Un Linux toujours plus cinéphile qui mériterait une palme

Le festival de Cannes vient de s’achever. J’étais tous les jours derrière les barrières pour assister à la montée des marches mais je n’ai pas vu passer de manchot (aux palmes d’or). Il l’aurait pourtant mérité tant est forte l’utilisation de GNU/Linux dans la profession.

Une double traduction Framalang (by Miss Daria and Mr Olivier). Le premier article expose la situation actuelle à Hollywood (et en France ?) tandis que le second demande à ce que GNU/Linux ne soit pas oublié dans les génériques de fin. Les illustrations sont issues d’une présentation accompagnant le premier article.

Linux et le cinéma 1

Linux 1er système d’exploitation à Hollywood

Linux #1 Operating System in Hollywood

Robin Rowe – février 2008 – LinuxMovies.org

Dans l’industrie cinématographique, Linux a gagné. Il fonctionne sur pratiquement tous les serveurs et postes de travail utilisés pour produire les animations et effets spéciaux. LinuxMovies.org s’est réuni chaque mois à Hollywood pendant des années, mais maintenant il se réunit rarement.

Linux est utilisé pour créer la quasi-totalité des super-productions dans les salles de cinéma aujourd’hui, les films produits par Disney / Pixar, DreamWorks Animation, Sony, ILM, et d’autres studios.

Linux est le système d’exploitation le plus populaire pour les films d’animation ou d’effets spéciaux à gros budgets, avec plus de 95% des serveurs et postes de travail des grosses compagnies d’animation et d’effets spéciaux. Les gens hors de l’industrie cinématographique, et même parfois du métier, ne se rendent pas compte que Linux est si important dans les grands studios. Linux est la norme à Hollywood et est considéré comme le nec plus ultra. Dans ce monde sans dessus dessous où Windows et Mac sont des systèmes d’exploitation minoritaires, les évangélistes de Linux auraient bien du mal à trouver encore quelqu’un à convertir. Le système d’exploitation libre construit par les gens pour les gens, a été adopté en premier lieu par les studios de cinéma.

Hollywood préfère Linux parce que, dans de bonnes mains, c’est meilleur, plus rapide et moins cher. Dans les grandes entreprises qui ont des milliers de serveurs et postes de travail, l’économie et l’efficacité massive de Linux est mieux ressentie. Dans les petites sociétés de production, Windows ou Mac sont souvent plus populaires, car l’économie d’échelle ne s’applique pas. Malgré cela, certaines petites maisons fonctionnent avec Linux principalement. Certaines sociétés de production utilisent un environnement mixte. Par exemple, South Park est produit en utilisant des stations de travail Mac et des serveurs Linux. Bien qu’étant le roi dans l’industrie cinématographique, Linux est rarement rencontré dans l’industrie de la télévision en raison de besoins informatiques beaucoup plus modestes.

Contrairement à Windows ou Macintosh, aucune société ne possède Linux. Les développeurs de nombreuses entreprises contribuent au code de Linux qui est disponible gratuitement et fonctionne sur tous types de matériel informatique. Des sociétés comme HP, Dell, IBM, Verari, BoxX, et d’autres construisent des systèmes Linux spécifiquement pour l’industrie du film.

LinuxMovies.org est un groupe de plus de 300 techniciens qui s’entraident pour soutenir Linux dans les applications de l’industrie du film et qui font progresser Linux dans la technologie du cinéma.

Linux et le cinéma 2

Lettre ouverte – S’il vous plait, n’oubliez pas Linux dans le générique de fin

Open Letter – Please Show Linux Credit at Movie Endings

Shannon VanWagner – 10 avril 2008

Aux : cinéastes qui utilisent GNU/Linux

Cher cinéaste respecté,

J’ai récemment lu un article sur la façon dont votre entreprise utilise le système GNU/Linux pour créer le contenu de vos films. J’ai été heureux d’apprendre cela parce que je suis moi-même utilisateur/amateur de GNU/Linux et j’aimerai voir GNU/Linux gagner plus de parts de marché, de sorte que partout plus de gens puisse profiter de ce merveilleux logiciel. Le truc vraiment génial avec GNU/Linux c’est sa structure, et le potentiel qu’il a d’évoluer continuellement pour devenir un système d’exploitation encore meilleur à l’avenir.

Je vous écris donc pour demander que vous citiez GNU/Linux lorsque les crédits défilent à la fin des films que vous faites avec GNU/Linux. J’ai l’habitude de voir certains crédits accordés à beaucoup de choses dans les films (et même des choses plutôt étranges d’ailleurs), mais je ne me souviens d’aucune mention du système d’exploitation GNU/Linux dans les films que j’ai vus récemment. Donc, voir un petit logo Tux et les mots  »Fait avec le système d’exploitation GNU/Linux » permettraient non seulement de montrer un peu de respect, oh combien mérité, à la grande masse de développeurs (et aux autres participants) qui rendent GNU/Linux possible tous les jours, mais permettrait aussi de promouvoir les idéaux du système d’exploitation libre (NdT : Free as in Freedom) connu sous le nom de GNU/Linux. Peut-être même que davantage de personnes pourraient bénéficier de GNU/Linux si les grands cinéastes mentionnaient qu’ils l’utilisent dans les crédits de leurs films.

Merci d’aider GNU/Linux et à la promotion de la liberté pour l’avenir de l’informatique.

Respectueusement,

Shannon VanWagner
Amateur enthousiaste de Linux et informaticien




Tentations cinématographiques sur internet ou le clic qui pouvait donner mauvaise conscience

Préparez pop-corn, bière et pizza… aujourd’hui, dans ma grande générosité, je vous invite au cinéma !

Mais il s’agit d’un cinéma un peu particulier puisque visible d’un seul clic de souris depuis votre navigateur connecté au Net. Cette lénifiante simplicité d’usage ne peut cependant masquer une réalité plus complexe qui peut mettre à mal votre sens moral…

The Corporation - Make a Donation

Tentation cinématographique 1 : The Corporation ou la tentation du prendre sans donner

Peut-être avez-vous laissé passer en salle cet excellent film documentaire The Corporation coincé qu’il était entre deux Pirates de Caraïbes et trois Spiderman ?

Qu’à cela ne tienne séance de rattrapage pour ne pas mourir idiot.

Il vous suffit de cliquer successivement sur les trois parties ci-dessous. Easy isn’t it ? Mais attention l’entrée est libre mais pas forcément gratuite (sauf si le décidez en ne donnant… rien !).

Voici ce qu’en disait Sébastien Delahaye, le 24 novembre 2006, sur le site des Ecrans (du journal Libération) :

Sorti discrètement fin 2004 sur les écrans français, le documentaire canadien The Corporation s’apprête aujourd’hui à vivre une nouvelle vie. L’un de ses co-réalisateurs, Mark Achbar, également producteur du film, a décidé de mettre en ligne la version complète et gratuite du film. Disponible en utilisant BitTorrent, le documentaire est téléchargeable en cliquant sur ce lien. La qualité est annoncée comme équivalente à celle d’un DVD, et le film profite, en bonus, d’un entretien de 40 minute avec le scénariste du film.

The Corporation est consacré à une critique des multinationales et contient des entretiens avec Noam Chomsky, Michael Moore, Milton Friedman et Naomi Klein. En 2004, le documentaire a remporté le Prix du public du Festival de Sundance. Mark Achbar encourage les internautes téléchargeant le film à faire un petit don, afin de rembourser les frais de production. « Nous avons déjà reçu 635 dollars en contributions. Elles vont de 2 dollars à trois dons très généreux de 100 dollars. Toutes sont très appréciées. »

Du coup on retrouve aussi bien le film sur YouTube que sur Dailymotion d’où est issue cette version sous-titrée française. Et il faut reconnaître que lorsqu’il s’agit de tels documentaires, la piètre qualité d’image n’est pas trop handicapante puisque c’est avant tout l’audio qui est privilégié.

The Corporation – Partie 1

The Corporation – Partie 2

The Corporation – Partie 3

On comprend bien les motivations des auteurs qui, de par le sujet même du film, jugent à juste titre que sa diffusion passe avant son exploitation économique. Mais, tout de même, peut-on tranquillement le regarder sans rien faire (ne serait-ce qu’un mail de remerciement aux auteurs dans un anglais approximatif) alors qu’ils cherchent uniquement à rentrer dans leur frais puis éventuellement trouver des fonds pour un prochain film ?

Pour ce qui me concerne j’ai donné 5 € au nom de Framasoft.

The Corporation - Make a Donation

Tentation cinématographique 2 : Stage6 ou la tentation du voir sans se faire prendre

D’un simple clic depuis votre navigateur lancez dans la seconde, en plein écran, et en haute définition des films en version française comme Les Inflitrés, OSS 117 : Le Caire, nid d’espions, Before Sunset, Miami Vice ou encore Dead Man.

Est-ce possible ?

Réponse : Oui. Cela s’appelle Stage6, et si ça reste en l’état (ce qui m’étonnerait) ça risque de faire autant de bruit dans l’industrie cinématographique que Napster pour l’industrie musicale. Tel YouTube ou Dailymotion il s’agit d’une plate-forme vidéo de plus à ceci près que via un plugin DivX (propriétaire) le streaming est de bien meilleure qualité et permet le plein écran avec un confort plus que correct.

Est-ce légal ?

Réponse : Non (of course !). Mais à la différence du peer-to-peer vous ne risquez a priori absolument rien puisque vous visionnez une simple page web et ne conservez rien sur le disque dur votre ordinateur. Autre différence vous n’êtes pas obligé d’attendre le téléchargement intégral du film puisqu’il se charge en mémoire au fur et à mesure de la lecture.

Ajoutons que vous pouvez proposer le player vidéo intégré sur votre propre site ou blog exactement comme ce que je viens de faire avec Dailymotion et The Corporation. C’est délirant rien que d’y penser mais j’aurais donc pu carrément mettre Les Infiltrés en version française à même ce billet blog si je ne sais quelle mouche m’avait piquée !

Les coupables légaux clairement désignés sont Stage6 qui met (sciemment ?) un certain temps à effacer les fichiers incriminés (c’est tout de même pas compliqué de regarder tous les jours les gros fichiers qui ont été uploadés pour faire le tri) et les membres inscrits qui les mettent sciemment en ligne (dont je me pose la question de la motivation).

Quant aux coupables moraux ce sont vous et moi si vous vous faites spectateur d’un de ces films indûment mis en ligne. Et comme Stage6 est à ma connaissance le premier site à lever quasiment toutes les barrières de la lecture vidéo sur internet (temps, qualité et… peur du gendarme), on se retrouve en quelque sorte seul avec notre conscience. Adieu répression et bonjour éducation…

Un autre coupable ce serait peut-être moi qui sous couvert de faire de l’info se retrouve peut-être indirectement ici à verser dans, argh, l’apologie du crime ?! Pas forcément parce que c’est tout de même intéressant de faire remarquer que la technologie de lecture vidéo sur internet est proche d’une certaine maturité (il n’y manque guère plus que des formats libres). Et puis comme toujours avec ces plate-formes de partage vidéos, musicales ou autres, on n’y trouve pas que des ressources illégales ce qui interdit de jeter le bébé avec l’eau du bain.

C’est du reste avec Route 66, un road movie allemand qu’il est tout à fait légal de visionner puisque sous licence Creative Commons BY-NC-SA (un pionnier du genre !) que je vous invite à découvrir Stage6.

Et l’on est ainsi ramené à la tentation précédente puisqu’ils cherchent aussi à lever des fonds pour réaliser leur prochain film The Last Drug.

Pour ce qui me concerne j’ai là encore donné 5 € à l’équipe du film au nom de Framasoft.

Conclusion

Ce billet aurait aussi pu s’intituler « L’article qui valait 10 € ». C’est d’ailleurs la somme que je demande à ceux qui vont me contacter en privé pour que je leur donne directement les liens Stage6 des films cités ci-dessus 😉




Elephants Dream en version française

—> La vidéo au format webm

Je suppose que vous êtes nombreux à déjà connaître le court métrage en images de synthèse Elephants Dream sorti officiellement, non pas sur vos écrans mais sur internet, le 18 mai 2006.

Conçu dans le cadre du projet Orange Open Movie, sa particularité est d’avoir été réalisé principalement avec des logiciels libres dont en tout premier chef l’excellentissime Blender, dans le but d’évaluer leurs capacités dans le milieu du cinéma professionnel. Le film ainsi que l’ensemble des fichiers source et matériaux ayant servis à sa réalisation sont disponibles sous licence Creative Commons BY (source Wikipédia).

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’expérience est une franche réussite. Pour s’en rendre compte au mieux les heureux possesseurs d’une ligne haut débit téléchargerons la version haute définition telle que proposée sur le site du projet (815 Mo). Emotions visuelles garanties.

En voici le pitch (toujours Wikipédia) :

Elephants Dream est une petite histoire mettant en scène deux personnages, Emo et Proog, dans un monde étrange.
En effet, ce dernier est modelé par les pensées des deux personnages. Proog, l’aîné, est émerveillé par ce monde et ses mystères; Emo, de son côté, est lassé de son environnement. On assiste donc à une confrontation entre ces deux visions, que l’on peut élargir à une opposition entre la nature et la technologie.

Ce que j’ignorais à ce jour c’est la mise à disposition d’une version française réalisée avec maestria par le webdalex.net. Merci pour eux. C’est aussi ça la puissance collaborative des ressources sous licences libres 😉

PS : Par contre je n’ai trouvé que le format Flash sur le webdalex (celle-là même qui vous est proposée en streaming sur ce billet). C’eut été également intéressant de le mettre à disposition sous un format plus ouvert et de meilleure qualité (le même que sur le site officiel en fait). Si ça n’est qu’une question de bande passante sachez que nous sommes là et que nous pouvons certainement faire un miroir du document (avant qu’il ne se retrouve de toutes les façons sur notre Framatorrent pour le moment encore en chantier).




The Urban Tale bientôt sur vos écrans

Je sais pas vous mais moi, à regarder la bande-annonce, je brûle d’impatience de voir (enfin) arriver la sortie de The Urban Tale (ndt : le conte urbain).

Initié par Lacrymosa Industry et accompagné par ses amis de la communauté Copyleft, il s’agit d’un projet de film d’animation 3D ayant pour vocation de promouvoir l’art libre (et sa licence éponyme).

En voici le pitch : Maud, une jeune artiste, prend le dernier métro. La station est déserte. Elle s’installe tranquillement dans une rame vide alors qu’un jeune homme étrange vient s’assoir face à elle et lui offre un écouteur de son baladeur, le temps d’un voyage…

En attendant on peut déjà en écouter et/ou télécharger la superbe musique (libre bien entendu) sur Dogmazic (ex Musique-Libre.org, je m’excuse mais je n’arrive pas encore à m’y faire). Une fois de plus j’apprécie beaucoup Delgarma et son morceau Libre comme l’air à l’écoute ci-dessous (j’ai pas pu résister) mais les autres sont pas mal non plus.

Euh… d’ailleurs à ce propos et sans vouloir démarrer un troll flameware, j’aimerais bien savoir pourquoi on peut lire ceci sur le site du projet : Retrait temporare de l’album, pour cause de mésentante totale avec le site Jamendo et sa vision de la liberté.