Pour que la démocratisation du logiciel libre ne soit pas un rendez-vous manqué

Extranoise - CC by« …ils auraient tout aussi bien fait d’être restés sous Windows. »

Voici un sujet souvent traité ici comme ailleurs : la risque de dilution de certaines valeurs du libre dans son processus en marche de démocratisation.

Parce que si le nouvel utilisateur de logiciels libres est avant tout préoccupé par son propre confort matériel (pris dans tous les sens du terme) alors il se pourrait bien que l’occasion offerte devienne un rendez-vous manqué[1].

De la domination de GNU/Linux pour de mauvaises raisons

GNU/Linux World Domination for the Wrong Reasons

Bruce Byfield – 11 mars 2008 – Datamation
(Traduction Framalang : GaeliX)

A chaque fois que j’entends les gens parler des opportunités qu’a GNU/Linux de devenir de plus en plus populaire, je me souviens d’une réflexion de Tommy Douglas[2], le social-démocrate qui est devenu un héros pour la création de la couverture sociale universelle au Canada : « Si je pouvais appuyer sur un bouton et gagner un million d’électeurs qui n’ont pas compris ma politique », a-t-il dit, « je n’appuierais pas sur ce bouton ». Il voulait dire par là qu’il ne faisait pas de la politique simplement pour être élu, mais pour amener d’autres personnes à partager ses idéaux – et qu’il était déterminé à ne pas perdre de vue ses objectifs à long terme tout en poursuivant ceux à court terme.

Cette reflexion a du sens pour moi parce que, de plus en plus, dans la hâte de s’attribuer des parts de marché, beaucoup de gens semblent perdre de vue que l’objectif de GNU/Linux et des logiciels libres n’est pas en soi d’être populaire, mais de faire accepter un ensemble d’idéaux à une plus grande audience.

A la base, le logiciel libre est là pour aider les utilisateurs à prendre le contrôle de leurs ordinateurs afin qu’ils puissent participer sans entrave aux communications numériques sur les réseaux et Internet. Il s’agit de pouvoir installer un logiciel librement, plutôt qu’encadré par un fabricant. Il s’agit de pouvoir utiliser votre ordinateur comme vous le voulez, plutôt que d’en céder le contrôle à des boites noires installées par les éditeurs de logiciels sans votre autorisation.

On pourrait qualifier cet objectif d‘activisme de consommateurs si cela vous fait plaisir, mais une description plus adéquate serait extension de la liberté d’expression, et peut-être même extension de la liberté d’association, qui sont des droits fondamentaux sur lesquels les sociétés industrielles modernes sont censées être construites.

Toutefois, ce sont rarement ces objectifs qui sont décrits par les bloggers et chroniqueurs quand ils évoquent les possibilités que GNU/Linux devienne plus populaire. Selon eux (et leurs critères n’ont pas beaucoup évolués entre 2002 et 2008), ce dont ce système d’exploitation a besoin c’est de plus d’applications commerciales, d’un meilleur support matériel, de l’amélioration de l’interopérabilité avec Windows, et de plus de machines pré-installées. Et quand ils évoquent l’embellie dans l’utilisation de GNU/Linux pour cause de résistance à Vista, ils vont plus se servir du mot « libre » (NdT : free en anglais) pour parler de prix ou de coût total d’acquisition, que pour parler de politique ou de philosophie.

Ils abordent le sujet, en résumé, d’un point de vue business ou technique, plus fondé sur la facilité que sur les idéaux. Et, sur le court terme, il n’y a rien de vraiment gênant là dedans (même si je ne peux m’empêcher de penser que l’interopérabilité avec Windows est l’une des excuses pour le tristement célèbre accord Microsoft-Novell en novembre 2006).

Ceci dit, j’apprécie l’excellence technique autant que tout un chacun et si tout ce que vous souhaitez est une excellente alternative à Windows, alors OS X fera votre bonheur (et peut-être plus encore, d’après certains). Comme GNU/Linux, c’est un sytème dérivé d’Unix mais dont la facilité d’utilisation est inégalée. Si votre priorité est la performance technique, le fait qu’il soit propriétaire ne devrait pas trop vous poser de problèmes.

De la même façon, si les graticiels vous intéressent, il y a suffisamment d’applications à disposition pour que vous n’ayez jamais à payer un cent, sans parler d’Acrobat ou des lecteurs Flash qui sont téléchargeables gratuitement.

En fait, au moins autant de gens se tournent vers ces solutions de rechange que vers GNU/Linux du fait de leur ressentiment envers Windows. Sans trop réfléchir, je pense à au moins une douzaine de consultants qui distribuent des solutions de serveurs libres basées sur Drupal ou Joomla et qui utilisent OS X sur leurs ordinateurs portables.

De la même manière, il vous suffit de jeter un coup d’œil sur les forums des principales distributions comme Fedora ou Ubuntu pour voir que les utilisateurs sont plus intéressés par obtenir les pilotes vidéos propriétaires que d’avoir le contrôle de leurs ordinateurs. Après tout, les pilotes propriétaires sont disponibles, gratuitement, tout comme les pilotes libres qui le sont par choix éthique, alors pourquoi ne pas les utiliser, surtout quand ils sont technologiquement plus au point ? J’ai même vu certains utilisateurs reprocher à Fedora de ne pas fournir les pilotes propriétaires dans ses dépôts.

Il ne leurs viendrait jamais à l’esprit que le faire serait contraire à la politique de Fedora de ne mettre à disposition que des logiciels libres. Avec ces utilisateurs, l’avantage à court terme d’avoir des pilotes propriétaires techniquement supérieurs l’emporte sur l’éthique de la liberté. D’ailleurs, la plupart de ceux qui se plaignent semblent ne jamais avoir entendu parler des idéaux défendus par les logiciels libres. Pas plus qu’ils ne se fatiguent à écouter quand ces idéaux sont évoqués.

Certes, certains d’entre eux utilisent temporairement les pilotes propriétaires en attendant que des pilotes libres performants soient disponibles. Mais l’attitude générale donne à penser qu’ils n’ont aucune compréhension des objectifs à long terme. Peut-être qu’ils pourraient aider à augmenter suffisamment le nombre d’utilisateurs GNU/Linux pour encourager les fabricants à mettre à disposition des pilotes libres, mais je crains que leur contribution réelle ne fasse que conforter les fabricants dans leurs pratiques habituelles. En terme de bénéfice à long terme, pour eux-mêmes ou pour les autres, ils auraient tout aussi bien fait d’être restés sous Windows.

On retrouve le même manque de perspective dans d’autres raisons à court terme d’utiliser GNU/Linux. Toute personne ayant le sens l’équité se doit de s’interroger sur Microsoft ou tout autre logiciel en situation de monopole. Bien que le refus ou la règlementation des monopoles puisse conduire à des victoires à court terme, sur le long terme, de telles attitudes ou efforts font très peu de différence. Détruisez un monopole, et un autre se précipitera pour combler la brèche. Plus important encore, qu’importe la société qui a le monopole, il y a de fortes chances qu’elle soit propriétaire.

« Le problème quand on parle des monopoles », m’a dit il y a quelques années Peter Brown, directeur exécutif de la Free Software Foundation: « C’est qu’on laisse à penser que si il ne s’agissait pas d’un monopole, si il y avait de la concurrence entre les sociétés propriétaires, alors cela ne nous poserait pas de problème. Mais c’est faux, ce ne serait pas satisfaisant notre point de vue. »

Et Brown de continuer, « Nous ne voulons nous battre pour une victoire à court terme, car cela focalise les gens sur de mauvaises questions. Nous avons toujours eu à cœur de nous concentrer sur les plus gros problèmes, de façon à ce que si des gens s’orientent vers les logiciels libres, ils les fassent pour de bonnes raisons. »

Ou, comme Richard Stallman me l’a expliqué en 2007, « L’objectif du mouvement logiciel libre est de vous donner le contrôle du logiciel que vous utilisez. Ensuite, si vous voulez le rendre plus puissant, vous pouvez travailler à le rendre plus puissant ».

Oubliez ces priorités, et ce n’est même pas la peine de vous ennuyez à configurer un poste de travail ou un portable sous GNU/Linux. Vous avez perdu de vue ce qui est important et différent.

Comme Peter Brown a déclaré au nom de la Free Software Foundation, « A la fin de la journée, nous ne cherchons pas à être l’organisation la plus populaire du monde. Beaucoup d’organisations examinent leur situation et se disent : Quelle est la meilleure façon d’être en avance sur les autres ? Comment allons-nous composer avec notre ligne de conduite pour réaliser quelque chose, pour devenir plus populaire et réussir ? Mais quand vous avez un chef de file comme Richard Stallman, ces considérations ne sont jamais de mise. Il n’y a pas de considérations à court terme. Notre travail consiste élever le logiciel libre au statut de question éthique. Et à partir de là, nous pouvons aller de l’avant ».

Voir GNU/Linux passer de l’ombre à la lumière est passionnant, aucun doute là dessus. S’impliquer dans cette transformation l’est plus encore. Pourtant, dans la joie rebelle de regarder ces paradigmes évoluer, il nous faut prendre en compte que l’acceptation se fait parfois à un prix trop élevé. Il est vrai qu’insister pour que l’éthique de partage à la base de ce système d’exploitation fasse partie de son succès peut retarder ou même de mettre fin à ce même succès. Pourtant si cette éthique ne survit pas ce succès ne vaudra rien.

Notes

[1] Crédit Photo : Extranoise (Creative Commons By)

[2] NdT : Tommy Douglas sur Wikipédia.




La meilleure publicité pour Linux ?

Un site anglophone vient tout récemment de recenser ce qu’il considère comme les dix meilleures publicités audiovisuelles pour GNU/Linux. C’était avant le premier avril et l’excellent poisson de la BBC sur les pingouins volants obligés de s’adapter pour cause de réchauffement climatique.

L’occasion était trop belle pour un sympathique détournement youtubesque donc voici le résultat :

Voilà qui fait merveilleusement écho à notre petite mascotte, le pingouin volant que nous devons à LL de Mars 😉

Mascotte Framasoft - LL de Mars - Art Libre




Les élèves de Genève sous Linux à la rentrée prochaine

Reprise d’un article de la Tribune de Genève. Histoire de se donner du baume au cœur après la triste nouvelle concernant la normalisation du format OOXML (le plus triste dans cette histoire ce sont surtout les conditions de cette normalisation).

On patine encore un peu sur l’exercice difficile de la définition d’un logiciel libre mais il y a des choses qui font vraiment plaisir à lire. Voici en tout cas une administration scolaire qui se targuera plus tard d’avoir fait partie des premières à franchir le pas.

Et pendant ce temps-là en France, c’est l’inertie. Une inertie qui n’est pas perdue pour tout le monde…

Copie d'écran - Tribune de Genève

Le DIP met le cap sur les logiciels libres

Luca Sabbatini – 02 avril 2008 – Tribune de Genève
URL d’orgine du document

Dès la rentrée de septembre 2008, les ordinateurs des écoles genevoises auront migré vers des programmes gratuits. Explications.

Vive les logiciels libres ! Au Département de l’instruction publique (DIP)[1], le mot d’ordre est d’actualité. A la prochaine rentrée scolaire, en septembre 2008, les quelque 9000 ordinateurs des écoles du canton vont définitivement abandonner le système d’exploitation payant Windows pour migrer sur son concurrent gratuit Linux. Et ils n’utiliseront plus que des programmes ouverts. Un changement qui prend des allures de petite révolution dans l’administration cantonale genevoise.

Un logiciel libre, qu’est-ce que c’est? On le dit libre, par opposition à propriétaire. On le dit aussi ouvert, car son code de programmation reste accessible à tous et peut être librement modifié (en anglais «open source). Pour simplifier, il s’agit d’applications informatiques développées non par une société dans le but de les commercialiser, mais par une communauté de programmeurs. Qui codent pour le plaisir, pour se faire la main ou pour encourager la qualité.

Gratuits et multiplateformes (Windows, Mac, Linux), constamment mis à jour, testés et améliorés, les logiciels libres concurrencent avantageusement les coûteux programmes des grandes firmes d’informatique. Ainsi, OpenOffice est-il un parfait équivalent de Microsoft Office, alors que Gimp remplit toutes les fonctions du Photoshop d’Adobe (lire ci-dessous).

Pourquoi passer aux logiciels libres? Gratuits, efficaces, pédagogiques, «ils n’ont que des avantages», assure Manuel Grandjean, directeur du Service Ecoles-Médias du DIP et à ce titre maître d’oeuvre de la migration du département vers l’open source. D’une part, ils offrent de quoi satisfaire le plan d’économie du Conseil d’Etat, dont la mesure 28 préconise de «promouvoir les logiciels libres» dans l’administration. Mais il ne s’agit en aucun cas d’une solution au rabais. «Nous avons choisi les logiciels libres pour leurs qualités», insiste Manuel Grandjean.

On trouve, analyse-t-il, «une vraie convergence» entre les bases de l’enseignement pratiqué au DIP et les logiciels libres. Par leur développement communautaire, ces derniers «encouragent le partage et la démocratisation des savoirs, ainsi que l’autonomie dans l’acquisition des compétences».

Autre atout non négligeable: les élèves peuvent travailler chez eux en utilisant gratuitement les mêmes programmes qu’à l’école, ce qui «renforce l’égalité des chances», estime Manuel Grandjean. Et puis, souligne-t-il avec un brin d’ironie, «on évite ainsi de fournir des clients captifs aux grosses sociétés informatiques»…

Qu’en est-il à l’usage? Au Collège de Candolle, on a anticipé les directives du DIP. Après des années de «dual boot, c’est-à-dire d’ordinateurs équipés d’un double système d’exploitation Windows/Linux, les machines tournent désormais exclusivement sous Ubuntu, une «distribution» de Linux.

«Il a fallu un temps d’adaptation», concède Jean-Daniel Gavillet, qui est en charge du parc informatique à Candolle, «mais c’est bénéfique pour tout le monde». L’avantage n’est pas que financier, insiste l’informaticien. «D’un point de vue pédagogique, c’est un plus considérable.» Et comme les logiciels libres adoptent des formats ouverts, privilégiant «l’interopérabilité», ils devraient mieux vieillir que les autres.

Notes

[1] Le DIP a produit un DVD contenant sa sélection de logiciels libres. Téléchargez-le !




Le deuxième effet kiss cool du logiciel libre

Une courte traduction[1] sous la forme d’un témoignage sans prétention qui illustre bien la mise en relation, internationale et dans un certain état d’esprit, que permet et induit le logiciel libre.

C’est Ubuntu qui est mis en valeur ici (et en France on n’est pas en reste d’ailleurs avec le très convivial et compétent Ubuntu-fr) mais les vertus et attitudes évoquées ici valent je crois pour l’ensemble de la communauté.

Au delà du fait d’avoir à disposition des programmes de grande qualité, le logiciel libre c’est aussi ce petit supplément d’âme que d’aucun comme moi apprécie tout particulièrement…

Copie d'écran - DThomasDigital

L’effet secondaire (positif) de l’utilisation d’Ubuntu

The Unexpected (good) side effect of using Ubuntu

David Thomas – 24 mars – dthomasdigital.wordpress.com

Je suis un adepte d’Ubuntu, je fais parti de ces convertis depuis deux ans maintenant et Ubuntu a répondu à toutes mes attentes en matière d’informatique. Même les jeux sur Ubuntu commencent à être matures et je remarque que j’ai remplacé Wine au profit de jeux disponibles directement sur Linux. Je connais bien désormais la puissance d’Ubuntu et j’utilise de nombreuses applications critiques dont dépend mon entreprise sur cette même plateforme.

Puis il est arrivé une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Lentement mais sûrement à mesure que je m’impliquais dans la communauté Ubuntu j’ai appris beaucoup de choses sur le vaste monde qui m’entoure en apprenant à connaître des gens et des cultures de divers horizons. J’ai commencé ce blog puis j’ai intégré le Planet Ubuntu Users. Ceci m’a permis de rencontrer gouki, je crois bien qu’il vient du Portugal. C’est lui qui est en charge de Planet Ubuntu Users, j’adore son site, il est simple mais fantastique.

Un jour mes billets cessent d’apparaître sur le Planet. En en cherchant la cause j’ai découvert que je n’étais pas le seul dans ce cas, parmi les autres personnes il y avait Isabelle Duchatelle qui vient de France. C’est une personne d’une grande finesse et j’ai appris plusieurs petits trucs grâce à ces billets. Après quelques échanges d’e-mails on a trouvé la source du problème et nous étions de retour sur le Planet.

Peu après ça mon implication dans le Ubuntu Users Group près de chez moi s’est accrue et en posant des questions à droite à gauche j’ai échangé quelques courriers avec le légendaire Jono Bacon de Grande Bretagne. C’est une personne qui est toujours prête à aider et à vous faire découvrir un groupe dont vous n’aviez jamais entendu parler. Pour moi qui adore la musique, rien que ça rendait nos échanges intéressants.

Grâce à Ubuntu je me suis retrouvé impliqué dans Software Freedom Day, la Document Freedom Day et dans l’Open Discussion Day. J’y ai fait la connaissance de gens venant du Nigéria, de Malaisie, d’Inde, d’Amérique du Sud et encore plein d’autres pays. Ce qui m’est arrivé à une échelle plus petite est tout aussi incroyable. Notre Ubuntu Users Group local est devenu un groupe officiel et nous avons commencé quelques projets avec succès. J’ai aussi été impliqué avec les équipes américaines et j’ai fait la connaissance de gens géniaux comme Aaron Toponce.

Soit, mais alors de quel effet secondaire s’agit-il ? Et bien, lorsque j’utilisais Windows j’étais comme dans un cocon à trimer chaque jour et une chose est sure c’est que je me suis jamais intéressé au blog de Bill Gates comme je m’intéresse aujourd’hui à celui de Mark Shuttleworth et même si j’adore les autres distributions Linux (je vis au Nouveau Mexique et Gentoo aura donc toujours place à part dans mon cœur) Ubuntu m’a attiré dans une communauté, une communauté de gens qui veulent vraiment rendre l’informatique libre et ouverte.

C’est une communauté qui traite les débutants avec autant de respect qu’elle traite ses membres de la première heure. J’ai vraiment beaucoup appris durant ces deux dernières années et cette année je ferai une présentation à Ubuntu Live (hey les gars qui s’occupent d’Ubuntu Live, vous pensez pas que vous pourriez revoir le prix de l’inscription ?), ça sera l’occasion pour moi de serrer des mains et de remercier la communauté dont je suis tombé amoureux. Alors oui, je dirais que c’est un effet secondaire plutôt positif pour un gars comme moi qui ne savait même pas situer le Nigéria sur une carte il y a à peine deux ans.

Notes

[1] Merci à Olivier (from Fralamang) pour la traduction.




Passer à Windows Vista et MS Office 2007 coûterait 150 millions d’euros à l’éducation

150 milions d’euros, autrement dit 1 milliard de francs, c’est l’ordre de grandeur de ce qu’il en couterait à l’école française (ou au contribuable, c’est comme vous voulez) si tous les ordinateurs du parc informatique des établissements scolaires devaient adopter le nouveau système d’exploitation Windows Vista et la suite bureautique qui va avec, MS Office 2007.

C’est entre autres choses très intéressantes, ce que j’ai retenu de l’étude Rôle des états et positions dominantes dans le secteur informatique qui vient d’être publié et dont je ne saurais trop vous recommander la lecture (voir extrait du communiqué ci-dessous).

Ce document est certes orienté puisqu’il souhaite par là-même faire prendre conscience aux pouvoirs publics de leurs responsabilités dans ce domaine. Mais il est on ne peut plus sérieusement documenté avec de nombreuses références citées et chiffrées.

J’ajoute que :

  • Ce prix est l’hypothèse basse de l’étude ! (pour l’hypothèse haute cela avoisine les 200 millions d’euros)
  • Ce prix ne tient pas compte du coût matériel engendré par l’opération sachant que ces deux logiciels exigent des ordinateurs puissants et donc récents.
  • Ce prix ne tient pas compte du coût social lié au fait que les familles risquent alors de s’équiper des mêmes logiciels que l’école de leurs enfants pour être au diapason.

Combien de projets éducatifs libres francophones pourrions nous soutenir avec cette somme-là ? Combien de personnes pourrions-nous former à l’usage des logiciels libres avec cette somme-là ? Combien d’emplois dans le libre francophone éducatif (développement, maintenance, services…) pourrions-nous créer avec cette somme-là ? etc.

Au risque de me répéter voici mon crédo : Les écoles ne devraient pas passer à Windows Vista et MS Office 2007 alors que le système d’exploitation GNU/Linux et la suite bureautique libre OpenOffice.org sont prêts à prendre le relai.

Etude - FFII France - AsSoLi

Extrait du communiqué de presse

Bruxelles, le 19 mars 2008

Dans une étude envoyée à plusieurs membres du Parlement européen, la FFII France et l’AsSoLi, Associazione per il Software Libero, mettent en lumière les responsabilités des différents pouvoirs publics dans la perpétuation des positions dominantes dans le marché des technologies de l’information.

L’existence de monopoles dans le secteur informatique et l’abus des positions acquises par les grands éditeurs de logiciel ne datent pas d’hier. Néanmoins, souvent par ignorance ou incompétence, les décideurs politiques continuent à agir contre les intérêts de la collectivité.

Il est important de documenter ces comportements de façon approfondie. C’est le pari que s’est lancé Antonio J. Russo, auteur de l’étude "Le rôle de l’Etat dans la constitution des positions dominantes dans le secteur informatique", dont l’AsSoLi et la FFII France souhaitent aujourd’hui diffuser le travail.

Paolo Didoné, Président de l’Associazione per il Software Libero déclare : « Nous espérons pouvoir sensibiliser les autorités nationales et européennes quant aux dangers des choix politiques effectués jusqu’à présent dans le secteur des TIC. Il est nécessaire aujourd’hui de procéder à un changement radical afin de respecter le principe de liberté d’initiative économique, en favorisant l’économie du logiciel libre et en mettant fin aux aides publiques destinées à renforcer les positions dominantes des principaux éditeurs de logiciel propriétaire. »

Le document expose divers arguments, parmi lesquels on peut souligner :

  • la stratégie fiscale de Microsoft et son impact négatif dans la majorité des pays européens ;
  • la multiplication des marchés publics hors la loi ;
  • le rôle de l’éducation nationale dans le développement d’une hégémonie culturelle ;
  • la diminution des emplois chez les grands éditeurs de logiciel propriétaire ;
  • le profit excessif dérivé de l’imposition de certains produits aux consommateurs.



Largage de liens en vrac #2

Hamed Saber - CC byVu le succès fou rencontré par mon premier largage de liens, je réitère l’opération en réussissant l’exploit d’être encore plus mal classé que le précédent. J’en rappelle le principe : ils ne sont pas testés (et ne sont donc mentionnés qu’à l’intuition), ne figurent pas encore dans l’annuaire de logiciels libres de Framasoft et sont souvent des nouveautés[1].

  • DreaMule : Un nouveau client eMule qu’il parait qu’il est bien.
  • Open Source Web Chat : Un petit module de chat plutôt sexy (Javascript, PHP, MySQL), autonome ou intégré à des forums comme phpBB ou PunBB.
  • OpenX : Changement de nom (ex Openads) pour cette plate-forme complète de gestion de la publicité sur vos sites web (PHP, MySQL). Devrait intéresser le monde de l’entreprise.
  • WordFlashReader : Un logiciel qui facilite la lecture des fichiers .txt, .html ou encore .pdf en flashant le texte à la vitesse désirée, en marquant la ponctuation, etc. Si vous voulez m’en faire un retour dans les commentaires, vous êtes les bienvenus (Windows et Linux).
  • Eqonomize : Un logiciel de comptabilité pour Linux (KDE) qui a ses adeptes.
  • PureEdit : Je ne sais pas vraiment si on a vraiment besoin d’un nouveau CMS. Celui-ci est bien présenté en tout cas mais à vous de me dire si il apporte quelque chose de plus que les autres.
  • Fastladder : Un puissant aggrégateur de fils RSS en ligne qui passe sous licence libre (MIT).
  • OpenSource FLV Player : Comme son nom l’indique un lecteur libre de fichiers .flv (les mêmes que les vidéos YouTube par exemple).
  • GmailAssistant : Un petit notificateur écrit en Java, utile si vous possédez plusieurs comptes Gmail.
  • Galleria : Une très jolie manière de présenter des photos sur un site web (en Javascript).
  • TorrentFlux : Torrentflux est un client BiTorrent disposant d’une interface web et pouvant de ce fait être administré à distance (nécessite LAMP).
  • Preload : Spécial Ubuntu. Comme son nom l’indique vaguement, il s’agit d’un programme qui permet de lancer un certain nombres d’applications beaucoup plus rapidement en gérant la mémoire à partir de vos propres statistiques d’utilisateur. Il est ainsi dit sur le site qu’OpenOffice.org et Firefox se lancent deux fois plus rapidement avec Preload.
  • Podcast in a Box : Une petit boite noire (Ubuntu inside) qui permet a priori de faire très simplement du podcast avec une clé USB en particulier en milieu scolaire. Si j’ai bien compris le prof programme son enregistrement ou vient directement avec son enregistrement déjà effectué sur sa clé USB, puis les étudiants mettent leur propre clé USB et récupère le podcast du prof. L’idée ce serait de s’affranchir de toute technicité puisque celle-ci est gérée par la box.
  • Gobby : Gobby est un éditeur de texte collaboratif en temps réel. Présent directement dans la distribution spéciale éducation d’Ubuntu (Edubuntu) et on comprend bien pourquoi. Disponible également sous Windows.
  • Umbraco : Encore un CMS, oui, d’accord, mais celui présente l’incongruité l’originalité de reposer sur la technologie Microsoft .NET.
  • SoloWiki : Un éditeur spécial Wikipédia qui permet de créer et prévisualiser du texte en utilisant la syntaxe Médiawiki. En Java et surtout utile pour travailler ses articles Wikipédia en n’étant pas connecté.
  • MindTouch Deki Wiki : Une plateforme de wiki pour les communautées et les entreprises. L’interface est particulièrement soignée contrairement à la plupart des autres moteurs wiki.
  • GlassBox : Très esthétique. Un javascript permettant de faire afficher des fenêtres "glacées" sur vos pages web un peu comme avec du Flash (sauf que c’est pas du Flash justement !).
  • DVD Rip : Un logiciel libre un peu particulier puisqu’il s’utilise en surcouche d’un (excellent) logiciel gratuit, à savoir DVD Shrink. Permet de ripper on ne peut plus facilement vos DVD pour en faire des copies dans l’espace de stockage de votre choix (par exemple un disque dur externe). Avec la possibilité de retirer les langues que vous ne souhaitez pas, les bonus, etc. d’où un gain conséquent de place. Uniquement Windows.
  • VirtualBox : On entend de plus en plus parler de cette solution pour créer des machines virtuelles. Se décline en deux versions dont une est libre. Cf le tutoriel de Zebulon.fr. La société vient récemment d’être rachetée par Sun, c’est vous dire !
  • andLinux : Ici ce n’est plus de la virtualisation, c’est mettre directement Ubuntu dans son Windows comme si c’était une application de plus de son bureau Windows. C’est assez étonnant et ça peut faire découvrir GNU/Linux au béotien. Je reste a priori assez circonspect quant à sa réelle utilité mais d’autres sont plus enthousiastes (et si vous voulez tester la chose je vous conseille cette page d’explications).
  • Todo.txt : On aime aussi la ligne de commande à Framasoft. Voici un gestionnaire de tâches et de projets en pur texte.

Enfin, une excellente nouvelle pour ceux qui pour une raison ou pour une autre ont encore des postes sous Windows : le portage de ce que d’aucuns considèrent comme la meilleure application GNU/Linux, à savoir le lecteur audio Amarok, est sur le point d’aboutir (via le propre portage de KDE). Les plus témeraires peuvent déjà s’y essayer avec la version preview.

Notes

[1] Crédit photo : Hamed Saber (Creative Commons By)




Comment l’Eee PC m’a montré que j’avais tort à propos de Linux

EeePC - François Schnell - CC By

Difficile de ne pas être au courant, l’Eee PC d’Asus[1] vient enfin de sortir officiellement en France.
Contrairement à Nitot et Stoehr je ne l’ai pas encore eu entre les mains[2] mais je suis de ceux qui pensent qu’avec lui, l’OLPC XO et autres CloudBook, on tient effectivement une petite révolution ou plutôt une belle librévolution.

Il y a tout d’abord son prix qui est franchement exceptionnel par rapport à ce que l’on a connu par le passé.
Ce prix casse une barrière à n’en pas douter. Il permet ainsi par exemple aux plus aisés de s’acheter un ordinateur nomade d’appoint idéal pour surfer dans les zones wi-fi, aux plus démunis de s’offrir leur premier ordinateur, aux écoles de s’équiper à moindre coût, aux parents d’en offrir un perso à leur progéniture, etc.

Il y a également son orientation internet.
Mine de rien il entérine la nouvelle donne qui voit bon nombre de nos données et ressources quitter notre disque dur pour se promener (tranquillement ?) sur internet. Si je regarde nombrilistiquement mon propre cas (messagerie Gmail, traitement de texte et tableur Google Documents, liens Del.icio.us, photos Flickr[3], actualités RSS, connaissance Wikipédia…) je m’aperçois que je n’utilise plus mon lecteur/graveur CD/DVD et qu’il me suffit de n’importe quel ordinateur connecté à internet pour pouvoir travailler (et ce quelque que soit l’OS de l’ordinateur hôte). Et si il faut tout de même conserver quelques documents, une bonne petite clé USB[4] fait fort bien l’affaire. En fait l’Eee PC c’est un peu comme un client léger relié à un drôle de serveur à savoir… internet !

Enfin, et surtout, l’Eee PC est bourré de logiciels libres à commencer par son système d’exploitation GNU/Linux (distribution Xandros adaptée[5]).
On y trouve en effet le navigateur Firefox, la messagerie Thunderbird, la suite bureautique OpenOffice.org, la messagerie instantanée Pidgin, le logiciel de dessin Tux Paint… sans oublier une icône Wikipédia d’accès direct à l’encyclopédie.

Ainsi donc tout client de l’Eee PC va se trouver au contact de ces logiciels libres et peut-être sûrement pour la première fois pour bon nombre d’entre eux. Quand bien même cet ordinateur soit loin d’être parfait et même loin d’être totalement libre, c’est ce qui me semble le plus important avec l’Eee PC : sa faculté à démontrer immédiatement non plus en théorie mais directement en pratique que Linux et les logiciels libres, ça marche et ça marche plutôt bien !

C’est pourquoi nous avons choisi de parler de l’Eee PC à la lumière d’un témoignage[6]. Celui d’un utilisateur lambda bluffé par les capacités de cet ordinateur mutant. Un utilisateur qui identifie bien la source de son étonnement : Linux et les logiciels libres. Un utilisateur qui n’hésite pas alors à revenir sur ses positions et préjugés à propos de Linux. Puissent les autres futurs utilisateurs de l’Eee PC suivre le même chemin…

Screenshot - Blorge.com

Comment le portable Asus EeePC m’a montré que j’avais tort à propos de Linux

How the ASUS EeePC showed me I was wrong about Linux

John Pospisil – 29 janvier 2008 – Blorge.com

Jusqu’à récemment je pensais que Linux était réservé aux enthousiastes et aux entreprises “près de leur sous”, qui cherchaient pour je ne sais quelle raison une alternative à Windows. Je n’avais jamais pensé que Linux pouvait contribuer à l’informatique grand public. Cependant après avoir acquis l’EeePC d’Asus, un micro-portable basé sur Linux, j’ai réalisé que j’avais tort, vraiment tort.

Je pense que le problème était que je n’avais jamais vraiment compris ce qu’était Linux.

Bien sûr je reconnaissais les lacunes de Windows et les dangers d’un monde devenu bien trop dépendant de Microsoft, mais de mon point de vue, Windows répondait très bien aux besoins d’un utilisateur moyen (de même que, dans une moindre mesure, Mac OS).

Ce n’est pas que je n’aimais pas Linux, c’est juste que je ne le prenais pas au sérieux. J’ai bien ri quand j’ai lu l’article de mon collègue expliquant que Linux était le nouvel Amiga. Nous savons tous ce qu’il est advenu d’Amiga.

Linux était mal fichu, difficile à utiliser et pas vraiment au niveau dans le domaine des jeux vidéos. Ou du moins c’est ce que je pensais à tort.

Même quand j’ai acheté le EeePC au supermarché du coin, j’ai plaisanté avec le vendeur en disant que “Pour ce que j’ai besoin de faire, je suis sûr que même Linux sera à la hauteur.”

Curieusement, le vendeur était un spécialiste de Linux et il a commencé à me faire la leçon sur les avantages de Linux.

Je me disais “cause toujours” en payant le vendeur et j’ai quitté le magasin en marmonnant au sujet des Linuxiens.

C’est vrai que je n’avais pas de grandes attentes sur Linux, donc quand j’ai commencé à jouer avec le EeePC j’ai été agréablement surpris de voir qu’il était vraiment très simple à utiliser.

Si vous avez déjà utilisé une interface graphique (que ce soit Windows, Mac ou même Amiga) il vous faudra au plus un quart d’heure pour comprendre comment utiliser le EeePC.

Je m’attendais à un cauchemar pour connecter le EeePC au réseau Wifi mais il ne m’a fallu que 2 minutes.

Je ne m’attendais pas à ce que le navigateur web fonctionne correctement, mais Firefox sur EeePC semble fonctionner aussi bien que sous Windows.

Je m’attendais à subir une régression avec le traitement de texte et le tableur de la suite OpenOffice pre-installée, mais je n’ai eu aucun problème pour travailler avec des documents Word et Excel complexes transférés depuis mon ordinateur de bureau.

Je ne m’attendais pas à pouvoir lire des fichiers vidéos, mais le logiciel fourni SMPlayer n’a aucun problème à lire les fichiers DivX.

Je m’attendais à avoir des soucis pour transférer des fichiers d’une clé USB vers le EeePC, mais une fois encore aucun problème.

Jusque-là, c’était une très bonne expérience avec Linux sur le EeePC. Evidemment le système était préinstallé et réglé pour ressembler à Windows, mais ce sont des remarques un peu hors-sujet. Il est clair que Linux fonctionne, et fonctionne bien, comme système d’exploitation d’un consommateur moyen.

Ce qui m’impressionne vraiment au sujet de Linux est qu’il permet à des machines comme le EeePC d’être fabriquées et vendues à un coût très bas :

  • Premièrement le fait que Linux soit open-source signifie évidemment que le constructeur n’a pas à payer de licence pour chaque système d’exploitation installé.
  • Deuxièmement, Linux est beaucoup moins gourmand en ressources que Windows XP ou Vista, donc il fonctionne bien avec des machines disposant de composants moins performants. Mon EeePC utilise un Celeron 900Mhz, 512MB de Mémoire vive et un disque dur de 4 Go, et Linux fonctionne sans aucun problème.

Je n’ai jamais fait le premier pas pour devenir un utilisateur de Linux, mais après avoir utilisé le EeePC, je m’imagine très bien utiliser Linux sur mon portable principal, mais probablement pas sur mon PC de bureau car il y a un grand nombre d’applications qui ne fonctionnent que sous Windows et sans lesquelles je ne pourrais tout simplement rien faire. C’est néanmoins un grand changement par rapport à mon état d’esprit d’il y a encore quelques semaines, je n’aurais même pas envisager utiliser Linux.

Peut-être que le EeePC montrera à d’autres sceptiques les possibilités offertes par Linux. Et peut-être que ceci est simplement un autre petit pas dans la lutte pour arracher des mains de Microsoft la domination du marché des systèmes d’exploitation.

Non, Linux ne va pas subitement se retrouver à prendre des parts de marché significatives à Microsoft, mais à sa façon, l’EeePC démontre que Linux est vraiment une alternative viable à Windows.

Notes

[1] Pour un petit tour promo de l’Eee PC sur le site officiel d’Asus tapez là.

[2] Notre ami François Schnell l’a également eu entre les mains comme l’illustre sa photographie qui ouvre ce billet (sous licence Creative Commons By).

[3] Une petit prière pour que Del.ico.us et Flickr, propriétés de Yahoo! ne passent pas chez Microsoft !

[4] Pour la clé USB c’est encore meilleur avec la Framakey inside !

[5] Rien ne vous empêche de changer de distribution Linux d’origine comme le montre cette vidéo de Nitot avec Xubuntu inside.

[6] Merci à toute l’équipe Framalang pour la traduction dont Coeurgan, Yostral et GaeliX.




Largage de liens en vrac #1

Mr JZ - CC byAyant accumulé trop de liens sur de nouveaux (ou plus anciens) logiciels libres que je juge à l’intuition intéressants, et donc futurs éventuels candidats potentiels[1] pour notre annuaire, j’ai décidé de m’en débarrasser ici en vrac (de chez vrac). En fouillant bien, vous y trouverez peut-être quelque chose d’utile… [2]

  • Wubi : Installer Ubuntu depuis Windows comme un simple programme ! Tout à fait étonnant et qui plus est bien pratique pour découvrir ou faire découvrir Ubuntu dans la mesure où l’on n’a pas besoin de partionner son disque ou d’avoir un CD d’installation à disposition. On installe Wubi (10Mo) et c’est lui qui vient chercher tout seul Ubuntu sur internet (700 Mo tout d’même !). Faut voir à l’usage quelles sont les contraintes. J’imagine déjà que c’est un poil plus lent.
  • Rockbox : Le firmware libre pour votre lecteur mp3. Alors là je suis bluffé par le boulot de cette équipe dont le firmware est supporté par de très nombreux lecteurs (iPod, iriver, Archos…). Rockbox a définitivement remplacé le firmware d’origine (qu’il n’écrase pas) sur mon iPod Nano et je me sens tout simplement libre et happy ! Fini les iTunes & compagnie. Je peux lire les .ogg et je peux même jouer à Frozen Bubble dans le métro en heure de pointe. Cf cette petite vidéo pour mieux comprendre la chose avec… Doom inside !
  • Collabtive : Petit groupware sexy à la sauce web 2.0.
  • Alfresco : « Alfresco offre une vraie alternative Open Source pour la Gestion de Contenu d’Entreprise (ECM) – Gestion de Documents, Collaboration, Gestion des Archives/Enregistrements légaux, Gestion de Contenu Web et Gestion des Documents Numérisés. » PME/PMI, à vos marques, prêts…
  • Box2D Physics Engine : Euh… je ne sais pas trop comment vous le décrire. Y’a des objets en 2D qui bougent et non seulement ça fait joli mais en plus ça semble avoir des vertus pédagogiques. Regardez un peu ce que cela donne en portage Flash. Si j’étais prof de sciences physiques je m’y mettrais tout de suite !
  • jobberBase : Plate-forme web libre d’offres et recherches d’emplois qui semble tenir parfaitement la route. Non encore francisé (il ne tient qu’à nous…). Me trompe-je mais je crois bien que la communauté francophone du logiciel libre ne possède pas de site (ouverte et indépendant) dédié à cela digne de ce nom ? Cela pourrait être pertinent de créer un tel site (avec justement jobberBase comme outil) pour mettre tout ce joli petit monde en relation. Cette idée, qui peut rapporter gros, est sous licence Creative Commons BY-SA 😉
  • No plagia : « No plagia est une application web de detection de plagiat sur internet développé dans le cadre d’un travail d’etude et de recherche à la faculté des sciences de Luminy par 3 étudiants. » Ce sont les profs de lycée qui vont être contents !
  • Open Flash Chart : Vous n’aimez pas le Flash et vous n’avez pas besoin de jolis graphiques pour votre site web ? Alors cette solution ne vous conviendra pas !
  • Processing : C’est pas vraiment une nouveauté (loin de là) et c’est pas vraiment un logiciel non plus puisqu’il s’agit d’un langage de programmation et environnement de développement tout particulièrement adapté à la création plastique et graphique interactive (en Java). Les résultats sont impressionnants et il commence à être enseigné dans les écoles d’art.
  • Parted Magic : Dans la catégorie outil de partition de disque, on avait Gparted sur CD. Parted Magic rend a priori la chose encore plus intuitive et, cerise sur le gâteau, se met facilement sur une clé USB. Peut servir par exemple pour préparer l’arrivée de GNU/Linux sur votre machine.
  • PrestaShop : « Une solution professionnelle d’e-Commerce robuste que vous pouvez télécharger, installer et utiliser gratuitement ! » Sur le papier ça a vraiment de la gueule (et c’est issu de la francophonie).
  • Magento : Une autre solution pro d’e-Commerce qui semble avoir la côte en ce moment. Le libre commence à avoir l’embarras du choix dans le domaine…
  • Pligg : Vous souhaiter faire votre propre Digg ? Alors Pligg est la meilleure solution libre à l’heure actuelle.
  • Drigg : Enfin peut-être pas la meilleure solution surtout si vous êtes un adepte de Drupal puisqu’avec ce module vous obtenez peu ou prou la même chose.
  • Elgg : Un clone de MySpace / Facebook (je n’en sais pas plus).
  • Correo : Un client de messagerie basé sur Thunderbird.
  • ClamXav : Et voici que le célèbre antivirus ClamAV se décline aujourd’hui pour Mac OS X. Vous me direz (avec un brin de suffisance) que les utilisateurs Mac n’en ont pas besoin. Certes, m’enfin si un tel portage vient de voir le jour c’est qu’il doit bien y avoir une raison 😉
  • Transmission : Un client bittorrent qui comble peut-être une lacune dans l’univers Mac.
  • MacVim : Comme son nom l’indique, un portage de Vim sous Mac OS X qui comblera les geeks.
  • Bitnami : Celui-là j’en aurais bien fait un billet blog à lui tout seul. C’est vraiment une solution pratique et originale si vous souhaitez tester en local tout plein de CMS, blogs, wikis, forums. Quel que soit votre OS, plus besoin de s’embêter avec l’installation d’un serveur AMP (Apache, MySQL, PHP) et la création de bases MySQL puisque c’est intégré à même le pack de téléchargement pour chaque logiciel choisi. Le revers de la médaille c’est qu’on aura autant de serveurs AMP que d’applications installées avec Bitnami (avec la taille du pack de téléchargement en conséquence). Mais si vous ne souhaitez travailler qu’avec une solution bien définie (comme Drupal, Joomla, WordPress, Mediawiki, Docuwiki, phpBB) alors c’est vraiment intéressant. De plus chez Windows tout peut s’installer sur un clé USB et chez Linux il vous fournit donc un serveur AMP clé en main (dès fois que vous aviez des problèmes pour en installer un).
  • PhatFusion : Un bibliothèque de javascripts qui donne un look pro (et web 2.0) à vos sites webs.
  • Shadowbox : Dans la même série on trouve ce javascript libre qui permet d’ouvrir une fenêtre pour y mettre un peu ce que l’on veut dedans (images, vidéos…).
  • Blueprint : Un framework vraiment utile pour démarrer un site web et bien organiser sa mise en page et ses CSS (cf la très pratique grille).
  • ie7-js : Un javascript qui tente (et semble pas mal réussir) à faire en sorte qu’Internet Explorer se rapproche des standards du web en corrigeant un paquet de limitations CSS / HTML. Par exemple il résoud le problème de la transparence du format .png. Il est possible que ce script devienne indispensable à tout webmaster (jusqu’à ce qu’IE disparaisse définitivement de la scène, mais on n’en est pas encore là).
  • Diferior : Un CMS de plus, orienté blog, dont la particularité est de proposer un tracker bittorrent intégré. Pour mieux partager des ressources libres bien sûr !
  • Kantaris Media Player : Une surcouche graphique au célèbre lecteur multimédia VideoLan. Uniquement pour Windows. A priori pour rendre l’interface graphique plus sexy (ou, aïe, pour le rendre plus proche de Windows Media Player).
  • Chyrp : Encore un moteur de blog. Celui-ci semble simple et joli (avec de l’Ajax inside). Mais, bon, je sais pas trop si on en a vraiment besoin avec nos WordPress et Dotclear…
  • Laser Tag 2.0 : Un projet délirant mais enthousiasmant qui permet de graffiter électroniquement n’importe quelle facade avec un simple ordinateur, une caméra et un vidéo-projecteur (cf la photo d’illustration[3] de ce billet et plus généralement cette succession de pages). Utile en période de guérilla urbaine ! On est d’ailleurs en train de se déployer place de l’Etoile pour dessiner très prochainement tout plein des manchots et des gnous sur l’Arc de Triomphe à Paname (ça nous changera de Zidane en Adidas).

Bon ben voilà, ça fait du bien. Mes bookmarks se sentent plus léger désormais. Selon les retours ce billet sera peut-être le premier d’une petite série, disons, mensuelle, de news logiciels libres.

Notes

[1] NB : Si vous lisez cet article avec un temps de retard les logiciels cités seront peut-être déjà inclus dans l’annuaire.

[2] Crédit photo : Mr JZ (Creative Commons By)

[3] Photographie de urban_data sous licence Creative Commons BY.