Dell + GNU/Linux Ubuntu : Un mariage assumé et médiatisé qui m’émeut

Dell.com - Ubuntu - screenshot

On peut toujours faire la fine bouche (en remarquant par exemple que la différence de prix à configuration similaire[1] n’est pas flagrante entre un modèle Ubuntu[2] et un modèle Windows Vista) mais on ne peut nier le plaisir de voir une distribution GNU/Linux s’afficher aujourd’hui en ouverture de dell.com, qui n’est rien d’autre que le premier site mondial de vente en ligne d’ordinateurs.

Dell a assurément marqué des points sur ce coup-là parce qu’ils sont allés au bout de leur démarche de consultation avec pour conséquence la mise en place très rapide d’offres Ubuntu inside tout de suite mises en avant.

Ce faisant c’est Linux et par extension le logiciel libre dans son ensemble qui ont marqué des points notamment chez le grand public qui y verra certainement là un gage de sérieux, de confiance mais aussi une assurance de trouver dès le départ des ordinateurs parfaitement configurés pour accueillir Ubuntu.

Quelque soit le degré de perfectionnement de l’offre c’est assurément un évènement majeur qui permet de mesurer le chemin parcouru…

Notes

[1] En fait on ne peut pas véritablement faire de comparaison parce que les modèles sont similaires sans jamais être identiques. Pas le peine de chercher bien loin le pourquoi du comment.

[2] Autre petit bémol sur le site de Dell actuel, la mention très discrète de Linux par rapport à l’omniprésence d’Ubuntu.




Le témoignage qui tue…

By phitar - CC BY-NC-ND

Le témoignage qui tue… Windows !

En April, ne te découvre pas d’un file ! est le récit simple et sincère d’une migration Linux en plusieurs étapes d’un utilisateur pragmatique et enthousiaste. Que dis-je d’un utilisateur… d’une utilisatrice !

Nombreux sont les visiteurs du réseau Framasoft qui s’y reconnaitront pour en être peu ou prou passé par là[1].

Depuis que je suis entrée dans le monde du logiciel libre, j’ai découvert une autre logique : travail coopératif et participation. Je ne code pas, je n’ai pas beaucoup de fric, ce qui limite mon apport à la communauté. Mais je suis un utilisateur permanent. Je peux donc prendre un peu de temps pour rapporter les bugs ou suggérer des améliorations qui apparaissent comme nécessaires à l’usage.

La communauté des développeurs du libre est un monde ouvert et mouvant. Pour discuter avec le concepteur d’un logiciel, le plus souvent, il suffit de se connecter sur le bon canal IRC, et hop, on est en prise directe avec la matière grise qui accouche l’outil ! Je tire une grande fierté d’avoir suggéré des améliorations ergonomiques de Scribus et d’avoir du coup un outil plus intuitif pour tous !

Au passage on nous suggère de participer à la nouvelle campagne d’adhésion de l’APRIL, ce qui est une autre bonne idée.

C’est réaliste, alerte, plein d’humour et d’esprit et au final bigrement convaincant.

Conclusion : Faites tourner 😉

Notes

[1] L’illustration est une photographie de phitar intitulée isoline pushes a broken nosed penguin issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY-NC-ND




Vous connaissez la différence entre une pomme et une fenêtre ?

Une vidéo repérée sur Dailymotion que vous ne verrez ni dans Urgences ni dans Grey’s Anatomy.

La vidéo au format webm.

Auteur : Sebastien Massé – Licence : inconnue (pour le moment)




Richard Stallman en grande forme (conférence à l’ENST le 3 avril 2007)

Que ce soit en direct dans la salle ou en différé sur le net, je commence à avoir pas mal de conférences générales sur le logiciel libre de Richard Stallman au compteur. Il faut dire que le bonhomme pour apprécier la France y revient souvent et s’exprime dans un français plus que correct (espèce étrangère en voie de disparition ?).

A priori on a l’impression d’assister toujours à la même conférence. Et celle que nous vous présentons en vidéo ci-dessous donnée mardi 3 avril 2007 dernier à l’ENST (École nationale supérieure des télécommunications) n’échappe à la règle. Chaussures ôtées et plus beau tee-shirt exhibé, on se retrouve invariablement avec la même entame (dont je ne me lasse toujours pas) : « Je puis expliquer le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité… » (sous vos applaudissements). Idem pour la conclusion du reste (dont je commence à me lasser) : « …J’ai des autocollants, des pins et des porte-clé à vendre ». Sacré Richard !

Et pourtant, variation sur le même thème, elles ont toutes un petit quelque chose qui les distingue des précédentes. Voici ce qu’écrivait récemment un spectateur de cette conférence sur la liste de diffusion de l’APRIL. Je recopie d’autant plus volontiers cet extrait qu’il exprime bien ce que je voulais dire.

J’ai entendu RMS plusieurs fois depuis 1998. C’est toujours la même histoire mais elle est à chaque fois amendée, corrigée, complétée, modifiée, avec de nouvelles références et des éléments d’actualité…

Mardi soir il a présenté cette histoire sous un jour très nouveau et original, qui me semble intéressant pour sensibiliser le grand public (…) et lui faire comprendre concrètement l’intérêt du LL pour lui. C’était construit, tout était utile/indispensable, la boucle était bouclée. Tout cela à partir des mêmes grandes lignes de réflexion remontant à 1983/4.

Vous voulez un exemple d‘élément d’actualité de la conférence de l’ENST ? Point d’impatience, il suffit d’attendre… la deuxième phrase. Ce qui donne : « Je puis expliquer le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Trois principes que le gouvernement actuel de la France ne respecte plus…» No comment !

Toujours est-il qu’effectivement mardi soir et pour une heure environ c’était du grand Stallman (ou RMS pour les intimes). Définition et historique du logiciel libre (ou LL pour les intimes), différence avec le logiciel privateur (terme qu’il semble désormais privilégier à logiciel propriétaire), du danger des DRM et des brevets, différence entre son approche et celle de Linus Torvalds, différence entre Logiciel Libre et Open Source (quand l’un parle d’éthique et de liberté l’autre insiste plutôt sur rentabilité, efficacité et rentabilité), pourquoi il faut dire GNU/Linux et non Linux tout court, un point sur l’emploi, un autre sur l’éducation (et sa mission morale et sociale), un clin d’œil aux droits de l’homme… tout y était.

Pédagogie et vulgarisation de haute volée, une conférence que je vous invite à voir et à faire passer à vos proches qui seraient susceptibles d’être intéressés par un sujet qui dépasse en fait aujourd’hui le stricte cadre du logiciel libre pour ne pas être loin de proposer un véritable projet de société.

—> La vidéo au format webm




Envoyer cet article à un ami

Cher(e) ami(e),

Tu te retrouves sur cette page parce qu’un(e) ami(e) t’a gentiment invité par blog, mail, msn ou autre à venir voir un peu ce que Linux et les logiciels libres sont devenus (en fait on ne dit pas Linux mais GNU/Linux mais ça tu t’en fous complétement pour le moment, par contre on dit bien logiciels libres et non logiciels gratuits même si ils sont gratuits ce dont tu ne te fous pas).

À l’heure où l’on cherche par tous les moyens à te vendre le nouveau Windows Vista, observe cette petite vidéo anglophone de démonstration et constate avec moi les zolis zeffets graphiques que l’on obtient désormais sur son bureau sous Linux. Tu remarqueras au passage que l’on peut naviguer avec confort sur internet, faire du traitement de texte (comme dans Word), voir ses films et même jouer au solitaire histoire que tu ne sois pas trop dépaysé(e).

Voilà, c’est tout.

Personne ne te demande ici de changer d’ordinateur, de système d’exploitation, de logiciels et d’habitudes. Retiens juste que Linux a évolué et que, sait-on jamais, à l’occasion, peut-être un jour, si…

Bien sincèrement,

aKa, pigiste au Framablog.

PS : Si tout ceci te semble probant tu es bien entendu cordialement invité(e) à envoyer à ton tour cet article à un(e) autre ami(e).




Mais que fait la police ?

Hospital, Amagasaki - m-louis - CC BY-SA

Deux petites choses et un rappel autour des polices de caractères (en fait on dit plutôt fontes de caractères si j’ai bien compris).

Tout d’abord la sortie du site Open Font Library qui se veut le pendant de l’Open Clip Art Library mais pour les polices. L’objectif est de regrouper des polices librement utilisables puisque dans le domaine public (c’est la condition d’entrée pour être sur le site). Pratique !

Ensuite une sorte de tableau d’équivalence graphique entre les polices Linux et quelques grands classiques du monde Windows et Mac (Arial, Verdana, Georgia,, Courrier New…). Très pratique ![1]

Quant au rappel, c’est pour mettre une nouvelle fois en lumière la police libre DejaVu que nous sommes nombreux à utiliser.[2]

Notes

[1] Surtout pour le linuxien fraîchement débarqué du monde Windows ou Mac.

[2] L’illustration est une photographie de m-louis intitulée Hospital, Amagasaki issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY-SA.




Wikipédia peut-elle rester neutre lorsque l’on touche au logiciel libre ?

NPOV - Linux - WikipédiaImpossible de le louper puisque le bandeau caractéristique apparaît de suite en haut de page, il y a une controverse de neutralité en ce moment sur Wikipédia pour l’article Linux – 1er avril 2007 (l’article Linux aujourd’hui pour comparaison) et par ricochet pour l’article Windows Vista. On notera au passage qu’il est sacrément bien fait cet article Linux mais là n’est pas le propos.

Il semblerait que le passage suivant (mis en copie d’écran ci-dessus) pose problème : « Il (Linux) a également atteint depuis peu une certaine maturité sur le poste de travail grâce aux gestionnaires de bureau que représentent GNOME et KDE ainsi qu’aux succès de logiciels comme la suite bureautique OpenOffice.org ou le navigateur Web Mozilla Firefox. »

Exprimé sur le Framablog, cet extrait passerait totalement inaperçu mais il en va autrement sur Wikipédia dont un utilisateur, Ayadho, a décidé le 28 mars dernier de marquer certaine maturité et succès avec l’étiquette non neutre.

Et un autre utilisateur, Debhian (sic !), de formuler une explication sur la page dédiée à la controverse.

Il est injustifiable de laisser Linux sans une section critiques alors que Windows Vista si. Biensur, les sources écrites par les Linuxiens seront toujours anti-Windows, et les sources ecrites par les Windowsiens seront toujours pro-microsoft et non prises au serieux. Ce n’est plus un problème de sources ou de critiques non-constructives, nous savons bien que Linux a des défauts. Mais le fait est que l’informatique est pro-linux et que Wikipedia fait partit de cette tendance historique. Plus tard, malheuresement, on dira "Wikipedia était à l’image du monde qu’il décrit: pro-linux.". Si ce n’est pas un problème de neutralité ça …

Du coup je suis allé voir l’article Windows Vista – 1er avril 2007 (Windows Vista aujourd’hui) et il est vrai qu’il y a matière à débat puisque, contrairement à l’article Linux, on y trouve une section Critiques (1er avril 2007) plutôt bien fournie se déclinant en Sécurité, Gestion numérique des droits, Contrôle d’accès utilisateur, Comparaisons avec Mac OS X, Abus de position dominante et Prix européen de Windows Vista (rien que ça !).

Bon alors on fait quoi dans ces cas là ? Parce que c’est tout de même difficilement réfutable de dire que Linux a atteint aujourd’hui une certaine maturité et qu’OpenOffice.org et Firefox connaissent un succès croissant qui favorisent le développement de l’OS. Idem pour les critiques portées à l’encontre de Windows Vista qu’il serait selon moi partial de… taire justement. Peut-être que créer une section Critiques aussi pour Linux serait effectivement la solution. Mais ne comptez pas sur moi pour y participer 😉

Au delà de cet épisode symptomatique je me demande dans quelle mesure Wikipédia peut atteindre son objectif de neutralité lorsqu’il est question de logiciel libre et de culture libre dont l’encyclopédie, qu’elle le veuille ou non, est l’une des figures de proue. Je pense en fait que ça lui est encore plus difficile que de régler les problèmes classiques liés aux articles à risques comme islamisme ou homoparentalité.

Quelques éléments (non exhaustifs et subjectifs) censés étayer ma position quand bien même je n’oublie pas que Wikipédia n’est que ce que ses utilisateurs en font :

  • Le contenu de Wikipédia est sous licence de documentation libre (GFDL)
  • L’infrastructure logicielle qui soutient Wikipédia (moteur wiki Mediawiki, serveurs Apache…) est sous licence libre
  • Toutes les sections qui tournent autour du logiciel libre sont en forte expansion dans l’encyclopédie (ainsi, me semble-t-il, la liste des logiciels libres se développent bien plus vite que celle des logiciels non libres).
  • Je n’ai pas la moindre statistique sur le sujet mais il est pour moi évident que nombreux sont les contributeurs de l’encyclopédie sympathisants des logiciels libres (plus nombreux en tout cas que leurs opposants). Du coup mécaniquement et on en revient au point précédent et à l’essor de cette section dans l’encyclopédie.
  • La phrase emblématique de son fondateur Jimbo Wales : « Imaginez un monde dans lequel chacun puisse avoir partout sur la planète libre accès à la somme de toutes les connaissances humaines. C’est ce que nous faisons. »
  • Rien que chez nous, la participation de Wikimédia France (l’association des utilisateurs francophones de Wikipédia) à quasiment toutes les manifestations d’envergure autour du logiciel libre comme Solutions Linux ou les RMLL (sans parler de toutes les manifestations locales de sensibilisation au libre où Wikipédia est rarement absente).
  • Wikipédia presque toujours citée par la communauté lorsqu’elle tente d’expliquer ce qu’est le libre aux néophytes.
  • L’hypothèse, toute personnelle, qui stipulerait que plus le mouvement du logiciel libre est fort, plus l’encyclopédie est forte (et réciproquement).
  • Autre argument (cf les commentaires, enfin j’espère !)

C’est comme ça (et c’est bien comme dirait Nitot), Wikipédia est éthiquement, philosophiquement, économiquement et politiquement en phase avec le mouvement du logiciel libre. Et, difficile de tuer le père, elle aura selon moi toujours du mal à composer avec sa fameuse neutralité de point de vue lorsque les articles toucheront au libre. Pire encore, dans un monde qui résiste et n’accueille pas le logiciel libre et son état d’esprit à bras ouverts, elle sera pour beaucoup, dont je suis, suspectée de verser dans un politiquement correct malvenu (pour ne pas dire irresponsable) si elle se met à décrire les opposants au libre (et ils sont nombreux) avec toute l’objectivité requise.

Peut-on être neutre quand on parle de sa propre famille et des ennemis qu’elle proclame ?




Hi, I’m Linux !

Vous connaissiez peut-être la campagne de pub d’Apple Get a Mac campaign ?

Il s’agit d’une succession de petits clips qui sont autant d’échanges entre deux uniques personnages. Chaque clip commence invariablement ainsi :

« Hello I’m a Mac / And I’m a PC ».

Et, on s’en doute, les dialogues et situations ont une fâcheuse tendance à valoriser Mister Mac et à ringardiser Mister PC (et donc par extension Mister Microsoft).

Certes mais alors que faites-vous du troisième homme de la campaign ? En l’occurrence le troisième homme c’est une femme et, je ne sais pas pourquoi, mais elle m’est tout de suite bigrement sympathique 😉

On doit cette contre-pub à Novell[1] qui, comme IBM, communique ici de manière astucieuse et volontairement discrète autour de GNU/Linux.

Notes

[1] Vous trouverez sur le site de Novell une autre contre-pub de la même veine ainsi que les liens vers les formats mpg et ogg des vidéos.