, et il a su aussi attirer des volontaires qui ont collaboré activement à certains projets plus que d’autres, ou ont pris en charge un projet en particulier, et se sont ainsi intégrés petit à petit dans le cercle associatif.

Une expression qui est longtemps restée pour décrire Framasoft était : « un réseau à géométrie variable ». C’était et c’est toujours plus ou moins le cas : qu’on adhère ou non aux valeurs de Framasoft, qu’on soit un acteur du libre, un ardent défenseur ou parfaitement ignorant de la différence entre Gnome et KDE ou entre les licences GNU GPL et BSD, il est toujours possible de participer à l’un des projets de Framasoft.

Les années aidant, nous devons aux donateurs comme à la bonne santé des projets une certaine stabilité dans nos objectifs, et c’est tout un projet de structurer Framasoft autour de projets phares… avec tout ce que cela comporte comme risques, puisque un projet mis en valeur peut très bien s’avérer complètement inutile face à l’avancement inexorable du Libre dans bien des domaines.

L’idée est donc désormais de structurer les activités autour de trois grands piliers d’une éducation populaire au Libre : le logiciel, la culture et les services.

Framablog : Pour savoir comment nous en sommes arrivés là, partons du début. Ca veut dire quoi Framasoft ? Il paraît qu’au départ, c’est une bande de potes ?

Si on comprend tous que le « soft » fait référence aux logiciels, il est plus difficile de savoir d’où vient la racine « Frama » que l’on retrouve en préfixe à tous les projets. Framasoft était au départ un petit catalogue en ligne qui était hébergé comme une rubrique du site Framanet (pour FRAnçais et MAthématiques en IntraNET), co-animé par Alexis Kaufmann et Caroline d’Atabekian(1), tous deux enseignants du secondaire. Fin 2001, Framasoft est devenu un site à part entière, axé sur les logiciels libres et proposant un annuaire collaboratif. Depuis lors, l’annuaire a toujours été une activité centrale de Framasoft, mais il était devenu de plus en plus évident que le Libre ne se résume pas à des logiciels(2).

Quand, en 2004, l’association (loi 1901) fut créée, il y avait déjà beaucoup de contributeurs. L’annuaire dépassait déjà largement les seuls logiciels libres disponibles sous Windows, mais concernait les trois grands systèmes d’exploitation du marché. Pour structurer la communauté ainsi formée et permettre davantage de dialogue non seulement entre contributeurs mais aussi avec le grand public découvrant le libre, le forum Framagora fut créé et nombreux sont ceux qui, tout comme moi, ont découvert et intégré Framasoft grâce à ce forum. Et c’est « seulement » en 2005 que le projet d’un DVD-Rom compilation de logiciels libre (aujourd’hui FramaDVD) et le projet Framakey sont nés.

Le premier reprenant l’idée de The Open CD a été créé par un groupe d’étudiants, encadrés par Pierre-Yves (alias Pyg) et le second que le même Pierre-Yves menait. Ceci amorça la dynamique que nous connaissons aujourd’hui, qui se caractérise par plusieurs projets avec des communautés autour. Celles-ci s’entrecroisent, et grâce à elles, c’est aux frontières des projets que l’innovation se fait.

Dans le slogan « la route est longue mais la voie est libre », je n’ai jamais vu cette longueur comme le chemin de croix harassant vers la libération quasi-théologique de l’informatique, mais au contraire comme une suite infinie de choix possibles vers une ligne d’horizon.

Framablog : Et des projets avortés, ou qui sont tombés en désuétude… genre le « cimetière Framasoft »… il y en a ?

Je ne veux pas éluder la question, mais regarder en arrière n’est jamais quelque chose de productif. Nous sommes des bénévoles et, à ce titre, si nous donnons du temps à Framasoft, ce n’est pas pour être nostalgiques. À vrai dire, des projets avortés, il y en a tous les jours : tout ce que nous aimerions faire et ce que nous n’avons pas le temps ni les moyens (humains surtout) de réaliser. Il arrive très souvent que nous dépensions beaucoup d’énergie pour rien.

Malgré l’enthousiasme de la communauté, le projet Framavion n’a jamais vraiment décollé.

C’est le lot de n’importe quel projet associatif et communautaire. Par exemple, nous aimerions développer davantage le projet Framaphonie, les services Cloud que nous proposons peuvent toujours être améliorés, et notre annuaire…. là je ne dis rien pour l’instant parce qu’il se trouve que nous avons la solution !

Framablog : Du coup, aujourd’hui, quels sont les projets qui enthousiasment le plus la communauté ?

Là encore il est difficile d’établir une hiérarchie. Certains projets ne nécessitent pas forcément une grande communauté et sont pourtant très célèbres, comme Framadate. Donc il faut décrire les choses non en termes de productivité mais en termes de rapport entre le nombre de contributeurs et la dynamique journalière (le nombre d’actions par contributeur). De ce point de vue, le groupe Framalang qui s’occupe de traduire des textes, le plus souvent anglophones, est de loin celui qui a une activité très soutenue… et comme il utilise Framapad pour travailler, et le Framablog pour produire des textes à destination du public, on voit ici nettement les interactions entre les projets.

Le projet Framabook aussi connaît de l’activité ces temps derniers. C’est invisible pour le public, mais la production d’un livre représente beaucoup d’heures de la part des membres, en particulier la relecture d’un ouvrage. Donc ici, ce n’est pas en termes de dynamique qu’il faut envisager les choses mais en termes d’heures travaillées. Tout comme le Framablog, qui exige une veille soutenue de l’ensemble de la sphère du Libre, ou le développement de la Framakey qui mobilise de temps à autre Pierre-Yves durant de longues heures pour l’adapter à un projet de partenariat.

Framablog : Est-ce qu’on peut dire un mot sur les FramaTrucs de demain ?

C’est bien simple : nous en avons plein les cartons. Mais ce qui est certain, c’est que le déballage ne peut se faire qu’à partir du moment où nous aurons structuré… allez je lâche le nom de code : Framalibre !

Quelques logos à l’étude pour les projets à venir

(1) Caroline d’Atabekian ne tardera pas à fonder le plus important portail collaboratif des enseignants de Lettres, le WebLettres, dont la naissance est évoquée dans ce billet .

(2) L’ouvrage Histoires et Cultures du Libre (Coll. Framabook, 2013) se veut être une illustration de l’immensité des domaines concernés par le Libre.

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Crédit photo : Musée de l’air et de l’espace de San Diego




La page d’accueil de Framasoft fait peau neuve !

Des années, peut-être même une décennie, qu’elle n’avait pas bougé et avait fini par prendre la poussière. Nous avons décidé de mettre radicalement à jour notre page d’accueil, en proposant une entrée qui rend plus lisible et reflète mieux ce que Framasoft est devenu aujourd’hui. Avant donc, cela donnait ça :

Framasoft ancienne page d’accueil

Autrement dit cela mettait surtout en avant l’historique premier service Framasoft, à savoir son vaste annuaire de logiciels libres (rebaptisé « Framalibre », en attendant lui aussi une substantielle et prochaine mise à jour). Quant à la forme, elle nous confiait depuis un certain temps ses envies de jeunesse, de fougue responsive, de Web sémantique…

Or, vous l’avez lu dans notre poisson du 1er avril, Framasoft est une galaxie en pleine expansion « afin d’amener un public toujours plus large à plus de liberté dans l’univers numérique ».

En effet, Framasoft, dix ans plus tard, c’est aussi Framakey, Framabook, Framablog, Framapad… en tout pas moins d’une vingtaine de projets ayant le Libre comme dénominateur commun. Il est d’ailleurs significatif que l’on parle désormais de Libre et non seulement de logiciels libres. Tous ces projets ont du coup été regroupés dans trois principales catégories, logiciels, cultures et services libres, plus claires et cohérentes pour le visiteur. Et puis aussi, voire surtout, Framasoft ce sont des hommes et des femmes qui travaillent bénévolement pour faire vivre et avancer tous ces projets au sein d’une communauté active et enthousiaste animée par une association. Nous avons également souhaité mettre plus en avant cet aspect humain, d’autant plus que nous existons avant tout à partir d’Internet.

C’est aussi pour cela que nous vous proposons l’interview de la principale responsable de cette nouvelle page d’accueil, peupleLà, pour en savoir plus sur le pourquoi du comment d’un tel choix.

Merci de votre attention. De votre confiance et fidélité aussi.

Si vous ne l’avez pas encore vue, voici notre nouvelle page d’accueil. N’hésitez pas à donner votre avis et rapporter des bugs dans les commentaires, car ici comme ailleurs tout est en mouvement.

— Pouhiou

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Bonjour peupleLà, peux-tu te présenter succinctement ? Qui se cache derrière ce pseudo ?

Bonjour. Je travaille comme éditrice dans les humanités numériques. Je suis également traductrice de l’anglais américain, entre autres activités. Derrière le pseudo se trouve une personne passionnée — et parfois perplexe — devant tout ce que les humains arrivent à créer individuellement ou collectivement : un rêve de liberté, des formes de société, ouvertes ou fermées, des œuvres d’art, des systèmes de pensée, des langages, des merveilles technologiques et des horreurs de toutes sortes, des jeux et des guerres… (on me souffle dans l’oreillette de *ne pas faire trop long*)

Alors Framasoft, tu y es entrée comment et pourquoi ?

Très simplement : un twitt > tester Framapad > des traductions > rejoindre Framalang > le projet Open Advice > rejoindre Framabook > rejoindre Framasoft > etc. En fait l’approche de Framasoft est très au point. Un petit appeau pour appâter les oisillons innocents, et le temps de se rendre compte de la manœuvre, on se retrouve embringué dans un truc sympathique et improbable. Il faut mettre en garde les jeunes personnes influençables : le Libre, c’est bien beau et séduisant, mais si on sait quand et comment ça commence, sait-on vraiment où cela va nous entraîner ?

Et que fais-tu de beau au sein du réseau ?

J’amène mon grain de sel et mes compétences là où elles peuvent être utiles. Je participe beaucoup aux traductions, et surtout à la phase de préparation des publications où je donne libre cours à mes tendances psycho-rigides en matière de langue française et d’ortho-typographie.

Cette nouvelle page d’accueil, on te l’a imposée ou tu étais volontaire ?

C’était ça ou le supplice des fourmis… Comme je l’expliquais plus haut, l’approche Framasoft est très bien rodée. Après leur recrutement, les nouveaux membres doivent passer par divers rituels initiatiques qui leur permettent progressivement de s’intégrer au groupe. Cela inclut un certain nombre d’épreuves dont je ne suis pas autorisée à parler publiquement. Comme le dit notre devise : « La route est longue, mais la voie est libre… »

Plus sérieusement, la page d’accueil ne m’a pas été imposée, elle s’est proposée à moi, parmi les nombreux projets en cours que j’ai découverts lorsque j’ai rejoint l’association. Ce projet était dans les cartons depuis longtemps et était devenu urgent : c’était donc une priorité pour l’année 2013. Des questions de choix de design et d’ergonomie restaient sans réponse, et comme ce sont des domaines sur lesquels, sans être une experte, j’ai quelques compétences, c’était le projet dans lequel il m’a semblé le plus facile d’entrer au départ. J’ai amené des propositions et de fil en aiguille, j’ai fini par soumettre une maquette qui a été validée par l’asso. Puis je me suis également chargée de l’intégration.

Explique-nous un peu ces nouvelles couleurs et cette mise en page radicalement différente de la précédente version. En quoi te semble-t-elle cohérente et ergonomique ?

Ce projet a vraiment été le moyen pour moi de découvrir Framasoft de l’intérieur : les personnes, les projets, le fonctionnement, le réseau… bref, le bazar ! Certains choix étaient déjà arrêtés : l’utilisation du framework bootstrap, le fait que cette page devait être un portail vers l’ensemble du réseau — et ne plus être principalement la page d’accès à l’annuaire des logiciels libres —, la présentation succincte de chaque site du réseau.

Il fallait donc trouver une forme qui parte de l’existant et qui rende compte de l’esprit « Frama » : le foisonnement, beaucoup d’envies dans beaucoup de directions, une histoire déjà longue dans laquelle je comprenais qu’il fallait trouver une sorte de fil conducteur. Être noob était un avantage, car je pouvais encore me placer de manière « naïve », comme quelqu’un qui découvre le réseau (ce qui était le cas).

Des discussions internes avaient permis de se rendre compte qu’il y avait en fait désormais trois axes Framasoft : les logiciels libres (le socle historique de Frama), la culture libre, et bien plus récemment, le cloud libre… ainsi que divers projets difficilement rangeables. J’ai donc très logiquement imaginé de regrouper les sites du réseau — les FramaTrucs — par axes, de créer des pseudo-pages pour chacun de ces axes et de proposer une navigation interne à la page pour limiter l’effet « scroll interminable » de la mort qui tue, dû à la présence de contenus nombreux. Le haut de la page permet aux habitués d’accéder directement aux contenus qui les intéressent. La deuxième pseudo-page présente la communauté, sans laquelle le Libre n’est rien. Suivent une pseudo-page pour chacune des catégories de FramaTrucs.

J’avais envie de mettre un peu de couleurs dans tout ça, et en même temps je suis plutôt fan de sobriété et de design épuré. Après plusieurs essais de gammes de couleur, j’ai proposé la version qui est actuellement en ligne, dans l’idée d’identifier aussi chaque axe par une gamme de couleurs qui lui serait propre, tout en gardant quelques repères historiques de l’identité visuelle de Framasoft : les pingouins mascottes, le bleu, très présent sur la plupart des sites existants, le titre « Framasoft » bicolore… j’ai pensé que je pouvais utiliser ce qui restait des couleurs primaires et secondaires : rouge, jaune et vert, pour les axes nouveaux qui ont émergé dans les activités de l’asso.

fillette visage peint

PeupleLà, encore toute petite, faisait déjà des essais de couleurs pour la page d’accueil

Il a également fallu réfléchir aux éléments de navigation : c’est une page portail, donc elle comporte énormément de liens et ce n’est pas évident à gérer. J’ai opté pour que ces éléments soient repérables, identifiables par la cohérence des couleurs et des symboles clairs, mais le plus discrets possible pour éviter d’alourdir trop cette page. Ce n’est peut-être pas la meilleure stratégie, mais j’ose espérer que les visiteurs s’approprieront ces codes de couleur. Les petits carrés de navigation interne ont l’avantage d’être utilisables aussi sur les diverses plateformes mobiles.

Et puis, cette page porte forcément la trace de mes préférences : je sais bien qu’on ne travaille pas pour les gens qui sont comme soi, j’en tiens compte, mais il se trouve que je fais partie de ceux qui ont tendance à pratiquer le terrible et terrifique et horrifique « effet rebond » quand ils atterrissent sur un site qui leur montre où aller et que faire à grands coups de boutons et de signes énormes qui disent We’re cool: we don’t make you think!

N’as-tu pas peur de dérouter les anciens visiteurs ?

Euh… peur ? quel mot ! Disons que ça m’ennuierait que cette page perturbe les anciens visiteurs au point qu’ils la rejettent. Je pense qu’on a tous tendance à avoir nos habitudes, et que ça n’est pas toujours agréable de devoir les changer du jour au lendemain. En même temps, le changement fait partie de la vie. Quand on bouge un espace ou dans l’espace, qu’on déménage ou qu’on voyage, ça déstabilise et on a besoin d’un temps pour prendre de nouveaux repères. J’espère donc que la période d’adaptation ne sera pas trop pénible pour les anciens visiteurs et qu’ils apprécieront le nouveau point de vue qu’on leur propose, qu’ils sauront y faire leur chemin.

remarques de style

Que reste-t-il à faire concrètement ? En modifiant ainsi l’accueil, n’est-ce pas le réseau entier qui va petit à petit se mettre au diapason ?

L’idée c’est un peu ça, oui. En même temps, il ne s’agit pas de créer une identité uniforme, style corporate. De toutes façons, même si on le voulait, ce serait impossible : Framasoft est vraiment beaucoup plus du côté « bazar » que du côté « cathédrale ». Ce que j’ai en tête, comme je le disais, c’est plutôt de donner un fil pour pouvoir s’y retrouver dans le bazar : pouvoir se perdre, flâner, découvrir, c’est super… mais pouvoir aussi trouver rapidement le chemin si on a une direction précise à l’esprit, c’est important aussi. Je participerai probablement à d’autres projets de ce type d’ici la fin de l’année, et peut-être que d’autres viendront apporter leur contribution. Qui sait ?

Un dernier mot ?

Une jolie citation extraite de L’ïle aux fleurs, « Libre est l’état de celui qui jouit de liberté. Liberté est un mot que le rêve humain alimente. Il n’existe personne qui l’explique, et personne qui ne le comprenne. »

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Crédit photo vagabondbloggerlicence CC-BY-NC-SA




Sensibiliser l’Économie Sociale et Solidaire aux valeurs du libre

Seeminglee - CC by-saL’économie Sociale et Solidaire, selon Wikipédia, “regroupe un ensemble de coopératives, mutuelles, associations, de syndicats et fondations, fonctionnant sur des principes d’égalité des personnes (1 personne 1 voix), de solidarité entre membres et d’indépendance économique.”.

Admettons que si cette définition porte en elle-même un certain flou, elle a le mérite de montrer qu’il s’agit d’institutions qui fonctionnent “autrement”. A tel point qu’on appelle souvent l’ESS le “tiers secteur” car les acteurs de l’ESS ne font pas partie du secteur public, mais ils marquent cependant une différence forte avec le secteur privé classique, en ce sens qu’il ne se fixent pas le profit comme objectif principal.

Or, il faut bien reconnaître à ce secteur un certain nombre de valeurs communes avec le logiciel libre et sa philosophie : une forme de démocratie dans les prises de décisions, et surtout une volonté de faire les choses ensemble, en coopération plutôt qu’en compétition. Le Framablog abordait déjà le sujet dans un texte publié par Bastien Sibille intitulé “Le temps de l’alliance”.

Il convient donc de s’interroger sur ce que ces deux mouvements, logiciels libres et Économie Sociale et Solidaire, peuvent s’apporter.

Cela tombe bien, car c’est justement le thème de la conférence organisée par l’AI2L le 9 juin prochain (inscription gratuite, mais fortement recommandée), à laquelle Framasoft participera.

Cela sera aussi l’occasion de présenter un cahier d’espérance qui “dresse un état des lieux des enjeux soulevés par le logiciel libre et leur pertinence pour l’économie sociale et solidaire, montre l’existence d’initiatives concrètes et propose des pistes pour renforcer les liens entre logiciels libres et ESS.

Quels sont les points de synergie et de divergence entre ces deux mouvements ? Comment pouvons nous “pousser” le libre dans les structures de l’ESS ? Quels apprentissages le mouvement du logiciel libre peut-il tirer de ces structures ? Quels (contre-)exemples pouvons nous citer en termes de ponts entre ces mouvements ? Comment convaincre l’économie “classique” que le libre et l’ESS sont créateurs de valeur(s) ?

Autant de questions auxquelles nous essaieront de répondre, mais sur lesquelles nous souhaiterions avoir vos avis…