Largage de liens en vrac #13

Tony the Misfit - CC byUne nouvelle version de nos liens logiciels en vrac d’assez bonne facture ma foi.

Comme pour les éditions précédentes, vous êtes cordialement invité à nous en dire plus dans les commentaires si vous connaissez ou avez testé les logiciels en question[1].

  • Cofundos : Ce n’est pas un logiciel mais un nouveau service web que l’on pourrait définir comme une sorte de place de marché pour les projets de logiciels libres. Structuré en réseau social, il aide à développer de nouvelles idées en regroupant ceux qui en ont besoin avec les développeurs qui sont prêts à les réaliser, moyennant finances (ou non).
  • Mediafox : Lu sur Lifehacker, Mediafox est une assez impressionnante version customisée de Firefox (thème + de nombreuses extensions) portable dédiée au multimédia. C’est aussi une belle démonstration de ce qu’il est possible de faire avec Firefox et ses extensions. Uniquement pour Windows (et en anglais).
  • PhoneGap : Un prometteur environnement JavaScript pour votre téléphone (Android, iPhone, Blackberry) limité pour le moment à quelques fonctionnalités (géolocalisation, vibreur…) pour développer dans le futurs de jolies WebApps.
  • Zekr : Une application Java multilangues destinée à l’étude du Coran.
  • Un livre blanc sur les CMS : Rédigé par Smile, un livre blanc sur les CMS Open Source : Spip, Joomla, Typo3, Drupal, etc. Utile pour faire le bon choix au lancement d’un projet Web (dommage que la licence soit un full copyright).
  • Songbird 1.1 : Nouvelle version majeure pour ce concurrent libre d’iTunes qui a le vent en poupe.
  • Simile Widgets : En JavaScript Ajax, quatre modules pour créer de riches applications web (frise chronologique, géolocalisation, graphiques, et défilement d’images à la sauce Apple),
  • AjaXplorer : Un esthétique gestionnaire de fichiers en ligne en Ajax qui témoigne lui aussi des avancées des applications web (les photos s’affichent, le mp3 et les flv se lisent, etc.).
  • Mixwidget.org : Une vieille K7 qui lit en flash votre playlist mp3. On est loin des formats ouverts mais c’est là encore très joliment réalisé.
  • OpenWith.org : L’un des plus intéressants de la série, à ceci près que ce n’est pas du libre et que c’est que pour Windows, ce qui fait deux lourds handicaps j’en conviens ! C’est aussi bien un service web qu’une application qui associe à tout format de fichier un logiciel libre et/ou gratuit permettant de le lire. Si vous tapez DOC par exemple, le logiciel vous proposera OpenOffice.org pour le lire avec un bouton direct pour le téléchargement. Pas forcément très pertinent avec MP3 (pourquoi Picasa en premier ?) ou PDF (il manque Sumatra !) mais l’idée est plutôt bonne, surtout pour aider votre belle-mère qui vient de vous envoyer un mail vous expliquant qu’elle ne comprend pas pourquoi elle n’arrive pas ouvrir sa pièce jointe en double-cliquant dessus ! Si l’application avait été libre et multi-OS et si les choix proposés se restreignaient au logiciel libre, on aurait obtenu un super service (quand bien même, oui je sais, proposer du freeware rend service à Mme Michu).
  • Creative Commons pour MS Office : Pour ceux qui, pour x raisons, travaillent encore avec la suite bureautique Microsoft MS Office (en particulier chez mes collègues profs) je signale que le plugin permettant de placer facilement son document sous licence Creative Commons, déjà disponible pour MS Office 2003, vient de sortir pour MS Office 2007.
  • 6zap : Une application Ajax-Web très ambitieuse puisqu’elle vous propose sur une même page une messagerie, un calendrier, un gestionnaire de fichiers et de contacts. On aurait donc à faire avec une sorte de groupware capable de potentiellement concurrencer Google, rien que ça ! (la FermeDuWeb en fait un rapide survol).
  • pHash : Un système de marquage (empreinte digitale numérique) qui contrairement à la cryptographie classique se base sur le contenu même du fichier pour son algorithme. Ainsi, à ce que j’en ai compris, le même fichier un peu modifié verra son marquage un peu modifié lui aussi, permettant de retrouver et associer facilement les deux fichiers en question.
  • Shutter : Linux only, et la copie d’écran devint un jeu d’enfants.
  • Qimo 4 Kids : Une distribution Ubuntu totalement orientée enfants avec plein de petites applications dédiées pré-installées. Une fois francisée cela pourrait bien intéresser nos écoles primaires.
  • TurnKey Linux : Basé sur Ubuntu, un système silimaire à Bitnami permettant de faire tourner de manière autonome (disque dur, clé USB, live CD, virtualisation…) des applications web (Drupal, Mediwiki, Joomla…) clé en main puisqu’il embarque le trio LAMP à chaque fois avec lui (du moins je crois). Pour ce qui concerne Windows, Pierre-Yves est en train d’y travailler avec la Framakey.
  • Frescobaldi : Pour faire simple, Frescobaldi est à LilyPond ce que Kile est à LaTeX : un front end graphique pour KDE4 (source LinuxFr).
  • DeskHedron : Le fameux cube 3D de Compiz (et de GNU/Linux) plongé dans l’univers Windows. Absolument aucune idée de ce que ça vaut concrètement.
  • Mahara : Je ne connaissais pas ce gestionnaire de portfolio orienté éducation. Comme ça sans l’avoir du tout testé, je la vois comme une sorte de mix entre un ENT et un Facebook (qui s’accouple bien avec Moodle qui plus est). Entre nous soit dit, les fameux ENT dont parle depuis plusieurs années notre chère Éducation Nationale sans réussir véritablement à les déployer massivement, vous ne trouvez pas qu’ils ont pris un coup de vieux avec l’avènement des réseaux sociaux ?
  • OneSwarm : Développé par des chercheurs de l’Université de Washington, ce logiciel ne fera pas plaisir à Christine Albanel puisqu’il permet d’échanger des fichiers en P2P mais de manière beaucoup plus sécurisé puisque l’on peut restreindre les informations transmises à un cercle d’amis dûment identifiés (du coup ils appellent cela le F2F, Friend-to-Friend). On pourra lire PC Inpact pour de plus amples informations.

Notes

[1] Crédit photo : Tony the Misfit (Creative Commons By)




Le gouvernement britannique affiche sa volonté de soutenir l’Open Source

Steve Punter - CC byLe Framablog en témoigne dans de nombreux récents articles, « ça bouge » en ce moment en Angleterre.

Dernier évènement en date en non des moindres, l’annonce d’un plan gouvernemental d’action en faveur de l’Open Source (que l’on aurait aimé traduire par « Logiciel Libre » mais c’eût été d’après nous en modifier le sens).

Ce document intitulé Open Source, Open Standards and Re-Use: Government Action Plan est actuellement entre les mains de notre équipe Framalang, mais en attendant voici comment il est évoqué sur le site de la BBC[1].

Le gouvernement anglais soutient l’Open Source

UK government backs open source

25 février 2009 – BBC News
(Traduction Framalang : Vincent)

Le gouvernement anglais a déclaré qu’il allait accélérer l’utilisation de logiciels libres dans les services publics.

Tom Watson, MP (Ndt : Membre du Parlement), ministre de l’économie numérique, a déclaré que le logiciel libre serait considéré au même titre que le logiciel propriétaire, tel que Windows.

Le logiciel libre sera adopté « quand il apporte le meilleur rapport qualité/prix », a déclaré le gouvernement.

Il a ajouté que les services publics devraient autant que possible éviter d’être « enfermés dans des logiciels propriétaires ».

Les licences d’utilisation de logiciels libres sont généralement gratuites et adoptent des standards ouverts, et le code qui constitue les programmes peut être modifié sans crainte d’enfreindre les copyrights ou la propriété intellectuelle.

D’après certains représentants de l’industrie des logiciels libres, la migration depuis les standards propriétaires pourrait faire économiser à l’état 600 millions de £ (NdT : environ 670 millions d’euros) par an.

Simon Phipps, patron de la stratégie Open Source chez Sun Microsystems, a dit que la déclaration du gouvernement britannique faisait partie d’un « mouvement global » de reconnaissance de l’Open Source dans les gouvernements.

« Nous perdons une fortune dans le logiciel propriétaire car nous payons des licences et des promesses, et nous n’exigeons pas de valeur », a-t-il dit.

M. Phipps a dit que les écoles, les ministères et les services publics auraient une « liberté cruciale » à savoir s’ils allaient payer pour le support et la formation en utilisant les logiciels Open Source.

Le plan d’action du gouvernement pourrait voir une vague de logiciels libres déployés dans des domaines tels que les applications bureautiques (traitement de texte et tableurs), la gestion documentaires et les infrastructures de bases de données, la colonne vertébrale de nombreux systèmes informatiques importants.

Plus d’ampleur

Steve Shine, vice-président Europe de Ingres, un vendeur de support Open Source, a dit que le plan d’action du gouvernement avait plus d’ampleur que les politiques adoptées dans d’autres pays, car le plan était lié aux politiques d’approvisionnement des nouveaux logiciels pour les responsables TIC.

Il a déclaré que ce mouvement avait été en partie entamé suite à une série d’échecs retentissants de projets informatiques dans les dernières années, qui reposaient sur des logiciels propriétaires.

Il a dit : « L’Open Source peut aider à éviter de nombreux coûts cachés des logiciels propriétaires, comme ceux qui font que les organisations paient à nouveau des licences s’il veulent utiliser une option logicielle à la place d’une autre. Ceci est hors de propos dans le monde du logiciel libre. »

En annonçant son plan d’action en faveur de l’Open Source et des standards ouverts, le gouvernement a déclaré qu’il voulait :

  • s’assurer que le gouvernement adopterait des standards ouverts et les utiliserait pour communiquer avec les citoyens et les entreprises qui auront adopté des solutions Open Source ;
  • s’assurer que les solutions Open Source seraient considérées convenablement et, si elles apportaient la meilleure valeur, seraient sélectionnées comme solutions pour le gouvernement ;
  • renforcer les compétences, l’expérience et les capacités au sein du gouvernement et des ses fournisseurs pour utiliser l’Open Source au mieux de son avantage ;
  • implanter une culture Open Source du partage, de la ré-utilisation et du développement collaboratif entre le gouvernement et ses fournisseurs ;
  • s’assurer que les intégrateurs systèmes et les fournisseurs de logiciels propriétaires démontreraient la même flexibilité et la capacité à réutiliser leurs solutions et produits, comme cela se fait dans le monde de l’Open Source.

Les ministères seront requis d’adopter les logiciels libres lorsqu’il « n’y a pas de différence significative de coût entre des produits Open Source ou non », à cause de sa « flexibilité intrinsèque ».

Vive réaction attendue

MM. Phipps et Shine pensent qu’on peut s’attendre à une vive réaction de la part des éditeurs de logiciels propriétaires.

« Je suis absolument certain qu’il y a eu des contacts significatifs entre les fournisseurs de logiciels propriétaires et des personnes haut-placées dans le gouvernement », a dit M. Shine.

M. Phippe a ajouté : « A court terme, les fournisseurs traditionnels vont baisser leurs prix, approcher de plus près leurs contacts et faire tout ce qu’ils peuvent pour apparaître moins chers. Mais la vraie valeur ajoutée du logiciel libre vient de sa capacité à donner une nouvelle flexibilité aux utilisateurs. »

Il a dit que l’adoption généralisée de logiciels libres dans les services publics pourrait également avoir des implications sur les usages domestiques.

« C’est déjà en train d’arriver en Angleterre. Beaucoup de particuliers utilisent Firefox et OpenOffice.org. Cela devient non seulement acceptable mais attendu. »

Notes

[1] Crédit photo : Steve Punter (Creative Commons)




Le débat britannique traversera-t-il la Manche ?

Hamed Masoumi - CC byL’article que nous vous proposons aujourd’hui n’a rien d’original en soi. Il doit en exister de similaires partout dans le monde sachant qu’en plus le mouvement ne fait que commencer. Il nous a semblé pourtant intéressant de le traduire dans un contexte où la France semble prendre du retard sur le sujet.

Nous sommes en Angleterre, pays que le Framablog visite souvent en ce moment, le parti conservateur, dans l’opposition, demande aux travaillistes au pouvoir de réduire (voire plafonner) ses dépenses publiques en matière de TIC et d’envisager des solutions « Open Source » pour y arriver.

Il est bien sûr question de jeu politique et, surtout, d’économies de gros sous en période de crise. Mais la question de l’interopérabilité est évoquée (se donner un « langage commun ») ainsi que celle de l’accès des petites sociétés de services en logiciels libres aux marchés publics jusqu’ici l’apanage des grands groupes.

Pour rappel le système politique britannique actuel est fondé sur le bipartisme, avec à droite les Conservateurs (appelés aussi « Tories ») et à gauche les Travaillistes (ou « Labor Party ») actuellement au pouvoir avec Gordon Brown, successeur de Tony Blair[1].

Le parti conservateur britannique envisage de plafonner les dépenses TIC du gouvernement

Tories consider IT contract cap

27 janvier 2009 – BBC News
(Traduction Framalang : Don Rico et Goofy)

Le parti conservateur britannique envisage sérieusement d’imposer un plafond de 100 millions de livres au buget TIC du gouvernement afin d’éviter les gouffres financiers comme celui qu’a connu le système informatique du National Health Service (NdT : le système de santé public).

Au lieu de confier des contrats de longue durée à de grosses entreprises de TIC, les députés Tories souhaitent ouvrir les appels d’offres à de plus petites sociétés proposant des logiciels « Open Source ».

Un rapport rédigé à l’intention du Shadow Chancellor George Osborne (NdT : membre de l’opposition chargé des questions économiques au sein de son parti) avance que les économies potentielles pourraient atteindre 600 millions de livres.

D’après les Tories, les Travaillistes auraient dilapidé des milliards dans des projets TIC « catastrophiques ».

Le Shadow Chancellor est en train d’examiner ce rapport, que lui a remis le docteur Mark Thompson, professeur de la Judge Business School à l’université de Cambridge, dans le cadre des préparatifs détaillés du projet de gouvernement auquel travaillent les conservateurs.

« Moderniser le gouvernement »

« Le parti conservateur est tourné vers l’avenir », a déclaré Mr. Osborne. C’est nous qui avons ouvert le débat sur l’utilisation des logiciels libres au sein du gouvernement, et je me réjouis que le docteur Mark Thompson nous ait soumis ces recommandations détaillées.

« Ces propositions n’ont pas pour seul objectif la limitation des dépenses. Il est surtout question de moderniser le gouvernement, de rendre les services publics plus novateurs et de les améliorer. »

Il a déclaré vouloir recueillir les avis du public et de l’industrie des TIC sur ces propositions.

Les conservateurs accusent le gouvernement d’avoir dilapidé des milliards de livres dans des projets TIC calamiteux, comme par exemple le système de dossiers médicaux informatisé du National Health Service, dont le coût initialement prévu à 2 milliards de livres a explosé pour en atteindre 12, et qui depuis le début accumule les retards.

Le Committee on Public Accounts (NdT : équivalent de la Cour des comptes) a récemment émis des doutes quant au respect de la date butoir, fixée à 2015.

Ces dernières années, le gouvernement a revu à la baisse certains projets TIC. En 2006, il a mis au rancart un projet de plusieurs milliards de livres visant à déployer un nouveau système centralisé pour le registre national d’identité, préférant le laisser en l’état et conserver l’ensemble des renseignements sur trois bases de données séparées déjà existantes.

Mais selon les conservateurs, on pourrait économiser des millions supplémentaires en abandonnant les pratiques actuelles du gouvernement consistant à confier les projets TIC à un petit nombre de grosses entreprises.

« Ouvrir la concurrence »

Dans son rapport, le docteur Thompson plaide en faveur d’un système d’appels d’offres TIC « ouvert », où l’on consulterait un plus grand nombre d’entreprises, y compris des start-ups innovantes.

Il recommande l’adoption des formats de données ouverts et standards au sein du gouvernement, afin de créer un « langage » commun pour les systèmes TIC de l’État.

Cela aurait pour conséquence de réduire les coûts des acquisitions de licences et d’affranchir les corps gouvernementaux de contrats monopolistiques de longue durée, indique-t-on dans le rapport.

« Cela signifie que le gouvernement du Royaume-Uni n’aurait plus jamais contraint à signer un contrat pour des logiciels dépassant les 100 millions de livres. Finis les gouffres financiers informatiques », y ajoute-t-on.

D’après le docteur Thompson, son rapport « explique comment le gouvernement peut économiser des centaines de millions de livres chaque année en instaurant un processus plus ouvert de passation de marchés publics pour les TIC, ce qui impliquerait de donner leur chance aux logiciels libres. »

Et d’ajouter : « Cela n’a rien de sorcier. Il s’agit de créer un système de passations de marchés publics moderne et efficace. Partout dans le monde, des gouvernements et des entreprises utilisent des logiciels libres, et nous-même ici au Royaume-Uni pourrions faire beaucoup plus que ce que nous faisons actuellement. »

Notes

[1] Crédit photo : Hamed Masoumi (Creative Commons)




Largage de liens en vrac #12

Marcelo Alves - CC by-saDites, vous n’avez pas mieux à faire que de venir fouiner par ici ? En plus c’est comme d’habitude, des logiciels non testés, mal classés et de qualité disparate.

Non, franchement, vous devriez plutôt parcourir notre magnifique dossier sur Wikipédia ou alors, je ne sais pas moi, acheter un framabook pour l’offrir à votre ami(e) déçu(e) de n’avoir rien reçu(e) à la Saint-Valentin.

Vous êtes toujours là ? Bon ben tant pis pour vous. On aura tenté de vous dissuader mais c’était sans compter sur votre légendaire entêtement[1].

  • GimpPhoto : « GimPhoto is GIMP modification with new menu layout, great selection of plugins, and many additional resources for more professional look and feel as digital photo retouching and image editing application package. » Est-ce clair ou je traduis ? En tout cas c’est du GIMP dans sa dernière version 2.4.3, avec toujours cette idée fixe de séduire les photoshopeurs, à comparer (dans les commentaires ?) avec Gimpshop (dont le site a subi une invasion de sauterelles pubs ces derniers jours). Tant qu’à parle de GIMP voici 50 tutoriels (en anglais).
  • Flowplayer : Des lecteurs pour lire les vidéos .flv en streaming flash, il en existe pas mal (et même en libre) mais celui-là, sous GPL, est peut-être le meilleur qu’il m’ait été donné de voir (comme ça, a priori). Tout est configurable et la version playlist a vraiment de la gueule.
  • Chevreto : Un script espagnol prometteur pour proposer à vos internautes une site pour déposer facilement et très joliment (Ajax inside) vos images, qu’elles proviennent de votre ordi ou du Net (+ redimensionnement à la volée). Pourrait donc devenir le ImageShack du libre en quelque sorte.
  • Burning Mill Express : Pour Windows only, un logiciel de gravure (CD, DVD, ISO…) qui semble bien réalisé. Je ne suis vraiment pas un spécialiste, quelqu’un peut nous dire ce qu’il vaut pa rapport à la concurrence libre sur cet OS ?
  • AribaWeb : Un framework pour nous faire de puissantes applications Web en Ajax et tout le toutim. Si vous arrivez à nous pondre un Gmail du libre avec, merci de nous prévenir dans les commentaires.
  • Dicts.info : C’est pas du libre mais c’est bien pratique. Des tonnes de dictionnaires pour traduire un peu dans toutes les langues (par exemple de l’estonien au coréen). Typiquement le genre de sites qui attend que les gens viennent pour nous coller de la pub mais évitons le procès d’intention…
  • iPodME : Celui-là je ne sais pas trop si il mérite le référencement mais bon… il s’agit de convertir ses vidéos pour son iPod (sources disponibles mais j’ai pas vu la licence). Que pour Windows avec .NET dedans (c’est bien ce que je vous disais).
  • Twitter sur Pidgin : Pour suivre Twitter (mais aussi Identi.ca) sur le célèbre logiciel de messagerie instantané. L’occasion de rappeler les liens vers le compte Framasoft de Twitter et Identi.ca (nos derniers tweets sont dans la colonne de droite de cette page du reste).
  • Open Web Messenger : Application de chat en ligne permettant à vos visiteurs de discuter avec vos techniciens, commerciaux ou tout autre intervenant, sous licence Eclipse.
  • Lavoisier : Une bien belle police Open Source signalée par theClimber.
  • 10 obscure Linux applications you need to try : À ne lire que si vous êtes geek, admin et sous GNU/Linux (et que vous comprenez l’anglais mais, bon, si vous répondez aux trois premiers critères le quatrième devrait naturellement suivre).

Notes

[1] Crédit photo : Marcelo Alves (Creative Commons By-Sa)




Le désastre Vista n’a pas forcément favorisé Linux

Hamed Masoumi - CC byL’article du jour, ou plutôt la traduction du jour, évoque un phénomène que nous sommes nombreux à avoir constaté : la perte initiale de « l’avantage » qu’avait GNU/Linux chez les netbooks au bénéfice non pas de Vista (il est bien incapable de tourner sur ces petites machines) mais de Windows XP.

Il suffit en effet de s’en aller faire un tour chez un grand revendeur d’informatique pour se rendre compte que, dans la grande majorité des cas, les netbooks sous Linux ne sont pas mis en valeur (aussi bien côté présentation que côté personnel de l’échoppe qui aura vite fait de vous conseiller le netbook Windows si tant est que vous lui posiez la question).

Et c’est d’autant plus dommage que nous avions là une belle opportunité de montrer au « grand public » que Linux était désormais une alternative réelle et crédible[1]. Raison de plus pour « pousser Linux côté marketing » sachant que l’arrivée prochaine du nouveau système d’exploitation Windows 7 (justement là pour faire oublier l’accident industriel Vista) risque de compliquer encore un peu plus la donne…

En quoi le désastre Vista a nui à Linux

How Vista’s total failure hurt Linux

Steven J. Vaughan-Nichols – 28 janvier 2009 – ComputerWorld.com
(Traduction Framalang : Yonell et Don Rico)

Après avoir bien examiné Vista, j’ai compris que le desktop Linux avait de beaux jours devant lui. Vista était, et demeure, l’incarnation du désastre pour un système d’exploitation. Là aussi, j’avais raison. Et quand les netbooks ont fait leur apparition, c’était Linux, et pas Vista, qui a d’abord triomphé.

Mais ce que je n’avais pas prévu, c’était que les ventes de Vista seraient si faibles que Microsoft ferait carrément marche arrière, en ranimant d’abord XP Familial, puis, en décembre 2008, XP Pro.

Certes, Microsoft n’a pas fait de déclaration fracassante du genre « Vista est une bouse, on a pigé, prenez plutôt XP », mais dans les faits, c’est exactement ce qu’ils ont fait. Et c’est une des raisons pour lesquelles ils veulent sortir leur nouveau système d’exploitation Windows 7, alias Vista light, au plus vite.

Windows 7, à la différence de Vista, pourra tourner sur les netbooks. Et une fois que Windows 7 sera en service, Microsoft reprendra son entreprise de mise au placard de XP.

Entre-temps, Linux est passé de propriétaire de la niche des netbooks à actionnaire même pas majoritaire. Que s’est-il passé ?

Selon Gary Marshall de Tech Radar, c’est parce qu’on demande aux utilisateurs de choisir entre « Windows XP et tout un tas de distributions différentes ».

Je n’adhère pas à cette idée. Seul un linuxien connaît les différences, ou même le nom, des différentes distributions Linux proposées sur les netbooks. Ce qu’un client ou un commercial sait d’un netbook, c’est à quoi il ressemble, la quantité de RAM et la taille du disque dur, plus son prix. Et c’est à peu près tout.

Alors, pourquoi XP fait-il un tel retour en force ? Eh bien, je crois que Microsoft offre de sacrées ristournes aux fabricants, pour s’assurer que XP ait une présence suffisante. Les fabricants, qui ont l’impression que Microsoft leur doit quelque chose après leur avoir balancé la boule puante Vista, sont contents d’avoir un XP à prix d’ami.

Même dans ce cas de figure, les netbooks sous Linux restent moins chers que ceux pourvus de XP, mais les fabricants, à l’exception de Dell avec son matériel sous Ubuntu, ne font pas grand chose pour les mettre en avant. Oui, tous ceux qui comptent dans le marché des PC proposent maintenant Linux, mais ils n’en font aucune publicité.

Je les soupçonne tous d’être contents d’avoir adopté Linux. Mais je soupçonne aussi qu’en grande partie, il en est ainsi pour qu’ils puissent dire à Microsoft de leur faire un bon prix pour les licences XP et Windows 7, parce que si Microsoft ne se positionne pas, ils peuvent toujours leur préférer Linux.

Alors, que faire pour Linux ? D’une part, nous devons propager l’idée que le desktop Linux est disponible, largement à la hauteur de Windows, et souvent meilleur.

La Linux Foundation fait tout son possible pour y parvenir, en avançant avec son concours de vidéos « We’re Linux ». Le desktop Linux est allé à peu près au bout de ce qu’il pouvait faire sans le soutien du marché plus large des non-techniciens. Avec les pubs issues du travail de la Linux Foundation, avec les distributions accessibles, et avec les ordinateurs et portables pré-installés Linux, c’est aux fans et aux distributeurs de faire reprendre l’avancée de Linux pour le grand public.

Notes

[1] Crédit photo : Hamed Masoumi (Creative Commons By)




Largage de liens en vrac #11

Linda Yvonne - CC byLes soldes sont passées mais cela n’empêche pas ce nouveau largage de logiciels libres de bénéficier de 100% de baisse sur 100% de la sélection.

Et ce n’est pas la peine de vous bousculer car il y en aura pour tout le monde selon le bon vieil adage rappelé récemment par Serge Soudoplatoff : « quand on partage un bien matériel il se divise, quand on partage un bien immatériel il se multiplie »[1].

  • PDFreaders.org : Une très intéressante initiative de la Free Software Foundation Europe listant tous les lecteurs PDF libres à disposition (histoire de mieux encore se passer du très lourd, au sens propre et figuré, lecteur d’Adobe)
  • SUSE Studio : Puissant utilitaire pour se créer sa distribution OpenSuse à la carte qui générerera automatiquement une image disque à graver sur CD/DVD ou à mettre sur sa clé USB. On s’en prend à rêver d’une telle application francisée et pas uniquement réservée à cette distribution. Voir aussi cette vidéo YouTube de présentation.
  • Geek.menu : Un fork du menu de la suite d’application portables PortableApps. Devrait intéresser toute l’équipe de notre Framakey.
  • Portable Ubuntu for Windows : Comme son nom l’indique il s’agit d’une version portable d’Ubuntu qui tourne sous Windows (si un visiteurs voulait bien tester pour nous en faire un petit retour…)
  • Impressive : Permet de faire de jolies présentations du moment que vous lui fournissez un PDF. Powerpoint en tremble déjà (j’exagère un peu quand même). J’aime bien le slogan qui en dit long : « the Chuck Norris of presentation software ! ».
  • SpeedCrunch  : Ambitionne ni plus ni moins d’être la calculatrice de base pour tous les OS (et pourrait bien y arriver tant sont déjà nombreuses les fonctionnalités).
  • The Guide : Pour Windows, permet d’organiser ses notes dans une organisation arborescente avec export en RTF, existe en version portable (peut-être un remplaçant de KeyNote ?)
  • PianoBooster : Un truc pédagogique autour de l’apprentissage du piano. Le plus simple est encore de voir la vidéo du site officiel.
  • Taekwindow : C’est tout simple mais c’est bien pratique si vous avez pris certaines (bonnes) habitudes Linux que vous ne retrouvez pas sous Windows. Permet en effet de manipuler et redimensionner les fenêtres de vos applications avec le même confort que dans X11.
  • Musicy : Permet d’enregistrer la musique des webradios (nécessite Windows + .NET + penser très fort au droit à la copie privée). Mieux expliqué ici que sur le pas du tout joli site officiel.
  • OpenOfficeMax : Un site 100 % dédié à OpenOffice Writer, imprimez et faites passer le dépliant ! (sans oublier l’affiche réalisée par l’APRIL et tous ses petits amis).
  • jQuery par Jarodxxx : Enfin un site portail consacré à jQuery en français ! (tiens, tant qu’on est dans le JavaScript, voici $fx() une toute légère bibliothèque pour mettre un peu d’animation dans vos pages web)
  • Sophie : Plate-forme permettant de créer des sorte de « livres en ligne » intégrant de nombreux médias. Le plus simple c’est encore d’aller voir tout de suite le demo books pour s’en faire une idée plus précise.
  • Google Blog Converters : Pour passer bien plus facilement qu’avec d’un moteur de blog à un autre moteur de blog (moteurs pour le moment supportés : WordPress, Blogger, LiveJournal, MovableType et grand absent : Dotclear)
  • Sonar : Pour les développeurs, une application puissante de contrôle de qualité de code (parce que sinon personne ne pourra améliorer votre logiciel). Voir cette présentation en français.
  • AVS : Un logiciel de gestion de configuration logicielle (+ rapport de bugs) passé récemment en libre à ce que j’ai compris.
  • Tree Visualization : En Java, permet de graphiquement visualiser vos données de plein de manières différentes (pourra intéresser le monde universitaire par exemple).
  • Dooble : Un navigateur Internet qui met l’accent sur la sécurisation de notre vie privée en ne laissant strictement aucune trace. S’appuie sur l’original moteur de recherche YaCy dont il faudrait peut-être parler plus souvent (uniquement Windows pour le moment).
  • Jolicloud : L’OS Linux spécial Netbook de Tariq Krim (ex-Netvibes) va bientôt voir le jour. Grosse concurrence en perspective puisque HP vient de sortir sa très prometteuse version customisée d’Ubuntu pour ses HP Mini Mi Edition.
  • Google Sitemap Generator : Nouveauté Google pour webmasters, permet de dire aux moteurs de recherche quelles sont les pages et les mises à jour disponibles pour l’indexation d’un site Web (c’est du Google donc attention à ce que vous souhaitez lui faire faire de vos données).
  • Bonkey : Efficace logiciel de sauvegarde pour Windows ou Mac (qui est passé en libre parce que l’auteur n’a plus le temps de s’en occuper !)
  • Moonlight : Implémentation Linux du plugin Microsoft Silverlight pour FIrefox (réalisé par Novell pour que les internautes linuxiens puissent tout de même suivre en direct l’investiture d’Obama).
  • GNOME Do : Lance vos applications et recherche intelligemment vos fichiers dans une très esthétique interface (c’est pour GNOME mais était-ce la peine de le préciser ?).
  • LÖVE : Un moteur de jeu en 2D qui devrait intéresser les gamerZ en herbe.
  • COQOS d’OpenSynergy : Le système d’exploitation universel pour la voiture de demain, d’après leurs dires et c’est du Linux embarqué of course. Un article en anglais pour en savoir plus.
  • Mirrors.163.com : Gros site miroir de distributions GNU/Linux à garder dans ses marque-pages.

Notes

[1] Crédit photo : Linda Yvonne (Creative Commons By)




L’Angleterre se pose la question du Libre dans l’éducation

Superbomba - CC by-saAprès Barack Obama et l’Open Source, voici une autre traduction émanant de la BBC, autour du Libre et l’éducation cette fois.

C’est un plaisir non dissimulé de voir un tel grand média s’intéresser à la question et lui donner ainsi un fort coup de projecteur dans l’opinion (avec analyses, témoignages, perspectives… du vrai travail de journaliste en somme, tout simplement). Mais c’est également une belle satisfaction de constater la maturité du discours et de l’évaluation du logiciel libre chez la Perfide Albion[1].

Il me tarde de voir pareille situation traverser la Manche. Puissent tous les articles connexes de ce blog modestement y contribuer…

La question du Libre dans l’éducation

Open source question for schools

Andrew Miller – 26 janvier – BBC News
(Traduction Framalang : Daria, Olivier, Don Rico)

Andrew Miller se demande si les logiciels Open Source ne pourraient pas aider les écoles à mieux gérer leur budget.

Au salon British Education Training and Technology, BETT 2009, un rapide coup d’œil suffisait pour se convaincre, par la dimension de l’évènement, que les technologies de l’éducation bénéficient d’un budget plus que conséquent.

Sachant que les logiciels Open Source disponibles gratuitement et librement couvrent l’essentiel des exigences du programme national, on peut se demander pourquoi les écoles n’y ont pas plus recours, avec une économie potentielle de plusieurs millions de livres à la clé.

Comme leur nom le suggère, les logiciels Open Source sont des logiciels communautaires et leur code source est ouvert à tous. N’importe qui peut modifier le logiciel selon ses besoins et ensuite partager ces modifications avec tout le monde.

En entendant parler de logiciel Open Source, nombreux sont ceux qui pensent Linux – le système d’exploitation alternatif disponible sous différentes distributions comme Ubuntu, openSUSE ou Fedora.

Linux propulse les serveurs depuis longtemps, mais l’Open Source touche à toutes sortes de projets. Le navigateur Web Firefox et la suite bureautique OpenOffice en sont de bons exemples.

Promotion ouverte

Dans le secteur de l’éducation, seule une poignée de technophiles, agissant de leur propre initiative, font la promotion des logiciels Open Source et les utilisent pour employer au mieux leur budget technologie.

Les critiques accusent Becta – une agence gouvernementale qui supervise les acquisitions de toutes les technologies pour les écoles – de n’avoir pas assez œuvré à la promotion des logiciels Open Source.

Peter Hughes, responsable des accords d’acquisition au Becta, a assuré à la BBC que Becta sera plus actif dans ce sens.

« En tant qu’organisation, on nous a principalement reproché de ne pas avoir présenté comme il se devait les solutions Open Source et de trop favoriser les solutions propriétaires, comme celles de Microsoft. Nous avons tenu compte de ces critiques et, dans l’exercice de nos conseils en matière de stratégie et de distribution de la technologie dans l’éducation, nous avons tenté de rester impartiaux dans les avis que nous émettons pour aider les écoles à faire les meilleurs choix », a-t-il indiqué.

Fin 2008, le Becta a collaboré avec l’organisation gouvernementale des services d’acquisition OGCBuying.Solutions pour approuver 12 fournisseurs, lesquels ont en commun la capacité à équiper les écoles avec des logiciels Open Source.

Le Becta considère la désignation de Sirius comme un « grand pas en avant » et comme un message envoyé à la communauté : « Nous prenons les logiciels Open Source au sérieux ».

John Spencer, chef du développement commercial de Sirius, a confié à la BBC que l’Open Source est encore trop méconnu, pas seulement dans les écoles, et que Linux souffre d’un problème d’image.

« Beaucoup d’établissements scolaires sont restés bloqués en l’an 2000, quand il est devenu évident que la connaissance de l’outil informatique deviendrait une nécessité, mais depuis ils n’ont rien fait. Ils ont peur d’avancer en terrain inconnu, et il ne s’agit pas seulement de Linux mais également de Vista et d’Office 2007. Les bons professeurs chercheront toujours à aller de l’avant mais ils sont si occupés qu’ils préfèrent souvent s’en tenir à ce qu’ils connaissent », a précisé Mr. Spencer.

Sirius a déjà installé des logiciels libres dans beaucoup d’établissements au Royaume-Uni.

Dans le cadre d’un projet mené à Twickenham, on autorise les portables et ultra-portables appartenant à l’établissement ou aux élèves à démarrer sur le réseau pour leur donner accès aux fichiers et aux programmes dont ils ont besoin.

« Le réseau coûte moitié moins que ce que RM peut proposer et les économies d’énergie réalisées permettent au système de s’autofinancer en moins de 3 ans », affirme Mr. Spencer

Le temps de la compétition

Une autre initiative du Becta est centrée sur le site opensourceschools.org.uk, lancé fin 2008. Il a pour objectif de fournir des informations essentielles et des conseils aux professeurs pour une bonne utilisation des logiciels Open Source.

Cependant, le Becta émet quelques réserves.

« Nous voulons que les professeurs se rendent compte qu’ils peuvent, et doivent, considérer les logiciels Open Source comme une alternative solide », a déclaré Mr. Hughes.

« Les établissements doivent malgré tout bien se renseigner. Les mises en garde à l’égard de l’Open Source sont aussi nombreuses qu’à l’égard des logiciels propriétaires. »

Et que pensent les grosses entreprises informatiques des logiciels Open Source qui marchent sur leurs plate-bandes ?

Steve Beswick, le directeur de l’éducation pour Microsoft Royaume-Uni, a déclaré à la BBC que même si les logiciels Open Source peuvent, sur la valeur nominale, permettre des économies, il faut se méfier des coûts cachés, pécuniaires et autres.

« Beaucoup de monde est habitué à utiliser les outils Microsoft, et il faut donc re-former les gens à l’utilisation des solutions Open Source, ce qui peut avoir un coût élevé », affirme-t-il.

« Pour faire le bon choix, les établissements colaires et les universités doivent avoir toutes les informations en main. »

M. Beswick a prétendu que Microsoft n’est pas opposé à l’Open Source, et cite leur « engagement en faveur l’interopérabilité » démontré par le support du format Open Document Format dans le Service Pack 2 d’Office 2007.

Il a aussi mentionné le travail que Microsoft a réalisé en acquérant IIS, son logiciel de serveur phare, pour travailler avec le langage PHP.

Le ministre de l’Éducation, Jim Knight, s’est fait l’écho du point de vue de Becta. Dans une déclaration, il a annoncé : « Les établissements scolaires et les universités doivent maîtriser les tenants et les aboutissants du problème pour faire le bon choix – qu’il se porte vers l’Open Source ou le propriétaire –, et doivent être conscients du coût total de la solution adoptée, en n’oubliant pas le support à long terme et la formation. Je pense que c’est le rôle du Becta de travailler avec les fournisseurs de logiciels, aussi bien Open Source que propriétaires, afin que les écoles et universités puissent tirer au mieux parti des logiciels pour appuyer l’enseignement et l’apprentissage. »

Et du côté de la communauté Open Source alors ?

Gerry Gavigan, le président du consortium Open Source, a dit à la BBC que l’adoption des logiciels Open Source ne pouvait que passer par un changement des mentalités.

« Les coûts de la formation continue ne disparaissent pas simplement grâce au passage des logiciels propriétaires aux logiciels gratuits et Open Source. En revanche, les coûts associés aux formations induites par les mises à niveau encouragées ou forcées par une tierce partie ne sont plus d’actualité », a-t-il indiqué.

On parle aussi fréquemment du problème du verrouillage technologique, une des explications principales, pour les défenseurs de l’Open Source, à la domination prolongée de Windows.

« L’un des paramètres qui n’est pas toujours pris en compte dans le calcul des contrats d’achat de logiciels sont les coûts à long terme résultant des licences ou du verrouillage technologique », a déclaré Mr. Gavigan.

Mr. Gavigan admet que la gratuité des logiciels Open Source leur a parfois nui.

« Annoncer que vous avez essayé de régler un problème en dépensant des sommes faramineuses a plus d’impact sur votre public que de dire que vous avez utilisé une solution gratuite. D’après une croyance malheureuse, si ça ne coûte rien, ça ne vaut rien », a-t-il déploré.

Le monde connecté

Quoiqu’il en soit, certaines écoles se mettent aux logiciels Open Source. Le lycée Highworth, à Ashford, propose à la fois des logiciels propriétaires et des logiciels Open Source à ses étudiants.

L’administrateur réseau de l’école, Marc Blake, a confié que bien qu’il soit important que les élèves connaissent des alternatives à Windows, il convient de reconnaître qu’ils vivent dans un monde dominé par Microsoft.

Mais il a annoncé à la BBC que d’importantes économies pourraient être réalisées en utilisant des alternatives Open Source.

« Nous proposons à la fois Office 2003 et OpenOffice, de sorte que les clients aient le choix. J’estime que 98% des clients choisissent Microsoft Office à la place d’OpenOffice, mais au moins ce choix existe », a précisé Mr. Blake.

« La seule mise à jour vers Office 2007 de toute l’école nous coûterait environ 27000£, mais ce montant n’inclut pas le coût de remise à niveau des utilisateurs ni les mises à jour des documents associés ou du matériel pédagogique. Acquérir l’équivalent de Moodle (logiciel libre d’e-apprentissage) pour nos 1200 étudiants nous aurait coûter plus de 3000£ par an. Pour ce prix-là on n’a pas le support professionnel, mais si on est prêt à faire ce sacrifice, c’est beaucoup d’argent économisé », a-t-il ajouté.

Avant d’adopter Linux, Mr. Blake s’inquiétait de la compatibilité de certaines des plus récentes technologies du Web. Ses inquiétudes se sont envolées puisque son établissement a maintenant plusieurs Asus EeePC fonctionnant sous Linux qui sont utilisés majoritairement pour les projets Web 2.0.

Cette année au BETT, un nombre non négligeable de logiciels pédagogiques ont fait le grand saut vers le Web 2.0 pour s’assurer une compatibilité avec toutes les plateformes.

L’utilisation de l’Open Source pourrait permettre aux écoles de réaliser d’importantes économies, mais cela implique un gros investissement en temps, en recherche et en formation. Mais allier logiciels commerciaux et logiciels Open Source, comme le fait le lycée Highworth, peut permettre une réduction des coûts tout en donnant le choix aux étudiants.

Voilà un bon point à faire figurer sur le bulletin scolaire des écoles.

Notes

[1] Crédit photo : Superbomba (Creative Commons By-Sa)




Cloud computing, logiciel libre et service public

Per Ola Wiberg - CC byEn ce début d’investiture Obama, de nombreux internautes expriment souhaits et desiderata à la nouvelle administration.

Le vœu de William Hurley a retenu notre attention. « Je suggère que vous créiez un cloud computing financé par l’État, mis à la disposition des facultés et des universités », nous dit-il. Nous n’en saurons pas vraiment plus car il n’est pas entré dans les détails mais nous avons néanmoins saisi la perche pour en faire un billet où nous pourrions nous interroger ensemble sur les relations entre l‘informatique dans les nuages, le logiciel libre et un éventuel rôle de la puissance publique.

Placer nos données personnelles, nos fichiers, nos liens, etc. sur le Grand Internet présente en effet de nombreux avantages pratiques à l’heure où l’on peut « quasiment » se connecter partout tout le temps. Mais ce n’est pas sans poser quelques questions pour ne pas dire quelques problèmes. Je pense par exemple à la mésaventure récente de ce pauvre Marc L***[1] que l’on pouvait suivre au jour le jour à la trace via Facebook et consorts. Je pense également à notre récent billet La tête dans les nuages mais les pieds sur terre. Je pense enfin à la toile tissée méthodiquement par Google avec tous ses services en ligne (Gmail, Reader, Maps, Earth, Picasa, Calendar, Docs, YouTube…) que nous sommes nombreux à utiliser au quotidien.

Et puisqu’il est question d’éducation supérieure et d’université[2], je dois bien vous avouer que, l’année dernière, lorsqu’il a été question de créer en deux-trois coups de cuillère à pot des adresses de messagerie (avec ou sans chat) pour tous les enseignants et étudiants de mon établissement scolaire, de se doter d’agendas partagés et d’une suite bureautique en ligne (fichiers tableurs et traitements de texte potentiellement accessibles en lecture écriture, selon les droits, à toute la communauté, et disponibles au format ODF), je me suis tourné vers… Google Apps Education sans avoir « malheureusement » à le regretter.

En tant que responsable TICE de mon lycée J’ai donc osé confier les données de mes élèves à Google ! Est-ce grave docteur ? Oui ça l’est ! J’en ai bien conscience et je compte bien un jour me soigner (quand bien même Google n’affiche bien entendu pas de publicités pour ce service spécifique au monde éducatif). Il faut tout de même dire, à ma décharge, que par rapport à ma problématique et à mes besoins (temps limité, budget nul et situation particulière d’un lycée à l’étranger) je ne pouvais raisonnablement pas m’appuyer sur un quelconque Espace Numérique de Travail (ENT) dont je doute de plus en plus de leur pertinence et efficience à mesure que le temps passe (surtout si l’on continue à s’obstiner à les développer académie par académie).

Les partisans du logiciel libre peuvent sensibiliser sur les risques encourus à confier nos documents et informations numériques à des services en ligne « gratuits » proposés par des sociétés commerciales « web 2.0 » qui n’offrent pas de garanties sur l’avenir et sont souvent opaques au niveau de nos droits et des formats. Ils peuvent pousser à ce que des licences plus adaptées et plus transparentes soient adoptées (telle la licence AGPL). Mais, contrairement à un Microsoft où il « suffisait » de proposer des alternatives logicielles libres, ils ne peuvent absolument pas concurrencer un Google sur son terrain, c’est-à-dire justement le cloud computing, qui nécessite des investissements très très lourds ne serait-ce que pour pour installer et maintenir les batteries de serveurs disséminés un peu partout sur le réseau. Et alors je crois effectivement que le politique et le secteur public (national ou supra-national) peuvent nous être d’un grand secours pour modifier la donne (si tant est que l’on juge que la donne mérite modification).

C’est certainement l’alliance « logiciel libre + secteur public » qui pourra faire en sorte de ne pas laisser le champ libre aux seules sociétés privées. Ne privatisons pas la totalité du cloud computing (surtout dans le domaine éducatif), voilà par extrapolation, le sujet du billet du jour. Un peu comme ce qu’a voulu faire le projet de bibliothèque numérique européenne Europeana pour contrarier Google Books avec pour le moment le succès que l’on sait

L’enseignement supérieur a besoin d’un nuage informatique national

Higher education needs a national computing cloud

William Hurley – 26 janvier 2009 – InfoWorld
(Traduction Framalang : Don Rico)

Le cloud computing (ou informatique dématérialisée ou informatique dans les nuages), est vital pour l’avenir de l’enseignement supérieur aux États-Unis, et j’invite le Président Obama à agir

Le 26 janvier 2009
M. le Président Barack Obama
La Maison Blanche
Washington, DC 20500-0001

M. le Président,

Je tiens à vous adresser mes plus sincères félicitations, Monsieur, pour votre récente investiture à la fonction de 44ème Président des États-Unis d’Amérique. Votre victoire est la preuve de la grandeur de notre démocratie, mais aussi de la capacité de transformation de cette même démocratie. Comme des millions de mes semblables du monde entier, j’ai regardé avec une grande fierté votre prestation de serment, lors de laquelle vous êtes devenu un exemple vivant de l’impact que peut avoir un seul citoyen américain.

Vous avez déclaré « Le monde change, et nous devons changer avec lui ». Je suis on ne peut plus d’accord, M. le Président, et je crois que la politique que mènera votre administration sera une fontaine d’innovation. Je sais que le vice-président et vous êtes profondément favorables au développement des initiatives de recherche dans les instituts d’enseignement supérieur qui sont au cœur de l’innovation américaine. Pour ces instituts, l’avenir est déjà là. Mais, comme l’a écrit William Gibson « il n’est pas encore tout à fait équitablement réparti ».

Nous avons laissé le coût de la technologie entraver notre capacité à innover. Les chercheurs ne sont plus limités par le manque d’idées ou de connaissances, mais plutôt par les moyens informatiques nécessaires pour conduire des expériences et en analyser les résultats.

Je suggère donc que vous créiez un cloud computing financé par l’État, mis à la disposition des facultés et des universités. Une telle ressource aurait le mérite de niveler le terrain universitaire. Les chercheurs qui travaillent d’arrache-pied dans des milliers d’instituts de taille modeste auraient alors accès à une puissance informatique qui n’est pour l’instant accessible qu’à une poignée de privilégiés. Il nous est impossible de prédire d’où viendra la prochaine grande innovation, mais des ressources informatiques dématérialisées publiques amélioreraient de façon extraordinaire nos moyens de coopérer et d’innover au niveau national.

Les grandes avancées technologiques et sociales peuvent se produire presque simultanément. En septembre 1962, un jeune chercheur publiait ce qui donnerait naissance aux plus grandes avancées technologiques de notre temps, et au même moment, un autre jeune homme originaire de Kosciusko, dans le Missouri, amorçait un itinéraire personnel qui aboutirait à un moment charnière dans la lutte pour les droits civiques. D’aucuns peuvent y voir une coïncidence, mais en ce qui me concerne j’y vois la providence. Les recommandations de Paul Baran en faveur d’une structure nationale publique destinée à transporter des données informatiques et l’entrée de James Meredith à l’université du Mississipi ont, du point de vue technologique et social, changé les États-Unis en profondeur.

Votre administration, par sa connaissance des nouvelles technologies, tient l’occasion d’accomplir un autre grand bond en avant. On ne peut comparer ma lettre à l’article de Baran, mais j’espère suggérer cette idée au moment opportun. Une idée trop en avance sur son temps a aussi peu de valeur qu’une idée avancée après que des engagements ont déjà été pris. J’espère donc attirer votre attention maintenant, avant que vos projets de réformes pour l’éducation aient été élaborés, et tant qu’il reste du temps pour prévoir le financement d’un cloud computing ayant le potentiel de transformer des chercheurs dispersés et inégaux en une locomotive d’innovation la plus puissante du monde.

Encore une fois, M. le Président, je tiens à vous féliciter, votre équipe et vous, pour votre victoire grandiose acquise grâce aux nouvelles technologies, ainsi que pour votre investiture inattendue, exaltante et triomphante.

Notes

[1] J’en profite pour saluer ici le très libre curieux magazine curieux Le Tigre.

[2] Crédit photo : Per Ola Wiberg (Creative Commons By)